[0001] La présente invention est relative au domaine des suspensions secondaires d'un véhicule
ferroviaire. Plus particulièrement, l'invention est relative aux systèmes électroniques
de contrôle des suspensions secondaires d'un véhicule ferroviaire.
[0002] La caisse d'une voiture d'un véhicule ferroviaire est couplée à un bogie au moyen
d'une suspension secondaire.
[0003] La suspension secondaire est une suspension à gaz, qui comporte généralement deux
caissons interposés entre le châssis d'essieux du bogie et la caisse de la voiture,
et disposés respectivement sur la gauche et sur la droite du bogie par rapport à un
axe longitudinal du véhicule ferroviaire. Une solution alternative connue comporte
un unique caisson disposé sensiblement selon l'axe longitudinal du véhicule.
[0004] Une telle suspension secondaire permet de réaliser une fonction de nivellement, qui
consiste à maintenir un intervalle (aussi dénommé « lame d'air ») entre le châssis
d'essieux et la caisse.
[0005] La charge de la voiture, principalement affectée par le chargement passagers, a deux
conséquences immédiates :
- i) la modification de la pression dans le caisson (la pression augmente avec l'augmentation
de la charge). Cette pression est régie, au premier ordre, par la loi : P = F / S,
où P est la pression dans le caisson, S est la section du caisson, et F est l'effort
vertical sur le caisson ;
- ii) la modification de la hauteur du caisson (la hauteur diminuant avec l'augmentation
de la charge). Cette pression est régie, au premier ordre, par la loi des gaz parfaits
: P * V = constante, où P est la pression dans le caisson, V est le volume du caisson.
Cette expression peut être simplifié en : P * S * h = constante, où S est section
du caisson et h la hauteur du caisson (qui est également celle de la lame d'air).
[0006] La régulation du volume V de gaz à l'intérieur d'un caisson, permet d'ajuster la
hauteur h entre le châssis d'essieux et la caisse au niveau dudit caisson et donc
de compenser les variations de hauteur dues en particulier aux variations de charge.
Cette régulation est réalisée par un système permettant, en fonction du besoin, l'admission
d'air dans le caisson ou l'échappement d'air hors du caisson.
[0007] Cependant, un caisson n'est pas tout à fait étanche, de sorte qu'il finit toujours
par se vider si du gaz n'est pas régulièrement amené pour le maintenir sous pression.
Lorsqu'un caisson est vide, la hauteur de la lame d'air au voisinage de ce caisson
vide est nulle. La caisse est alors en butée du châssis d'essieux et toutes les accélérations
du bogie sont transmises à la caisse. Il n'y a alors plus d'effet de suspension de
la caisse, ce qui nuit au confort des passagers.
[0008] Il est donc nécessaire de réguler la hauteur de la lame d'air pour la maintenir à
un niveau adapté afin d'assurer le confort des passagers.
[0009] Dans l'état de la technique, par exemple illustré par la demande de brevet
FR 3085932, la régulation de la pression dans les caissons droit et gauche d'une suspension
secondaire est réalisée électroniquement au moyen d'un calculateur dédié.
[0010] Mais, lorsque ce calculateur est défaillant, la pression du gaz de la suspension
secondaire n'est plus régulée, et la lame d'air finit par disparaître.
[0011] Or, le calculateur mis en œuvre pour le contrôle de la suspension secondaire est
un calculateur ne présentant aucune spécification particulière (notamment en termes
de fiabilité) pour maintenir son coût à un niveau raisonnable. Il s'agit de préférence
d'un matériel informatique standard, de préférence « vendu sur étagère » - COTS («
Commercial off-the-shelf »). Il s'agit donc d'un calculateur présentant un taux de
défaillance relativement élevé. La perte du contrôle de la suspension secondaire est
par conséquent un évènement relativement fréquent, conduisant à une perte de confort
pour les passagers.
[0012] Le but de la présente invention est de résoudre ce problème, en proposant notamment
une architecture alternative du système de contrôle des suspensions secondaires, qui
permet de maintenir le confort passager, sans en augmenter les coûts.
