DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] Le domaine technique de l'invention est celui de l'analyse biologique en vue de détecter
la présence et/ou la concentration d'un analyte dans un échantillon de liquide biologique.
L'invention concerne plus particulièrement une cartouche comportant une pluralité
de chambres d'analyse pour recevoir le liquide biologique. La cartouche est préférentiellement
destinée à être exploitée dans un dispositif portable d'analyse immunologique du type
« Point of Gare », c'est-à-dire permettant de réaliser et d'interpréter un test sur
place pour prendre une décision clinique immédiate, au chevet du patient plutôt que
dans un laboratoire central. Elle peut également être exploitée dans tout autre type
d'analyse biologique, par exemple pour des analyses biologiques moléculaires ou des
analyses de cellules.
ARRIERE PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION
[0002] On connaît du document
EP3447492 un procédé de capture et de détection d'une molécule, souvent désignée « analyte
», dans un échantillon d'un liquide biologique. Les principes de capture et de détection
de motifs mis en oeuvre par ce procédé sont également exposés dans l'article de
Fratzl et al « Magnetophoretic induced convective capture of highly diffusive superparamagnetic
nanoparticles", Soft Matter, 14. 10.1039/C7SM02324C. Selon ce procédé, on mélange l'échantillon avec des particules magnétiques de tailles
nanométriques ou plus généralement sub-micrométriques respectivement couplées à des
éléments de capture aptes à se lier à la molécule dont on souhaite détecter ou quantifier
la présence. La molécule à détecter, l'analyte, peut être un antigène et l'élément
un anticorps, mais la configuration inverse est également possible. On introduit également
dans l'échantillon des éléments de détection, par exemple un anticorps de détection
portant un marqueur photoluminescent, par exemple fluorescent. On forme ainsi dans
la solution des complexes formés de l'élément de capture, de l'analyte, et de l'élément
de détection qui sont ensuite immobilisés sur un support comprenant des micro sources
magnétiques ordonnées selon un motif spatial déterminé. Le motif est défini par des
zones de champ magnétique fort et des zones de champ magnétique faible induisant des
gradients de champ magnétique importants. Les complexes entraînés par les particules
magnétiques ont tendance à s'agglomérer sur le support au niveau des zones où la norme
du champ magnétique est maximale. Les marqueurs photoluminescents (et notamment fluorescents)
peuvent rendre apparent le motif spatial déterminé, ce qui signe la présence de l'analyte
dans la solution. L'intensité moyenne (spatialement) de ce motif lumineux est usuellement
désignée « signal spécifique ».
[0003] Dans la plupart des cas, et particulièrement lorsque l'analyte est absent de l'échantillon
ou lorsque sa quantité est limitée dans l'échantillon, les éléments de détection non
liés portant les marqueurs photoluminescents restent dispersés en suspension dans
la solution. Ils contribuent à former un fond lumineux relativement homogène. L'intensité
moyenne (spatialement) de ce fond lumineux forme un signal appelé « signal du surnageant
». Outre les marqueurs photoluminescents non liés, ce fond lumineux est également
constitué par l'intensité lumineuse émise par toutes les matières photoluminescentes
de l'échantillon. Les éléments de capture non liés à l'analyte et à l'élément de détection
sont également immobilisés sur le support, mais ne portant pas de marqueurs, ils ne
contribuent pas au motif lumineux ou au fond lumineux.
[0004] L'ordonnancement spatial dans le plan du support des micro sources de champ magnétique
et l'intensité lumineuse des motifs rendus apparents par les marqueurs photoluminescents
permettent de réaliser une détection et une quantification de l'analyte dans l'échantillon
sans lavage, c'est-à-dire sans éliminer la solution liquide après avoir immobilisé
les complexes à la surface du support, ce qui est particulièrement avantageux. Pour
permettre cette détection, on illumine l'échantillon et la surface du support pour
permettre la détection des marqueurs photoluminescents et on procède à l'acquisition
d'une image numérique. Cette image numérique présente donc une intensité spatialement
variable (dans le plan de l'image) selon l'intensité du champ magnétique produit par
le support. L'image est traitée pour y repérer cette variation spatiale, et pour déterminer
le signal spécifique et le signal du surnageant, et le rapport signal spécifique/signal
du surnageant permet de conclure à la présence de l'analyte dans l'échantillon voire
d'en estimer la concentration.
