[0001] L'invention concerne un dispositif pour la rupture thermique de seuils de porte.
Elle concerne également un procédé pour la rupture thermique de seuils de porte, en
particulier en rénovation de bâtiments anciens.
[0002] On entend par seuil de porte, la partie du sol située de part et d'autre de l'intersection
du plan de la porte et du sol. Dans le contexte du développement durable les économies
d'énergie prennent une place croissante. Les consommations d'énergie pour le chauffage
des bâtiments, tant résidentiels que par exemple industriels constituent une part
importante (par exemple plus de 20% en France) de la consommation totale d'énergie.
L'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments est donc essentielle.
[0003] Une maison ou appartement moderne est aujourd'hui systématiquement isolé, tant au
niveau du vitrage qu'au niveau de la maçonnerie, en passant par la toiture. Ces isolations
ne sont efficaces qu'à condition que leur mise en œuvre évite tout pont thermique,
c'est à dire que la mise en œuvre n'admette aucune succession de matières non isolantes
entre l'intérieur et l'extérieur.
[0004] Les seuils de porte ne sont quasi jamais isolés correctement, à moins qu'il ne s'agisse
d'une porte-fenêtre (on entend par porte-fenêtre, une porte dont la partie dormante
comprend une partie saillante au niveau du sol, qu'il faut enjamber - de telles portes
sont évidemment plus difficiles à franchir, en particulier par les personnes à mobilité
réduite). Il y a en effet, très fréquemment, un pont thermique important en dessous
des portes, surtout des portes de bâtiments anciens. Lorsque les volumes d'air situés
de part et d'autre de la porte sont à des températures différentes, il s'en suit un
flux thermique significatif qui tend à égaliser les températures et donc à dissiper
de l'énergie. Ce flux thermique comprend une partie conductive mais aussi une partie
convective, circulant dans l'espace entre la tranche inférieure de la porte et le
sol. Dans le cas de bâtiments anciens, ce pont thermique global (résultant des deux
types de flux thermiques) des seuils de portes, responsable de pertes d'énergie importantes,
est difficile à éliminer sans remplacer portes et seuils. Pour des bâtiments ayant
une valeur patrimoniale, ce remplacement est difficile et coûteux si le style d'ensemble
doit être préservé.
[0005] Dans
EP3242980B1 est décrit un module formant rupteur de pont thermique susceptible de se former à
la jonction entre une dalle de plancher extérieur et une dalle de plancher intérieur,
le module comprenant un matériau isolant et des armatures en forme de barres.
[0006] Ce dispositif connu, qui n'est pas destiné aux portes en particulier permet d'obtenir
une bonne rupture du pont thermique conductif mais n'aborde pas le problème posé par
la partie convective du pont thermique évoquée ci-dessus. Il est donc peu efficace
pour réduire le pont thermique global du seuil. De plus son utilisation en rénovation
est difficile.
[0007] L'invention vise à fournir un dispositif simple et économique fournissant une bonne
rupture du pont thermique global présenté par les seuils de porte.
[0008] En conséquence, l'invention concerne un dispositif pour la rupture thermique globale
de seuil de porte comprenant :
- une base isolante apte à être encastrée dans un logement ménagé dans le seuil, la
base isolante comprenant elle-même un joint isolant mobile, dont la largeur correspond
à celle de la porte, placé dans une rainure de la dite base, le joint mobile pouvant
adopter une position basse et une position haute;
- des moyens d'actionnement permettant de :
- i. placer le joint mobile en position haute lorsque la porte est fermée, de manière
à assurer un contact entre le dit joint mobile et la tranche inférieure de la porte;
- ii. placer le joint mobile en position basse dans la rainure lorsque la porte est
ouverte, de manière à affleurer la surface du seuil.
[0009] Par dispositif pour la rupture thermique globale de seuil de porte on entend un dispositif
permettant d'interrompre le pont thermique global entre les volumes d'air situés à
proximité du seuil de porte, de part et d'autre de la porte, souvent respectivement
à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment, le pont thermique global résultant de
flux thermiques tant par conduction que par convection au travers de l'espace entre
le sol et la tranche inférieure de la porte.
