Domaine technique
[0001] La présente divulgation relève du domaine des appareils médicaux pour aider un patient
à se redresser, i.e. à passer d'une position assise à une position debout ou intermédiaire.
Art antérieur
[0002] Différents appareils tels que des verticalisateurs, des guidons de transfert ou des
lèves-personnes peuvent être utilisés pour aider une personne à passer d'une position
assise à une position debout, pour être transférée d'un lit à une chaise ou un fauteuil
roulant et inversement en passant par la position debout ou par une position intermédiaire.
Par ailleurs, les personnes peuvent également être déplacées, lorsqu'elles sont en
position debout ou dans une position intermédiaire grâce à ces appareils, pour la
toilette par exemple.
[0003] Lorsque le patient n'a besoin que d'une aide réduite, un guidon de transfert peut
être utilisé pour l'aider à se relever ou pour passer d'une position assise à une
autre. Les pieds du patient sont alors placés sur un repose-pied et le patient plaque
ses tibias contre une zone d'appui prévue à cet effet. Il peut ensuite s'accrocher
à une partie en forme de guidon et se hisser vers le haut à la force de ses bras.
Une personne qualifiée, par exemple du personnel soignant, aide alors le patient à
se hisser et à se redresser en poussant par exemple sur son bassin. Ce faisant, le
personnel soignant s'expose à des risques de troubles musculosquelettiques surtout
lorsque ce type d'opération se répète.
[0004] Lorsque le patient a besoin d'une aide plus conséquente, les verticalisateurs électriques
et les lève-personnes sont utilisés. La totalité de l'effort est alors prise en charge
par l'appareil et le personnel soignant n'est pas mis à contribution. Les verticalisateurs
électriques peuvent être utilisés pour permettre par exemple aux patients d'effectuer
différentes tâches debout ou pour être transférées d'une position assise à une autre.
On notera que la position debout permet d'améliorer la fonction intestinale, de mieux
solliciter les fonctions respiratoires et cardiovasculaires et présente des bénéfices
au niveau orthopédique notamment dans la sollicitation des articulations, etc. Les
lèves-personnes sont plutôt utilisés pour déplacer des patients entre leur lit et
un fauteuil. Dans les deux cas, les patients sont harnachés à l'appareil et soulevés
par celui-ci.
[0005] L'utilisation de ces deux types d'appareils présente des inconvénients. D'une part,
les patients étant totalement passifs, cette situation peut être mal vécue par les
patients qui peuvent refuser l'utilisation de l'appareil et manifester une opposition
au soin ou du tonus oppositionnel par exemple. D'autre part, lorsque les patients
disposent d'un certain tonus musculaire et d'une certaine motricité, leurs capacités
résiduelles ne sont pas sollicitées ce qui peut conduire à une dégradation des capacités
motrices, une désadaptation psychomotrice et une grabatisation lorsqu'il s'agit de
personnes âgées.
[0006] On notera par ailleurs, que lors de l'utilisation d'un verticalisateur électrique,
le patient, lorsqu'il est mis en position dite « debout » est en position de rétropulsion,
ce qui ne favorise pas les muscles utilisés par un patient sain pour se mettre debout
et ne favorise donc pas l'entretien et le rétablissement de ses capacités musculaires
et d'équilibration.
[0007] Il existe donc un besoin pour un appareil médical pour aider un patient à se redresser,
i.e. à passer d'une position assise à une position debout ou intermédiaire tout en
sollicitant au mieux ses capacités musculaires de manière à faciliter son rétablissement
tout en limitant les risques de troubles musculosquelettiques du personnel soignant
l'aidant à se redresser.
Exposé
[0008] Un but de la présente divulgation est de remédier au moins à certains des inconvénients
ci-dessus.
[0009] En particulier, un but de la présente divulgation est de proposer un appareil médical
configuré pour aider un patient à se relever en position debout ou tout du moins dans
une position intermédiaire entre la position assise et la position debout tout en
permettant de mieux solliciter ses capacités motrices résiduelles. Ce faisant, un
autre but est de favoriser le rétablissement des capacités motrices du patient ou
tout du moins de limiter la dégradation de ses capacités motrices résiduelles.
[0010] Un autre but de la présente divulgation est de favoriser l'acceptation d'un appareil
d'aide au redressage du patient entre deux positions assises ou entre une position
assise et une position debout ou intermédiaire.
[0011] Un autre but de la présente divulgation est de limiter l'effort fourni par le personnel
soignant afin de prévenir les troubles musculosquelettiques associés.
[0012] Il est proposé un appareil médical pour aider un patient à se redresser, ledit appareil
comprenant une portion supérieure et une portion inférieure, la portion supérieure
comportant une zone d'accueil des membres supérieurs du patient, et la portion inférieure
comportant une zone d'immobilisation d'une partie des membres inférieurs du patient,
le patient étant placé lors de l'utilisation de l'appareil à l'arrière dudit appareil.
La portion supérieure est mobile entre une position basse, située vers l'arrière de
l'appareil et dans laquelle la zone d'accueil peut accueillir les membres supérieurs
du patient lorsque ledit patient est dans une position assise de départ, et une position
haute, située vers l'avant de l'appareil et plus haut que la position basse. L'appareil
comporte une unité de commande et un organe d'actionnement commandé par l'unité de
commande, l'unité de commande étant configurée pour commander l'organe d'actionnement
pour produire un déplacement de la portion supérieure par rapport à la portion inférieure
selon une trajectoire prédéterminée, ladite trajectoire comportant tout d'abord, la
portion supérieure étant initialement en position basse, une translation horizontale
de la portion supérieure vers l'avant de l'appareil jusqu'à une position intermédiaire,
suivie d'un déplacement de la portion supérieure de la position intermédiaire jusqu'à
la position haute.
[0013] Selon un autre aspect, il est proposé un procédé de commande d'un appareil médical
pour aider un patient à se redresser, ledit appareil médical comportant une portion
supérieure et une portion inférieure, comportant une zone d'accueil des membres supérieurs
du patient, et la portion inférieure comportant une zone d'immobilisation d'une partie
des membres inférieurs du patient, le patient étant placé lors de l'utilisation de
l'appareil à l'arrière dudit appareil, la portion supérieure étant mobile entre une
position basse, située vers l'arrière de l'appareil et dans laquelle la zone d'accueil
peut accueillir les membres supérieurs du patient lorsque ledit patient est dans une
position assise de départ, et une position haute, située vers l'avant de l'appareil
et plus haute que la position basse, l'appareil comportant en outre un organe d'actionnement
pour produire un déplacement de la portion supérieure par rapport à la portion inférieure,
ledit procédé de commande comprenant les étapes suivantes :
- émission, à destination de l'organe d'actionnement, d'une commande de placement de
la portion supérieure dans la position basse,
- émission, à destination de l'organe d'actionnement, d'une commande de translation
horizontale de la portion supérieure vers l'avant de l'appareil jusqu'à une position
intermédiaire,
- émission, à destination de l'organe d'actionnement, d'une commande de déplacement
de la portion supérieure de la position intermédiaire jusqu'à la position haute.
