[0001] La présente invention concerne un article chaussant tel qu'une chaussure de marche
ou de sport.
[0002] Ce type de chaussure comprend une tige raccordée à un semelage dans sa partie basse.
La tige est composée d'une claque et de quartiers. La claque délimite généralement
une ouverture supérieure localisée au niveau du cou-de-pied de l'utilisateur. Pour
assurer une bonne tenue du pied, la chaussure intègre un système de serrage comprenant
au moins un lacet traversant une série de passants bordant l'ouverture supérieure.
[0003] Plusieurs constructions sont envisageables pour réaliser ces passants.
[0004] Une solution classique consiste à perforer la claque de plusieurs trous localisés
en bordure de l'ouverture supérieure. Chacune de ces ouvertures est habituellement
renforcée pour former un œillet à travers lequel passe le lacet. Cette construction
nécessite que le lacet passe sous la claque, ce qui peut générer un point dur lors
du serrage et ainsi ne pas être très confortable pour l'utilisateur. De plus, ces
ouvertures sont peu isolantes.
[0005] Une autre solution consiste à fixer sur la claque, une boucle, un crochet ou un passant,
métallique ou en plastique. Cette pièce rapportée est destinée à guider le lacet selon
un chemin de laçage défini. Cette solution est plus complexe et couteuse car elle
nécessite de fixer des pièces supplémentaires. De plus, l'utilisation de passants
rapportés implique une surépaisseur de la claque au niveau des passants qui peut être
à l'origine d'un accrochage avec un élément externe.
[0006] Une solution alternative consiste à retourner sur elles-mêmes plusieurs sangles ou
portions d'un empiècement, afin de former des boucles dans lesquelles va passer le
lacet. Chaque boucle forme alors un passant du système de serrage. Cette construction
est simple et économique. Cependant, cette construction induit également une surépaisseur
de la claque au niveau des passants du fait de la superposition de la sangle ou portion
d'empiècement au niveau du pliage / retournement. Cette surépaisseur peut également
être à l'origine d'un accrochage avec un élément externe.
[0007] Le but de l'invention est de proposer une construction d'un article chaussant dont
les passants du système de serrage sont au plus près de la tige, de manière intégrée
à la claque.
[0008] Un but est notamment de proposer des passants particulièrement plats, peu volumineux
et réduisant les surfaces d'accrochés avec un élément externe.
[0009] Un autre but est de proposer un système de serrage confortable.
[0010] Un autre but est de proposer un système de serrage économique.
[0011] Un autre but est de proposer un système de serrage comprenant des passants réalisables
de façon automatisée.
L'invention propose un article chaussant composé d'une tige comportant une claque
comprenant
- une première paroi,
- au moins deux passants destinés à recevoir une portion d'un lacet, chaque passant
étant disposé de part et d'autre d'un plan sagittal de l'article chaussant.
L'article chaussant est caractérisé par le fait que chaque passant est défini par
- l'espace interstitiel entre la première paroi et un empiècement recouvrant localement
une surface externe de la première paroi, l'espace interstitiel présentant une ouverture
antérieure et une ouverture postérieure à travers lesquelles passe une portion du
lacet, et
- une liaison supérieure entre la première paroi et l'empiècement, la liaison supérieure
étant réalisée grâce à un premier moyen de solidarisation localisé dans une première
zone de connexion proche du plan sagittal,
l'empiècement se superposant à la première paroi sans pliage.
[0012] Cette construction spécifique de chaussure permet de concevoir des passants particulièrement
plats et peu volumineux qui s'intègrent complètement sur la claque de la tige. En
épousant parfaitement la forme de la claque, on réduit les aspérités faisant saillie
de la claque. En conséquence, on diminue le risque de s'accrocher à un élément externe,
comme par exemple, un branchage ou une racine, contrairement à une construction comprenant
des passants formés par des boucles ou de pièces rapportées. D'autre part, cette construction
s'avère être souple et flexible. Cela permet d'éviter d'avoir des « points durs »
lors du serrage, ce qui améliore sensiblement le confort d'enserrement du pied. Par
ailleurs, la construction proposée s'avère particulièrement avantageuse d'un point
de vue industriel. En effet, ces passants peuvent être réalisés avec des moyens industriels
classiques. L'assemblage de la claque peut ainsi se faire à plat, notamment au niveau
de la liaison supérieure entre la première paroi et l'empiècement. Grâce à cette construction,
le procédé de réalisation de ces passants pourrait être facilement automatisable.