[0010] Le dispositif selon l'invention comprend une base isolante encastrée dans un logement
ménagé dans le seuil. Le logement opère une rupture thermique au sein du matériau
du seuil et la base isolante qui y est encastrée ne rétablit pas de pont thermique.
On recommande que la base isolante présente une résistance thermique globale de plus
0,1m2°K/W, de préférence de plus de 0,25 voire 0,4 m2°K/W. Des valeurs supérieures
à 0,5, préférentiellement supérieures à 0,65, plus préférentiellement supérieures
à 0,8 voire supérieures à 0,9m2°K/W sont particulièrement recommandées. Lorsque les
performances énergétiques l'exigent on recommande que la base isolante présente une
résistance thermique globale supérieure à 1m2°K/W. Ces valeurs de résistance thermique
sont déterminées selon la procédure décrite dans l'exemple annexé. Comme expliqué
ci dessous, les valeurs de résistance thermique peuvent être facilement obtenues en
choisissant l'épaisseur de la base, y compris le joint mobile, ainsi que la conductivité
thermique des isolants utilisés. Dans ce mémoire, les expressions largeur hauteur
et épaisseur seront utilisées pour les directions correspondantes à celles de la porte,
pour laquelle ces expressions sont communément utilisées. Pour le logement, l'expression
profondeur sera utilisée au lieu de hauteur.
[0011] De manière générale, les différents modes d'exécution particuliers décrits dans ce
mémoire peuvent être combinés entre eux, même lorsque ce n'est pas spécifiquement
mentionné.
[0012] Pour obtenir la rupture thermique souhaitée, outre la résistance thermique de la
base, sa hauteur et celle du joint (donc la profondeur du logement) jouent un rôle
important, afin d'allonger le trajet que doit parcourir la chaleur pour contourner
le dispositif. Cette hauteur est d'autant plus importante que le logement est ménagé
dans un seuil à conductivité thermique élevée.
[0013] Selon l'invention, la base isolante comprend un joint isolant mobile placé dans une
rainure de la dite base et des moyens d'actionnement. La base comprend donc une partie
fixe servant de glissière au joint isolant mobile. L'ensemble joint mobile, moyens
d'actionnement et partie fixe à fonction de glissière forment un tout intégré possédant
la résistance thermique permettant d'obtenir la rupture thermique désirée.
[0014] Le joint isolant mobile contribue à une part importante de ces performances thermiques.
Dans une configuration avantageuse de l'invention, le joint isolant mobile comprend
plus de 25% en volume, de préférence plus de 50%, de manière préférée plus de 75%
en volume d'isolant thermique. Par isolant thermique on entend un matériau dont l'utilisation
permet de réduire les pertes thermiques des bâtiments. Les isolants thermiques sont
par exemple sélectionnés parmi : le bois, la laine de verre, la laine de roche, le
polystyrène expansé, le polystyrène extrudé, le polyuréthane. La conductivité thermique
des isolants thermiques utilisés dans la présente invention est avantageusement inférieure
à 0, 15W/m°K, de préférence inférieure à 0,1 W/m°K, plus préférentiellement inférieure
à 0,065W/m°K. Dans une autre configuration avantageuse de l'invention, qui peut être
combinée avec la précédente, le joint isolant mobile comprend une structure alvéolaire.
Par structure alvéolaire on entend une structure comportant des volumes d'air confinés,
dont les dimensions sont contrôlées mécaniquement ces volumes ayant de préférence
un volume de plus de 1cm3, ce qui les distingue des volumes d'air confinés dans les
isolants thermiques à l'état de mousse. Ces deux configurations avantageuses sont
recommandées lorsque le joint isolant mobile possède une faible épaisseur ou lorsque
les performances thermiques exigées de la base isolante sont importantes.