[0014] Selon un autre aspect, il est proposé une unité de commande comportant une mémoire
et un processeur, la mémoire comportant des instructions de code de programme qui,
lorsqu'elles sont exécutées par le processeur, configurent ledit processeur pour mettre
en oeuvre le procédé de commande décrit ci-dessus.
[0015] Selon un autre aspect, il est proposé un programme informatique comportant des instructions
pour la mise en oeuvre de tout ou partie d'un procédé de commande tel que défini dans
les présentes lorsque ce programme est exécuté par un processeur. Selon un autre aspect,
il est proposé un support d'enregistrement non transitoire, lisible par un ordinateur,
sur lequel est enregistré un tel programme.
[0016] Les caractéristiques exposées dans les paragraphes suivants peuvent, optionnellement,
être mises en œuvre. Elles peuvent être mises en œuvre indépendamment les unes des
autres ou en combinaison les unes avec les autres :
[0017] Dans un mode de réalisation, le déplacement de la position intermédiaire jusqu'à
la position haute comporte tout d'abord une translation oblique de la portion supérieure
vers l'avant de l'appareil et vers le haut, suivie d'une translation verticale de
la portion supérieure vers le haut, jusqu'à la position haute. La translation horizontale
suivie de la translation oblique puis de la translation verticale de la portion supérieure
de l'appareil incite le patient à reproduire avec son corps un mouvement proche de
son schéma moteur naturel lors de son redressement ce qui favorise le rétablissement
ou l'entretien de ses capacités motrices ou tout du moins de limiter la dégradation
de ses capacités résiduelles.
[0018] Dans un mode de réalisation, la zone d'accueil de la portion supérieure comprend
une zone de préhension et/ou une zone d'appui des avant-bras.
[0019] Dans un mode de réalisation, l'unité de commande est configurée pour commander l'organe
d'actionnement pour maintenir invariante l'orientation de la portion supérieure lors
de son déplacement selon la trajectoire prédéterminée.
[0020] Dans un mode de réalisation particulier, l'appareil comporte en outre une sangle
et un enrouleur de sangle, la sangle étant destinée à être attachée à un harnais destiné
à être fixé sur le patient, l'enrouleur de sangle étant commandé par l'unité de commande.
Ainsi, lorsque les capacités résiduelles du patient sont insuffisantes, celui-ci peut
être aidé par le harnais qui contribue à le tracter lors de son mouvement de redressement
en position debout.
[0021] Dans un mode de réalisation, l'unité de commande commande l'enrouleur de sangle conjointement
avec l'organe d'actionnement de manière à réduire la longueur de la sangle sur au
moins une partie de la trajectoire prédéterminée.
[0022] Dans un mode de réalisation, l'appareil est configuré pour déterminer un niveau de
participation du patient, et l'unité de commande est configurée pour ajuster la commande
de l'organe d'actionnement en fonction du niveau de participation déterminé ; moyennant
quoi la commande de l'organe d'actionnement est adaptée en fonction de la condition
physique du patient.
[0023] Dans un mode de réalisation, l'organe d'actionnement comporte au moins un actionneur
électrique commandé en position et en vitesse par l'unité de commande, l'unité de
commande est configurée pour déterminer un niveau de participation du patient en fonction
d'un courant d'alimentation de l'actionneur électrique, et l'unité de commande est
configurée pour ajuster la vitesse de l'actionneur électrique en fonction du niveau
de participation déterminé ; moyennant quoi le temps mis par les vérins pour atteindre
leur position de consigne est adaptée en fonction du niveau de participation du patient.
Ainsi, la sollicitation exercée par l'appareil est adaptée aux capacités résiduelles
du patient en évitant de freiner un patient en bonne condition physique ou de solliciter
trop rapidement un patient en moins bonne condition.
[0024] Dans un mode de réalisation, l'appareil comprend en outre des moyens de déplacement
de l'appareil et au moins un capteur adapté pour détecter qu'une pression est exercée
par un utilisateur sur un cadre supérieur de l'appareil, et dans lequel l'unité de
commande est configurée pour commander les moyens de déplacement en fonction de signaux
reçus de l'au moins un capteur ; moyennant quoi l'appareil peut détecter lorsque le
personnel soignant souhaite déplacer le patient sur l'appareil et actionner des moyens
de déplacement motorisés. On facilite ainsi l'arrachement de l'appareil en début de
déplacement d'un endroit à un autre, ce qui limite la force à appliquer par le personnel
soignant pour initier le mouvement de l'appareil. On limite ainsi les troubles musculosquelettiques
engendrés par le déplacement de l'appareil. De manière avantageuse, l'appareil peut
également détecter, grâce à ses capteurs, la direction de déplacement voulue et orienter
les moyens de déplacement en fonction de la direction de déplacement détectée. Enfin,
grâce aux capteurs, le personnel soignant peut facilement orienter le déplacement
de l'appareil en agissant sur un cadre supérieur de l'appareil facilement accessible.
[0025] L'appareil médical proposé permet d'aider des personnes à se redresser, soit en vue
d'occuper la position debout ou une position intermédiaire de manière temporaire,
soit de manière intermédiaire entre deux positions assises différentes par exemple
comme les appareils connus sous le nom de guidons de transfert ou de verticalisateurs
électriques. Avantageusement, le déplacement de la portion supérieure de l'appareil
destinée à accueillir les avant-bras et/ou les mains du patient permet de tracter
le patient vers le haut tout en sollicitant ses muscles. De plus, la trajectoire du
déplacement vers l'avant puis vers le haut favorise la reproduction du schéma moteur
naturel avec antépulsion lors de la verticalisation. Le patient sollicite ainsi les
mêmes muscles que ceux qu'il utilise naturellement pour se relever. On encourage ainsi
le rétablissement ou l'entretien de ses capacités motrices et on évite la dégradation
de ses capacités motrices. On évite également la désadaptation psychomotrice engendrée
par la non-reproduction des mouvements naturels. De plus, le mouvement étant plus
naturel et l'utilisation de l'appareil moins dégradant, l'appareil est mieux accepté.
