Domaine de l'invention
[0001] L'invention s'inscrit dans le domaine de la construction préfabriquée modulaire.
L'invention concerne un module de construction composé d'une ossature autoportante
en métal fabriquée principalement en usine et assemblable à d'autres modules de même
type sur site.
Contexte
[0002] Dans le domaine de la construction, la préfabrication consiste à fabriquer et assembler
un maximum d'éléments constitutifs d'un édifice, par exemple un panneau de façade
ou une charpente, en dehors du site destiné à le recevoir, typiquement en atelier
ou en usine. La préfabrication s'oppose donc à la construction dite « traditionnelle
» où l'ensemble des travaux est réalisé à pied d'œuvre (sur site). La préfabrication
permet essentiellement de fabriquer en série et ainsi de réduire les coûts et les
délais de livraison d'une construction. Néanmoins, cela se fait généralement au détriment
de la qualité de l'édifice final et de sa tenue dans le temps.
[0003] La préfabrication ouvre également la porte à la construction modulaire. Ce type de
construction consiste à construire un édifice en assemblant, à pied d'œuvre, plusieurs
modules volumétriques préalablement préfabriqués en usine. La construction modulaire
se différencie donc de la construction préfabriquée « classique » par le fait qu'un
espace de vie peut être constitué par plusieurs modules complémentaires disposés en
trois dimensions. Par exemple, une habitation pourrait être constituée à partir de
quatre modules, deux modules juxtaposés au sol, formant ensemble un espace de living
intégrant une cuisine et deux modules placés sur les deux premiers et définissant
chacun une chambre avec salle de bain, des cloisons et des espaces de circulation
étant prévus dans les modules. Chaque module est préparé en atelier, les finitions
(sols, cuisine, salle de bain, gaines électriques, plomberie, ...) sont déjà, au moins
en partie, intégrées dans les modules en atelier. Chaque module est ensuite transporté
sur site et connecté aux autres modules. Les dernières finitions peuvent être réalisées
sur site, comme par exemple un parement extérieur ou la pose d'une toiture.
[0004] Si la construction modulaire permet de rationaliser la production en usine/atelier
et de diminuer les coûts en évitant le déplacement d'équipes et de matériel encombrant
sur site ainsi que les aléas météorologiques, d'autres problèmes se présentent.
[0005] La dimension des modules est notamment limitée par leur transportabilité et les législations
en vigueur dans chaque pays. Il est généralement préféré d'éviter un transport en
convoi exceptionnel, ce qui limite, en Europe, la taille des modules à 13.7 m de long
et 2.55 ± 0.5 m de large.
[0006] La transportabilité impose également que le module fini puisse être soulevé par une
grue, ce qui confère des contraintes de structure, selon les points d'accroche du
module. Il est également important que le module ne se déforme pas et ne s'abime pas
lors de son déplacement. Il est en effet essentiel de ne n'abimer ni la structure,
ni les finitions, intérieures comme extérieures. C'est pourquoi, de tels modules ont
généralement une structure métallique, éventuellement combinée à une dalle en béton.
La structure métallique est fabriquée par soudure ou boulonnage de poutre classiques
IPE et/ou UPN, la dalle pouvant être logée entre les poutres de la base. Néanmoins,
dans ce cas, la stabilité de la structure repose uniquement sur la structure métallique.
[0007] Il est également essentiel de pouvoir juxtaposer les modules de façon à assurer l'isolation
thermique, la résistance au feu requise et l'isolation acoustique requise pour la
construction finie, et de façon générale assurer la compliance avec les normes énergétiques
en vigueur. Les connexions techniques (électriques, fluidiques) entre modules et avec
les réseaux publics doivent également pouvoir être mis en œuvre simplement.
[0008] La demanderesse a donc jugé nécessaire de proposer une nouvelle méthode de fabrication
en usine de modules de construction autoportants, permettant la construction de bâtiments
de haute qualité, atteignant les standards de la construction traditionnelle et dont
la stabilité est renforcée.
Solution de l'invention
[0009] L'invention concerne donc un module de construction comprenant une ossature parallélépipédique
métallique composée de quatre poutres formant une base rectangulaire, de quatre poutres
formant un ciel rectangulaire et de quatre poutres verticales reliant les coins du
ciel aux coins de la base, caractérisé par le fait qu'au moins une poutre de la base
est une poutre métallique creuse dont l'espace intérieur communique avec l'extérieur
sur toute la longueur de la poutre et sur une portion de la hauteur formant une ouverture
tournée vers l'intérieur de la base.
