[0001] La présente invention se situe dans le domaine du contrôle thermique d'ensembles
d'équipements dissipatifs. L'invention se rapporte à un dispositif et procédé de contrôle
passif du débit d'un fluide dans une boucle fluide diphasique à pompage mécanique.
Cette boucle fluide à pompage mécanique assure la circulation du fluide soit par le
biais d'un dispositif de circulation du fluide qui peut être une pompe ou un compresseur.
L'invention est décrite dans le domaine d'engin spatial de type satellite mais elle
s'applique à n'importe quel système de boucle fluide diphasique à pompage mécanique.
Par souci de synthèse, uniquement l'application de boucle fluide utilisant une pompe
pour la mise en circulation du fluide est décrite, mais elle s'applique similairement
au cas avec un compresseur.
[0002] Traditionnellement, une boucle fluide diphasique à pompage mécanique comprend un
circuit fermé dans lequel circule un fluide caloporteur, un évaporateur, à travers
lequel le fluide circule sous forme liquide en entrée de l'évaporateur, l'évaporateur
étant configuré pour transformer le fluide sous forme liquide en fluide sous forme
partiellement gazeuse (totalement gazeuse dans le cas d'une mise en circulation par
un compresseur), un condenseur, à travers lequel le fluide sous forme partiellement
gazeuse circule en entrée du condenseur, le condenseur étant configuré pour transformer
la phase gazeuse du fluide en fluide sous forme liquide, une pompe, disposée entre
la sortie du condenseur et l'entrée de l'évaporateur, destinée à mettre en mouvement
le fluide dans le circuit fermé depuis l'évaporateur vers le condenseur sous forme
partiellement gazeuse et depuis le condenseur vers l'évaporateur sous forme liquide,
un réservoir de fluide relié au circuit fermé, destiné à compenser les variations
de volume de fluide dans le circuit fermé.
[0003] La boucle fluide diphasique intéresse thermo-hydrauliquement au niveau des condenseurs
plusieurs radiateurs du satellite (c'est-à-dire les faces externes du satellite dont
les environnements radiatifs ne sont pas symétriques. Pour un satellite de télécommunication
géostationnaire, il s'agit des faces traditionnellement appelées Est/Ouest ou Nord/Sud/Est/Ouest)
pour la réjection de puissances dissipées aux niveaux des équipements du satellite.
Dans l'exemple précis d'un satellite de télécommunication géostationnaire, les faces
Est et Ouest du satellite sont soumises à de très importantes variations journalières
de flux thermiques externes du fait de l'exposition au soleil. Pour maximiser la réjection
de puissance, il faut donc ajuster l'écoulement en fonction de l'environnement externe
de chaque mur.
[0004] Les surfaces Est/Ouest du satellite étaient historiquement non utilisées pour la
réjection de chaleur à cause du problème de variations journalières d'exposition au
soleil. Cependant, certaines boucles fluide à pompage capillaire (plus connu sous
l'abréviation LHP, pour Loop Heat Pipe) ont pu utiliser les murs Est/Ouest moyennant
:
- Soit plusieurs caloducs/LHP installés en récupération de la dissipation des équipements
et alternativement un groupe de LHP fonctionne (celles à l'ombre) puis l'autre groupe
de LHP. Cela implique un grand nombre de HP/LHP et une complexité élevée d'intégration
de l'ensemble ;
- Soit les LHP incluaient une ou plusieurs vannes trois voies permettant de diriger
l'écoulement vers le mur à l'ombre. La vanne implique une régulation active et des
mouvements mécaniques ;
- Soit un composant de type poreux, à la réunion du mur Est et Ouest, bloquant la vapeur
(venant du mur chaud) et laissant passer l'écoulement monophasique (venant du mur
froid). Le défaut de cette solution est qu'il n'y a pas une régulation à proprement
parlé mais un simple blocage de la vapeur. Dans une configuration où le mur est partiellement
ensoleillé et contribue à condenser toute la vapeur, le débit est similaire dans chaque
branche alors que la réjection pourrait être améliorée en augmentant le débit du mur
complètement à l'ombre.