[0015] On recommande que le joint isolant présente une résistance thermique de plus 0,lm2°K/W,
avantageusement de plus de 0,25 m2°K/W et de préférence de plus de 0,4m2°K/W, également
mesurée selon la procédure décrite en référence à la figure 4. Le joint isolant mobile
doit avoir une épaisseur suffisante pour opérer la rupture thermique désirée.
[0016] En pratique son épaisseur dépend du pouvoir isolant et des propriétés mécaniques
du matériau qui le constitue. En général on recommande que le joint isolant mobile
ait une épaisseur d'au moins 1 cm, de préférence au moins 2 cm, plus préférentiellement
au moins 3 cm. Des épaisseurs d'au moins 4cm, voire au moins 5cm sont avantageuses.
Dans une variante de l'invention, qui peut être intéressante dans certains cas, le
joint mobile a une épaisseur suffisante pour dépasser légèrement du bas de la porte,
sur au moins une de ses faces, lorsqu'il est en position fermée. Dans cette variante
il est particulièrement aisé de vérifier visuellement le parfait contact du joint
avec la tranche inférieure de la porte. Dans une autre variante avantageuse de l'invention,
le joint isolant mobile a une épaisseur supérieure à celle de la porte. Dans cette
variante, le contact est maximum, le joint peut dépasser des deux faces de la porte
et le contrôle du contact aisé des deux côtés.
[0017] Lorsque le joint isolant mobile est en position basse, il affleure la surface du
seuil. De ce fait il est dissimulé dans le sol, ce qui présente un avantage esthétique
mais aussi évite de présenter un obstacle au franchissement du seuil. On recommande
que, dans sa position basse, le joint mobile ne dépasse pas le niveau du seuil de
plus de 5 mm, de préférence 3mm. Il est en général avantageux que le joint mobile
y soit même légèrement en retrait du niveau du sol, par exemple d'au moins 1 millimètre.
[0018] Pour que la présence du joint isolant mobile dans une rainure de la base assure le
maintien de la rupture thermique recherchée, il est d'autre part essentiel que la
largeur du joint corresponde à celle de la porte. On recommande que la largeur du
joint vaille au moins 80%, de préférence au moins 90% idéalement au moins 95% de la
largeur de la porte. La largeur de la base, et donc celle du logement, dont les dimensions
sont supérieures à celle du joint, excède en général celle de la porte. Cette base
doit avoir une hauteur suffisante pour présenter une bonne rupture thermique globale.
Cette hauteur dépend des détails de la construction et de la présence ou non d'isolant
thermique à plus forte profondeur en dessous du seuil de porte. Toutefois on recommande
que la base isolante ait une hauteur d'au moins 5cm, plus avantageusement au moins
8cm, de préférence 10 cm, plus préférentiellement 15cm. Des bases isolantes ayant
une hauteur de plus de 20 cm sont préférées.
[0019] D'autre part, le joint isolant mobile lui-même doit avoir une hauteur suffisante.
On recommande des hauteurs de plus de 5cm, avantageusement plus de 7cm, de préférence
plus de 9cm, parfois plus de 11cm, voire même plus de 15cm dans certaines situations.
Dans un mode de réalisation recommandé, lorsque le joint isolant mobile est en position
haute, sa face inférieure est située au moins 2cm, avantageusement au moins 4cm, de
préférence au moins 6cm, plus préférentiellement au moins 8cm, voire au moins 10cm
en dessous du niveau du seuil. La face inférieure du joint est celle opposée à la
face destinée à entrer en contact avec le bas de la porte. Dans ces modes de réalisation
recommandés, la participation du joint mobile à la rupture thermique opérée par la
base est optimisée, toutes autres choses égales.