[0005] La simplicité de cette approche, et notamment l'absence d'étape de lavage, permet
son intégration dans un dispositif d'analyse immunologique autonome, portable ou transportable
« au chevet du patient », sur le terrain et sans pompe ni valve, alors que traditionnellement
ce type d'analyse est conduit dans un laboratoire central.
[0006] Pour permettre l'application du procédé de détection, le liquide biologique est introduit
dans une cartouche comportant une pluralité de chambres d'analyse, cette cartouche
étant destinée à être introduite dans le dispositif d'analyse. La pluralité de chambres
d'analyse permet de conduire plusieurs analyses à partir d'un échantillon de liquide
biologique, chaque analyse pouvant être indépendamment conduite sur des échantillons
respectivement détenus dans chacune des chambres.
[0007] La cartouche comprend une ouverture de déversement du liquide, une pluralité d'évents
disposés en aval des chambres d'analyse et un réseau de canaux pour fluidiquement
relier l'ouverture aux chambres d'analyse. L'échantillon de liquide biologique déversé
dans l'ouverture se propage par capillarité dans le réseau de canaux pour emplir les
chambres. On a toutefois observé que la propagation du liquide dans le réseau de canaux
n'était pas identique d'un canal à l'autre. L'écoulement peut privilégier certains
canaux, ce qui peut conduire à générer un débordement du liquide de la cartouche.
D'une manière plus générale, certaines chambres peuvent se remplir plus lentement,
voir ne pas se remplir du tout. En conséquence de ce phénomène, les analyses sont
retardées, voire même parfois impossibles à mener sur certaines au moins des chambres
d'analyses de la cartouche. Le document
US2004/028566 porte sur un dispositif microfluidique et vise à maîtriser l'écoulement du fluide
dans ce dispositif en combinant un déplacement de ce fluide par des efforts de pression
exercés par une pompe externe. Plus précisément, ce document vise à permettre d'injecter
et de maîtriser l'écoulement d'une pluralité" de fluides dans une cartouche d'analyse
selon plusieurs directions. Un écoulement est réalisé par capillarité, l'autre est
forcé par un effort de pression extérieur.
OBJET DE L'INVENTION
[0009] Un but de l'invention est donc de fournir une solution au moins partielle à ce problème.
Plus précisément, un but de l'invention est de fournir une cartouche destinée à être
exploitée dans un dispositif portable d'analyse immunologique du type « Point of Gare
» et comportant une pluralité de chambres d'analyse, ces chambres pouvant être emplies
par capillarité d'un liquide biologique de manière fiable, répétable et au cours d'une
période de remplissage dont la durée est contrôlée. Un but de l'invention est donc
de mieux maîtriser la propagation par capillarité du liquide biologique dans la cartouche.
Avantageusement, l'analyse immunologique est du type magnétique, mettant en oeuvre
des particules magnétiques pour marquer la présence de l'analyte dans un échantillon
de liquide biologique.
BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0010] En vue de la réalisation de ce but, l'objet de l'invention propose une cartouche
d'analyse optique présentant une marche et conforme à la revendication 1.
[0011] On tire profit des caractéristiques revendiquées de la marche pour maîtriser la propagation
du liquide biologique dans le réseau fluidique de la cartouche et notamment pour favoriser
le chargement en liquide biologique des chambres du réseau de manière fiable, répétable
et au cours d'une période de remplissage dont la durée est contrôlée.