[0005] Les solutions actuelles ne permettent pas d'ajuster de façon dynamique et passive
le débit de fluide transportant la dissipation thermique des équipements en fonction
de l'environnement de chaque mur du satellite.
[0006] Afin de rejeter la puissance récupérée au niveau des équipements dissipatifs, la
boucle fluide doit s'interfacer avec les murs/radiateurs de l'engin spatial. Pour
maximiser la surface radiative efficace de l'engin spatial, les murs Est/Ouest de
l'engin sont utilisés et intéressés thermo-hydrauliquement par la boucle fluide diphasique.
Afin de maximiser la réjection de ces murs, un système permettant d'ajuster le débit
à l'environnement externe des murs doit être mis en place. Si aucun système de régulation
est mis en place, le débit intéressant chaque mur est similaire et désoptimise significativement
le sous-système.
[0007] L'invention vise à pallier tout ou partie des problèmes cités plus haut en proposant
un contrôle passif du débit d'une boucle fluide diphasique à pompage mécanique, notamment
pour une application spatiale permettant de coupler plusieurs radiateurs autour de
la structure porteuse (caisse de satellite) et d'optimiser passivement le besoin en
débit (et donc la réjection) au moindre écart d'environnement entre les murs. En outre,
l'invention permet d'optimiser le coefficient d'échange diphasique et monophasique
en maximisant la vitesse d'écoulement pour un débit donné.
[0008] L'invention permet un couplage passif des différents murs du satellite via la boucle
diphasique : le design du condenseur génère une résistance hydraulique variable selon
la capacité du mur en question à rejeter la chaleur. De plus, les coefficients d'échange
diphasique et monophasique sont maximisés avec le design proposé.
[0009] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de contrôle passif de distribution
du débit d'un fluide dans une boucle fluide diphasique à pompage mécanique, la boucle
fluide diphasique à pompage mécanique comprenant :
- un circuit fermé dans lequel circule un fluide caloporteur;
- un évaporateur comprenant une entrée et une sortie, à travers lequel le fluide circule
depuis l'entrée de l'évaporateur sous forme liquide vers la sortie de l'évaporateur,
l'évaporateur étant configuré pour transformer le fluide sous forme liquide en fluide
sous forme partiellement gazeuse ;
- au moins deux condenseurs montés en parallèle, chacun comprenant une entrée et une
sortie reliée à l'entrée par un canal de passage, à travers lequel le fluide sous
forme partiellement gazeuse circule depuis l'entrée du condenseur vers la sortie du
condenseur, le condenseur étant configuré pour transformer le fluide sous forme partiellement
gazeuse en fluide sous forme liquide ;
- un dispositif de circulation du fluide, disposé entre la sortie du condenseur et l'entrée
de l'évaporateur, destiné à mettre en mouvement le fluide dans le circuit fermé depuis
l'évaporateur vers le condenseur sous forme partiellement gazeuse (20-g) et depuis
le condenseur vers l'évaporateur sous forme liquide ;
- un réservoir de fluide relié au circuit fermé, destiné à compenser les variations
de volume de fluide dans le circuit fermé ;
le dispositif de contrôle étant caractérisé en ce que le canal de passage du condenseur
s'étend sur une première longueur et en ce qu'il comprend une voie d'écoulement du
fluide sous forme partiellement gazeuse de longueur supérieure à la première longueur.
[0010] Dans un mode de réalisation de l'invention, le canal de passage du condenseur peut
comprendre une section de passage inférieure à la section d'entrée du condenseur.
[0011] Dans un autre mode de réalisation de l'invention, le condenseur comprend un dispositif
d'ajustement de débit comprenant une pièce tridimensionnelle centrale autour de laquelle
s'étend un filetage définissant la voie d'écoulement en forme de spirale hélicoïdale.
