[0001] L'invention a trait à un gobelet cartonné, et plus particulièrement à un gobelet
cartonné du type comprenant une paroi latérale généralement tronconique et un socle
creux qui prolonge cette paroi latérale, le socle creux comprenant une paroi de fond,
un bord circulaire et une paroi périphérique qui relie axialement le bord circulaire
à la paroi de fond.
[0002] Les gobelets de ce type sont largement utilisés, en particulier dans les distributeurs
automatiques de boissons, chaudes ou froides. Les gobelets y sont chargés de manière
emboîtée les uns dans les autres, de façon à former une pile. On parle aussi de "rampe"
dans la technique. Typiquement, une rampe de gobelets comprend entre environ soixante-dix
et cent gobelets. Pour la distribution, on sépare le gobelet situé à l'extrémité de
la rampe du reste de cette rampe et on le remplit de boisson.
[0003] Dans un distributeur automatique de boisson, une ou plusieurs rampes sont généralement
chargées verticalement. Le maintien des rampes et la séparation des gobelets fait
intervenir en partie au moins, la gravité. Par exemple, une rampe repose généralement
sur une surface de siège du distributeur par l'intermédiaire du gobelet d'extrémité
et, lorsqu'on sépare ce gobelet de la rampe, le reste de la rampe tombe sur la surface
de siège. Chaque gobelet supporte le poids des gobelets de la portion de la rampe
au-dessus de lui.
[0004] Il est important que les gobelets puissent être emboîtés aisément les uns dans les
autres, tout en garantissant que l'empilement résultant soit stable et régulier. À
défaut, les gobelets risquent de se bloquer dans le distributeur. De tels blocages
nécessitent l'intervention d'un technicien et s'accompagnent d'une indisponibilité
du distributeur qui nuit à son exploitant. Il convient également d'éviter que les
gobelets ne s'écrasent, à l'emboîtement ou dans la rampe, ainsi que tout désemboîtement
intempestif.
[0005] Certains distributeurs sont conçus pour fonctionner avec des gobelets que l'on appelle
"pré-dosés" dans la technique. Un gobelet pré-dosé contient une quantité prédéterminée
de boisson soluble, généralement sous forme de poudre.
[0006] Dans le cas de gobelets dits "non operculés", la boisson pulvérulente est contenue
dans une chambre, comprise axialement entre les fonds de gobelets emboîtés les uns
dans les autres. En considérant une rampe verticale, qui repose sur le socle de son
gobelet d'extrémité inférieure, une chambre est, à chaque fois, délimitée axialement
par le fond d'un gobelet et le fond du gobelet supérieur. La boisson pulvérulente
augmente la masse de chaque gobelet. L'emboîtement mutuel des gobelets doit permettre
le transport et la manipulation de la rampe sans que la boisson pulvérulente s'échappe
ou s'altère.
[0007] Dans le cas de gobelets dits "operculés", la boisson pulvérulente est emprisonnée
entre le fond du gobelet et un opercule rapporté qui sert de couvercle. Les contraintes
exposées plus haut demeurent. Il convient notamment d'éviter que l'opercule d'un gobelet
ne soit perforé par le fond du gobelet supérieur.
[0008] Les gobelets destinés aux distributeurs automatiques de boissons sont généralement
à usage unique. On parle aussi de gobelets jetables. Un gobelet doit être conçu de
manière à pouvoir être fabriqué à faible coût.
[0009] Depuis quelques temps déjà, l'on cherche à généraliser l'usage de gobelets cartonnés.
L'essentiel de ces gobelets est réalisé en papier cartonné, en particulier la paroi
latérale et le socle creux. En France par exemple, l'usage de gobelets cartonnés est
imposé par la Loi sur la transition écologique. Cette loi interdit les gobelets fabriqués
en polystyrène expansé (gobelets PSE) au 1
er janvier 2021 et, plus généralement, les gobelets en matière plastique, operculés
ou non, à partir de juillet 2021.
[0010] Dans le cas d'un gobelet cartonné, les contraintes qu'imposent l'usage en distributeur
automatique de boissons complexifie encore la conception du gobelet, du fait notamment
d'un matériau plus difficile à conformer, de tolérances de fabrication plus grandes,
relatives à la forme et aux dimensions, d'une rigidité moindre et d'une plus faible
élasticité.
[0011] Dans ce contexte,
EP 2 522 598 A1 propose un gobelet du type mentionné en introduction, conçu de manière telle que
le socle d'un gobelet supérieur vienne s'appuyer contre le fond d'un gobelet inférieur
homologue et le fond réhaussé. La chambre destinée à la boisson soluble est délimitée
par le fond du gobelet inférieur et le socle du gobelet supérieur, y compris son fond.
[0012] Dans cette conception, assez répandue aujourd'hui, la chambre d'un gobelet est remplie
en boisson pulvérulente par le socle du gobelet supérieur. Ceci implique de construire
la rampe à l'envers, en commençant par son gobelet d'extrémité supérieure. Il en résulte
un remplissage délicat et une étanchéité imparfaite de la chambre, qui peut conduire
à un échappement de la boisson lors du transport, de la manipulation ou du chargement
de la rampe. Surtout, cela nécessite de revoir le procédé d'empilage par rapport à
ce qui se fait pour les gobelets en matière plastique, dont la chambre est remplie
par l'embouchure et la rampe construite à l'endroit. En outre, le gobelet ne peut
être équipé d'un opercule.
[0013] EP 2 522 598 A1 augmente l'écartement entre les gobelets d'une rampe, ce qui peut poser des difficultés
s'agissant d'installer cette rampe dans des distributeurs non spécifiques, conçus
à l'origine pour être chargés avec des rampes de gobelets en matière plastique.
[0014] Pour compenser une faiblesse de l'emboîtement,
EP 2 522 598 A1 prévoit que la paroi latérale du gobelet soit munie de bossages faisant saille radialement
vers l'intérieur du gobelet et que la paroi périphérique du socle, généralement tronconique,
subisse un évasement pour diminuer son inclinaison ou la rendre cylindrique. L'objectif
est de durcir l'emboîtement et d'améliorer indirectement l'étanchéité de la chambre.
En pratique, l'emboîtement est tellement résistant qu'il est difficile de séparer
les gobelets dans le distributeur automatique.
FR 3 051 775 A1 propose un gobelet destiné à être prérempli en boisson soluble, par l'embouchure.
[0015] Selon une réalisation, le gobelet en question présente un socle dont la paroi périphérique
se prolonge à l'intérieur du gobelet en une jupe tronconique qui fait saillie axialement
de la paroi de fond en s'éloignant de la paroi latérale. À l'empilement, le fond du
gobelet supérieur vient s'appuyer contre une extrémité libre de la jupe, tandis que
la portion de la paroi périphérique du socle qui se trouve dans le prolongement de
la paroi latérale vient s'intercaler entre la jupe du gobelet inférieur et la paroi
latérale de ce dernier. Un compartiment destiné à la boisson soluble est délimité
par le fond du gobelet inférieur, sa jupe et le fond du gobelet supérieur. Le gobelet
présente une paire de bossages circulaires sur la paroi latérale : un bossage supérieur
vers l'intérieur du gobelet et un bossage inférieur vers l'extérieur de celui-ci.