En outre, le patient étant sollicité, il peut reprendre confiance en lui et en ses
capacités.
Brève description des dessins
[0026] D'autres caractéristiques, détails et avantages apparaîtront à la lecture de la description
détaillée ci-après, et à l'analyse des dessins annexés, sur lesquels :
La figure 1 montre un appareil médical en perspective selon un mode de réalisation
;
La figure 2 montre l'appareil médical de la figure 1 selon une autre vue en perspective
;
Les figures 3A, 3B, 3C et 3D montrent le patient utilisant l'appareil médical de la
figure 1 à différents instants ;
La figure 4 montre la trajectoire suivie par une portion supérieure de l'appareil
selon un mode de réalisation.
Description de modes de réalisation
[0027] Les dessins et la description ci-après contiennent, pour l'essentiel, des éléments
de caractère certain. Ils pourront donc non seulement servir à mieux faire comprendre
la présente divulgation, mais aussi contribuer à sa définition, le cas échéant.
[0028] Il est maintenant fait référence aux figures 1 et 2 qui montrent deux vues en perspective
d'un appareil médical 1 selon un mode de réalisation. L'appareil médical présenté
ici peut être utilisé pour permettre au patient d'adopter une position debout de manière
temporaire ou pour effectuer un transfert entre deux positions assises différentes
en passant par la position debout comme les verticalisateurs ou les guidons de transfert.
[0029] L'appareil médical 1 comporte une portion supérieure 2 et une portion inférieure
3. La portion supérieure 2 comporte une zone d'accueil destinée à accueillir des membres
supérieurs du patient tels que les avant-bras et/ou les mains du patient par exemple
en vue de guider le patient lors du passage d'une position assise à une position debout.
La zone d'accueil de la portion supérieure 2 peut comprendre par exemple, comme représenté
sur la figure 1, au moins une zone de préhension 21 destinée à être agrippée par le
patient et une zone d'appui des avant-bras 22. La zone d'accueil de la portion supérieure
2 peut comprendre par exemple comme illustré sur la figure 1 une zone de préhension
interne 21a et une zone de préhension externe 21b, destinées à être agrippées par
les deux mains du patient. Le patient peut ainsi choisir la zone de préhension qui
lui convient le mieux. La zone d'appui des avant-bras 22 peut être formée par une
tablette sur laquelle le patient peut poser ses deux avant-bras. De manière optionnelle,
la portion supérieure 2 peut également comprendre deux bras coudés formant un garde-corps
23 adapté pour encadrer le torse du patient lorsque celui-ci agrippe une zone de préhension
21 et pose ses avant-bras sur la zone d'appui 22. Bien entendu, d'autres configurations
de la portion supérieure 2 sont possibles. Par exemple, la zone d'accueil de la portion
supérieure 2 peut se présenter sous la forme d'un guidon de vélo de course en forme
de V comprenant deux bras coudés conformé pour former, sur une partie supérieure,
une zone de préhension et sur une partie inférieure le garde-corps, la partie inférieure
pouvant de manière optionnelle former deux zones d'appui des avant-bras. On notera
que dans certaines variantes, la zone d'accueil de la portion supérieure 2 peut ne
comprendre qu'une zone d'appui des avant-bras, auquel cas, les avant-bras sont de
préférence fixés par des sangles sur la zone d'appui. Une telle variante de réalisation
est particulièrement avantageuse lorsque le patient n'a pas assez de force ou n'est
pas en capacité d'agripper la zone de préhension, par exemple en cas de paralysie
des mains. Dans une autre variante, on pourrait également considérer une zone d'accueil
de la portion supérieure 2 ne comportant que des poignées lorsque le patient dispose
de suffisamment de force et n'a pas besoin d'appuyer ses avant-bras pour être guidé
dans son mouvement par l'appareil.
[0030] La portion inférieure 3 comporte une zone d'immobilisation destinée à accueillir
et à immobiliser des membres inférieurs du patient tels que les tibias par exemple
et optionnellement les pieds du patient par exemple. Comme représenté sur la figure
1, la zone d'immobilisation de la portion inférieure 3 peut comprendre par exemple
une zone d'appui des tibias 31, ladite zone d'appui 31 étant destinée à former une
butée pour les tibias du patient. Par convention, le patient à aider à se mettre debout
est considéré comme étant situé vers l'arrière de l'appareil médical 1 (la direction
vers l'avant de l'appareil médical 1 correspond à la direction selon l'axe X représenté
sur les figures 3A-3D). La zone d'appui des tibias est donc située, par rapport aux
tibias du patient qui se trouvent vers l'arrière de l'appareil médical 1, vers l'avant
de l'appareil médical 1. La zone d'immobilisation de la portion inférieure 3 peut
en outre comprendre de manière optionnelle, comme plus particulièrement visible sur
la figure 1, un repose-pied 32. Le repose-pieds 32 peut éventuellement comprendre
une butée 33 configurée pour bloquer l'arrière des pieds du patient. En outre, de
manière optionnelle, le repose-pieds 32 peut également comprendre une surface anti-dérapante.
La zone d'immobilisation de la portion inférieure 3 peut également comprendre en variante
à l'utilisation de la butée arrière, un dispositif de maintien des pieds sur le repose-pied
32 tel qu'une sangle par exemple. En outre, le dispositif de maintien des pieds peut
également comprendre des butées avant et arrière. Dans une variante, la portion inférieure
3 peut être configurée pour maintenir d'autres parties des membres inférieurs tels
que les genoux ou une autre partie des jambes par exemple en cas d'amputation ou de
paralysie. Il est d'ailleurs à noter que les membres inférieurs du patient peuvent
également comporter des parties artificielles telles que des prothèses. Par ailleurs,
l'appareil 1 peut comporter également, dans certains cas, un châssis 7, la portion
inférieure 2 étant montée fixe par rapport au châssis 7.
