DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne de manière générale la mesure de la température dans
des conduites de gaz.
[0002] Elle concerne plus particulièrement un procédé de correction d'une valeur de température
mesurée par un capteur de température situé dans une conduite de gaz dans laquelle
se propage un fluide gazeux.
[0003] L'invention trouve une application particulièrement avantageuse dans la maîtrise
de la dépollution et de la sécurité de véhicules automobiles.
[0004] Elle concerne également un moteur à combustion interne équipé d'une unité de calcul
configurée pour corriger une valeur de température mesurée par un capteur de température
du moteur à combustion interne.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0005] Il est important de connaître la température des gaz circulant dans une conduite
de gaz.
[0006] A titre d'exemple, pour maîtriser la dépollution et la sécurité des véhicules automobiles
à moteurs thermiques, il est nécessaire de connaître le plus précisément possible
l'ensemble des températures le long de la ligne d'échappement des moteurs, pour les
raisons suivantes.
[0007] Une ligne d'échappement comprend généralement un ensemble de dispositifs de dépollution
des gaz de combustion du moteur. Dans le cas d'un moteur à allumage par compression
(Diesel), cet ensemble comprend généralement un catalyseur d'oxydation, suivi de l'association,
par exemple dans une même enveloppe métallique, d'un catalyseur de réduction sélective
des oxydes d'azote (dit catalyseur SCR) et d'un filtre à particules, l'association
étant désignée par le sigle SCRf. Le catalyseur SCR fonctionne de manière continue
en réduisant en molécules inoffensives les oxydes d'azote entrants. Pour cela, un
composé réducteur à base d'urée est injecté à la sortie du catalyseur d'oxydation.
Un mélangeur positionné en amont du catalyseur SCR mélange le composé réducteur avec
les gaz d'échappement.
[0008] De son côté, le filtre à particules se remplit progressivement des suies produites
par le moteur et doit régulièrement subir des régénérations, qui consistent à élever
la température des gaz d'échappement pour brûler ces suies. La mesure de la température
du filtre à particules du pot SCRf sert à réguler la température interne du filtre
à particules lors de sa régénération. Cela permet d'optimiser la quantité de suies
brûlées, mais aussi d'éviter que la température du pot SCRf dépasse un seuil de température
mettant en danger la tenue thermomécanique du filtre à particules.
[0009] Par ailleurs, du fait de la dépendance à la température de l'efficacité de traitement
par le catalyseur SCR des oxydes d'azote, la détermination de la température en amont
du pot SCRf peut être également utilisée pour réguler la quantité de composé réducteur
injectée afin d'optimiser le traitement des oxydes d'azote dans le catalyseur SCR.
[0010] C'est pourquoi une pluralité de capteurs de température est positionnée le long de
la ligne d'échappement des véhicules automobiles thermiques. En pratique, des contraintes
géométriques de positionnement de ces capteurs peuvent être rencontrées, par exemple
lorsque l'espace dédié aux capteurs est réduit. L'emplacement des capteurs, mais aussi
leur géométrie peuvent être impactés, comme par exemple en éloignant les capteurs
du secteur de mesure qui serait le plus adapté, ou en réduisant leur zone détectrice.
Ces changements résultent en une diminution de la précision de mesure des capteurs,
impactant notamment leur réponse temporelle.
PRESENTATION DE L'INVENTION
[0011] La présente invention propose d'améliorer la précision de mesure de capteurs de température
soumis aux contraintes précédemment citées.
[0012] L'invention prévoit ainsi un procédé de correction d'une valeur de température initiale
mesurée par un capteur de température principal situé dans une conduite de gaz dans
laquelle circule un gaz, le procédé comprenant les étapes suivantes :
- mesure d'une valeur de température amont par un capteur de température amont situé
en amont par rapport audit capteur de température principal le long de la conduite
de gaz,
- calcul d'une valeur corrigée de la valeur de température initiale en fonction de la
valeur de température initiale et de la valeur de température amont.
[0013] L'invention présente l'avantage de ne pas faire appel à une solution matérielle qui
consisterait à imposer des conditions sur le positionnement du capteur de température
principal, ou à installer un capteur plus performant. Elle consiste au contraire à
se satisfaire des données mesurées par un capteur, quand bien même ces données ne
seraient pas aussi précises que souhaité, et à les corriger ensuite. La solution proposée
par l'invention est ainsi peu coûteuse et facile à intégrer.