[0013] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel article
chaussant peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises
dans toute combinaison techniquement admissible :
- L'empiècement comprend une couche interne réalisée avec un matériau peu abrasif. Avantageusement,
l'empiècement comprend au moins deux couches, une couche externe et une couche interne,
la couche interne étant un composant rapporté et fixé sur la surface interne de la
couche externe.
- Le premier moyen de solidarisation est une couture zigzag. Avantageusement, cette
couture a une longueur supérieure à 5 mm et une largeur supérieure à 2 mm.
- L'empiècement est fixé sur la première paroi par un deuxième moyen de solidarisation
localisé dans une deuxième zone de connexion distante du premier moyen de solidarisation,
en s'éloignant du plan sagittal, de sorte que la distance entre les deux moyens de
solidarisation est comprise 5 et 10 mm.
- L'empiècement est raccordé à un semelage de l'article chaussant.
- Un même empiècement est utilisé et dimensionné pour réaliser plusieurs passants. Avantageusement,
le même empiècement permet de réaliser des passants de part et d'autre d'un plan sagittal.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à l'aide
de la description qui va suivre, en regard des dessins annexés illustrant, selon des
formes de réalisation non limitatives, comment l'invention peut être réalisée, et
dans lequel :
[Fig. 1] La figure 1 est une vue de dessus en perspective avant d'une chaussure pour
pied gauche selon un premier mode de réalisation de l'invention.
[Fig. 2] La figure 2 est une vue de coté de la chaussure de la figure 1.
[Fig. 3] La figure 3 est une vue de détail 3 d'un passant de la chaussure de la figure
1.
[Fig. 4] La figure 4 est une section « frontale » schématique selon IV-IV de la figure
2.
[Fig. 5] La figure 5 est une vue de détail 5 d'un passant de la chaussure de la figure
4.
[Fig. 6] La figure 6 est une vue de dessus en perspective avant d'une chaussure pour
pied gauche selon un deuxième mode de réalisation de l'invention.
[Fig. 7] La figure 7 est une section « frontale » schématique de la figure 6.
[Fig. 8] La figure 8 est une vue de dessus en perspective avant d'une chaussure pour
pied gauche selon un troisième mode de réalisation de l'invention.
[Fig. 9] La figure 9 est une section « frontale » schématique de la figure 8.
[Fig. 10] La figure 10 est une section « frontale » schématique d'un quatrième mode
de réalisation de l'invention.
[0015] Dans la suite de la description, il sera fait usage de termes tels que « vertical
», « supérieur », « inférieur », « haut », « bas », « transversal », « latéral »,
« médial », « droite », « gauche », « horizontal », « antérieur », « postérieur »,
« devant », « derrière », « avant », « arrière ». Ces termes doivent être interprétés
en fait de façon relative en relation avec la position que la chaussure occupe sur
le pied d'un utilisateur en posture normale, et la direction d'avancement normale
d'un utilisateur. On considère une posture normale, une configuration pour laquelle
la semelle est posée à plat sur un sol horizontal.
[0016] Les termes « latéral » et « médial », de manière conventionnelle, s'entendent comme
tournés respectivement vers l'extérieur et vers l'intérieur. Ainsi, le côté médial
d'un pied ou d'une chaussure est tourné vers le côté médial de l'autre pied ou de
l'autre chaussure de l'utilisateur.
[0017] Le terme « longitudinal » fait référence à une direction talon-orteils correspondant
à l'axe X alors que le terme « transversal », fait référence à une direction médiale-latérale
(pour un pied gauche) correspondant à l'axe Y et donc sensiblement perpendiculaire
à la direction longitudinale. La direction verticale ou bas/haut correspond à l'axe
Z. Un plan sagittal Ps est un plan perpendiculaire à un axe Y.
[0018] Les termes « intérieur » et « interne » désignent les éléments dirigés vers l'intérieur
de la chaussure, orientés vers le pied de l'utilisateur lorsque celui-ci est logé
dans la chaussure. A l'inverse, les termes « extérieur » et « externe » désignent
les éléments orientés vers l'extérieur de la chaussure, exposés à l'environnement
externe.
[0019] Dans la description, une « chaussure » est définie par un « semelage » et une « tige
». Le « semelage » est la partie inférieure de la chaussure comprise entre le pied
et le sol. C'est le « dessous » de la chaussure. Le semelage est positionné en vis-à-vis
de la plante du pied. La « tige » est la partie supérieure de la chaussure enveloppant
le pied et éventuellement une partie de la cheville, à l'exception du « dessous »
du pied. C'est le « dessus » de la chaussure. La tige est solidarisée avec le bord
périphérique du semelage. A noter que certains éléments de la chaussure peuvent former
à la fois une partie du semelage et une partie de la tige.
