Domaine technique de l'invention
[0001] La présente invention concerne un échappement naturel pour mouvement d'horlogerie
encore connu sous sa dénomination échappement à impulsion tangentielle. La présente
invention concerne plus particulièrement un échappement naturel prémuni contre les
dommages que peut occasionner un déclenchement prématuré de l'impulsion d'échappement.
Arrière-plan technologique
[0002] Le principe de l'échappement naturel a été imaginé par Abraham Louis Breguet au début
du XIXe siècle. L'échappement naturel de Breguet a notamment pour avantage d'être
un échappement libre dans la mesure où le balancier n'est perturbé par le fonctionnement
de l'échappement que sur une faible fraction de son oscillation. L'échappement naturel
de Breguet a aussi pour avantage de donner à chaque alternance une impulsion directe
et tangentielle au balancier. Autrement dit, l'énergie est transférée directement
de la roue d'échappement au balancier, sans passer par une ancre. Par ailleurs, la
transmission de l'énergie se fait uniquement de manière tangentielle, de sorte que
les frottements engendrés par le fonctionnement de cet échappement sont limités. Contrairement
à un échappement à détente, un échappement naturel ne présente pas de coup perdu dans
sa fonction d'entretien des oscillations du balancier ; il délivre une impulsion semblable
à chaque alternance, de manière symétrique et plus uniforme, de sorte que les pertes
d'énergie mécanique par coup perdu sont supprimées. Toutes ces qualités font ainsi
de l'échappement naturel un échappement potentiellement parmi les plus performants.
[0003] Breguet découvrit néanmoins par la suite que l'échappement naturel qu'il avait imaginé
présentait certains inconvénients au premier rang desquels on peut citer le fait que
la dernière roue d'échappement n'est pas sous la tension du rouage lorsque la première
roue donne l'impulsion ou lorsque cette dernière est au repos. Les différents jeux
d'engrenage et la qualité de fabrication des différents composants entrant dans la
composition d'un échappement naturel de Breguet peuvent ainsi provoquer un mauvais
positionnement de la dernière roue d'échappement et, partant, un mauvais fonctionnement
de l'échappement s'accompagnant de bruits parasites. En outre, comme la roue d'échappement
est libre, sa position est instable, de sorte que la sécurité de fonctionnement d'un
tel échappement naturel est médiocre.
[0004] Bien entendu, de nombreux perfectionnements ont été apportés à l'échappement naturel
de Breguet originel pour tenter de surmonter les inconvénients mentionnés ci-dessus.
Néanmoins, malgré les efforts des constructeurs horlogers successifs, des difficultés
subsistent. Certains horlogers ont ainsi proposé de superposer les deux roues d'échappement,
solution qui, bien entendu, augmente l'épaisseur du mouvement et rend difficile l'intégration
d'un tel mouvement dans une boîte de montre. D'autres constructeurs horlogers ont
quant à eux proposé de positionner l'ancre entre les deux roues d'échappement, dans
le plan de ces dernières. Là aussi, une telle solution est encombrante, cette fois-ci
dans le plan du mouvement. De plus, que les roues d'échappement soient superposées
ou bien que l'ancre soit disposée entre les deux roues d'échappement, on s'est rendu
compte à l'usage que les horlogers éprouvaient des difficultés pour accéder aux divers
composants de l'échappement, en particulier lorsqu'il s'agissait d'ajuster la profondeur
de pénétration des dents de la seconde roue d'échappement avec les palettes d'entrée
et de sortie de l'ancre. De plus, lorsqu'un échappement naturel fonctionne à faible
amplitude, en fin d'autonomie du ressort de barillet par exemple, ou bien lorsque
l'horloger effectue des manipulations de contrôle et qu'il retient pour cela la roue
de balancier, il peut arriver qu'un déclenchement de l'impulsion survienne alors qu'aucune
des deux palettes d'impulsion portées par le plateau de balancier n'est engagée dans
le périmètre de rotation des dents de l'une ou l'autre des roues d'échappement. Généralement,
un tel dysfonctionnement survient lorsqu'aucune des deux palettes d'impulsion n'est
encore arrivée dans le périmètre de rotation des dents de l'une ou l'autre des roues
d'échappement et que la dent d'impulsion de la roue d'échappement passe devant la
palette d'impulsion sans donner d'impulsion à cette dernière. Cette situation est
observée lorsque le balancier tourne trop lentement avec une faible amplitude, ou
bien lorsque l'horloger manipule le balancier. Dans de tels cas, les roues d'échappement
ne sont pas retenues par la fonction d'échappement et peuvent tourner sans contrôle.
