Domaine technique de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de compensation de la marche en fonction de la température
d'une montre étanche, dont la boîte étanche contient un mouvement comportant lui-même
un oscillateur, ladite boîte contenant, en sortie d'usine après le réglage initial
de marche, un volume interne V occupé par n moles d'un gaz de constante R suivant
sensiblement la loi des gaz parfaits.
[0002] L'invention concerne encore une montre convenant à la mise en œuvre de ce procédé,
notamment lors d'opérations d'après-vente.
[0003] L'invention concerne le domaine de l'ajustement de marche des montres mécaniques
ou électro-mécaniques.
Arrière-plan technologique
[0004] La marche d'une montre est soumise à de nombreux paramètres, tels que, non limitativement
la position de la montre dans l'espace, la lubrification, l'usure, l'armage des ressorts
constituant les sources d'énergie, les frottements, et bien sûr les paramètres physiques
de l'environnement dans lequel est placée la montre.
[0005] La variation de marche en fonction de la température est une préoccupation constante
des constructeurs horlogers. Les moyens de rappel élastique de l'oscillateur sont
particulièrement sensibles aux variations de température. Dans le cas particulier
et non limitatif où ces moyens de rappel élastique comportent un spiral ou plusieurs
spiraux, le coefficient thermique Ct de chaque spiral fait varier la marche du mouvement
en fonction de la température. On peut considérer, à titre d'exemple et pour simplifier
les calculs, que la marche varie sensiblement linéairement en fonction du coefficient
thermique Ct.
[0006] Pour avoir une meilleure précision du mouvement, le coefficient thermique est ciblé
à 0 seconde par jour par Kelvin. Avec de tels paramètres, les variations de températures
ne devraient pas avoir d'influence sur la marche du mouvement. La répartition typique
du coefficient thermique pour une production de mouvements identiques est une courbe
symétrique, plus proche d'un pic triangulaire que d'une cloche.
[0007] Il est connu en horlogerie que la marche d'un mouvement varie selon la pression du
milieu dans lequel il se trouve. Plusieurs explications peuvent être avancées comme
par exemple la variation de l'inertie de l'oscillateur (inertie du balancier et de
l'air embarqué) car la densité d'air embarqué varie et donc son inertie également.
Le cas du balancier et celui de l'air sont des cas particuliers, plus généralement
on parlera de masse inertielle, et de gaz ou mélange de gaz. Les diverses expériences
réalisées montrent que si la pression baisse, la marche augmente.
[0008] Il s'agit donc de compenser la marche de la montre en fonction de la variation des
paramètres physiques: température du milieu, température corporelle de l'utilisateur,
dilatation ou contraction de la boîte de montre en fonction de la température, pression
du lieu, altitude, hygrométrie. Or il n'existe pas de mise au point simple pour traiter
en particulier les problèmes inhérents aux variations de température et de pression.
Résumé de l'invention
[0009] L'invention concerne la compensation de la variation de marche d'une montre, basée
sur la température et la pression.
[0010] A cet effet, l'invention concerne un procédé de compensation de la marche en fonction
de la température d'une montre étanche, selon la revendication 1.
[0011] L'invention concerne encore une montre convenant à la mise en œuvre de ce procédé,
notamment lors d'opérations d'après-vente.
Brève description des figures
[0012] Les buts, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront mieux à la lecture
de la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 superpose trois graphes illustrant en ordonnée la marche, en seconde par
jour, en fonction de la pression en abscisse, en hectopascal, pour trois mouvements
mécaniques différents ;
- la figure 2 superpose , pour un même mouvement d'horlogerie, deux graphes illustrant
en ordonnée la pression en hectopascal, en fonction du temps en abscisse, en jours,
l'un en trait plein calculée avec la loi des gaz parfaits, l'autre mesurée ;
- la figure 3 représente, de façon schématisée, une montre dont la boîte étanche contient
un mouvement comportant lui-même un oscillateur, équipée de moyens de compensation
qui comportent un dispositif volumétrique étanche pour modifier le volume interne
de la boîte, un conduit étanche d'injection ou d'extraction de gaz, et un dispositif
thermique permettant l'augmentation contrôlée et momentanée de sa température interne.
