[0001] La présente invention concerne un bogie de véhicule ferroviaire, notamment pour un
véhicule ferroviaire urbain tel qu'un tramway ou un métro.
[0002] L'invention concerne notamment un bogie motorisé, de préférence destiné à équiper
un véhicule à plancher bas. Plus particulièrement, l'invention concerne un bogie motorisé
de type mono-essieu, c'est-à-dire comprenant une structure d'essieu portant deux roues.
Un tel bogie présente généralement un encombrement important, que l'on souhaite réduire
pour optimiser la hauteur et la largeur du plancher du véhicule.
[0004] L'invention a notamment pour but de fournir un bogie peu encombrant et dont la masse
est réduite.
[0005] A cet effet, l'invention a notamment pour objet un bogie de véhicule ferroviaire,
destiné à porter une caisse du véhicule ferroviaire, le bogie comportant une structure
d'essieu comprenant deux roues, caractérisé en ce que la structure d'essieu comporte,
pour chaque roue, un moteur comprenant un carter, la structure d'essieu comportant
en outre une traverse s'étendant entre les carters et solidaire de ces carters, et
en ce que le bogie comporte des moyens de suspension, comprenant :
- au moins une barre de torsion s'étendant le long d'un axe de torsion,
- au moins un support de caisse, monté sur la barre de torsion et solidaire en rotation
autour de l'axe de torsion avec la barre de torsion, le support de caisse étant destiné
à être fixé à la caisse,
- au moins un dispositif de liaison solidaire en rotation avec la barre de torsion autour
de l'axe de torsion, et reliant la barre de torsion à l'un respectif des carters.
[0006] Dans le bogie selon l'invention, la structure du bogie est formée par les carters
des moteurs, qui portent tous les éléments constituant le bogie. Ceci permet de limiter
l'encombrement du bogie, qui ne comporte pas d'éléments structurels supplémentaires.
En l'absence d'une structure de bogie supplémentaire, les barres de torsion forment
un étage de suspension présentant un encombrement réduit.
[0007] Un bogie selon l'invention peut comporter l'une ou plusieurs des caractéristiques
suivantes, prises seules ou selon toutes combinaisons techniquement envisageables.
- le dispositif de liaison comprend un levier de liaison et une première bielle, tels
que : la première bielle est suspendue au carter via une première liaison pivot, et
reliée au levier de liaison via une seconde liaison pivot, et le levier de liaison
est solidaire en rotation avec la barre de torsion autour de l'axe de torsion.
- Les moyens de suspension comportent quatre barres de torsion, réparties en deux ensembles
de deux barres alignées chacun, les deux ensembles étant agencés de part et d'autre
de la traverse dans une direction longitudinale, chaque ensemble portant un support
central et de préférence deux supports latéraux, chacune des barres de torsion de
chaque ensemble présentant une première extrémité connectée au support central, et
une seconde extrémité reliée au dispositif de liaison, de préférence en passant par
l'un des supports latéraux à proximité de cette seconde extrémité.
- Le support central comporte un orifice central dans lequel sont insérées les barres
de torsion de l'ensemble correspondant, l'orifice central du support central et les
barres de torsion correspondantes comportant des cannelures complémentaires, destinées
à solidariser en rotation ce support central et les extrémités des barres de torsion
qui lui sont liées, autour de l'axe de torsion.
- Les moyens de suspension comportent des vérins d'amortissement, s'étendant entre une
extrémité basse liée au dispositif de liaison et une extrémité haute destinée à être
liée à la caisse.
- Chaque roue étant mobile autour d'un axe de rotation, la traverse s'étend en dessous
de l'axe de rotation, en considérant une direction verticale.
- Le moteur comporte un rotor, la structure d'essieu comporte, pour chaque roue, un
réducteur à train épicycloïdal, reliant cinématiquement le rotor du moteur à la roue,
le réducteur à train épicycloïdal comportant :
- un planétaire intérieur, relié en rotation au rotor du moteur,
- un planétaire extérieur fixe, solidaire du carter,
- une pluralité de satellites, engrainant avec les planétaires intérieur et extérieur,
et
- un porte satellites, portant les satellites, lié en rotation à la roue.