Cela provoque alors au mieux une perte de la fonction garde-temps avec une avance
non souhaitée, et au pire un arrêt brutal après accélération du rouage dans l'une
ou l'autre de ses positions de repos pouvant conduire à une détérioration des composants
du rouage et de l'échappement.
Résumé de l'invention
[0005] La présente invention a pour but de remédier aux problèmes mentionnés ci-dessus ainsi
qu'à d'autres encore en procurant un échappement naturel pour un mouvement d'horlogerie
qui soit prémuni contre les déclenchements prématurés.
[0006] A cet effet, la présente invention concerne un échappement naturel pour mouvement
d'horlogerie effectuant une succession de cycles de fonctionnement composés chacun
d'une première et d'une seconde alternance d'un balancier qui comprend une roue de
balancier sur un axe de laquelle est ajusté un plateau de balancier, cet échappement
naturel comprenant un premier mobile d'échappement doté d'au moins une première denture,
ce premier mobile d'échappement, agencé pour être entraîné par un mobile du rouage
du mouvement d'horlogerie, entraînant à son tour un second mobile d'échappement doté
d'au moins une seconde denture, les premier et second mobiles d'échappement formant
une chaîne cinématique agencée pour coopérer avec une ancre apte à pivoter autour
d'une tige d'ancre, le plateau de balancier portant une seconde palette d'impulsion
par laquelle ce plateau de balancier reçoit une impulsion motrice directe et tangentielle
du premier mobile d'échappement lors de la première alternance, et une première palette
d'impulsion par laquelle ce plateau de balancier reçoit une impulsion motrice directe
et tangentielle du second mobile d'échappement lors de la seconde alternance, le plateau
de balancier portant également au moins une première dent de sécurité agencée pour
coopérer avec la denture de l'un des premier et second mobiles d'échappement de façon
à bloquer ce premier ou second mobile d'échappement lorsque qu'il échappe à la seconde
palette d'impulsion, respectivement à la première palette d'impulsion.
[0007] Selon des formes spéciales d'exécution de l'invention :
- le plateau de balancier porte une première dent de sécurité agencée pour coopérer
avec la denture du premier mobile d'échappement, et une seconde dent de sécurité agencée
pour coopérer avec la denture du second mobile d'échappement ;
- la ou les première et seconde dents de sécurité sont faites d'une pièce avec le plateau
de balancier ;
- la ou les première et seconde dents de sécurité sont rapportées sur le plateau de
balancier.
[0008] L'invention concerne également un mouvement d'horlogerie comprenant un échappement
du type décrit ci-dessus.
[0009] Grâce à ces caractéristiques, la présente invention procure un échappement naturel
prémuni contre les dommages que peut créer un déclenchement prématuré de l'impulsion.
En effet, en enseignant de munir le plateau de balancier d'au moins une dent de sécurité
agencée de façon que cette dent de sécurité soit engagée dans le périmètre de rotation
des dents du mobile d'échappement avant que la palette d'impulsion correspondante
ne soit engagée dans ce même périmètre de rotation des mobiles d'échappement, la présente
invention permet de retenir les mobiles d'échappement lorsque ceux-ci ne sont pas
retenus par la fonction d'échappement et d'éviter que ces mobiles d'échappement tournent
sans contrôle.
