[0001] La présente invention concerne un dispositif horloger comprenant un levier de commande
destiné à commander une fonction d'un mécanisme horloger et une bascule d'inactivation
apte à rendre inopérant l'actionnement dudit levier de commande.
[0002] Les pièces d'horlogerie, en particulier celles comprenant des complications, ont
toutes des spécificités et leurs utilisateurs n'ont pas forcément une bonne connaissance
de leur fonctionnement ni de leurs complications. Ainsi, il arrive régulièrement que
des manipulations déconseillées soient effectuées malgré les instructions figurant
dans le mode d'emploi, par exemple que le porteur d'une montre actionne un organe
de commande à un moment inopportun ce qui peut avoir pour conséquence d'endommager
certaines pièces ou du moins de nécessiter un retour de la montre en service après-vente.
[0003] Dans le cas particulier d'une pièce d'horlogerie à calendrier perpétuel, il est généralement
recommandé voire nécessaire de respecter une séquence chronologique de correction.
Ainsi, pour régler le quantième et le mois d'une telle pièce d'horlogerie, le mode
d'emploi peut préciser qu'il faut commencer par mettre le quantième sur le premier
jour du mois, régler ensuite le mois puis régler le quantième. Une telle séquence
de correction permet d'éviter deux problèmes :
- dans le cas où la pièce d'horlogerie est réglée au 15 janvier et que nous sommes le
10 mars d'une année bissextile, si l'utilisateur ne respecte pas la séquence prescrite
et corrige d'abord le mois, il passe au 15 février, puis au 15 mars. Ensuite, en corrigeant
le quantième, en passant du 31 au 1er, le mécanisme passe au mois d'avril. L'utilisateur
devra alors recommencer le réglage du mois en avançant de 47 mois pour retomber sur
une année bissextile ;
- dans le cas où la pièce d'horlogerie est réglée au 28 janvier d'une année non bissextile
et que nous sommes un 10 mars, si l'utilisateur ne respecte pas la séquence prescrite
et corrige d'abord le mois, en passant au mois de février, le mécanisme étant au 28,
celui-ci va rattraper les quatre jours de février et mettre la date au 1er, pendant
la correction du mois. Ce rattrapage est « violent » pour le mécanisme et ne correspond
pas à un fonctionnement normal.
[0004] Dans ce cas particulier, un dispositif qui empêcherait la correction du mois tant
que l'utilisateur n'aurait pas réglé l'indicateur de quantième sur le quantième «
un » permettrait d'éviter les problèmes susmentionnés.
[0005] De façon plus générale, un dispositif qui empêcherait des manipulations dès lors
qu'elles seraient réalisées à des moments inappropriés (typiquement en dehors des
prescriptions du manuel), représente un grand intérêt.
[0006] On préférera typiquement un dispositif rendant inopérant un organe de commande quand
les conditions de sa bonne utilisation ne sont pas respectées plutôt qu'un dispositif
entraînant son blocage dans la mesure où un blocage peut engendrer un risque de casse.
[0007] La demande internationale
WO2019/243940 décrit un mécanisme horloger de ce type qui empêche l'activation de la fonction de
réveil d'une pièce d'horlogerie lorsque le barillet de sonnerie n'est pas suffisamment
armé. A cette fin, ce mécanisme comprend un isolateur capable de lire sur une came
l'état d'armage du barillet de sonnerie et permettant, lorsque le barillet n'est pas
suffisamment armé, de lever un cliquet porté par le levier de commande de la fonction
de sonnerie de sorte que les dents de la roue à rochet solidaire de la roue à colonne
qui commande l'activation du mécanisme de sonnerie lui soient inatteignables. Ainsi,
l'actionnement dudit levier de commande est rendu inopérant. Dans un tel mécanisme,
l'isolateur doit impérativement agir sur le cliquet porté par le levier de commande
et l'écarter suffisamment pour qu'il ne puisse pas atteindre les dents de la roue
à rochet et cela sur tout le débattement angulaire du levier de commande. Un tel mécanisme
présente ainsi peu de liberté quant à l'agencement des différents organes.