[0012] Dans un autre mode de réalisation de l'invention, le condenseur peut comprendre un
milieu poreux à travers lequel le fluide s'écoule.
[0013] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront à la lecture de
la description détaillée d'un mode de réalisation donné à titre d'exemple, description
illustrée par le dessin joint dans lequel :
[0014] [Fig.1] La figure 1 représente schématiquement un dispositif de contrôle passif de
distribution du débit de fluide aux condenseurs dans une boucle fluide diphasique
à pompage mécanique selon l'invention ;
[0015] [Fig.2] La figure 2 représente schématiquement un mode préféré de réalisation d'un
dispositif de contrôle passif de distribution du débit de fluide aux condenseurs dans
une boucle fluide diphasique à pompage mécanique selon l'invention.
[0016] Par souci de clarté, les mêmes éléments porteront les mêmes repères dans les différentes
figures. Pour une meilleure visibilité et dans un souci de compréhension accrue, les
éléments ne sont pas toujours représentés à l'échelle.
[0017] La figure 1 représente schématiquement un dispositif de contrôle 10 de distribution
du débit d'un fluide caloporteur aux condenseurs dans une boucle fluide diphasique
à pompage mécanique selon l'invention. La boucle fluide diphasique à pompage mécanique
comprend un circuit fermé 11 dans lequel circule un fluide caloporteur 20. La boucle
comprend un évaporateur 12 comprenant une entrée 13 et une sortie 14, à travers lequel
le fluide circule depuis l'entrée 13 de l'évaporateur 12 sous forme liquide 20-liq
vers la sortie 14 de l'évaporateur 12, l'évaporateur 12 étant configuré pour transformer
le fluide sous forme liquide 20-liq en fluide sous forme partiellement gazeuse 20-g.
L'évaporateur est configuré pour récupérer, capter une certaine quantité d'énergie
thermique extérieure à la boucle, notamment issue des équipements dissipatifs sur
le satellite. Le fluide caloporteur 20, alors sous forme liquide 20-liq en entrée
de l'évaporateur, reçoit cette énergie thermique et s'évapore partiellement pour se
transformer en fluide sous forme partiellement gazeuse 20-g dans l'évaporateur, et
quitter l'évaporateur en fluide sous forme partiellement gazeuse 20-g. La boucle comprend
sur au moins deux radiateurs du satellite un condenseur 15 comprenant une entrée 16
et une sortie 17 reliée à l'entrée 16 par un canal de passage 35, à travers lequel
le fluide sous forme partiellement gazeuse 20-g circule depuis l'entrée 16 du condenseur
15 vers la sortie 17 du condenseur 15, le condenseur 15 étant configuré pour transformer
le fluide sous forme partiellement gazeuse 20-g en fluide sous forme liquide 20-liq.
Autrement dit, la boucle comprend au moins deux condenseurs 15 en parallèle, chacun
associé à un radiateur du satellite. Le condenseur est configuré pour restituer une
certaine quantité d'énergie thermique vers l'extérieur de la boucle, par exemple vers
l'espace froid autour du satellite. Le fluide caloporteur 20, alors sous forme partiellement
gazeuse 20-g en entrée du condenseur, perd cette énergie thermique et se condense
partiellement. Comme illustré sur la figure 1, il y a au moins deux branches de condensations.
A noter que l'invention s'applique également avec plus que deux branches de condensation.
