[0001] La présente invention concerne le domaine de l'industrie des revêtements routiers
et analogue, en particulier des pavés en béton et a pour objet un pavé en béton autobloquant.
[0002] Actuellement, il existe différents types de pavés en béton pour la réalisation de
surfaces destinées à la circulation de véhicules ou encore de simples surfaces destinées
à des passages, seulement périodiques, de véhicules ou à des fins de stationnement.
De tels pavés sont généralement munis de moyens d'emboîtement permettant leur blocage
suivant deux directions dans le plan horizontal, ces moyens étant souvent des formes
géométriques prévues sur les bords desdits pavés et présentant une symétrie inverse
entre les bords parallèles des pavés.
[0003] En outre, les pavés connus sont équipés d'éléments distanceurs également prévus sur
leurs bords et permettant d'assurer la formation d'un joint de séparation destiné
à être comblé par un remplissage de sable.
[0004] Les pavés connus permettent de répondre de manière relativement correcte aux exigences
de blocage et d'anti-déboîtement hors d'une surface posée dans les cas où des critères
de circulation très stricts peuvent être remplis, à savoir des vitesses de déplacement
relativement faibles engendrant de très faibles vibrations.
[0005] En effet, les pavés existants actuellement, de type autobloquant ou non, présentent
des bords parfaitement verticaux, de même que les distanceurs dont ils sont équipés,
de sorte que le sable de jointoiement permet uniquement de réaliser, par vibration,
un blocage efficace, suivant les deux directions dans le plan horizontal.
[0006] On connaît également, par
DE-U-202 01 877 un bloc muni de distanceurs ayant une section décroissante de la base vers la face
apparente et qui ne présentent pas de contact ponctuel de leur base avec celle des
blocs adjacents. En outre, il subsiste un jeu longitudinal et transversal qui ne permet
pas d'obtenir un blocage efficace des blocs. De plus, l'épaulement prévu dans ce document
ne permet pas une fermeture du joint au niveau du lit de pose, de sorte que le sable
de joint peut se déverser dans ce lit de pose lors de vibrations. Enfin, les distanceurs
ne sont nullement en contact sur toute leur hauteur.
[0007] Par ailleurs, il a été proposé, par
EP-A-1 380 689, un pavé en béton autobloquant, pourvu sur ses bords longitudinaux et transversaux
de moyens distanceurs en forme de tronc de pyramide ou de tronc de cône, dans lequel
lesdits moyens distanceurs sont disposés de part et d'autre d'écarteurs semi cylindriques
et rejoignent par paires, par leur base, la génératrice de l'écarteur correspondant
la plus éloignée du pavé, chaque moyen distanceur étant, lors de l'interpénétration
des pavés en position de pose, en contact par un point avec le bord longitudinal ou
transversal du pavé voisin et par un point avec un distanceur correspondant du pavé
voisin, les écarteurs étant en contact sur toute leur hauteur avec le bord correspondant
du pavé voisin par une ligne.
[0008] Un tel pavé permet d'obvier largement à la majorité des inconvénients des pavés existant
à ce jour, mais ne peut garantir sur une longue durée un verrouillage absolu contre
un arrachement ou un affaissement, du fait d'une usure possible des distanceurs à
leurs points de contact entraînant une migration du sable de jointoiement vers le
lit de pose et ainsi un jeu entre pavés voisins.
[0009] Enfin, on connaît, par
EP-A-2 527 533 un pavé en béton autobloquant, pourvu sur ses bords longitudinaux et transversaux
de moyens distanceurs, disposés de part et d'autre d'écarteurs. Ce pavé présente des
moyens distanceurs en forme de tronc de pyramide à base polygonale qui coopèrent,
par forme, avec la base des moyens distanceurs des pavés voisins, lors de l'interpénétration
des pavés en position de pose, et les écarteurs sont disposés dans l'axe vertical
médian des moyens distanceurs, et présentent une forme de demi tronc de cône ou de
demi tronc de pyramide, dont la grande base s'étend au niveau de la base polygonale
du moyen distanceur correspondant, partiellement en saillie par rapport à cette dernière,
chaque écarteur coopérant avec un évidement vertical correspondant, prévu dans le
bord du pavé voisin et dont la section est égale à celle de la grande base de l'écarteur
et constante sur toute la hauteur du pavé.
