Domaine de l'invention
[0001] La présente invention concerne une base pour combustible marin comprenant un composant
d'origine renouvelable de type ester méthylique issu d'acides gras d'origine végétale
ou animale (aussi désigné par l'acronyme EMAG ou l'acronyme FAME en anglais). L'ajout
de ce composant d'origine renouvelable permet d'améliorer la viscosité, le point d'écoulement
et la stabilité d'un résidu pétrolier.
Art antérieur
[0002] Les combustibles marins sont habituellement fabriqués par mélange d'un résidu (résidu
atmosphérique, résidu sous vide ou résidu de viscoréduction) avec un ou plusieurs
fluxants habituellement d'origine pétrolière.
[0003] Afin de réduire l'impact des combustibles marins, sur l'environnement, les producteurs
cherchent à intégrer de plus en plus de composants d'origine renouvelable dans leur
fabrication. En particulier, les producteurs cherchent à fabriquer des combustibles
présentant de préférence un faible impact sur les gaz à effet de serre tels que le
dioxyde de carbone, et une faible teneur en soufre car l'objectif est de réduire les
émissions de soufre, notamment dans les régions arctiques.
[0004] Le document
WO2020109653A1 décrit un mélange combustible marin comprenant un carburant marin présentant une
masse volumique de 860 à 960 kg/m
3 à 15°C et de 0,5 à 50% en volume d'un carburant hydrotraité renouvelable. L'ajout
de ce carburant renouvelable permet d'améliorer le point d'écoulement et la stabilité
au stockage du mélange. Le carburant hydrotraité renouvelable utilisé comprend au
moins 70% vol de paraffines en C15-C18 et 0,5%vol ou moins de composés hydrocarbonés
oxygénés. Ce composé renouvelable est issu de l'hydrotraitement, et éventuellement
de l'isomérisation des acides gras, triglycérides et autres dérivés des acides gras
contenus dans une huile végétale ou animale. Ce document précise qu'il est préférable
que le mélange combustible marin ne contienne pas d'EMAG afin d'obtenir une bonne
stabilité de stockage à long terme. Il est en effet connu que l'oxydation des EMAG
nuit à la stabilité de stockage à long terme d'un carburant.
[0005] Le document
WO202118895A1 décrit un mélange combustible présentant une stabilité ou une compatibilité améliorée
comprenant de 5 à 95%m/m d'un composant de résidu d'hydrocarbures choisi parmi un
résidu atmosphérique et un résidu sous vide issu de la distillation sous vide d'un
résidu atmosphérique, de 5 à 50% m/m d'un composant d'esters méthyliques d'acides
gras et jusqu'à 90%m/m d'un composant hydrocarboné hydrotraité ou non. Afin de présenter
les propriétés améliorées de stabilité/compatibilité, les esters méthyliques doivent
être ajoutés au composant de résidu d'hydrocarbure avant tout autre composant.
[0006] Bien que de tels mélanges combustibles marins soient satisfaisants, la recherche
de nouveaux combustibles marins est toujours nécessaire pour répondre aux exigences
fixées par les réglementations de plus en plus strictes et aux besoins des consommateurs.
Résumé
[0007] L'objet de la présente invention est de fournir une base pour combustible marin renouvelable
à faible teneur en soufre, à viscosité améliorée et à bon point d'écoulement. Un autre
objectif est de fournir un combustible marin, qui peut être utilisé dans des applications
où une stabilité de stockage à long terme est requise. Un autre objectif est encore
de fournir un combustible marin avec un contenu d'origine biologique, qui peut être
utilisé avec la logistique actuelle des combustibles marins.
Définitions
[0008] Un résidu atmosphérique est issu de la distillation atmosphérique d'un pétrole brut
(fond de colonne de la distillation atmosphérique).
[0009] Un résidu sous vide est issu de la distillation sous vide d'un résidu atmosphérique
(fond de conne de la distillation sous vide).
[0010] Un résidu issu d'un procédé de viscoréduction, aussi appelé résidu de viscoréduction
ou résidu viscoréduit, résulte de la transformation d'un résidu sous vide par viscoréduction
ou « visbreaking ».
[0011] La caractéristique appelée valeur S (« S-value »), ou encore stabilité intrinsèque
est définie dans la profession ainsi que dans la norme ASTM D7157-18 (Révision 2018)
par l'expression suivante :
S=aromaticité des maltènes/aromaticité des asphaltènes, soit encore S=So/(1-Sa), dans
laquelle :
- So représente le pouvoir du milieu à solubiliser les asphaltènes (pouvoir solvant),
c'est à dire le caractère aromatique du milieu. Plus celui-ci sera aromatique, plus
le So sera élevé,
- Sa caractérise la stabilité intrinsèque (ou peptisabilité) des asphaltènes,
- (1-Sa) représente l'aromaticité du milieu nécessaire pour solubiliser les asphaltènes
présents.
[0012] Si S>1, les asphaltènes sont peptisés et sont donc stables. S-1 représente la réserve
de stabilité (plus cette réserve sera élevée, moins le produit sera sujet à des problèmes
de précipitation ou de compatibilité).
[0014] Où :
xi est la fraction massique du composant i,
ASPi est la teneur en asphaltènes (%m) du composant i,
Soi est le pouvoir solvant du composant i,
Sai est la peptisabilité du composant i.
[0015] On notera que l'équation (1) est une forme simplifiée de l'équation (1bis) ci-dessous

[0016] Pour un mélange contenant un composant pour lequel la valeur de
So n'est pas mesurable (en raison par exemple de l'absence d'asphaltènes), la valeur
So peut être estimée au moyen de la méthode décrite dans le document
WO 2021/122349 A1, lequel est incorporé par référence.
[0017] La masse volumique à 15°C est mesurée selon la norme ISO 12185 :1996.
[0018] La viscosité est ici la viscosité cinématique, mesurée à 50°C ou 100°C ou 135°C,
par exemple selon la norme ISO 3104 :2020.
[0019] Le point d'écoulement est mesuré selon la norme ISO 3016 : 2019.
[0020] La teneur en soufre peut être mesurée selon la norme ISO 8754 ou ASTM D4294.
[0021] L'indice calculé d'aromaticité du carbone (CCAI) est calculé suivant l'équation de
Lewis (rappelée dans la norme NF ISO 8217-juin 2018).
[0022] La teneur en asphaltènes peut être mesurée selon la norme NF T60-115 (janvier 2020).
Description détaillée
[0023] Un premier objet de l'invention concerne l'utilisation d'esters alkyliques d'acides
gras pour améliorer la viscosité d'un composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures,
dans laquelle on mélange (i) 10 à 70% m/m d'un premier composant d'esters alkyliques
d'acides gras d'origine renouvelable avec (ii) 90% à 30% m/m d'un deuxième composant
d'au moins un résidu d'hydrocarbures, et dans laquelle le mélange obtenu présente
une viscosité cinématique inférieure à une viscosité cinématique calculée selon la
formule :