[0010] Ces poutres métalliques creuses dont l'espace intérieur communique avec l'extérieur
sur toute la longueur de la poutre et sur une portion de la hauteur peuvent avoir
une section dite en « G », c'est-à-dire une section comprenant une section en « U
», bien connue de l'homme du métier, prolongée, parallèlement à l'âme de la poutre
(le fond du U), par un rebord. Ainsi, en position opérationnelle, le U est couché
et le rebord s'étend verticalement de façon à obturer partiellement l'ouverture du
U, sur sa partie basse. La poutre en G peu se définir par une ailette (segment horizontal
supérieur), une semelle (segment horizontal inférieur), une âme (reliant l'ailette
à la semelle), et un rebord (remontant verticalement de la semelle). Ce rebord peut
avoir une hauteur variable.
[0011] Le G peut éventuellement être complété par une lame supplémentaire descendant verticalement
de l'ailette.
[0012] La configuration en G des poutres de la base permet notamment, lorsque l'ouverture
est orientée vers l'intérieur de la base, d'optimiser la stabilité de la structure.
En effet, ce profil participe à renforcer la cohésion de la dalle de sol du module
et de l'ossature métallique par coopération mécanique entre les deux, ce qui permet
notamment de maintenir un écart constant entre les poutres concernées. Avec un profil
standard en I ou en U, les poutres peuvent enserrer la dalle, mais la dalle ne peut
empêcher les poutres de se déformer et de s'écarter l'une de l'autre sans moyens supplémentaires
de fixation dalle-poutre. D'autres avantages de la configuration en G des poutres
de la base apparaîtront lors de la description détaillée de l'invention ci-après.
[0013] Une ossature parallélépipédique métallique désigne de préférence un cadre complet,
comprenant huit coins reliés par douze poutres métalliques correspondant aux 12 arêtes
du parallélépipède, reliées entre elles par soudure, boulonnage et/ou rivetage ou
tout autre moyen adapté. Par exemple des moyens d'emboitement des poutres verticales
dans les poutres formant la base peuvent être prévues, ce qui facilite à la fois le
montage et l'éventuel démantèlement pour recyclage en fin de vie du module.. Cette
ossature est dite autoportante, c'est-à-dire que la rigidité propre des éléments constitutifs
permet d'assurer la stabilité de l'ensemble du module de construction, notamment lors
des déplacements et des soulèvements du module. Les poutres métalliques qui n'ont
pas un profil en G peuvent être n'importe quel type de poutres métallique conférant
les propriétés requises à l'ossature.
[0014] Le module de construction comprend avantageusement une dalle agencée au niveau de
la base, au moins en partie entre les quatre poutres définissant le rectangle de la
base ; la dalle représente le sol du module de construction. La dalle peut permettre
d'augmenter la rigidité de l'ensemble de l'ossature métallique en augmentant les contraintes
mécaniques liant les poutres de la base du module entre elles.
[0015] La dalle est destinée à recevoir les finitions de sols, comme par exemple, un parquet,
du carrelage, avec éventuellement une chape intermédiaire, ou tout autre type de finition
bien connue de l'homme du métier.
[0016] La dalle peut occuper sensiblement toute la surface du rectangle de la base, à l'exception
de lumières techniques, ou occuper une partie seulement du rectangle de la base, notamment
dans un module destiné à être placé sur un autre module pour assurer la communication
entre les modules superposés (trémie d'escalier, mezzanine...) .
[0017] De préférence, les surfaces inférieures et supérieures de la dalle sont parallèles
entre elles et parallèles à la surface de la base du module.
[0018] Avantageusement, la dalle n'occupe pas toute la hauteur de la base rectangulaire,
c'est-à-dire la hauteur définie par l'âme des poutres de la base. Ceci est notamment
le cas lorsqu'au moins une partie de la dalle repose sur le rebord du profil en G.
[0019] Avantageusement, la surface supérieure de la dalle est affleurante aux poutres de
la base, c'est-à-dire qu'elles sont au même niveau, ce qui permet de faciliter la
pose des éléments de finitions du sol du module et/ou des parois verticales.
[0020] Les poutres périphériques de la dalle de sol peuvent servir de guide pour le lissage
du béton, le cas échéant.
[0021] Dans un mode de réalisation, la dalle est une dalle à base de bois, c'est-à-dire
comprenant des solives en bois permettant de réaliser un plancher, ou un plancher
en bois de type CLT (bois lamellé/croisé). Les solives sont de préférence insérées
et fixées, à au moins une de leur extrémité, dans les poutres ayant un profil en G,
le rebord servant d'appui bas des poutres. La dalle est ainsi surélevée par rapport
au sol.