[0010] Un tel pavé en béton autobloquant permet d'assurer un auto-blocage en position, tant
dans le plan de la surface de pose que perpendiculairement à ce plan, c'est-à-dire
évitant tout arrachage dans des conditions de circulation. Toutefois, il n'offre pas
non plus de résistance à l'affaissement suffisante lors d'une poussée exercée vers
le bas.
[0011] De plus, la présence visible des évidements verticaux au niveau des joints n'est
pas compatible avec certaines exigences esthétiques, notamment en ce qui concerne
la continuité linéaire des joints.
[0012] La présente invention a pour objet un pavé en béton autobloquant permettant, tout
comme le pavé selon
EP-A-2 527 533, d'une part, d'assurer simultanément un auto-blocage dans les deux directions du
plan horizontal de pose, ainsi qu'un verrouillage en position contre un arrachement
ou affaissement par suppression de tout jeu entre pavés et, d'autre part, de réaliser
une continuité linéaire, notamment plus esthétique, des joints, tout en étant d'une
mise en œuvre et de fabrication simples.
[0013] A cet effet, le pavé en béton autobloquant selon la présente invention est pourvu
sur ses bords longitudinaux et transversaux de moyens distanceurs et d'écarteurs,
lesdits écarteurs coopérant, par forme, avec les mêmes moyens distanceurs des mêmes
pavés voisins, lors de l'interpénétration desdits pavés en position de pose, caractérisé
en ce qu'entre deux moyens distanceurs qui se suivent sur un même bord dudit pavé,
deux moyens de même forme asymétrique sont disposés et orientés en regard l'un de
l'autre,
lesdits moyens distanceurs étant constitués, chacun, d'abord par une première portion
de languette verticale à base polygonale, en forme de demi-goutte d'eau en forme de
larme ou en forme d'extrados d'une aile d'avion, en saillie externe sur le bord du
pavé et de dimensions constantes sur une hauteur h en partant de la base du pavé,
puis d'une seconde portion de languette verticale prolongeant ladite première portion
sur une portion de hauteur H et dont les dimensions du profilé de la section de la
base sont décroissantes vers le haut du pavé de sorte à former une languette globale
p verticale en forme de tronc de pyramide ou de portion de tronc de cône,
et en ce que les deux moyens distanceurs sont tournés l'un vers l'autre avec leurs
extrémités les plus larges ou grandes se faisant face de sorte à délimiter, grâce
à leurs bords internes, une sorte de canal vertical en forme d'entonnoir, de hauteur
h+H, évasé vers le haut du pavé pour la réception d'un écarteur en saillie du même
type de pavé à assembler.
[0014] L'invention sera mieux comprise, grâce à la description ci-après, qui se rapporte
à un mode de réalisation préféré, donné à titre d'exemple non limitatif, et expliqué
avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :
[Fig. 1] est une vue 3D en perspective d'un exemple de pavé conforme à l'invention
;
[Fig. 2] est une vue d'une face latérale (d'un côté ou bord longitudinal) d'un exemple
de pavé selon l'invention ;
[Fig. 3] est une vue de dessus (face supérieure ou face en contact avec les usagers)
du pavé suivant la figure 1 ou 2 ;
[Fig. 4] est une vue représentant un agrandissement d'une portion de la face latérale
de la figure 2 du pavé selon l'invention ;
[Fig. 5] est un détail agrandi de la figure 4 montrant de façon schématique le principe
de fonctionnement d'un exemple de pavé selon l'invention ;
[Fig. 6] est une vue 3D en perspective de deux pavés de même type, selon l'invention,
assemblés lors de leur pose sur le terrain ;
[Fig. 7] est une vue de dessus d'un exemple de deux pavés de la figure 4 ; et
[Fig. 8] est un agrandissement montrant de façon schématique un exemple de joint interstitiel
existant entre deux pavés selon l'invention posés et assemblés, selon la figure 7
et illustrant en partie le principe de fonctionnement dudit pavé.
[0015] Les figures 1 à 3 des dessins annexés représentent de façon globale un pavé autobloquant
1, typiquement en béton, destiné à être posé sur des voies de circulation, des aires
de stationnement ou autres. Pour des raisons de clarté, tous les éléments qui se répètent
n'ont pas été affectés systématiquement de références numériques, en particulier pour
les éléments 4, 4', et 5 afin de ne pas surcharger les figures, étant entendu que
ces éléments non référencés sont identiques ou au moins fonctionnellement identiques.