[0012] Selon d'autres caractéristiques avantageuses et non limitatives de l'invention, prises
seules ou selon toute combinaison techniquement réalisable :
- la paroi faisant face à la paroi structurée est plane et présente une troisième énergie
de surface supérieure à la première énergie de surface et à la deuxième énergie de
surface ;
- la marche présente un flanc, et l'énergie de surface du flanc de la marche est plus
proche de la première énergie que de la deuxième énergie ;
- les surfaces principales du support et du capot supérieur (7) présentent un caractère
hydrophile ;
- le réseau de canaux comporte un canal amont pour fluidiquement relier l'ouverture
à la chambre d'analyse, et un canal d'éventement pour fluidiquement relier la chambre
d'analyse à un évent ;
- une marche est disposée dans au moins un canal d'éventement et tend à réduire la hauteur
de ce canal dans le sens de l'écoulement du fluide ;
- la cartouche d'analyse comprend au moins une chambre d'incubation fluidiquement disposée
en amont de la chambre d'analyse d'une voie d'analyse ;
- la chambre d'analyse et/ou la chambre d'incubation comprend au moins un réactif ;
- le réactif comprend des marqueurs photoluminescents, et le capot supérieur, au moins
pour la partie qui surplombe les chambres d'analyse, est formé d'une matière transparente
dans la gamme des longueurs d'onde des marqueurs photoluminescents ;
- le capot supérieur présente une partie au moins d'une surface extérieure optiquement
polie;
- l'ouverture est surmontée d'un réservoir et les évents sont respectivement surmontés
de parois périphériques présentant une hauteur au moins égale à une hauteur du réservoir.
- le film intercalaire est un film adhésif, avantageusement un film adhésif double face
;
- la couche magnétique comprend des régions polarisées magnétiquement définissant un
motif de détection déterminé.
[0013] Selon un autre aspect, l'invention concerne un procédé de fabrication de cette cartouche
d'analyse, le procédé comprenant la fourniture du support et du capot supérieur et
l'assemblage du support au capot supérieur en mettant en vis-à-vis leurs surfaces
principales respectives et ainsi former les parois se faisant face qui définissent
les canaux.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
détaillée de l'invention qui va suivre en référence aux figures annexées sur lesquels
:
[Fig. 1a]
[Fig. 1b] Les figures 1a et 1b représentent une cartouche conforme à l'invention respectivement
en perspective et en vue éclatée ;
[Fig. 1c] La figure 1c représente schématiquement un exemple de réseau fluidique d'une
cartouche conforme à l'invention ;
[Fig. 2a] La figure 2a représente une coupe longitudinale d'un canal mettant en oeuvre
une caractéristique permettant de freiner ou d'accélérer l'écoulement du fluide biologique
;
[Fig. 2b] La figure 2b représente une coupe longitudinale d'un canal d'éventement
comportant une restriction de hauteur, sous la forme d'une marche ;
[Fig. 3] La figure 3 représente une coupe transversale de la cartouche au niveau des
chambres d'analyse ;
[Fig. 4] La figure 4 représente schématiquement en vue de dessus un motif de détection
défini par l'aimantation produite par une couche magnétique intégré dans le support
d'une cartouche, le champ magnétique présent dans une chambre d'analyse et la norme
de ce champ ;
[Fig. 5] La figure 5 représente un dispositif d'analyse pour exploiter une cartouche
conforme à l'invention ;
[Fig. 6] La figure 6 représente d'autres vues des éléments composant une cartouche
conforme à l'invention.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0015] Les figures 1a et 1b représentent une cartouche 1 pour recevoir des échantillons
d'un liquide biologique qui est susceptible de contenir un analyte que l'on souhaite
détecter ou dont on souhaite déterminer la concentration. Cette cartouche 1 comporte
une extrémité de préhension 1a, qui permet de la manipuler. L'extrémité de préhension
de la cartouche porte ici une étiquette, disposée du côté de la face supérieure de
la cartouche et permettant notamment de l'identifier à l'aide d'une marque d'identification,
par exemple un code QR, ou pour porter tout autre type d'informations.