[0022] Dans un autre mode de réalisation, la dalle est une dalle de béton.
[0023] La dalle de béton peut par exemple être coulée de manière à remplir le profil en
G et de manière à former une dalle plane dont la surface inférieure repose sur les
rebords du profil en G. La dalle est ainsi surélevée par rapport au sol.
[0024] Alternativement, la dalle comprend une ou plusieurs dalles de béton préfabriquées
(prédalles) insérées dans le profil en G sur lesquelles du béton est ensuite coulé
de manière à éventuellement déborder dans la poutre en G figeant ainsi l'ensemble.
[0025] Alternativement encore, la dalle peut être formée d'un ensemble de hourdis inséré
dans le profil en G.
[0026] Avantageusement, la dalle de béton peut être armée à l'aide d'une armature en métal,
préférablement d'une armature en acier, de façon bien connue de l'homme du métier.
[0027] Dans tous les cas, l'élévation de la surface inférieure de la dalle par rapport à
la surface de la base du module, découlant directement du profil en G sur le rebord
duquel la dalle s'appuie, créé un espace pouvant, par exemple, permettre le passage
des câbles et de la tuyauterie ou un espace dédié à un vide sanitaire.
[0028] Au moins une douille d'arrimage peut être ménagée dans la dalle du module pour permettre
d'attacher la dalle aux moyens de levage directement ou indirectement (aux coins supérieurs
du module pour répartir les forces), lors du soulèvement du module.
[0029] Bien que pouvant être installés et utilisés isolément, ces modules peuvent être juxtaposés
en 3D, c'est-à-dire mis côte à côte et/ou l'un sur l'autre, afin de former une construction
plus grande et plus complexe. L'intérêt de la construction modulaire réside dans la
quasi-infinité de possibilités d'agencement des modules entre eux pour définir une
construction. Dans pareils assemblages, la position et la fonction de chaque module
est définie avant la construction de ceux-ci en usine. Chaque module, bien qu'ayant
une structure de base identique, présente une configuration et des finitions spécifiques
de son positionnement dans la construction finale. De préférence, la majorité des
finitions sont réalisées en usine, ce qui permet d'utiliser les équipements de chantier
en série, sans avoir à les déplacer sur site, de travailler éventuellement sous abris
pour éviter les aléas météorologiques et de limiter la mobilité des travailleurs qui
n'ont ainsi pas à se déplacer de chantier en chantier. Cela participe à la tranquillité
des riverains qui ne doivent plus souffrir des mois des désagréments d'un chantier
et a globalement un impact environnemental limité par rapport à une construction traditionnelle.
[0030] Selon le positionnement final du module dans l'ensemble de la construction, une ou
plusieurs parois latérales sont des murs extérieurs ou intérieurs.
[0031] Une paroi latérale extérieure ou intérieure peut comprendre, au moins en partie,
une structure en bois enserrée par les poutres métalliques de l'ossature qui définissent
ladite paroi latérale extérieure ou intérieure. Cette structure en bois peut notamment
recevoir l'isolation du module et peut servir à fixer les finitions intérieures et/ou
le parement extérieur.
[0032] Avantageusement, la structure en bois peut comprendre des ouvertures destinées à
accueillir des menuiseries intérieures ou extérieures, comme les portes et les fenêtre
par exemple. Selon le positionnement final du module dans l'ensemble de la construction,
le ciel du module peut être ouvert, au moins en partie, par exemple pour former un
espace de type mezzanine dans la construction, ou peut être au moins en partie fermé.
[0033] Avantageusement, le ciel du module supporte un plafond ou un toit plat. Les éléments
formant le plafond et/ou de toit peuvent sont disposés au niveau du toit, c'est-à-dire
entre les poutres formant le ciel et/ou en dessous et/ou au-dessus.
[0034] Ce type de modules constructifs permet l'érection d'un large éventail de bâtiments,
du module « stand alone/tiny house » jusqu'aux immeubles mixtes, de bureaux et d'appartements
en passant par les habitations individuelles, les écoles ou les salles de sport. Cette
liste n'est bien évidement pas exhaustive.
[0035] Des poutres avec un profile en G ne sont pas commerciales et la demanderesse a dû
développer leur méthode de fabrication. L'invention concerne donc également une méthode
de fabrication d'une poutre de construction métallique creuse dont l'espace intérieur
communique avec l'extérieur sur toute la longueur L de la poutre et sur une portion
de la hauteur comprenant les étapes de :
- On plie une feuille métallique de manière à obtenir une poutre avec un profil en U
de longueur L ;
- On soude au moins une lame de métal de longueur L le long d'un bord du U, la lame
étant sensiblement parallèle à l'âme du U mais moins haute.