Selon l'environnement thermique du radiateur sur lequel le condenseur est installé,
la transformation du fluide sous forme liquide dans le condenseur peut être partielle
ou totale. Néanmoins, la réunion des différentes branches de condenseurs assure un
fluide sous forme liquide 20-liq dans le condenseur, et quitte la réunion (38) des
condenseurs en fluide sous forme liquide 20-liq. La boucle comprend une pompe 18,
disposée entre la sortie 17 du condenseur 15 et l'entrée 13 de l'évaporateur 12, destinée
à mettre en mouvement le fluide dans le circuit fermé 11 depuis l'évaporateur 12 vers
le condenseur 15 sous forme partiellement gazeuse 20-g, et depuis la réunion (point
38) des condenseurs 15 vers l'évaporateur 12 sous forme liquide 20-liq. Enfin, la
boucle comprend un réservoir de fluide 19 relié au circuit fermé 11, destiné à compenser
les variations de volume de fluide dans le circuit fermé 11, en lien avec la quantité
de vapeur, due à l'évaporation, présente dans le circuit fermé. Comme évoqué précédemment,
nous parlons ici d'une pompe 18. L'invention s'applique de manière générale à un dispositif
de circulation de fluide 18, qui peut aussi être par exemple un compresseur.
[0018] Selon l'invention, le canal de passage 35 du condenseur 15 s'étend sur une première
longueur 31 et il comprend une voie d'écoulement 32 du fluide sous forme partiellement
gazeuse 20-g de longueur supérieure à la première longueur 31. La voie d'écoulement
est à comprendre comme le chemin que parcourt le fluide à travers le condenseur 15
dans le canal de passage 35. La longueur de la voie d'écoulement est la développée
linéaire, c'est-à-dire la distance parcourue par le fluide dans le canal de passage.
[0019] La voie d'écoulement 32 est représentée de façon très schématique sur la figure 1
dans le but d'illustrer de manière non-limitative le principe de l'invention.
[0020] Le dispositif de l'invention permet une augmentation de la longueur de condensation.
Il en résulte une résistance hydraulique élevée et adaptative obtenue grâce à la forme
particulière du canal de passage du fluide dans le condenseur, comme cela apparaitra
plus clairement ci-dessous.
[0021] La figure 2 représente schématiquement un mode préféré de réalisation d'un dispositif
de contrôle passif de distribution du débit d'un fluide aux condenseurs dans une boucle
fluide diphasique à pompage mécanique selon l'invention. Plus précisément, la figure
2 représente le canal de passage 35 du condenseur. La voie d'écoulement 32 est symbolisée
par les flèches représentant le parcours du fluide à dans le canal de passage 35.
La longueur de ce parcours est supérieure à la longueur 31 du canal de passage. Avantageusement,
le canal de passage 35 du condenseur 15 comprend une section de passage 33 inférieure
à la section 34 d'entrée 16 du condenseur 15.
[0022] Ainsi, la forme particulière du canal de passage du condenseur selon l'invention
génère la résistance hydraulique élevée au prorata de sa capacité à condenser. De
plus, cette section de passage 33 diminuée génère une vitesse d'écoulement élevée
pour un débit donné et permet de maximiser les coefficients d'échange diphasique et
monophasique du fluide.
[0023] L'augmentation de longueur de la voie d'écoulement par rapport à la longueur du canal
de passage peut être obtenue de différentes manières, l'une d'elles étant présentée
ci-après. Une autre variante peut être constituée par un ou plusieurs canaux à proximité
des parois du condenseur, de section inférieure à la section d'entrée du condenseur.
[0024] Dans un mode de réalisation de l'invention, le condenseur 15 comprend un dispositif
d'ajustement de débit comprenant une pièce tridimensionnelle centrale, préférentiellement
mais de manière non-limitative un cylindre plein, (représentée sur la figure 2) autour
de laquelle s'étend un filetage définissant la voie d'écoulement 32 en forme de spirale
hélicoïdale. Le pas 36 de filetage et la section de passage 33 peuvent être déterminés
par un Homme du métier selon, notamment, le fluide utilisé, la capacité de relevage
de pression de la pompe 18, afin de créer la résistance hydraulique. Le dispositif
d'ajustement de débit, par le biais de la pièce hydraulique tridimensionnelle, en
créant une résistance hydraulique, permet alors d'optimiser la gestion du débit dans
le condenseur 15.