Description détaillée de l'invention
[0013] L'invention concerne la compensation de la variation de marche d'une montre, basée
sur la température et la pression.
[0014] L'expérience réalisée dans une cuve en sous-pression montre une relativement bonne
linéarité des variations de marche pour une pression variant de la pression atmosphérique
(970 hPa) jusqu'à une pression de 200hPa, la variation de marche en secondes par jour
en ordonnée, en fonction de la pression en hectopascal en abscisse, la mesure étant
effectuée dans une cuve en sous-pression. La figure 1 présente les résultats de mesures
réalisées sur différents mouvements mécaniques classiques très éprouvés. On constate
l'allure générale très linéaire de la marche journalière en fonction de la pression,
toutes choses égales par ailleurs, avec des pentes respectives de (-0,0206) pour la
courbe supérieure, de (-0,0161) pour la courbe médiane, de (- 0,0145) pour la courbe
basse.
[0015] Une expérience sur des montres équipées d'un autre calibre que ceux de la figure
1 met en évidence une variation de marche de l'ordre de 1.95 seconde par jour, pour
une différence d'altitude d'environ 570m. En se basant sur la formule d'altitude suivante
:
- p(h)=1013.25*(1-(0.0065*h/288.15)^5.255, on peut trouver que la variation de marche en fonction de l'altitude pour ce calibre
est de l'ordre de 0.03 seconde par jour par hPa. Nous appellerons cette valeur le
coefficient de pression: Cp.
[0016] En ce qui concerne la variation de la pression en fonction de la température, nous
ferons l'hypothèse que la loi des gaz parfaits (P*V=n*R*T) est suffisante pour définir
la situation.
[0017] Dans une montre fermée, le volume d'air à disposition est considéré comme donné et
fini (en faisant l'hypothèse que les fuites sont nulles). Nous ferons également l'hypothèse
que la différence de pression entre la pression à l'intérieur de la montre et à l'extérieur
de la montre n'est pas suffisante pour déformer la montre; le volume à disposition
dans la montre ne varie pas et reste donc constant.
[0018] L'expérience nous montre que ces approximations sont relativement correctes. Sur
la figure 2, la pression mesurée est comparée à une pression théorique basée sur la
loi des gaz parfaits : P=(n*R/V)*T. On constate que les mesures et l'approximation
théorique sont relativement comparables. De plus, l'expérience nous a montré que les
fuites sont relativement faibles pour une montre étanche même avec une grande différence
de pression entre l'intérieur de la montre et le milieu dans lequel elle se trouve.
Nous ferons donc l'hypothèse que la montre est parfaitement étanche.
[0019] Les hypothèses initiales ont montré que les fuites de la montre sont considérées
comme nulles, la boîte de la montre est indéformable et le gaz enfermé reste le même.
Il est donc possible de conclure que les paramètres n, R et V sont des constantes;
la pression varie donc linéairement en fonction de la température.
[0020] L'invention se propose de traiter principalement la compensation à l'égard des variations
de température et de pression. Une combinaison des deux effets a pour but de les opposer
afin que leurs effets s'annulent (ou soient minimisés). Le principal avantage pour
l'utilisateur est une meilleure précision de la montre au porter.
[0021] L'influence de l'humidité est plus faible que celles de la température et de la pression.
Dans l'hypothèse de travail, le taux d'humidité change peu en fonction de la température
ou de la pression, dans les domaines usuels de porter d'une montre. Un calcul approché
consiste à négliger cette variation.