[0020] Les figures 1 à 5 illustrent la construction d'un article chaussant selon un premier
mode de réalisation de l'invention dans une chaussure de sport 1. La chaussure de
sport 1 pour pied gauche représentée est une chaussure de course à pied, mais pourrait
être un tout autre type de chaussure de sport. Cette chaussure 1 est représentée en
perspective, vue de dessus dans la figure 1. Elle comporte une tige 2, qui surmonte
un semelage 3. Le semelage 3 comprend généralement une couche d'amortissement 31 et
une couche d'usure 32 recouvrant la face inférieure de la couche d'amortissement 31
et destinée à venir en contact avec le sol. Optionnellement, une semelle de propreté
5 peut être insérée à l'intérieur de la tige 2. Cette couche optionnelle est destinée
à se positionner directement sous le pied.
[0021] La tige 2 comprend plusieurs composants.
[0022] L'empeigne ou claque 21 constitue un premier composant. Elle couvre les parties supérieure,
frontale, latérale et médiale de l'avant-pied. Dans cet exemple, la claque 21 comprend
une ouverture supérieure 215, au niveau du cou-de-pied, obturée par une languette
22. Alternativement, comme illustré aux figures 8 à 10, la claque ne comprend pas
d'ouverture supérieur au niveau du cou-de-pied. La claque est alors continue entre
son bord médial et son bord latéral, au niveau du cou-de-pied. Dans ce cas, la claque
comprend généralement au moins une portion souple et, préférentiellement extensible,
dans la zone du cou-de-pied.
[0023] La languette 22, optionnelle, constitue un deuxième composant de la tige. Elle est
solidarisée à la claque 21. La languette est positionnée de sorte à couvrir le cou-de-pied
du pied de l'utilisateur lorsqu'il est inséré dans la chaussure.
[0024] Des quartiers latéral 23L et médial 23M constituent des troisième et quatrième composants
de la tige. Elles forment l'emboitage du talon et couvrent les parties arrière, latérale
et médiale de l'arrière-pied. Les quartiers 23L, 23M prolongent la claque 21 à l'arrière
de celle-ci afin de former une enveloppe continue couvrant le dessus et tous les côtés
du pied. Les bords supérieurs des quartiers 23L, 23M et de la languette 22 ou de la
claque 21 délimitent une ouverture pour l'introduction du pied dans la chaussure.
[0025] La tige 2 peut être renforcée localement pour assurer une tenue de la tige et/ou
protéger le pied. Par exemple, un « bout » peut couvrir l'extrémité avant de la tige.
De même, un « contrefort » peut renforcer la partie de la tige 2 entourant le talon.
[0026] Les composants de la tige 2 peuvent être des pièces distinctes. Alternativement,
certains composants ou tous les composants forment une pièce unitaire en étant, par
exemple, réalisée avec un même procédé (tricotage, tissage...). Certains composants
peuvent également comprendre plusieurs parties assemblées entre elles de toute façon
connue en soi, par exemple, par couture, collage ou soudage. Selon certains modes
de réalisation, certains composants de la tige 2 peuvent se prolonger sous le pied
pour former une partie du semelage 3 ou inversement, certains composants du semelage
3 peuvent se prolonger vers le haut, depuis la périphérie du semelage, pour former
une partie de la tige 2.
[0027] La tige 2 s'étend en longueur depuis une extrémité arrière 2R jusqu'à une extrémité
avant 2F, et en largeur entre un côté latéral 2L et un côté médial 2M.
[0028] La claque 21 comprend une première paroi 211 raccordée au semelage 3. La première
paroi 211 est, de manière classique, fixée à une première de montage 33, par exemple,
par couture. Le sous-ensemble composé de la première paroi 211 et de la première de
montage 33 est alors assemblé à la surface supérieure de la couche d'amortissement
31 du semelage. Cet assemblage peut être collé. Les figures 4, 7 et 9 illustrent ce
type d'assemblage.
[0029] Cette première paroi 211 peut être réalisée avec un des matériaux suivants : un PolyEster
(PES, PET), un PolyAmide (PA), un PolyUréthane (PU), un PolyChlorure de Vinyle (PVC),
un matériau naturel. Parmi les matériaux naturels, on peut utiliser un des matériaux
suivants : un cuir, un lin, un chanvre, une laine. On peut également utiliser des
matériaux dits « bio-fabriqué », matériau réalisé à partir d'organismes biologiques
(mycélium, bactérie...). Ce matériau peut également intégrer une proportion de matériau
recyclé.