[0025] Selon un exemple indicatif, le filetage de la pièce tridimensionnelle centrale en
forme de spirale hélicoïdale est défini selon une section de spirale variant entre
2 et 4 mm
2 et préférentiellement de 3 mm
2 et comprend un pas 36 de filetage compris entre 1mm et 15 mm.
[0026] La résistance hydraulique ainsi créée permet, selon l'efficacité de la condensation
et donc de l'environnement thermique du condenseur 15, de créer une asymétrie de débit
plus ou moins forte entre les condenseurs afin de maximiser le flux massique dans
les condenseurs dont l'environnement thermique est favorable.
[0027] Afin d'illustrer le phénomène, des exemples de résultats obtenus sont données dans
les tableaux ci-dessous représentant le fonctionnement des condenseurs selon différentes
situations, à savoir une situation sans utilisation du dispositif d'ajustement du
débit, une situation (spirale 1) avec utilisation du dispositif d'ajustement du débit
et dont la pièce tridimensionnelle comprend une voie d'écoulement 32 en forme de spirale
de section 2.9mm
2 et un pas 36 de filetage de 2.5mm et une situation (spirale 2) avec utilisation du
dispositif d'ajustement du débit et dont la pièce tridimensionnelle comprend une voie
d'écoulement 32 en forme de spirale de section 2.9mm
2 et un pas 36 de filetage quatre fois plus grand (10mm) permettant de mettre en évidence
la distribution du débit de manière non-limitative entre deux condenseurs :
|
Absence Pièce Tridimensionnelle Environnement symétrique |
Absence Pièce Tridimensionnelle Environnement asymétrique |
Répartition débit |
50%/50% |
41%/59% |
Augmentation résistance hydraulique totale |
NA |
NA |
Augmentation rejection totale |
NA |
NA |
|
Spirale 1 |
|
Environnement thermique symétrique |
Environnement thermique asymétrique |
Répartition débit |
50%/50% |
34%/66% |
Augmentation résistance hydraulique totale |
+670% |
+640% |
Augmentation rejection totale |
+33,1% |
+60% |
|
Spirale 2 |
|
Environnement thermique symétrique |
Environnement thermique asymétrique |
Répartition débit |
50%/50% |
36%/64% |
Augmentation résistance hydraulique totale |
+170% |
+170% |
Augmentation rejection totale |
+33,1% |
+54% |
[0028] Le tableau met en évidence que la présence de la voie d'écoulement 32 en forme de
spirale permet d'une part d'augmenter la rejection, c'est-à-dire la quantité d'énergie
rejetée par les condenseurs 15 ou quantité de Watts rejetée, dans le cas d'un environnement
symétrique (+≈33%) et d'autre part d'accentuer le gain apporté à la rejection via
une redistribution du débit dans une configuration asymétrique (+60%), c'est-à-dire
selon une configuration dans laquelle la présence de conditions de fonctionnement
différentes ou non entre les deux condenseurs comme la température d'interface.
[0029] En outre, l'augmentation de la résistance hydraulique totale est un paramètre négatif
pour la gestion du débit traversant la voie d'écoulement 32. En effet, cette augmentation
de la résistance hydraulique implique une augmentation des pertes de charge et qui
traduit le besoin d'une pompe 18 plus puissante et donc plus couteuse, plus consommatrice
en énergie, ce qui n'est pas souhaitable.
[0030] Dès lors, l'utilisation d'une pièce tridimensionnelle centrale présentant une voie
d'écoulement 32 en spirale selon l'exemple « spirale 1 » induit à une augmentation
de la résistance hydraulique totale très important en comparaison de l'augmentation
de la réjection totale.
[0031] Il apparait à l'Homme du Métier qu'un optimum existe entre l'augmentation de la réjection
totale qui est souhaitée et l'augmentation de la résistance hydraulique qui induit
à des dépenses énergétiques et/ou des complexités techniques (notamment au niveau
de la pompe) supplémentaires.