[0031] Selon la présente divulgation, la portion supérieure 2 est mobile par rapport à la
portion inférieure 3 entre une position basse E0, située vers l'arrière de l'appareil
1 et une position haute E3, située vers l'avant de l'appareil 1. Par « haute » et
« basse » on entend simplement que la position haute E3 est située plus haut par rapport
au sol que la position basse E0. Lorsque la portion supérieure 2 se trouve dans la
position basse E0, ladite portion supérieure 2 se trouve sensiblement à la verticale
de la zone d'appui des tibias 31 et le patient en position assise peut agripper la
zone de préhension 21 et/ou poser ses avants bras sur la zone d'appui 22, la zone
d'accueil accueillant ainsi les membres supérieurs du patient (figure 3A). Lorsque
la portion supérieure 2 se trouve dans la position haute E3, le patient est en position
debout (figure 3D).
[0032] Lors de la mobilisation du patient entre la position assise et la position debout
comme visible sur les figures 3A à 3D, ses tibias sont en butée contre la zone d'appui
des tibias 31 de sorte que les pieds et les tibias du patient sont immobilisés, les
cuisses, le torse et le bassin pouvant bouger pour permettre au patient de se redresser.
On notera que le déplacement de la portion supérieure 2 de l'appareil de la position
basse E0 à la position haute E3 aide le patient à se mettre debout en agrippant la
zone de préhension et en s'appuyant sur ses avant-bras, le patient sollicitant ses
capacités motrices résiduelles notamment au niveau du bassin et des cuisses pour se
redresser.
[0033] De manière avantageuse, la portion supérieure 2 se déplace par rapport à la portion
inférieure 3 selon une trajectoire prédéterminée qui favorise la reproduction du schéma
moteur naturellement utilisé par une personne en bonne santé. En particulier, la trajectoire
comprend une translation horizontale de la portion supérieure vers l'avant de l'appareil
de la position basse E0 à une position intermédiaire E1 puis un déplacement de la
portion supérieure 2 de la position intermédiaire E1 jusqu'à la position haute E3.
On notera que le déplacement de la portion supérieure 2 selon la trajectoire prédéterminée
provoque, pour le patient en appui et/ou s'agrippant sur la portion supérieure 2,
le déplacement du buste du patient vers l'avant ce qui favorise l'utilisation d'un
mouvement d'antépulsion pour se redresser ce qui favorise le rétablissement de ses
capacités musculaires et d'équilibration ou tout du moins de limiter la dégradation
de ses capacités résiduelles. On rappelle qu'avec les dispositifs de l'art antérieur,
les muscles permettant de reproduire le mouvement naturel de redressement ne sont
pas sollicités.
[0034] La figure 4 illustre une trajectoire selon un mode de réalisation particulier et
comprend, comme décrit précédemment, une translation horizontale T1 de la portion
supérieure vers l'avant de l'appareil d'une position basse E0 à une première position
intermédiaire E1. Dans le mode de réalisation décrit ici, cette translation est suivie
d'une translation oblique T2 de la portion supérieure vers l'avant de l'appareil et
vers le haut jusqu'à atteindre une deuxième position intermédiaire E2. Cette translation
est suivie d'une translation verticale T3, selon la direction y, de la portion supérieure
vers le haut jusqu'à atteindre la position haute E3. On notera que la translation
horizontale T1 est orientée selon un axe x correspondant à un axe horizontal par rapport
au sol, que la translation verticale T3 est orientée selon un axe y correspondant
à un axe vertical par rapport au sol et que la translation oblique T2 comprend une
composante selon l'axe x et une composante selon l'axe y. La position basse E0 peut
varier et être réglée en fonction de la hauteur d'assise initiale du patient, pour
permettre au patient en position assise d'agripper la zone de préhension 21. La position
haute E3 ainsi que les premières et secondes positions intermédiaires E1, E2 peuvent
varier en fonction de la morphologie du patient.
[0035] La figure 3A représente la position initiale du patient E0 lorsqu'il est assis. Les
tibias sont en appui contre la zone d'appui 31 et, dans le mode de réalisation décrit
ici, les pieds sont posés sur le repose-pied 32 et l'arrière des pieds est en contact
avec la butée 33. Les mains agrippent une zone de préhension 21, ici les poignées
extérieures, et les avant-bras reposent sur la zone d'appui 22. Ensuite, lors du déplacement
de la portion supérieure 2 de l'appareil vers l'avant, selon la translation horizontale
T1 selon l'axe x, comme représenté sur la figure 3B, le patient bascule vers l'avant
et commence à décoller les fesses de l'assise. La portion supérieure 2 de l'appareil
se déplace alors comme illustré sur la figure 3C de manière simultanée vers l'avant
et vers le haut, selon la translation oblique T2, de sorte que le patient se redresse
avec le haut du corps incliné vers l'avant et en s'appuyant sur ses jambes dont la
partie inférieure est immobilisée. Puis, la portion supérieure 2 de l'appareil se
déplace vers le haut selon la translation verticale T3 selon l'axe y comme illustré
par la figure 3D, pour aboutir à la position haute E3.
[0036] Afin de s'adapter à la morphologie du patient, on peut définir par exemple trois
profils d'utilisateurs selon que le patient soit petit, de taille moyenne ou grand
à l'aide d'une interface utilisateur. On peut donc définir trois types de trajectoires
dans lesquelles les positions E1, E2, E3 varient en fonction du profil de l'utilisateur
utilisé. Les positions E1 et E2 peuvent être définies selon l'axe x en fonction de
la course totale horizontale de la portion supérieure par exemple et varier en fonction
du profil considéré, par exemple en fonction d'une taille de référence. La pente de
la translation oblique T2 et la course totale horizontale peuvent être fixes ou varier
en fonction du profil utilisé. La position haute E3 peut être définie en fonction
d'une hauteur de référence propre à chaque profil. Enfin, la trajectoire peut prendre
en outre en compte une hauteur d'assise initiale différente pour déterminer la hauteur
selon l'axe y de la position basse E0.
[0037] A titre d'exemple, la course horizontale totale peut être comprise par exemple entre
200 et 400 mm et varier en fonction des profils. On peut par exemple fixer la course
horizontale à 250 mm pour un patient petit, 300 mm pour un patient de taille moyenne
et à 350 mm pour un patient grand. La course verticale totale peut être déterminée
en fonction de la hauteur de référence propre à chaque profil et, de manière optionnelle,
en fonction de la hauteur d'assise. Par ailleurs, la position E1 peut correspondre
à entre 30 et 70 % de la course totale horizontale et la position E2 peut correspondre,
selon l'axe x, au reste de la course horizontale maximale et selon l'axe y à entre
25 et 50 % de la course verticale totale.