[0030] Cette première paroi 211 peut être un textile tissé, non tissé ou tricoté, un film,
des fils brodés.
[0031] Dans cet exemple, la première paroi 211 délimite l'ouverture supérieure 215. Les
bords latéral et médial de l'ouverture supérieure portent des passants 210 destinés
à recevoir une portion d'un lacet 41. Au sens de l'invention un lacet 41 peut être
un cordon, un fil ou un câble. Le lacet 41 est préférentiellement réalisé en matière
plastique. Par exemple, le lacet est composé d'une gaine externe en PolyESter (PES),
en PolyAmide (PA) ou en PolyTétraFluoroEthylène (PTFE). Avantageusement, la section
du lacet 41 est sensiblement circulaire.
[0032] Pour assurer l'enserrement du cou-de-pied par la claque 21, la chaussure 1 comprend
un système de serrage 4 composé du lacet 41, des passants 210 et, éventuellement,
d'un bloqueur 42 permettant d'ajuster la longueur du laçage. Ce système de serrage
contribue fortement au bon maintien du pied.
[0033] L'invention porte plus spécifiquement sur la construction des passants 210 de ce
système de serrage.
[0034] Selon l'invention, au moins deux passants 210, voire tous les passants principaux,
sont conçus de la manière suivante. Les au moins deux passants sont destinés à recevoir
une portion de lacet 41, ces au moins deux passant étant disposés, respectivement,
de part et d'autre d'un plan sagittal Ps de l'article chaussant. Les aux moins deux
passants peuvent être disposés symétriquement par rapport au plan sagittal Ps ou,
alternativement, disposés en quinconce. Le plan sagittal Ps peut être médian ou décalé
latéralement. Dans ce dernier cas, le système de serrage est alors excentré par rapport
au plan sagittal médian de la chaussure. Dans le mode de réalisation des figures 1
à 5, le plan sagittal Ps se situe entre les bords de l'ouverture supérieur 215.
[0035] La claque 21 comprend un empiècement 212 recouvrant localement une surface externe
211e de la première paroi 211.
[0036] Cet empiècement 212 peut être réalisé avec un des matériaux suivants : un PolyEster
(PES, PET), un PolyAmide (PA), un PolyUréthane (PU), un PolyChlorure de Vinyle (PVC),
un matériau naturel. Parmi les matériaux naturels, on peut utiliser un des matériaux
suivants : un cuir, un lin, un chanvre, une laine. On peut également utiliser des
matériaux dits « bio-fabriqué », matériau réalisé à partir d'organismes biologiques
(mycélium, bactérie...). Ce matériau peut également intégrer une proportion de matériau
recyclé.
[0037] Cet empiècement 212 peut être un textile tissé, non tissé ou tricoté, un film, des
fils brodés.
[0038] Cet empiècement 212 est fixé sur la première paroi 211 grâce à un premier moyen de
solidarisation 213 localisé dans une première zone de connexion 213Z proche d'un plan
sagittal Ps, et donc, dans cet exemple, à proximité d'un bord de l'ouverture supérieure
215. Au sens de l'invention, le terme « proche » signifie que la première zone de
connexion 213Z se situe plus près du plan sagittal, en partie haute de la première
paroi, que de la partie basse de la première paroi, partie reliée au semelage. Dans
le cas où la tige comprend une ouverture supérieure 215, la première zone de connexion
213Z se situe à proximité des bords de l'ouverture. Ce peut être une zone s'étendant
du bord de l'ouverture jusqu'à quinze millimètres en s'écartant du bord. Dans le cas
où la tige ne comprend pas une ouverture supérieure 215, la limite supérieure de la
première zone de connexion 213Z est avantageusement distante du plan sagittal d'au
moins un centimètre et, avantageusement, de moins de trois centimètres. Cette première
zone de connexion peut s'étendre jusqu'à une limite inférieure distante de quinze
millimètres de la limite supérieure. Ainsi ce premier moyen de solidarisation 213
crée une liaison supérieure entre la première paroi 211 et l'empiècement 212. Dans
cet exemple, l'empiècement 212 est également fixé sur la première paroi 211 grâce
à un deuxième moyen de solidarisation 214 localisé dans une deuxième zone de connexion
214Z distante de la première zone de connexion 213Z, en s'éloignant du plan sagittal
Ps et donc de l'ouverture supérieure 215 dans cet exemple. Les deux moyens de solidarisation
sont espacés d'une distance d, mesurée entre les bords adjacents de ces deux moyens
de solidarisation. Entre les deux zones de connexion 213Z, 214Z, l'empiècement 212
n'est pas fixé à la première paroi 211. Autrement dit, l'empiècement 212 forme un
pont entre les deux zones de connexion 213Z, 214Z. Ainsi, cette construction permet
de définir un espace interstitiel 2101 délimité par une portion de la surface externe
211e de la première paroi 211, une portion d'une surface interne 212i de l'empiècement
212 et les premier et deuxième moyens de solidarisation 213, 214. Cet espace interstitiel
2101 débouchent sur une ouverture antérieure 2102f, du côté de l'avant du pied, et
sur ouverture postérieure 2102r, du côté du talon. Cet espace interstitiel 2101 définit
un passant 210 au sens de l'invention. Une portion du lacet 41 est destinée à se loger
dans cet espace interstitiel 2101 en passant à travers les deux ouvertures 2102f,
2102r définissant l'entrée et la sortie de l'espace interstitiel 2101.