[0013] Pour cela l'invention a pour objet un système de contrôle électronique des suspensions
secondaires d'un véhicule ferroviaire, le véhicule ferroviaire comportant une suspension
secondaire avant, qui équipe un bogie avant du véhicule ferroviaire, et une suspension
secondaire arrière, qui équipe un bogie arrière du véhicule ferroviaire, la suspension
secondaire avant comportant : un caisson avant droit et un caisson avant gauche ;
un réservoir avant de pression ; une vanne d'alimentation avant droite, dédiée à l'alimentation
du caisson avant droit et une vanne d'alimentation avant gauche, dédiée à l'alimentation
du caisson avant gauche ; et une vanne différentielle de nivellement avant connectant
fluidiquement les caissons avant droit et gauche lorsqu'une différence de pression
entre les caissons avant droit et gauche est supérieure à une différence prédéfinie,
la suspension secondaire arrière comportant : un caisson arrière droit et un caisson
arrière gauche ; un réservoir arrière de pression ; une vanne d'alimentation arrière
droite, dédiée à l'alimentation du caisson arrière droit, et une vanne d'alimentation
arrière gauche, dédiée à l'alimentation du caisson arrière gauche ; et une vanne différentielle
de nivellement arrière connectant fluidiquement les caissons arrière droit et gauche
lorsqu'une différence de pression entre les caissons arrière droit et gauche est supérieure
à un différence prédéfinie, caractérisé en ce que le système de contrôle électronique
comporte un premier calculateur propre à réguler une vanne d'alimentation avant parmi
les vannes d'alimentation avant droite et gauche et une vanne d'alimentation arrière
parmi les vannes d'alimentation arrière droite et gauche, l'autre vanne d'alimentation
avant et l'autre vanne d'alimentation arrière étant pilotées par au moins un second
calculateur différent du premier calculateur.
[0014] Suivant des modes particuliers de réalisation, le système de contrôle comporte une
ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou suivant toutes les
combinaisons techniquement possibles :
- chaque vanne différentielle de nivellement est une vanne bidirectionnelle, tarée pour
mettre les caissons droit et gauche associés en communication fluidique automatiquement
lorsqu'une différence de pression entre les caissons droit et gauche est supérieure
à une différence de pression de référence.
- l'autre vanne d'alimentation avant de la suspension secondaire avant et ladite autre
vanne arrière de la suspension secondaire arrière sont pilotées respectivement par
un second calculateur avant et par un second calculateur arrière, différents l'un
de l'autre.
- le véhicule ferroviaire comporte une voiture avant et une voiture arrière attelée
successivement l'une à l'autre, la voiture avant comportant une caisse avant et un
unique bogie, dit bogie avant, la seconde voiture comportant une seconde caisse et
un unique bogie, dit bogie arrière, le premier calculateur pilotant une vanne d'alimentation
avant parmi les vannes d'alimentation de la suspension secondaire du bogie avant de
la première voiture et une vanne arrière parmi les vannes d'alimentation e la suspension
secondaire du bogie arrière de la seconde voiture.
- le premier calculateur régule soit la vanne avant droite de la suspension secondaire
du bogie avant et la vanne arrière gauche de la suspension secondaire du bogie arrière,
soit la vanne avant gauche de la suspension secondaire du bogie avant et la vanne
arrière droite de la suspension secondaire du bogie arrière.
- un câble électrique est prévu entre une première voiture et une seconde voiture du
véhicule ferroviaire pour permettre au premier calculateur placé dans la seconde voiture
de communiquer avec un premier capteur de hauteur et une première vanne d'alimentation
placés dans la première voiture, de manière à réguler la pression dans le caisson
alimenté au moyen de ladite première vanne d'alimentation.
- en cas de dysfonctionnement du premier calculateur, une pression dans le caisson est
pilotée au moyen de la vanne de différentielle de nivellement et de la pression dans
l'autre caisson.