[0008] Un objectif de la présente invention consiste à proposer un dispositif permettant
d'empêcher l'activation d'une fonction d'un mécanisme horloger en remédiant au moins
en partie aux inconvénients précités.
[0009] L'invention concerne à cette fin un dispositif horloger comprenant un levier de commande
destiné à commander une fonction d'un mécanisme horloger et une bascule d'inactivation
apte à rendre inopérant l'actionnement dudit levier de commande.
[0010] Selon l'invention, ledit dispositif comprend un levier d'actionnement monté libre
en rotation sur le levier de commande et destiné à actionner ladite fonction en prenant
appui sur une surface d'appui portée par un support mobile. La bascule d'inactivation
coopère quant à elle avec un organe qui, selon sa position définit :
- une première position de la bascule dans laquelle celle-ci maintient ledit support
dans une position prédéterminée de sorte que, lors de l'actionnement du levier de
commande, le levier d'actionnement prend appui sur ladite surface d'appui pour activer
la fonction ; et
- une deuxième position de la bascule dans laquelle celle-ci libère ledit support rendant
ainsi inopérant l'actionnement dudit levier de commande.
[0011] Avantageusement, la bascule d'inactivation coopère avec ledit organe au moyen d'une
portion d'appui, telle qu'un bec ou un palpeur, en appui contre ledit organe.
[0012] L'invention concerne également une pièce d'horlogerie telle qu'une montre-bracelet,
une montre de poche, une pendule ou une pendulette comprenant un mécanisme horloger
comprenant une fonction et caractérisée en ce qu'elle comprend un tel dispositif horloger
permettant de rendre inopérant l'actionnement du levier de commande de cette fonction.
[0013] Dans le cadre de la présente invention, l'inactivation de fonction peut être :
- automatique, c'est-à-dire être enclenchée dès lors que certaines conditions prédéfinies
ne sont pas respectées, ainsi, le dispositif selon l'invention pourra, par exemple,
empêcher l'activation d'une fonction de réveil lorsque le barillet de sonnerie ne
possède pas assez d'énergie ou empêcher le déclenchement d'une sonnerie à certaines
heures prédéterminées ; ou
- volontaire, c'est-à-dire être enclenchée à tout moment, sur commande de l'utilisateur,
par exemple pour inactiver le retentissement d'une sonnerie en vue d'une réunion.
[0014] Pour obtenir une inactivation automatique de la fonction on pourra typiquement utiliser
un organe tel qu'une came destinée à être reliée cinématiquement au rouage de finissage
du mécanisme horloger. Pour une inactivation volontaire, on pourra par exemple utiliser
un organe tel qu'une roue à colonnes, destinée à être commandée par un utilisateur
au moyen d'un bouton-poussoir ou autre actionneur.
[0015] Le dispositif horloger selon l'invention peut être utilisé pour limiter voire éliminer
le risque de mauvaises manipulations par l'utilisateur d'une pièce d'horlogerie, ladite
pièce d'horlogerie comprenant ainsi une fiabilité augmentée. Il peut également être
utilisé pour inactiver volontairement, à tout moment, certaines fonctions d'une pièce
d'horlogerie et améliore ainsi le confort de son l'utilisateur.
[0016] L'utilisation d'un support mobile comprenant une surface d'appui à la fois essentielle
à l'activation de la fonction et escamotable offre de nombreuses possibilités et une
grande liberté quant à l'agencement des pièces constituant le dispositif. Les positions
des centres de pivotement des différents éléments pivotants du dispositif selon l'invention
que sont le levier de commande, la bascule d'inactivation, le support mobile et le
levier d'actionnement, ainsi que des zones de coopération entre ces différents éléments
et leurs dimensions, peuvent être adaptées à l'espace disponible et aux forces mises
en jeu (angles de rotation et bras de levier).