[0039] Généralement, les passants de l'art antérieur sont réalisés par des sangles repliées
sur elles-mêmes de manière à former une boucle pour le passage d'une portion du lacet.
La spécificité de la construction selon l'invention est que l'empiècement 212 est
assemblé à la première paroi 211 de sorte à se superposer directement à la première
paroi 211, sans pliage ou retournement d'une partie de l'empiècement 211. Ainsi, entre
les deux zones de connexion 213Z, 214Z, la surface externe 211e de la première paroi
211 est très proche la surface interne 212i de l'empiècement 212, voire quasiment
en contact, face contre face. Ici, la première paroi est ainsi recouverte par une
couche ayant uniquement l'épaisseur de l'empiècement 212. Cette conception permet
d'obtenir un passant 210 particulièrement plat et peu encombrant, léger, esthétique,
confortable, simple et économique à réaliser. De plus, du fait que le pont réalisé
par une partie de l'empiècement soit uniquement fixé sur la surface externe de la
première paroi, cela permet d'améliorer l'isolation de la chaussure, en réduisant
le pont thermique au niveau du passant et l'infiltration d'eau.
[0040] Pour qualifier la tenue des passants, les constructeurs vont exécuter plusieurs tests
pour s'assurer que le système de serrage ne se détériore pas en usage. Par exemple,
le déposant va conduire au moins les tests suivants.
[0041] Un test de traction consiste à introduire un lacet ou câble dans le passant. Puis,
on exerce un effort de traction au niveau des extrémités libres du lacet, selon une
direction correspondant à la traction normale du laçage. On mesure alors l'effort
seuil nécessaire pour entrainer la détérioration du passant. Cet effort seuil doit
être supérieur à une valeur de référence ciblée.
[0042] Un test d'abrasion consiste à introduire un lacet ou câble dans le passant. Puis
on suspend une masse de référence à une extrémité tout en orientant le lacet de sorte
que la tension soit orientée selon une direction correspondant à la traction normale
du laçage. Enfin, on exerce une traction alternative à l'autre extrémité de sorte
à entrainer un déplacement de va-et-vient du lacet au niveau du passant, selon une
course déterminée. On analyse alors l'usure du lacet et du passant après un nombre
de cycles de référence ciblé, un cycle étant un aller-retour ou va-et-vient de la
course déterminée. Le passant et le lacet doivent présenter une usure normale acceptable,
le système de serrage devant rester fonctionnel.
[0043] Pour ces deux essais, on utilisera uniquement une portion découpée de la tige avoisinant
le passant.
[0044] La construction revendiquée est conçue pour être conforme à ces tests.
[0045] Selon un mode de réalisation, l'empiècement 212 comprend au moins deux couches, une
couche externe 2120 et une couche interne 2121. La couche externe 2120 peut être réalisée
avec un des matériaux décrits précédemment comme le matériau constitutif de l'empiècement.
La couche interne 2121 est réalisée avec un matériau peu abrasif. Un tel matériau
peu abrasif peut être un PolyESter (PES), un PolyAmide (PA), un PolyEthylène (PE).