Les gobelets sont maintenus emboîtés l'un dans l'autre par l'engagement du bossage
inférieur du gobelet supérieur sous le bossage supérieur du gobelet inférieure.
[0016] Cette réalisation ne donne pas entière satisfaction. En particulier, l'engagement
des bossages ne résiste pas à la succession d'un empilage, dépilage et rempilage nécessaire
pour réaliser une rampe de gobelets pré-dosés. Lorsque la rampe est finalement constituée,
l'engagement est lâche, ce qui augmente considérablement le risque de désemboîtement
des gobelets, lors de leur transport notamment, et nuit à la stabilité de la rampe.
Et des bossages plus épais empêchent pratiquement la séparation dans la machine. En
outre, l'étanchéité de la chambre contenant la boisson soluble est imparfaite, en
sorte qu'une partie de la dose tend à s'intercaler entre la jupe et la paroi latérale,
partie qui manquera à la dilution de la boisson. Cette réalisation ne permet pas non
plus de prévoir d'opercule.
[0017] FR 3 051 775 divulgue une autre réalisation, dans laquelle la jupe fait partie d'une pièce rapportée,
qui vient s'appuyer sur la paroi de fond du gobelet. Cette jupe présente un épaulement
périphérique à distance de son extrémité libre. Une portion d'extrémité de cette jupe
au voisinage de l'extrémité libre est solidarisée à la paroi latérale de manière telle
que l'épaulement forme un rebord sur lequel vient reposer le socle d'un gobelet supérieur
homologue. Le compartiment peut être fermé par un opercule scellé sur l'épaulement.
En pratique, la jupe rapportée se révèle insuffisamment rigide pour soutenir les gobelets
supérieurs dans la rampe, sauf à utiliser un papier cartonné très épais ou remplir
l'espace entre la jupe et la paroi latérale, ce qui nuit à sa dégradabilité. Cette
réalisation nécessite en outre plus de matière cartonnée. Le gobelet est complexe
à réaliser, du fait que la portion d'extrémité de la jupe soit être soudée à la paroi
latérale. L'étanchéité du compartiment reste imparfaite et les inconvénients liés
à l'engagement des bossages demeure.
[0018] L'invention vise à améliorer cette situation.
[0019] On propose un gobelet cartonné du type comprenant une paroi latérale généralement
tronconique et un socle creux qui prolonge cette paroi latérale. Le socle creux comprend
une paroi de fond, un bord circulaire et une paroi périphérique qui relie axialement
le bord circulaire à la paroi de fond. Le gobelet présente au moins un bossage intérieur
dans la paroi latérale, à distance de la paroi de fond. La paroi périphérique du socle
creux est évasée en direction du bord circulaire, au moins au voisinage de celui-ci.
L'évasement de la paroi périphérique du socle creux est tel que le bossage présente
une butée axiale au bord circulaire du socle d'un gobelet homologue. La butée axiale
est active à l'insertion du gobelet homologue.
[0020] Le gobelet proposé peut être réalisé sans outillage spécifique. Le bossage peut être
conformé de manière classique, en déformant localement la paroi latérale du gobelet,
par gaufrage par exemple. Les opérations nécessaires à sa conformation peuvent être
aisément intégrées à un processus de fabrication d'un gobelet cartonné classique.
[0021] Le gobelet proposé peut être fabriqué sans nécessiter plus de matière que les gobelets
cartonnés classiques.
[0022] L'évasement de la paroi périphérique du socle, au voisinage au moins de son bord
circulaire, vient combler le jour radial qui naît du décalage axial entre les fonds
des gobelets empilés les uns dans les autres. Cet évasement assure un contact entre
une portion d'extrémité de la paroi périphérique du gobelet homologue et la paroi
latérale du gobelet. Ce contact assure le maintien de l'emboîtement des gobelets entre
eux. La partie évasée de la paroi périphérique du gobelet homologue pénètre à force
dans le gobelet.
[0023] Le gobelet proposé peut être rempli par son embouchure, comme les gobelets en matière
plastique.
[0024] Le gobelet proposé permet d'obtenir des rampes stables et régulières, dans lesquelles
l'écartement entre les gobelets correspond à un écartement classique, voisin de 11
millimètres. Ceci permet d'utiliser le gobelet proposé sans risque dans des distributeurs
conçus à l'origine pour des gobelets en matière plastique.
[0025] Des caractéristiques supplémentaires, complémentaires ou de substitution sont énoncées
ci-après.
- L'évasement de la paroi périphérique du socle creux est tel que le bord circulaire
du gobelet homologue et le bossage réalisent conjointement une jonction étanche entre
le socle creux du gobelet homologue et la paroi latérale lorsque la butée axiale est
active.
- Le bossage est conformé en une nervure annulaire ou un secteur au moins d'une telle
nervure.
- Le bord circulaire se trouve axialement à une première distance de la paroi de fond
et le bossage à une seconde, ajoutées l'une à l'autre, la première distance et la
seconde sont voisines de 11 millimètres.
- Le gobelet comprend en outre une lèvre annulaire, à une extrémité de la paroi latérale
axialement opposée au socle, et au moins un bossage extérieur dans la paroi latérale,
entre la lèvre annulaire et le bossage intérieur. Le bossage extérieur est agencé
de manière que la lèvre annulaire présente une butée axiale supplémentaire au bossage
extérieur d'un gobelet homologue, la butée axiale supplémentaire étant active à l'insertion
du gobelet homologue.
- La lèvre annulaire est en papier cartonné et conformée comme un repli de la paroi
latérale. La lèvre annulaire présente une face supérieure généralement plane. Lorsque
la butée supplémentaire est active, le bossage extérieur du gobelet homologue s'appuie
contre la face supérieure du gobelet.
- La lèvre présente une épaisseur comprise entre 2,0 et 2,5 millimètres.
- L'évasement est tel de la paroi périphérique du socle creux du gobelet homologue contacte,
au moins au voisinage du bord circulaire de celui-ci, la paroi latérale du gobelet,
au voisinage du bossage interne, lorsque la butée axiale est active.
- Le bord circulaire se trouve à une distance axiale du fond comprise entre 3 et 6 millimètres,
et préférentiellement voisine de 5 millimètres.
[0026] On propose également une pile de gobelets comprenant au moins un premier gobelet
cartonné du type comprenant une paroi latérale généralement tronconique et un socle
creux qui prolonge cette paroi latérale. Le socle creux comprend une paroi de fond,
un bord circulaire et une paroi périphérique qui relie axialement le bord circulaire
à la paroi de fond. Le gobelet présente au moins un bossage intérieur dans la paroi
latérale, à distance de la paroi de fond. La paroi périphérique du socle creux est
évasée en direction du bord circulaire, au moins au voisinage de celui-ci. La pile
comprend en outre un second gobelet cartonné, homologue du premier. L'évasement de
la paroi périphérique du socle creux est tel que le bord circulaire du socle du second
gobelet se trouve en butée contre le bossage du premier.