[0014] Par ailleurs l'invention permet d'effectuer un large éventail de mesures, par exemple
en régime stabilisé ou en régime à fort gradient thermique.
[0015] D'autres caractéristiques avantageuses et non limitatives du procédé conforme à l'invention,
prises individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles,
sont les suivantes :
- la valeur corrigée est en outre calculée en fonction du débit massique du gaz circulant
dans la conduite de gaz ;
- il est prévu une étape de détermination d'une valeur de température de l'environnement
autour de la conduite de gaz, et la valeur corrigée est en outre calculée en fonction
de la valeur de température de l'environnement et du temps écoulé à partir d'un instant
t de la mesure de la valeur de température amont ;
- la valeur de température de l'environnement autour de la conduite de gaz est calculée
en fonction de la valeur de température amont ;
- la valeur corrigée est calculée par :

dans lequel A et B sont respectivement un premier coefficient de calibration et un
second coefficient de calibration, Tout est la température initiale, Tin est la valeur de la température amont, Tenv est la valeur de température de l'environnement autour de la conduite de gaz, Δt
est le temps écoulé à partir dudit instant t de la mesure de la valeur de température
amont et D est le débit massique du gaz circulant dans la conduite de gaz ;
- le premier coefficient de calibration et le second coefficient de calibration sont
des valeurs constantes ;
- il est prévu une étape d'acquisition d'au moins un paramètre de fonctionnement du
moteur à combustion interne et une étape de calcul du premier coefficient de calibration
et/ou du second coefficient de calibration en fonction de chaque paramètre de fonctionnement
acquis ;
- la conduite de gaz appartient à une ligne d'échappement d'un moteur à combustion interne
;
- le capteur de température principal est positionné en amont d'un filtre à particules
sur le circuit d'échappement du moteur à combustion interne et le capteur de température
amont est positionné en amont d'un mélangeur, ledit mélangeur étant positionné entre
le capteur de température principal et le capteur de température amont.
[0016] L'invention prévoit également un moteur à combustion interne comportant un circuit
d'échappement de gaz brûlés qui comporte au moins une conduite de gaz, un capteur
de température principal et un capteur de température amont situé en amont par rapport
audit capteur de température principal équipé d'une unité de calcul adaptée à mettre
en œuvre le procédé de correction mentionné précédemment.
[0017] Bien entendu, les différentes caractéristiques, variantes et formes de réalisation
de l'invention peuvent être associées les unes avec les autres selon diverses combinaisons
dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles ou exclusives les unes des autres.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0018] La description qui va suivre en regard des dessins annexés, donnés à titre d'exemples
non limitatifs, fera bien comprendre en quoi consiste l'invention et comment elle
peut être réalisée.
[0019] Sur les dessins annexés :
[Fig. 1] est une vue schématique d'un moteur à combustion interne selon l'invention
;
[Fig. 2] est une vue de détail de la zone II de la figure 1 à un premier instant ;
[Fig. 3] est une vue de détail de la zone II de la figure 1 à un deuxième instant
;
[Fig. 4] est une vue homologue aux vues des figures 2 et 3 ;
[Fig. 5] est un schéma bloc illustrant le calcul d'une valeur de température selon
un procédé de correction conforme à l'invention ;
[Fig. 6] présente des résultats obtenus avec le procédé de correction conforme à l'invention.
Dispositif
[0020] Dans la description, les termes « amont » et « aval » seront utilisés suivant le
sens de l'écoulement des gaz, depuis le point de prélèvement de l'air frais dans l'atmosphère
jusqu'à la sortie des gaz brûlés dans l'atmosphère.
[0021] Sur la figure 1, on a représenté schématiquement un moteur à combustion interne 1
de véhicule automobile, qui comprend un bloc-moteur 10 pourvu d'un vilebrequin et
de quatre pistons (non représentés) logés dans quatre cylindres 11. Ce moteur est
ici à allumage par compression (Diesel). Il pourrait également être à allumage commandé
(Essence).
