[0001] La présente demande de brevet se rapporte au domaine du traitement des déchets organiques
par pyrolyse.
[0002] Par déchets organiques, on entend des déchets comprenant de la matière organique
avec une humidité typiquement située entre 15 et 25% en masse.
[0003] Ces déchets organiques, qui peuvent se présenter sous la forme de corps solides,
semi pâteux, pâteux ou liquides, peuvent être d'origines diverses :
- fraction organique des déchets ménagers sous forme de combustibles solides de récupération
(CSR),
- boues de station d'épuration,
- déchets agricoles peu humides, refus de compostage,
- matière organique peu humide provenant de l'industrie agroalimentaire (lisier, fientes,
graisse, déchets d'abattoirs, farines animales...),
- matière organique peu humide non valorisable provenant des industries : pneumatiques,
déchets hospitaliers, terre souillée par des matières organiques,
- tous déchets organiques dont l'enfouissement est interdit par la législation en raison
du fait qu'ils contiennent des molécules organiques ne pouvant être incinérées car
susceptibles d'engendrer une pollution atmosphérique.
[0004] Diverses filières de traitement de ces déchets organiques existent :
- l'incinération, adaptée aux gros volumes de déchets organiques, présente un certain
nombre d'inconvénients bien connus : transport sur de longues distances, traitement
complexe des fumées, mauvais rendement énergétique, pollution atmosphérique ;
- la méthanisation, consistant en la décomposition anaérobie des déchets organiques,
est adaptée essentiellement aux déchets organiques présentant un taux d'humidité important,
et
- la pyrolyse, qui consiste en une décomposition chimique des déchets organiques dans
un milieu pratiquement dépourvu d'oxygène, permet la transformation des déchets organiques
en gaz, huile, charbon, cendres et matières minérales.
[0005] Le ou les gaz issus de la réaction de pyrolyse peuvent être utilisés notamment pour
faire fonctionner des moteurs thermiques, ou bien des piles à hydrogène, selon la
composition de ces gaz.
[0006] Les huiles issues de la réaction de pyrolyse peuvent être stockées et utilisées par
la suite pour produire de l'énergie, pour une valorisation chimique des composants
de cette huile, pour produire un carburant type gazole ou essence, pour alimenter
un moteur thermique.
[0007] Le charbon issu de la réaction de pyrolyse présente un pouvoir calorifique élevé,
et peut-être utilisé avantageusement pour chauffer des chaudières ou autres appareils
industriels.
[0008] Les cendres et matières minérales issues de la réaction de pyrolyse constituent des
déchets ultimes pouvant être utilisés comme matériau de remplissage par exemple pour
des remblais routiers, et/ou être enfouis en centre spécialisé en classes 1 ou 2 telles
que définies par la législation en vigueur.
[0009] On connaît de la demande de brevet français
FR2945817 un procédé de pyrolyse des déchets organiques, mettant en œuvre des éléments toriques
en métal préchauffés à température élevée puis acheminés à l'intérieur d'un réacteur
dans lequel ils sont mélangés de manière intime avec les déchets organiques à pyrolyser.
[0010] Ce mélange intime permet d'élever très rapidement et de manière homogène la température
des déchets organiques à traiter, dans des plages températures situées typiquement
entre 400°C et 950°C.
[0011] Lors de la réalisation d'installations pilotes conformes à l'enseignement de
FR2945817, un certain nombre d'inconvénients ont pu être relevés.
[0012] Les éléments toriques présentent un poids élevé, typiquement de l'ordre de 8 kg/l,
rendant leur convoyage dans l'installation tout à la fois complexe et énergivore.
[0013] Il faut en effet mettre en œuvre des vis d'Archimède pour réaliser ce convoyage,
lesquelles peuvent assez facilement se coincer lorsque certains éléments métalliques
sont présents dans les déchets organiques : clous, agrafes...
[0014] On a pu observer ainsi des pannes assez fréquentes, rendant les installations selon
FR2945817 peu compatibles avec les contraintes d'une utilisation industrielle.