[0015] L'invention a également pour objet un véhicule ferroviaire comportant des suspensions
secondaires à gaz et un système de contrôle électronique desdites suspensions à gaz
conforme au système précédent.
[0016] L'invention et ses avantages seront mieux compris à la lecture de la description
détaillée qui va suivre d'un mode de réalisation particulier, donné uniquement à titre
d'exemple non limitatif, cette description étant faite en se référant à l'unique dessin
annexé [FIG 1] représentant schématiquement, en vue de dessus, un mode de réalisation
d'un système de contrôle des suspensions secondaires selon l'invention.
[0017] Un train, en tant qu'exemple d'un véhicule ferroviaire, résulte de l'attelage d'une
pluralité de voitures. Par exemple, sur la figure 1, le train 1 comporte successivement,
de l'avant vers l'arrière, une première voiture 11, une seconde voiture 21 et une
troisième voiture 31, la première et la troisième voitures n'étant représentées que
partiellement.
[0018] Une voiture comporte une caisse et au moins un bogie. Selon une architecture classique,
une voiture comporte deux bogies, respectivement un bogie avant et un bogie arrière.
Alternativement, notamment pour des trains à grande vitesse, une voiture comporte
un unique bogie, destiné à être situé à l'interface entre les caisses de deux voitures
successives. Par exemple, dans le cas où une voiture comporte un bogie arrière, la
caisse de cette voiture est supportée, à l'arrière, sur ce bogie, tandis qu'à l'avant,
elle est supportée par un point pivot, solidaire de la caisse de la voiture précédente.
C'est cette architecture qui est illustrée sur la figure 1, mais la présente invention
s'applique également à une architecture classique.
[0019] Ainsi, la première voiture 11 comporte une caisse 10 et un bogie 12, la seconde voiture
comporte une caisse 20 et un bogie 22 et la troisième voiture comporte une caisse
30 et un bogie (non représenté sur la figure ).
[0020] La seconde caisse 20 est alors supportée, à l'avant, par un point pivot 23 situé
à l'arrière de la première caisse 10. La seconde caisse 20 est alors supportée, à
l'arrière, par le bogie 22.
[0021] De manière connue en soit, le premier bogie 12 comporte deux essieux de roues, aux
extrémités desquels sont montées des roues 14. Chaque essieu de roues est couplé au
châssis d'essieux 16 par l'intermédiaire d'une suspension primaire, en général du
type mécanique, résultant par exemple de la combinaison d'un ressort et d'un amortisseur.
Cette suspension primaire n'est pas représentée sur la figure 1.
[0022] Le premier bogie 12 comporte une suspension secondaire 100.
[0023] La caisse 10 est montée sur le châssis d'essieux 16 par l'intermédiaire de la suspension
secondaire 100. Celle-ci permet de maintenir un intervalle (ou « lame d'air ») entre
le châssis d'essieux 16 et la caisse 10.
[0024] La suspension secondaire 100 est du type à gaz. Le gaz utilisé est de préférence
de l'air.
[0025] Comme représenté sur la figure 1, la suspension secondaire 100 du premier bogie 12
comporte un circuit fluidique 110 comportant un premier caisson gauche 17 et un premier
caisson droit 18. Ces caissons sont placés entre le châssis d'essieux 16 et par exemple
une poutre transversale de la caisse 10, de part et d'autre d'un axe longitudinal
de la première voiture 11.
[0026] Pour gonfler ou dégonfler les premiers caissons gauche 17 et droit 18, le circuit
fluidique 110 comporte en outre : un premier réservoir 111, commun aux premiers caissons
gauche 17 et droit 18, et constituant une réserve d'air sous pression ; une première
vanne d'alimentation gauche 117, dédiée au premier caisson gauche 17 ; et une première
vanne d'alimentation droite 118 dédiée au premier caisson droit 18.