[0020] La base isolante peut comprendre essentiellement le joint isolant mobile et une partie
au moins de ses moyens d'actionnement. Dans ce cas l'obstacle à la circulation de
la chaleur par le seuil de porte est constitué de manière importante par le joint
mobile isolant. Un soin particulier doit alors être apporté à sa construction. Il
doit alors être conforme aux modes d'exécution préférés décrits ci-dessus. Ce cas
est bien adapté aux situations permettant des joints isolants hauts (et donc des logements
profonds). La profondeur du logement (correspondant à la hauteur de la base) doit
alors être suffisante pour assurer une bonne rupture thermique. Cette profondeur est
avantageusement supérieure à 10cm.
[0021] Dans une variante préférée du dispositif selon l'invention, la partie fixe de la
base isolante comprend une masse d'isolant thermique et/ou une structure alvéolaire
autour de la rainure destinée à recevoir le joint mobile. Dans cette variante, au
moins 50%, de préférence au moins 75%, avantageusement au moins 85% du volume de la
base isolante (joint compris) est constitué d'isolant et/ou de structure alvéolaire.
On recommande que cette épaisseur soit supérieure à 10cm, de préférence supérieure
à 15cm. Cette variante permet d'obtenir une bonne rupture thermique lorsqu'il est
difficile de ménager un logement profond dans le seuil. Dans cette variante, la partie
fixe de la base isolante présente une résistance thermique d'au moins 0,4 m2°K/W,
de préférence supérieure à 0,6 m2°K/W. Cette variante peut avantageusement être combinée
avec les modes d'exécution particuliers du joint isolant mobile décrits ci-dessus.
[0022] Dans un mode de réalisation particulier du dispositif selon l'invention, la rainure
destinée à recevoir le joint mobile est ménagée dans une masse d'isolant thermique.
Selon le choix opéré pour l'isolant, la rainure peut avantageusement être recouverte
d'une pellicule d'un autre isolant dont les propriétés mécaniques sont meilleures,
par exemple du bois, éventuellement lui-même recouvert d'une couche de protection,
par exemple en phénoplaste.
[0023] Lorsque le joint isolant mobile est en position haute, il entre en contact avec la
tranche inférieure de la porte. Tenant compte des contraintes de construction et de
possibles irrégularités de la tranche inférieure de la porte, surtout en rénovation
dans le cas de portes anciennes ayant une valeur patrimoniale, il peut arriver que
certaines zones du joint isolant n'entre pas en contact parfait avec la tranche inférieure
de la porte. Il est toutefois recommandé qu'au moins 90% de la largeur du joint isolant,
lorsqu'il est en position haute se situe à moins d'un millimètre de la tranche de
la porte, si possible à moins d'un demi millimètre.
[0024] Lorsque le dispositif selon l'invention est utilisé en rénovation de bâtiments anciens
ayant une valeur patrimoniale importante, il est fréquent que les tranches inférieures
des portes ne soient pas rigoureusement parallèles au plan du seuil.
[0025] Dans une configuration avantageuse de l'invention, le dispositif comprend des moyens
permettant à la face supérieure du joint mobile, lorsqu'il est en position haute de
ne pas être parallèle au plan du seuil. Ces moyens peuvent comprendre par exemple
un système de réglage de l'orientation de la face supérieure du joint mobile. Lorsque
la correction d'orientation nécessaire est faible mais le niveau de rupture thermique
désiré est important, ce système de réglage peut modifier la hauteur du joint mobile
à ses deux extrémités. Alternativement les dits moyens peuvent comprendre deux moyens
de rappel par exemple de type ressorts, agissant indépendamment aux deux extrémités
du joint mobile et faisant par conséquent remonter davantage une des extrémités, de
manière à appliquer de dit joint uniformément sur la tranche inférieure de la porte.
Dans un mode de réalisation avantageux de l'invention, la face du joint isolant mobile
destinée à entrer en contact avec la tranche inférieure de la porte est couverte d'une
couche compressible. Cette couche compressible est par exemple de même nature que
celle placée de manière connue sur la partie du dormant entrant en contact avec la
porte lorsqu'elle est en position fermée. Cette couche compressible permet d'obtenir
le contact recherché malgré d'une part d'éventuels légers défauts de planéité du joint
mobile ou plus souvent de la tranche inférieure de la porte et d'autre part une imperfection
minime de parallélisme de ces deux parties, existant à la construction ou apparaissant
en cours d'utilisation et qu'il n'est pas nécessaire de corriger par les moyens décrits
ci-dessus.