[0022] Les hypothèses suivantes sont faites pour simplifier les calculs :
- la pression dans la montre varie sensiblement linéairement en fonction de la température
: P = [(n*R)/V] * T;
- la marche du mouvement varie sensiblement linéairement selon le coefficient thermique
Ct de l'oscillateur, notamment du balancier spiral : m(T)= Ct * T ;
- la marche du mouvement varie linéairement selon la pression des gaz : m(P) = Cp *
P.
[0023] L'invention concerne ainsi un procédé de compensation de la marche en fonction de
la température d'une montre 1 étanche, dont la boîte 2 étanche contient un mouvement
3 comportant lui-même un oscillateur 4. Cette boîte 2 contient, en sortie d'usine
après le réglage initial de marche, un volume interne V occupé par n moles d'un gaz
de constante R suivant sensiblement la loi des gaz parfaits. La constante R (ou nombre
d'Avogadro) est connue. Elle dépend du gaz qui est dans la montre (dans notre cas
en général de l'air). Le nombre de moles n va dépendre des conditions de la fermeture
de la montre (pression atmosphérique, température ou fermeture et blocage du fond
par exemple).
[0024] Le volume à disposition V dépend de la géométrie de la boîte. Il est éventuellement
possible de modifier la construction de l'habillage pour influencer ce point.
[0025] Selon l'invention, on détermine en usine par mesure et/ou calcul ce coefficient de
pression Cp du mouvement 3, définissant la variation relativement linéaire de la marche
du mouvement 3 en fonction de la pression P du gaz (ou du mélange de gaz le cas échéant).
Le coefficient de pression du mouvement Cp peut être mesuré expérimentalement ou calculé
théoriquement. Il dépend de chaque mouvement.
[0026] De la même façon, on détermine en usine après mesure et/ou calcul une valeur du coefficient
d'humidité Ch du mouvement 3, définissant la variation relativement linéaire maximale
de la marche du mouvement 3 en fonction de l'humidité H dans le mouvement 3 : m(H)
= Ch * H. A défaut de variation linéaire on considère la valeur maximale de pente
de la plus haute tangente au graphe marche/humidité.
[0027] On calcule une valeur optimale Cto du coefficient thermique Ct de l'oscillateur 4,
définissant la variation relativement linéaire de la marche de l'oscillateur 4 en
fonction de la température T, cette valeur optimale Cto étant destinée à compenser
les écarts de pression et d'humidité selon la formule:
[0028] En effet, afin d'améliorer la précision de la montre (et non du mouvement), nous
pouvons établir la relation: m(T) + m(P) + m(H) = 0, d'où est tirée la valeur Cto
ci-dessus. En effet le Cto est la valeur optimale, pour laquelle la somme des écarts
de marche imputables à la pression, à la température, et l'humidité, est nulle ; à
défaut Cto est la valeur pour laquelle ce total des écarts de marche a la valeur la
plus basse possible.

[0029] Dans le présent exemple, il a été considéré que le coefficient thermique et le coefficient
de pression sont constants et font varier la marche linéairement en fonction de la
température. Il est possible de construire un modèle similaire si ces paramètres suivent
une loi non linéaire en fonction de la température.
[0030] Étant donné que l'humidité relative va varier en fonction de la température et que
la marche de la montre va varier selon les variations d'humidité (via le Ch), ce modèle
théorique intègre le paramètre humidité. Toutefois, ce paramètre peut, en régions
tempérées, être négligé car l'influence de l'humidité sur la marche est très inférieure
à celle de la température. Dans un calcul simplifié, on détermine à la valeur zéro
le coefficient d'humidité Ch du mouvement 3. Afin d'améliorer la précision de la montre
(et non du mouvement), on peut alors établir la relation simplifiée: m(T)+m(P)=0,
d'où on calcule la valeur optimale Cto du coefficient thermique Ct de l'oscillateur
4 selon la formule: Cto = - [Cp * (n * R) / V], en application de la loi des gaz parfaits.