[0016] Comme on le voit sur lesdites figures, ledit pavé 1 possède généralement une forme
de parallélépipède rectangle avec une surface inférieure de pose et une surface supérieure
d'utilisation ou d'exposition essentiellement planes, voire texturées.
[0017] Sur ses bords longitudinaux 2 (fig. 2) et transversaux 3 (largeur, c'est-à-dire le
petit côté), ledit pavé 1 est muni de moyens distanceurs 4, 4' et d'écarteurs 5 servant
à assembler et maintenir les pavés 1 une fois posés et assemblés entre eux par interpénétration
(fig. 6 et fig. 7).
[0018] Conformément à l'invention, le pavé 1 autobloquant en béton est pourvu sur ses bords
longitudinaux 2 et transversaux 3 de moyens distanceurs 4, 4' et d'écarteurs 5, lesdits
écarteurs 5 coopérant, par forme, avec les mêmes moyens distanceurs 4, 4' des mêmes
pavés 1 voisins, lors de l'interpénétration desdits pavés 1 en position de pose et
est caractérisé en ce qu'entre deux moyens écarteurs 5 qui se suivent sur un même
bord dudit pavé 1, deux moyens 4, 4' de même forme asymétrique sont disposés et orientés
en regard l'un de l'autre, lesdits moyens distanceurs 4, 4' étant constitués, chacun,
d'abord par une première portion p1 de languette verticale à base b polygonale, en
forme de demi-goutte d'eau en forme de larme ou en forme de section (dans le plan
horizontal c'est-à-dire parallèlement au plan de pose) de l'extrados d'une aile d'avion,
en saillie externe sur le bord du pavé 1 et de dimensions constantes sur une hauteur
h en partant de la base du pavé 1, puis d'une seconde portion p2 de languette verticale
prolongeant ladite première portion p1 sur une portion de hauteur H et dont les dimensions
du profilé de la section de la base b sont décroissantes vers le haut du pavé 1 de
sorte à former une languette globale p verticale en forme de tronc de pyramide ou
de portion de tronc de cône, et en ce que les deux moyens distanceurs 4, 4' sont tournés
l'un vers l'autre avec leurs extrémités les plus larges ou grandes se faisant face
de sorte à délimiter, grâce à leurs bords internes, un canal vertical C en forme d'entonnoir,
de hauteur h+H, évasé vers le haut du pavé 1 pour la réception d'un écarteur 5 en
saillie du même type de pavé 1 à assembler.
[0019] Selon un exemple de construction préféré, dans un plan en section sensiblement horizontal
par rapport au positionnement final du pavé 1, au moins un des deux moyens distanceurs
4, 4' comprend, au niveau de sa première portion p1, un arrangement dont le bord en
saillie externe présente une combinaison d'au moins un segment d'arc courbé avec un
autre type de surface, plan ou courbe selon un segment d'arc dont la courbure est
identique ou différente de celle du premier segment d'arc courbé. Il convient de relever
que la courbure est susceptible de correspondre, sur au moins une portion de sa longueur,
à au moins un segment d'arc de cercle. Selon un première variante spécifique de cet
exemple, la combinaison comprenant au moins un segment d'arc courbé présente une continuité
de surface sans brisure au niveau de la jonction entre les différentes surfaces successives
qui forment l'arrangement du bord en saillie externe du moyen distanceur 4, 4'. Cette
continuité de surface sans brisure permet d'opérer une optimisation de la répartition
des contraintes d'effort entre les bords longitudinaux 2 et transversaux 3 de deux
pavés 1 juxtaposés et plus particulièrement entre les moyens distanceurs 4, 4' de
ces pavés 1. En effet, les contraintes d'effort se trouvent distribuées de façon continue
le long du bord en saillie externe du moyen distanceur 4, 4' et au travers du sable
de jointement qui remplit l'interstice entre deux pavés 1 juxtaposés. Selon une autre
variante spécifique de cet exemple susceptible d'être combinée avec la variante précédente,
au moins un des différents arcs courbés combinés entre eux présente une convexité,
cet arc courbé convexe se trouvant préférentiellement positionné à une des extrémités
latérales du moyen distanceur 4, 4', c'est-à-dire au niveau de la jonction de la saillie
externe du moyen distanceur 4, 4' avec le bord longitudinal 2 ou transversal 3 du
pavé. Les autres surfaces qui participent à la réalisation du bord en saillie externe
du moyen distanceur 4, 4' sont susceptibles de présenter un arrangement convexe ou