[0036] L'invention concerne également une méthode de fabrication d'une poutre de construction
métallique creuse dont l'espace intérieur communique avec l'extérieur sur toute la
longueur L de la poutre et sur une portion de la hauteur comprenant les étapes de
:
- On plie une feuille métallique de manière à obtenir une poutre avec un profil en G.
[0037] Avantageusement, on peut perforer la feuille métallique avant son pliage, de préférence
à l'aide de techniques de découpe laser. Ainsi, toutes les ouvertures, perforations
nécessaires par exemple pour passer des gaines ou des câbles peuvent être prévues
et réalisées en amont de la formation de la poutre, avant le pliage de la feuille
métallique. Cela permet d'obtenir une poutre sur mesure et d'éviter des perforations
complexes et couteuses sur des poutres commerciales.
[0038] La différence de hauteur entre la lame soudée et l'âme du U (le fond du U) permet
d'assurer la communication fluidique entre l'intérieur et l'extérieur de la poutre
en ménageant une fente sur toute la longueur de la poutre.
[0039] L'invention concerne finalement également une méthode de fabrication en usine du
module de construction de l'invention selon laquelle :
- On assemble les poutres de l'ossature métallique
- On réalise la dalle et
- On applique les finitions.
[0040] Dans certains cas, la dalle peut être réalisée alors que l'ossature métallique est
complètement assemblée. Dans d'autres cas, la dalle peut être réalisée à des étapes
intermédiaires de l'assemblage de la poutre, par exemple après assemblage de la base
de l'ossature, avant que les poutres verticales et le ciel de l'ossature ne soient
assemblés.
[0041] On peut également réaliser les façades des modules, sous forme de sous-ensembles
complets (structure, isolation, techniques, finition intérieures et extérieures jusqu'au
niveau requis avant transport). Ces façades peuvent ensuite être assemblées sur l'ossature
métalliques. De plus, on peut également installer des équipements divers, par exemple
une cuisine, des meubles de salle de bain, un système de ventilation/chauffage, etc.
[0042] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante, en référence
au dessin dans lequel :
La figure 1 est un schéma en trois dimensions de l'ossature parallélépipédique d'un
module selon l'invention ;
La figure 2 est un schéma en coupe d'une poutre pouvant être utilisée pour former
la base de l'ossature d'un module selon l'invention ;
La figure 3 est un schéma en coupe d'une autre poutre pouvant être utilisée pour former
la base de l'ossature d'un module selon l'invention ;
La figure 4 est une vue en coupe d'une dalle en béton coulé d'un module selon l'invention
;
La figure 5 est une coupe d'une dalle formée de dalles préfabriquées et d'un béton
coulé d'un autre module selon l'invention
La figure 6 est un schéma en trois dimensions de l'ossature métallique avec une dalle
en béton dans laquelle quatre douilles d'arrimages sont ménagées.
La figure 7 est une vue en 3D d'un duplex formé à partir de trois modules selon l'invention.
[0043] En référence à la figure 1, une ossature parallélépipédique métallique ou cadre 1
comprend quatre coins inférieurs 2 et quatre coins supérieurs 3 reliés par douze poutres
métalliques, dont quatre poutres horizontales 4 formant une base rectangulaire 14,
quatre poutres horizontales 5 formant un ciel rectangulaire 15 et quatre poutres verticales
6 reliant les coins 3 du ciel aux coins 2 de la base, reliées entre elles par soudure,
boulonnage et/ ou rivetage. Le cadre est creux et définit un volume parallélépipédique.
Le cadre a une longueur L et une largeur l et une hauteur h.
[0044] La base 14 du cadre désigne donc le rectangle formé par les quatre poutres horizontales
inférieures 4 reliées entre elles au niveau des quatre coins inférieurs 2 du parallélépipède.
Le ciel 15 et la base 14 ont de préférence les mêmes dimensions et sont superposés
à la verticale l'un de l'autre.
[0045] Deux poutres opposées de la base, ici par exemple les deux poutres définissant la
longueur L de la base, sont des poutres métalliques creuses dont l'espace intérieur
communique avec l'extérieur sur toute la longueur de la poutre et sur une portion
de la hauteur formant une ouverture tournée vers l'intérieur 14 de la base.