[0031] Le procédé peut être mis en œuvre de façon différente, selon qu'il s'agit de réaliser
des réglages initiaux en usine, ou des opérations d'après-vente. Dans le cas de l'après-vente,
il est difficile voire impossible de disposer de chambres à atmosphère contrôlée,
mais il faut permettre au technicien d'après-vente de procéder à des réglages, avec
un outillage spécial dont ne peut disposer l'utilisateur final. La latitude est plus
grande en ce qui concerne les réglages en usine, puisqu'on peut y combiner des moyens
de mise sous atmosphère contrôlée et température contrôlée, et aussi ces moyens spécifiquement
conçus pour l'après-vente.
[0032] Ainsi, selon l'invention :
- ou bien pour une application d'après-vente ou lors de l'emboîtage en usine, on équipe
la montre 1 de moyens de compensation 10 qui sont agencés pour faire varier, à l'intérieur
de ladite boîte 2, la pression P et/ou la nature du gaz et sa constante R et/ou la
quantité de gaz et son nombre de moles n et/ou la température T,
- ou bien pour une préparation en usine, on modifie le coefficient thermique des moyens
de rappel élastique que comporte l'oscillateur 4 par modification d'une épaisseur
de couche d'oxyde et/ou application d'un revêtement et/ou par ablation locale, et/ou
on modifie le nombre de moles de gaz dans la montre et/ou la nature du gaz dans la
montre, et/ou on modifie le volume interne de la boîte 2.
[0033] Plus particulièrement, on ajuste la pression P et/ou le nombre de moles n en modifiant
la pression P et/ou en variant la température T de la montre 1 avant la fermeture
de la boîte 2.
[0034] L'équation Ct = - [Cp * (n * R) / V] met en évidence que le coefficient thermique
Ct de l'oscillateur 4 est lié au coefficient de pression Cp par l'environnement dans
la boîte 2 de la montre 1 (le gaz en présence de constante R, le volume à l'intérieur
de la montre V et la quantité de moles dans la montre n). Afin de rendre la montre
insensible (ou de diminuer la sensibilité) de la montre à la température, il est possible
de travailler sur les paramètres suivants de manière indépendante ou combinée :
- le coefficient thermique Ct de l'oscillateur 4 ;
- a constante R liée à la nature du gaz, ou du mélange de gaz, en présence;
- le volume V à disposition dans la boîte 2 de la montre 1 ;
- la quantité n de gaz en présence .
[0035] Un premier mode de réalisation consiste à travailler sur le coefficient thermique
de l'oscillateur 4. Dans le cas particulier et non limitatif où cet oscillateur 4
est un balancier spiral, lors de la réalisation d'un spiral en silicium et/ou oxyde
de silicium, le coefficient thermique Ct de l'ensemble balancier-spiral peut être
ajusté notamment en fonction de l'épaisseur de la couche d'oxyde qui recouvre ce spiral.
[0036] Considérons que la variation de marche d'un mouvement en fonction de la pression
varie comme suit : Cp = -0.015 seconde par jour par hectopascal. En considérant un
habillage de montre avec un emboîtage générique, nous obtenons expérimentalement que
la constante (n*R)/V vaut environ 3.3 hPa/K. Elle a été calculée sur la base des mesures
de la pression et la température dans la tête de montre en utilisant la loi des gaz
parfaits.
[0037] Afin que la montre soit le moins sensible aux variations de température, il conviendrait
de cibler un coefficient thermique de l'oscillateur à 0.05 seconde par jour par Kelvin.
Cette valeur est calculée sur la base de l'équation Ct = - [Cp * (n * R) / V] : (0.015*3.3=0.05).
[0038] En ciblant le coefficient thermique du balancier spiral à une valeur différente de
0 seconde par jour par Kelvin, les mesures chronométriques en mouvement seront perturbées.
Par exemple, lors d'un passage d'une certification en tant que chronomètre avec des
phases à 8°C et 38°C, il y aurait une différence de marche de l'ordre de 1.5 seconde
par jour générée par le coefficient thermique du mouvement entre les phases chaudes
et froides. Cependant, si on emboîte ce mouvement dans la montre de l'exemple précédent
(Cp=-0.015, (n*R)/V=3.3), la marche devient pratiquement insensible à la variation
de température.