concave ou plan, voire également une combinaison d'arrangements convexes et/ou concaves
et/ou plans. Selon une autre variante spécifique de cet exemple susceptible d'être
combinée avec la variante précédente, lorsque le bord en saillie externe présente
un arrangement concave au niveau d'une de ses extrémités latérales, cet arrangement
concave est susceptible de réaliser une jonction de la saillie externe du moyen distanceur
4, 4' avec le bord longitudinal 2 ou transversal 3 du pavé de sorte que cette jonction
soit réalisée par une continuité de surface sans brisure. Il convient de relever que
l'arrangement du bord en saillie externe du moyen distanceur 4, 4' selon une combinaison
d'arrangements convexes et/ou concaves et/ou plans permet d'orienter la répartition
du sable de jointement lors de l'opération de remplissage de l'interstice entre deux
pavés 1 juxtaposés. L'arrangement combinant des surfaces concave(s) et convexe(s)
permet ainsi de concentrer la mise en place du sable de jointement au niveau de certaines
portions particulières de l'interstice entre deux pavés 1 juxtaposés plutôt que d'autres
portions. De même, les moyens distanceurs 4, 4' en saillie avec un arrangement combinant
des surfaces concave(s) et convexe(s) permettent de limiter, voire supprimer, le phénomène
de ripage d'un pavé 1 à son homologue juxtaposé. En effet, à l'inverse de surfaces
planes, le positionnement en vis-à-vis de surfaces respectives de moyens distanceurs
4, 4' en saillie arrangées pour combiner un ou plusieurs segments dont les courbures
identiques ou différentes permettent de réduire la transmission des forces de ripages
depuis un pavé 1 à son homologue juxtaposé. Un arrangement combinant une ou plusieurs
courbures conduit à une atténuation via une répartition homogène de la diffusion des
forces de ripages d'un pavé 1 à un autre au travers du sable de jointement.
[0020] Comme on le voit notamment sur les figures 1 à 3, le pavé 1 selon l'invention présente
donc sur ses flancs latéraux des moyens qui permettent aux pavés de s'interpénétrer
de façon à garantir à la fois une bonne résistance à un arrachement ou enfoncement
vertical, une bonne résistance au ripage latéral et un aspect esthétique avantageux
au niveau de leur jonction comme cela va être expliqué plus en détail ci-après.
[0021] En particulier, les écarteurs 5 ont une fonction de taquet et les moyens distanceurs
4, 4' de formes pyramidales se font face et procurent ainsi entre eux un espace formant
une sorte de saignée qui est destinée à accueillir un écarteur 5 ou taquet d'un pavé
voisin lors de leur assemblage. Ceci est particulièrement bien visible sur les figures
4 et 5.
[0022] Sur la figure 4, on voit bien que, conformément à la présente invention, ladite saignée
est tout d'abord verticale sur une petite portion de hauteur h en partant du sol (surface
inférieure du pavé 1) sur la première portion p1 pour assurer un blocage mâle-femelle
pour une fonction antiripage puis se transforme, à mesure qu'on se dirige en hauteur
vers la face supérieure dudit pavé 1, en une saignée en forme de V également pour
assurer un blocage mâle-femelle pour une fonction anti ripage. Lesdites saignées sont
indiquées par deux paires de flèches sur la figure 4. Les deux saignées forment ensemble
un canal C dans lequel le sable de jointement peut se répandre. On assure donc ainsi
un blocage vertical en présence dudit sable de jointement et en même temps un blocage
horizontal également grâce au sable, ce qui n'était pas le cas dans les pavés connus
de l'état de la technique.
[0023] La forme droite verticale de la première portion p1 de hauteur h garantit aussi le
joint entre les deux pavés 1.
[0024] Le pavé 1 selon l'invention est avantageusement caractérisé en ce que les moyens
distanceurs 4, 4' et les écarteurs 5 présentent une hauteur inférieure à celle du
pavé 1, leur sommet s'étendant préférentiellement sous le niveau du bord supérieur
dudit pavé 1. Comme on le voit sur les figures 1, 2 et 4 à 6, ces moyens n'arrivent
pas à atteindre la surface plane supérieure du pavé 1. Ceci a comme avantage de masquer
la géométrie des taquets lors de l'ensablement des joints, ainsi la face visible entre
deux pavés 1 après ensablement des joints est le joint d'ensablement.