[0015] De plus, ces installations s'avèrent peu adaptées aux situations dans lesquelles
on cherche à récupérer une quantité significative d'hydrogène comme produit de la
pyrolyse, alors qu'il existe sur le marché une demande croissante d'hydrogène biosourcé
(par opposition à l'hydrogène provenant de l'électrolyse de l'eau).
[0016] Ainsi, la présente invention a notamment pour but de remédier à ces inconvénients.
[0017] On atteint ce but, ainsi que d'autres avantages, grâce à un procédé, à des installations
et à des éléments toriques conformes aux revendications ci-annexées.
[0018] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de
la description qui suit, en référence aux figures annexées :
[Fig. 1] : représente de manière schématique un premier mode de réalisation d'une
installation permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention ;
[Fig. 2] : représente deux vues, respectivement de dessus et en perspective, d'un
mode de réalisation préféré d'un élément torique permettant de mettre en œuvre le
procédé selon l'invention ;
[Fig. 3] : représente de manière schématique un deuxième mode de réalisation d'une
installation permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention ;
[Fig. 4] : représente de manière schématique un troisième mode de réalisation d'une
installation permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention ;
[Fig. 5] : représente de manière schématique un quatrième mode de réalisation d'une
installation permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention.
[0019] Pour plus de clarté, les éléments identiques ou similaires sont repérés par des signes
de référence identiques ou similaires sur l'ensemble des figures.
[0020] On se reporte à présent à la figure 1, sur laquelle on a représenté un premier mode
de réalisation d'une installation permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention,
et permettant typiquement de traiter de 1000 à 20 000 tonnes de déchets organiques
par an.
[0021] Ce procédé met en œuvre des éléments toriques que l'on porte à température élevée,
afin de permettre le chauffage des déchets organiques en vue de leur pyrolyse.
[0022] Contrairement à l'enseignement de
FR2945817, ces éléments toriques sont réalisés essentiellement, ou intégralement, en céramique,
éventuellement revêtue d'un métal ou d'un alliage métallique.
[0023] A titre d'exemple, une céramique du type alumine ou alliage d'alumine peut convenir.
[0024] La masse volumique d'une telle céramique est sensiblement égale à la moitié de celle
d'un acier réfractaire, et son pouvoir calorifique (chaleur spécifique) est sensiblement
1,8 fois supérieur à celui d'un acier réfractaire.
[0025] Ainsi, la masse nécessaire pour procurer l'énergie nécessaire aux réactions de pyrolyse
des déchets organiques, sera sensiblement deux fois inférieure avec des éléments toriques
en céramique, par rapport à des éléments toriques en acier réfractaire.
[0026] De manière avantageuse, on peut envisager que ces éléments toriques en céramique
soient recouverts d'un revêtement catalytique, tel qu'un alliage à forte teneur en
nickel.
[0027] En pratique, on a pu observer que des éléments toriques d'un diamètre de l'ordre
de 10 mm permettaient d'optimiser le transfert thermique vers les déchets organiques
à traiter, et donc la réaction de pyrolyse, mais en fonction des réactions de pyrolyse
souhaitées et des entrants les tores peuvent être beaucoup plus gros, jusqu'à 50 mm
environ.
[0028] Les éléments toriques T peuvent présenter une section axiale elliptique, circulaire,
rectangulaire, carrée, ou tout autre section aisément réalisable à l'échelle d'une
production industrielle.
[0029] De manière préférée, et pour réduire les coûts de fabrication, on choisira des éléments
toriques T à section axiale rectangulaire, de sorte que ces éléments toriques T peuvent
présenter une forme d'anneau sensiblement cylindrique, c'est-à-dire de cylindre évidé
en son centre, comme cela est illustré sur les deux vues de la figure 2.
[0030] Comme on peut le voir sur la figure 1, les éléments toriques sont convoyés verticalement
du bas vers le haut grâce à un élévateur vibrant 1.