[0022] En amont des cylindres 11, le moteur à combustion interne 1 comporte une ligne d'admission
20 qui prélève l'air frais dans l'atmosphère et qui débouche dans un répartiteur d'air
25 agencé pour répartir l'air frais vers chacun des quatre cylindres 11 du bloc-moteur
10. Cette ligne d'admission 20 comporte, dans le sens d'écoulement de l'air frais,
un filtre à air 21 qui filtre l'air frais prélevé dans l'atmosphère, un compresseur
22 qui comprime l'air frais filtré par le filtre à air 21, un refroidisseur d'air
principal 23 qui refroidit cet air frais comprimé, et une vanne d'admission 24 qui
permet de réguler le débit d'air frais débouchant dans le répartiteur d'air 25.
[0023] En sortie des cylindres 11, le moteur à combustion interne 1 comporte une ligne d'échappement
30 qui s'étend depuis un collecteur d'échappement 31 dans lequel débouchent les gaz
qui ont été préalablement brûlés dans les cylindres 11, jusqu'à un silencieux d'échappement
(non représenté) permettant de détendre les gaz brûlés avant qu'ils ne soient évacués
dans l'atmosphère. Elle comporte par ailleurs, dans le sens d'écoulement des gaz brûlés,
une turbine 32, et deux pots catalytiques 33, 37 de traitement des gaz brûlés.
[0024] La turbine 32 est entraînée en rotation par le flux de gaz brûlés sortant du collecteur
d'échappement 31, et elle permet d'entraîner le compresseur 22 en rotation, grâce
à des moyens de couplage mécanique tels qu'un arbre de transmission.
[0025] Le premier pot catalytique 33 comporte un catalyseur d'oxydation prévu pour oxyder
les hydrocarbures imbrûlés contenus dans les gaz brûlés, ainsi que le monoxyde de
carbone et le monoxyde d'azote. On y observe les réactions suivantes :
2NO + O
2 -> 2NO
2
2CO + O
2 -> 2CO
2
4HC + 3O
2 -> 2CO
2 + 2H
2O
[0026] Le second pot catalytique 37, dit aussi SCRf, comporte un catalyseur de réduction
sélective des oxydes d'azote 35, dit aussi catalyseur SCR 35 (pour « Selective Catalytic
Réduction ») et un filtre à particules 39. Dans cet exemple, le catalyseur SCR 35
et le filtre à particules 39 sont situés dans une même enveloppe métallique.
[0027] Le filtre à particules 39 est prévu pour capter les particules solides de suie en
suspension dans les gaz brûlés.
[0028] Le catalyseur SCR 35 est prévu pour accélérer la réduction des oxydes d'azote. On
y observe les réactions suivantes :
8NH
3 + 6NO
2 -> 14N
2 + 12H
2O
4NH
3 + 4NO + O
2 -> 4N
2 + 6H
2O
2NH
3 + NO + NO
2 -> 2N
2 + 3H
2O
[0029] Le second pot catalytique SCRf 37 est associé à des moyens d'injection 70 d'un agent
réducteur dans la ligne d'échappement 30 et à des moyens d'homogénéisation 36 de cet
agent réducteur avec les gaz brûlés avant qu'ils n'entrent dans le catalyseur SCR
35.
[0030] Les moyens d'injection 70 comportent ici un réservoir 71 de solution aqueuse, une
pompe d'injection 72 (non représentée) agencée pour prélever la solution aqueuse dans
le réservoir 71 afin de l'amener sous pression vers un injecteur 73 qui débouche dans
le conduit de liaison 31 qui fait communiquer les deux pots catalytiques 33, 37.
[0031] Les moyens d'homogénéisation 36 (appelés également mélangeur) peuvent par exemple
quant à eux se présenter sous la forme d'une simple hélice logée dans ce conduit de
liaison, en aval de l'injecteur 73, et qui permet de rendre l'écoulement de gaz brûlés
turbulent pour favoriser l'homogénéisation de la solution aqueuse avec ces gaz brûlés.
[0032] La solution aqueuse est ici un précurseur d'ammoniac, et plus précisément une solution
d'urée et d'eau, à 32,5% en masse d'ammoniac, nommée Adblue
®. Bien entendu, elle pourrait être formée par tout autre agent réducteur adapté à
réduire les oxydes d'azote.
[0033] Le SCRf 37 est associé à un capteur de pression différentielle 34 à ses bornes, qui
permet de connaître l'état du chargement en suies du filtre à particules 39. La connaissance
de l'état du chargement en suies permet de déclencher des régénérations par combustion
des suies lorsque le chargement atteint un seuil.