[0046] Ces poutres ont un type de profil qui peut être dit en « G ». Un profil en G des
deux poutres opposées de la base de l'invention est illustré sur la figure 2. Un profil
en G désigne ici la forme de la section de la poutre 20 qui comprend un segment horizontal
supérieur 21 que l'on peut nommer ailette, un segment horizontal inférieur 22 que
l'on peut nommer semelle, un segment vertical 23, l'âme de la poutre, reliant les
segments horizontaux 21 et 22, de préférence à partir de leur bordure, de façon à
ce que les segments 21 et 22 soit superposés. Le segment vertical 23 s'étend donc
sur toute la hauteur de la poutre. Les trois segments 21, 22 et 23 combinés correspondent
au profil classique d'une poutre en U ou en C (type UPN par exemple). Un quatrième
segment 24, que l'on peut désigner rebord, s'étend verticalement, à partir du segment
horizontal inférieur 22, de préférence depuis sa bordure opposée à celle reliée au
segment 23, mais pas sur toute la hauteur de la poutre, ménageant ainsi un accès ouvert
à l'intérieur de la poutre.
[0047] La figure 3 représente une section en G alternative. Dans cette configuration, la
poutre 30 a un profil sensiblement identique à la poutre 20 et comprend une ailette
31, une semelle 32, une âme 33, un rebord 34. Un deuxième rebord 35 s'étend verticalement,
à partir du segment horizontal supérieur 31, de préférence depuis sa bordure opposée
à celle reliée au segment 33, mais pas jusqu'au bord supérieur du rebord 34, conservant
ainsi une ouverture destinée à être orientée vers l'intérieur de la base d'un module
de l'invention.
[0048] De façon générale, les poutres en G sont en tôle d'acier.
[0049] Les poutres peuvent être perforées selon les besoins de l'assemblage des divers éléments
du module.
[0050] L'ossature métallique de l'invention, une fois assemblée, peut être traitée avec
une peinture spéciale qui permet de protéger le métal, en particulier de protéger
le métal contre la rouille. Une telle peinture peut être une peinture anti-corrosion
séchée au four, comme utilisée dans l'automobile.
[0051] La fabrication de l'ossature métallique représente la première étape de construction
du module de l'invention. L'homme du métier connait les techniques d'assemblage de
poutres métalliques, qui peuvent ici être choisies selon les spécifications du module
finale (taille, poids, ...). Des renforts peuvent éventuellement, si nécessaire, être
utilisés au niveau des angles.
[0052] En référence à la figure 4, le module de construction comprend un sol formé d'une
dalle en béton 41 entièrement coulée dans le cadre formé par les poutres 4 de la base
du module, dont les deux poutres longues sont des poutres en G 20, de manière que
la surface supérieure de béton 41 soit affleurante aux ailettes 21 de la poutre, c'est-à-dire
au même niveau, et dont la face inférieure 42 repose sur les rebords 24 des poutres
en G 20. De cette manière, l'intérieur creux des poutres 20 est complètement rempli
de béton. Ceci permet notamment d'augmenter la rigidité et donc la stabilité de l'ensemble
du module en contraignant mécaniquement la dalle à l'ossature du module. De plus,
dans cette configuration, la dalle de béton est surélevée par rapport à la base du
module ici défini notamment par la semelle 22 des poutres. Cette élévation permet
de ménager par exemple un vide sanitaire et/ou de ménager un passage pour les câbles
électriques ou les conduites d'eaux. Un coffrage en bois entre les rebords 24 peut
par exemple être utilisé pour couler la dalle de béton à niveau.
[0053] En référence à la figure 5, la dalle de béton 50 peut alternativement comprendre
une dalle préfabriquée (prédalle) en béton 51 reposant sur le rebord 24 des poutres
au profile en G 20 de la base, sans buter contre l'âme 23 des poutres, et un béton
52, coulé sur toute la surface de la prédalle 51 et jusqu'à l'intérieur des poutres
20 de la base. Le béton coulé permet de fixer, dans la masse, la prédalle à l'ensemble
du cadre. Il permet également à la dalle de béton d'être plus résistante que si la
dalle du module était constituée d'une prédalle uniquement. Cette configuration, sans
détériorer la qualité du module, permet de réduire les coûts liés à la fabrication
de la dalle en béton. La prédalle joue de plus le rôle de coffrage pour couler le
béton, ce qui simplifie la mise en œuvre de l'étape de fabrication de la dalle. La
prédalle peut être constituée d'un élément ou de plusieurs éléments, chaque élément
couvrant par exemple la largeur de la base et une partie de sa longueur. L'avantage
d'utiliser plusieurs éléments de prédalle est d'avoir des pièces moins lourdes et
volumineuses à manier.
[0054] La dalle en béton du module peut également être armée à l'aide de ferraillage suivant
les méthodes bien connues de l'homme du métier afin de renforcer d'avantage la solidité
du module et d'augmenter la longévité de la dalle en béton, et donc du module. Les
armatures peuvent être logées dans la prédalle et/ou dans le béton coulé.