[0027] Une vanne de remplissage est typiquement une vanne à trois positions, respectivement
une position fermée ; une position d'admission permettant d'admettre de l'air sous
pression depuis le réservoir 111 vers le caisson correspondant pour augmenter le volume
interne du caisson ; et une position d'échappement permettant d'évacuer l'air du caisson
vers l'atmosphère environnante pour diminuer le volume interne du caisson.
[0028] Le circuit fluidique 110 de la première suspension secondaire 100 comporte également
une première vanne différentielle de nivellement 112, connectant fluidiquement les
premiers caissons gauche 17 et droit 18. Lorsque la différence de pression à l'intérieur
des premiers caissons gauche 17 et droit 18 est supérieure à une valeur prédéfinie,
par exemple de 1,5 bars, la vanne 112 s'ouvre automatiquement pour permettre la circulation
de l'air du caisson ayant une pression interne plus élevée vers le caisson ayant une
pression interne plus basse. La vanne différentielle de nivellement 212 permet de
réaliser un équilibrage des pressions entre les caissons gauche et droit qu'elle relie.
[0029] Une description similaire pourrait être faite pour la seconde suspension secondaire
200 du second bogie 22 (comprenant un châssis d'essieux 26 et une pluralité de roues
24 montées sur des essieux couplés au châssis 26 par une suspension primaire).
[0030] Elle comporte un second circuit fluidique 210 comportant un second caisson gauche
27 et un second caisson droit 28.
[0031] Le second circuit fluidique 210 comporte en outre : un second réservoir 211, commun
aux seconds caissons gauche 27 et droit 28 ; une seconde vanne d'alimentation gauche
217 dédiée au second caisson gauche 27 ; une seconde vanne d'alimentation droite 218,
dédiée au second caisson droit 28 ; et une seconde vanne différentielle de nivellement
212 connectant fluidiquement les seconds caissons gauche 27 et droit 28.
[0032] Un système de contrôle est prévu pour ajuster la pression dans les différents caissons.
[0033] Le système de contrôle comporte, dans la seconde voiture 21, un second calculateur
224, qui est programmé pour commander la seconde vanne d'alimentation gauche 217 de
la seconde suspension secondaire 200 et la première vanne d'alimentation droite 118
de la première suspension secondaire 100.
[0034] Plus précisément, le système de contrôle comporte un second capteur de hauteur gauche
227, qui permet de mesurer la hauteur de la lame d'air au voisinage du second caisson
gauche 27. Le signal de mesure de hauteur est transmis au second calculateur 224.
En fonction de ce signal de mesure, le calculateur 224 exécute un programme d'actionnement
de la seconde vanne d'ajustement gauche 217. L'actionnement de cette dernière permet
de réguler le volume dans le second caisson gauche 27 et, par conséquent, la hauteur
de la lame d'air au voisinage du second caisson gauche 27.
[0035] Le système de contrôle comporte un premier capteur de hauteur droit 128, qui permet
de mesurer la hauteur de la lame d'air au voisinage du premier caisson droit 18. Le
signal de mesure de hauteur est transmis au second calculateur 224 via un câble électrique
222 du système de contrôle connectant électriquement les première et seconde caisses
10 et 20. En fonction de ce signal de mesure, le second calculateur 224 exécute un
programme d'actionnement de la première vanne d'alimentation droite 118. Un signal
de commande est généré par le second calculateur 224, puis transmis à la première
vanne d'alimentation 118, via le câble électrique 222. L'actionnement de la première
vanne d'alimentation 118 permet de réguler le volume dans le premier caisson droit
18 et, par conséquent, la hauteur de la lame d'air au voisinage du premier caisson
droit 18.
[0036] De la même manière, le système de contrôle comporte, dans la première voiture 21,
un premier capteur de hauteur droit 127 associé à un premier calculateur 124. La hauteur
de la lame d'air au voisinage du premier caisson gauche 17 est alors régulée au moyen
des mesures de hauteur effectuées pas le premier capteur de hauteur gauche 127 et
transmises au premier calculateur 124. Ce dernier est propre à générer un signal de
commande de la première vanne d'alimentation gauche 117 pour ajuster le volume dans
le premier caisson gauche 17.