[0031] Le temps de trajet des éléments toriques à l'intérieur de l'élévateur vibrant 1 est
typiquement situé entre 3 et 5 minutes, et la capacité de traitement d'un tel élévateur
vibrant est typiquement de l'ordre de 8 tonnes par heure.
[0032] Cet élévateur vibrant débouche dans sa partie supérieure à l'intérieur d'une conduite
de transfert 3 permettant d'amener les éléments toriques à l'intérieur d'un four de
chauffe 5, se présentant essentiellement sous la forme d'un silo et comprenant dans
sa partie inférieure un brûleur 7 permettant d'élever la température des éléments
toriques à une température typiquement située entre 400 et 950°C.
[0033] Les éléments toriques sont chauffés à contre-courant à l'intérieur du four de chauffe
5, c'est-à-dire que les gaz de chauffe produit par le brûleur 7 circulent de bas en
haut à l'intérieur du four de chauffe 5, alors que les éléments toriques circulent
de haut en bas : cette configuration permet de chauffer les éléments toriques à une
température parfaitement maîtrisée, et ainsi de piloter avec précision la réaction
de pyrolyse souhaitée.
[0034] Lors de leur passage à proximité de la flamme du brûleur 7, les éléments toriques
subissent une oxydation à haute température permettant de régénérer l'effet catalyseur
du revêtement catalytique, le cas échéant.
[0035] L'intérieur du four de chauffe 5 est dépourvu de tout élément mécanique susceptible
de former des aspérités, permettant d'éviter tout blocage des éléments toriques, ainsi
que des pertes de charges en périphérie.
[0036] On évite aussi de la sorte l'encrassement de parties intérieures du four de chauffe,
difficilement accessibles lors des opérations de maintenance.
[0037] Le brûleur 7 peut être alimenté en gaz naturel, ou bien en syngaz, c'est-à-dire en
mélange de gaz susceptibles de dégager de la chaleur par combustion.
[0038] Un échangeur 9 situé dans la partie supérieure du four de chauffe 5 permet de récupérer
la chaleur de la combustion à l'intérieur du four 5, en vue de réchauffer l'air comburant
du brûleur pour améliorer la combustion, et/ou de produire de la vapeur d'eau pour
différentes applications telles que la cogénération d'énergie électrique.
[0039] Un convoyeur vibrant 11 est connecté à la partie inférieure du four de chauffe 5,
permettant d'acheminer au débit souhaité les éléments toriques chauffés à une température
comprise entre 400 et 950°C vers un réacteur de pyrolyse 13 se présentant lui aussi
sensiblement sous la forme d'un silo, et dont la partie intérieure est dépourvue de
tout élément mécanique susceptible de former aspérités.
[0040] Un sas d'étanchéité 15 permet de faire pénétrer à l'intérieur du réacteur de pyrolyse
13 les éléments toriques provenant du convoyeur vibrant 11 pratiquement sans circulation
de gaz entre le four de chauffe 5 et le réacteur 13 : on évite de la sorte l'apport
d'oxygène, et la combustion d'une partie du syngaz produit à l'intérieur du réacteur
de pyrolyse 13.
[0041] Une conduite d'arrivée des déchets organiques 17, débouchant dans la partie supérieure
du réacteur de pyrolyse 13, permet d'amener les déchets à traiter à l'intérieur de
ce réacteur 13, afin qu'ils se mélangent intimement avec les éléments toriques, pour
que la réaction de pyrolyse puisse se produire.
[0042] Selon la nature des déchets organiques et leur viscosité, la circulation à l'intérieur
de la conduite 17 peut s'effectuer purement par circulation fluidique, ou bien nécessiter
une vis sans fin ou analogue.
[0043] Le syngaz résultant de la pyrolyse des déchets organiques à l'intérieur du réacteur
de pyrolyse 13 sont évacués par une conduite de sortie 19 en vue du traitement de
ce mélange gazeux, ou bien de son utilisation, comme par exemple pour faire fonctionner
un moteur thermique et/ou pour alimenter le brûleur du four de chauffe.
