Domaine technique de l'invention
[0001] La présente invention concerne un procédé de détection d'un coup de sifflet d'un
arbitre d'une rencontre sportive.
Arrière-plan technologique
[0002] La demande internationale publiée sous le numéro
WO 2012/01275 A1 décrit un système de détection d'un coup de sifflet d'un arbitre d'une rencontre
sportive, comportant un microphone conçu pour fournir un signal et un dispositif d'analyse
conçu pour analyser le signal pour détecter le coup de sifflet.
[0003] Plus précisément, dans cette publication, l'analyse consiste à comparer une enveloppe
du signal avec une enveloppe prédéfinie.
[0004] Dans un système du type de celui décrit dans cette publication, des coups de sifflets
lointains, par exemple provenant du public de l'événement sportif, ou bien des bruits
équivalents comme des crissements de chaussure peuvent entraîner des nondétections
ou bien des détections intempestives.
[0005] Il peut ainsi être souhaité de prévoir un procédé de détection d'un coup de sifflet
d'un arbitre d'une rencontre sportive qui permette d'améliorer la fiabilité de la
détection des coups de sifflets de l'arbitre de la rencontre sportive.
Résumé de l'invention
[0006] Il est donc proposé un procédé de détection d'un coup de sifflet d'un arbitre d'une
rencontre sportive, comportant :
- l'installation de premier et deuxième microphones sur l'arbitre de sorte que, lorsque
l'arbitre utilise un sifflet, le deuxième microphone se trouve plus loin du sifflet
que le premier microphone ; et
- l'analyse de premier et deuxième signaux respectivement fournis par des premier et
deuxième microphones, pour déterminer si un son perçu est ambiant ou bien peut provenir
du sifflet.
[0007] L'invention peut en outre comporter une ou plusieurs des caractéristiques optionnelles
suivantes, selon toute combinaison techniquement possible.
[0008] De façon optionnelle, l'analyse comporte : - une détermination de première et deuxième
amplitudes des premier et deuxième signaux, respectivement ; et - une comparaison
des première et deuxième amplitudes.
[0009] De façon optionnelle également, les première et deuxième amplitudes sont comparées
pour déterminer si une différence entre les première et deuxième amplitudes est supérieure
à un seuil prédéfini.
[0010] Ainsi, il est possible de distinguer un son proche, donc susceptible d'être un coup
de sifflet, d'un son ambiant. En effet, un son ambiant aurait une origine lointaine
entraînant une amplitude sensiblement similaire pour les deux signaux. En outre, cette
distinction est obtenue de manière simple, sans utiliser des temps de propagation
ou bien des analyses spectrales complexes.
[0011] De façon optionnelle également, les premier et deuxième microphones sont installés
sur l'arbitre de sorte que, lorsque l'arbitre utilise le sifflet, le deuxième microphone
se trouve en-dessous du premier microphone et les première et deuxième amplitudes
sont comparées pour déterminer si la première amplitude est supérieure à la deuxième
amplitude.
[0012] Ainsi, il est possible de distinguer un son d'origine haute, donc susceptible d'être
un coup de sifflet, d'un son d'origine basse, comme un crissement de chaussure au
sol. En effet, un son d'origine basse est mieux perçu par le deuxième microphone que
par le premier microphone, entraînant une amplitude plus grande du deuxième signal
par rapport au premier signal. En outre, cette distinction est obtenue de manière
simple, sans utiliser des temps de propagation ou bien des analyses spectrales complexes.
[0013] De façon optionnelle également, le procédé comporte en outre une comparaison de la
première amplitude à un seuil prédéfini.
[0014] De façon optionnelle également, le premier microphone est installé de manière à se
trouver à moins de 5 cm du sifflet lorsque le sifflet est utilisé, de préférence entre
2 et 3 cm.
[0015] De façon optionnelle également, le premier microphone est attaché au sifflet de l'arbitre
de manière à rester à moins de 5 cm du sifflet.
[0016] De façon optionnelle également, le deuxième microphone est attaché au corps de l'arbitre,
par exemple à une ceinture de ce dernier.
[0017] De façon optionnelle également, l'analyse des premier et deuxième signaux est réalisée
par un dispositif d'analyse porté par l'arbitre.
[0018] De façon optionnelle également, le procédé comporte en outre une analyse fréquentielle
du deuxième signal.