[0039] Plus particulièrement, on réalise les moyens de rappel élastique de l'oscillateur
4 en silicium et/ou oxyde de silicium, et, lors de la préparation en usine, on modifie
le coefficient thermique de ces moyens de rappel élastique par modification de l'épaisseur
de couche d'oxyde de silicium.
[0040] Plus particulièrement, on réalise les moyens de rappel élastique de l'oscillateur
4 sous forme de lames minces élastiques par un procédé «LIGA», et, lors de la préparation
en usine, on modifie le coefficient thermique de ces moyens de rappel élastique que
comporte l'oscillateur 4 par application d'un revêtement et/ou par ablation locale.
[0041] Plus particulièrement, on réalise les moyens de rappel élastique de l'oscillateur
4 sous forme de lames minces élastiques par un procédé de tréfilage ou de laminage,
et, lors de la préparation en usine, on modifie le coefficient thermique de ces moyens
de rappel élastique que comporte l'oscillateur 4 par application d'un revêtement et/ou
par ablation locale.
[0042] Un deuxième mode de réalisation consiste à modifier la quantité de gaz dans la montre.
En effet, si on change le nombre de moles de gaz dans la montre, on peut compenser
le Ct et le Cp. Le lien entre les deux constantes précédentes est exprimé dans l'équation
Ct = - [Cp * (n * R) / V]. Par exemple, si Ct=0.055 seconde par jour par Kelvin, Cp=-0.015
seconde par jour par hectopascal et (n*R)/V=3.3 hectopascal par Kelvin, il faudrait
que le nombre de molécules d'air dans la montre soit multiplié par 1.1 (0.055/(0.015*3.3)=1.1).
[0043] Afin de changer le nombre de molécules dans la montre, il y a deux solutions:
- fermer la montre dans un environnement avec une pression définie: si la pression atmosphérique
est à 970hPa, il faudrait qu'elle soit à 1067hPa (970*1.1) lors de l'emboîtage pour
que la marche de la montre soit insensible à la température ;
- ou fermer la montre avec une température de montre donnée: si la température de l'environnement
est de 23°C (∼296K), il faudrait chauffer la montre à environ 53°C (∼329K=296*1.1).
[0044] La température et la pression sont liées entre elles par la loi des gaz parfaits,
il faut donc s'assurer que les deux paramètres sont monitorés afin d'éviter des erreurs
liées à la variation de pression atmosphérique, à l'altitude ou la variation de température.
[0045] Modifier la pression avant emboîtage est relativement compliqué; surtout en après-vente
lorsqu'une boutique ne dispose pas de l'équipement adapté. Modifier la température
de la montre avant emboîtage semble relativement facile à mettre en œuvre; par exemple
en déposant la montre ouverte sur une plaque chauffante ou refroidissante. Le principal
problème de cette mise en œuvre est que le Ct et le Cp peuvent s'annuler uniquement
s'ils sont de signe opposés. Par ailleurs, si le Ct présente une variation de 5%,
cela représente environ 20°C. Il faut donc s'attendre à ce que les températures nécessaires
à compenser le Ct soient potentiellement difficiles à atteindre.
[0046] Plus particulièrement, lors de la préparation en usine, on modifie le nombre de moles
de gaz dans la montre 1, ou bien par fermeture de la boîte 2 avec une pression définie
par calcul pour rendre la marche de la montre insensible à la température, ou bien
par fermeture de la boîte 2 avec une température définie par calcul pour rendre la
marche de la montre insensible à la température, et par refroidissement lent de la
boîte 2 après sa fermeture.