où
VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule:
VBi = 23,097 + 33,469 ×
Log(
Log(
vi + 0,8)) (5),
où
vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.
[0025] Dans un mode de réalisation, le mélange obtenu peut présenter une S-value mesurée
supérieure à une S-value calculée
Smélange, précédemment définie en référence aux équations (1) à (3). Le pouvoir solvant du
premier composant est estimé à partir d'une corrélation exprimant le pouvoir solvant
So dudit premier composant en fonction de la viscosité cinématique à 50°C, la viscosité
cinématique à 100°C et la masse volumique à 15°C dudit premier composant. Cette corrélation
peut être établie en suivant l'enseignement du document
WO 2021/122349 A1.
[0026] Les esters alkyliques d'acide gras peuvent ainsi être utilisés pour fabriquer une
base pour combustible marin présentant une viscosité améliorée. Autrement dit, ces
esters alkyliques d'acide gras peuvent être utilisés pour fabriquer un mélange lequel
peut former une base pour combustible marin ou un combustible marin.
[0027] Ainsi, un autre objet de l'invention concerne une base pour combustible marin comprenant
:
- (i) 10 à 70 % m/m d'un premier composant d'esters alkyliques d'acides gras d'origine
renouvelable,
- (ii) 90 à 30% m/m d'un deuxième composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures, ladite
base présentant une viscosité cinématique inférieure à une viscosité cinématique calculée
selon la formule :

où
VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule de Réfutas
:
VBi = 23,097 + 33,469 ×
Log(Log(vi + 0,8)) (5) où
vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.
[0028] L'utilisation du composant d'esters alkyliques d'acides gras peut ainsi permettre
d'obtenir un mélange présentant une viscosité cinématique à 50°C de 15 à 75% plus
faible que la viscosité calculée. Cet abaissement de la viscosité cinématique est
particulièrement important lorsque le composant d'esters alkyliques d'acides gras
est ajouté à un résidu de viscoréduction ou à un mélange de résidus de viscoréduction,
avec une baisse de 20 à 70% de la viscosité par rapport à la viscosité calculée alors
qu'elle est de 15 à 40% pour les autres résidus (à teneur égale en composant d'esters
alkyliques).
[0029] L'utilisation du composant d'esters alkyliques d'acides gras peut également permettre
d'obtenir un mélange présentant une viscosité cinématique à 100°C de 5 à 30% plus
faible que la viscosité calculée. Cet abaissement de la viscosité cinématique est
également plus important lorsque le composant d'esters alkyliques d'acides gras est
ajouté à un résidu de viscoréduction ou à un mélange de résidus de viscoréduction,
avec une baisse de 10 à 30% de la viscosité par rapport à la viscosité calculée alors
qu'elle est de 5 à 20% pour les autres résidus (à teneur égale en composant d'esters
alkyliques).
[0030] Ainsi, de manière surprenante, le composant d'esters alkyliques d'acides gras joue
le rôle de fluxant pour le deuxième composant, produisant un effet sur la viscosité
qui est supérieur à l'effet attendu. Le premier composant peut donc être avantageusement
être utilisé comme fluxant pour la préparation d'une base pour combustible marin.
En particulier, la diminution de la viscosité obtenue par ajout du premier composant
est un avantage certain, car les températures d'utilisation peuvent être significativement
réduites.
[0031] De plus, lorsque le deuxième composant est au moins un résidu d'hydrocarbures choisi
parmi un résidu sous vide et un résidu de viscoréduction, on a observé de manière
surprenante que les esters alkyliques d'acides gras ont un effet sur le point d'écoulement
du mélange (déterminé typiquement selon la norme ISO 3016-2019) supérieur à l'effet
procuré par des fluxants d'origine pétrolière habituellement utilisés. En particulier,
la différence entre le point d'écoulement du premier composant d'esters alkyliques
d'acides gras et le point d'écoulement du mélange augmente avec la teneur en premier
composant du mélange, cet écart en valeur absolue étant supérieur à l'écart en valeur
absolue entre le point d'écoulement d'un fluxant d'origine pétrolière et le point
d'écoulement d'un mélange de ce fluxant d'origine pétrolière avec le deuxième composant
(autrement dit, pour un mélange dans lequel le premier composant a été remplacé par
un fluxant d'origine pétrolière).Cet effet est plus important pour les résidus de
viscoréduction que pour les résidus sous vide.
[0032] Avantageusement, lorsque le deuxième composant est au moins un résidu d'hydrocarbures
choisi parmi un résidu sous vide et un résidu de viscoréduction, la base pour combustible
marin peut présenter une S-value mesurée supérieure à une S-value calculée
Smélange telle que précédemment définie, en utilisant une valeur du pouvoir solvant du premier
composant estimée à partir d'une corrélation exprimant le pouvoir solvant So dudit
premier composant en fonction de la viscosité cinématique à 50°C, la viscosité cinématique
à 100°C et la masse volumique à 15°C dudit premier composant.
[0033] Enfin, l'invention a pour objet un combustible marin comprenant la base pour combustible
marin selon l'invention et optionnellement au moins un fluxant d'origine pétrolière.
[0034] En raison de l'effet sur la viscosité du composant d'esters alkyliques, la base selon
l'invention permet de fabriquer un combustible marin nécessitant une quantité réduite,
voire nulle, de fluxant d'origine pétrolière.
[0035] L'invention a également pour objet un procédé d'amélioration de la viscosité d'un
composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures comprenant le mélange de (i) 10 à 70%
m/m d'un premier composant d'esters alkyliques d'acides gras d'origine renouvelable
avec (ii) 90% à 30% m/m d'un deuxième composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures,
et dans laquelle le mélange obtenu présente une viscosité inférieure à une viscosité
calculée selon la formule :

où
VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule de Réfutas
:

où
vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.
Premier composant d'esters alkyliques
[0036] Les esters alkyliques d'acides gras sont habituellement produits par la réaction
d'huiles végétales et/ou de graisses animales avec des alcools en présence d'un catalyseur
approprié. La réaction des huiles/graisses avec un alcool pour produire un ester d'acide
gras et de la glycérine est connue sous le nom de trans-estérification. Alternativement,
les esters alkyliques d'acides gras peuvent être produits par la réaction d'un acide
gras avec un alcool (réaction d'estérification) pour former un ester d'acide gras.
[0037] Le premier composant est donc exclusivement d'origine biologique : on parlera de
composant d'origine renouvelable.
[0038] Les huiles végétales peuvent être choisies parmi l'huile de pin, l'huile de colza,
l'huile de tournesol, l'huile de ricin, l'huile d'arachide, l'huile de lin, l'huile
de babasu, l'huile de chanvre, l'huile de linola, l'huile de jatropha, l'huile d'arachide,
l'huile de son de riz, l'huile de moutarde, l'huile de carinata l'huile de noix de
coco, l'huile de coprah, l'huile d'olive, l'huile de palme, l'huile de coton, l'huile
de maïs, l'huile de palmiste, l'huile de soja, l'huile de courge, l'huile de pépin
de raisin, l'huile d'argan, l'huile de jojoba, l'huile de sésame, l'huile de noix,
l'huile de noisette, l'huile de bois de Chine, l'huile de riz, l'huile de carthame,
l'huile d'algues, les huiles usagées, et toute combinaison de celles-ci.
[0039] Les huiles usagées comprennent les huiles de cuisson usagées (huiles alimentaires
usagées) et les huiles récupérées à partir des eaux résiduelles, telles que les graisses/huiles
de piège et de vidange, les huiles de gouttière, les huiles d'égout, par exemple des
stations d'épuration des eaux, et les graisses usagées de l'industrie alimentaire.
[0040] Les graisses animales peuvent être choisies parmi le suif, le saindoux, la graisse
(graisse jaune et brune), les huiles/graisses de poisson, la matière grasse du lait
et toute combinaison de celles-ci.
[0041] L'alcool peut être choisi parmi les alcools linéaires ou ramifiés, aliphatiques ou
aromatiques, primaires, secondaires ou tertiaires, et peuvent présenter un nombre
de carbones de 1 à 22. Avantageusement, l'alcool peut être choisi parmi le méthanol,
l'éthanol, le propanol et leurs mélanges, de préférence parmi le méthanol, l'éthanol,
et leurs mélanges.
[0042] Dans un mode de réalisation préféré, le composant d'esters alkyliques comprend, ou
est constitué, des esters méthyliques, des esters éthyliques, des esters propyliques,
seuls ou en mélange, de préférence des esters méthyliques, des esters éthyliques,
seuls ou en mélange, par exemple des esters méthyliques.
Deuxième composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures
[0043] L'au moins un résidu d'hydrocarbures du deuxième composant peut être choisi parmi
un résidu issu d'un procédé de distillation ou un résidu issu d'un procédé de viscoréduction.
[0044] Le résidu issu du procédé de distillation peut être un résidu atmosphérique ou un
résidu sous vide.
[0045] Dans un mode de réalisation, le deuxième composant est au moins un résidu d'hydrocarbures
choisi parmi un résidu sous vide et un résidu de viscoréduction.
[0046] Dans un mode de réalisation préféré, l'au moins un résidu d'hydrocarbures du deuxième
composant est un résidu de viscoréduction.
[0047] Le deuxième composant est donc exclusivement d'origine pétrolière.
[0048] Avantageusement, le deuxième composant peut être constitué d'au moins un résidu d'hydrocarbures,
notamment tel que précédemment décrit.
[0049] Avantageusement, l'au moins un résidu d'hydrocarbures du deuxième composant peut
présenter une teneur en soufre d'au plus 1,5%m/m, de préférence d'au plus 1% m/m,
voire d'au plus 0,8% m/m.
[0050] Lorsque le résidu est un résidu sous vide, il peut présenter au moins une des caractéristiques
suivantes :
- pour une teneur en soufre d'au plus 1,5%m/m, de préférence d'au plus 1% m/m :
∘ une teneur en asphaltènes inférieure à 3%m/m,
∘ un résidu de carbone inférieur à 15% m/m,
- quelle que soit la teneur en soufre, une valeur Sa supérieure à 0,75.
[0051] Lorsque le résidu est un résidu de viscoréduction, il peut présenter au moins une
des caractéristiques suivantes :
- pour une teneur en soufre d'au plus 1,5%m/m, de préférence d'au plus 1% m/m :
∘ une teneur en asphaltènes supérieure à 3%m/m,
∘ un résidu de carbone supérieur à 15% m/m,
- quelle que soit la teneur en soufre, une valeur Sa inférieure à 0,70.
Base pour carburant marin
[0052] La base pour carburant marin selon l'invention contient de 10 à 70%m/m du premier
composant d'esters alkyliques d'acides gras et de 90 à 30% m/m du deuxième composant
d'au moins un résidu d'hydrocarbures. Ces teneurs sont données par rapport à la composition
totale de la base. Typiquement, la somme des teneurs en premier composant et deuxième
composant est égale à 100%. Dit autrement, la base peut être constituée uniquement
des premier et deuxième composants.
[0053] Dans un mode de réalisation, la base peut contenir le premier composant en une teneur
de 10 à 60%m/m, de 10 à 50% m/m, de 10 à 50% m/m ou dans toute gamme définie par deux
de ces limites, le reste de la base étant constitué du deuxième composant.
[0054] La teneur en premier composant de la base selon l'invention, et notamment en esters
méthyliques, peut être déterminée par les méthodes d'essai IP579 ou ASTM D7963, tel
que décrit dans la norme ISO 8217-2018.
[0055] La base selon l'invention peut être obtenue par simple mélange des premier et deuxième
composants précédemment décrits.
[0056] Afin de faciliter leur mélange, les deux composants, ou au moins le deuxième composant,
peuvent être préchauffés, par exemple à une température abaissant la viscosité du
deuxième composant. L'homme du métier sera à même de déterminer une température de
préchauffage appropriée.
[0057] La base pour carburant marin peut présenter une ou plusieurs des caractéristiques
suivantes :
- une masse volumique de 860 à 991 kg/m3 à 15°C,
- une teneur en soufre inférieure ou égale à 0,7% en masse,
- un point d'écoulement d'au plus 42°C,
- un CCAI d'au plus 870,
- une viscosité cinématique à 50°C d'au plus 2000mm2/s.
[0058] Lorsque le deuxième composant de la base pour combustible marin comprend uniquement,
voire est constituée de, un ou plusieurs résidus atmosphériques, la base peut présenter
une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- une masse volumique à 15°C de 900 à 980 kg/m3 ou de 920 à 960 kg/m3, ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites,
- une teneur en soufre inférieure ou égale à 0,7% en masse,
- un point d'écoulement d'au plus 42°C, typiquement de 25 à 42°C,
- un CCAI d'au plus 870,
- une viscosité cinématique à 50°C d'au plus 80mm2/s, typiquement de 25 à 80 mm2/s.
[0059] Lorsque le deuxième composant de la base pour combustible marin comprend uniquement,