[0019] Au sens de la présente invention, un microphone peut être n'importe quel transducteur
acoustique-électrique.
Brève description des figures
[0020] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés dans lesquels
:
la [Fig. 1] est une vue schématique d'une installation de contrôle du temps de jeu
d'une rencontre sportive, comportant un système de détection d'un coup de sifflet
selon l'invention,
la [Fig. 2] est une vue fonctionnelle du système de détection de la figure 1,
la [Fig. 3] est une vue fonctionnelle d'une unité d'analyse du système de détection
de la figure 2, et
la [Fig. 4] est un schéma-bloc d'un procédé de détection d'un coup de sifflet selon
l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0021] En référence à la figure 1, un exemple d'installation 100 de contrôle du temps de
jeu d'un évènement sportif, tel qu'une rencontre de basketball, dans laquelle l'invention
est mise en œuvre, va à présent être décrite.
[0022] L'installation 100 comporte tout d'abord un système de détection 102 conçu pour détecter
un coup de sifflet de l'événement sportif. Plus précisément, dans l'exemple décrit,
le signal acoustique est un coup de sifflet émis par un sifflet 104 d'un arbitre 106
de l'événement sportif, signalant par exemple un arrêt ou une reprise du temps de
jeu. Le système de détection 102 est en outre conçu pour émettre, de préférence sans
fil, un message de détection résultant de la détection du coup de sifflet. Le sifflet
104 est par exemple accroché à une dragonne 108 pouvant être passée au cou de l'arbitre
106.
[0023] Le système de détection 102 comporte, dans l'exemple décrit, un boîtier principal
110 et des premier et deuxième microphones 112, 113. Le premier microphone 112 est,
dans l'exemple décrit, externe au boîtier principal 110 et par exemple connecté à
ce dernier par une liaison filaire 114. Alternativement, une liaison sans fil pourrait
être utilisée entre le premier microphone 112 et le boîtier principal 110. Le deuxième
microphone 113 est situé, dans l'exemple décrit, dans le boîtier principal 110. Alternativement,
il pourrait être situé en dehors du boîtier principal 110, par exemple fixé à ce dernier.
[0024] Le système de détection 102 est de préférence portatif afin d'être porté par l'arbitre
106. Ainsi, le microphone 112 est par exemple accroché à la dragonne 108 ou bien directement
au sifflet 104, tandis que le boîtier principal 110 comporte un système d'attache
(non représenté) au corps de l'arbitre 106, c'est-à-dire sur toute partie du corps
de l'arbitre excepté la tête et le cou de l'arbitre 106. Le système d'attache peut
s'attacher directement au corps de l'arbitre ou bien indirectement, sur un vêtement
de l'arbitre 106, par exemple à la ceinture de l'arbitre 106. Le système d'attache
comporte par exemple un clip de fixation à la ceinture. Ainsi, au moins lorsque le
sifflet 104 est utilisé, le premier microphone 112 est situé à proximité du sifflet
104, par exemple à moins de 5 cm, de préférence entre 2 et 3 cm, alors que le deuxième
microphone 113 est situé en-dessous du premier microphone 112 et, par exemple au moins
20 cm, de préférence au moins 40 cm, plus loin du sifflet 104 que le premier microphone
112. « En-dessous » signifie que le deuxième microphone 113 est situé à une hauteur
par rapport au sol, plus basse que le premier microphone 113, par exemple au moins
20 cm, de préférence au moins 40 cm plus basse.
[0025] Ainsi, par la suite, le premier microphone 112 sera appelé « microphone proche »
et le deuxième microphone 113 sera appelé « microphone éloigné ».
[0026] L'installation 100 comporte en outre un récepteur 118 et un chronomètre 120, par
exemple de temps de jeu, connecté l'un à l'autre, par exemple par une connexion filaire
122. Le récepteur 118 est conçu pour recevoir le message de détection et le transmettre
au chronomètre 120. Ce dernier est en particulier conçu, en réponse à la réception
du message de détection, pour s'arrêter ou bien se relancer.
[0027] En référence à la figure 2, le système de détection 102 va à présent être décrit
plus en détail.
[0028] Les microphones 112, 113 sont conçus pour fournir respectivement des premier et second
signaux S1, S2, par exemple analogiques ou numériques, représentatifs de mesures respectives
de l'environnement sonore.