[0037] De la même manière, le système de contrôle comporte, dans la second voiture un second
capteur de hauteur droit 228 et, dans la troisième voiture, un troisième calculateur
324. La hauteur de la lame d'air au voisinage du second caisson droit 28 est alors
régulée au moyen des mesures de hauteur effectuées pas le second capteur de hauteur
droit 228 et transmises au troisième calculateur 324 via un câble 322 connectant électrique
connectant les seconde et troisième voitures. Ce dernier est propre à générer un signal
de commande de la seconde vanne d'alimentation droite 218 pour ajuster le volume dans
le second caisson droit 28.
[0038] Ainsi, pour un train dont les bogies sont disposés à l'interface entre deux caisses
successives, un calculateur régule la hauteur de la lame d'air à l'arrière gauche
et à l'avant droit d'une voiture. La hauteur de la lame d'air à l'avant gauche est
régulée par le calculateur de la voiture qui précède la voiture considérée. La hauteur
de la lame d'air à l'arrière droit est régulée par le calculateur de la voiture qui
suit la voiture considérée.
[0039] Plus généralement, notamment pour un train comportant deux bogies par voitures, pour
une paire de bogies constituée d'un bogie avant et un bogie arrière, un calculateur
régule le volume dans le caisson arrière gauche de la suspension secondaire du bogie
arrière et régule le volume dans le caisson avant droit de la suspension secondaire
du bogie avant. La régulation de le volume dans le caisson avant gauche de la suspension
secondaire du bogie avant est effectuée par un autre calculateur, par exemple un calculateur
qui précède le calculateur considéré dans la succession des calculateurs du système
de contrôle de la suspension secondaire du train. La régulation du volume dans le
caisson arrière droit de la suspension secondaire du bogie arrière est effectué par
un autre calculateur, par exemple un calculateur qui suit le calculateur considéré
dans la succession des calculateurs du système de contrôle de la suspension secondaire
du train.
[0040] En variante, un calculateur régule le volume dans le caisson droit de la suspension
secondaire du bogie arrière et régule le volume dans le caisson gauche de la suspension
secondaire du bogie avant. Dans encore une autre variante, un calculateur régule le
volume dans le caisson droit (respectivement gauche) de la suspension secondaire du
bogie arrière et régule le volume dans le caisson droit (respectivement gauche) de
la suspension secondaire du bogie avant.
[0041] Il est à noter que la pression pour un volume donné est liée uniquement à la charge
de passagers
[0042] En mode de fonctionnement nominal du système de contrôle électronique des suspensions
secondaires du train 1, un caisson est par exemple maintenu sous une pression interne
d'environ 4 bar lorsque la charge passagers est nominale.
[0043] Lorsque la ou les caisses en appui sur le caisson considéré embarquent un nombre
de passagers plus important que le nombre nominal de passagers, la pression va par
exemple augmenter naturellement à 5 bar.
[0044] Inversement, lorsque la ou les caisses en appui sur le caisson considéré embarquent
un nombre de passagers plus faible que le nombre nominal de passagers, notamment lorsque
les voitures circulent à vide, la pression va diminuer naturellement, par exemple
à 3 bar.
[0045] En cas par exemple de dysfonctionnement du calculateur 211, la vanne 217 n'est plus
pilotée pour maintenir la hauteur requise dans le second caisson gauche 27. Progressivement,
le volume dans le second caisson gauche 27 diminue.
[0046] En conséquence, la pression va diminuer dans le second caisson gauche et augmenter
dans le second caisson droit, la majorité de la charge étant supportée par le second
caisson droit.
[0047] Cependant, le volume dans le second caisson droit 28 reste régulé par le calculateur
324 qui pilote la vanne 218.