[0017] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description détaillée suivante faite en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
- les figures 1a à 1d illustrent, en vue de dessus, un dispositif selon un premier mode
de réalisation de l'invention dans différentes configurations ;
- la figure 2 illustre, en vue de dessus et par transparence, un exemple de mécanisme
horloger comprenant un dispositif selon le premier mode de réalisation de l'invention
;
- les figures 3a à 3d illustrent, en vue de dessus et par transparence, le mécanisme
représenté à la figure 2 dans des états successifs lors du passage du quantième trente-et-un
d'un mois au quantième un du mois suivant ;
- les figures 4a à 4c illustrent, en vue de dessus et par transparence, le mécanisme
représenté à la figure 2 dans des états successifs lors d'une correction du mois en
cours lorsque le quantième est le 1er ;
- les figures 5a à 5d illustrent, en vue de dessus et par transparence, le mécanisme
représenté à la figure 2 dans des états successifs lors d'une tentative de correction
du mois en cours lorsque le quantième est différent du premier.
[0018] En référence aux figures 1a à 1d, un dispositif horloger 1 selon un premier mode
de réalisation l'invention comprend :
- un levier de commande 2, apte à se déplacer, typiquement suite à son actionnement
par un utilisateur, entre une position de repos (PREP) illustrée aux figures 1a et 1c et une position d'activation (PACT) illustrée aux figures 1b et 1d, par pivotement d'un angle α1 autour d'un axe de
rotation A1, le levier de commande 2 étant destiné à commander une fonction d'un mécanisme
horloger, et
- une bascule d'inactivation 4 apte à rendre inopérant l'actionnement dudit levier de
commande 2 dans certaines conditions.
[0019] Dans l'exemple illustré, la fonction selon l'invention est activée par pivotement
d'une bascule de déclenchement 3 d'une première position dite « de repos », illustrée
aux figures 1a, 1c et 1d, vers une seconde position dite « d'activation », illustrée
à la figure 1b. Le pivotement de la position de repos vers la position d'activation
se fait typiquement contre une force de rappel élastique F
R, illustrée schématiquement aux figures 1a à 1d.
[0020] Le dispositif 1 comprend également un levier d'actionnement 5 monté libre en rotation
autour d'un axe de rotation A2 sur le levier de commande 2. Il comprend dans sa partie
avant un bec 5a et dans sa partie arrière une fourchette définissant deux bras 5b
et 5c.
[0021] Le levier d'actionnement 5 est destiné à actionner avec sa partie avant 5a la bascule
de déclenchement 3 (activant ainsi la fonction associée) lors de l'actionnement du
levier de commande 2, en prenant appui avec le bras 5b de sa partie arrière sur une
goupille 6a pour pivoter d'un angle a2, comme illustré à la figure 1b. L'agencement
des centres de pivotement du levier de commande 2 et du levier d'actionnement 5 est
particulièrement avantageux en ce qu'il permet de créer un effet de levier pour amplifier
l'angle de pivotement entre l'entrée (angle α1) et la sortie (angle α2). Cela est
illustré à la figure 1b.
[0022] La goupille 6a constitue une surface d'appui d'un support mobile 6 appartenant au
dispositif 1 et monté libre en rotation autour d'un axe de rotation. Il s'agit typiquement
de l'axe A1 défini précédemment. Elle est agencée entre les deux bras 5b, 5c de la
fourchette. Elle peut prendre toute forme appropriée, peut être solidarisée du support
6 ou constituer avec lui un ensemble monobloc.
[0023] Comme illustré aux figures 1a à 1d, la bascule d'inactivation 4, montée pivotante
autour d'un axe de rotation A3, comporte un palpeur 4a coopérant avec une came 7 dont
la forme définit deux positions possibles pour la bascule d'inactivation 4. Dans l'exemple
illustré, la came 7 est solidaire en rotation d'une étoile de quantième 8 à trente-et-une
dents et comporte un secteur saillant 7a faisant face au palpeur 4a chaque premier
quantième du mois (figures 1a et 1b) et un secteur circulaire 7b faisant face au palpeur
4a les autres quantièmes du mois (figures 1c et 1d). Une graduation 8a associée à
un index 8b permettent d'identifier le quantième du mois en cours.