[0029] Le système de détection 102 comporte en outre un dispositif 204 d'analyse des signaux
S1, S2 pour détecter un coup de sifflet dans l'environnement sonore.
[0030] Dans l'exemple décrit, le dispositif d'analyse 204 comporte des filtres passe-bande
205, 206 pour respectivement filtrer les signaux S1, S2. De préférence, ces filtres
passe-bande 205, 206 présentent une bande passante comprise entre 3 kHz et 5 kHz.
Par exemple, la bande passante va de 3,25 kHz à 4,75 kHz.
[0031] Le dispositif d'analyse 204 comporte en outre, lorsque les signaux S1, S2 sont analogiques,
des convertisseurs analogique-numérique 208, 210 pour convertir les signaux filtrés
en signaux numériques S'1, S'2. Alternativement, le filtrage pourrait être réalisé
après la conversion analogique-numérique.
[0032] Le dispositif d'analyse 204 comporte en outre une unité 212 d'analyse des signaux
numériques S'1, S'2 conçue pour détecter le coup de sifflet à partir de l'analyse
des signaux numériques S'1, S'2 et, dans ce cas, fournir un message de détection.
[0033] Dans l'exemple décrit, l'unité d'analyse 212 comporte un ordinateur, c'est-à-dire
un système informatique comportant une unité de traitement de données 212A (telle
qu'un microprocesseur) et une mémoire principale 212B (telle qu'une mémoire RAM, de
l'anglais « Random Access Memory ») accessible par l'unité de traitement 212A. Le
système informatique comporte en outre par exemple une interface réseau (non représentée)
et/ou un support lisible par ordinateur (non représenté), comme par exemple un support
local (tel qu'un disque dur local ou bien une mémoire FLASH) ou bien un support distant
(tel qu'un disque dur distant et accessible via par l'interface réseau au travers
d'un réseau de communication (non représenté) ou bien encore un support amovible (tel
qu'une clé USB, de l'anglais « Universal Serial Bus ») lisible au moyen d'un lecteur
(non représenté) approprié du système informatique (tel qu'un port USB). Un programme
d'ordinateur (212C) contenant des instructions pour l'unité de traitement 212A est
enregistré sur le support et/ou téléchargeable via l'interface réseau. Ce programme
d'ordinateur 212C est par exemple destiné à être chargé dans la mémoire principale
212B, afin que l'unité de traitement exécute ses instructions. Pour faciliter la description
du programme d'ordinateur (212C), les instructions seront décrites par la suite comme
organisées en modules logiciels. Cependant, cette présentation ne préjuge pas de la
forme du programme d'ordinateur 212C, qui peut être quelconque. En outre, le terme
« ordinateur » est à prendre au sens large et couvre aussi bien par exemple un microcontrôleur,
qu'un téléphone intelligent (de l'anglais « smartphone »).
[0034] Alternativement, tout ou partie des modules pourrait être implémenté sous forme de
modules matériels, c'est-à-dire sous forme d'un circuit électronique, par exemple
micro-câblé, ne faisant pas intervenir de programme d'ordinateur.
[0035] Le système de détection 102 comporte en outre un dispositif d'émission sans fil 214,
par exemple placé dans le boîtier 110, conçu pour émettre le message de détection
D au récepteur 118.
[0036] En référence à la figure 3, les modules de l'unité d'analyse 212 vont à présent être
décrits plus en détail.
[0037] L'unité d'analyse 212 comporte tout d'abord un module d'acquisition 302 conçu pour
acquérir des échantillons consécutifs, par exemple un nombre prédéfini, simultanément
pour le signal numérique S'1 et le signal numérique S'2, c'est-à-dire sur le même
intervalle de temps pour les deux signaux numériques S'1, S'2. Ces échantillons forment
une trame T1 pour le signal numérique S'1 et une trame T2 pour le signal numérique
S'2. De préférence, chaque trame T1, T2 comporte au moins 100 échantillons, par exemple
512 échantillons consécutifs.
[0038] L'unité d'analyse 212 peut être conçu pour réaliser une analyse d'amplitude d'au
moins un des signaux numériques S'1, S'2.
[0039] Ainsi, l'unité d'analyse 212 comporte en outre un module de détermination d'amplitude
304 conçu pour respectivement déterminer des amplitudes A1, A2 des trames T1, T2.