[0026] Le contact entre le joint isolant mobile et la tranche inférieure de la porte permet
de contribuer à une bonne étanchéité à l'air de portes munies du dispositif selon
l'invention.
[0027] Cette étanchéité réduit très fortement voire annule quasiment la possibilité de flux
d'air entre le bas de la porte et le seuil. En pratique il est recommandé d'obtenir
le même niveau d'étanchéité que celui obtenu le long des trois autres tranches de
la porte, en contact avec le cadre dormant. De bonnes étanchéités peuvent y être obtenues
de manière connue. Le dispositif selon l'invention permet d'obtenir des étanchéités
à l'air de l'ensemble porte, dormant de porte et seuil de porte de classe 1 de préférence
classe 2, plus préférentiellement classe 3, idéalement classe 4. Ces performances
sont établies conformément à la norme NBN EN 1026.
[0028] Le dispositif selon l'invention comprend des moyens d'actionnement permettant de
déplacer le joint mobile entre sa position haute et sa position basse.
[0029] Dans un mode de réalisation de l'invention, les moyens d'actionnement sont commandés
par le mouvement de la porte, c'est à dire que des moyens, par exemple mécaniques,
utilisent le mouvement de la porte pour actionner la montée et la descente du joint.
Autrement dit, les moyens de commande comprennent des moyens de transmission du mouvement
de la porte au joint mobile. Dans ce mode de réalisation il est possible d'adapter
des systèmes existants et utilisés dans les dispositifs connus, par exemple décrits
dans
US2005/0028462. Toutefois, lorsqu'on atteint un niveau d'étanchéité élevé, ces systèmes connus engendrent
une résistance au mouvement de la porte à la fin de sa fermeture par frottement entre
le joint mobile et la tranche inférieure de la porte. Dans ce premier mode de réalisation,
il est recommandé que la commande des moyens d'actionnement ne soit activée qu'en
fin de fermeture et en début d'ouverture de la porte.
[0030] Dans un autre mode de réalisation de l'invention, qui est préféré, les moyens d'actionnement
comprennent une commande permettant de déplacer le joint mobile indépendamment du
mouvement de la porte. Dans ce mode de réalisation le joint ne se déplace que lorsque
la porte est en position fermée, immobile. Parmi de nombreuses variantes d'exécutions
possibles, certaines manipulable par la main, on recommande que la commande comprenne
une partie saillante annexe au bloc isolant de manière à pouvoir être déclenchée par
le pied, telle qu'une petite pédale.
[0031] Cette partie saillante annexe, qui possède avantageusement une surface comprise entre
25 et 100 cm2, est de préférence connexe au bloc isolant, idéalement fixée à celui-ci.
Cette variante est très simple à mettre en œuvre. Elle permet de rendre la base isolante
autonome dans son fonctionnement. Cette situation est particulièrement utile en rénovation
puisqu'elle permet d'éviter toute intervention à la porte elle même (y compris sa
partie dormante). Lorsque la porte est fermée, l'utilisateur fait monter le joint
par pression du pied sur la partie saillante. Inversement, lors de l'ouverture de
la porte, l'utilisateur fait d'abord descendre le joint par une opération similaire.
Le dispositif est alors par exemple avantageusement muni de moyens de rappel de type
ressort qui tendent à appliquer fermement le joint isolant mobile sur la tranche inférieure
de la porte. La pression exercée sur la partie saillante s'oppose alors à ces moyens
de rappel et des moyens de type cliquet permettent de maintenir le joint mobile dans
sa position basse. Une pression ultérieure sur la partie saillante libère les moyens
de type cliquet et les moyens de rappel de type ressort qui alors font remonter le
joint mobile. De nombreuses autres variantes de fonctionnement sont bien sûr possibles.