[0038] On notera que l'appareil peut également être utilisé, de manière similaire, pour
passer d'une position debout à une position assise (ou allongée). L'unité de commande
4 est alors configurée pour commander l'organe d'actionnement 5 pour produire un déplacement
de la portion supérieure 2 par rapport à la portion inférieure 3 selon une autre trajectoire
prédéterminée entre la position haute E3 et la position basse E0.
[0039] La trajectoire utilisée peut correspondre à l'inverse de la trajectoire utilisée
pour mettre la personne debout. Ainsi, la trajectoire peut comprendre tout d'abord,
la portion supérieure étant initialement en position haute E3, un déplacement de la
portion supérieure de la position haute E3 jusqu'à une position intermédiaire E1,
suivie d'une translation horizontale inverse de T1 de la portion supérieure vers l'arrière
de l'appareil jusqu'à la position basse E0. Le déplacement de la position haute jusqu'à
la position intermédiaire E1 peut comporter tout d'abord une translation verticale
inverse de T3 de la portion supérieure vers le bas jusqu'à la position intermédiaire
E2 suivie d'une translation oblique inverse de T2 de la portion supérieure vers l'arrière
de l'appareil et vers le bas.
[0040] Pour permettre le déplacement de la portion supérieure 2 par rapport à la portion
inférieure 3, l'appareil 1 comporte une unité de commande 4 comprenant une mémoire
et un processeur destinés à commander un organe d'actionnement de déplacement 5 adapté
pour déplacer la portion supérieure 2 entre la position basse et la position haute
selon les trajectoires prédéterminées décrites précédemment, ces trajectoires étant
déterminées par l'unité de commande 4, par exemple en fonction de la hauteur d'assise
initiale et du profil d'utilisateur sélectionné comme décrit précédemment. Pour se
faire, l'unité de commande émet des commandes à destination de l'organe d'actionnement
5 et notamment une commande de placement de la portion supérieure dans la position
basse (E0). A cet effet, la mémoire comprend des instructions de programme d'ordinateur
qui, lorsqu'elles sont exécutées par le processeur, configurent celui-ci pour déterminer
les commandes émises à destination de l'organe d'actionnement 5.
[0041] De manière générale, l'organe d'actionnement 5 peut comporter un ou plusieurs actionneurs.
Il peut par exemple s'agir de vérins hydrauliques, pneumatiques ou électriques ou
encore d'un ou de moteurs électriques associés à des mécanismes tels que des engrenages
ou des cames pour convertir le mouvement du ou des moteurs électriques en un déplacement
de la portion supérieure 2 selon la trajectoire prédéterminée. Dans un mode de réalisation
préféré, l'organe d'actionnement 5 comprend au moins un actionneur électrique, tel
qu'un moteur électrique ou un vérin électrique. Dans le mode de réalisation décrit
ici, l'organe d'actionnement 5 comprend trois vérins 51, 52, 53 électriques. Le vérin
52 est destiné à déplacer la portion supérieure 2 selon une direction de translation
définie par l'axe du vérin 52, le vérin 52 étant monté mobile en rotation sur le châssis
7 de sorte qu'un actionnement du vérin 51 permette d'orienter l'axe du vérin 52. Par
ailleurs, la portion supérieure 2 est montée mobile en rotation sur le vérin 53, de
sorte que le vérin 53 permette de régler l'orientation de la portion supérieure 2
par rapport au châssis 7. Il est ainsi possible d'ajuster l'orientation de la portion
supérieure 2 lors des mouvements de translation T1, T2, T3 générés par rotation et
translation à l'aide des vérins 51 et 52. Le vérin 53 est de préférence commandé de
sorte que l'orientation de la portion supérieure 2 reste invariante lors du déplacement
selon la trajectoire prédéterminée. Ainsi, le garde-corps peut être maintenu à une
position optimale pour entourer le tronc du patient tout au long du déplacement de
la portion supérieure. De plus, la position des avant-bras reste sensiblement constante
lors du déplacement, ce qui permet d'éviter une sollicitation non-nécessaire des muscles
des bras et des épaules et réduit le risque de contractures. On notera que l'utilisation
de vérins électriques est particulièrement avantageuse car elle permet d'obtenir un
déplacement de la portion supérieure de l'appareil plus fluide, le déplacement des
différents vérins disposant d'une meilleure synchronisation et étant facilement reconfigurable.
De plus, l'appareil ainsi obtenu est plus compact et facile à maintenir et entretenir
qu'un appareil comprenant des vérins hydrauliques et/ou pneumatiques.
[0042] De manière optionnelle, l'appareil 1 peut en outre comporter une sangle et un enrouleur
de sangle 6 commandé par l'unité de commande 4. Pour simplifier, seul l'enrouleur
de sangle 6 est représenté sur les figures, et ledit enrouleur est par exemple fixé
à la portion supérieure 2 de l'appareil 1. La sangle est destinée à être attachée
à un harnais destiné à être fixé sur le patient, par exemple sur son bassin ou son
torse. Le harnais peut se présenter par exemple sous la forme d'une ceinture sacro-lombaire
ou sous d'autres formes connues de l'homme du métier.
[0043] De manière avantageuse, l'enrouleur de sangle 6 est commandé par l'unité de commande
4 conjointement avec l'organe d'actionnement 5 au moins sur une partie de la trajectoire
prédéterminée, de manière à réduire progressivement la longueur de la sangle au cours
du déplacement de la portion supérieure 2 depuis la position basse E0 jusqu'à la position
haute E3, sur au moins une partie dudit déplacement depuis la positon basse E0 jusqu'à
la position haute E3. Ainsi, le harnais est rapproché progressivement de l'enrouleur
de sangle 6 (et donc de la portion supérieure 2) au cours du déplacement de la portion
supérieure 2 depuis la position basse E0 jusqu'à la position haute E3. Le harnais
peut ainsi exercer, en supplément de sa fonction de stabilisation et de sécurisation
du patient, une traction au niveau du bassin ou du torse du patient lors de sa mobilisation
favorisant également l'adoption du schéma moteur naturel lorsque ses forces musculaires
sont insuffisantes notamment. On peut par exemple commander l'enrouleur de manière
à tracter le patient tout au long du déplacement de la portion supérieure de l'appareil
ou seulement sur une portion de son déplacement. L'enrouleur peut par exemple être
commandé avec une vitesse constante de rotation autour de son axe ou avec différentes
vitesses en fonction de la position de la portion supérieure 2 de l'appareil sur la
trajectoire prédéterminée.
[0044] De manière avantageuse, l'appareil peut en outre être configuré pour adapter le déplacement
de la portion supérieure de l'appareil en fonction de la condition physique du patient.