[0024] Dans une première position de la bascule d'inactivation 4 appelée « position active
» et illustrée aux figures 1a et 1b, dans laquelle le palpeur 4a fait face audit secteur
saillant 7a, un téton 4b de la bascule d'inactivation 4 coopère avec le support 6
de manière à le maintenir dans une position prédéterminée illustrée aux figures 1a
et 1b.
[0025] Dans cette configuration, lorsque le levier de commande 2 est actionné par l'utilisateur
(passage de la position de repos (P
REP) à la position active (P
ACT)), le bras 5b du levier d'actionnement 5 prend appui sur la surface d'appui 6a du
support mobile 6 et son bec 5a exerce une force faisant pivoter la bascule de déclenchement
3 vers sa position d'activation, contre la force de rappel élastique F
R, comme illustré à la figure 1b. Lorsque l'utilisateur relâche le levier de commande
2 à partir de cette position, la bascule de déclenchement 3, ledit levier de commande
2 et le levier d'actionnement 5 qu'il porte reprennent leur position de repos illustrée
à la figure 1a sous l'effet de ladite force de rappel F
R.
[0026] Dans une deuxième position de la bascule d'inactivation 4 appelée « position d'inactivation
» et illustrée aux figures 1c et 1d, le téton 4b ne maintient plus le support 6 dans
ladite position prédéterminée. Ainsi, dans cette configuration, lorsque le levier
de commande 2 est actionné par l'utilisateur (passage de la position de repos (P
REP) à la position active (P
ACT)), le levier d'actionnement 5 ne peut pas prendre appui sur la surface d'appui 6a
du support 6 pour vaincre la force de rappel F
R à laquelle la bascule de déclenchement 3 est soumise. Au contraire, il pousse cette
surface d'appui 6a, entraîne le pivotement du support 6 dans le sens horaire et n'a
aucun effet sur la bascule de déclenchement 3. L'actionnement du levier de commande
2 est donc inopérant sur la fonction. Ce comportement est illustré aux figures 1c
et 1d. La fourchette 5b, 5c permet le retour du support 6 dans ladite position prédéterminée.
[0027] Ainsi, le dispositif 1 permet, en fonction de la position de la bascule d'inactivation
4, de rendre opérant ou inopérant l'actionnement du levier de commande 2 sur la fonction.
[0028] La position de la bascule 4 est définie de manière automatique au moyen de la came
7 indicative du quantième du mois, sa position relative étant définie par l'étoile
de quantième 8. Elle autorise l'activation de la fonction uniquement lorsque le quantième
indique « un ». Cependant, il est clair que cette came pourrait être remplacée par
une came de forme différente, comportant un nombre et/ou une répartition des « secteurs
saillants » différents. Elle pourrait aussi être associée à un organe d'un mécanisme
horloger différent d'une étoile de quantième, par exemple à une étoile de sept indicative
du jour de la semaine ou à un indicateur de l'état de charge d'un barillet. Ainsi,
on pourrait grâce à un dispositif selon le premier mode de réalisation de l'invention,
n'autoriser l'activation d'une fonction que certains jours de la semaine ou uniquement
lorsque que le barillet présente une réserve de marche suffisante.
[0029] La figure 2 illustre 1 une partie d'un mécanisme 100 d'une pièce d'horlogerie comprenant
une fonction de calendrier et dont le manuel préconise la correction du mois uniquement
lorsque le quantième est réglé sur « un ».
[0030] Ce mécanisme 100 comprend un levier de commande 102 pour la correction du mois ainsi
qu'un dispositif selon le premier mode de réalisation de l'invention apte à rendre
inopérant l'actionnement dudit levier de commande 102 lorsque le quantième du mois
est différent du premier, conformément aux instructions du manuel.
[0031] En référence à la figure 2, ce mécanisme 100 comprend une étoile des mois 110, une
étoile de quantième 108 solidaire en rotation d'une came escargot 109 constituant
une première came de quantième et d'une came d'inactivation 107 constituant une seconde
came de quantième.