[0044] Une conduite d'arrivée d'agents gazéifiants peut également être prévue sensiblement
à mi-hauteur du réacteur : cette conduite permet l'introduction à l'intérieur du réacteur
de vapeur d'eau, selon la nature des déchets organiques et/ou des produits que l'on
souhaite récupérer à l'issue de la réaction de pyrolyse.
[0045] Une fois que les éléments toriques sont arrivés dans la partie inférieure du réacteur
de pyrolyse 13, et qu'ils ont transféré leur chaleur aux déchets organiques de manière
à permettre la réaction de pyrolyse, ils sont évacués par un crible vibrant 21 en
direction de la base de l'élévateur vibrant 1, un second sas d'étanchéité 23 analogue
au premier sas 15 permettant d'empêcher l'air de pénétrer à l'intérieur de l'élévateur
vibrant 1.
[0046] Le charbon, les cendres et les matières minérales qui se séparent des éléments toriques
sous l'effet de la vibration du crible vibrant 21, sont récupérés et à l'intérieur
d'un cendrier 25.
[0047] Une vis d'Archimède 27 toujours en charge afin d'éviter la pénétration d'air à l'intérieur
du cendrier 25, permet d'évacuer le charbon et les cendres refroidis vers un conteneur
mobile en vue d'une valorisation ou d'une mise en décharge.
[0048] Comme on l'aura compris à la lumière de ce qui précède, l'installation est prévue
de manière à éviter autant que possible l'arrivée d'air dans les différentes conduites,
et à l'intérieur du four de chauffe 5 et du réacteur de pyrolyse 13, de manière que
la réaction de pyrolyse puisse s'effectuer de manière optimale.
[0049] Les différents moyens de convoyage des éléments toriques ne comprennent aucun élément
mécanique mobile, et en particulier aucune vis d'Archimède : le déplacement de ces
éléments toriques est effectué exclusivement par gravité et/ou par vibration, ce déplacement
étant favorisé par le poids relativement faible des éléments toriques en céramique.
[0050] On évite de la sorte tous les problèmes de coincement d'élément mécaniques mobiles,
observés dans une installation conforme à
FR2945817.
[0051] De plus, les différents éléments vibrants (élévateur 1, convoyeur 11, crible 21)
permettent de débarrasser les éléments toriques des suies et autres impuretés, favorisant
le maintien de leur capacité à transférer rapidement de la chaleur aux déchets organiques
à traiter, ainsi que l'action du revêtement catalytique dans la réaction de pyrolyse,
le cas échéant.
[0052] On se reporte à présent à la variante de réalisation de la figure 3, adaptée lorsqu'on
souhaite obtenir une quantité plus importante d'hydrogène.
[0053] Cette installation se distingue de la précédente en ceci qu'elle comprend, outre
les éléments précédemment décrits, un réacteur de gazéification/reformage 29 situé
en aval du réacteur de pyrolyse 13, et en amont du crible vibrant 21.
[0054] Le réacteur de gazéification/reformage 29 se présente également sous la forme d'un
silo dépourvu à l'intérieur d'éléments mécaniques susceptibles de former aspérités.
[0055] Une conduite de liaison 31 relie la partie inférieure du réacteur de pyrolyse 29
à la partie inférieure du réacteur de gazéification/reformage 13.
[0056] Cette conduite de liaison 31 permet d'amener le syngaz résultant de la réaction de
pyrolyse à l'intérieur du réacteur de pyrolyse 13, vers l'intérieur du réacteur de
gazéification/reformage 29.
[0057] Cette conduite 31 est revêtue de moyens de chauffage par exemple électriques, permettant
d'éviter le risque de condensation du syngaz circulant à l'intérieur.
[0058] Des sas étanches 33, 35 sont disposés respectivement en sortie inférieure du réacteur
de pyrolyse 13, et en entrée supérieure du réacteur de gazéification/reformage 29.