[0047] Un troisième mode de réalisation consiste à modifier la composition du gaz dans la
montre. En modifiant la composition du gaz dans la montre1, par exemple en fermant
la montre 1 dans un milieu saturé avec un autre gaz, la constante R de l'équation
Ct = - [Cp * (n * R) / V] serait ainsi modifiée. Par exemple si Ct=0.02 seconde par
jour par Kelvin, Cp=-0.015 seconde par jour par hectopascal et la constante (n*R)/V=3.3
hectopascal par Kelvin, l'air (R=287J/kg/K) dans la montre pourrait, par exemple,
être remplacé par du dioxyde de soufre (R=130J/kg/K). Dans ce cas la correction serait
faite à 90% (0.015*3.3*130/287=0.0224). De manière générale, en choisissant le bon
gaz ou mélange de gaz (modification de R et sans impact sur les matériaux en contact),
il est théoriquement possible de minimiser l'effet de la température en montre. On
fait l'hypothèse que l'influence de la modification du gaz sur Cp est négligeable.
De plus, en considérant que le Ct a une certaine variabilité cela signifie qu'il faudrait
un mélange de gaz spécifique pour chaque montre. Un autre inconvénient réside dans
le fait que lors de chaque fermeture du fond, il faudrait le faire sous atmosphère
contrôlée. Finalement, cette solution est théoriquement réaliste uniquement lorsque
Ct et Cp sont de signe opposés.
[0048] Plus particulièrement, lors de la préparation en usine, on modifie la nature du gaz
contenu dans la montre, par échange total ou partiel dugaz par un nouveau gaz ou mélange
de gaz présentant une autre valeur de ladite constante R, adaptée pour l'ajustement
adéquat du coefficient thermique Ct pour rendre la marche de la montre insensible
à la température.
[0049] Plus particulièrement, on scelle la boîte 2 après cet échange de gaz, pour empêcher
toute action de l'utilisateur en l'absence d'un outil spécial.
[0050] Un quatrième mode de réalisation consiste à travailler sur la géométrie de l'intérieur
de la montre. En effet, l'équation Ct = - [Cp * (n * R) / V] peut s'exprimer sous
la forme V/(n*R)= - Cp/Ct. Considérons que Cp=-0.015 seconde par jour par hectopascal
et Ct=0.04 seconde par jour par Kelvin. Pour un cas pratique donné, nous avons identifié
que (n*R)/V=3.3 hPa/K. Afin de minimiser les effets sur la marche de la montre, le
volume d'air dans la montre devrait être corrigé de manière à ce qu'il soit 1.24 (3.3*0.015/0.04)
fois plus grand que celui actuellement disponible. Comme la valeur de Ct varie d'un
mouvement à l'autre, cela signifie que l'habillage devrait être adapté à chaque mouvement.
De plus, comme les volumes sont déjà bien optimisés, il semble difficile d'appliquer
cette méthode sans avoir une influence sur le design de la montre. Une solution consiste
à modifier le volume intérieur de la boîte par une course imprimée à un organe mobile
tel qu'un piston ou similaire.
[0051] Ainsi, dans une variante conçue notamment pour une application d'après-vente, les
moyens de compensation 10 comportent un dispositif volumétrique 5 étanche permettant
à un technicien d'après-vente de modifier le volume interne de la boîte 2, et/ou au
moins un conduit 6 étanche d'injection ou d'extraction de gaz, et/ou un dispositif
thermique 7 permettant l'augmentation contrôlée et momentanée de sa température interne.
[0052] Plus particulièrement, ce dispositif volumétrique 5 comporte au moins un piston mobile
dans la boîte 2 et sous l'action d'une commande micrométrique externe vissable et
verrouillable en position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur.
[0053] Plus particulièrement, lors de la préparation en usine, on modifie le volume interne
de la boîte 2 en réglant la course d'au moins un piston, sous l'action d'une commande
micrométrique vissable et verrouillable en position par un outil spécial non fourni
à l'utilisateur.
[0054] Plus particulièrement, ce conduit 6 étanche d'injection ou d'extraction de gaz est
verrouillable en position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur.