[0032] La came escargot 109 coopère avec une bascule de déclenchement 103, pivotée autour
d'un axe de rotation O. Cette dernière comporte un palpeur de quantième 103a et est
soumise à l'action d'un organe élastique 111 tendant à maintenir le palpeur de quantième
103a en contact avec la périphérie de la came escargot 109.
[0033] La came escargot 109 est indexée sur l'étoile de quantième 108 et positionnée par
rapport au palpeur de quantième 103a de la bascule de déclenchement 103 de manière
à ce que ce palpeur 103a tombe de la partie haute 109a de la came escargot 109 sur
la partie basse 109b de cette came 109 lorsque l'étoile de quantième 108 passe de
la position qu'elle occupe le trente-et-un du mois à celle qu'elle occupe le premier
jour du mois suivant.
[0034] La bascule de déclenchement 103 porte un cliquet 103b apte à pivoter par rapport
à elle autour d'un axe de rotation. Ce cliquet 103b comprend un ressort de rappel
élastique tendant à le faire pivoter dans le sens anti-horaire par rapport à la bascule
de déclenchement 103. Une goupille 103c portée par la bascule de déclenchement 103
limite le pivotement du cliquet 103b par rapport à ladite bascule 103.
[0035] Enfin, la bascule de déclenchement 103 porte une butée anti double-saut 103d ayant
pour fonction d'éviter un double-saut de l'étoile des mois 110 comme expliqué ci-après
en référence aux figures 3a à 3d.
[0036] Comme illustré aux figures 3a à 3d, lorsque le quantième passe du trente-et-un au
premier, la bascule de déclenchement 103 chute en pivotant dans le sens horaire autour
de l'axe O. Son cliquet 103b entre en contact avec l'étoile 110 (figure 3b) et l'entraîne
en rotation dans le sens anti-horaire. Une fois que la bascule 103 a atteint sa position
extrême, illustrée à la figure 3c, l'étoile des mois 110, sous l'effet de son inertie,
continue son pivotement. Celui-ci sera stoppé par la butée anti double-saut 103d,
comme illustré à la figure 3d. Le sautoir de l'étoile des mois 110 vient ensuite la
repositionner. La bascule de déclenchement 103 viendra pivoter dans le sens anti-horaire
et décliqueter pour reprendre sa position sous l'effet de la rotation de la came escargot
109.
[0037] Afin de permettre à l'utilisateur de corriger le mois dans un tel mécanisme une première
possibilité consisterait à venir agir par le biais d'un actionneur directement sur
l'étoile des mois 110. Il faudrait alors venir écarter la bascule de déclenchement
103 de sorte que sa butée 103d ou son cliquet 103b n'empêche pas la rotation de l'étoile
110.
[0038] Une autre possibilité, celle choisie ici, consiste à utiliser la bascule de déclenchement
103 pour la fonction de correction de l'étoile des mois 110. Le fait que cela ne soit
possible qu'en début de mois dans la mesure où la came escargot 109 empêche la bascule
103 d'interagir avec l'étoile des mois 110 en fin de mois, n'est pas une contrainte
étant donné que l'on cherche à n'autoriser la correction du mois que lorsque le quantième
est le premier.
[0039] Comme indiqué précédemment, le mécanisme 100 comprend également un dispositif selon
le premier mode de réalisation de l'invention.
[0040] Ce dispositif est conforme à celui 1 décrit en référence aux figures 1a à 1d. Les
références 102, 104, 104a, 104b, 105, 105a, 105b, 105c, 106, 106a, 106c, 107, 107a
et 108 correspondants respectivement aux références 2, 4, 4a, 4b, 5, 5a, 5b, 5c, 6,
6a, 6c, 7, 7a et 8.