Dans un troisième mode de réalisation, qui combine les deux premiers, les moyens d'actionnement
sont commandés en partie automatiquement par le mouvement de la porte et en partie
indépendamment du mouvement de la porte. Dans cette variante, le mouvement de la porte
provoque une montée quasi complète du joint mobile, mais sans atteindre la fin du
mouvement et donc la mise en pression avec le bas de la porte. La fin de la montée
du joint est commandée indépendamment du mouvement de la porte, par exemple en actionnant
la partie saillante du bloc isolant décrite plus haut. Cette variante permet de n'actionner
complètement le joint mobile que lorsque les circonstances requièrent une étanchéité
maximale.
[0032] Selon une variante avantageuse de l'invention, les moyens d'actionnement comprennent
une barre, ayant une longueur sensiblement égale à celle du joint isolant mobile,
coopérant mécaniquement et thermiquement avec ce dernier et comprenant au moins 50%
en volume d'isolant thermique.
[0033] Par longueur sensiblement égale on entend une longueur variant entre 90 et 110% de
celle du joint. Par coopérant thermiquement on entend que la résistance thermique
de l'ensemble joint et barre vaut au moins 1,25 fois celle du joint seul. En pratique
la barre est en contact étroit avec le joint. Cette variante avantageuse est représentée
sur les figures annexées.
[0034] Le dispositif selon l'invention permet d'améliorer de manière simple les performances
énergétiques des bâtiments. Il permet de conférer aux portes des performances énergétiques
s'approchant voire dépassant celles de porte fenêtres, sans présenter toutefois de
traverse saillante au niveau du sol et l'inconvénient qu'elle présente lorsqu'il faut
l'enjamber. Le dispositif selon l'invention est donc particulièrement avantageux pour
les personnes à mobilité réduite.
[0035] L'invention concerne également un ensemble comprenant un seuil de porte muni d'un
dispositif selon l'invention, une porte et un dormant de porte. Cet ensemble possède
avantageusement une perméabilité à l'air de classe 1, de préférence classe 2, plus
préférentiellement de classe 3, encore plus préférentiellement de classe 4. Ces performances
sont mesurées selon la norme NBN EN 1026. Les classes les plus élevées ne sont en
général atteintes de manière connue que pour des portes fenêtres. L'invention permet
de les atteindre avec des portes conventionnelles, à condition bien sûr que des joints
de bonne qualité soient placés de manière connue sur les trois autres zones de contact
entre la porte et le dormant (horizontale supérieure, verticale gauche et verticale
droite).
[0036] L'invention concerne également un procédé pour la rupture thermique d'un seuil de
porte selon lequel :
- un logement est ménagé dans le seuil;
- un dispositif selon l'invention est placé dans le logement.
[0037] Les modes d'exécution particuliers du dispositif selon l'invention décrits ci-dessus,
par exemple ceux concernant les moyens d'actionnements, s'appliquent mutatis mutandis
au procédé selon l'invention.
[0038] Le procédé selon l'invention est particulièrement avantageux en rénovation énergétique
de constructions, c'est à dire pour améliorer les performances thermiques de portes
et de seuils existants, surtout lorsque la construction qui les accueille a une valeur
patrimoniale à préserver. Le procédé permet en effet de laisser la porte et l'essentiel
du seuil intacts.
[0039] L'invention concerne enfin un procédé pour interrompre la transmission du son en
dessous de la face inférieure d'une porte selon lequel :
- un logement est ménagé dans le seuil ;
- un dispositif selon l'invention est placé dans le logement.
[0040] Par transmission du son en dessous de la face inférieure d'une porte on entend le
son transmis par la mise en vibration de l'air situé entre la face inférieure de la
porte et et seuil, d'une part, et par la mise en vibration du seuil lui même, d'autre
part. Le procédé selon l'invention permet d'obtenir une remarquable isolation acoustique
car d'une part il interrompt la transmission du son à travers l'espace entre la porte
et le seuil grâce à l'étanchéité exceptionnelle qu'il permet d'obtenir à cet endroit.