En particulier, l'appareil est configuré pour déterminer un niveau de participation
du patient et pour ajuster la commande de l'organe d'actionnement 5 en fonction du
niveau de participation du patient.
[0045] Lorsque l'organe d'actionnement 5 comporte au moins un actionneur électrique tel
un vérin électrique comme c'est le cas ici, il est possible de mesurer un courant
d'alimentation d'au moins un actionneur électrique pour en déduire le niveau de participation
du patient et ajuster la commande de l'organe d'actionnement en fonction du niveau
de participation du patient. En effet, plus le patient participe, moins l'actionneur
électrique va consommer d'énergie.
[0046] Dans le cas présent, les vérins électriques étant commandés en position, il est possible
d'ajuster la vitesse ou plutôt le temps que les vérins mettent pour atteindre leur
position de consigne. Ainsi, un patient en meilleure condition physique ne sera pas
limité dans son mouvement naturel par un déplacement plus rapide de la portion supérieure
de l'appareil. Pour des patients nécessitant un haut degré d'assistance, un déplacement
plus lent sera bénéfique.
[0047] De manière avantageuse, pour déterminer le niveau de participation du patient, l'unité
de commande 4 mesure un indicateur de la consommation électrique Cmes de l'actionneur
électrique lorsque l'organe d'actionnement est commandé pour se déplacer sur au moins
une partie de la trajectoire prédéterminée entre la position basse E0 et la position
haute E3, le patient étant sur l'appareil 1 et se redressant avec l'aide de l'appareil
1.
[0048] Par ailleurs, l'unité de commande 4 détermine un indicateur de la consommation électrique
Cref de référence pour le patient, cet indicateur de la consommation électrique de
référence Cref étant déterminé en fonction d'un indicateur de poids et éventuellement
d'un indicateur de taille du patient. Cet indicateur de la consommation électrique
de référence est représentatif de la consommation qu'aurait l'actionneur électrique
si un patient de référence avec le même indicateur de poids et éventuellement le même
indicateur de taille se trouve sur l'appareil et est totalement passif lors du déplacement
de la portion supérieure.
[0049] On détermine également un indicateur de la consommation électrique de l'actionneur
électrique lorsque l'organe d'actionnement se déplace à vide Cvide sur au moins une
partie de la trajectoire prédéterminée entre la position basse E0 et la position haute
E3, le patient n'étant donc pas sur l'appareil 1. Le niveau de participation PartPat
peut alors être déterminé comme suit :

[0050] Ainsi, le niveau de participation du patient est déterminé par rapport à la consommation
à vide du vérin électrique lorsqu'il est soumis à une même consigne. Par ailleurs,
la variation de la consommation électrique induite par le patient dépend aussi de
son poids et éventuellement de sa taille. Ainsi, le niveau de participation est également
déterminé par rapport à une référence déterminée en fonction du poids et éventuellement
de taille du patient. Le poids et la taille du patient peuvent être évalués de manière
grossière par un indicateur : gros, maigre, normal et petite taille, taille moyenne
et grande taille par exemple ou de manière plus fine en prenant en compte le poids
et la taille réelle du patient.
[0051] Ainsi, toutes proportions gardées, plus le patient participe, plus la consommation
électrique mesurée va diminuer et moins le patient participe, plus la consommation
électrique mesurée va se rapprocher de la consommation électrique de référence pour
une personne de poids et éventuellement de taille similaire.
[0052] Ensuite, on déduit, à l'aide du niveau de participation déterminé, un coefficient
de correction de vitesse
Coeffcorr de l'actionneur électrique et l'on ajuste la commande de l'actionneur électrique
en fonction du coefficient de correction de vitesse.
[0053] Le coefficient de correction de vitesse de l'actionneur électrique peut être calculé
comme suit :]

[0054] R_gain_nom_max étant un coefficient de proportionnalité prenant en compte la vitesse maximale pouvant
être atteinte par l'actionneur électrique rapportée à la vitesse nominale de commande
de l'actionneur électrique en l'absence de participation du patient. Ainsi, plus le
niveau de participation du patient
PartPat est élevé, plus le coefficient de correction de vitesse
Coeffcorr augmente.
[0055] Lorsque l'actionneur électrique est commandé par un signal PWM (« Pulse Width Modulation
»), le rapport cyclique définit la vitesse utilisée pour atteindre la position de
consigne. Ainsi, en multipliant le rapport cyclique du signal PWM de consigne par
le coefficient de correction de vitesse
Coeffcorr, on ajuste la vitesse de l'actionneur électrique en fonction du niveau de participation
déterminé. Ainsi, plus le niveau de participation du patient
PartPat est élevé, plus le coefficient de correction de vitesse
Coeffcorr augmente et plus la vitesse de l'actionneur pour atteindre la position de consigne
augmente.
[0056] Les différents indicateurs de la consommation électrique mentionnés ci-dessus peuvent
correspondre à des courants électriques mesurés aux bornes de l'actionneur électrique
(
Cmes), déterminés en fonction d'un indicateur de poids et éventuellement d'un indicateur
de taille du patient (
Cref,), ou encore correspondre au courant électrique aux bornes de l'actionneur électrique
en l'absence de patient sur l'appareil (
Cvide).
[0057] De retour à la figure 2, l'appareil 1 peut comprendre en outre des moyens de déplacement
de l'appareil. Le patient peut ainsi être déplacé par exemple de son lit à la salle
de bain pour faire sa toilette ou être transféré facilement d'une position assise
à une autre position assise. Par exemple, le châssis 7 peut être monté sur plusieurs
roues 71 afin de permettre le déplacement de l'appareil.
[0058] Par ailleurs, au moins l'une des roues 71 peut être motrice de sorte que le déplacement
l'appareil soit assisté, notamment au début du déplacement afin de limiter la force
exercée par le personnel soignant pour mettre en mouvement l'appareil. On limite ainsi
les troubles musculosquelettiques induits sur le personnel soignant lorsque l'appareil
est déplacé. La roue motrice est alors commandée par l'unité de commande 4. Dans l'exemple
décrit ici, l'appareil 1 comporte quatre roues 71 disposées aux quatre coins du châssis
7 et une roue motrice 71a située sous le châssis 7 entre les quatre roues 71. Bien
entendu, d'autres configurations sont possibles et l'appareil peut par exemple comporter
deux roues ou quatre roues motrices 71. La roue motrice comprend un moteur électrique
pas à pas et une unité de commande correspondante.