[0055] De façon générale, la dalle est destinée à recevoir l'ensemble des finitions intérieures
du sol du module, e.g. un carrelage, un parquet, un béton lissé etc.
[0056] Avantageusement, la dalle en béton peut également intégrer des dispositifs divers,
e.g. un système de chauffage par le sol.
[0057] En référence à la figure 6, quatre douilles d'arrimage 61 sont insérés dans la dalle
en béton et positionnées de manière que l'on puisse arrimer les douilles, par exemple
au moyen d'une sangle ou câble 62, à l'ossature métallique, de préférence aux quatre
coins 3 du ciel de l'ossature. Ces douilles d'arrimage servent à optimiser le soulèvement
des modules en distribuant les contraintes liées au poids de la dalle en béton dans
l'ossature métallique. Dans cette configuration, un espace est aménagé dans le module
afin de garantir, une fois la construction du module terminée, un accès auxdites douilles.
[0058] Ici, quatre douilles sont prévues, mais il est possible, selon la configuration du
module d'en prévoir une ou plusieurs, en fonction notamment de la configuration intérieure
du module (cloisons, répartition des charges...) ou de son poids.
[0059] Les douilles d'arrimage sont de préférence coulées dans le béton, pour être totalement
solidaires de la dalle.
[0060] Une fois que l'ossature est assemblée et que la dalle en béton, comprenant les douilles
d'arrimage, est coulée, les fondations du module sont terminées. Le module peut alors
être habillé d'une ou plusieurs parois latérales et équipé avec toute une série d'éléments
et d'équipements selon sa conception finale. En effet, le module de l'invention n'est
qu'un élément parmi d'autres dans une construction modulaire plus complexe. La position
du module au sein de la construction est déterminée à l'avance lors de la phase de
conception du projet de construction, impliquant notamment par exemple un architecte.
[0061] En référence à la figure 7, une construction modulaire 70 (dont le toit/terrasse
n'est pas représenté) consiste en la juxtaposition horizontale de deux modules 71
et 73 sur lesquels est déposé, perpendiculairement, un troisième module 73, couvrant
partiellement les modules 71 et 72. L'ensemble forme par exemple une habitation de
type « duplex » d'une quarantaine de mètres carrés et est équipé comme un studio traditionnel,
avec par exemple un espace de vie comprenant un coin cuisine et un living et des sanitaires
ainsi qu'une chambre à l'étage. L'ensemble repose sur une fondation réalisée avant
l'arrivée des modules sur site.
[0062] Les côtés des modules, définis par les quatre poutres verticales et la base et le
ciel de l'ossature, sont alors soit laissés ouverts, soit fermés, en totalité ou partiellement
par des parois formant un mur extérieur ou une cloison intérieure. Ici, les modules
71 et 72 du rez-de-chaussée sont juxtaposés par leur grand coté. Chaque module du
rez-de-chaussée comprend donc trois murs extérieurs et une grande paroi ouverte permettant
la communication entre les deux modules 71 et 72. Le module 73 de l'étage comprend
quant à lui 4 murs extérieurs dont les deux murs dans la longueur sont raccourcis
afin de ménager un balcon 79.
[0063] Par soucis de simplicité, seule une paroi extérieure d'un module est décrite en détail
ci-dessous, mais une fabrication similaire est applicable aux autres parois extérieures
des modules.
[0064] Un mur extérieur 78 du module 72 est composé d'une structure en un matériau rigide,
ici en bois. Cette structure en bois comprend typiquement une succession de poutres
verticales disposées à distance régulière entre les poutres métalliques horizontales
hautes et basses de l'ossature du caisson et éventuellement des linteaux horizontaux.
La structure en bois sert de support à, de l'intérieur vers l'extérieur, un parement
de finition intérieur, un contre-lattage, des éléments ignifuges, une couche d'isolation,
un pare-vapeur, un pare-pluie, un contre-lattage extérieur et enfin un parement extérieur.
[0065] Le mur extérieur 74 du module 71 est équipé d'une baie-vitrée 75, dont le châssis
est logé dans la structure en bois de ladite paroi, pour permettre d'entrer et de
sortir de la construction modulaire 70. Dans cet exemple, le mur 74 est également
équipé d'une seconde fenêtre 76.
[0066] Chaque module est également composé d'un plafond (ici non représenté) enserré entres
les poutres métalliques définissant le ciel de l'ossature. Ce plafond, à différencier
de la toiture du module, permet par exemple d'accueillir les luminaires et/ou une
partie des câbles de raccordement électrique. Un plafond peut être simplement décoratif
comme un faux-plafond ou comprendre de l'isolation.