[0034] Les régénérations sont des phases de nettoyage du filtre à particules 39 par combustion
des suies piégées à l'intérieur de ce dernier, afin de conserver son efficacité pour
la filtration (c'est-à-dire : le stockage) des particules. Les régénérations nécessitent
une température très élevée (entre 550 et 650 degrés Celsius) et sont généralement
déclenchées par un calculateur 100 du moteur, décrit plus loin.
[0035] Sur la ligne d'échappement et entre le premier pot catalytique 33 et l'injecteur
73 se situe un capteur de température amont C
in, mesurant une température notée T
in.
[0036] Le SCRf 37 comporte à son entrée un autre capteur de température, appelé capteur
de température principal C
out, mesurant une température notée T
out. Plus précisément le capteur de température principal C
out se situe sur la ligne d'échappement 30 entre les moyens d'homogénéisation 36 et le
SCRf 37. Pour des raisons d'intégration, le capteur de température principal C
out présente une forme qui n'est pas optimale pour sa précision de mesure.
[0037] Ici, le moteur à combustion interne 1 comporte également une ligne de recirculation
des gaz brûlés à haute pression depuis la ligne d'échappement 30 vers la ligne d'admission
20. Cette ligne de recirculation est communément appelée ligne EGR-HP 40, conformément
à l'acronyme anglo-saxon de « Exhaust Gaz Recirculation - High Pressure ». Elle prend
naissance dans la ligne d'échappement 30, entre le collecteur d'échappement 31 et
la turbine 32, et elle débouche dans la ligne d'admission 20, entre la vanne d'admission
24 et le répartiteur d'air 25. Cette ligne EGR-HP 40 permet de prélever une partie
des gaz brûlés circulant dans la ligne d'échappement 30 pour la réinjecter dans les
cylindres 11 afin de réduire les émissions polluantes du moteur, et en particulier
les émissions d'oxydes d'azote. Cette ligne EGR-HP 40 comporte un refroidisseur secondaire
pour refroidir les gaz EGR-HP, suivi d'une vanne EGR-HP 41 pour réguler le débit de
gaz EGR-HP débouchant dans le répartiteur d'air 25.
[0038] Le moteur à combustion interne 1 comporte aussi une ligne de recirculation des gaz
brûlés à basse pression depuis la ligne d'échappement 30 vers la ligne d'admission
20. Cette ligne de recirculation est communément appelée ligne EGR-LP 50, conformément
à l'acronyme anglo-saxon de « Exhaust Gaz Recirculation - Low Pressure ». Elle prend
naissance dans la ligne d'échappement 30, à la sortie du SCRf 37, comporte un filtre
61 et un refroidisseur 62, et débouche dans la ligne d'admission 20, entre le filtre
à air 21 et le compresseur 22. Cette ligne EGR-LP 50 permet de prélever une partie
des gaz brûlés circulant dans la ligne d'échappement 30, appelés gaz EGR-LP, pour
la réinjecter dans les cylindres 11 afin également de réduire les émissions polluantes
du moteur. Elle comporte une vanne de régulation du débit de gaz EGR-LP, appelée vanne
EGR-LP 51.
[0039] Le moteur à combustion interne 1 peut également comporter plusieurs capteurs de température,
afin de mesurer la température en différents points de celui-ci.
[0040] Pour piloter les différents organes du moteur à combustion interne 1, il est prévu
un calculateur (non représenté) comportant un processeur et une mémoire, et différentes
interfaces d'entrée et de sortie.
[0041] Grâce à ses interfaces d'entrée, le calculateur 100 est adapté à recevoir de différents
capteurs des signaux d'entrée relatifs au fonctionnement du moteur.
[0042] Dans sa mémoire vive, le calculateur 100 mémorise notamment en continu :
- la différence de pression DP entre la sortie et l'entrée du SCRf 37,
- la température Tout mesurée par le capteur de température principal Cout,
- la température Tin mesurée par le capteur de température amont Cin.
Procédé
[0043] Pour maîtriser la dépollution et la sécurité du véhicule, il est nécessaire de connaître
le plus précisément possible l'ensemble des températures de la ligne d'échappement
30.
[0044] Comme expliqué supra, la température T
out à l'entrée du SCRf 37 mesurée par le capteur de température principal C
out sert à réguler la température interne du filtre à particules 39 autour d'une consigne
lors des phases de régénération.