Par exemple, chaque amplitude A1, A2 est égale à la valeur efficace (de l'anglais
« Root Mean Square », ou RMS) des échantillons de la trame T1, T2 respective.
[0040] L'unité d'analyse 212 comporte en outre, dans l'exemple décrit, trois modules d'analyse
d'amplitude 306, 308, 310.
[0041] Le premier module d'analyse d'amplitude 306 est conçu pour comparer l'amplitude A1
issue du microphone proche 112 avec un premier seuil prédéfini V1, et pour fournir
un premier résultat d'analyse d'amplitude RA1, positif lorsque l'amplitude A1 est
supérieure au seuil V1 et négatif dans le cas contraire. Un résultat positif indique
la présence d'un bruit suffisamment fort pour être un coup de sifflet. Cette analyse
permet ainsi d'éviter les détections intempestives qui pourraient par exemple provenir
du souffle de l'arbitre lorsqu'il court.
[0042] Le seuil V1 est par exemple fixé en fonction du type de microphone proche 112 utilisé,
du niveau sonore minimum du type de sifflet 104 susceptible d'être utilisé et de la
distance entre le microphone proche 112 et le sifflet 104 lors de l'utilisation du
système de détection 102. Par exemple, le microphone proche 112 est fixé sur la dragonne
108 à une distance comprise entre 2 et 3 cm du sifflet 104, ce dont il est tenu compte
pour fixer le seuil V1.
[0043] Le deuxième module d'analyse d'amplitude 308 est conçu pour comparer l'une à l'autre
les amplitudes A1, A2, et pour fournir un deuxième résultat d'analyse d'amplitude
RA2, positif lorsque l'amplitude A1 issue du microphone proche 112 est supérieure
à l'amplitude A2 issue du microphone éloigné 113 et négatif dans le cas contraire.
[0044] Le troisième module d'analyse d'amplitude 310 est conçu pour déterminer une différence
absolue DA entre les amplitudes A1, A2, par exemple donnée par DA= |A1 - A2|, où |...|
est la fonction valeur absolue. Le troisième module d'analyse d'amplitude 310 est
en outre conçu pour comparer cette différence absolue D à un deuxième seuil prédéfini
V2, et pour fournir un troisième résultat d'analyse d'amplitude R3, positif lorsque
la différence absolue DA est supérieure au seuil V2 et négatif dans le cas contraire.
[0045] Les modules 308, 310 pourraient être regroupés en un seul module conçu pour déterminer
une différence relative DR entre les amplitudes A1, A2 (par exemple donnée par DR
= A1 - A2) et pour comparer cette différence relative D' avec le seuil V2.
[0046] Ces comparaisons entre les deux amplitudes A1, A2 permettent de déterminer plus précisément
si un son perçu dans les signaux S1, S2 est ambiant, s'il provient d'une source qui
englobe les deux microphones 112, 113, comme une vuvuzela ou le klaxon d'un spectateur.
En effet, lors d'un coup de sifflet de l'arbitre 106, l'amplitude A1 du signal S1
fourni par le microphone proche 112 est plus grande que celle du signal S2 fourni
par le microphone éloigné 113. Si la différence est inférieure à cette valeur V2,
il est considéré que le son ne peut pas provenir du sifflet 104, mais plutôt d'une
source lointaine. Si l'amplitude A2 est plus grande que l'amplitude A1, la source
de son doit provenir du sol et est probablement un crissement de chaussure.
[0047] Il sera apprécié que la comparaison des amplitudes A1, A2 est une solution simple
pour détecter si la source du son est compatible ou non avec un coup de sifflet de
l'arbitre 106 et ne nécessite pas, en particulier, de calculs complexes de différence
de temps de propagation pour essayer de situer la position de la source sonore, afin
de déterminer si cette position est compatible avec la position du sifflet 104 lorsqu'il
est utilisé.
[0048] Le seuil V2 est par exemple fixé en fonction des localisations respectives des deux
microphones 112, 113 prévues sur l'arbitre (dragonne - ceinture dans l'exemple décrit).
[0049] L'unité d'analyse 212 peut être conçue pour réaliser, en plus d'une analyse d'amplitude
ou bien à la place, une analyse fréquentielle sur au moins une parmi les trames T1,
T2. De préférence, cette dernière n'est réalisée qu'à partir de la trame T2 issue
du microphone éloigné 113, car le signal analogique S1 fourni par le microphone proche
112 est susceptible d'être saturé, ce qui risquerait de fausser l'analyse fréquentielle
en introduisant des pics fréquentiels parasites qui n'existent pas réellement.