[0041] Ainsi, lorsque l'utilisateur actionne le levier de commande 102 et que le quantième
du mois indique le un, le palpeur 104a de la bascule d'inactivation 104 est en appui
contre le secteur saillant 107a de la came d'inactivation 107. La bascule d'inactivation
104 se trouve alors dans sa «position active », position dans laquelle elle coopère
avec le support 106 de manière à le maintenir dans une position prédéterminée illustrée
aux figures 4a à 4c. Dans cette configuration, lorsque le levier de commande 102 est
actionné par l'utilisateur, le bras 105b du levier d'actionnement 105 prend appui
sur la surface d'appui 106a du support mobile 106 et exerce avec son bec 105a une
force sur un bras 103e de la bascule de déclenchement 103, la faisant ainsi pivoter
vers une position d'activation illustrée à la figure 4b, contre la force de rappel
élastique exercée par le ressort 111 (correspondant à la force F
R des figures 1a à 1d). A partir de cette position, lorsque l'utilisateur relâche le
levier de commande 102, la bascule de déclenchement 103, le levier de commande 102
et le levier d'actionnement 105 qu'il porte reprennent leur position de repos sous
l'effet de la force de rappel élastique exercée par le ressort 111. Le retour de la
bascule de déclenchement 103 dans sa position de départ (celle illustrée à la figure
4a) provoque la rotation d'un pas de l'étoile des mois 110. Cela est illustré à la
figure 4c. En fait, pour faire avancer d'un pas l'étoile des mois, le mécanisme mime
la chute que subit la bascule de déclenchement 103 à chaque passage du quantième trente-et-un
d'un mois au premier du mois suivant.
[0042] Lorsque l'utilisateur actionne le levier de commande 102 et que le quantième du mois
indique n'importe quel quantième différent du premier, le palpeur 104a de la bascule
d'inactivation 104 fait face au secteur circulaire 7b de la came d'inactivation 107
La bascule d'inactivation 104 se trouve alors dans sa « position d'inactivation »
et le téton 104b ne maintient plus le support 106. Dans cette configuration, lorsque
le levier de commande 102 est actionné par l'utilisateur, le levier d'actionnement
105 ne peut pas prendre appui sur la surface d'appui 106a du support 106 pour vaincre
la force de rappel du ressort de rappel 111 à laquelle la bascule de déclenchement
3 est soumise. Au contraire, il entraîne le pivotement du support 106 dans le sens
horaire et n'a aucun effet sur la bascule de déclenchement 103. L'actionnement du
levier de commande 102 est donc inopérant sur la fonction. Ce comportement est illustré
aux figures 5a à 5d.
[0043] Dans l'exemple illustré aux figures 2a à 5d, le support 106 comprend un plan incliné
106b orienté de sorte que, lorsque l'utilisateur fait pivoter le levier de commande
102 dans le sens horaire, le bras 105b de la fourchette du levier d'actionnement 105
appuie sur la goupille 106a et tend à faire pivoter le support 106 dans le sens horaire.
Le plan incliné 106b de ce support 106 exerce alors une force tendant à faire pivoter
la bascule d'inactivation 104 dans le sens antihoraire, poussant ainsi le palpeur
104a contre la came 107. Ainsi, lorsque la partie saillante 107a de la came 107 fait
face au palpeur 104a, ce dernier vient en butée contre la partie saillante 107a ce
qui bloque le pivotement du support 106. Sa goupille 106a peut ainsi jouer son rôle
d'appui pour le bras 105b du levier d'actionnement 105, de manière à actionner la
bascule de déclenchement 103 et à activer la fonction associée. Lorsque le palpeur
104a fait face à la portion circulaire 107b de la came 107, le pivotement dans le
sens antihoraire de la bascule d'inactivation 104 est tel que le téton 104b qu'elle
porte libère la rotation du support 106. Sa goupille 106a ne peut ainsi plus jouer
son rôle d'appui pour le bras 105b du levier d'actionnement 105, de sorte que la fonction
associée à l'actionnement de la bascule 103 n'est pas activée.