[0032] Cet optimum est atteint par exemple en modifiant le pas 36 de filetage et/ou la section
de passage 33. A titre d'exemple indicatif, un pas 36 de filetage plus grand permet
avantageusement de réduire la résistance hydraulique traversant la voie d'écoulement
32 comme il est indiqué dans l'exemple « spirale 2 ».
[0033] Le dispositif d'ajustement du débit présente ainsi l'avantage, par l'intermédiaire
de la pièce tridimensionnelle, d'être capable d'effectuer une gestion du débit traversant
la voie d'écoulement 32 en générant une résistance hydraulique variable en fonction
des paramètres structurels de la pièce tridimensionnelle centrale et fonction de la
capacité de rejection du condenseur (et donc de ses conditions de fonctionnement comme
la température d'interface), à savoir le pas 36 de filetage et la section de passage
33 tout en augmentant la surface d'échange thermique permettant également d'améliorer
l'échange thermique propre au condenseur 15.
[0034] La présence de la pièce tridimensionnelle centrale permet d'accentuer le flux massique
vers l'environnement thermique le plus favorable.
[0035] Dans un autre mode de réalisation de l'invention, le condenseur 15 comprend un milieu
poreux à travers lequel le fluide s'écoule. Dans ce milieu poreux, le champ de vitesse
local du fluide est hétérogène. Du fait de la porosité du milieu poreux, la longueur
de la voie d'écoulement 32 est augmentée et la section de passage 33 est inférieure
à la section 34 d'entrée. Le milieu poreux peut être, à titre d'exemples et de manière
non-limitative, obtenu par un procédé de fabrication de métal frité lors duquel des
particules métalliques sont compactées et le niveau de porosité est ajusté en modifiant
la taille des particules métalliques. Ou bien le milieu poreux peut être obtenu par
fabrication additive.
[0036] Le dispositif de l'invention consiste à diminuer significativement la section de
passage tout en augmentant la longueur hydraulique de condensation. Cela peut se traduire
par exemple par un écoulement hélicoïdal du fluide. Ce principe permet d'atteindre
pour un faible encombrement à la fois une résistance hydraulique élevée et un coefficient
d'échange ainsi qu'une surface d'échange élevée.
[0037] L'invention repose, pour une longueur donnée de condenseur, sur une augmentation
importante de la résistance hydraulique au niveau du condenseur en comparaison à la
résistance hydraulique dans le tubing (référence 37 sur la figure 1) distribuant le
débit vers le condenseur de chaque mur. La résistance hydraulique dépend de la quantité
de vapeur du fluide partiellement gazeux qui entre dans le condenseur et sa diminution
ou non tout au long de la voie d'écoulement 32. Il en résulte un ajustement dynamique
et passif du débit de fluide transportant la dissipation thermique des équipements
en fonction de l'environnement de chaque mur du satellite.
[0038] La solution proposée permet l'utilisation d'une seule boucle diphasique avec un couplage
efficace des murs via l'ajustement des débits dirigés vers chacun d'entre eux. Cet
ajustement des débits est réalisé passivement, par le design hydraulique des condenseurs.
En effet, le design des condenseurs est fait de façon à générer une résistance hydraulique
importante lorsqu'il y a présence de vapeur dans l'écoulement et proportionnelle à
la quantité de cette dernière. Ainsi, si la condensation ne se fait pas efficacement
sur un mur (mur exposé à des flux externes tel que le soleil) la résistance hydraulique
importante implique une diminution du débit dans ce mur, dirigeant naturellement le
débit vers un mur où la condensation est plus efficace (mur avec un environnement
radiatif plus favorable).