[0050] Ainsi, dans l'exemple décrit, l'unité d'analyse 212 comporte en outre un module de
conversion fréquentielle 312 conçu pour convertir la trame T2 issue du microphone
éloigné 113 dans un domaine fréquentiel afin d'obtenir un spectre fréquentiel F2.
Le spectre fréquentiel F2 est par exemple obtenu par transformée de Fourier de la
trame T2, par exemple une transformée de Fourier rapide (de l'anglais « Fast Fourier
Transform », ou FFT).
[0051] L'unité d'analyse 212 comporte en outre, toujours dans l'exemple décrit, un module
314 de recherche de pics, conçu pour rechercher des pics fréquentiels P2 dans le spectre
fréquentiel F2. Chaque pic trouvé est par exemple défini par une amplitude et une
fréquence à laquelle il se trouve. Des pics en dehors de la bande passante du filtre
passe-bande 206 peuvent également être trouvés.
[0052] L'unité d'analyse 212 comporte en outre, dans l'exemple décrit, trois modules d'analyse
fréquentielle 316, 318, 320.
[0053] Le premier module d'analyse fréquentielle 316 est conçu pour déterminer l'amplitude
la plus élevée parmi les amplitudes des pics présents dans un intervalle de fréquences
prédéfini, égal de préférence à la bande passante du filtre passe-bande 206. Le premier
module d'analyse fréquentielle 316 est en outre conçu pour comparer cette amplitude
la plus élevée à un troisième seuil prédéfini V3, et pour fournir un premier résultat
d'analyse fréquentielle RF1, positif si le seuil V3 est dépassé et négatif dans le
cas contraire. Ainsi, le résultat d'analyse fréquentielle RF1 est positif même s'il
y a d'autres pics détectés en dehors de la plage de fréquence du sifflet 104, qui
s'étend généralement de 2800Hz à 4500Hz, présentant des amplitudes proches. Ceci permet
de détecter un pic très puissant, noyé dans un bruit ambiant très élevé. Il est ainsi
considéré que ce pic très puissant correspond au fait que l'arbitre 106 souffle fort
dans le sifflet 104 pour couvrir le bruit ambiant.
[0054] Le deuxième module d'analyse fréquentielle 318 est conçu pour comparer l'amplitude
de chaque pic trouvé dans un intervalle de fréquences prédéfini, égal de préférence
à la bande-passante du filtre passe bande 206, avec un quatrième seuil prédéfini V4,
et pour fournir un deuxième résultat d'analyse fréquentielle RF2, positif si l'amplitude
de chaque pic trouvé est supérieure au seuil V4 et négatif dans le cas contraire.
De préférence, le seuil V4 est au moins deux fois inférieur au seuil V3, ou bien,
dit autrement, le seuil V3 est au moins deux fois supérieur au seuil V4. Cette détection
correspond à une situation normale. En effet, l'intervalle de fréquences (en particulier
la bande passante) est choisi pour être inclus dans les bandes de fréquences des sifflets
habituellement utilisés.
[0055] Le troisième module d'analyse fréquentielle 320 est conçu pour rechercher, dans un
intervalle de fréquences prédéfini, égal par exemple à la bande passante, parmi les
pics trouvés P2, deux pics de même fréquence (ou de fréquence proche, par exemple
proche à 20% près) de respectivement la trame T2 en cours et la trame T2 précédemment
acquise dont la somme des amplitudes est supérieure à un cinquième seuil V5 prédéfini.
Le troisième module d'analyse fréquentielle 320 est en outre conçu pour déterminer
si du bruit est présent dans la trame T2 en cours, ainsi que dans la trame T2 précédemment
acquise. Le troisième module d'analyse fréquentielle 320 est en outre conçu, de manière
optionnelle, pour déterminer si des pics (par exemple d'amplitude supérieure à un
certain seuil) sont présents en dehors de la bande passante. Le troisième module d'analyse
fréquentielle 320 est alors conçu pour fournir un troisième résultat d'analyse fréquentielle
RF3, positif (i) s'il existe deux pics consécutifs dont la somme des amplitudes est
supérieure au seuil V5, (ii) si aucun bruit n'est détecté dans la trame T2 en cours
et dans la précédente et, le cas échéant, (iii) s'il n'y a pas de pics en dehors de
la bande passante, et négatif dans le cas contraire. Cette analyse a pour fonction
de détecter un coup de sifflet faible dans une ambiance calme.