[0027] D'autre caractéristiques et avantages de l'invention apparaitront à la lecture de
la description détaillée ci-après, faite en relation avec les dessins, sur lesquels
:
- la figure 1 représente un gobelet cartonné classique, vu en perspective isométrique
;
- la figure 2 représente un outillage pour la mise en œuvre de l'invention, vu en perspective
isométrique ;
- la figure 3 représente une partie de l'outillage de la figure 2 formant matrice, isolée
et vue en perspective isométrique ;
- la figure 4 représente une partie de l'outillage de la figure 2 formant matrice, isolée
et vue en perspective isométrique ;
- la figure 5 représente l'outillage de la figure 2 en travail, dans une première position,
vu de face ;
- la figure 6 est analogue à la figure 5 et montre l'outillage dans une seconde position
de travail ;
- la figure 7 est analogue à la figure 5 et montre l'outillage dans une troisième position
de travail ;
- la figure 8 est analogue à la figure 5 et montre l'outillage dans une quatrième position
de travail ;
- la figure 9 représente un gobelet selon l'invention, vu en perspective isométrique
;
- la figure 10 représente un gobelet selon l'invention dans une variante de réalisation,
vu en perspective isométrique ;
- la figure 11 représente le gobelet de la figure 10, vu de face ;
- la figure 12 représente le gobelet de la figure 11, vu en coupe selon une ligne XII-XII
;
- la figure 13 représente un détail XIII de la figure 12 ;
- la figure 14 représente un détail XIV de la figure 12 ;
- la figure 15 représente un détail XV de la figure 12 ;
- la figure 16 représente un détail XVI de la figure 12 ;
- la figure 17 représente un empilement de gobelets selon la variante de la figure 10;
- la figure 18 représente l'empilement de la figure 17, vu de face ;
- la figure 19 représente l'empilement de la figure 18, vu en coupe selon une ligne
XIX;
- la figure 20 représente un détail XX de la figure 19 ;
- la figure 21 représente un détail XXI de la figure 19.
[0028] Les dessins et la description ci-après contiennent, pour l'essentiel, des éléments
de caractère certain. Ils pourront donc non seulement servir à mieux faire comprendre
la présente invention, mais aussi contribuer à sa définition, le cas échéant.
[0029] La figure 1 montre un gobelet à usage unique 1, du type dit "traditionnel" ou "classique".
Par définition, l'utilisateur d'un gobelet à usage unique, aussi désigné "gobelet
jetable", s'en défait après une unique utilisation.
[0030] Le gobelet 1 comprend une paroi formant fond 3, au moins partiellement circulaire,
et une portion formant paroi latérale 5, raccordée au fond 3, sur la périphérie de
celui-ci.
[0031] La paroi 5 présente une allure générale de révolution. Axialement, la paroi 5 s'étend
du fond 3 à une portion d'extrémité du gobelet 1 axialement opposée à ce fond 3 et
conformée en une embouchure 7.
[0032] L'embouchure 7 correspond à une face supérieure du gobelet 1. Ici, le fond 3 correspond
à une face inférieure du gobelet 1.
[0033] La paroi 5 s'étend ici de manière généralement tronconique et évasée en direction
de l'embouchure 7. En variante, la paroi 5 peut s'étendre de manière généralement
cylindrique.
[0034] Le gobelet 1 présente en outre une lèvre périphérique 9, généralement torique, à
laquelle se raccorde la paroi 5, à son extrémité supérieure. La lèvre 9 borde l'embouchure
7 de manière à former un rebord du gobelet 1.
[0035] À titre d'exemple uniquement, un gobelet du type du gobelet 1 peut présenter les
dimensions suivantes :
- contenance : 15 centilitres ;
- hauteur : 75 millimètres ;
- diamètre supérieur (extérieur, lèvre comprise) : 73,7 millimètres ;
- diamètre de l'embouchure (intérieur) : 68,3 millimètres ;
- diamètre inférieur (extérieur) : 57,06 millimètres.
[0036] L'invention s'applique à tout gobelet cartonné, en particulier dont la contenance
est comprise entre 15 et 30 centilitres et/ou la hauteur entre 71 et 105 millimètres.
[0037] Le gobelet 1 est principalement constitué de papier carton. Sa forme générale résulte
de la conformation d'un flan de papier carton ou de l'assemblage de pièces formées
chacune par la conformation de tels flans.
[0038] Le gobelet 1 peut être fabriqué en assemblant l'une à l'autre une pièce tronconique,
dont une section axiale va former la paroi périphérique 5, et une pièce en forme de
coupelle ou de disque, dont une partie centrale va former le fond 3.
[0039] La pièce tronconique peut être obtenue en enroulant, autour d'un mandrin, un flan
cartonné dont la forme correspond à un secteur de couronne circulaire et en fixant
les extrémités de ce flan l'une à l'autre, typiquement par une soudure à ultrasons.
La coupelle peut être conformée à partir d'un disque découpé dans une bande papier
carton, typiquement à l'aide d'un poinçon.
[0040] La lèvre 9 est typiquement conformée comme un repli d'une portion d'extrémité de
la pièce tronconique. La lèvre 9 peut être réalisée en roulant, généralement à chaud,
la portion d'extrémité de la pièce tronconique, vers l'extérieur de celle-ci, de manière
à conformer cette portion en un boudin creux, de section généralement ovoïde ou circulaire,
un peu à la manière d'un ourlet. En variante, la lèvre 9 peut être fabriquée en tant
que pièce rapportée à l'extrémité de la paroi 5 axialement opposée au fond 3. Cette
pièce est alors réalisée à partir d'une feuille de papier cartonné dont l'épaisseur
est voisine de l'une au moins des feuilles utilisées pour la paroi 5.
[0041] Le gobelet 1 peut comprendre une ou plusieurs portions en matériau autre que du papier
cartonné. Par exemple, la surface intérieure de la paroi 5 peut être recouverte d'une
couche d'étanchéité ou cirée d'afin d'étancher le gobelet 1.
[0042] Le gobelet 1 est destiné à un usage en machine, en particulier de type distributeur
automatique de boissons. Dans une machine de ce type, le gobelet 1 est chargé simultanément
avec plusieurs dizaines de gobelets homologues, empilés les uns dans les autres. Classiquement,
les distributeurs acceptent des piles de 70 à 100 gobelets.
[0043] Le papier carton qui constitue la paroi 5 du gobelet 1 présente une épaisseur de
l'ordre de quelques dixièmes de millimètre, par exemple 0,2 millimètre. Une telle
épaisseur permet au gobelet 1 d'être compatible avec les exigences de rigidité et
d'isolation thermique qui pèsent sur lui.
[0044] La lèvre 9 d'un gobelet de ce type présente en outre une forme irrégulière, en particulier
avec une épaisseur 11, correspondant à la distance comprise entre une partie de la
lèvre éloignée du fond 3 et une partie de celle-ci proche de ce fond 3, qui varie,
parfois fortement, sur la circonférence de cette lèvre 9, autour d'une valeur nominale.
Généralement, cette épaisseur nominale est généralement comprise entre 3,00 et 3,50
millimètres environ. Très rarement, et très difficilement, on peut trouver des gobelets
du type du gobelet 1 dont la lèvre présente une épaisseur nominale inférieure, supérieure
toutefois à 2,5 ou 2,8 millimètres. Il est important que la lèvre d'un gobelet soit
suffisamment fine pour un usage en distributeur automatique.