Brève description des figures
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront plus
clairement de la description détaillée qui suit d'un mode de réalisation d'un échappement
naturel selon l'invention, cet exemple étant donné à titre purement illustratif et
non limitatif seulement en liaison avec le dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue d'ensemble d'un échappement naturel ;
- la figure 2A est une vue de l'échappement naturel de la figure 1 dans sa première
position extrême au début d'un cycle ;
- la figure 2B est une vue de l'échappement naturel dans sa position de repos lors de
la première alternance au moment où le plateau de balancier est sur le point de faire
pivoter l'ancre ;
- la figure 2C est une vue de l'échappement naturel au moment où le second mobile d'échappement
est libéré de sa prise avec la palette de sortie, ce qui permet au mobile de seconde
d'entraîner, via le premier mobile d'échappement, ce second mobile d'échappement,
le premier mobile d'échappement donnant en outre, par sa dent d'impulsion, une impulsion
motrice dite directe et tangentielle à la palette d'impulsion du plateau de balancier
;
- la figure 2D est une vue de l'échappement naturel au moment où le pivotement du second
mobile d'échappement est à nouveau interrompu lorsque, sous l'effet du pivotement
de l'ancre, ce second mobile d'échappement se retrouve en appui sur la palette d'entrée
;
- la figure 2E est une vue de l'échappement naturel au moment où le plateau de balancier
se trouve dans sa seconde position extrême dans laquelle il est complètement écarté
de sa position de repos, ce qui marque la fin de la première alternance de fonctionnement
de l'échappement naturel ;
- la figure 2F est une vue de l'échappement naturel au moment où, lors de la seconde
alternance, le plateau de balancier est revenu dans sa position de repos et est sur
le point de faire à nouveau pivoter l'ancre ;
- la figure 2G est une vue de l'échappement naturel au moment où le second mobile d'échappement
est libéré de sa prise avec la palette d'entrée, ce qui permet au mobile de seconde
d'entraîner, via le premier mobile d'échappement, ce second mobile d'échappement ;
- la figure 2H est une vue de l'échappement naturel au moment où le second mobile d'échappement
donne une impulsion motrice dite directe et tangentielle au plateau de balancier via
l'une de ses dents qui entraîne la seconde palette d'impulsion ;
- la figure 2I est une vue de l'échappement naturel au moment où le pivotement du second
mobile d'échappement est à nouveau interrompu lorsque, sous l'effet du pivotement
de l'ancre, ce second mobile d'échappement se retrouve en appui sur la palette de
sortie ;
- la figure 2J est une vue de l'échappement naturel de retour dans sa première position
extrême, ce qui marque la fin du cycle de fonctionnement de l'échappement naturel
selon l'invention ;
- la figure 3 est une vue de l'échappement naturel de la figure 1 avec le plateau de
balancier muni d'une première et d'une seconde dent de sécurité conformément à l'invention,
et
- la figure 4 est une vue analogue à celle de la figure 3 sur laquelle l'une des dents
de sécurité du plateau de balancier empêche la rotation du second mobile d'échappement
alors que le balancier n'avait pas une vitesse suffisante pour amener la seconde palette
d'impulsion dans le périmètre de rotation de la seconde dent d'impulsion du second
mobile d'échappement.
Description détaillée de l'invention
[0011] La présente invention procède de l'idée générale inventive qui consiste à munir le
plateau de balancier d'un échappement naturel pour mouvement d'horlogerie d'au moins
une dent de sécurité qui est agencée de façon que cette dent de sécurité soit en prise
avec la denture de l'un des mobiles d'échappement lorsque la palette d'impulsion correspondante
portée par le plateau de balancier n'est pas encore engagée dans le périmètre de rotation
de la denture de ce mobile d'échappement. La présente invention permet ainsi de retenir
les mobiles d'échappement lorsque ceux-ci ne sont pas retenus par la fonction d'échappement
et d'éviter que ces mobiles d'échappement ne tournent sans contrôle, ce qui peut provoquer
une perte de la fonction garde-temps avec une avance non souhaitée, voire, dans les
cas les plus défavorables, un arrêt brutal après accélération dans la position de
repos pouvant entraîner une détérioration de certains composants du mécanisme.
[0012] Désigné dans son ensemble par la référence numérique générale 1, l'échappement naturel
est agencé pour être entraîné par un mobile du rouage du mouvement d'horlogerie, par
exemple le mobile de seconde 2, qui engrène avec un pignon 4 monté fixe sur un axe
6 d'un premier mobile d'échappement qui, dans l'exemple représenté à la figure 1,
se compose d'une première roue d'échappement 8. Cette première roue d'échappement
8 engrène à son tour via une denture 10 avec un second mobile d'échappement qui, dans
l'exemple représenté au dessin, se compose d'une seconde roue d'échappement 12 qui
pivote autour d'un axe 14.