[0039] La solution permet d'optimiser passivement le besoin en débit (et donc la réjection)
au moindre écart d'environnement entre les murs. Cela se fait passivement sans aucun
contrôle actif (c'est-à-dire sans réglage additionnel ou sans intervention de loi
de contrôle, ni même de mesure de grandeur physique) du débit ou de la température
au niveau du/des murs. De plus, le design des condenseurs générant la résistance hydraulique
élevée au prorata de sa capacité à condenser permet également de maximiser les coefficients
d'échange diphasique et monophasique du fluide
[0040] L'invention consiste à diminuer significativement la section de passage tout en augmentant
la longueur hydraulique de condensation. Cela peut se traduire par exemple par un
écoulement hélicoïdal du fluide. Ce principe permet d'atteindre pour un faible encombrement
une résistance hydraulique élevée, et un coefficient d'échange ainsi qu'une surface
d'échange élevés
[0041] Il apparaîtra plus généralement à l'Homme du métier que diverses modifications peuvent
être apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de l'enseignement
qui vient de lui être divulgué. Dans les revendications qui suivent, les termes utilisés
ne doivent pas être interprétés comme limitant les revendications aux modes de réalisation
exposés dans la présente description, mais doivent être interprétés pour y inclure
tous les équivalents que les revendications visent à couvrir du fait de leur formulation
et dont la prévision est à la portée de l'Homme du métier se basant sur ses connaissances
générales.
1. Dispositif de contrôle passif (10) de distribution du débit d'un fluide dans une boucle
fluide diphasique à pompage mécanique, la boucle fluide diphasique à pompage mécanique
comprenant :
- un circuit fermé (11) dans lequel circule un fluide caloporteur (20);
- un évaporateur (12) comprenant une entrée (13) et une sortie (14), à travers lequel
le fluide caloporteur (20) circule depuis l'entrée (13) de l'évaporateur (12) sous
forme liquide (20-liq) vers la sortie (14) de l'évaporateur (12), l'évaporateur (12)
étant configuré pour transformer le fluide caloporteur (20) sous forme liquide (20-liq)
en fluide caloporteur (20) sous forme partiellement gazeuse (20-g) ;
- au moins deux condenseurs (15) montés en parallèle, chacun comprenant une entrée
(16) et une sortie (17) reliée à l'entrée (16) par un canal de passage (35), à travers
lequel le fluide caloporteur (20) sous forme partiellement gazeuse (20-g) circule
depuis l'entrée (16) du condenseur (15) vers la sortie (17) du condenseur (15), le
condenseur (15) étant configuré pour transformer le fluide caloporteur (20) sous forme
partiellement gazeuse (20-g) en fluide caloporteur (20) sous forme liquide (20-liq);
- un dispositif de circulation du fluide (18), disposé entre la sortie (17) du condenseur
(15) et l'entrée (13) de l'évaporateur (12), destiné à mettre en mouvement le fluide
caloporteur (20) dans le circuit fermé (11) depuis l'évaporateur (12) vers le condenseur
(15) sous forme partiellement gazeuse (20-g) et depuis le condenseur (15) vers l'évaporateur
(12) sous forme liquide (20-liq);
- un réservoir de fluide (19) relié au circuit fermé (11), destiné à compenser les
variations de volume de fluide caloporteur (20) dans le circuit fermé (11) ;
le dispositif de contrôle (10) étant
caractérisé en ce que chaque condenseur (15) des au moins deux condenseurs (15) comprend un dispositif
d'ajustement de débit comprenant une pièce tridimensionnelle centrale autour de laquelle
s'étend un filetage définissant une voie d'écoulement (32) en forme de spirale hélicoïdale,
la voie d'écoulement (32) représentant le parcours du fluide caloporteur (20) à travers
le condenseur (15), le canal de passage (35) de chaque condenseur (15) des au moins
deux condenseur (15) s'étendant sur une première longueur (31) et la voie d'écoulement
(32) du fluide caloporteur (20) sous forme partiellement gazeuse (20-g) ayant une
longueur supérieure à la première longueur (31).
2. Dispositif de contrôle (10) selon la revendication 1, dans lequel le canal de passage
(35) du condenseur (15) comprend une section de passage (33) inférieure à la section
(34) d'entrée (16) du condenseur (15).
3. Dispositif de contrôle (10) selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le condenseur
(15) comprend un milieu poreux à travers lequel le fluide s'écoule.