[0059] Un convoyeur chauffant 37 chauffé par du charbon et/ou su syngaz provenant de la
réaction de pyrolyse à l'intérieur du réacteur de pyrolyse 29, est interposé entre
les sas étanches 33 et 35.
[0060] Ce convoyeur chauffant 37 permet :
- d'élever de plusieurs centaines de degrés la température des éléments toriques T qui
sortent du réacteur de pyrolyse 13, préalablement à leur entrée dans le réacteur de
gazéification/reformage 29, et
- d'élever à très haute température -typiquement dans une plage située entre 900 et
950°C - de la vapeur d'eau qui est introduite sensiblement à mi-hauteur du réacteur
de gazéification/reformage par une conduite d'arrivée de vapeur d'eau 39.
[0061] Une conduite de sortie de gaz 19 est par ailleurs disposée elle aussi sensiblement
à mi-hauteur de ce réacteur 29.
[0062] Dans cette variante de l'installation selon l'invention, les éléments toriques T
sont portés par le brûleur 7 à une température située typiquement entre 500 et 700°C,
de manière à réaliser la pyrolyse des déchets organiques à l'intérieur du réacteur
de pyrolyse 13.
[0063] Le syngaz produit par cette réaction de pyrolyse, comprenant notamment du monoxyde
de carbone, du dioxyde de carbone et du carbone, sont envoyés via la conduite de liaison
31 à l'intérieur du réacteur de gazéification/reformage 29.
[0064] La vapeur d'eau, introduite à très haute température (900 - 950°C) à l'intérieur
du réacteur de gazéification/reformage par la conduite 39, permet de mettre en œuvre
notamment les réactions de reformage suivantes sur le syngaz provenant de la conduite
de liaison 31, débouchant en particulier sur la production d'hydrogène :
CO + CO
2 -> 2CO
C + H
2O -> CO + H
2
CO + H
2O -> CO
2 + H
2
[0065] Le mélange gazeux résultant de ces réactions de reformage est évacué par la conduite
de sortie de gaz 19, en vue d'un traitement et/ou d'une valorisation, et notamment
en vue de la séparation de l'hydrogène des autres gaz, par un processus membranaire
ou analogue.
[0066] Typiquement, une installation conforme à la figure 3 permet d'obtenir 275 Nm
3 d'hydrogène pour un débit de 500 kg/h de biomasse sèche, soit un rendement de l'ordre
de 46 % par rapport au pouvoir calorifique interne de la biomasse.
[0067] On se reporte à présent à la variante de réalisation de la figure 4, adaptée lorsqu'on
souhaite favoriser la production de syngaz incondensable et réaliser une conversion
maximale du charbon (coke).
[0068] Cette installation se distingue de celle de la figure 1 en ceci qu'elle comprend,
outre les éléments précédemment décrits, un réacteur de gazéification/reformage 29
situé en aval du four de chauffe 5 des éléments toriques T et en amont d'un réacteur
de pyrolyse 13.
[0069] Un convoyeur vibrant 40 permet de conduire les éléments toriques T issus du four
de chauffe 5 vers un sas d'étanchéité 15, puis à l'intérieur du réacteur de gazéification/reformage
29.
[0070] Une conduite d'arrivée d'air 41 permet d'amener de l'air en volume dosé à l'intérieur
du réacteur de gazéification/reformage 29.
[0071] Une conduite de sortie de syngaz 19 permet de récupérer le syngaz - essentiellement
du monoxyde de carbone et de l'oxygène - issu de la réaction de gazéification/reformage
à l'intérieur du réacteur 29, en vue de son traitement ou de sa valorisation.
[0072] Cette réaction a lieu à une température située entre 900 et 950°C, et les éléments
toriques T sortent par la partie inférieure du réacteur de gazéification/reformage
29 à une température de l'ordre de 600°C.