[0013] L'échappement naturel 1 comprend également un balancier 16 qui comprend une roue
de balancier 18 sur un axe 20 de laquelle est ajusté un plateau de balancier 22. Ce
plateau de balancier 22 porte une cheville de balancier 24 de même qu'une première
et une seconde palette d'impulsion 26 et 28 dont les rôles respectifs seront décrits
ci-après.
[0014] L'échappement naturel 1 comprend enfin une ancre 30 pivotée autour d'une tige d'ancre
32 et qui porte une palette de sortie 34 et une palette d'entrée 36. Grâce à ces palettes
de sortie 34 et d'entrée 36 qui pénètrent dans une denture 38 de la seconde roue d'échappement
12, l'ancre 30 est à même de bloquer et de libérer alternativement cette seconde roue
d'échappement 12. L'ancre 30 comprend également une fourchette 40 formée d'une première
et d'une seconde corne 42a et 42b et qui porte un dard 44. Ce dard 44 coopère avec
le plateau de balancier 22 et a pour fonction d'empêcher les déplacements accidentels
de la fourchette 40 en dehors des périodes appelées angle de levée durant lesquelles
le plateau de balancier 22 est proche de sa position de repos. L'ancre 30 est disposée
à la suite de la seconde roue d'échappement 12, en sortie de la chaîne cinématique
formée par les première et seconde roues d'échappement 8 et 12. Plus précisément,
selon la forme d'exécution non limitative représentée au dessin, le point de pivotement
de l'ancre 30, matérialisé par la tige d'ancre 32, se trouve hors de l'angle α inférieur
à 180° et délimité par deux droites qui passent par l'axe 20 de la roue de balancier
18 et par l'axe 6 de la première roue d'échappement 8 pour l'une, et par l'axe 20
de la roue de balancier 18 et par l'axe 14 de la seconde roue d'échappement 12 pour
l'autre. L'échappement naturel 1 est donc moins encombrant que les échappements naturels
de l'art antérieur dans lesquels l'ancre est habituellement placée entre et au-dessus
des première et seconde roues d'échappement. L'échappement naturel 1 est donc plus
simple à loger dans le mouvement d'horlogerie dont il régule le fonctionnement. De
même, l'agencement de l'ancre 30 en bout de la chaîne cinématique formée par les première
et seconde roues d'échappement 8 et 12 rend les interventions de l'horloger moins
difficiles, en particulier pour ce qui est de la mesure et du réglage de la profondeur
de pénétration des palettes de sortie 34 et d'entrée 36 dans la denture 38 de la seconde
roue d'échappement 12. L'échappement naturel 1 est complété par une première et une
seconde butée 46a et 46b qui limitent le débattement de l'ancre 30 en pivotement.
[0015] Dans le mode d'exécution de l'échappement naturel 1 illustré au dessin, on suppose
que le mobile de seconde 2 qui fournit à l'échappement naturel 1 l'énergie nécessaire
à son fonctionnement tourne dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Le
mobile de seconde 2 tend par conséquent à faire tourner le pignon 4 et la première
roue d'échappement 8 sur l'axe 6 de laquelle est fixé le pignon 4 dans le sens horaire,
et la seconde roue d'échappement 12 dans le sens antihoraire.