La couche interne 2121 couvre au moins la zone située entre les deux zones de connexion
213Z, 214Z. La surface interne de la couche interne 2121 est considérée ici comme
constituant la surface interne 212i de l'empiècement 212. La couche interne 2121 peut
être un revêtement apposé, localement ou en totalité, sur la surface interne la couche
externe 2120, par exemple, par projection, imprégnation ou tout autre moyen équivalent.
Alternativement, la couche interne 2121 peut être un composant distinct, rapporté
et fixé sur la surface interne de la couche externe 2120. Par exemple, le composant
rapporté peut être une toile, un textile, une plaque... Par ailleurs, ce composant
rapporté peut être fixé à l'empiècement 212 par tout moyen approprié. Ce peut être
du collage, des coutures ou autre. Selon un exemple non limitatif, la couche interne
2121 est réalisée par une toile en PolyESter collée et cousue localement sur la surface
interne de l'empiècement. Cette couche interne 2121 en matériau peu abrasif contribue
à faciliter la conformité du passant au test d'abrasion tel que défini précédemment,
en protégeant la couche externe 2120 de l'usure par frottement générée par le glissement
du lacet à l'intérieur du passant. Cette construction consistant à avoir un composant
rapporté permet de limiter, à une zone fonctionnelle, l'emploi de matériau peu abrasif
qui peut s'avérer coûteux. On peut alors utiliser un matériau plus économique pour
la couche externe.
[0046] Selon un mode de réalisation, l'empiècement 212 est monocouche. Dans ce cas, cette
couche unique peut avantageusement être réalisée avec un matériau peu abrasif.
[0047] Avantageusement, l'épaisseur de l'empiècement, qu'elle soit multicouches ou monocouche,
est inférieure à 1,5 millimètres. Cela permet de rendre le passant particulièrement
plat.
[0048] Selon un mode de réalisation, la distance d entre les deux moyens de solidarisation
213, 214 est comprise cinq et dix millimètres. Cela permet de passer facilement le
lacet dans le passant tout en assurant une bonne tenue de l'empiècement et de bien
maintenir le lacet dans ledits passants en évitant que le lacet soit lâche dans ces
passants.
[0049] Les premier et deuxième moyens de solidarisation 213, 214 peuvent être tout moyen
approprié pour assurer la tenue du passant 210 notamment pour être conforme aux tests
tels que définis précédemment. Ces moyens de solidarisation 213, 214 peuvent être
une couture, un collage, une soudure, un rivet... Le deuxième moyen de solidarisation
214 peut être différent du premier moyen de solidarisation 213. En effet, la tenue
en traction et à l'abrasion implique principalement le premier moyen de de solidarisation
213. Le deuxième moyen de solidarisation requiert moins de tenue. Par exemple, le
premier moyen de solidarisation 213 peut être une couture et le deuxième moyen de
solidarisation 214, un collage. L'empiècement 212 peut comprendre un troisième moyen
de solidarisation. Par exemple, l'empiècement 212 peut être collé sur la première
paroi dans la partie basse de la claque 21, du semelage jusque et y compris la deuxième
zone de connexion 214Z.
[0050] Le premier moyen de solidarisation 213 est conçu et dimensionné de sorte que le passant
reste fonctionnel après un test de traction tel que défini précédemment, avec une
valeur de référence ciblée de 150 Newton.
[0051] Le premier moyen de solidarisation 213 est conçu et dimensionné de sorte que le passant
reste fonctionnel après un test d'abrasion tel que défini précédemment, avec une masse
de référence de 1 kg et un nombre de cycles de référence ciblé d'au moins 2 000 cycles.
[0052] Selon un mode de réalisation, le premier moyen de solidarisation 213 est une couture
zigzag. Ce peut également être une couture zigzag serrée de type « bartack ». Ces
coutures comprennent des points d'arrêt afin que la couture ne se défasse pas. De
manière classique, ces coutures sont réalisées avec des fils en PolyAmide (PA) ou
PolyESter (PES). Ce type de couture est dimensionné de sorte que la couture soit suffisamment
résistante pour que le passant soit conforme aux exigences souhaitées des tests de
traction et d'abrasion tels que décrits précédemment.