[0045] Par ailleurs, comme également indiqué plus haut, la connaissance de la température
à l'entrée du SCRf 37 permet de réguler l'injection de solution d'Adblue dans le catalyseur
SCR 35 afin d'optimiser l'efficacité de traitement des oxydes d'azote par le catalyseur
SCR 35.
[0046] L'agencement du capteur de température principal C
out peut dépendre de contraintes de conception du moteur à combustion interne 1. Par
exemple, en cas d'espace réduit, le capteur de température principal Cout peut être
déporté et éloigné du SCRf 37. Alternativement, si le capteur de température principal
C
out est une sonde, la partie sensible, plus précisément son aiguille, peut être raccourcie
du fait de contraintes d'encombrement.
[0047] De telles modifications impactent la réponse temporelle du capteur de température
principal C
out et par conséquent la précision de la température T
out mesurée par ce dernier. Notamment, lors des phases de régénération du filtre à particules
39, le filtre à particules 39 subit des gradients thermiques qu'il est important de
pouvoir mesurer avec précision et rapidement pour assurer sa protection.
[0048] Afin de prendre en compte l'impact de l'agencement spatial dans le moteur à combustion
interne 1 du capteur de température principal C
out sur sa précision, l'invention propose un procédé de correction de la température
T
out mesurée par ce dernier, utilisant la température T
in mesurée par le capteur de température amont C
in. La température après correction est notée T
s. Il est supposé que la température T
in mesurée par le capteur de température amont C
in est mesurée avec une précision suffisante.
[0049] Le procédé de correction utilise une modélisation dynamique de la température à l'entrée
du SCRf 37 résultant d'un bilan thermodynamique d'un système thermodynamique fermé
Sc illustré à la figure 2.
[0050] Le système thermodynamique fermé Sc correspond à une quantité de gaz d'échappement
se déplaçant à l'intérieur de la ligne d'échappement.
[0051] Plus précisément, en référence à la figure 2, à un instant t, la quantité de gaz
d'échappement occupe le volume V(t) compris entre la sortie du premier pot catalytique
33, où se situe le capteur de température amont C
in, et la sortie des moyens d'homogénéisation 36. Le volume V(t) est représenté sur
la figure 2 par l'union des volumes V1, V2 et V3, où
- V1 est le volume compris entre la sortie du premier port catalytique 33 et l'entrée
des moyens d'homogénéisation 36,
- V2 est le volume compris dans les moyens d'homogénéisation 36, et
- V3 est le volume compris entre la sortie des moyens d'homogénéisation 36 et l'entrée
du filtre à particules 39.
[0052] On considère sur la figure 3 un instant ultérieur t+Δt, Δt représentant une durée
temporelle, auquel les molécules de gaz d'échappement qui se trouvaient à la sortie
du premier pot catalytique 33 à l'instant t atteignent la sortie des moyens d'homogénéisation
36. A cet instant ultérieur t+Δt, les molécules de gaz d'échappement qui se trouvaient
à l'entrée du filtre à particules 39 atteignent un point F situé à l'intérieur du
filtre à particules 39. A l'instant ultérieur t+Δt, comme illustré à la figure 2,
la quantité de gaz d'échappement précitée occupe le volume V(t+ Δt) résultant de l'union
des volumes V3 et V4, où V4 représente un volume remplissant une partie du filtre
à particules 39, depuis l'entrée du filtre à particules 39 jusqu'au point F.
[0053] On définit ainsi, en référence à la figure 4 : un sous-système ouvert S occupant
le volume V3 entre la sortie les moyens d'homogénéisation 36 et l'entrée du filtre
à particules 39 ; un sous-système d'entrée Sin, occupant, l'union des volumes V1 et
V2; et un sous-système de sortie Sout occupant le volume V4.
[0054] Le sous-système d'entrée Sin constitue une masse Δmin arrivant dans le sous-système
S pendant la durée temporelle Δt. Le sous-système de sortie Sout constitue une masse
Δmout quittant le sous-système ouvert S pendant la durée temporelle Δt.
[0055] Le système Sc est composé de la réunion du système S+Sin à l'instant t et du système
S+Sout à l'instant ultérieur t+ Δt.
[0056] Puis, selon l'invention, on réalise une étude du bilan thermodynamique du système
Sc afin d'obtenir une modélisation de la différence entre la température corrigée
T
s recherchée et la température T
out mesurée par le capteur de température principal C
out.