[0016] Un cycle de fonctionnement de l'échappement naturel 1 comprend deux alternances au
cours desquelles le plateau de balancier 22 va aller successivement d'une première
position extrême à une seconde position extrême en passant par une position de repos
médiane, puis de sa seconde position extrême à sa première position extrême en repassant
une seconde fois par sa position de repos médiane. Ainsi, au début d'un cycle (voir
figure 2A), la seconde roue d'échappement 12 est en appui sur la palette de sortie
34 et l'échappement naturel 1 est bloqué par appui de l'ancre 30 contre la seconde
butée 46b. En effet, l'angle de tirage formé par appui de la pointe de la dent de
la seconde roue d'échappement 12 sur la palette de sortie 34 oppose une résistance
au dégagement de l'ancre 30 en tendant à faire pivoter cette ancre 30 en sens antihoraire
à l'encontre de la seconde butée 46b. Cette fonction de tirage de l'ancre 30 sur la
seconde butée 46b par la seconde roue d'échappement 12 pendant la partie libre de
l'alternance du plateau de balancier 22 est semblable à celle des échappements à ancre
suisse. Le plateau de balancier 22 quitte alors cette première position extrême en
tournant dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
[0017] A un moment donné de son déplacement durant la première alternance (voir figure 2B),
le plateau de balancier 22 arrive dans sa position de repos médiane. Juste avant d'arriver
dans cette position, le plateau de balancier 22 vient buter par sa cheville de balancier
24 contre la seconde corne 42b de la fourchette 40 et provoque le pivotement de l'ancre
30 dans le sens des aiguilles d'une montre.
[0018] Le pivotement dans le sens horaire de l'ancre 30 a pour effet de libérer la seconde
roue d'échappement 12 de sa prise avec la palette de sortie 34, ce qui permet au mobile
de seconde 2 d'entraîner, via la première roue d'échappement 8, la seconde roue d'échappement
12 dans le sens antihoraire (voir figure 2C).
[0019] Le pivotement de la seconde roue d'échappement 12 est à nouveau interrompu lorsque,
sous l'effet du pivotement de l'ancre 30, cette seconde roue d'échappement 12 se retrouve
en appui sur la palette d'entrée 36, cette position étant conservée grâce à l'appui
de l'ancre 30 contre la première butée 46a (voir figure 2D). En effet, l'angle de
tirage formé par appui de la pointe de la dent de la seconde roue d'échappement 12
sur la palette d'entrée 36 oppose une résistance au dégagement de l'ancre 30 en tendant
à faire pivoter cette ancre 30 en sens horaire à l'encontre de la première butée 46a.
Cette fonction de tirage de l'ancre 30 sur la première butée 46a par la seconde roue
d'échappement 12 pendant la partie libre de l'alternance du plateau de balancier 22
est semblable à celle des échappements à ancre suisse.
[0020] On notera qu'en même temps que la première roue d'échappement 8 entraîne la seconde
roue d'échappement 12 en pivotement dans le sens antihoraire, la première roue d'échappement
8 donne également une impulsion motrice au plateau de balancier 22 via l'une de ses
dents 48 dite dent d'impulsion qui entraîne la seconde palette d'impulsion 28 (voir
figure 2C). Cette impulsion motrice est appelée impulsion directe et tangentielle
car elle est donnée directement par la première roue d'échappement 8 au plateau de
balancier 22 et que le chemin de la dent d'impulsion 48 rattrape celui de la seconde
palette d'impulsion 28 du plateau de balancier 22 de manière tangentielle, ce qui
permet un contact quasi ponctuel et sans frottement.
[0021] Le plateau de balancier 22 se déplace ainsi jusqu'à sa seconde position extrême dans
laquelle il est complètement écarté de sa position de repos, ce qui marque la fin
de la première alternance de fonctionnement de l'échappement naturel 1 (voir figure
2E).
[0022] Au début de la seconde alternance de fonctionnement de l'échappement naturel 1, le
plateau de balancier 22, rappelé par le ressort spiral du balancier (non visible au
dessin), se met à tourner dans le sens horaire jusqu'à ce qu'il vienne buter par sa
cheville de balancier 24 contre la première corne 42a de la fourchette 40 et provoque
le pivotement de l'ancre 30 dans le sens contraire des aiguilles d'une montre (voir
figure 2F).
[0023] Le pivotement dans le sens antihoraire de l'ancre 30 a pour effet de libérer la seconde
roue d'échappement 12 de sa prise avec la palette d'entrée 36, ce qui permet au mobile
de seconde 2 d'entraîner, via la première roue d'échappement 8, la seconde roue d'échappement
12 dans le sens antihoraire (voir figure 2G).