[0059] Dans le mode de réalisation décrit ici, le châssis 7 comporte en outre un cadre inférieur
72 sur lequel est monté un cadre supérieur 73. Le cadre supérieur 73 est monté de
manière à pouvoir être déplacé par rapport au cadre inférieur 72 lorsqu'une pression
suffisante est exercée. Le cadre supérieur 73 peut par exemple être monté sur des
plots en matériau élastique tels que du caoutchouc naturel ou de l'élastomère. De
manière avantageuse, le cadre supérieur 73 peut être utilisé par le personnel soignant
pour orienter le déplacement de l'appareil et pour exercer une pression afin de tracter
l'appareil. A cet effet, on notera que le cadre supérieur 73 est apte à être déplacé
indépendamment de la portion supérieure 2 de l'appareil 1.
[0060] L'appareil comporte en outre au moins un capteur 74 adapté pour détecter qu'une pression
est exercée par un utilisateur sur un cadre supérieur 73 de l'appareil et l'unité
de commande 4 est configurée pour commander les moyens de déplacement en fonction
de signaux reçus de l'au moins un capteur 74. Avantageusement, l'au moins un capteur
74 se trouve à la jonction entre le cadre supérieur 73 et le cadre inférieur 72.
[0061] L'unité de commande 4 peut par exemple être configurée pour déclencher des moyens
de déplacement de l'appareil à partir des signaux reçus de l'au moins un capteur lorsque
l'unité de commande 4 détermine que la pression exercée sur le cadre supérieur 73
est supérieure à une valeur de référence. L'unité de commande 4 émet alors au moins
une commande à destination des moyens de déplacement et plus particulièrement du contrôleur
de la ou des roues motrices comprenant une commande de roulage afin de déclencher
un déplacement assisté de l'appareil. Ainsi, on ne déclenche l'actionnement des moyens
de déplacement que lorsqu'une force appliquée par le personnel soignant est supérieure
à la force de référence. Avantageusement, cette force de référence est choisie pour
correspondre à la valeur au-delà de laquelle on considère que des troubles musculosquelettiques
peuvent intervenir. Selon les normes en vigueur actuellement, il peut s'agir d'une
force comprise entre 6 et 8 kg.
[0062] En outre, en variante ou en complément, l'unité de commande 4 peut être configurée
pour déterminer une direction voulue de déplacement de l'appareil à partir des signaux
reçus de l'au moins un capteur. L'appareil comporte alors une pluralité de capteurs,
les signaux émis par ceux-ci peuvent être utilisés pour déterminer une direction de
déplacement voulue et l'unité de commande 4 émet alors une commande à destination
du contrôleur de la ou des roues motrices comprenant une commande d'orientation de
la ou des roues motrices.
[0063] Les capteurs 74 sont alors répartis à différents endroits entre le cadre supérieur
73 et le cadre inférieur 72 comme visible sur la figure 2. Il peut s'agir de simples
capteurs, par exemple un capteur de type « bouton poussoir », émettant un signal lorsqu'une
portion prédéfinie du cadre supérieur 73 se trouve au-dessus d'une portion prédéfinie
du cadre inférieur 72. De tels capteurs permettent ainsi de déterminer si une portion
du cadre supérieur s'est déplacée dans une direction déterminée suite à une pression
appliquée sur le cadre supérieur 73. Il peut aussi s'agir de capteurs de pression
aptes à mesurer la pression exercée sur le capteur par le cadre supérieur 73 et donc
par le personnel soignant. Selon le type de capteur utilisé, l'orientation de la ou
des roues motrices est déterminée de manière plus ou moins précise, la meilleure précision
étant obtenue avec les capteurs de pression.
[0064] De manière optionnelle, l'appareil 1 peut comporter des moyens d'immobilisation de
l'appareil, destinés à être activés notamment lorsque la portion supérieure 2 de l'appareil
se déplace entre la position basse et la position haute et inversement. Ces moyens
d'immobilisation peuvent être formés par un frein 8 placé par exemple à l'avant de
l'appareil 1. Le frein peut donc être enclenché facilement par le personnel soignant
lorsque celui-ci se trouve devant l'appareil. En variante ou en complément, les moyens
d'immobilisation peuvent correspondre à un blocage de la ou des roues motrices et
être activé par l'unité de commande 4, notamment en envoyant une commande de blocage
de la ou des roues motrices correspondantes.
[0065] On notera en outre que l'appareil présenté ici permet une verticalisation ou un transfert
d'un patient d'un endroit à un autre ne disposant pas de capacités résiduelles suffisantes,
le patient pouvant si besoin être tracté dans la position adaptée à la phase du mouvement
en cours à l'aide du harnais et de l'enrouleur commandé par l'unité de commande conjointement
avec le déplacement de la portion supérieure de l'appareil. De plus, l'appareil est
en capacité d'adapter l'aide au redressement en fonction des capacités réelles du
patient en mesurant son niveau de participation au mouvement de redressement. L'assistance
apportée par l'appareil permet également de réduire les troubles musculosquelettiques
du personnel soignant puisque celui-ci ne doit plus fournir d'effort pour aider le
patient à se redresser ou pour mettre en mouvement l'appareil lors de déplacements
de celui-ci d'un endroit à un autre.
[0066] Ainsi, toute personne disposant de capacités résiduelles suffisantes en termes notamment
de tonus des membres supérieurs, inférieurs et du tronc et d'amplitude articulaire
suffisante permettant le redressement, capables de s'appuyer au moins sur un pied
et d'agripper la zone de préhension, de tenir un équilibre assis et de se stabiliser
en position debout avec appui peut utiliser l'appareil.
[0067] On notera que l'appareil médical présenté ici est conçu pour permettre au patient
de se redresser et d'adopter une position debout naturelle et verticale, en favorisant
le mouvement d'antépulsion vers l'avant lors du passage de la position assise à la
position debout et inversement. Les pieds, genoux, hanches et épaules sont alors sensiblement
alignés selon une direction verticale. Dans des variantes de réalisation, selon le
type d'utilisation envisagée, l'appareil médical peut également être utilisé pour
favoriser l'adoption d'une position comprise entre la position assise et la position
debout. La position haute de la présente invention est alors moins élevée que pour
la position debout mais la translation vers l'avant, partant de la position basse,
suivie d'un déplacement vers la position haute permet toujours de favoriser le mouvement
d'antépulsion et donc la reproduction de mouvements naturels pour se redresser, ce
qui favorise l'utilisation des capacités résiduelles du patient.