- Le bogie comprend, pour chaque roue, un dispositif de freinage de cette roue, le dispositif
de freinage comprenant au moins un disque de frein solidaire en rotation du porte
satellites, et un étrier porté par un dispositif de support fixé au carter.
- Le bogie comporte des moyens de freinage secondaires comprenant, pour chaque roue,
au moins un patin électromagnétique, par exemple deux patins électromagnétiques agencés
de part et d'autre de la roue dans une direction longitudinale, les patins électromagnétiques
étant portés par des éléments transversaux sensiblement parallèles à la traverse,
chaque élément transversal étant porté par les carters par l'intermédiaire d'au moins
un élément de support déformable élastiquement, et guidé par des liaisons glissières
n'autorisant le déplacement des éléments transversaux que dans une direction verticale
par rapport aux carters.
- Le bogie comprend un organe de liaison, relié à la traverse par une liaison pivot
d'axe parallèle à une direction verticale, l'organe de liaison portant des secondes
bielles, chaque seconde bielle présentant une première extrémité reliée à l'organe
de liaison par une liaison pivot d'axe parallèle à la direction verticale, et une
seconde extrémité reliée à la caisse par une liaison pivot d'axe perpendiculaire à
la direction verticale.
- Le bogie comprend au moins un vérin d'entrainement, chaque vérin d'entrainement s'étendant
entre une première extrémité solidaire à l'un respectif des carters, notamment par
l'intermédiaire d'un bras de support, et une seconde extrémité destinée à être solidarisée
à la caisse.
[0008] Différents aspects et avantages de l'invention seront mis en lumière dans la description
qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif et faite en se référant
aux figures annexées, parmi lesquelles :
[Fig 1] La figure 1 est une vue en perspective d'un bogie selon un exemple de mode
de réalisation de l'invention ;
[Fig 2] La figure 2 est une vue en coupe de la transmission entre un moteur et une
roue du bogie de la figure 1.
[0009] On a représenté, sur la figure 1, un bogie 10 selon un exemple de mode de réalisation
de l'invention. Le bogie 10 est destiné à équiper un véhicule ferroviaire, de préférence
un véhicule ferroviaire urbain tel qu'un tramway ou un métro.
[0010] Le bogie 10 est destiné à porter une caisse du véhicule ferroviaire.
[0011] Dans la description qui va suivre, on définit une direction longitudinale X, qui
est la direction générale dans laquelle s'étend le véhicule, une direction verticale
Z perpendiculaire à la direction longitudinale X, et une direction transversale Y
perpendiculaire aux directions longitudinale X et verticale Z.
[0012] Avantageusement, le véhicule ferroviaire est à plancher bas, si bien que le bogie
10 doit présenter un espace libre permettant l'agencement d'un tel plancher bas, comme
cela sera décrit ultérieurement.
[0013] Le bogie 10 comporte une structure d'essieu 12, portant deux roues 14. Le bogie 10
décrit comporte une unique structure d'essieu 12.
[0014] La structure d'essieu 12 comporte deux moteurs 16, chacun associé à l'une respective
des roues 14.
[0015] Chaque moteur comporte un carter 18 logeant de manière classique un stator 17, solidaire
du carter 18, et un rotor 19 mobile en rotation par rapport au stator 17. Le rotor
19 est destiné à entrainer la roue 14 correspondante en rotation. Comme cela est représenté
sur la figure 2, le rotor 19 du moteur 16 entraine en rotation un arbre de sortie
21.
[0016] La structure d'essieu 12 comporte une traverse 20, s'étendant parallèlement à la
direction transversale Y, reliant les deux carters 18 entre eux. Cette traverse 20
est solidarisée à chaque carter 18, par exemple par vissage ou tout autre moyen de
fixation envisageable.