[0048] Ainsi, dès que la différence de pression entre les seconds caissons droit et gauche,
27 et 28, devient supérieure à 1,5 bar (valeur de tarage de la seconde vanne différentielle
de nivellement 212), la vanne 218 s'ouvre, de sorte que de l'air sous pression soit
admis depuis le second caisson droit 28 (agissant comme réservoir) vers le second
caisson gauche 27. Selon l'invention, le volume dans le second caisson gauche est
donc régulé, via le second caisson droit 18 et la seconde vanne d'alimentation 218,
par le troisième calculateur 324, à une pression de 1,5 bar au-dessous de la pression
dans le second caisson droit 18.
[0049] La hauteur de la lame d'air au voisinage du second caisson gauche 27 n'est pas nominale,
mais elle n'est pas pour autant nulle. Un effet de suspension est conservé entre la
caisse de la seconde voiture 20 et le second bogie 22. Le confort des passagers de
la seconde voiture 20 est par donc maintenu malgré la défaillance du second calculateur
224.
[0050] Simultanément, le dysfonctionnement du calculateur 224 entraine l'incapacité de piloter
la première vanne d'alimentation 118. Le volume dans le premier caisson droit 18 commence
donc par diminuer.
[0051] Cependant, le volume dans le premier caisson gauche 17 reste régulé par le calculateur
124 qui pilote la première vanne de remplissage 118.
[0052] Ainsi, dès que la différence de pression entre les premiers caissons droit et gauche,
17 et 18, est supérieure à la valeur de tarage de la seconde vanne différentielle
de nivellement 112, cette dernière s'ouvre pour équilibrer les pressions entre les
premiers caissons gauche et droit, 17 et 18. Ainsi, une pression interne est maintenue
dans le premier caisson gauche 18. Cette pression est inférieure de 1,5 bar à celle
maintenue dans le premier caisson droit 17 par le premier capteur droit 127, le premier
calculateur 124 et la première vanne d'alimentation droite 117.
[0053] La hauteur de la lame d'air au voisinage du premier caisson gauche 18 ne sera pas
idéale, mais elle ne sera pas nulle pour autant. Le confort des passagers de la seconde
voiture 20 (dont la caisse 21 est en appui sur la première suspension secondaire via
la caisse de la première voiture 10) est ainsi maintenu malgré la défaillance du calculateur
de pilotage de la seconde voiture 20.
[0054] Ainsi, la solution proposée, en prévoyant une système de contrôle électronique dans
lequel un calculateur n'est plus dédié à la suspension secondaire d'un bogie, mais
pilote une partie seulement de la suspension secondaire d'un bogie avant d'une paire
de bogies et une partie seulement de la suspension secondaire d'un bogie arrière de
la paire de bogies, et ceci de proche en proche pour toutes les paires successives
de bogies le long du train, permet de conserver une fonction de suspension secondaire.
[0055] Si la différence de pression prédéfinie vaut 1,5 bars dans le mode de réalisation
préféré décrit ci-dessus, d'autre valeurs sont envisageables, notamment en fonction
du cas d'usage.
[0056] La présente invention est facile à mettre en œuvre et présente un coût réduit, puisqu'il
s'agit de modifier le câblage entre capteur de hauteur et vanne d'alimentation pour
qu'un calculateur d'une suspension secondaire puisse piloter la suspension secondaire
précédente ou suivante. Notamment, un câble adapté (et une connectique adaptée) est
à prévoir entre les voitures du train pour mettre en œuvre cette invention.