[0045] Généralement, les piles de gobelets s'installent verticalement dans le distributeur,
de sorte que la séparation d'un gobelet du reste de la pile se fasse, en partie au
moins, par gravité. La séparation des gobelets, ou "dépilage", et plus généralement
la suite de leur parcours dans le distributeur, fait intervenir des organes mécaniques
prévus pour les manipuler par leur lèvre. C'est notamment le cas du séparateur de
gobelets.
[0046] Les organes de la plupart des distributeurs actuellement en service sont conçus pour
des gobelets en matière plastique. Les gobelets de ce type se distinguent des gobelets
cartonnés, comme le gobelet 1 par exemple, par des parois beaucoup plus fines. Il
en résulte un rebord beaucoup plus fin que la lèvre 9 d'un gobelet cartonné comme
le gobelet 1 de la figure 1, typiquement compris entre 2,00 et 2,25 millimètres. Le
rebord d'un gobelet en matière plastique est aussi plus régulier.
[0047] L'usage de gobelets cartonnés dans des machines prévues pour des gobelets en matière
plastique conduit à des blocages des machines, en particulier au niveau des séparateurs
de gobelets. Il en résulte des interventions techniques fréquentes et coûteuses, ainsi
qu'une indisponibilité des machines qui mécontentent l'exploitant et ses clients.
[0048] On fait référence aux figures 2 à 4.
[0049] Un outillage 100 pour fabriquer un gobelet cartonné comprend une pièce formant poinçon
200 et une pièce formant matrice 300 destinées à coopérer l'une avec l'autre.
[0050] Le poinçon 200 présente une face active 202 et la matrice 300 comprend une face active
302. La face active 202 du poinçon 200 et la face active 302 de la matrice 300 sont
adaptées pour venir en appui l'une contre l'autre lorsque l'outillage 100 travaille.
[0051] Ici, le poinçon 200 comprend une portion mâle 204 qui fait saillie de la face active
202 de ce poinçon 200, tandis que la matrice 300 comprend une portion femelle 304,
en retrait de la face active 302 de la matrice 300. La portion mâle 204 et la portion
femelle 304 présentent chacune une allure générale de révolution. La portion mâle
204 s'engage, partiellement au moins, dans la portion femelle 304 lorsque l'outillage
100 se trouve en position de travail.
[0052] La partie mâle 204 et la partie femelle 304 sont conformées d'une manière correspondant
l'une à l'autre.
[0053] La partie femelle 304 est agencée de manière à recevoir une ébauche, par exemple
le gobelet 1 décrit en relation avec la figure 1. Une ébauche de gobelet comprend
au moins une paroi latérale tronconique et une lèvre périphérique bordant une extrémité
axiale de la paroi latérale.
[0054] La partie femelle 304 comprend un premier alésage 306 conformé de manière à pouvoir
être traversé par l'ébauche, sur une partie au moins de la hauteur de celui-ci, et
un second alésage 308, ouvert sur la face active 302 de la matrice 300. La partie
femelle 304 comprend en outre une surface de butée 310, annulaire, qui raccorde le
premier alésage 306 au second alésage 308. Le premier alésage 306 et le second alésage
308 sont mutuellement coaxiaux. La surface de butée 310 est généralement plane et
disposée de manière coaxiale au premier alésage 306 et au second alésage 308.
[0055] La partie mâle 204 présente une surface d'appui 206 généralement plane et agencée
transversalement à l'axe de cette partie mâle 204. Ici, cette surface d'appui 206
forme l'extrémité de la partie mâle 204.
[0056] Le second alésage 308 et la partie mâle 204 sont mutuellement en correspondance de
forme. Lorsque les faces actives 202 et 302 du poinçon 200 et de la matrice 300 se
trouvent l'une contre l'autre, et la partie mâle 204 coaxiale à la partie femelle
304, la partie mâle 204 est au moins partiellement engagée dans le second alésage
308. En particulier, la surface d'appui 206 de la partie mâle 204 se trouve à l'intérieur
du second alésage 308, en regard de la surface de butée 310 et à distance de cette
dernière.
[0057] La forme du second alésage 308 et celle de la surface d'appui 206 de la partie mâle
204 correspondent à l'allure générale du contour de la lèvre de l'ébauche, par exemple
la lèvre 9 décrite en relation avec la figure 1.
[0058] Lorsque le second alésage 308 est généralement cylindre et de section transversale
circulaire et la surface d'appui 206 de la partie mâle 204 généralement circulaire,
couronne ou disque, comme c'est le cas ici, l'outillage 100 est adapté à la mise en
forme d'un gobelet à lèvre généralement circulaire, comme la lèvre 9 du gobelet 1
de la figure 1, à partir d'une ébauche. Un gobelet présentant une lèvre au contour
ovale peut être conformé à l'aide d'un outillage du type de l'outillage 100 décrit
ici, dont le second alésage 308 est cylindrique et de section transversale ovale et
la surface d'appui 206 de la partie mâle 204 également ovale.
[0059] Autrement dit, la section transversale du second alésage 308 et la surface d'appui
206 de la partie mâle 204 présentent une forme qui correspond au contour de la lèvre
de l'ébauche.
[0060] Ici, le second alésage 308 et la surface d'appui 206 de la partie mâle 204 sont généralement
cylindriques et de section transversale circulaire. Le diamètre du second alésage
308 correspond au diamètre extérieur de la partie supérieure de l'ébauche, lèvre comprise.
Par exemple, ce diamètre extérieur est voisin de 73,7 millimètres pour des gobelets
1 dont les dimensions correspondent à celles données ci-dessus. Plus généralement,
ce diamètre peut être compris entre 73 et 74 millimètres pour un usage en distributeur
automatique, ce qui rend le gobelet compatible avec les séparateurs qui équipent actuellement
ces machines. Pour un gobelet dit "operculé", ce diamètre peut atteindre 76 millimètres.
[0061] Ici, le poinçon 200 est réalisé sous la forme d'une pièce unique, monobloc et généralement
cylindrique. Le poinçon 200 présente alors une face opposée à la face active 202,
ou face inactive 208, par l'intermédiaire de laquelle le poinçon 200 peut être fixé
au reste d'une machine, telle qu'une presse par exemple, ou simplement à la tige d'un
vérin. Par exemple, la face inactive 208 présente un taraudage 210 qui permet d'assembler
le poinçon 200 à l'extrémité filetée d'une tige.
[0062] Ici, la matrice 300 est réalisée ici sous la forme d'une pièce unique, monobloc et
annulaire. La matrice 300 présente une face opposée à sa face active 302, ou face
inactive 312, sur laquelle débouche le premier alésage 306. Par l'intermédiaire de
cette face inactive 312, la matrice 300 peut être installée au reste d'une machine,
sur un poste ou un plan de travail.