[0017] Avantageusement, la traverse 20 est fixée à chaque carter 18 dans une zone inférieure
de ce carter 18, de manière à présenter un profil en U avec ces carters 18, chaque
carter 18 formant une branche du U et la traverse 20 formant la partie de liaison
entre les branches du U.
[0018] Par exemple, la zone inférieure est définie comme étant disposée verticalement (dans
la direction verticale Z) en dessous d'un axe de rotation des roues 14. Ainsi, la
traverse 20 s'étend en dessous de l'axe de rotation des roues 14.
[0019] Dans le cas d'un véhicule à plancher bas, ce plancher s'étend au-dessus de la traverse
20, entre les moteurs 16. Ainsi, le bogie 10 peut porter une caisse de véhicule à
plancher bas définissant un couloir, dont la largeur est limitée par la distance entre
les moteurs 16, et la hauteur dépend de la hauteur de la traverse 20.
[0020] On notera que la structure d'essieu 12 forme la base structurelle du bogie 10, l'ensemble
du bogie étant monté autour de cette structure d'essieu 12, et porté par cette structure
d'essieu 12.
[0021] Conformément au mode de réalisation décrit, la structure d'essieu 12 comporte, pour
chaque roue 14, un réducteur à train épicycloïdal 22, reliant cinématiquement le rotor
du moteur 16 à la roue 14, comme cela est représenté plus en détail sur la figure
2. L'utilisation d'un tel réducteur 22 permet de disposer d'un moteur 16 présentant
des dimensions réduites, en démultipliant le couple fourni par le moteur 16. On pourrait
en variante se passer d'un tel réducteur 22, mais le moteur 16 présenterait alors
des dimensions plus importantes. Ainsi, dans un souci de réduction d'encombrement,
le mode de réalisation décrit est préféré.
[0022] On peut également prévoir en variante plusieurs étages de réduction, pour bénéficier
d'un moteur encore plus petit et/ou d'un meilleur rapport de réduction. Dans ce cas,
dans un mode de réalisation non représenté, on peut prévoir un premier étage de réduction
logé dans le carter 18, agencé cinématiquement entre le rotor 19 et l'arbre de sortie
21.
[0023] Comme cela est représenté sur la figure 2, l'arbre de sortie 21 passe à travers la
roue 14 de manière concentrique à celle-ci. Plus particulièrement, l'arbre de sortie
21 passe au travers d'un palier 23 (également appelé « fusée ») autour duquel la roue
14 est montée en rotation. Le palier 23 est solidaire du carter 18.
[0024] Le réducteur à train épicycloïdal 22 comporte un planétaire intérieur 22A (également
appelé « pignon »), relié au rotor 19 du moteur 16. Plus particulièrement, le planétaire
intérieur 22A est porté par l'arbre de sortie 21, à l'extrémité de cet arbre de sortie
21 qui est opposée au moteur 16.
[0025] Le réducteur 22 comporte par ailleurs un planétaire extérieur 22B (également appelé
« couronne ») fixe. A cet effet, le planétaire extérieur 22B est solidarisé au palier
23, par l'intermédiaire d'au moins un organe de liaison 25.
[0026] Le réducteur 22 comporte également une pluralité de satellites 22C, engrenant avec
les planétaires intérieur 22A et extérieur 22B. Par exemple, le réducteur 22 comporte
entre trois et cinq satellites 22C.
[0027] Les satellites 22C sont portés de manière classique par un porte-satellites 22D commun
à ces satellites. Ce porte-satellites 22D est de préférence solidaire d'un boitier
de réducteur 22E. Ce boitier 22E loge les planétaires intérieur 22A et extérieur 22B
ainsi que les satellites 22C, qui sont ainsi protégés par ce boitier 22E.
[0028] La roue 14 est solidaire en rotation de ce boitier 22E, donc solidaire en rotation
du porte-satellites 22D.
[0029] On notera que le réducteur 22 présente de préférence un rapport de réduction élevé,
par exemple d'environ 5, afin de permettre l'utilisation d'un moteur de dimensions
réduites.