[0024] Le pivotement de la seconde roue d'échappement 12 est à nouveau interrompu lorsque,
sous l'effet du pivotement de l'ancre 30, cette seconde roue d'échappement 12 se retrouve
en appui sur la palette de sortie 34, cette position étant conservée grâce à l'appui
de l'ancre 30 contre la seconde butée 46b (voir figure 2I).
[0025] On notera qu'en même temps que la première roue d'échappement 8 entraîne la seconde
roue d'échappement 12 en pivotement dans le sens antihoraire, la seconde roue d'échappement
12 donne également une impulsion motrice dite directe et tangentielle au plateau de
balancier 22 via l'une de ses dents 50 dite dent d'impulsion qui entraîne la première
palette d'impulsion 26 (voir figure 2H). L'impulsion est ainsi nommée car elle est
donnée directement par la seconde roue d'échappement 12 au plateau de balancier 22
et que le chemin de la dent d'impulsion 50 rattrape celui de la seconde palette d'impulsion
28 du plateau de balancier 22 de manière tangentielle, ce qui permet un contact quasi
ponctuel et sans frottement. Le plateau de balancier 22 revient ainsi jusqu'à sa première
position extrême, ce qui marque la fin d'un cycle de fonctionnement de l'échappement
naturel 1 (voir figure 2J).
[0026] La figure 3 est une vue de l'échappement naturel de la figure 1 avec le plateau de
balancier 22 muni d'une première et d'une seconde dent de sécurité 52, 54 conformément
à l'invention. Comme déjà détaillé ci-dessus, l'échappement naturel 1 effectue une
succession de cycles de fonctionnement composés chacun d'une première et d'une seconde
alternance du balancier 16 qui comprend une roue de balancier 18 sur l'axe 20 de laquelle
est ajusté le plateau de balancier 22. Cet échappement naturel 1 comprend une première
roue d'échappement 8 dotée d'une première denture 10 et qui est agencée pour être
entraînée par le mobile de seconde 2. A son tour, cette première roue d'échappement
8 entraîne une seconde roue d'échappement 12 dotée d'une seconde denture 38, ces première
et seconde roues d'échappement 8, 12 formant une chaîne cinématique à la suite de
laquelle est disposée l'ancre 30 apte à pivoter autour de sa tige d'ancre 32. Le plateau
de balancier 22 porte une seconde palette d'impulsion 28 par laquelle ce plateau de
balancier 22 reçoit une impulsion motrice directe et tangentielle de la première roue
d'échappement 8 lors de la première alternance, et une première palette d'impulsion
26 par laquelle ce plateau de balancier 22 reçoit une impulsion motrice directe et
tangentielle de la seconde roue d'échappement 12 lors de la seconde alternance. Conformément
à l'invention, et comme illustré à la figure 4, le plateau de balancier 22 porte également
au moins une première dent de sécurité 52 agencée pour coopérer avec la denture 10
de la première roue d'échappement 8, de façon à bloquer cette première roue d'échappement
8 lorsque qu'elle tourne avant que la seconde palette d'impulsion 28 ne soit dans
son périmètre de rotation. Ainsi, en enseignant de munir le plateau de balancier 22
d'au moins une dent de sécurité 52 agencée de façon que cette dent de sécurité 52
soit engagée dans le périmètre de rotation de la denture 10 de la roue d'échappement
8 correspondante avant que cette palette d'impulsion 28 ne soit engagée dans ce même
périmètre de rotation de la roue d'échappement 8, la présente invention permet de
retenir la roue d'échappement 8 lorsque celle-ci n'est pas retenue par la fonction
d'échappement et d'éviter que les roues d'échappement 8, 12 tournent sans contrôle.
Selon une forme spéciale d'exécution de l'invention, le plateau de balancier 22 illustré
à la figure 4 porte, outre la première dent de sécurité 52 qui est agencée pour coopérer
avec la denture 10 de la première roue d'échappement 8, une seconde dent de sécurité
54 agencée pour s'engager dans la denture 38 de la seconde roue d'échappement 12 avant
que la première palette d'impulsion 26 ne soit engagée dans le périmètre de rotation
du premier mobile d'échappement 12. Tel est le cas sur la figure 4 où l'on voit que
seule la dent de sécurité 54 est engagée dans la denture 38 de la seconde roue d'échappement
12 et assure ainsi la retenue des roues d'échappement 8, 12.