La dimension axiale du second alésage 308, correspondant ici à la distance axiale
entre la face active 302 de la matrice 300 et la surface de butée 310, correspond
sensiblement à l'épaisseur souhaitée pour la lèvre du gobelet fini à laquelle s'ajoute
la profondeur de la partie mâle 204, ici la distance séparant axialement la surface
d'appui 206 et la face active 202.
Le volume délimité par la surface d'appui 206, la surface de butée 310 et le second
alésage 308 lorsque la face active 202 du poinçon 200 et la face active 302 de la
matrice 300 sont en appui mutuel peut être vu comme une chambre. L'écartement axial
entre la surface d'appui 206 et la surface de butée 310 correspond à la hauteur de
cette chambre. Cette hauteur est avantageusement inférieure à 2,5 millimètres, et,
de préférence, voisine de 2,00 millimètres. Elle est supérieure à 1,5 millimètre.
[0063] La différence entre le diamètre du premier alésage 306 et celui du second alésage
308 correspond à la largeur de la surface de butée 310. Une largeur comprise entre
2,5 et 3,5 millimètres, de préférence voisine de 3,0 millimètres est avantageuse en
ce qu'elle permet de d'obtenir une largeur de lèvre proche de celle des gobelets en
matière plastique.
[0064] Un chanfrein (non représenté ici) peut être prévu entre la surface de butée 310 et
le second alésage (308)
[0065] Dans une variante de réalisation (non représentée) de l'outillage 100, le poinçon
200 est dépourvu de partie mâle 204 et la surface d'appui 206 se trouve au niveau
de la face active 202. Le poinçon 200 présente alors une allure de cylindre droit,
avec une face active 202 en forme de disque. Dans cette variante, le second alésage
308 est réalisé moins haut que sur les figures 2 à 4. La hauteur du second alésage
308 est alors inférieure ou égale à 2,5 millimètres, par exemple voisine de 2,00 millimètres.
Dans cette variante, il n'y a pas d'engagement de partie mâle dans une partie femelle,
ce qui facilite la mise en œuvre.
[0066] On fait référence aux figures 5 à 8.
[0067] Un outillage 100 analogue à l'outillage décrit en relation avec les figures 2 à 4
se monte de manière telle que la partie active 202 du poinçon 200 se trouve en regard
de la partie active 302 de la matrice 300, de manière coaxiale.
[0068] Ici, la matrice 300 est fixe, tandis que le poinçon 200 est mobile en translation
par rapport à la matrice 300, selon l'axe de celle-ci. De préférence, la matrice 300
est disposée horizontalement et le poinçon 200 se trouve à la verticale de celle-ci.
On peut faire travailler l'outillage 100 partiellement par gravité.
[0069] Sur la figure 5, l'outillage 100 se trouve dans une position telle que le poinçon
200 soit éloigné de la matrice 300. Une ébauche 101, du type par exemple du gobelet
décrit en relation avec la figure 1, s'insère dans le premier alésage 306, par la
face active 302 de la matrice 300, le fond 3 en premier.
[0070] Sur la figure 6, l'ébauche 101 fini par reposer sur la matrice 300, par l'intermédiaire
de sa lèvre 9 dont la face inférieure se trouve en appui contre la surface de butée
310. Le déplacement de l'ébauche 101 par rapport à la matrice 300 peut se faire, en
partie au moins, par gravité.
[0071] Le poinçon 200 est déplacé en direction de la matrice 300, par exemple sous l'effet
d'un ou plusieurs vérins.
[0072] Sur la figure 7, le déplacement du poinçon 200 se poursuit jusqu'à ce que sa face
active 202 contacte la face active 302 de la matrice 300. La surface d'extrémité 206
de la partie mâle 204 vient alors appuyer sur la lèvre 9, par l'intermédiaire de la
face supérieure de celle-ci. La lèvre 9 de l'ébauche 101 se trouve comprimée dans
une chambre délimitée axialement par la surface de butée 310 et la surface d'extrémité
de la partie mâle 206 et, latéralement, par le second alésage 308. La compression
est réalisée grâce à un effet de poussée du ou des vérins. L'effort de poussée est
par exemple de quelques kilogrammes ou quelques dizaines de kilogrammes, par exemple
environ 40 kilogrammes. Cet effort peut être maintenu pendant une seconde voire moins.
Ce temps de maintien peut être ajusté en fonction de la composition du papier carton
dont est faite la lèvre 6 de l'ébauche, de son épaisseur et plus généralement de la
rigidité de ce papier et de la lèvre 6.
[0073] Sur la figure 8, le poinçon 200 est éloigné de la matrice 300 jusqu'à atteindre la
position de la figure 5. L'ébauche 101 est maintenant conformée en un gobelet fini
103. Le gobelet 103 peut être retiré de la matrice 300 par la face active 302 de celle-ci,
l'embouchure 7 en premier.
Sous l'effet de la pression appliquée par le poinçon 200 sur la lèvre 9, laquelle
est creuse, celle-ci s'est écrasée jusqu'à adopter la forme de la chambre.
[0074] On fait référence à la figure 9.
[0075] Un gobelet fini 103, analogue au gobelet décrit à la figure 8, qui résulte des opérations
décrites en relation avec les figures 5 à 8, présente une lèvre définitive 109 dont
la forme, en particulier le profil, et, en partie au moins, le contour, correspond
à la forme de la chambre de l'outillage.
[0076] La lèvre définitive 109 présente une face inférieure 110 et une face supérieure 112
généralement planes. Ces faces inférieure 110 et supérieure 112 résultent d'un aplatissement
des faces homologues de la lèvre d'une ébauche correspondant au gobelet décrit en
relation avec la figure 1. Ici, la lèvre définitive 109 présente une surface périphérique
généralement cylindrique. Cette lèvre 109 se raccorde ici aux faces inférieure 110
et supérieure 112 sensiblement à angle droit. En variante, le raccordement peut prendre
la forme d'un arrondi, par exemple en prévoyant un chanfrein dans l'outillage. En
particulier, un arrondi entre la surface périphérique et la face inférieure 110 améliore
la coopération avec le séparateur d'un distributeur automatique.
[0077] L'épaisseur de la lèvre définitive 109 est voisine de 2 millimètres, typiquement
comprise entre 2,00 et 2,25 millimètres, pour un usage en distributeur automatique.
Cette épaisseur est voisine de celles des gobelets réalisés en matière plastique,
notamment les gobelets PSE. Pour d'autres applications, cette épaisseur peut être
supérieure.
[0078] Cette lèvre définitive 109 présente une rigidité accrue par rapport à la lèvre d'un
gobelet cartonné classique, par exemple celle du gobelet décrit en relation avec la
figure 1.
Il résulte de cette lèvre définitive 109 un gobelet fini 103 d'un type nouveau, qui
peut être utilisé dans pratiquement tous les distributeurs automatiques actuellement
installés, avec des performances équivalentes aux gobelets en matière plastique, pour
lesquels ces machines ont été conçues à l'origine.
[0079] Par rapport aux gobelets cartonnés classiques, le nouveau gobelet ne provoque pas
de pannes et ne s'écrase pas sous le poids de la colonne de gobelets.