[0056] L'unité d'analyse comporte en outre un module de synthèse 322 conçu pour détecter
ou non le coup de sifflet en fonction d'au moins une partie des résultats d'analyse
RA1, RA2, RA3, RF1, RF2 et RF3. En effet, il est apparent d'après la description précédente
que chaque résultat d'analyse est positif lorsque les signaux S1, S2 sont compatibles
avec un coup de sifflet, et négatif dans le cas contraire. Le module de synthèse 322
vient donc combiner ces résultats d'analyse pour en déduire une détection ou non du
coup de sifflet. Certains résultats d'analyse, comme les résultats d'analyse RA1,
RA2, RA3, peuvent être rédhibitoires c'est-à-dire que le module de synthèse 322 est
conçu pour ne pas détecter de coup de sifflet dès que l'un de ces résultats d'analyse
est négatif.
[0057] Plus précisément, dans l'exemple décrit, le module de synthèse 322 est conçu pour
fournir un résultat global d'analyse fréquentielle RF à partir des résultats d'analyse
fréquentielle RF1, RF2 et RF3, positif lorsque au moins un de ces derniers est positif
et négatif dans le cas contraire (bloc « ≥1 » sur la figure 3).
[0058] Le module de synthèse 322 est en outre conçu pour détecter un coup de sifflet lorsque
tous les résultats d'analyse d'amplitude RA1, RA2, RA3 et d'analyse fréquentielle
RF sont positifs, et pour ne pas détecter de coup de sifflet dans le cas contraire
(bloc « & » sur la figure 3). Dans ce cas, le module de synthèse 322 n'a pas besoin
de tous les résultats RA1, RA2, RA3 et RF pour conclure à l'absence d'un coup de sifflet,
il lui suffit d'avoir un seul résultat négatif.
[0059] Pour économiser des calculs et donc de l'énergie - problématique importante pour
la portabilité, l'unité d'analyse 212 est de préférence conçue pour d'abord activer
successivement les modules d'analyse d'amplitude 306, 308, 310 pour obtenir les résultats
RA1, RA2, RA3, avant d'activer les modules 312 à 320 relatifs à l'analyse fréquentielle
si tous les résultats RA1, RA2, RA3 sont positifs. Ainsi, dès l'obtention d'un résultat
négatif, il n'est pas nécessaire d'activer les autres modules et en particuliers ceux
de conversion fréquentielle 312 et de recherche de pics 314 pouvant impliquer des
calculs importants.
[0060] En référence à la figure 4, un exemple de procédé 400 de détection d'un coup de sifflet
va à présent être décrit.
[0061] Au cours d'une étape 402, le dispositif de détection 102 est installé sur l'arbitre.
En particulier, le premier microphone 112 est installé sur l'arbitre 106, par exemple
comme décrit précédemment, de sorte que le premier microphone 112 se trouve à moins
de 5 cm du sifflet 104 lorsque le sifflet est utilisé, de préférence entre 2 et 3
cm, et de sorte que le deuxième microphone 113 se trouve au moins 20 cm, de préférence
40 cm, plus loin du sifflet 104 que le premier microphone 112 lorsque le sifflet 104
est utilisé.
[0062] Au cours d'une étape 404, les microphones 112, 113 fournissent leurs signaux S1,
S2 respectifs.
[0063] Au cours d'une étape 406, les signaux analogiques S1, S2 sont filtrés et numérisés
pour fournir les signaux numériques S'1, S'2.
[0064] Au cours d'une étape 408, le module d'acquisition 302 fournit les deux trames T1,
T2 en cours.
[0065] Au cours d'une étape 410, le module de détermination d'amplitude 304 fournit les
amplitudes A1, A2 des trames T1, T2.
[0066] Au cours d'une étape 412, le premier module d'analyse d'amplitude 306 compare l'amplitude
A1 issue du microphone proche 112 avec le seuil V1. Si l'amplitude A1 n'est pas supérieure
au seuil V1, le résultat RA1 est négatif et le module de synthèse 322 détecte une
absence de coup de sifflet. Le procédé 400 retourne alors à l'étape 404. Dans le cas
contraire, le procédé 400 continue.