[0030] Il est à noter que, dans la variante non représentée d'un double étage de réduction
défini précédemment, il est possible d'atteindre un rapport de réduction d'environ
15, et ainsi utiliser un moteur dont les dimensions sont encore plus réduites.
[0031] La structure d'essieu 12 comporte également, pour chaque roue 14, un dispositif 24
de freinage de cette roue.
[0032] Chaque dispositif de freinage 24 comporte au moins un disque de frein 26 solidaire
en rotation de la roue 14, et un étrier 28 destiné à enserrer le disque de frein 26.
[0033] Par exemple, le disque de frein 26 est fixé au boitier 22E du réducteur à train épicycloïdal
22, et donc solidaire en rotation de la roue 14 par l'intermédiaire de ce boitier
22E.
[0034] L'étrier 28 est quant à lui porté par un dispositif de support 30 solidaire du carter
18. Plus particulièrement, le dispositif de support 30 comporte au moins un bras 32
directement fixé au carter 18 et portant une barre longitudinale 34, qui s'étend parallèlement
à la direction longitudinale X. L'étrier 28 est alors fixé à ladite barre longitudinale
34.
[0035] Par exemple, le dispositif de support 30 comporte deux bras 32, portant ensemble
la barre longitudinale 34. Chaque bras 32 s'étend par exemple sensiblement radialement
par rapport à l'axe de rotation de la roue 14 correspondante, mais toute autre orientation
est envisageable.
[0036] Avantageusement, le bogie 10 comporte également des moyens de freinage secondaires
36.
[0037] Les moyens de freinage secondaires 36 comportent par exemple, pour chaque roue 14,
deux patins électromagnétiques 38, par exemple agencés de part et d'autre de la roue
14 dans la direction longitudinale X.
[0038] Les deux patins électromagnétiques 38 sont reliés entre eux par une barre de liaison
40. Dans l'exemple décrit, la barre de liaison 40 est agencée à l'extérieur d'un espace
délimité transversalement par les deux roues 14.
[0039] Les patins électromagnétiques 38 sont destinés à venir coopérer par frottement avec
un rail sur lequel circule la roue 14, lorsqu'ils sont activés. Plus particulièrement,
lorsque les patins électromagnétiques 38 sont activés, ils sont attirés par magnétisme
par le rail, et viennent ainsi en contact avec ce rail pour frotter contre celui-ci.
A cet effet, les patins électromagnétiques 38 comportent par exemple chacun une bobine,
propre à générer un champ magnétique lorsqu'elle est parcourue par un courant électrique.
Un tel courant électrique est injecté dans la bobine lorsqu'un freinage est commandé.
[0040] Les patins électromagnétiques 38 sont portés par des éléments transversaux 42. Plus
particulièrement, le bogie 10 comporte deux éléments transversaux 42, s'étendant parallèlement
à la traverse 20, chaque élément transversal 42 portant, à chacune de ses extrémités,
l'un des patins électromagnétiques 38.
[0041] Chaque élément transversal 42 est porté par les carters 18, et notamment suspendu
à chacun des carters 18 par l'intermédiaire d'au moins un élément de support déformable
élastiquement 44. Cet élément de support 44 est rappelé élastiquement vers une position
de repos dans laquelle les patins électromagnétiques 38 sont écartés des rails.
[0042] Ainsi, lorsque les patins électromagnétiques 38 sont activés, ils se rapprochent
des rails en déformant les éléments de support 44, et lorsque les patins électromagnétiques
38 sont désactivés, les éléments de support 44 les rappellent à l'écart des rails
par élasticité.
[0043] Les éléments transversaux 42 sont également reliés aux carters 18 par des liaisons
glissières 45, n'autorisant le déplacement des éléments transversaux 42 que dans la
direction verticale Z. Ainsi, lorsque les patins électromagnétiques 38 viennent frotter
contre les rails, les efforts longitudinaux générés par ce frottement sont repris
par les carters 18 par l'intermédiaire de ces liaisons glissières 45. Il est à noter
que les liaisons glissières 45 permettent également une reprise d'efforts transversaux
éventuels par les carters 18.