[0080] Les opérations des figures 5 à 8 peuvent être réalisées à température ambiante. Toutefois,
une mise en œuvre à chaud, à une température de l'ordre de 150 à 200 degrés Celsius,
par exemple 160°C donne de meilleurs résultats. Non seulement la conformation de la
lèvre de l'ébauche s'en trouve facilitée, mais on obtient en outre une lèvre définitive
dont la rigidité est encore accrue. Pour réaliser ces opérations à chaud, on peut
par exemple élever la température de la matrice 300 et/ou du poinçon 200. En chauffant
le poinçon 200 seul, on évitera de dégrader la couche d'étanchéité qui est généralement
appliquée à l'intérieur d'un gobelet cartonné. La température de chauffe peut être
ajustée en fonction de la composition du papier carton dont est faite la lèvre 6 de
l'ébauche, de son épaisseur et plus généralement de la rigidité de ce papier et de
la lèvre 6. Plus la rigidité est grande, plus le temps peut être allongé. Cette température
peut également être ajustée en fonction du temps de maintien de l'effort du poinçon
: plus le temps est court, plus la température peut être élevée.
[0081] On vient de décrire un procédé de fabrication d'un gobelet cartonné comprenant une
lèvre périphérique, dans lequel on prévoit une ébauche comprenant une paroi latérale
généralement tronconique et un bord circulaire formé d'un boudin creux, en papier
cartonné, autour d'une extrémité axiale de cette paroi latérale, puis l'on comprime
ce bord dans une chambre généralement cylindrique, délimitée en partie au moins par
deux surfaces annulaires généralement planes et parallèles entre-elles, pour former
la lèvre périphérique. Ce procédé peut être vu comme un procédé de rectification de
l'ébauche.
[0082] Ce procédé peut être réalisé avec un outillage simple, qui s'intègre aisément dans
une chaîne de fabrication classique de gobelets cartonnés. En particulier, ce procédé
peut être mis en œuvre à partir d'une ébauche qui correspond à une gobelet cartonné
classique, à l'état fini.
[0083] L'écartement entre ces surfaces annulaires est voisin par valeurs inférieures à l'épaisseur
souhaitée pour la lèvre rectifiée. On préfère un écartement inférieur à l'épaisseur
visée pour la lèvre rectifiée car l'épaisseur effective de la lèvre rectifiée est
légèrement supérieure à l'écartement.
[0084] On vient également de décrire un gobelet cartonné d'un type nouveau, comprenant une
lèvre annulaire en papier cartonné et conformée comme un repli de la paroi latérale,
dans lequel la lèvre annulaire présente une face supérieure et une face inférieure
sensiblement planes, délimitant une épaisseur de lèvre à peu près constante sur le
pourtour du gobelet.
[0085] On vient également de décrire un outil pour la fabrication d'un tel gobelet, comprenant
une matrice et un poinçon comprenant chacun une face active, les faces actives de
la matrice et du poinçon étant destinées à venir s'appuyer l'une contre l'autre en
formant une chambre cylindrique, délimitée en partie au moins par deux surfaces annulaires
généralement planes et parallèles entre-elles aptes à former la lèvre périphérique.
[0086] L'outil 100 peut être vu comme un outil de finition ou de rectification d'un outil
cartonné classique.
[0087] On fait référence aux figures 10 à 12.
[0088] Un gobelet cartonné 401 est analogue au gobelet fini décrit en relation avec la figure
9. Le gobelet cartonné 401 comprend un fond 403, une paroi latérale 405, une embouchure
407, un bord formé d'une lèvre rectifiée 409 dont l'épaisseur 411 est sensiblement
constante sur le pourtour de l'embouchure 407. Cette lèvre rectifiée 409 présente
une surface supérieure 412 et une surface inférieure 410 généralement planes.
[0089] À la différence du gobelet de la figure 9, le gobelet 401 des figures 10 à 12 présente
une partie formant socle 413, laquelle prolonge la paroi latérale 405 vers le bas
du gobelet 401.
Le socle 413 comprend le fond 403 et une paroi périphérique 415 qui borde le fond
403 et fait saillie de ce dernier selon une direction principalement axiale. Par "direction
principalement axiale", on entend une direction dont la composante axiale est sensiblement
supérieure à la composante radiale. La paroi périphérique 415 du socle 413 se raccorde
à la paroi latérale 405.
[0090] Le socle 413 est creux. Le socle 413 présente un espace ouvert sur une face inférieure
du gobelet 401 et délimité conjointement par le fond 403 et la paroi périphérique
415.
[0091] La paroi périphérique 415 du socle 413 présente une allure évasée vers le bas du
gobelet 401, au moins sur une section axiale correspondant à une extrémité libre de
cette paroi 415. Ici, la paroi périphérique 415 s'étend de manière évasée depuis le
fond 3. En variante, la paroi périphérique 415 comprend une première section axiale,
ou section supérieure, généralement cylindrique et une seconde section axiale, ou
section inférieure, qui se raccorde à la section supérieure et s'étend de manière
évasée en s'éloignant de la section supérieure. Dans une autre variante encore, la
section supérieure présente une forme de tronc de cône correspondant à la paroi latérale
405. Cette paroi périphérique 415 du socle 413 peut être vue comme une jupe.
Cette jupe 415 se termine par un bord circulaire 417 par l'intermédiaire duquel le
gobelet 401 peut reposer sur une surface plane. La jupe 415 présente une hauteur 418,
qui correspond à la distance qui sépare axialement le fond 403 du bord circulaire
417.
[0092] Le gobelet 401 présente encore, vu de l'extérieur du gobelet, une rainure circulaire
419 conformée dans sa paroi latérale 405, en retrait par rapport au reste de cette
paroi. Cette rainure 419 se trouve à proximité du socle 417. La rainure 419 est plus
proche axialement du socle 419 que de l'embouchure 407.
[0093] Cette rainure 419 fait saillie à l'intérieur du gobelet 401 de manière à y former
un bossage. Ce bossage correspond à une conformation locale de la paroi latérale 405.
Avantageusement, lorsque cette paroi latérale 405 est constituée de plusieurs couches,
la conformation touche l'ensemble de ces couches.
[0094] Ici, la rainure 419 présente un profil courbe, en particulier en forme d'arc de cercle.
La rainure 419 peut être réalisée par gaufrage ou autre, en déformant localement la
pièce en papier carton qui forme la paroi latérale 405. En variante, la nervure 425
est réalisée en rapportant une bande de papier cartonné sur la paroi latérale 405
du gobelet 401, à l'intérieur de celle-ci, et l'y faisant adhérer.
[0095] La rainure 419, en particulier son arête supérieure 421, se trouve à une distance
axiale 423 du fond 403.
[0096] La distance axiale 423 de la rainure 419 au fond 403 ajoutée à la hauteur 418 de
la jupe 415 est inférieure à 11 millimètres, de préférence voisine de 11 millimètres,
en particulier pour un usage en distributeur automatique. Ici, la hauteur 418 de la
jupe 415 est d'environ 5 millimètres. Cette hauteur est généralement comprise entre
3 et 6 millimètres, et préférentiellement voisine de 5 millimètres. Moins cette hauteur
est importante, plus la distance axiale 423 de la rainure 419 au fond 403 peut être
augmentée, ce qui permet de mettre plus de boisson soluble dans le gobelet.