[0053] Selon un mode de réalisation illustré à la figure 3, la couture est linéaire ce qui
la rend simple et facile à réaliser, notamment avec un procédé automatisé. La longueur
L213 de la couture constituant le premier moyen de solidarisation 213 est supérieure
à cinq millimètres. Cela permet d'assurer le maintien de la structure du système de
serrage 4. Le passant 210 conserve une bonne tenue en usage. Ce dimensionnement permet
la conformité du passant aux tests de traction et d'abrasion selon les critères définis
précédemment. Avantageusement, la longueur L213 de cette couture 213 est inférieure
à dix millimètres. Par ailleurs, la largeur de l'empiècement au niveau de ce premier
moyen de solidarisation est avantageusement inférieure à quinze millimètres. Ce dimensionnement
permet d'avoir un chemin de laçage adapté pour un serrage confortable, plus conforme
à la morphologie du cou-de-pied. Pour obtenir une bonne résistance de cette couture
213, la largeur W213 de la couture 213 est avantageusement supérieure à deux millimètres,
et préférentiellement, inférieure à cinq millimètres.
[0054] Selon un autre mode de réalisation, la couture peut ne pas être linéaire afin d'améliorer
la tenue du passant. Ce peut être une couture selon une courbe ou en « V ».
[0055] Les figures 3 et 5 illustrent en détails la construction de passants selon un mode
de réalisation où les moyens de solidarisation 213, 214 sont des coutures. A la figure
5, les coutures sont symbolisées par des traits. La distance d séparant les coutures
correspond à l'espace entre les bords des coutures se faisant face. Cette construction
des passants se transpose directement à la construction des passants des modes de
réalisation décrits aux figures 6-7, 8-9 et 10.
[0056] Selon un mode de réalisation, comme représenté aux figures 1-2, 6 et 8, un même empiècement
212 est utilisé et dimensionné pour réaliser plusieurs passants 210 contigus. Par
exemple, l'empiècement 212 forme un ensemble unitaire comprenant plusieurs extensions
supérieures 2122 reliées entre elles dans la partie inférieure de l'empiècement. Chaque
extension 2122 supérieure est conçue pour former un passant 210, couvrant ainsi les
deux zones de connexion 213Z, 214Z associées au passant 210 correspondant.
[0057] Selon un mode de réalisation, comme représenté aux figures 1 et 8, l'empiècement
212 peut s'étendre dans la partie inférieure de la claque 21 jusqu'à, par exemple,
se raccorder à un semelage 3 de l'article chaussant 1. Ainsi, l'empiècement 212 contribue
à un meilleur enserrement du pied, la reprise d'effort étant transmise plus directement
au semelage. Cette construction contribue à améliorer le confort du maintien du pied.
[0058] L'empiècement 212 peut être raccordée au niveau d'une zone périphérique de la surface
supérieure de la couche d'amortissement 31, comme illustré aux figures 1 à 7. Alternativement,
l'empiècement 212 peut recouvrir partiellement ou complètement les flancs de la couche
d'amortissement 31 et s'intercaler localement entre la couche d'amortissement 31 et
la couche d'usure 32, comme illustré aux figures 8 à 10.
[0059] Selon un mode de réalisation, l'empiècement 212 comprend un premier moyen de solidarisation
213, à proximité d'un plan sagittal Ps, et est solidarisé au semelage au niveau de
la jonction entre la tige 2 et le semelage 3. En dehors de ces deux zones d'accrochés,
l'empiècement 212 n'est pas fixé à la première paroi 211.
[0060] Alternativement, l'empiècement 212 est fixé sur la première paroi 211 uniquement
à proximité des passants 210, sans s'étendre jusqu'au semelage 3. Les figures 6 et
7 illustrent de mode de réalisation alternatif.
[0061] L'empiècement 212 peut également former tous les passants 210 de la chaussure 1.
Dans ce cas, les parties médiale et latérale portant les extensions supérieures latérales
et médiales destinées à former les passants 210, peuvent être reliées entre elles
au niveau de l'avant de la claque 21.
[0062] Selon un exemple, comme représenté à aux figures 8 à 10, l'empiècement et/ou une
partie de la première paroi est recouverte par un film protecteur 216 en PolyUréthane
Thermoplastique (TPU) ou équivalent. Cela permet de protéger l'empiècement des intempéries,
d'améliorer l'étanchéité et d'améliorer l'esthétisme de la claque. Ainsi, sur ces
figures, l'empiècement 212 n'est pas visible et est caché par le fil protecteur 216.
[0063] Selon un autre mode de réalisation, la claque ne comprend pas d'ouverture supérieure.