[0044] De préférence, les éléments transversaux 42 sont agencée à une hauteur, inférieure
à la hauteur de la traverse 20, ces hauteurs étant considérées dans la direction verticale
par rapport à une référence, par exemple un sol.
[0045] Le bogie 10 comporte par ailleurs des moyens de suspension 46 pour le support de
la caisse de véhicule ferroviaire.
[0046] Les moyens de suspension 46 comportent des barres de torsion 48 agencées de part
et d'autre de la traverse 20 dans la direction longitudinale X. Plus particulièrement,
dans l'exemple décrit, les moyens de suspension 46 comportent quatre barres de torsion
48, réparties en deux ensembles de deux barres 48 chacun, les ensembles étant agencés
de part et d'autre de la traverse 20 dans la direction longitudinale X.
[0047] Chaque barre de torsion 48 s'étend le long d'un axe de torsion, qui est parallèle
à la direction transversale Y.
[0048] Chaque ensemble de deux barres de torsion 48 porte des supports destinés à être fixés
à la caisse du véhicule ferroviaire. Plus particulièrement, chaque ensemble comporte
un support central 50 et deux supports latéraux 51. Les deux barres de torsion 48
sont alignées, et présentent chacune une première extrémité connectée au support 50
central, et une seconde extrémité reliée à un dispositif 49 de liaison relié à l'un
respectif des carters 18, en passant par un support latéral 51 à proximité de cette
seconde extrémité.
[0049] Chaque support 50, 51 comporte un orifice central dans lequel est inséré la ou les
barres de torsion 48. L'orifice central du support central 50 et les barres de torsion
48 comportent des cannelures complémentaires, destinés à solidariser en rotation ce
support central 50 et les extrémités des barres de torsion 48 qui lui sont liées,
autour de l'axe de torsion.
[0050] En revanche, la rotation des barres de torsion 48 autour de l'axe de torsion est
libre dans les orifices centraux des supports latéraux 51.
[0051] Chaque dispositif de liaison 49 est lié en rotation à la barre de torsion 48 correspondante,
autour de l'axe de torsion, par exemple par coopération de cannelures complémentaires.
Ainsi, chaque barre de torsion 48 est propre à travailler en torsion entre le support
central 50 et le dispositif de liaison, lorsque ceux-ci sont décalés angulairement
l'un par rapport à l'autre.
[0052] Chaque support 50, 51 comporte une platine de fixation 53, sensiblement plane, destinée
à être fixée à la caisse de véhicule ferroviaire, par exemple par vissage, boulonnage,
ou tout autre moyen techniquement envisageable. Chaque platine de fixation 53 s'étend
sensiblement dans un plan perpendiculaire à la direction verticale Z.
[0053] Chaque dispositif de liaison 49 comporte un levier de liaison 52 et une première
bielle 54.
[0054] Chaque levier de liaison 52 s'étend entre une première extrémité connectée avec la
barre de torsion 48 (comme défini précédemment) et une seconde extrémité reliée à
la première bielle 54.
[0055] Chaque première bielle 54 s'étend entre le levier de liaison 52 et l'un respectif
des bras 32. Les barres de torsion 48 sont ainsi suspendues par rapport aux bras 32,
par l'intermédiaire de ces premières bielles 54 et des leviers de liaison 52. On notera
que chaque première bielle 54 est reliée au bras 32 correspondant par une première
liaison pivot d'axe parallèle à la direction transversale Y, et au levier 52 correspondant
par une seconde liaison pivot d'axe parallèle à la direction transversale Y.
[0056] Les premières bielles 54 autorisent ainsi un mouvement relatif de la caisse par rapport
au bogie, notamment une rotation autour d'un axe vertical, lorsque les premières bielles
54 reliées à l'un des carters 18 basculent dans un premier sens de rotation et que
les premières bielles 54 reliées à l'autre carter 18 basculent dans un second sens
de rotation opposé au premier sens de rotation.