[0044] Dans des variantes du dispositif illustré aux figures, il serait possible d'ajouter
un ressort agissant sur la bascule d'inactivation 104 pour pousser le palpeur 104a
contre la came 107 ce qui limiterait les contraintes sur l'orientation du plan incliné
106c. En d'autres termes, le passage de la position active à la position d'inactivation
de la bascule d'inactivation 104 peut aussi bien se faire à l'aide d'un ressort maintenant
le palpeur 104a de la bascule 104 contre la came 107 qu'à l'aide du plan incliné 106c.
Encore d'autres moyens sont envisageables.
[0045] Le dispositif selon le premier mode de l'invention autorise la correction du mois
par actionnement du levier de commande 102 lorsque l'indicateur de quantième est réglé
sur le premier et rend inopérant l'actionnement de ce levier de commande de correction
102 dès lors que l'indicateur du quantième indique un quantième différent du premier.
[0046] Les positions des centres de pivotement des différents organes pivotants du dispositif
selon l'invention que sont le levier de commande 102, la bascule d'inactivation 104,
le support mobile 106 et le levier d'actionnement 105, les positions des zones de
coopération entre les différents organes ainsi que les dimensions de ces différents
organes peuvent être adaptées à l'espace disponible et aux forces mises en jeu, offrant
ainsi à l'horloger une grande liberté dans leur conception et agencement selon les
contraintes que le dispositif selon l'invention présente une grande liberté d'agencement.
[0047] La description qui précède s'attache à décrire un mode de réalisation particulier
à titre d'illustration non limitative, et l'invention n'est pas limitée à la mise
en œuvre de certaines caractéristiques particulières qui viennent d'être décrites,
comme par exemple la structure du mécanisme d'entraînement ou les formes représentées
pour les différents constituants.
[0048] En particulier, on notera que si la possibilité de correction a été volontairement
limitée au 1
er dans le mécanisme 100 illustré, le dispositif illustré aux figures 2 à 5d peut tout
à fait être agencé de façon à permettre la correction jusqu'au dix du mois.
[0049] Plus généralement, le dispositif selon le premier mode de réalisation de l'invention
peut être utilisé dans un mécanisme horloger différent du mécanisme 100 et permettre
l'inactivation d'une fonction de correction autre qu'une correction de l'indicateur
des mois d'un calendrier ou d'une fonction différente d'une fonction de correction.
Il peut par exemple être utile pour empêcher l'activation d'une fonction de réveil
lorsque le barillet de sonnerie ne possède pas assez d'énergie ou pour empêcher le
déclenchement d'une sonnerie à certaines heures.
[0050] Dans les exemples précités, l'inactivation de fonction est automatique. Elle se produit
dès lors que certaines conditions prédéfinies ne sont pas respectées. Cependant, il
peut également être utile d'inactiver une fonction de manière volontaire. Cela peut
consister, par exemple, à inactiver manuellement le retentissement d'une sonnerie
pendant la nuit ou en vue d'une réunion.
[0051] Ainsi, un dispositif selon un second mode de réalisation de l'invention diffère du
dispositif 1 selon le premier mode de réalisation de l'invention en ce que le passage
de la bascule d'inactivation 4 de sa première à sa deuxième position est commandé
manuellement, par exemple au moyen d'un bouton-poussoir associé à une roue à colonnes,
ladite roue à colonne remplaçant la came 7 du premier mode de réalisation de l'invention.
Le palpeur 4a de la bascule d'inactivation 4 du premier mode de réalisation de l'invention
est quant à lui typiquement remplacé par un bec alternativement en appui contre une
colonne de ladite roue à colonnes ou entre deux desdites colonnes de manière à définir
deux positions possibles pour la bascule d'inactivation. Il présente les mêmes avantages
que le dispositif 1 précité.
[0052] Sauf indication contraire et quel que soit le mode de réalisation considéré, tous
les mouvements décrits sont définis relativement à un bâti portant le mécanisme horloger
dans lequel est intégré le dispositif selon l'invention.