La claque est alors continue entre son bord médial et son bord latéral, au niveau
du cou-de-pied. Dans cet exemple, la claque comprend au moins une portion souple 217
et, préférentiellement extensible, dans la zone du cou-de-pied, et plus particulièrement
entre les passants 210. La construction est similaire aux modes de réalisation décrits
précédemment à la différence que l'ouverture supérieure 215 est obturée par la portion
souple 217. Cette portion souple 217 peut être un composant rapporté, fixé sur la
première paroi, comme illustré à la figure 9. Alternativement, cette portion souple
217 peut être une partie de la première paroi de la claque, comme illustré à la figure
10. Dans ce dernier exemple, la première paroi forme une enveloppe textile souple
211. Ici, la claque 21 est renforcée localement par des bandes de renfort 218 s'étendant
à l'intérieur de l'enveloppe, du semelage 3 jusqu'à une extrémité haute correspondant
à la première zone de connexion 213Z. D'un côté, la bande de renfort 218 est fixée
au semelage et, à l'autre extrémité, au niveau de la première zone de connexion 213Z,
la bande de renfort 218 est fixée à l'empiècement 212, ainsi qu'à l'enveloppe formant
la première paroi, grâce au premier moyen de solidarisation 213. Alternativement,
cette dernière construction peut ne pas avoir de bandes de renforts 218.
[0064] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation précédemment décrits. Il est
également possible de combiner ces modes de réalisation. L'invention s'étend à tous
les modes de réalisation couverts par les revendications annexées.
Références
[0065]
- 1.
- Chaussure
- 2.
- Tige
21. Claque ou Empeigne
210. Passant
2101. Espace interstitiel
2102a. Ouverture antérieure
2102r. Ouverture postérieure
211. Première paroi
211e. Surface externe
212. Empiècement
212i. Surface interne
2120. Couche externe
2121. Couche interne
2122. Extension supérieure
213. Premier moyen de solidarisation
213Z. Première zone de connexion
214. Deuxième moyen de solidarisation
214Z. Deuxième zone de connexion
215. Ouverture supérieure
216. Film protecteur
217. Portion souple
218. Bande de renfort
22. Languette
23L. Quartier Latéral
23M. Quartier Médial
- 3.
- Semelage
31. Couche d'amortissement
32. Couche d'usure
33. Première de montage
- 4.
- Système de laçage
41. Lacet
42. Bloqueur
- 5.
- Semelle de propreté
1. Article chaussant (1) composé d'une tige (2) comportant une claque (21) comprenant
- une première paroi (211),
- au moins deux passants (210) destinés à recevoir une portion d'un lacet (41), chaque
passant étant disposé de part et d'autre d'un plan sagittal (Ps) de l'article chaussant,
caractérisé en ce que
chaque passant (210) est défini par
- l'espace interstitiel (2101) entre la première paroi (211) et un empiècement (212)
recouvrant localement une surface externe (211e) de la première paroi, l'espace interstitiel
présentant une ouverture antérieure (2102f) et une ouverture postérieure (2102r) à
travers lesquelles passe une portion du lacet, et
- une liaison supérieure entre la première paroi (211) et l'empiècement (212), la
liaison supérieure étant réalisée grâce à un premier moyen de solidarisation (213)
localisé dans une première zone de connexion (213Z) proche du plan sagittal,
l'empiècement se superposant à la première paroi sans pliage.
2. Article chaussant (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'empiècement comprend une couche interne (2121) réalisée avec un matériau peu abrasif.
3. Article chaussant (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'empiècement (212) comprend au moins deux couches, une couche externe (2120) et
une couche interne (2121), la couche interne étant un composant rapporté et fixé sur
la surface interne de la couche externe.
4. Article chaussant (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier moyen de solidarisation (213) est une couture zigzag.
5. Article chaussant (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la couture (213), constituant le premier moyen de solidarisation, a une longueur
(L213) supérieure à cinq millimètres et une largeur supérieure à deux millimètres.
6. Article chaussant (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'empiècement est fixé sur la première paroi par un deuxième moyen de solidarisation
(214) localisé dans une deuxième zone de connexion (214Z) distante du premier moyen
de solidarisation (213), en s'éloignant du plan sagittal, de sorte que la distance
(d) entre les deux moyens de solidarisation (213, 214) est comprise cinq et dix millimètres.
7. Article chaussant (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'empiècement est raccordé à un semelage (3) de l'article chaussant.
8. Article chaussant (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'un même empiècement (212) est utilisé et dimensionné pour réaliser plusieurs passants
(210).
9. Article chaussant (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le même empiècement (212) permet de réaliser des passants (210) de part et d'autre
d'un plan sagittal (Ps).
10. Article chaussant (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'empiècement et/ou une partie de la première paroi est recouverte par un film protecteur.