[0073] Ils pénètrent alors à l'intérieur du réacteur de pyrolyse 13 via un convoyeur vibrant
et un sas étanche 43, pour réaliser la pyrolyse à environ 500°C de matière minérale
introduite par une conduite d'arrivée de matière minérale.
[0074] Le syngaz engendré par cette réaction de pyrolyse est renvoyé par une conduite de
liaison 45 du réacteur de pyrolyse 13 vers le réacteur de gazéification/reformage
29.
[0075] Le charbon, les cendres et matière minérales sont séparés des éléments toriques à
la sortie du réacteur de pyrolyse 13 par un crible vibrant 21.
[0076] Les éléments toriques rejoignent ensuite l'élévateur vibrant 1, et le charbon, les
cendres et matière minérale récupérés à l'intérieur d'un cendrier 25 sont reconduits
à l'intérieur du réacteur de gazéification/reformage par une vis d'Archimède 47.
[0077] On se reporte à présent à la variante de réalisation de la figure 5, adaptée lorsqu'on
souhaite réaliser la pyrolyse des matières plastiques, l'objectif étant de produire
de l'huile pouvant être valorisée comme carburant ou pour d'autres applications.
[0078] Dans ce cas particulier, la pyrolyse doit être réalisée à basse température, typiquement
inférieure à 500°C, de manière très précise et constante.
[0079] Pour arriver à ce résultat, les éléments toriques T doivent perdre environ 100°C
entre leur entrée et leur sortie du réacteur de pyrolyse, c'est-à-dire passer d'une
température d'environ 500°C à une température d'environ 400°C.
[0080] Afin de conserver une capacité de traitement importante, correspondant aux 8 tonnes
par heure d'éléments toriques T que l'élévateur vibrant 1 est capable d'acheminer,
on place trois réacteurs de pyrolyse 13a, 13b, 13c en série les uns derrière les autres,
un convoyeur chauffant 37a, 37b, 37c permettant d'acheminer les éléments toriques
T à l'intérieur de chaque réacteur de pyrolyse tout en remontant leur température
d'environ 100°C, de sorte qu'ils arrivent chauffés à environ 500°C à l'intérieur de
chaque réacteur.
[0081] Dans ce mode de réalisation de l'invention, il n'est pas nécessaire de prévoir des
sas d'étanchéité, car comme il n'y a pas de combustion, il n'y a pas de risque de
combustion de syngaz.
[0082] Le syngaz condensable en huile est récupéré de chaque réacteur de pyrolyse 13a, 13b,
13c par des conduites de sorties respectives 49a, 49b, 49c qui l'acheminent vers un
condenseur 51 pour être transformé en huile.
[0083] Les charbons sont récupérés comme dans les modes de réalisation précédents au moyen
d'un crible vibrant 21 et d'un cendrier 25.
[0084] Les différents éléments constitutifs des installations qui ont été décrites ci-dessus
(élévateurs vibrants, cribles vibrants, convoyeurs vibrants, sas d'étanchéité...),
sont commercialisés par exemple par la société SINEX située à SAINT YRIEIX SUR CHARENTE
(16710).
[0085] Naturellement, l'invention est décrite dans ce qui précède à titre d'exemple. Il
est entendu que l'homme du métier est à même de réaliser différentes variantes de
réalisation de l'invention sans pour autant sortir du cadre de l'invention.
1. Procédé de pyrolyse des déchets organiques, dans lequel on utilise des éléments toriques
(T) en céramique pour chauffer les déchets.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel on convoie lesdits éléments toriques
(T) uniquement par vibration.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, dans lequel on chauffe lesdits éléments
toriques (T) à une température située entre 400°C à 950°C puis on les mélange avec
des déchets organiques dans un réacteur de pyrolyse (13), et on récupère le syngaz
sortant de ce réacteur.