1. Appareil médical (1) pour aider un patient à se redresser, ledit appareil comprenant
une portion supérieure (2) et une portion inférieure (3), la portion supérieure (2)
comportant une zone d'accueil des membres supérieurs du patient (21, 22), et la portion
inférieure (3) comportant une zone d'immobilisation d'une partie des membres inférieurs
du patient (31), le patient étant placé lors de l'utilisation de l'appareil à l'arrière
dudit appareil,
caractérisé en ce que :
- la portion supérieure (2) est mobile entre une position basse (E0), située vers
l'arrière de l'appareil et dans laquelle la zone d'accueil peut accueillir les membres
supérieurs du patient lorsque ledit patient est dans une position assise de départ,
et une position haute (E3), située vers l'avant de l'appareil et plus haut que la
position basse (E0), et
- l'appareil (1) comporte une unité de commande (4) et un organe d'actionnement (5)
commandé par l'unité de commande (4), l'unité de commande étant configurée pour commander
l'organe d'actionnement (5) pour produire un déplacement de la portion supérieure
(2) par rapport à la portion inférieure (3) selon une trajectoire prédéterminée, ladite
trajectoire comportant tout d'abord, la portion supérieure étant initialement en position
basse (E0), une translation horizontale (T1) de la portion supérieure vers l'avant
de l'appareil jusqu'à une position intermédiaire (E1), suivie d'un déplacement de
la portion supérieure de la position intermédiaire jusqu'à la position haute (E3).
2. Appareil selon la revendication 1, dans lequel le déplacement de la position intermédiaire
jusqu'à la position haute comporte tout d'abord une translation oblique (T2) de la
portion supérieure vers l'avant de l'appareil et vers le haut, suivie d'une translation
verticale (T3) de la portion supérieure vers le haut, jusqu'à la position haute (E3).
3. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la zone
d'accueil de la portion supérieure (2) comprend une zone de préhension (21) et/ou
une zone d'appui des avant-bras (22).
4. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'unité
de commande (4) est configurée pour commander l'organe d'actionnement (5) pour maintenir
invariante l'orientation de la portion supérieure lors de son déplacement selon la
trajectoire prédéterminée.
5. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'appareil
comporte en outre une sangle et un enrouleur de sangle (6), la sangle étant destinée
à être attachée à un harnais destiné à être fixé sur le patient, l'enrouleur de sangle
(6) étant commandé par l'unité de commande (4).
6. Appareil selon la revendication 5, dans lequel l'unité de commande (4) commande l'enrouleur
de sangle (6) conjointement avec l'organe d'actionnement (5) de manière à réduire
la longueur de la sangle sur au moins une partie de la trajectoire prédéterminée.
7. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel :
- l'appareil est configuré pour déterminer un niveau de participation du patient,
- l'unité de commande est configurée pour ajuster la commande de l'organe d'actionnement
en fonction du niveau de participation déterminé.
8. Appareil selon la revendication 7, dans lequel :
- l'organe d'actionnement (5) comporte au moins un actionneur électrique (51, 52,
53) commandé en position et en vitesse par l'unité de commande (4),
- l'unité de commande (4) est configurée pour déterminer un niveau de participation
du patient en fonction d'un courant d'alimentation de l'actionneur électrique, et
- l'unité de commande (4) est configurée pour ajuster la vitesse de l'actionneur électrique
en fonction du niveau de participation déterminé.
9. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'appareil
(1) comprend en outre des moyens de déplacement (71a) de l'appareil et au moins un
capteur (74) adapté pour détecter qu'une pression est exercée par un utilisateur sur
un cadre supérieur (73) de l'appareil, et dans lequel l'unité de commande est configurée
pour commander les moyens de déplacement en fonction de signaux reçus de l'au moins
un capteur.
10. Procédé de commande d'un appareil médical (1) pour aider un patient à se redresser,
ledit appareil médical comportant une portion supérieure (2) et une portion inférieure
(3), comportant une zone d'accueil des membres supérieurs du patient (21, 22), et
la portion inférieure (3) comportant une zone d'immobilisation d'une partie des membres
inférieurs du patient (31), le patient étant placé lors de l'utilisation de l'appareil
à l'arrière dudit appareil, la portion supérieure (2) étant mobile entre une position
basse (E0), située vers l'arrière de l'appareil et dans laquelle la zone d'accueil
peut accueillir les membres supérieurs du patient lorsque ledit patient est dans une
position assise de départ, et une position haute (E3), située vers l'avant de l'appareil
et plus haute que la position basse (E0), l'appareil (1) comportant en outre un organe
d'actionnement (5) pour produire un déplacement de la portion supérieure (2) par rapport
à la portion inférieure (3), ledit procédé de commande comprenant les étapes suivantes
:
- émission, à destination de l'organe d'actionnement (5), d'une commande de placement
de la portion supérieure dans la position basse (E0),
- émission, à destination de l'organe d'actionnement (5), d'une commande de translation
horizontale de la portion supérieure vers l'avant de l'appareil jusqu'à une position
intermédiaire (E1),
- émission, à destination de l'organe d'actionnement (5), d'une commande de déplacement
de la portion supérieure de la position intermédiaire (E1) jusqu'à la position haute
(E3).
11. Procédé de commande d'un appareil médical (1) selon la revendication 10, dans lequel
la commande de déplacement de la portion supérieure (2) de la position intermédiaire
(E1) jusqu'à la position haute (E3) comporte une translation oblique (E2) de la portion
supérieure vers l'avant de l'appareil et vers le haut, suivie d'une translation verticale
(E3) de la portion supérieure vers le haut, jusqu'à la position haute.
12. Procédé de commande d'un appareil médical (1) selon l'une quelconque des revendications
10 à 11, dans lequel, l'appareil comportant en outre une sangle et un enrouleur de
sangle (6), la sangle étant destinée à être attachée à un harnais destiné à être fixé
sur le patient, l'enrouleur de sangle (6) est commandé conjointement avec l'organe
d'actionnement (5) de manière à réduire la longueur de la sangle au cours du déplacement
de la portion supérieure (2) depuis la position basse (E0) jusqu'à la position haute
(E3).
13. Unité de commande (4) comportant une mémoire et un processeur, la mémoire comportant
des instructions de code de programme qui, lorsqu'elles sont exécutées par le processeur,
configurent ledit processeur pour mettre en œuvre le procédé de commande selon l'une
quelconque des revendications 10 à 12.