D'autre part le logement ménagé dans le seuil réduit également fortement, de manière
surprenante, la transmission du son porté par le seuil lui même.
[0041] Les figures 1 à 3 illustrent un mode particulier d'exécution du dispositif selon
l'invention. Les figures 5 et 6 illustrent un autre mode particulier d'exécution Ce
dispositif comprend les éléments suivants.
[0042] Une base isolante (1) est placée dans un logement (2) ménagé dans un seuil (3) d'une
porte (5). Un joint isolant mobile (4) est inséré dans une rainure (9) de la base
(1). Des moyens d'actionnement (6) permettent de déplacer le joint mobile entre une
position basse, représentée aux figures 1 et 6 et une position haute représentée aux
la figure 3 et 5. Les moyens d'actionnement (6) comprennent une commande (7) munie
d'une partie saillante (8).
[0043] La figure 4 illustre une procédure recommandée pour la mesure de la résistance thermique
globale de la base isolante du dispositif selon l'invention.
[0044] Une cavité thermiquement isolée de l'extérieur est divisée en deux compartiments,
I et II par une paroi constituée d'un isolant thermique dont les caractéristiques
(épaisseur et conductivité thermiques) lui confèrent une résistance thermique globale
nettement supérieure à celle de la base isolante soumise à la mesure. Un orifice est
ménagé dans cette paroi dans lequel la base isolante (3) est insérée de manière à
être en contact sur l'ensemble de son périmètre avec la dite paroi, le joint montant
(2) étant en position haute. Le joint montant (2) est en contact avec la paroi, la
face correspondante de cette dernière jouant le rôle de la tranche inférieure de la
porte. Initialement les températures T1 et T2 des deux compartiments I et II sont
différentes. L'évolution de leur température au cours du temps, qui tend à leur uniformisation,
permet de connaître le flux thermique total qui traverse la paroi (1) et la base (3).
Les caractéristiques de la paroi (1) étant connues, le flux thermique la traversant
peut être calculé. Par différence, le flux thermique traversant la base isolante en
est déduit. Connaissant sa surface exposée, sa résistance thermique globale peut être
calculée. Cette résistance thermique globale est donc une valeur moyenne unique caractérisant
la base isolante. En général le flux thermique traversant la paroi (1) peut être négligé
en bonne approximation.
[0045] Des détails et particularités de l'invention vont ressortir de la description suivante
d'un exemple de réalisation particulier de l'invention, en référence aux figures annexées.
Exemple 1
[0046] Le dispositif illustré aux figures 1 à 3 fonctionne de la manière suivante, conformément
à un mode avantageux de réalisation du procédé selon l'invention. Figure 1 représente
la porte (5) en position ouverte et le joint isolant mobile (4) en position basse,
affleurant le seuil (3) mais légèrement en retrait de celui-ci. La porte a une largeur
de 80cm et une épaisseur de 4cm. Le joint isolant mobile (4), a une largeur de 78
cm, une épaisseur de 5cm et une hauteur de 8cm. Il est réalisé essentiellement en
épicéa, essentiellement signifiant qu'il comprend plus de 75% en volume d'épicéa,
le sens des fibres du bois étant dans le sens de la largeur du joint. La partie saillante
(8) de la commande (7) est en position haute. Dans le mode de réalisation représenté,
la base isolante (1), qui possède une résistance thermique globale de 0,4 m2/W°K,
comprend essentiellement le joint mobile, en ce sens que l'épaisseur du logement (2),
de 6 cm, n'est que légèrement supérieure à celle de la rainure (9), de 5 cm. La figure
3 représente la porte (5) en position fermée. La partie saillante (8), de 25cm2, située
dans la partie latérale de la base isolante opposée à celle de la charnière, a été
mise en position basse. Un système de cliquet non représenté permet de maintenir la
partie saillante dans cette position. La poussée suivante sur cette partie saillante
libèrerait le cliquet et permettrait à cette partie saillante de remonter à sa position