[0057] L'application du premier principe de la thermodynamique au système fermé Sc s'écrit
:
où Uc désigne l'énergie interne du système Sc,
Us désigne l'énergie interne du système S,
Δmout et Δmin désignent les masses de gaz d'échappement respectivement sortant du
système S à l'instant ultérieur t+Δt et entrant dans le système S à l'instant t,
emout et emin désignent les densités énergétiques mécaniques par gaz kg,
ΔW désigne le travail du gaz d'échappement pendant la durée temporelle Δt,
ΔQ désigne le transfert de chaleur pendant la durée temporelle Δt.
[0058] En utilisant la méthode d'écriture différentielle, où pour une variable x,

, il apparaît que :

[0059] Le travail W peut s'écrire comme la somme du travail mécanique W
u et du travail des forces de pression W
p :

[0060] En utilisant la définition de l'enthalpie H
in du fluide entrant dans le système Sc et de l'enthalpie H
out du fluide sortant du système Sc, à savoir H
in=U
in+P
inV
in et H
out=U
out+P
outV
out, ainsi que les enthalpies massiques correspondantes h
in=H
in/m
in et h
out=H
out/m
out, il résulte que :

[0061] En utilisant la valeur de la capacité thermique massique des gaz d'échappement à
pression constante c
p en J/K/kg, la valeur de la capacité thermique massique des gaz d'échappement à volume
constant c
v en J/K/kg, la relation entre l'enthalpie massique h, c
p et la température T h=c
pT, la masse du sous-système S m
s, on peut écrire :

et

[0062] La dernière équation peut être simplifiée en effectuant les hypothèses suivantes
:
- le débit massique des gaz d'échappement dans la ligne d'échappement, et donc à l'entrée
du sous-système S ṁln et en sortie du sous-système S ṁout est constant ;
- la masse du sous-système S se conserve, c'est-à-dire que ṁs est égal à zéro ;
- le travail mécanique des gaz d'échappement est nul, c'est-à-dire que Ẇu est égal à zéro ;
- le transfert de chaleur est modélisé uniquement par des pertes de conduction thermique,
et aucune perte par convection n'est considérée, en faisant l'hypothèse que du fait
que la ligne d'échappement du moteur est logée sous le capot du véhicule, elle est
à l'abri de la circulation d'air extérieur :

où Rth désigne la résistance thermique du système et Tenv désigne la température de l'environnement sous capot autour de la ligne de d'échappement,
plus précisément entre les moyens d'homogénéisation et le filtre à particules ;
- l'énergie mécanique du système Sc est constante, c'est-à-dire que eṁin et eṁȯut sont nulles.
[0063] Il résulte ainsi que :

[0064] En revenant à une écriture discrétisée, l'équation précédente s'écrit :

[0065] On approxime la valeur de la température T
s à l'instant t-Δt par la température mesurée par le capteur principal T
out. Ainsi la différence T
s-T
out recherchée s'écrit :

[0066] Ainsi, le procédé de correction de la température initiale mesurée par le capteur
de température principal consiste à corriger la température initiale T
out par :

où A et B sont respectivement un premier coefficient de calibration et un deuxième
coefficient de calibration, et D est le débit massique des gaz d'échappement dans
la ligne d'échappement 30.
[0067] Ainsi, la modélisation utilisée permet de déterminer Ts au moyen d'un calcul simple,
faisant intervenir différents paramètres relatifs au fonctionnement du véhicule (T
out, T
in, D, ...) et des paramètres de réglage (les coefficients de calibration A et B). Cela
permet au calculateur 100 d'effectuer la correction de la température T
out mesurée par le capteur de température principal C
out, à partir de la formule précédente.
[0068] Les valeurs nécessaires à ce calcul sont déterminées de la manière suivante, lors
d'essais préalables à la mise en circulation du véhicule.
[0069] Les températures T
in et T
out sont mesurées respectivement par le capteur de température amont C
in et le capteur de température principal C
out et sont mémorisées dans la mémoire vive du calculateur 100.
[0070] Le débit massique D des gaz d'échappement est lié au régime R du moteur. Le débit
massique D peut être mesuré par un débitmètre (non représenté) prévu sur la ligne
d'échappement 30.
[0071] La température T
env peut être mesurée par un capteur de température environnante implanté sous le capot
du véhicule.