[0057] On notera que les leviers 52 portent également des vérins d'amortissement 55. Plus
particulièrement, chaque vérin d'amortissement 55 présente une extrémité haute connectée
à la caisse (généralement par une liaison pivot d'axe parallèle à la direction transversale),
et une extrémité basse connectée au levier 52 correspondant (généralement par une
liaison pivot d'axe parallèle à la direction transversale, et de préférence à proximité
de la liaison avec la première bielle 54 correspondante).
[0058] Les barres de torsion 48 forment une suspension entre la caisse et le bogie 10. En
effet, lorsque la caisse est soumise à une charge, les supports 50, 51 sont soumis
à un effort vertical vers le bas, sans changer leur orientation qui est imposée par
la liaison de leurs platines 53 avec la caisse, qui laisse ces platines horizontales.
[0059] La charge tend à appliquer un couple aux leviers 52, tandis que le support central
50 reste fixe en rotation, si bien que les barres de torsion 48 travaillent en torsion,
réalisant ainsi une suspension par torsion, en parallèle des vérins d'amortissement
55.
[0060] Le bogie 10 comporte par ailleurs des moyens de pivotement de la caisse par rapport
au bogie autour d'un axe vertical.
[0061] Ces moyens de pivotement comportent un organe de liaison 56, porté par la traverse
20 et relié à cette traverse 20 par une liaison pivot d'axe parallèle à la direction
verticale Z.
[0062] L'organe de liaison 56 est relié à la caisse par des secondes bielles 58, par exemple
deux secondes bielles 58. Chaque seconde bielle 58 présente une première extrémité
reliée à l'organe de liaison 56 par une liaison pivot d'axe parallèle à la direction
verticale Z, et une seconde extrémité reliée à la caisse par une liaison pivot d'axe
perpendiculaire à la direction verticale Z.
[0063] Les moyens de pivotement comportent par ailleurs au moins un vérin d'entrainement
60, chaque vérin d'entrainement 60 s'étendant entre une première extrémité reliée
à l'un des bras 32, et une seconde extrémité reliée à la caisse. Les vérins d'entrainement
60 sont de préférence des vérins hydrauliques.
[0064] Les vérins d'entrainement 60 sont de préférence pilotés pour orienter la caisse par
rapport au bogie 10 autour d'un axe vertical, notamment dans les virages. Par exemple,
les vérins d'entrainement 60 sont pilotés automatiquement, au moyen de capteurs de
position.
[0065] Afin de faire pivoter la caisse autour de l'axe vertical, l'un des vérins d'entrainement
60 est étendu et l'autre est rétracté, si bien que la caisse subit des efforts longitudinaux
opposés de part et d'autre de l'axe vertical, entrainant le pivotement.
[0066] On rappellera ici que les premières bielles suspendues 54 sont mobiles en rotation
par rapport aux bras 32 correspondant, si bien qu'ils peuvent suivre les mouvements
longitudinaux des vérins d'entrainement 60.
[0067] Compte tenu de ce qui précède, il apparait que le bogie 10 selon l'invention présente
différentes fonctions d'un bogie (notamment suspension de la caisse, orientation de
la caisse autour d'un axe vertical, freinage principal via disque de freinage, freinage
secondaire via patins électromagnétiques...), le tout avec un encombrement réduit.
[0068] Cet encombrement réduit est principalement lié au fait que l'ensemble du bogie est
monté sur les carters 18 des moteurs 16.
[0069] On notera que l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit, mais pourrait
présenter diverses variantes complémentaires.
1. Bogie (10) de véhicule ferroviaire, destiné à porter une caisse du véhicule ferroviaire,
le bogie comportant une structure d'essieu (12) comprenant deux roues (14),
caractérisé en ce que la structure d'essieu (12) comporte, pour chaque roue (14), un moteur (16) comprenant
un carter (18), la structure d'essieu (12) comportant en outre une traverse (20) s'étendant
entre les carters (18) et solidaire de ces carters (18), et
en ce que le bogie (10) comporte des moyens de suspension (46), comprenant :
- au moins une barre de torsion (48) s'étendant le long d'un axe de torsion,
- au moins un support de caisse (50), monté sur la barre de torsion (48) et solidaire
en rotation autour de l'axe de torsion avec la barre de torsion (48), le support de
caisse (50) étant destiné à être fixé à la caisse,
- au moins un dispositif de liaison (49) solidaire en rotation avec la barre de torsion
(48) autour de l'axe de torsion, et reliant la barre de torsion (48) à l'un respectif
des carters (18).