voire est constituée de, un ou plusieurs résidus sous vide, la base peut présenter
une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- une masse volumique à 15°C de 930 à 980 kg/m3 ou de 940 à 970 kg/m3, ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites,
- une teneur en soufre inférieure ou égale à 0,7% en masse,
- un point d'écoulement d'au plus 12°C ou d'au plus 0°C, par exemple de -6° à -30°C,
- un CCAI d'au plus 860,
- une viscosité cinématique à 50°C d'au plus 380 mm2/s, par exemple de 50 à 380 mm2/s,
- une S-value supérieure à 3, typiquement de 3 à 7.
[0060] Lorsque le deuxième composant de la base pour combustible marin comprend uniquement,
voire est constituée de, un ou plusieurs résidus de viscoréduction, la base peut présenter
une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- une masse volumique à 15°C de 910 à 991 kg/m3,
- une teneur en soufre inférieure ou égale à 0,7% en masse,
- un point d'écoulement d'au plus 12°C, par exemple de 12° à -42°C, ou de 6° à -36°C,
ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites,
- un CCAI d'au plus 870 ou d'au plus 840, par exemple de 820 à 870,
- une viscosité cinématique à 50°C d'au plus 2000 mm2/s, par exemple de 25 à 2000 mm2/s,
- une S-value supérieure à 1,5, par exemple de 1,5 à 4 ou de 1,5 à 3, ou dans tout intervalle
défini par deux de ces limites.
Combustible marin
[0061] La base selon l'invention peut être utilisée en tant que base pour fabriquer un combustible
marin. Par combustible marin, on entend un combustible présentant des spécifications
appropriées pour une utilisation dans les moteurs diesels et les chaudières des navires,
avant tout traitement conventionnel à bord (décantation, centrifugation, filtration)
préalable à leur utilisation. Ce type de combustible peut aussi être utilisé dans
les moteurs diesel stationnaires, de type identique ou semblable à ceux utilisés pour
des applications marines.
[0062] A cet effet, la base selon l'invention est typiquement mélangée à un fluxant d'origine
pétrolière. Elle peut toutefois aussi être utilisée seule en tant que combustible
marin. Le combustible marin selon l'invention peut notamment respecter toutes les
spécifications des combustibles marins présentées dans la norme ISO 8217-juin 2018,
hormis la teneur en EMAG ou autres esters méthyliques.
[0063] Le combustible marin peut notamment respecter les spécifications des combustibles
de type RMD, RME, RMG, RMK de la norme (excepté pour la teneur en esters méthyliques).
[0064] Ce fluxant d'origine pétrolière est par exemple choisi parmi :
- les gazoles issus de la distillation directe du pétrole : kérosène, pétrole lampant,
gazole léger, gazole moyen, gazole lourd,
- les produits de distillation sous vide du résidu atmosphérique : gazole léger sous
vide, gazole moyen sous vide, gazole lourd sous vide, distillat,
- les produits de distillation atmosphérique ou sous vide des effluents des unités de
conversion : gazole de viscoréduction, distillat de viscoréduction,
- les produits issus des unités de craquage catalytiques et des unités de désulfuration
et hydrodésulfuration : gazole de craqueur catalytique (LCO), gazoles lourds de craqueur
catalytique (HCO, huile claire, Slurry), gazole désulfuré, gazole et bleed (résidu)
des unités d'hydrodésulfuration,
- les produits issus des unités de vapocraquage : huile ou essence de pyrolyse.
[0065] Les caractéristiques du combustible marin telles que sa viscosité, sa masse volumique
et sa teneur en soufre peuvent être ajustées en faisant varier les proportions en
fluxant d'origine pétrolière et en base pour combustible marin selon l'invention.
[0066] Typiquement, la teneur en fluxant d'origine pétrolière du combustible marin peut
être de 0 à 30% m/m, de préférence de 0 à 20% m/m, le reste étant constitué de la
base pour combustible marin selon l'invention.
[0067] Dans un mode de réalisation, le combustible marin selon l'invention peut présenter
une teneur en premier composant d'esters alkyliques d'acides gras de 7 à 38% m/m,
une teneur en deuxième composant d'au moins un résidu de 42 à 85,5% m/m et une teneur
en fluxant d'origine pétrolière de 0 à 30% m/m.
[0068] Dans un autre mode de réalisation, le combustible marin selon l'invention peut présenter
une teneur en premier composant d'esters alkyliques d'acides gras de 8 à 38% m/m,
une teneur en deuxième composant d'au moins un résidu de 48 à 72% m/m et une teneur
en fluxant d'origine pétrolière de 0 à 20% m/m.
[0069] Le combustible marin selon l'invention peut notamment présenter une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes :
- une teneur en soufre inférieure ou égale à 1,5% m/m, de préférence inférieure ou égale
à 1%m/m, davantage de préférence inférieure ou égale à 0,5% m/m, par exemple de 0,05
à 0,5% m/m ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites,
- une masse volumique à 15°C d'au plus 1010 kg/m3, d'au plus 991 kg/m3, d'au plus 975 kg/m3, d'au plus 960 kg/m3, d'au plus 920 kg/m3, d'au plus 900 kg/m3 ou d'au plus 890 kg/m3, notamment supérieure à 900 kg/m3, ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites,
- un point d'écoulement d'au plus 30°C, d'au plus 6°C, d'au plus 0°C ou d'au plus -6°C,
notamment supérieure à -42 °C, ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites
- une viscosité cinématique à 50°C d'au plus 700 mm2/s, d'au plus 500 mm2/s, d'au plus 380 mm2/s, d'au plus 180 mm2/s, d'au plus 80 mm2/s, d'au plus 30 mm2/s ou d'au plus 10 mm2/s, notamment supérieure à 2mm2/s, ou dans tout intervalle défini par deux de ces limites.
[0070] L'invention permet notamment de formuler un combustible marin à très basse teneur
en soufre (moins de 0,50%de soufre), comprenant un composant renouvelable.
Exemples:
[0071] Différentes bases pour combustible marin ont été préparées, comprenant chacune un
résidu (résidu atmosphérique, résidu sous vide ou résidu de viscoréduction selon les
essais) et un fluxant d'origine pétrolière ou d'origine biologique.
[0072] Les résidus utilisés sont des résidus de viscoréduction (notés RVR), un résidu sous
vide (noté RSV) et un résidu atmosphérique (noté RAT). Les fluxants d'origine renouvelable
testés sont des esters méthyliques d'acide gras provenant de la transestérification
d'huiles végétales (notés EMAG 0, EMAG 1 et EMAG 2) et des esters méthyliques d'acide
gras provenant de la transestérification d'huiles de cuisson (notés UCOME). Le fluxant
d'origine pétrolière est un diesel (noté GO).
[0073] Les caractéristiques des différents composants utilisés pour les bases sont rassemblées
dans les tableaux 1 (résidus) et 2 (fluxants).
[0074] Toutes les analyses présentées dans les tableaux 2 à 8 ont été réalisées en suivant
les normes figurant dans les tableaux 1 et 3. On notera que les valeurs S
0 des fluxants dans le tableau 2 ont été estimées à partir d'une corrélation établie
selon la méthode décrite dans le document
WO 2021/122349 A1. La corrélation utilisée pour les différents fluxants est la même et est de la forme
:

où :
A, B, C, D : coefficients déterminés par traitement statistique tel que décrit dans WO 2021/122349 A1,
v50 : Viscosité cinématique (en mm2/s) à 50°C,
v100 : Viscosité cinématique (en mm2/s) à 100°C,
CCAI: "Calculated Carbon Aromaticity Index" (indice calculé d'aromaticité du carbone),
défini par :

où
ρ15 : masse volumique à 15°C (en kg/m3), T : température (en °C).
Tableau 1 : Caractéristiques des résidus
Produit |
|
|
RVR 1 (411-392) |
RVR 2 (411-445) |
RSV (411-669) |
RAT 411-338) |
Caractéristique |
Unité |
Norme |
Analyse |
Viscosité à 50°C |
mm2/s |
ISO 3104 :2020 |
4435 |
8900 |
2848 |
219,5 |
Viscosité à 100°C |
mm2/s |
ISO 3104 :2020 |
139,9 |
227,6 |
118 |
21,36 |
Viscosité à 135°C |
mm2/s |
ISO 3104 :2020 |
35,81 |
50,64 |
|
|
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
ISO 12185 :1996 |
995,4 |
998,2 |
984,4 |
951,0 |
CCAI |
- |
- |
835 |
833 |
827 |
818 |
Soufre |
%m |
ASTM D2622 : 16 |
1,094 |
0,698 |
0,711 |
0,683 |
Point d'écoulement |
°C |
ISO 3016 :2019 |
|
|
|
36 |
Asphaltènes |
%m |
NF T 60-115 (janvier 2020) |
8,33 |
7,35 |
2,29 |
|
CCR |
%m |
ISO 10370 :2014 |
18,37 |
19,52 |
12,58 |
|
S-Value |
S |
|
1,66 |
2,06 |
6,42 |
|
|
Sa |
ASTM D7157-18 |
0,56 |
0,62 |
0,88 |
|
|
So |
|
0,73 |
0,78 |
0,77 |
|
Tableau 2 : Caractéristiques des fluxants
Produit |
|
GO 411-393 |
EMAG 0 410-321 |
EMAG 1 410-308 |
EMAG 2 410-182 |
UCOME 410-241 |
Caractéristique |
Unité |
Analyse |
Viscosité à 50°C |
mm2/s |
3,274 |
3,665 |
3,424 |
3,667 |
3,819 |
Viscosité à 100°C |
mm2/s |
1,482 |
1,744 |
1,667 |
1,743 |
1,794 |
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
857,5 |
882,0 |
885,5 |
882,7 |
884,9 |
CCAI |
- |
806 |
827 |
|
|
828 |
Soufre |
%m |
0,00455 |
0 |
|
|
|
Point d'écoulement |
°C |
0 |
-12 |
0 |
-6 |
3 |
Asphaltènes |
%m |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
S-Value |
So |
0,31 |
0,38 |
|
|
0,38 |
Tableau 3 : Base comprenant un résidu viscoréduit
Produit (point d'écoulement) |
|
|
Composition massique des mélanges |
RVR 1 (non mesurable) |
411-392 |
|
80 |
80 |
EMAG 0 (-12°C) |
410-321 |
|
20 |
- |
GO (0°C) |
411-393 |
|
- |
20 |
Caractéristique |
Unité |
Norme |
Analyse |
Viscosité à 50°C mesurée |
mm2/s |
ISO 3104-2020 |
234,9 |
329,2 |
V50 calculée |
|
|
399,5 |
372,8 |
écart en % vs mesure |
|
|
-70 |
-13 |
Reproductibilité (%) |
|
|
7,4 |
7,4 |
Viscosité à 100°C mesurée |
mm2/s |
ISO 3104-2020 |
28,15 |
31,61 |
V100 calculée |
|
|
35,7 |
32,6 |
écart en % vs mesure |
|
|
-27 |
-3 |
Reproductibilité (%) |
|
|
5 |
5 |
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
ISO 12185 : 1996 |
970,2 |
965,0 |
CCAI |
- |
- |
836 |
827 |
Point d'écoulement |
°C |
ISO 3016 :2019 |
-18 |
|
S-value mesurée |
S |
ASTM D7157-18 |
1,77 |
|
|
Sa |
|
0,55 |
|
|
So |
|
0,79 |
|
S-value calculée |
S |
|
1,50 |
1,46 |
|
Sa |
|
0,56 |
0,56 |
|
So |
|
0,66 |
0,64 |
Tableau 4 : Bases RVR + fluxant pétrolier
Produit (point d'écoulement) |
Composition massique des mélanges |
RVR 2 (non mesurable) |
441-445 |
90 |
80 |
70 |
60 |
45 |
GO (0°C) |
411-393 |
10 |
20 |
30 |
40 |
55 |
Caractéristique |
Unité |
Analyse |
Viscosité à 50°C mesurée |
mm2/s |
1743 |
480,8 |
164,5 |
67,54 |
24,46 |
V50 calculée |
|
1889 |
521,9 |
179,1 |
73,49 |
25,13 |
écart en % vs mesure |
|
-8 |
-9 |
-9 |
-9 |
-3 |
Reproductibilité (%) |
|
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
Viscosité à 100°C mesurée |
mm2/s |
85,51 |
40,76 |
21,14 |
12,1 |
6,133 |
V100 calculée |
|
89,06 |
40,70 |
21,09 |
12,08 |
6,07 |
écart en % vs mesure |
|
-4 |
0 |
0 |
0 |
1 |
Reproductibilité (%) |
|
4 |
5 |
6 |
7 |
9 |
Masse volumique à 15°C mesurée |
kg/m3 |
981,0 |
966,1 |
950,9 |
936,6 |
916 |
CCAI |
- |
828 |
825 |
821 |
818 |
814 |
Point d'écoulement |
°C |
3 |
-9 |
-12 |
-15 |
-15 |
Ecart au point d'écoulement du fluxant |
|
3 |
-9 |
-12 |
-15 |
-15 |
S-value mesurée |
S |
1,89 |
1,86 |
1,75 |
1,67 |
1,52 |
|
Sa |
0,62 |
0,61 |
0,62 |
0,61 |
0,62 |
|
So |
0,72 |
0,73 |
0,67 |
0,64 |
0,58 |
S-value calculée |
S |
1,92 |
1,79 |
1,66 |
1,54 |
1,35 |
|
Sa |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
|
So |
0,73 |
0,68 |
0,63 |
0,58 |
0,51 |
Ecart entre S-value mesurée et calculée |
|
-0,03 |
0,07 |
0,09 |
0,13 |
0,17 |
Reproductibilité de la méthode sur la S-value mesurée |
|
0,31 |
0,31 |
0,30 |
0,29 |
0,27 |
Tableau 5 : Bases RVR + fluxant renouvelable
Produit (point d'écoulement) |
|
Composition massique des mélanges |
RVR 2 (non mesurable) |
|
90 |
80 |
70 |
60 |
35 |
EMAG 0 (-12°C) |
|
10 |
20 |
30 |
40 |
65 |
Caractéristique |
Unité |
Analyse |
Viscosité à 50°C mesurée |
mm2/s |
1361 |
347,5 |
124,2 |
54,43 |
13,08 |
V50 calculée |
|
1982 |
565,2 |
198,0 |
82,15 |
15,90 |