[0055] Plus particulièrement, ce dispositif thermique 7 comporte des moyens de conversion
d'énergie lumineuse et/ou des moyens de stockage d'énergie.
[0056] Plus particulièrement, lors de la préparation en usine, on dessèche le gaz ou le
mélange de gaz contenu dans la boîte 2, pour réduire l'humidité H.
[0057] Plus particulièrement, lors de la préparation en usine, on insère un dessicateur
dans la boîte, pour y fixer l'humidité H résiduelle.
[0058] Finalement, il est également possible de combiner plusieurs effets simultanément
(variation du Ct, du Cp, des conditions d'emboîtage ou du volume dans la montre) afin
d'atteindre l'objectif souhaité.
[0059] D'un point de vue général, il ressort que la dispersion du Ct doit être minimisée
afin de minimiser l'effet de la température sur une montre.
[0060] L'invention concerne encore une montre 1 convenant à la mise en œuvre de ce procédé,
notamment en service après-vente. Cette montre 1 étanche comporte une boîte 2 étanche,
qui contient un mouvement 3 comportant lui-même un oscillateur 4. Cette montre 1 comporte
des moyens de compensation 10, chacun verrouillable en position par un outil spécial
non fourni à l'utilisateur, qui comportent un dispositif volumétrique 5 étanche permettant
à un technicien d'après-vente de modifier le volume interne de la boîte 2, et/ou au
moins un conduit 6 étanche d'injection ou d'extraction de gaz, et/ou un dispositif
thermique 7 permettant l'augmentation contrôlée et momentanée de sa température interne.
1. Procédé de compensation de la marche en fonction de la température d'une montre (1)
étanche, dont la boîte (2) étanche contient un mouvement (3) comportant lui-même un
oscillateur (4), ladite boîte (2) contenant, en sortie d'usine après le réglage initial
de marche, un volume interne V occupé par n moles d'un gaz de constante R suivant
sensiblement la loi des gaz parfaits,
caractérisé en ce qu'on détermine en usine par mesure et/ou calcul le coefficient de pression Cp dudit
mouvement (3), définissant la variation relativement linéaire de la marche dudit mouvement
(3) en fonction de la pression P dudit gaz,
en ce qu'on détermine en usine après mesure et/ou calcul une valeur du coefficient d'humidité
Ch dudit mouvement (3), définissant la variation relativement linéaire maximale de
la marche dudit mouvement (3) en fonction de l'humidité H dans ledit mouvement (3),
en ce qu'on calcule une valeur optimale Cto du coefficient thermique Ct dudit oscillateur (4)
définissant la variation relativement linéaire de la marche dudit oscillateur (4)
en fonction de la température T, ladite valeur optimale Cto étant destinée à compenser
les écarts de pression et d'humidité selon la formule :
-

et en ce que,
- ou bien pour une application d'après-vente ou lors de l'emboîtage en usine, on équipe
ladite montre (1) de moyens de compensation (10) agencés pour faire varier, à l'intérieur
de ladite boîte (2), la pression P et/ou la nature du gaz et sa constante R et/ou
la quantité de gaz et son nombre de moles n et/ou la température T,
- ou bien pour une préparation en usine, on modifie le coefficient thermique des moyens
de rappel élastique que comporte ledit oscillateur (4) par modification d'une épaisseur
de couche d'oxyde et/ou application d'un revêtement et/ou par ablation locale, et/ou
on modifie le nombre de moles de gaz dans ladite montre et/ou la nature du gaz dans
la montre, et/ou on modifie le volume interne de ladite boîte (2).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on ajuste la pression P et/ou le nombre de moles n en modifiant la pression P et/ou
en variant la température T de ladite montre (1) avant la fermeture de ladite boîte
(2).