[0072] En variante et de manière préférentielle, la température environnante T
env peut être estimée en appliquant un filtre du premier ordre à la température mesurée
par le capteur de température amont. En effet, le conduit métallique dans lequel circulent
les gaz d'échappement présente une inertie thermique plus élevée que celle des gaz
d'échappement. Ainsi, l'influence du conduit métallique sur la température des gaz
peut être modélisée par un filtre du premier ordre F.
[0073] Le premier coefficient de calibration A et le deuxième coefficient de calibration
B sont déterminés lors d'essais de roulage dans différentes conditions, afin de couvrir
une plage étendue de valeurs de température T
in et de valeurs de débit massique D.
[0074] L'objectif de ces essais de roulage est de relever des données expérimentales permettant
de déterminer les valeurs du premier coefficient de calibration A et du deuxième coefficient
de calibration B par minimisation de l'écart entre la température T
s calculée et une température de référence T
ref effectivement mesurée par un thermocouple installé, le temps de la période des essais
de roulage, dans un piquage percé, lors de la mise au point du moteur, sur la conduite
située entre les moyens d'homogénéisation 36 et le SCRf 37. Cette température de référence
T
ref est supposée représentée parfaitement la température à l'entrée du SCRf 37 et donc
du filtre à particules 39. L'optimisation utilise les données expérimentales et tout
module d'optimisation de logiciels de calcul connus.
[0075] Par exemple, une série d'essais de roulage en mélange riche, c'est-à-dire lorsque
la quantité de carburant est en excès par rapport à la quantité d'oxygène, permet
de rendre prépondérant le terme comportant le premier coefficient de calibration A
et de déterminer celui-ci.
[0076] Par exemple encore, une série de tests de roulage en mode dit « stop and start »,
c'est-à-dire, où le moteur thermique est mis en veille lorsque le véhicule est immobilisé
et est redémarré automatiquement, permet de rendre prépondérant le terme comportant
le deuxième coefficient de calibration B et de déterminer celui-ci.
[0077] D'autres séries d'essais permettent d'augmenter la quantité de données expérimentales
servant à la détermination des valeurs A et B, par exemple des essais de roulage en
mélange pauvre, ou encore des essais de roulage en phase de régénération du filtre
à particules.
[0078] Dans un mode de réalisation, les valeurs A et B sont des constantes, issues par exemple
d'une opération de moyennage des valeurs obtenues pendant la période des essais.
[0079] Dans un autre mode de réalisation, les valeurs A et B dépendent de paramètres de
fonctionnement du moteur à combustion interne 1, tels que son régime ou sa charge.
Dans ce mode de réalisation, au moins un paramètre de fonctionnement du moteur à combustion
interne 1 est acquis. Puis, le premier coefficient de calibration A et/ou du second
coefficient de calibration B sont calculés en fonction de chaque paramètre de fonctionnement
acquis.
[0080] La figure 5 représente un schéma bloc illustrant l'implémentation par le calculateur
100 du procédé de correction selon l'invention, une fois le premier coefficient de
calibration A et le deuxième coefficient de calibration B déterminés par la série
d'essais de roulage.
[0081] Le calculateur 100 implémente deux blocs multiplicatifs S1 et S2, calculant respectivement
les produits
A *
D ∗ (
Tin -
Tout) et B ∗ (
Tenv -
Tout), avec la température T
env calculée par filtrage de la température T
in.
[0082] Le calculateur 100 implémente ensuite un bloc additif S3, calculant la somme du résultat
du bloc S1 et du résultat du bloc S2 multiplié par un multiple d'un incrément temporel
Δt=i*Δti, où l'incrément temporel Δti a pour valeur typique 100 ms.
[0083] Le calculateur 100 implémente ensuite un bloc additif S4, calculant la somme de la
température T
out mesurée par le capteur de température principal C
out et du résultat du bloc S3, afin de retourner la valeur corrigée T
s.
[0084] La figure 6 montre le résultat de la correction obtenue de la température T
out mesurée par le capteur de température principal C
out par le procédé de correction selon l'invention. La courbe C1 représente l'évolution
de la température corrigée T
s. La courbe C2 représente l'évolution de la température de référence T
ref. La courbe C3représente la température T
in. La courbe C4 représente la température mesurée T
out (avant correction). On peut dans un premier temps observer l'écart entre la température
T
out et la température de référence T
ref. Aussi, on observe la proximité de la température corrigée T
s, c'est-à-dire la courbe C1, avec la température de référence T
ref, c'est-à-dire la courbe C2. Ainsi, le procédé de correction conforme à l'invention
permet de diminuer l'écart entre la température T
out et la température de référence T
ref et d'obtenir une température corrigée T
s plus proche de la température de référence T
ref.