[0067] La dalle du module supérieur 73 représente la séparation principale entre les deux
niveaux. Le module 73 étant le dernier de la construction en hauteur, un toit 77 y
est installé.
[0068] Afin de garantir une stabilité maximale, les modules sont fixés mécaniquement ensemble,
au moins par les coins, à l'aide de plats en métal. Ces plats possèdent des caractéristiques
facilitant le grutage (plats supérieurs), la fixation sur camion (plats inférieurs)
et l'assemblage mécanique (par boulons). En supplément de la fixation par les coins,
l'assemblage des modules côte à côte est également assuré par des boulons passés dans
des trous prévus dans le profil en G. Des passages de fluide peuvent aussi être prévus
dans la partie inférieure des profils en G.
[0069] Les trois modules sont assemblés de manière étanche à l'air et à l'eau. Pour ce faire,
les raccordements aux jonctions communes des deux modules sont réalisés sur site.
Par « raccordement », il faut comprendre l'installation d'un joint étanche et antifeu
entre les jonctions et la prolongation du bardage extérieur.
[0070] Avantageusement, les moyens de connexion des modules comprennent également des moyens
d'absorption acoustique et notamment un matériau absorbant les vibrations et les sons
pouvant de propager via l'ossature métallique du module. L'absorbeur ou isolant acoustique
est de préférence associé aux éléments de fixation. De préférence, l'absorbeur isolant
est de type élastomère en plaque (caoutchouc naturel, caoutchouc synthétique ou un
mélange des deux).
[0071] Le module 73 et la partie des modules 71 et 72 non recouvert par la dalle du module
73 comprennent une toiture plate 77, de type toiture chaude avec une finition en rouleaux
bitumineux ou bâche EPDM, bien connus de l'homme du métier. Dans cet exemple, le toit
inférieur, installé sur le ciel des modules 71 et 72 peut également être une terrasse.
Dans tous les cas, ceci vient assurer l'étanchéité de la construction modulaire. Selon
la complexité de la construction, le toit plat peut être placé en usine, et l'étanchéité
au niveau de la toiture entre les modules ajustée sur site ou, l'intégralité du toit
peut être placée après avoir assemblé les modules sur site.
[0072] Comme le module 73 est assemblé à la verticale des modules 71 et 72, il est prévu
une trémie dans le plafond du module inférieur et à l'endroit correspondant dans la
dalle du module supérieur, afin de permettre l'installation d'un escalier.
[0073] Il est possible d'envisager la construction d'un immeuble de plusieurs étages avec
les modules de l'invention. Dans ce cas, les cages d'ascenseur, d'escalier et parkings
peuvent être réalisés sur site, lors de fondations et/ou après l'assemblage des modules.
[0074] Lorsque l'entièreté des modules composant une construction modulaire est terminé
en usine, lesdits modules doivent être transportés sur site. A cette fin, chaque module
est transporté par camion. De préférence, les modules sont dimensionnés de manière
à pouvoir être transportés par camion, éventuellement deux par deux, c'est-à-dire
que leurs dimensions cumulées ne dépassent pas les normes en vigueur liées au transport
de marchandise.
[0075] Le chargement et le déchargement des modules sur le camion peut se faire à l'aide
d'une grue ou d'un véhicule approprié (e.g. un chariot élévateur). Dans le cas d'un
grutage des modules, ceux-ci sont grutés à l'aide de quatre points d'accroche, qui
sont les quatre coins supérieurs du module.
[0076] Le grutage en 4 points de préhension peut être facilité par des douilles d'arrimage
dans la dalle de béton qui, sanglées à l'ossature métallique, permettent de distribuer
la charge liée au poids conséquent d'une dalle en béton. Cela permet donc d'éviter
le grutage en six points traditionnellement utilisé dans la construction modulaire
et de facto, de faciliter le déplacement des modules et réduire les coûts associés
en réduisant le temps de manutention. De plus, le grutage en quatre points, couplé
à l'utilisation des douilles d'arrimage de la dalle en béton sécurise l'installation
des modules. Le nombre de douilles utilisées, et le nombre de coins reliés aux douilles
peut dépendre de l'aménagement intérieur du module qui permet ou pas de tendre des
sangles entre les douilles et les coins. Avantageusement, la position d'une ou plusieurs
douilles d'arrimage peut être choisie en fonction de ces contraintes. Une fois convoyé
sur site, chaque module est installé, par grutage, à leur position déterminée lors
de la phase de conception de manière à former la construction finale.