4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel on envoie le syngaz et les éléments
toriques (T) issus du réacteur de pyrolyse (13), ainsi que de la vapeur d'eau à très
haute température, à l'intérieur d'un réacteur de gazéification/reformage (29), et
on récupère le mélange gazeux en résultant.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2 dans lequel on chauffe lesdits éléments
toriques (T) à une température située entre 900°C et 950°C puis on les mélange avec
de l'air dans un réacteur de gazéification/reformage (29), on récupère le syngaz sortant
de ce réacteur (29), on envoie les éléments toriques (T) issus de ce réacteur (29)
dans un réacteur de pyrolyse (13) où on les mélange à une température de l'ordre de
500°C avec de la matière minérale, et on renvoie le mélange gazeux en résultant vers
ledit réacteur de gazéification/reformage (29).
6. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, dans lequel on chauffe lesdits éléments
toriques (T) à une température d'environ 500°C, et on les mélange avec des matières
plastiques dans une pluralité de réacteurs de pyrolyse (13a, 13b, 13c) disposés en
série, en élevant la température des éléments toriques (T) d'environ 100°C à la sortie
de chaque réacteur de pyrolyse (13a, 13b, 13c), et on récupère le syngaz condensable
issu de chaque réacteur de pyrolyse (13a, 13b, 13c) pour le diriger vers un condenseur
(51) en vue de sa transformation en huile.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel on sépare
les charbons, cendres et matière minérales des éléments toriques (T) à l'issue des
réactions de pyrolyse et/ou de gazéification/reformage.
8. Installation pour la mise en œuvre d'un procédé selon la revendication 3, comprenant
dans cet ordre un élévateur vibrant (1), un four de chauffe (5), un convoyeur vibrant
(11), un premier sas d'étanchéité (15), un réacteur de pyrolyse (13), un crible vibrant
(21), un cendrier (25) de récupération des charbons, cendres et matières minérales,
et un second sas d'étanchéité (23).
9. Installation pour la mise en œuvre d'un procédé selon la revendication 4, comprenant
dans cet ordre un élévateur vibrant (1), un four de chauffe (5), un premier sas d'étanchéité
(15), un réacteur de pyrolyse (13), un deuxième sas d'étanchéité (33), un convoyeur
chauffant (37), un troisième sas d'étanchéité (35), un réacteur de gazéification/reformage
(29), un crible vibrant (21), un cendrier (25) de récupération des charbons, cendres
et matières minérales, et un quatrième sas d'étanchéité (23).
10. Installation pour la mise en œuvre d'un procédé selon la revendication 5, comprenant
dans cet ordre un élévateur vibrant (1), un four de chauffe (5), un convoyeur vibrant
(40), un premier sas d'étanchéité (15), un réacteur de gazéification/reformage (29),
un deuxième sas d'étanchéité (43), un réacteur de pyrolyse (13), un crible vibrant
(21), un cendrier (25) de récupération des charbons, cendres et matières minérales,
et un troisième sas d'étanchéité (23).
11. Installation pour la mise en œuvre d'un procédé selon la revendication 6, comprenant
dans cet ordre un élévateur vibrant (1), un premier convoyeur chauffant (37a), un
premier réacteur de pyrolyse (13a), un deuxième convoyeur chauffant (37b), un deuxième
réacteur de pyrolyse (13b), un troisième convoyeur chauffant (37c), un troisième réacteur
de pyrolyse (13c), un crible vibrant (21), et un cendrier (25) de récupération des
charbons, cendres et matières minérales.
12. Élément torique (T) pour la mise en œuvre d'un procédé conforme à l'une quelconque
des revendications 1 à 7, formé essentiellement, ou intégralement, en céramique.
13. Élément torique (T) selon la revendication 12, dans lequel la céramique est de l'alumine
ou un alliage d'alumine.
14. Élément torique (T) selon l'une des revendications 12 ou 13, dans lequel la céramique
est recouverte d'un revêtement métallique et/ou catalytique tel qu'un alliage à forte
teneur en nickel, ou autre revêtement catalytique nécessité par la réaction de pyrolyse
en fonction de l'entrant.
15. Élément torique (T) si selon l'une quelconque des revendications 12 à 14, présentant
une forme d'anneau sensiblement cylindrique.