[0067] Au cours d'une étape 414, le deuxième module d'analyse d'amplitude 308 compare entre
elles les amplitudes A1, A2. Si l'amplitude A1 (microphone proche 112) n'est pas supérieure
à l'amplitude A2 (microphone éloigné 113), le résultat RA2 est négatif et le module
de synthèse 322 détecte une absence de coup de sifflet. Le procédé 400 retourne alors
à l'étape 404. Dans le cas contraire, le procédé 400 continue.
[0068] Au cours d'une étape 416, le troisième module d'analyse d'amplitude 310 compare la
différence absolue DA entre les amplitudes A1, A2 avec le seuil V2. Si la différence
absolue DA n'est pas supérieure au seuil V2, le résultat RA3 est négatif et le module
de synthèse 322 détecte une absence de coup de sifflet. Le procédé 400 retourne à
l'étape 404. Dans le cas contraire, le procédé 400 continue.
[0069] Au cours d'une étape 418, le module de conversion fréquentielle 312 fournit le spectre
fréquentiel F2 de la trame T2 issue du microphone éloigné 113.
[0070] Au cours d'une étape 420, le module 314 de recherche de pics fréquentiels fournit
les pics fréquentiels P2 du spectre fréquentiel F2.
[0071] Au cours d'une étape 422, le premier module d'analyse fréquentielle 316 détermine
l'amplitude la plus élevée parmi les amplitudes des pics trouvés dans un intervalle
de fréquences prédéfini, et la compare au seuil V3. Si le seuil V3 est dépassé (résultat
RF1 positif), un coup de sifflet est détecté par le module de synthèse 322 et le procédé
400 passe à l'étape 428. Dans le cas contraire, le procédé 400 continue.
[0072] Au cours d'une étape 424, le deuxième module d'analyse fréquentielle 318 compare
l'amplitude de chaque pic trouvé dans un intervalle de fréquences avec le seuil V4.
Si l'amplitude de chaque pic trouvé est supérieure au seuil V4 (résultat RF2 positif),
un coup de sifflet est détecté par le module de synthèse 322 et le procédé 400 passe
à l'étape 428. Dans le cas contraire, le procédé 400 continue.
[0073] Au cours d'une étape 426, le troisième module d'analyse fréquentielle 320 vérifie
les trois conditions décrites précédemment et, si elles sont toutes vérifiées, fournit
un résultat RF3 positif. Dans ce cas, un coup de sifflet est détecté par le module
de synthèse 322 et le procédé 400 passe à l'étape 428. Dans le cas contraire, aucun
coup de sifflet n'est détecté par le module de synthèse 322 le procédé 400 retourne
à l'étape 404.
[0074] Au cours d'une étape 428, le module d'émission 214 émet le message de détection D
et le récepteur 118 le reçoit et le transmet au chronomètre 120.
[0075] Au cours d'une étape 430, le chronomètre 120 s'arrête ou bien se relance suivant
son état préalable.
[0076] Le procédé retourne alors à l'étape 404 pour obtenir de nouvelles trames T1, T2.
De préférence, l'analyse est suffisamment rapide pour que les nouvelles trames T1,
T2 suivent directement les précédentes trames T1, T2, c'est-à-dire que les nouvelles
trames T1, T2 commencent aux échantillons suivants directement les précédentes trames
T1, T2.
[0077] On notera par ailleurs que l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation
décrits précédemment. Il apparaîtra en effet à l'homme de l'art que diverses modifications
peuvent être apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de
l'enseignement qui vient de lui être divulgué.
[0078] Par exemple, la dragonne 108 pourrait être attachée au poignet de l'arbitre. Dans
ce cas, le microphone 112 pourrait se trouver à certains moments à proximité du microphone
113, voire en dessous, lorsque l'arbitre n'utilise pas son sifflet et tient les bras
le long du corps. Cependant, si un son provenant du sol (comme un crissement de chaussure)
est capté par les microphones 112, 113 dans cette situation, même si le module 308
fournit un résultat RA2 positif du fait que le microphone 112 est temporairement plus
bas que le microphone 113, le résultat RA3 du module 310 devrait être négatif, du
fait de la proximité des deux microphones 112, 113, conduisant à l'absence de détection
de coup de sifflet. Ainsi, la solution décrite ci-dessus est robuste.