1. Système de contrôle électronique des suspensions secondaires d'un véhicule ferroviaire
(1), le véhicule ferroviaire comportant une suspension secondaire avant (100), qui
équipe un bogie avant (12) du véhicule ferroviaire, et une suspension secondaire arrière
(200), qui équipe un bogie arrière (22) du véhicule ferroviaire, la suspension secondaire
avant comportant : un caisson avant droit (17) et un caisson avant gauche (18); un
réservoir avant (111) de pression ; une vanne d'alimentation avant droite (117), dédiée
à l'alimentation du caisson avant droit et une vanne d'alimentation avant gauche (118),
dédiée à l'alimentation du caisson avant gauche ; et une vanne différentielle de nivellement
avant (112) connectant fluidiquement les caissons avant droit et gauche lorsqu'une
différence de pression entre les caissons avant droit et gauche est supérieure à une
différence prédéfinie, la suspension secondaire arrière (200) comportant : un caisson
arrière droit (27) et un caisson arrière gauche (28) ; un réservoir arrière (211)
de pression ; une vanne d'alimentation arrière droite (227), dédiée à l'alimentation
du caisson arrière droit, et une vanne d'alimentation arrière gauche (228), dédiée
à l'alimentation du caisson arrière gauche; et une vanne différentielle de nivellement
arrière (212) connectant fluidiquement les caissons arrière droit et gauche lorsqu'une
différence de pression entre les caissons arrière droit et gauche est supérieure à
un différence prédéfinie,
caractérisé en ce que le système de contrôle électronique comporte un premier calculateur (224) propre
à réguler une vanne d'alimentation avant parmi les vannes d'alimentation avant droite
et gauche (117, 118) et une vanne d'alimentation arrière parmi les vannes d'alimentation
arrière droite et gauche (217, 218), l'autre vanne d'alimentation avant et l'autre
vanne d'alimentation arrière étant pilotées par au moins un second calculateur différent
du premier calculateur.
2. Système de contrôle électronique selon la revendication 1, chaque vanne différentielle
de nivellement (112, 212) est une vanne bidirectionnelle, tarée pour mettre les caissons
droit et gauche associés en communication fluidique automatiquement lorsqu'une différence
de pression entre les caissons droit et gauche est supérieure à une différence de
pression de référence.
3. Système de contrôle électronique selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans
lequel ladite autre vanne d'alimentation avant de la suspension secondaire avant (100)
et ladite autre vanne arrière de la suspension secondaire arrière (200) sont pilotées
respectivement par un second calculateur avant (124) et par un second calculateur
arrière (324), différents l'un de l'autre.
4. Système de contrôle électronique selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans lequel le véhicule ferroviaire (1) comporte une voiture avant (11) et une voiture
arrière (21) attelée successivement l'une à l'autre, la voiture avant comportant une
caisse avant (10) et un unique bogie (12), dit bogie avant, la seconde voiture comportant
une seconde caisse (20) et un unique bogie (20), dit bogie arrière, le premier calculateur
(224) pilotant une vanne d'alimentation avant parmi les vannes d'alimentation de la
suspension secondaire du bogie avant de la première voiture et une vanne arrière parmi
les vannes d'alimentation e la suspension secondaire du bogie arrière de la seconde
voiture.
5. Système de contrôle électronique selon la revendication 4, dans lequel le premier
calculateur (224) régule soit la vanne avant droite (18) de la suspension secondaire
du bogie avant (12) et la vanne arrière gauche (27) de la suspension secondaire du
bogie arrière (22), soit la vanne avant gauche (17) de la suspension secondaire du
bogie avant (12) et la vanne arrière droite (28) de la suspension secondaire du bogie
arrière (22).
6. Système de contrôle électronique selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans lequel un câble électrique (222) est prévu entre une première voiture et une
seconde voiture (11, 21) du véhicule ferroviaire (1) pour permettre au premier calculateur
(224) placé dans la seconde voiture de communiquer avec un premier capteur de hauteur
et une première vanne d'alimentation placés dans la première voiture, de manière à
réguler la pression dans le caisson alimenté au moyen de ladite première vanne d'alimentation.
7. Système de contrôle électronique selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans lequel, en cas de dysfonctionnement du premier calculateur (224), une pression
dans le caisson est pilotée au moyen de la vanne de différentielle de nivellement
et de la pression dans l'autre caisson.
8. Véhicule ferroviaire comportant des suspensions secondaires à gaz et un système de
contrôle électronique desdites suspensions à gaz conforme à l'une quelconque des revendications
1 à 7.