[0025] Le pavé 1 selon l'invention est encore caractérisé en ce que les écarteurs 5 de chaque
bord longitudinal 2 et transversal 3 présentent une section (selon un plan horizontal)
constante à partir de la base du pavé 1 vers l'extrémité supérieure de l'écarteur
5, déterminant ainsi, avec le canal C délimité entre les languettes globales p des
moyens distanceurs 4, 4' correspondants, un interstice vertical formant un espace
de jointoiement par du sable, à section progressive à partir de la face inférieure
des pavés 1 vers leur face supérieure, réalisant une auto-compression sous un effort
d'arrachement ou d'affaissement (cf. fig. 5).
[0026] Le pavé 1 selon la présente invention est en outre caractérisé en ce qu'un moyen
distanceur 4' partiellement coupé dans le sens vertical mais présentant sa face interne
intacte est prévu à une extrémité de chaque bord longitudinal 2 ou transversal 3.
Il est donc possible d'avoir un moyen distanceur 4' coupé ou tronqué du moment que
sa partie interne faisant face au moyen distanceur 4 voisin arrive encore à jouer
son rôle.
[0027] Avantageusement, le pavé 1 selon la présente invention est également caractérisé
en ce que la hauteur h représente entre 5 et 15 % de la hauteur totale H+h, ce qui
permet une bonne répartition des efforts et charges.
[0028] Par ailleurs, le pavé 1 selon l'invention est encore caractérisé en ce que les écarteurs
5 présentent une extrémité supérieure libre de forme arrondie ou biseautée. De cette
manière, l'écoulement du sable de jointement est facilité et homogène de chaque côté
de cet élément de type taquet dans le canal C susmentionné.
[0029] Dans le même ordre d'idée et selon un autre aspect de l'invention, le pavé 1 est
également caractérisé en ce que les moyens distanceurs 4, 4' présentent des languettes
globales p dont l'extrémité supérieure libre est de forme arrondie ou biseautée. Comme
on peut le voir sur la figure 5, lesdites languettes p sont constituées des portions
p1 et p2.
[0030] Avantageusement, le pavé 1 selon l'invention est caractérisé en ce que les écarteurs
5 présentent une section (dans le plan horizontal) de forme semi-circulaire.
[0031] Pour optimiser encore les performances, le pavé 1, selon la présente invention, est
de surcroît caractérisé en ce que les moyens distanceurs 4, 4' et les écarteurs 5
présentent la même ou sensiblement la même hauteur.
[0032] Le pavé 1, selon un mode de réalisation préféré, est caractérisé en ce que la hauteur
des moyens distanceurs 4, 4' et des écarteurs 5 depuis la base du pavé jusqu'à leurs
sommets respectifs est comprise entre 80 % et 90 % de la hauteur totale d'un pavé
1 de hauteur constante et de surface supérieure plane. Ainsi, en position de pose
et après sablage des joints, lesdits moyens distanceurs 4, 4' et les écarteurs 5 sont
totalement recouverts et donc invisibles, ce qui contribue également à une amélioration
de l'aspect visuel, par la réalisation de joints parfaitement linéaires.
[0033] Comme on le voit bien sur la figure 6, le joint (ou espace interstitiel) existant
entre deux pavés 1 posés et assemblés correctement est très réduit. Comme on le voit
également sur la figure 7 et encore mieux sur l'agrandissement représenté à la figure
8, l'épaisseur de ce joint est quasiment équivalente à l'épaisseur commune des éléments
saillants, c'est-à-dire des moyens distanceurs 4, 4' et des écarteurs ou taquets 5,
dans leur partie de la plus grande dimension (dans le plan horizontal).