haute. En s'abaissant, la partie saillante (8) modifie l'angle de la partie inclinée
de la commande (7), fixée de manière rotative au moyen (6), qui de ce fait exerce
une poussée sur ce dernier. 'Le moyen (6) est réalisé essentiellement en polyéthylène
haute densité, ceci signifiant qu'il comprend plus de 75% en volume de polyéthylène
haute densité. Le fonctionnement de ce moyen d'actionnement (6) est représenté à la
figure 2. Le moyen (6) est mobile dans la direction de la largeur de la porte et présente
une face inclinée qui coopère avec une face possédant la même inclinaison du joint
mobile (6). Lorsque le moyen (6) reçoit la poussée de la commande (7) il se déplace
dans le sens de la flèche représentée à l'encadré C et exerce une poussé verticale
sur le joint mobile qui se déplace vers le haut jusqu'à entrer en contact avec la
tranche inférieure de la porte (5). Le joint mobile (4), le moyen d'actionnement (6)
et la commande (7) possèdent des moyens de rappel non représentés comprenant par exemple
des ressorts permettant à ces éléments de reprendre spontanément leur position correspondant
à la position basse du joint mobile, lorsque le cliquet de maintien de la partie saillante
(8) en position basse est libéré par une poussée suivante du pied de l'utilisateur
de la porte.
Exemple 2
[0047] Le dispositif illustré aux figures 5 et 6 fonctionne de manière identique à celui
illustré aux figures 1 à 3 et décrit à l'exemple 1. Il en diffère par l'épaisseur
(2) du logement, correspondant à la largeur de la base, qui est de 20cm, supérieure
à trois fois l'épaisseur de la porte. La partie fixe de la base isolante comprend
plus de 75% en volume de mousse de polyuréthane.
[0048] Dans cet exemple, le dispositif possède une résistance thermique globale de 0,75m2/W°K.
1. Dispositif pour la rupture thermique de seuil de porte comprenant:
• une base isolante (1) apte à être encastrée dans un logement (2) ménagé dans le
seuil (3), la base isolante comprenant elle-même un joint isolant mobile (4), dont
la largeur correspond à celle de la porte (5), placé dans une rainure (9) de la dite
base, le joint mobile pouvant adopter une position basse et une position haute;
• des moyens d'actionnement (6) permettant de:
a) placer le joint mobile en position haute lorsque la porte est fermée, de manière
à assurer un contact entre le dit joint mobile et la tranche inférieure de la porte;
b) placer le joint mobile en position basse dans la rainure lorsque la porte est ouverte,
de manière à affleurer la surface du seuil.
2. Dispositif selon la revendication 1 dans lequel les moyens d'actionnement (6) sont
commandés par le mouvement de la porte (5).
3. Dispositif selon la revendication 1 dans lequel les moyens d'actionnement (6) comprennent
une commande (7) permettant de déplacer le joint mobile indépendamment du mouvement
de la porte.
4. Dispositif selon les revendications 2 et 3, dans lequel les moyens d'actionnement
(6) sont commandés en partie par le mouvement de la porte et en partie indépendamment
du mouvement de la porte.
5. Dispositif selon la revendication précédente dans lequel la commande (7) comprend
une partie saillante (8) située au bas de la porte de manière à pouvoir être déclenchée
par le pied.
6. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la face du joint
isolant mobile destinée à entrer en contact avec la tranche inférieure de la porte
est couverte d'une couche compressible.
7. Ensemble comprenant un seuil de porte muni d'un dispositif selon l'une des revendications
1 à 6, une porte et un dormant de porte.
8. Procédé pour la rupture thermique d'un seuil de porte selon lequel :
• un logement est ménagé dans le seuil;
• un dispositif selon l'une des revendications 1 à 6 est placé dans le logement.
9. Procédé selon la revendication précédente dans lequel la face du joint isolant mobile
destinée à entrer en contact avec la tranche inférieure de la porte est couverte d'une
couche compressible.