[0097] Vu de l'extérieur, le gobelet 401 présente encore une nervure circulaire 425 qui
fait saillie extérieurement de sa paroi latérale 405, à proximité de l'embouchure
7. La nervure 425 correspond à une déformation locale de la paroi latérale 405, par
exemple réalisée par gaufrage. En variante, la nervure 425 est réalisée en rapportant
une bande de papier cartonné sur la paroi latérale 405 du gobelet 401, à l'extérieur
de celle-ci, et l'y faisant adhérer. La nervure 425 forme un bossage dans la paroi
latérale 405, à l'extérieur du gobelet 401.
[0098] Ici, la nervure 425 présente un profil courbe, en particulier en forme d'arc de cercle.
[0099] La nervure 425, en particulier son arête inférieure 427, se trouve à une distance
axiale 429 de la face supérieure 212 de la lèvre 409. Cette distance axiale 429 est
voisine, par valeurs supérieures, à la distance axiale 423 de la rainure 419 au fond
403.
[0100] La distance 429 qui sépare axialement la nervure 425, en particulier son arête inférieure
427, de la face supérieure 212 de la lèvre 409 est égale, par valeurs supérieures,
aux tolérances de fabrication près, à la distance 423 qui sépare axialement la rainure
419, en particulier son arête supérieure 421, trouve à du fond 403.
[0101] On fait référence aux figures 17 à 21.
[0102] Une pile de gobelets 500, aussi appelée "rampe" dans la technique, comprend au moins
un gobelet inférieur 401 analogue au gobelet des figures 13 à 16 et un gobelet supérieur
501, analogue au gobelet inférieur 401 et engagé dans celui-ci.
[0103] Le gobelet supérieur 501 repose sur le gobelet inférieur 401 par l'intermédiaire
de la paroi périphérique 515 de son socle 517 qui vient en appui sur la rainure 419
du gobelet inférieur 401, en particulier l'arête supérieure 421 de celle-ci.
[0104] Le fond 403 du gobelet inférieur 401 et la section axiale de la paroi latérale 405
de ce gobelet comprise entre le fond 403 et le bord supérieur 421 de la rainure 419,
d'une part, et, d'autre part, le fond 503 du gobelet supérieur 501 et la jupe 515
du socle 513 de ce gobelet délimitent conjointement une chambre étanche 531 (représentée
de manière grisée sur les figures 19 et 21). La chambre étanche 531 peut aussi être
vue comme un compartiment.
[0105] La chambre 531 peut être remplie en partie au moins d'une dose de produit soluble,
en particulier pulvérulent. Le gobelet inférieur 401 de la pile 500 peut être ainsi
dosé en produit. Contrairement aux gobelets pré-dosés classiques, la chambre 531 peut
être remplie en produit par l'embouchure 407 du gobelet inférieur 401, et non par
le socle du gobelet supérieur comme c'est le cas notamment pour les gobelets du type
décrit dans
EP 2 522 598 A1. On évite ainsi d'avoir à former la pile 500 à l'envers, c'est-dire en commençant
par le gobelet supérieur.
[0106] Le socle 513, en particulier le bord 517 de la jupe 515, du gobelet supérieur 501
s'appuie sur la rainure 419 du gobelet inférieur 401, en particulier son arête supérieure
421, pour étancher parfaitement la chambre 531. Le produit pulvérulent se trouve protégé.
L'appui de la jupe 515 du gobelet supérieur 501 contre la rainure 419 du gobelet inférieur
401 empêche le gobelet supérieur 501 de s'enfoncer dans le gobelet inférieur 501.
Cela permet de conserver un écartement constant entre les gobelets de la pile 500
et un effort identique pour séparer deux gobelets de la pile 500.
[0107] L'évasement de la jupe 515 du gobelet supérieur 501 est tel que cette jupe 515 pénètre
à force dans le gobelet inférieur 401, avec un contact entre une zone d'extrémité
de cette jupe 515 et la paroi latérale 405 du gobelet inférieur 401. On assure ainsi
le maintien de l'emboîtement du gobelet supérieur 501 dans le gobelet inférieur 401.
On prévoit l'évasement de la jupe 515 de manière que le bord circulaire 517 présente
un diamètre sensiblement supérieur au diamètre de la paroi latérale 405 au niveau
de l'arête supérieure 421 de la rainure 419, c'est-à-dire là où le bossage formé par
cette rainure se raccorde au reste de la paroi latérale 405. Par exemple, ce diamètre
peut être supérieur de quelques dixièmes de millimètre, en particulier entre 5 dixièmes
et 1 millimètre. Ce diamètre peut être adapté en fonction de la composition du papier
carton qui constitue la paroi latérale 405 et de son épaisseur. Plus ce papier est
rigide, moins le diamètre du bord circulaire 517 est important.
[0108] L'évasement de la paroi périphérique 415 du socle creux 413 est tel que la rainure
419 présente une butée axiale au bord circulaire 517 du socle 513 du gobelet supérieur
501. Cette butée axiale est active à l'insertion du gobelet supérieur 501.
[0109] Le gobelet inférieur 401 et le gobelet supérieur 501 destiné à contenir une dose
de boisson soluble. De tels gobelets sont dits "pré-dosés". Ici, le gobelet inférieur
401 et le gobelet supérieur 501 sont dépourvus d'opercule. De tels gobelets sont dits
"non operculés". La boisson en poudre est conservée hermétiquement dans la chambre
531 par la butée entre la jupe 515 du gobelet supérieur 501 et la rainure 419 du gobelet
inférieur.
[0110] En variante, un opercule, par exemple en alliage d'aluminium, peut être installé
dans chaque gobelet, intercalé entre le fond de ce gobelet et sa rainure, pour créer
une chambre étanche, destinée à recevoir le produit pulvérulent. Dans ce cas, l'appui
de la jupe 515 du gobelet supérieur 501 contre la rainure 419 du gobelet inférieur
401 empêche le gobelet supérieur 501 d'endommager l'opercule en question. L'opercule
en question présente avantageusement un bord replié, que l'on dispose vers le haut
du gobelet pour le faire adhérer contre la paroi latérale 405 du gobelet, par exemple
par soudage ultrasonore.
[0111] La nervure 525 du gobelet supérieur 501 lui sert de butée. L'arête inférieure 527
de cette nervure 525 peut venir s'appuyer contre la face supérieure 412 du gobelet
inférieur 401, empêchant le gobelet supérieur 501 de s'enfoncer plus avant dans le
gobelet inférieur 401. Cela contribue en outre à maintenir de manière stable le gobelet
supérieur en appui sur le gobelet inférieur. Le dépilage de ces gobelets en machine
s'en trouve amélioré.
Cette nervure évite l'encastrement des gobelets de la pile, assure la régularité de
la pile (écartement constant entre ses gobelets) et en améliore la stabilité.
[0112] La face supérieure 412 de la lèvre 409 du gobelet inférieur 401 forme un plat qui
améliore l'appui de la nervure 525 du gobelet supérieur 501.