[0034] La figure 8 montre encore plus clairement cette zone, dans le plan horizontal, zone
avec les formes géométriques caractéristiques préférées pour lesdits moyens 4, 4'
en forme de demi-goutte d'eau en forme de larme c'est-à-dire avec une extrémité de
section semi-circulaire évoluant, suivant une cambrure, vers l'autre extrémité opposée
en forme de demi-pointe, ou en d'autres termes comme le profil de l'extrados d'une
aile d'avion partant d'un bord d'attaque arrondi et prolongé selon une cambrure pour
finir à l'autre extrémité dans un bord de fuite effilé. On peut également envisager
toute autre forme similaire de profil, de même type, avec une extrémité plus volumineuse
se rétrécissant vers une extrémité relativement plus fine, par exemple sous la forme
d'un triangle, d'un croisement entre lignes courbes et droites, etc. Les sections
des écarteurs 5 sont avantageusement de forme semi-cylindrique circulaire ou en forme
de U, de C, de trapèze, etc., du moment qu'elles sont coordonnées avec les formes
géométriques correspondantes des moyens 4, 4' avec lesquels elles interagissent pour
former un interstice bien rempli entre deux pavés 1 voisins et présentent des surfaces
de contact suffisantes pour assurer leurs fonctions de blocage l'un contre l'autre.
Ainsi deux demi-gouttes en forme de larmes opposées qui se font face (les deux doubles
flèches dans l'interstice) assurent un blocage vertical grâce aux bases b (qui peuvent
aussi être polygonales) et l'interaction de cette « demi-goutte » avec le demi-cylindre
opposé représenté à la figure 8 (double flèche à l'extérieur de l'interstice) assure
un blocage horizontal.
[0035] Il résulte de cette interpénétration que chaque moyen distanceur 4, 4' est à proximité
ou en contact, par sa face bombée, d'une part avec un écarteur 5 opposé et, d'autre
part, avec un bord longitudinal 2 ou transversal 3 opposé d'un pavé 1 voisin. Cette
disposition et ces formes des moyens distanceurs 4, 4' et des écarteurs 5, en saillie
sur les bords transversaux 3 et les bords longitudinaux 2 des pavés 1 permet l'obtention
d'une continuité linéaire des joints entre les pavés 1, lesdits moyens distanceurs
4, 4' et écarteurs 5 s'étendant entièrement dans l'espace de jointoiement entre les
pavés 1.
[0036] De plus, l'interstice délimité entre les sommets en forme de tronc de pyramide ou
de portion de tronc de cône des languettes p délimite un coin rempli de sable de jointoiement
empêchant tout arrachage des pavés 1 posés.
[0037] La formation de ce moyen d'auto-blocage résulte du fait qu'une tentative d'arrachement
d'un pavé 1 a pour effet d'induire un déplacement du sable de jointoiement au niveau
des écarteurs 5 et des moyens distanceurs 4, 4' qui a pour effet une compression simultanée
du sable de jointoiement, cette compression s'effectuant, en fait, en cascade et aboutissant
à un blocage total empêchant tout arrachement.
[0038] Du fait de la conformation et de la disposition avantageuse des moyens distanceurs
4, 4' et des écarteurs 5, les pavés 1 posés sont entièrement en contact mutuel par
leur base reposant sur le lit de pose, les interstices verticaux, entre les moyens
distanceurs 4, 4' et les écarteurs 5 de section (et/ou largeur) constante puis variable,
remplis de sable de jointoiement permettant de parfaire encore davantage la tenue
des pavés contre tout risque de ripage ou de basculement, qui pourrait entraîner une
déstabilisation de l'ensemble de pavés posés.
[0039] En outre, du fait du contact des bases des pavés 1 sur pratiquement toute leur longueur
et toute leur largeur et de la pénétration des écarteurs 5 dans les moyens distanceurs
4, 4' un basculement initial des pavés, qui serait dû à un jeu initial au niveau desdites
bases est rendu impossible, de sorte qu'un arrachement ou un descellement d'un pavé,
par un effet de serrage complémentaire sur un côté lors d'une tentative d'arrachage
ou suite à un effet de succion provoqué par une bande de roulement déplacée à vitesse
élevée sur une surface ainsi pavée, est totalement évité. En effet, non seulement
les pavés 1 ne peuvent pas se déplacer dans un plan horizontal, du fait, d'une part,
de l'interpénétration des moyens distanceurs 4, 4' et des écarteurs 5 et, d'autre
part, du fait du remplissage des interstices verticaux et notamment des canaux C par
le sable de jointoiement, qui empêchent un pivotement des pavés 1 l'un par rapport
à l'autre et, de la sorte, tout arrachement ou affaissement, notamment de manière
mécanique.