[0079] En outre, l'unité d'analyse 212 pourrait ne pas comporter de module d'analyse conçu
pour comparer une caractéristique des deux signaux, mais plutôt des modules chacun
dédié à l'analyse soit du signal S1, soit du signal S2, les résultats étant ensuite
traités par le module de synthèse 320 pour détecter un coup de sifflet ou son absence.
Par exemple, en reprenant la figure 3, les modules 308 et 310 pourraient être omis.
Ainsi, l'analyse porterait bien sur le premier signal S1 (module 306) et sur le deuxième
signal S2 (modules 316, 316, 320) mais sans comparaison entre les signaux S1, S2.
[0080] En outre, bien que le système de détection décrit ci-dessus est portatif afin d'en
équiper l'arbitre se déplaçant sur le terrain de jeu de la rencontre sportive, il
pourrait aussi être utilisé de manière fixe, par exemple pour détecter le coup de
sifflet d'un arbitre présent à la table de marque, sur le côté de la rencontre sportive.
Dans ce cas, le système de détection pourrait être placé au moins en partie sur la
table de marque, avec les deux microphones espacés de préférence l'un de l'autre comme
décrit ci-dessus.
[0081] Dans la présentation détaillée de l'invention qui est faite précédemment, les termes
utilisés ne doivent pas être interprétés comme limitant l'invention aux modes de réalisation
exposés dans la présente description, mais doivent être interprétés pour y inclure
tous les équivalents dont la prévision est à la portée de l'homme de l'art en appliquant
ses connaissances générales à la mise en œuvre de l'enseignement qui vient de lui
être divulgué.
1. Procédé (400) de détection d'un coup de sifflet d'un arbitre (106) d'une rencontre
sportive, comportant :
- l'installation (402) de premier et deuxième microphones (112, 113) sur l'arbitre
(106) de sorte que, lorsque l'arbitre (106) utilise un sifflet (104), le deuxième
microphone (113) se trouve plus loin du sifflet (104) que le premier microphone (112)
; et
- l'analyse de premier et deuxième signaux (S1, S2) respectivement fournis par des
premier et deuxième microphones (112, 113), pour déterminer si un son perçu est ambiant
ou bien peut provenir du sifflet (104).
2. Procédé (400) selon la revendication 1, dans lequel l'analyse comporte :
- une détermination (410) de première et deuxième amplitudes (A1, A2) des premier
et deuxième signaux (S1, S2), respectivement ; et
- une comparaison (414, 416) des première et deuxième amplitudes (A1, A2).
3. Procédé (400) selon la revendication 2, dans lequel les première et deuxième amplitudes
(A1, A2) sont comparées (416) pour déterminer si une différence entre les première
et deuxième amplitudes (A1, A2) est supérieure à un seuil prédéfini.
4. Procédé (400) selon la revendication 2 ou 3, dans lequel les premier et deuxième microphones
(112, 113) sont installés sur l'arbitre (106) de sorte que, lorsque l'arbitre (106)
utilise le sifflet (104), le deuxième microphone (113) se trouve en-dessous du premier
microphone (112) et dans lequel les première et deuxième amplitudes (A1, A2) sont
comparées (414) pour déterminer si la première amplitude (A1) est supérieure à la
deuxième amplitude (A2).
5. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 2 à 4, comportant en outre
une comparaison (412) de la première amplitude (A1) à un seuil prédéfini.
6. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel le premier
microphone (112) est installé de manière à se trouver à moins de 5 cm du sifflet (104)
lorsque le sifflet est utilisé, de préférence entre 2 et 3 cm.
7. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel le premier
microphone (112) est attaché au sifflet (104) de l'arbitre (106) de manière à rester
à moins de 5 cm du sifflet (104).
8. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel le deuxième
microphone (113) est attaché au corps de l'arbitre (106), par exemple à une ceinture
de ce dernier ou bien dans un boîtier (110) de traitement de signal.
9. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, dans lequel l'analyse
des premier et deuxième signaux (S1, S2) est réalisée par un dispositif d'analyse
(204) porté par l'arbitre (106).
10. Procédé (400) selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, comportant en outre
une analyse fréquentielle (420, 422, 424, 426) du deuxième signal (S2).