[0027] Il va de soi que la présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui
vient d'être décrit et que diverses modifications et variantes simples peuvent être
envisagées par l'homme du métier sans sortir du cadre de l'invention tel que défini
par les revendications annexées à la présente demande de brevet. On notera en particulier
que les première et/ou seconde dents de sécurité 52, 54 peuvent être faites d'une
pièce avec le plateau de balancier 22, ou bien être rapportées sur ce plateau de balancier
22. La présente invention concerne également un mouvement d'horlogerie muni d'un échappement
naturel du type susdécrit. Il va également de soi que la présente invention n'est
pas limitée au type particulier d'échappement naturel qui vient d'être décrit et qu'elle
peut s'appliquer à d'autres versions d'échappement naturels.
Nomenclature
[0028]
- 1.
- Echappement naturel
- 2.
- Mobile de seconde
- 4.
- Pignon
- 6.
- Axe
- 8.
- Première roue d'échappement
- 10.
- Denture
- 12.
- Seconde roue d'échappement
- 14.
- Axe
- 16.
- Balancier
- 18.
- Roue de balancier
- 20.
- Axe
- 22.
- Plateau de balancier
- 24.
- Cheville de balancier
- 26.
- Première palette d'impulsion
- 28.
- Seconde palette d'impulsion
- 30.
- Ancre
- 32.
- Tige d'ancre
- 34.
- Palette de sortie
- 36.
- Palette d'entrée
- 38.
- Denture
- 40.
- Fourchette
- 42a, 42b.
- Cornes
- 44.
- Dard
- 46a.
- Première butée
- 46b.
- Seconde butée
- 48.
- Dent d'impulsion
- 50.
- Dent d'impulsion
- 52.
- Première dent de sécurité
- 54.
- Seconde dent de sécurité
1. Echappement naturel (1) pour mouvement d'horlogerie effectuant une succession de cycles
de fonctionnement composés chacun d'une première et d'une seconde alternance d'un
balancier (16) qui comprend une roue de balancier (18) sur un axe (20) de laquelle
est ajusté un plateau de balancier (22), cet échappement naturel (1) comprenant un
premier mobile d'échappement doté d'au moins une première denture (10), ce premier
mobile d'échappement, agencé pour être entraîné par un mobile du rouage du mouvement
d'horlogerie, entraînant à son tour un second mobile d'échappement doté d'au moins
une seconde denture (38), les premier et second mobile d'échappement formant une chaîne
cinématique agencée pour coopérer avec une ancre (30) apte à pivoter autour d'une
tige d'ancre (32), le plateau de balancier (22) portant une seconde palette d'impulsion
(28) par laquelle ce plateau de balancier (22) reçoit une impulsion motrice directe
et tangentielle du premier mobile d'échappement lors de la première alternance, et
une première palette d'impulsion (26) par laquelle ce plateau de balancier (22) reçoit
une impulsion motrice directe et tangentielle du second mobile d'échappement lors
de la seconde alternance, le plateau de balancier (22) portant également au moins
une première dent de sécurité (52) agencée pour coopérer avec la denture (10, 38)
de l'un des premier et second mobiles d'échappement de façon à bloquer ce premier
ou ce second mobile d'échappement lorsque qu'il échappe à la seconde palette d'impulsion
(28), respectivement à la première palette d'impulsion (26).
2. Echappement naturel (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que le plateau de balancier (22) porte une première dent de sécurité (52) agencée pour
coopérer avec la denture (10) du premier mobile d'échappement, et une seconde dent
de sécurité (54) agencée pour coopérer avec la denture (38) du second mobile d'échappement.
3. Echappement naturel (1) selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la ou les première et seconde dents de sécurité (52, 54) sont faites d'une pièce
avec le plateau de balancier (22).
4. Echappement naturel (1) selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la ou les première et seconde dents de sécurité (52, 54) sont rapportées sur le plateau
de balancier (22).
5. Mouvement d'horlogerie comprenant un échappement naturel (1) selon l'une des revendications
1 à 4.