[0040] Grâce à l'invention, il est possible de réaliser un pavé en béton autobloquant permettant
d'assurer un auto-blocage en position amélioré, tant dans le plan de la surface de
pose que perpendiculairement à ce plan, c'est-à-dire évitant tout arrachage et tout
affaissement dans des conditions de circulation, tout en permettant le drainage des
eaux de ruissellement à l'assise. L'esthétique globale est également préservée voire
améliorée comme le montrent les figures 6 et 7.
[0041] En outre, ce pavé 1 peut être réalisé par mise en œuvre des techniques de moulage
habituelles, c'est-à-dire avec utilisation d'un moule simple, monobloc, et la pose
est également réalisable de manière simple, rapide et économique.
[0042] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et représenté
aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment du point de vue
de la constitution des divers éléments ou par substitution d'équivalents techniques,
sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.
1. Pavé (1) autobloquant en béton, pourvu sur ses bords longitudinaux (2) et transversaux
(3) de moyens distanceurs (4, 4') et d'écarteurs (5), lesdits écarteurs (5) coopérant,
par forme, avec les mêmes moyens distanceurs (4, 4') des mêmes pavés (1) voisins,
lors de l'interpénétration desdits pavés (1) en position de pose,
caractérisé en ce qu'entre deux moyens écarteurs (5) qui se suivent sur un même bord dudit pavé (1), deux
moyens (4, 4') de même forme asymétrique sont disposés et orientés en regard l'un
de l'autre,
lesdits moyens distanceurs (4, 4') étant constitués, chacun, d'abord par une première
portion (p1) de languette verticale à base (b) polygonale, en forme de demi-goutte
d'eau en forme de larme ou en forme de section de l'extrados d'une aile d'avion, en
saillie externe sur le bord du pavé (1) et de dimensions constantes sur une hauteur
h en partant de la base du pavé (1),
puis d'une seconde portion (p2) de languette verticale prolongeant ladite première
portion (p1) sur une portion de hauteur H et dont les dimensions du profilé de la
section de la base (b) sont décroissantes vers le haut du pavé (1) de sorte à former
une languette globale (p) verticale en forme de tronc de pyramide ou de portion de
tronc de cône,
et en ce que les deux moyens distanceurs (4, 4') sont tournés l'un vers l'autre avec leurs extrémités
les plus larges ou grandes se faisant face de sorte à délimiter, grâce à leurs bords
internes, un canal vertical (C) en forme d'entonnoir, de hauteur h+H, évasé vers le
haut du pavé (1) pour la réception d'un écarteur (5) en saillie du même type de pavé
(1) à assembler.
2. Pavé (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens distanceurs (4, 4') et les écarteurs (5) présentent une hauteur inférieure
à celle du pavé (1), leur sommet s'étendant préférentiellement sous le niveau du bord
supérieur dudit pavé (1).
3. Pavé (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les écarteurs (5) de chaque bord longitudinal (2) et transversal (3) présentent une
section constante à partir de la base du pavé (1) vers l'extrémité supérieure de l'écarteur
(5), déterminant ainsi, avec le canal (C) délimité entre les languettes globales (p)
des moyens distanceurs (4, 4') correspondants, un interstice vertical formant un espace
de jointoiement par du sable, à section progressive à partir de la face inférieure
des pavés (1) vers leur face supérieure, réalisant une auto-compression sous un effort
d'arrachement ou d'affaissement.
4. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'un moyen distanceur (4') partiellement coupé dans le sens vertical mais présentant
sa face interne intacte est prévu à une extrémité de chaque bord longitudinal (2)
ou transversal (3).
5. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la hauteur h représente entre 5 et 15 % de la hauteur totale H+h.
6. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les écarteurs (5) présentent une extrémité supérieure libre de forme arrondie ou
biseautée.
7. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les moyens distanceurs (4, 4') présentent des languettes globales (p) dont l'extrémité
supérieure libre est de forme arrondie ou biseautée.
8. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que les écarteurs (5) présentent une section de forme semi-circulaire.
9. Pavé (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que les moyens distanceurs (4, 4') et les écarteurs (5) présentent la même ou sensiblement
la même hauteur.
10. Pavé (1) selon la revendication 9, caractérisé en ce que la hauteur des moyens distanceurs (4, 4') et des écarteurs (5) est comprise entre
80 % et 90 % de la hauteur totale d'un pavé (1) de hauteur constante et de surface
supérieure plane. 1