1. Dispositif horloger (1) comprenant un levier de commande (2 ; 102) destiné à commander
une fonction d'un mécanisme horloger (100) et une bascule d'inactivation (4 ; 104)
apte à rendre inopérant l'actionnement dudit levier de commande (2 ; 102), ledit dispositif
(1) étant
caractérisé en ce qu'il comprend en outre un levier d'actionnement (5 ; 105) monté libre en rotation sur
le levier de commande (2 ; 102) et destiné à actionner ladite fonction en prenant
appui sur une surface d'appui (6a ; 106) portée par un support mobile (6 ; 106) et
en ce que ladite bascule d'inactivation (4 ; 104) coopère avec un organe (7 ; 107) qui, selon
sa position, définit :
- une première position de ladite bascule (4 ; 104) dans laquelle celle-ci maintient
ledit support (6 ; 106) dans une position prédéterminée de sorte que, lors de l'actionnement
du levier de commande (2 ; 102), le levier d'actionnement (5 ; 105) prend appui sur
ladite surface d'appui (6a ; 106a) pour activer la fonction ; et
- une deuxième position de ladite bascule (4 ; 104) dans laquelle celle-ci libère
ledit support (6 ; 106) rendant ainsi inopérant l'actionnement dudit levier de commande
(2 ; 102).
2. Dispositif (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite bascule d'inactivation (4 ; 104) comporte une portion d'appui (4a ; 104),
telle qu'un bec ou un palpeur, en appui contre ledit organe (7 ; 107).
3. Dispositif (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la bascule d'inactivation (4 ; 104) comprend un téton (4b ; 104b) agencé pour maintenir
le support (6 ; 106) dans ladite position prédéterminée lorsqu'elle se trouve dans
ladite deuxième position.
4. Dispositif (1) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite surface d'appui est constituée par une goupille (6a ; 106a) et en ce que le levier d'actionnement (5 ; 105) comprend deux bras (5b, 5c ; 105b, 105c) entre
lesquels se trouve ladite goupille (6a ; 106a) quelle que soit la position du support
(6 ; 106)
5. Dispositif (1) selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que, lorsque la bascule d'inactivation (4 ; 104) est dans la première desdites positions
et que le levier de commande (2 ; 102) est actionné, le levier d'actionnement (5 ;
105) active la fonction contre une force de rappel élastique (FR ; 111).
6. Dispositif selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que ledit organe est une came (7) et ladite portion d'appui est un palpeur (4a).
7. Dispositif selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que ledit organe est une roue à colonnes.
8. Pièce d'horlogerie comprenant un mécanisme horloger (100) comprenant une fonction
et caractérisée en ce qu'elle comprend un dispositif (1) selon l'une des revendications 1 à 7 permettant de
rendre inopérant l'actionnement du levier de commande (2) de cette fonction.
9. Pièce d'horlogerie selon la revendication 8, caractérisée en ce que la position de l'organe (7) est définie de manière automatique.
10. Pièce d'horlogerie selon la revendication 9, caractérisée en ce que ledit organe comprend une came (7) reliée cinématiquement au rouage de finissage
de ladite pièce d'horlogerie et en ce que ladite portion d'appui est un palpeur (4a).
11. Pièce d'horlogerie selon la revendication 10, caractérisée en ce que ledit mécanisme (100) comprend une étoile de douze solidaire en rotation d'un indicateur
des mois et une étoile de quantièmes (8) ; en ce que ladite fonction est une fonction de correction de l'indicateur des mois ; et en ce que ladite came (7) est solidaire en rotation de l'étoile des quantièmes (8).
12. Pièce d'horlogerie selon la revendication 8, caractérisée en ce que la position dudit organe est définie de manière volontaire, ledit organe étant typiquement
une roue à colonnes dont la position peut être commandée par l'utilisateur depuis
l'extérieur de la boîte.
13. Utilisation d'un dispositif selon l'une des revendications 1 à 7 pour rendre inopérant
l'actionnement d'un levier de commande d'une fonction de correction d'un indicateur
des mois d'un mécanisme horloger à calendrier lorsque l'indicateur des quantièmes
indique un quantième différent de « un ».