écart en % vs mesure |
|
-46 |
-63 |
-59 |
-51 |
-22 |
Reproductibilité (%) |
|
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
Viscosité à 100°C mesurée |
mm2/s |
80,13 |
36,61 |
19,52 |
11,62 |
4,391 |
V100 calculée |
|
94,24 |
44,76 |
23,79 |
13,87 |
4,84 |
écart en % vs mesure |
|
-18 |
-22 |
-22 |
-19 |
-10 |
Reproductibilité (%) |
|
4 |
5 |
6 |
7 |
11 |
Masse volumique à 15°C mesurée |
kg/m3 |
984,4 |
971,6 |
959,5 |
947,5 |
919,6 |
CCAI |
- |
833 |
833 |
833 |
832 |
830 |
Point d'écoulement |
°C |
0 |
-18 |
-30 |
-33 |
-30 |
S-value mesurée |
S |
2,05 |
2,28 |
2,26 |
2,36 |
2,42 |
|
Sa |
0,62 |
0,61 |
0,61 |
0,61 |
0,62 |
|
So |
0,77 |
0,89 |
0,89 |
0,93 |
0,93 |
S-value calculée |
S |
1,94 |
1,83 |
1,72 |
1,61 |
1,35 |
|
Sa |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
0,62 |
|
So |
0,74 |
0,69 |
0,65 |
0,61 |
0,50 |
Ecart entre S-value mesurée et calculée |
|
0,11 |
0,45 |
0,54 |
0,75 |
1,07 |
Reproductibilité de la méthode sur la S-value mesurée |
|
0,33 |
0,35 |
0,35 |
0,36 |
0,36 |
Tableau 6 : Bases contenant du RSV
Produit (point d'écoulement) |
Composition massique des mélanges |
RSV (non mesurable) |
411-469 |
80,0 |
80,0 |
70,0 |
70,0 |
70,0 |
EMAG 0 (-12°C) |
410-321 |
20,0 |
0,0 |
30,0 |
0,0 |
0,0 |
GO (0°C) |
411-393 |
0,0 |
20,0 |
0,0 |
30,0 |
0,0 |
UCOME (3°C) |
411-241 |
|
|
|
|
30,0 |
Caractéristique |
Unité |
Analyse |
Viscosité à 50°C (mesurée) |
mm2/s |
223,4 |
269,5 |
95,11 |
113,3 |
98,69 |
V50 calculée |
|
297 |
276 |
123 |
112,3 |
127,1 |
écart en % vs mesure |
|
-33 |
-2 |
-29 |
1 |
-29 |
Reproductibilité (%) |
|
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
Viscosité à 100°C (mesurée) |
mm2/s |
28,29 |
30,28 |
16,69 |
17,37 |
16,96 |
V100 calculée |
|
30,6 |
28,1 |
17,9 |
16 |
18,2 |
écart en % vs mesure |
|
-8 |
7 |
-7 |
8 |
-7 |
Reproductibilité (%) |
|
5 |
5 |
6 |
6 |
6 |
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
961,9 |
956,6 |
951,4 |
943,1 |
952,1 |
CCAI |
- |
829 |
821 |
829 |
818 |
829 |
Point d'écoulement |
°C |
-24 |
-3 |
-24 |
-9 |
-9 |
S-value mesurée |
S |
5,84 |
4,88 |
5,50 |
4,88 |
6,01 |
Sa |
0,87 |
0,86 |
0,88 |
0,85 |
0,85 |
So |
0,75 |
0,67 |
0,67 |
0,72 |
0,89 |
S-value calculée |
S |
5,75 |
5,64 |
5,50 |
5,25 |
5,43 |
Sa |
0,88 |
0,88 |
0,88 |
0,88 |
0,88 |
So |
0,69 |
0,68 |
0,65 |
0,63 |
0,65 |
Ecart entre S-value mesurée et calculée |
|
0,09 |
-0,76 |
0,08 |
-0,37 |
0,58 |
Reproductibilité de la méthode sur la S-value mesurée |
|
0,70 |
0,61 |
0,67 |
0,61 |
0,72 |
Tableau 7 : Bases contenant du RAT
Produit (point d'écoulement) |
|
Composition massique des mélanges |
RAT (36°C) |
411-338 |
80,0 |
80,0 |
70,0 |
70,0 |
70,0 |
70,0 |
EMAG 0 (-12°C) |
410-321 |
20,0 |
0,0 |
30,0 |
0,0 |
|
|
EMAG 1 (0°C) |
410-308 |
|
|
|
|
30,0 |
|
EMAG 2 (-6°C) |
410-182 |
|
|
|
|
|
30,0 |
GO (0°C) |
411-393 |
0,0 |
20,0 |
0,0 |
30,0 |
|
|
Caractéristique |
Unité |
Analyse |
Viscosité à 50°C (mesurée) |
mm2/s |
50,09 |
57,1 |
29,44 |
33,34 |
28,17 |
29,55 |
V50 calculée |
|
64,3 |
60,9 |
38,6 |
35,9 |
36,93 |
38,54 |
écart en % vs mesure |
|
-28 |
-7 |
-31 |
-8 |
-31 |
-30 |
Viscosité à 100°C (mesurée) |
mm2/s |
9,535 |
9,814 |
6,937 |
7,066 |
6,759 |
6,925 |
V100 calculée |
|
10,6 |
10 |
7,9 |
7,2 |
7,703 |
7,7886 |
écart en % vs mesure |
|
-11 |
-2 |
-14 |
-2 |
-14 |
-12 |
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
936,6 |
931,3 |
929,4 |
921,6 |
930,2 |
929,3 |
CCAI |
- |
|
|
|
|
|
|
Point d'écoulement |
°C |
36 |
33 |
33 |
30 |
33 |
33 |
Point d'écoulement calculé |
|
33 |
33 |
31 |
31 |
32 |
31 |
[0075] Les tableaux 3 à 7 montrent des écarts entre les viscosités mesurées et calculées
(à 50°C et 100°C) plus élevés pour les bases contenant de l'EMAG ou UCOME par rapport
aux bases contenant du GO comme fluxant. Cet écart est en outre bien plus élevé pour
les bases contenant un résidu viscoréduit que pour les bases contenant les autres
résidus.
[0076] A noter que la reproductibilité de la mesure de viscosité est de 7,4% à 50°C. Les
écarts en pourcentage entre les viscosités mesurées et calculées sont de cet ordre
de grandeur pour les bases contenant le GO et au-delà pour les bases contenant de
l'EMAG ou UCOME, et très au-delà pour les bases contenant un résidu viscoréduit par
rapport aux bases contenant d'autres types de résidus.
[0077] De manière similaire pour la viscosité à 100°C, on observe que les écarts en pourcentage
entre les viscosités mesurées et calculées sont inférieurs à la reproductibilité pour
les bases contenant le GO, au-delà pour les bases contenant de l'EMAG ou UCOME, et
très au-delà pour les bases contenant un résidu viscoréduit par rapport aux bases
contenant d'autres types de résidus.