[0077] Une fois les modules positionnés sur le site, les finitions structurelles, techniques
et esthétiques qui n'ont pas pu être terminées en usine sont réalisées.
[0078] Comme pour l'exemple de la figure 7, les modules sont alors raccordés entre eux pour
assurer leur cohésion et leur étanchéité à l'air et à l'eau (jointures de parement,
de toiture, etc...) ainsi que pour assurer leur caractère antifeu.
[0079] Les raccordements techniques liés aux arrivées d'eaux claires et à l'évacuation des
eaux grises, les raccordements électriques, etc. sont réalisés. Eventuellement, un
toit est posé si besoin.
[0080] Les finitions à vocation esthétiques telles que la construction d'une terrasse, le
parement des fondations, l'installation d'un escalier extérieur ou l'installation
d'une toiture verte sont également réalisées sur site.
[0081] La construction finie correspond aux standards de la construction classique, du point
de vue de la qualité des matériaux aussi bien de des performances énergétiques. La
construction des modules ayant en majeure partie été réalisée en usine, l'impact écologique
est plus limité et la déconstruction future facilitée. La construction a également
pu être plus rapide qu'une construction traditionnelle. En effet, la construction
des modules en usine n'est pas soumise aux aléas météorologiques, ne requière pas
la coordination sur chantier de plusieurs corps de métier, et permet l'optimisation
de tous les flux logistiques (point unique de livraison des matériaux, stockage sur
place, etc.) Il est ainsi possible de gagner plusieurs mois par rapport à la construction
traditionnelle.
1. Un module de construction comprenant une ossature parallélépipédique métallique (1)
composée de quatre poutres (4) formant une base rectangulaire (14), de quatre poutres
(5) formant un ciel rectangulaire (15) et de quatre poutres verticales (6) reliant
les coins (3) du ciel aux coins (2) de la base, caractérisé par le fait qu'au moins une poutre de la base est une poutre métallique creuse (20 ; 30) dont l'espace
intérieur communique avec l'extérieur sur toute la longueur de la poutre et sur une
portion de la hauteur formant une ouverture tournée vers l'intérieur de la base (14)
et ayant une section en G (20).
2. Un module de construction selon la revendication 1 , dans lequel une dalle (40 ; 50)
est agencée au niveau de la base (14) .
3. Un module de construction selon la revendication 2, dans lequel la dalle couvre au
moins en partie la surface de la base rectangulaire (14).
4. Un module de construction selon l'une des revendications 2 et 3, dans lequel la dalle
repose sur le rebord (24) du profil en G (20).
5. Un module de construction selon l'une des revendications 2 à 4, dans lequel la surface
supérieure (41) de la dalle est affleurante aux poutres (4) de la base.
6. Un module de construction selon l'une des revendications 2 à 5, dans lequel la dalle
(40) est en béton coulé.
7. Un module de construction selon l'une des revendications 2 à 5, dans lequel la dalle
comprend une prédalle (51) et éventuellement du béton coulé (52).
8. Un module de construction selon l'une des revendication 2 à 7, dans lequel la dalle
comprend une armature en métal.
9. Un module de construction selon l'une des revendications précédentes, dans lequel
la base comprend au moins une douille d'arrimage (61).
10. Un module de construction selon l'une des revendications précédentes, dans lequel
les coins (2, 3) de l'ossature métallique sont pourvus d'un absorbeur isolant de type
élastomère en plaque.
11. Un assemblage d'au moins deux modules de construction selon l'une des revendications
1 à 10.
12. Une méthode de fabrication d'une poutre de construction métallique creuse dont l'espace
intérieur communique avec l'extérieur sur toute la longueur L de la poutre et sur
une portion de la hauteur comprenant les étapes de :
- On plie une feuille métallique de manière à obtenir une poutre avec un profil en
U de longueur L ; et
- On soude au moins une lame de métal de longueur L le long d'un bord du U, la lame
étant sensiblement parallèle à l'âme du U mais moins haute.
13. Une méthode selon la revendication 12, dans laquelle on perfore la feuille métallique
avant son pliage.
14. Une méthode de fabrication d'une poutre de construction métallique creuse dont l'espace
intérieur communique avec l'extérieur sur toute la longueur L de la poutre et sur
une portion de la hauteur comprenant les étapes de :
- On plie une feuille métallique de manière à obtenir une poutre avec un profil en
G.
15. Une méthode de fabrication en usine du module de construction selon l'une des revendications
1 à 10, selon laquelle :
- On assemble les poutres de l'ossature métallique (1) ;
- On réalise la dalle (40 ; 50) ; et
- On applique les finitions.