[0113] La pile 500 comprend ici deux gobelets uniquement. En pratique, une pile de gobelets
pré-dosés comprend généralement autour de 70 gobelets emboîtés les uns dans les autres,
ici en appui mutuel grâce à la coopération en la jupe d'un gobelet supérieur et la
rainure du gobelet inférieur.
[0114] On vient de décrire un gobelet cartonné comprenant une paroi latérale généralement
tronconique et un socle creux qui prolonge cette paroi latérale, le socle creux comprenant
une paroi de fond, un bord circulaire et une paroi périphérique qui relie axialement
le bord circulaire à la paroi de fond, caractérisé en ce que le gobelet présente au
moins un bossage intérieur dans la paroi latérale, à distance de la paroi de fond,
la paroi périphérique du socle creux est évasée en direction du bord circulaire, au
moins au voisinage de celui-ci, et l'évasement de la paroi périphérique du socle creux
est tel que le bossage présente une butée axiale au bord circulaire du socle d'un
gobelet homologue, la butée axiale étant active à l'insertion du gobelet homologue.
[0115] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisations décrits plus haut, à titre
d'exemple uniquement. Elle englobe toutes les variantes que pourra envisager l'homme
de l'art. En particulier :
- La paroi latérale présente une base circulaire. Cette base pourrait être ovale ou
ovoïde pourvu qu'elle soit en correspondance de forme avec l'embouchure du gobelet.
Elle pourrait également être polygonale.
- L'invention peut s'appliquer à d'autres récipients comme des cornets à glace ou frites.
- Un gobelet est généralement plus haut que large. Toutefois, rien ne l'impose en ce
qui concerne l'invention.
- La paroi latérale des gobelets peut être réalisées en plusieurs pièces.
- La jupe 415 décrite en relation avec les figures 10 à 21 et la rainure 419 peuvent
être utilisées sans la lèvre rectifiée et/ou sans la nervure 425.
- La nervure 425 peut être prévue dans un gobelet dépourvu de lèvre rectifiée.
- La rainure 419 est un exemple de déformation locale et en creux de la paroi latérale
415 permettant de réaliser une butée pour le socle 413. D'autres variantes peuvent
être envisagées, pourvu que la déformation locale ou les déformations locales ensemble
offrent un siège au bord de la jupe. Et en particulier, une pluralité de bossages
intérieurs disposée suivant un cercle, par exemple formés chacun d'une rainure s'étendant
suivant un secteur angulaire du cercle en question.
- On peut prévoir une zone pourvue de lignes de gaufrages sous la nervure 425, à l'intérieur
du gobelet, et sur une étendue axiale d'environ 10 à 15 millimètres. Cela permet d'offrir
une zone de préhension moins chaude.
1. Gobelet cartonné (401) du type comprenant une paroi latérale (405) généralement tronconique
et un socle creux (413) qui prolonge cette paroi latérale (405), le socle creux (413)
comprenant une paroi de fond (403), un bord circulaire (417) et une paroi périphérique
(415) qui relie axialement le bord circulaire (417) à la paroi de fond (403), caractérisé en ce que le gobelet (401) présente au moins un bossage intérieur (419) dans la paroi latérale
(405), à distance de la paroi de fond (403), la paroi périphérique (415) du socle
creux (413) est évasée en direction du bord circulaire (417), au moins au voisinage
de celui-ci, et l'évasement de la paroi périphérique (415) du socle creux (413) est
tel que le bossage (419) présente une butée axiale au bord circulaire (517) du socle
(513) d'un gobelet homologue (501), la butée axiale étant active à l'insertion du
gobelet homologue (501).
2. Gobelet selon la revendication 1, dans lequel l'évasement de la paroi périphérique
(415) du socle creux (413) est tel que le bord circulaire (517) du gobelet homologue
(501) présente un diamètre sensiblement supérieur à un diamètre de la paroi latérale
(405) là où le bossage (419) se raccorde au reste de la paroi latérale (405), en sorte
que le bord circulaire (517) en question et le bossage (419) réalisent conjointement
une jonction étanche entre le socle creux (513) du gobelet homologue (501) et la paroi
latérale (405) lorsque la butée axiale est active.
3. Gobelet selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel le bossage (419) est conformé
en une nervure annulaire ou un secteur au moins d'une telle nervure.
4. Gobelet selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le bord circulaire
(417) se trouve axialement à une première distance (418) de la paroi de fond (403)
et le bossage (419) à une seconde (423), ajoutées l'une à l'autre, la première distance
(418) et la seconde (423) sont voisines de 11 millimètres.
5. Gobelet selon l'une des revendications précédentes, comprenant en outre une lèvre
annulaire (409), à une extrémité de la paroi latérale (405) axialement opposée au
socle (413), et au moins un bossage extérieur (425) dans la paroi latérale (405),
entre la lèvre annulaire (409) et le bossage intérieur (419), dans lequel le bossage
extérieur (425) est agencé de manière que la lèvre annulaire (409) présente une butée
axiale supplémentaire au bossage extérieur (525) d'un gobelet homologue, la butée
axiale supplémentaire étant active à l'insertion du gobelet homologue (501).
6. Gobelet selon la revendication 5, dans lequel la lèvre annulaire (409) est en papier
cartonné et conformée comme un repli de la paroi latérale (405), la lèvre annulaire
(409) présente une face supérieure (412) généralement plane, et, lorsque la butée
supplémentaire est active, le bossage extérieur (525) du gobelet homologue (501) s'appuie
contre la face supérieure (412) du gobelet.
7. Gobelet selon la revendication 6, dans lequel la lèvre (409) présente une épaisseur
comprise entre 2,0 et 2,5 millimètres.
8. Gobelet selon l'une des revendications précédentes, dans lequel l'évasement est tel
de la paroi périphérique (415) du socle creux (413) du gobelet homologue contacte,
au moins au voisinage du bord circulaire (417) de celui-ci, la paroi latérale (405)
du gobelet, au voisinage du bossage interne (419), lorsque la butée axiale est active.
9. Gobelet selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le bord circulaire
(417) se trouve à une distance axiale du fond (403) comprise entre 3 et 6 millimètres,
et préférentiellement voisine de 5 millimètres.
10. Pile de gobelets comprenant au moins un premier gobelet cartonné (401) du type comprenant
une paroi latérale (405) généralement tronconique et un socle creux (413) qui prolonge
cette paroi latérale (405), le socle creux (413) comprenant une paroi de fond (403),
un bord circulaire (417) et une paroi périphérique (415) qui relie axialement le bord
circulaire (417) à la paroi de fond (403), le gobelet (401) présente au moins un bossage
intérieur (419) dans la paroi latérale (405), à distance de la paroi de fond (403),
la paroi périphérique (415) du socle creux (413) étant évasée en direction du bord
circulaire (417), au moins au voisinage de celui-ci, et un second gobelet cartonné
(501), homologue du premier (401), l'évasement de la paroi périphérique (415) du socle
creux (413) est tel que le bord circulaire (517) du socle (513) du second gobelet
(501) se trouve en butée contre le bossage (419) du premier (401).
11. Pile selon la revendication 10 comprenant en outre au moins une dose de boisson soluble
enfermée entre la paroi de fond (403) du premier gobelet (401) et celle (503) du second
(501).