[0078] En ce qui concerne le point d'écoulement, on notera que le point d'écoulement d'un
RVR n'est pas mesurable. Néanmoins, l'écart entre le point d'écoulement de la base
et celui du fluxant contenu dans la base est plus élevé en valeur absolue pour les
bases RVR avec EMAG que pour les bases RVR avec GO. Par ailleurs, on observe que cet
écart augmente avec la teneur en fluxant, et est plus élevé pour les teneurs en EMAG
de 30 à 40% m/m. Pour les bases contenant un RSV, on observe un comportement similaire,
mais moins prononcé, avec un écart entre le point d'écoulement de la base et celui
du fluxant contenu dans la base plus élevé en valeur absolue pour les bases RSV avec
EMAG ou UCOME que pour les bases RSV avec GO.
[0079] La loi de mélange permet de prédire correctement les paramètres de S-value des bases
RVR / GO. En revanche, la S-value mesurée des bases avec l'EMAG augmente avec le %
d'EMAG ce qui ne devrait pas être le cas les EMAG étant des composés paraffiniques.
La loi de mélange prédit d'ailleurs une diminution de la S-value. Ces écarts sont
très largement supérieurs à la reproductibilité de la méthode et proviennent de l'aromaticité
So de la matrice : les mesures montrent bien que le Sa est constant quel que soit
le mélange (le Sa du RVR n'est pas modifié puisque les fluxants n'introduisent pas
d'asphaltènes).
[0080] On observe un bon accord entre S-value et So mesurées et calculées pour les bases
RVR / GO alors que pour les bases RVR / EMAG la S-value et l'aromaticité So augmentent
alors que la loi de mélange prédit une diminution.
[0081] Les exemples des tableaux 4 et 5 avec résidu viscoréduit montrent ainsi que l'écart
entre la S-value mesurée et calculée est inférieur à la reproductibilité pour les
mélanges avec GO et très supérieur pour les mélanges avec EMAG (excepté pour le mélange
90% RVR / 10% EMAG).
[0082] Les exemples du tableau 6 montrent que l'écart entre la S-value mesurée et calculée
est inférieur à la reproductibilité pour tous les mélanges excepté le mélange 80%
RSV / 20% GO. Cependant la S-value mesurée des mélanges avec GO est inférieure à la
S-value calculée alors qu'une fois de plus la S-value mesurée des mélanges avec EMAG
est supérieure à la S-value calculée.
[0083] Ces observations conduisent à attribuer à l'EMAG un effet booster sur la viscosité
(diminution), le point d'écoulement (diminution) et la stabilité (augmentation) d'un
mélange avec un résidu. Cet effet booster est en outre plus prononcé pour les bases
contenant des résidus viscoréduits.
[0084] Le tableau 8 ci-dessous rassemble les propriétés de mélanges combustibles pouvant
être utilisés comme combustibles marins. On observe un écart entre la viscosité mesurée
et la viscosité calculée, la viscosité mesurée étant très inférieure à la viscosité
calculée, et ce d'autant plus pour les mélanges contenant un résidu viscoréduit.
Tableau 8 : Mélanges combustibles
Produit (point d'écoulement) |
Composition massique des mélanges |
RVR 1 (non mesurable) |
411-392 |
85,0 |
70,0 |
60,0 |
|
|
RSV (non mesurable) |
|
|
|
|
70,0 |
|
RAT (36°C) |
|
|
|
|
|
70,0 |
EMAG 0 (-12°C) |
410-321 |
10,0 |
20,0 |
20,0 |
20,0 |
20,0 |
GO (0°C) |
411-393 |
5,0 |
10,0 |
20,0 |
10,0 |
10,0 |
UCOME (3°C) |
410-241 |
|
|
|
|
|
Analyse |
Unité |
|
|
|
|
|
Viscosité à 50°C (mesurée) |
mm2/s |
428,3 |
98,92 |
48,05 |
98,16 |
30,53 |
V50 calculée |
|
675,1 |
149,0 |
65,0 |
119 |
37,7 |
écart en vs mesure |
|
-58 |
-51 |
-35 |
-21 |
-23 |
Reproductibilité (%) |
|
7,4 |
7,4 |
7,4 |
7,4 |
- |
Viscosité à 100°C (mesurée) |
mm2/s |
39,91 |
16,18 |
10,07 |
16,33 |
6,948 |
V100 calculée |
|
48,1 |
19,3 |
11,5 |
17,2 |
7,7 |
écart en vs mesure |
|
-21 |
-19 |
-14 |
-5 |
-11 |
Reproductibilité (%) |
|
5 |
6 |
7 |
6 |
- |
Masse volumique à 15°C |
kg/m3 |
974,8 |
955,6 |
941,6 |
948 |
926,7 |
CCAI |
- |
835 |
832 |
828 |
825 |
|
Point d'écoulement |
°C |
-12 |
-21 |
-15 |
-18 |
30 |
S-value mesurée |
S |
1,70 |
1,73 |
1,62 |
5,78 |
|
Sa |
0,56 |
0,55 |
0,55 |
0,85 |
|
So |
0,75 |
0,78 |
0,73 |
0,86 |
|
S-value calculée |
S |
1,53 |
1,40 |
1,30 |
4,73 |
|
Sa |
0,56 |
0,56 |
0,56 |
0,88 |
|
So |
0,67 |
0,62 |
0,57 |
0,57 |
|
Ecart entre S-value mesurée et calculée |
|
0,17 |
0,23 |
0,32 |
1,05 |
|
1. Utilisation d'esters alkyliques d'acides gras pour améliorer la viscosité d'un composant
d'au moins un résidu d'hydrocarbures, dans laquelle on mélange (i) 10 à 70% m/m d'un
premier composant d'esters alkyliques d'acides gras d'origine renouvelable avec (ii)
90% à 30% m/m d'un deuxième composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures, et dans
laquelle le mélange obtenu présente une viscosité cinématique inférieure à une viscosité
cinématique calculée selon la formule :