2. Bogie selon la revendication 1, dans lequel le dispositif de liaison (49) comprend
un levier de liaison (52) et une première bielle (54), tels que :
- la première bielle (54) est suspendue au carter (18) via une première liaison pivot,
et reliée au levier de liaison (52) via une seconde liaison pivot,
- le levier de liaison (52) est solidaire en rotation avec la barre de torsion (48)
autour de l'axe de torsion.
3. Bogie selon la revendication 1 ou 2, dans lequel les moyens de suspension (46) comportent
quatre barres de torsion (48), réparties en deux ensembles de deux barres (48) alignées
chacun, les deux ensembles étant agencés de part et d'autre de la traverse (20) dans
une direction longitudinale (X), chaque ensemble portant un support central (50) et
de préférence deux supports latéraux (51), chacune des barres de torsion (48) de chaque
ensemble présentant une première extrémité connectée au support central (50), et une
seconde extrémité reliée au dispositif de liaison (49), de préférence en passant par
l'un des supports latéraux (51) à proximité de cette seconde extrémité.
4. Bogie selon la revendication 3, dans lequel le support central (50) comporte un orifice
central dans lequel sont insérées les barres de torsion (48) de l'ensemble correspondant,
l'orifice central du support central (50) et les barres de torsion (48) correspondantes
comportant des cannelures complémentaires, destinées à solidariser en rotation ce
support central (50) et les extrémités des barres de torsion (48) qui lui sont liées,
autour de l'axe de torsion.
5. Bogie (10) selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel les
moyens de suspension (46) comportent des vérins d'amortissement (55), s'étendant entre
une extrémité basse liée au dispositif de liaison (49) et une extrémité haute destinée
à être liée à la caisse.
6. Bogie (10) selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel, chaque
roue (14) étant mobile autour d'un axe de rotation, la traverse (20) s'étend en dessous
de l'axe de rotation, en considérant une direction verticale (Z).
7. Bogie (10) selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le moteur
comporte un rotor (19), la structure d'essieu (12) comporte, pour chaque roue (14),
un réducteur à train épicycloïdal (22), reliant cinématiquement le rotor (19) du moteur
(16) à la roue (14), le réducteur à train épicycloïdal (22) comportant :
- un planétaire intérieur (22A), relié en rotation au rotor (19) du moteur (16),
- un planétaire extérieur (22B) fixe, solidaire du carter (18),
- une pluralité de satellites (22C), engrainant avec les planétaires intérieur (22A)
et extérieur (22B), et
- un porte satellites (22D), portant les satellites (22C), lié en rotation à la roue
(16).
8. Bogie (10) selon la revendication 7, comprenant, pour chaque roue (16), un dispositif
(24) de freinage de cette roue, le dispositif de freinage (24) comprenant au moins
un disque de frein (26) solidaire en rotation du porte satellites (22D), et un étrier
(28) porté par un dispositif de support (30) fixé au carter (18).
9. Bogie (10) selon l'une quelconque des revendications précédentes, comportant des moyens
de freinage secondaires (36) comprenant, pour chaque roue (14), au moins un patin
électromagnétique (38), par exemple deux patins électromagnétiques (38) agencés de
part et d'autre de la roue (14) dans une direction longitudinale (X), les patins électromagnétiques
(38) étant portés par des éléments transversaux (42) sensiblement parallèles à la
traverse (20), chaque élément transversal (42) étant porté par les carters (18) par
l'intermédiaire d'au moins un élément de support déformable élastiquement (44), et
guidé par des liaisons glissières (45) n'autorisant le déplacement des éléments transversaux
(42) que dans une direction verticale (Z) par rapport aux carters (18).