Variantes
[0085] La présente invention n'est nullement limitée aux modes de réalisation décrits et
représentés, mais l'homme du métier saura y apporter toute variante conforme à l'invention.
[0086] Par exemple, le procédé de correction selon l'invention peut s'appliquer à la correction
de la mesure d'un capteur de température primaire situé le long d'une conduite de
gaz, dont on souhaite améliorer la précision, par exemple parce que ce capteur de
température primaire est mal positionné ou que sa partie sensible est mal arrosée
par le flux de gaz. Il est requis, pour la mise en œuvre du procédé de correction,
la connaissance de la mesure d'un capteur de température situé en amont du capteur
de température primaire, dont la précision est suffisante pour l'application recherchée.
1. Procédé de correction d'une valeur de température initiale (T
out) mesurée par un capteur de température principal (C
out) situé dans une conduite de gaz (31) dans laquelle circule un gaz,
caractérisé en ce que le procédé comprend les étapes suivantes :
- mesure d'une valeur de température amont (Tin) par un capteur de température amont (Cin) situé en amont par rapport audit capteur de température principal (Cout) le long de la conduite de gaz (31),
- calcul d'une valeur corrigée (Ts) de la valeur de température initiale (Tout) en fonction de la valeur de température initiale (Tout) et de la valeur de température amont (Tin).
2. Procédé de correction selon la revendication 1, dans lequel ladite valeur corrigée
(Ts) est en outre calculée en fonction du débit massique (D) du gaz circulant dans la
conduite de gaz (31).
3. Procédé de correction selon l'une des revendications 1 ou 2, dans lequel il est prévu
une étape de détermination d'une valeur de température (Tenv) de l'environnement autour de la conduite de gaz (31), et dans lequel ladite valeur
corrigée (Ts) est en outre calculée en fonction de la valeur de température (Tenv) de l'environnement et du temps écoulé (Δt) à partir d'un instant (t) de la mesure
de la valeur de température amont (Tin).
4. Procédé de correction selon la revendication 3, dans lequel la valeur de température
(Tenv) de l'environnement autour de la conduite de gaz est calculée en fonction de la valeur
de température amont (Tin).
5. Procédé de correction selon la revendication 2 et la revendication 3 ou 4, dans lequel
la valeur corrigée (T
s) est calculée au moyen de l'équation :

dans lequel A et B sont respectivement un premier coefficient de calibration et un
second coefficient de calibration, T
s est la valeur corrigée, T
out est la valeur de la température initiale, T
in est la valeur de température amont, T
env est la valeur de température de l'environnement autour de la conduite de gaz (31),
et Δt est le temps écoulé à partir dudit instant (t) de la mesure de la valeur de
température amont (T
in).
6. Procédé de correction selon la revendication 5, dans lequel le premier coefficient
de calibration A et le second coefficient B de calibration sont des valeurs constantes.
7. Procédé de correction selon la revendication 5, dans lequel il est prévu une étape
d'acquisition d'au moins un paramètre de fonctionnement du moteur à combustion interne
et une étape de calcul du premier coefficient de calibration A et/ou du second coefficient
de calibration B en fonction de chaque paramètre de fonctionnement acquis.
8. Procédé de correction selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel la conduite
de gaz (31) appartient à une ligne d'échappement d'un moteur à combustion interne
(1).
9. Procédé de correction selon la revendication 8, dans lequel le capteur de température
principal (Cout) est positionné en amont d'un filtre à particules (39) sur la ligne d'échappement
du moteur à combustion interne (1) et le capteur de température amont (Cin) est positionné en amont d'un mélangeur (36), ledit mélangeur (36) étant positionné
entre le capteur de température principal (Cout) et le capteur de température amont (Cin).
10. Moteur à combustion interne (1) comportant un circuit d'échappement de gaz brûlés
qui comporte au moins une conduite de gaz (31), un capteur de température principal
(Cout) et un capteur de température amont (Cin) situé en amont par rapport audit capteur de température principal (Cout), caractérisé en ce qu'il comprend une unité de calcul adaptée à mettre en œuvre un procédé de correction
conforme à l'une quelconque des revendications précédentes.