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2,
caractérisé en ce qu'on détermine à la valeur zéro le coefficient d'humidité Ch dudit mouvement (3), et
en ce qu'on calcule ladite valeur optimale Cto du coefficient thermique Ct dudit oscillateur
(4) selon la formule:
-

4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que, pour une application d'après-vente lesdits moyens de compensation (10) comportent
un dispositif volumétrique (5) étanche permettant à un technicien d'après-vente de
modifier le volume interne de ladite boîte (2), et/ou au moins un conduit (6) étanche
d'injection ou d'extraction de gaz, et/ou un dispositif thermique (7) permettant l'augmentation
contrôlée et momentanée de sa température interne.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit dispositif volumétrique (5) comporte au moins un piston mobile dans ladite
boîte (2) et sous l'action d'une commande micrométrique externe vissable et verrouillable
en position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur.
6. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit conduit (6) étanche d'injection ou d'extraction de gaz est verrouillable en
position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur.
7. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit dispositif thermique (7) comporte des moyens de conversion d'énergie lumineuse
et/ou des moyens de stockage d'énergie.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'on réalise lesdits moyens de rappel élastique dudit oscillateur (4) en silicium et/ou
oxyde de silicium, et en ce que, lors de la préparation en usine, on modifie le coefficient thermique desdits moyens
de rappel élastique par modification de l'épaisseur de couche d'oxyde de silicium.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'on réalise lesdits moyens de rappel élastique dudit oscillateur (4) sous forme de
lames minces élastiques par un procédé « LIGA », et en ce que lors de la préparation en usine, on modifie le coefficient thermique desdits moyens
de rappel élastique que comporte ledit oscillateur (4) par application d'un revêtement
et/ou par ablation locale.
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'on réalise lesdits moyens de rappel élastique dudit oscillateur (4) sous forme de
lames minces élastiques par un procédé de tréfilage ou de laminage, et en ce que lors de la préparation en usine, on modifie le coefficient thermique desdits moyens
de rappel élastique que comporte ledit oscillateur (4) par application d'un revêtement
et/ou par ablation locale.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que lors de la préparation en usine, on modifie le nombre de moles de gaz dans ladite
montre, ou bien par fermeture de ladite boîte (2) avec une pression définie par calcul
pour rendre la marche de la montre insensible à la température, ou bien par fermeture
de ladite boîte (2) avec une température définie par calcul pour rendre la marche
de la montre insensible à la température, et par refroidissement lent de ladite boîte
(2) après sa fermeture.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que lors de la préparation en usine, on modifie la nature du gaz contenu dans la montre,
par échange total ou partiel dudit gaz par un nouveau gaz ou mélange de gaz présentant
une autre valeur de ladite constante
13. R, adaptée pour l'ajustement adéquat dudit coefficient thermique Ct pour rendre la
marche de la montre insensible à la température.
14. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'on scelle ladite boîte (2) après ledit échange de gaz, pour empêcher toute action
de l'utilisateur en l'absence d'un outil spécial.
15. Procédé selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que lors de la préparation en usine, on modifie le volume interne de ladite boîte (2)
en réglant la course d'au moins un piston, sous l'action d'une commande micrométrique
vissable et verrouillable en position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur.
16. Procédé selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que lors de la préparation en usine, on dessèche le gaz ou le mélange de gaz contenu
dans ladite boîte (2), pour réduire l'humidité H.
17. Procédé selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé en ce que lors de la préparation en usine, on insère un dessicateur dans ladite boîte, pour
y fixer l'humidité H résiduelle.
18. Montre (1) étanche, dont la boîte (2) étanche contient un mouvement (3) comportant
lui-même un oscillateur (4), caractérisée en ce que ladite montre (1) comporte des moyens de compensation (10), chacun verrouillable
en position par un outil spécial non fourni à l'utilisateur, qui comportent un dispositif
volumétrique (5) étanche permettant à un technicien d'après-vente de modifier le volume
interne de ladite boîte (2), et/ou au moins un conduit (6) étanche d'injection ou
d'extraction de gaz, et/ou un dispositif thermique (7) permettant l'augmentation contrôlée
et momentanée de sa température interne.