où
VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule :
VBi = 23,097 + 33,469 × Log(Log(vi + 0,8)) (5),
où vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.
2. Utilisation selon la revendication 1, dans laquelle l'au moins un résidu d'hydrocarbures
est choisi parmi un résidu atmosphérique, un résidu sous vide et un résidu de viscoréduction.
3. Utilisation selon la revendication 1, dans laquelle l'au moins un résidu d'hydrocarbures
est choisi parmi un résidu sous vide et un résidu de viscoréduction.
4. Utilisation selon la revendication 1, dans laquelle l'au moins un résidu d'hydrocarbures
est un résidu de viscoréduction.
5. Utilisation selon la revendication 3 ou 4, dans laquelle le mélange obtenu présente
une S-value mesurée supérieure à une S-value calculée
Smélanage, définie comme étant égale à :

avec,

ou

où :
xi est la fraction massique du composant i,
ASPi est la teneur en asphaltènes (%m) du composant i,
Soi est le pouvoir solvant du composant i,
Sai est la peptisabilité du composant i,
et le pouvoir solvant du premier composant est estimé à partir d'une corrélation exprimant
le
pouvoir solvant So dudit premier composant en fonction de la viscosité cinématique
à 50°C, la
viscosité cinématique à 100°C et la masse volumique à 15°C dudit premier composant.
6. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans laquelle le premier
composant comprend des esters méthyliques, des esters éthyliques, des esters propyliques
et leurs mélanges.
7. Base pour combustible marin comprenant :
(i) 10 à 70 m/m d'un premier composant d'esters alkyliques d'acides gras d'origine
renouvelable,
(ii) 90 à 30% m/m d'un deuxième composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures, ladite
base présentant une viscosité cinématique inférieure à une viscosité cinématique calculée
selon la formule :

où VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule :
VBi = 23,097 + 33,469 × Log(Log(vi + 0,8)) (5),
où vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.
8. Base selon l'une quelconque la revendication 7, dans laquelle l'au moins un résidu
d'hydrocarbures du deuxième composant est choisi parmi un résidu atmosphérique, un
résidu sous vide et un résidu de viscoréduction.
9. Base selon l'une quelconque la revendication 7, dans laquelle l'au moins un résidu
d'hydrocarbures du deuxième composant est choisi parmi un résidu sous vide et un résidu
de viscoréduction.
10. Base selon l'une quelconque la revendication 7, dans laquelle l'au moins un résidu
d'hydrocarbures du deuxième composant est un résidu de viscoréduction.
11. Base selon la revendication 9 ou 10 présentant une S-value mesurée supérieure à une
S-value calculée
Smélange, définie comme étant égale à :

avec,
ou


où :
xi est la fraction massique du composant i,
ASPi est la teneur en asphaltènes (%m/m) du composant i,
Soi est le pouvoir solvant du composant i,
Sai est la peptisabilité du composant i,
et le pouvoir solvant du premier composant est estimé à partir d'une corrélation exprimant
le pouvoir solvant So dudit premier composant en fonction de la viscosité cinématique
à 50°C, la viscosité cinématique à 100°C et la masse volumique à 15°C dudit premier
composant.
12. Base selon l'une quelconque des revendications 7 à 11, dans laquelle le composant
d'esters alkyliques d'acides gras d'origine renouvelable comprend des esters méthyliques,
des esters éthyliques, des esters propyliques et leurs mélanges.
13. Combustible marin comprenant une base selon l'une quelconque des revendications 7
à 12, et optionnellement au moins un fluxant d'origine pétrolière.
14. Procédé d'amélioration de la viscosité d'un composant d'au moins un résidu d'hydrocarbures
comprenant le mélange de (i) 10 à 70% m/m d'un premier composant d'esters alkyliques
d'acides gras d'origine renouvelable avec (ii) 90% à 30% m/m d'un deuxième composant
d'au moins un résidu d'hydrocarbures, et dans lequel le mélange obtenu présente une
viscosité cinématique inférieure à une viscosité cinématique calculée selon la formule
:

où
VBmélange est la moyenne pondérée des indices de viscosité du premier composant et du deuxième
composant, ces indices de viscosité étant calculés au moyen de la formule :

où
vi est la viscosité cinématique du composant i exprimée en stokes.