[0016] La cartouche 1 comporte également une partie microfluidique 1b. Cette partie s'étend
selon un plan principal destiné à être positionné horizontalement. Comme cela est
illustré schématiquement sur la figure 1c, elle comprend une ouverture 2 de déversement
permettant l'introduction du liquide biologique dans la cartouche 1, par exemple par
l'intermédiaire d'une pipette. L'ouverture 2 débouche dans un réseau de canaux 4,
4' s'étendant dans le plan principal de la cartouche 1 et permettant l'écoulement
et la distribution du liquide biologique dans une pluralité de chambres d'analyse
5 par l'intermédiaire de canaux 4, dits « amonts », du réseau de canaux.
[0017] Le réseau de canaux de la cartouche 1 comprend également des canaux d'éventement
4' qui relient fluidiquement et respectivement les chambres d'analyse 5 à des évents
3, ces évents permettant de chasser l'air du réseau fluidique de la cartouche 1 au
fur et à mesure de la progression du liquide biologique dans ce réseau.
[0018] L'échantillon analysé est formé du liquide biologique qui emplit une chambre 5, et
la cartouche 1 illustrée permet donc de conduire une pluralité d'analyses sur le liquide
biologique, une analyse pouvant être indépendamment conduite sur les échantillons
respectivement détenus dans les chambres 5. L'ouverture 2, les évents 3 et le réseau
de canaux 4, 4' reliant l'ouverture 2 aux évents 3 définissent une pluralité de voies
d'analyse de la cartouche 1.
[0019] Dans l'exemple représenté sur les figures 1a et 1b, l'ouverture 2 est surmontée d'un
réservoir 2', saillant sur une face supérieure de la cartouche 1. Le réservoir présente
une capacité suffisante pour détenir un volume de liquide biologique au moins égal
au volume du réseau fluidique de la cartouche 1 (c'est-à-dire le réseau de canaux
4, les chambres d'analyses 5 et les canaux d'éventement 4' comme cela est illustré
sur la figure 1c). Ce volume peut être typiquement compris entre 5 mm^3 et 500 mm^3,
et plus précisément entre 20 mm^3 et 100 mm^3.
[0020] Similairement, les évents 3 sont respectivement surmontés de parois périphériques
afin de retenir un volume de liquide biologique en excès, selon le principe des vases
communiquant. Avantageusement, ces parois présentant une hauteur au moins égale à
la hauteur du réservoir 2' afin d'éviter que le liquide ne s'échappe de la cartouche,
ce qui pourrait poser des problèmes sanitaires, voire même endommager un dispositif
d'analyse dans lequel la cartouche est destinée à s'insérer.
[0021] A titre d'illustration, la cartouche 1 peut présenter une dimension comprise entre
2 cm et 10 cm en largeur et en longueur, et présenter une épaisseur comprise entre
4mm et 10mm. Chaque chambre 5 peut présenter un volume typiquement compris entre 1
et 50 mm^3 pour recevoir l'échantillon, avantageusement entre 5 et 25 mm^3.
[0022] La cartouche 1 est formée d'un support 6 et d'un capot supérieur 7 recouvrant le
support. Le support 6 et le capot supérieur 7 sont assemblés l'un à l'autre en mettant
en vis-à-vis leurs surfaces dites « principales ». Le réseau fluidique de la cartouche
1 est défini par des évidements formés sur la surface principale du support 6 et/ou
sur la surface principale du capot supérieur 7, c'est-à-dire sur les faces de ces
deux éléments qui sont destinées à être assemblées l'une à l'autre. Chaque canal du
réseau 4, 4', est défini par deux parois de canal, ces parois se faisant face et définissant
une hauteur de canal, et par deux parois latérales définissant une largeur de canal.
Les parois sont formées des surfaces principales du support 6 et du capot supérieur
7, au niveau de leurs évidements. Il en va de même pour les chambres d'analyse 5 de
la cartouche 1 et pour tout autre élément du réseau fluidique de cette cartouche 1.
[0023] Le capot supérieur 7, au moins pour la partie qui surplombe les chambres d'analyse
5, est formé d'une matière transparente dans la gamme de longueurs d'onde d'émission
des marqueurs photoluminescents lorsque la cartouche est exploitée pour l'analyse
immunologique présentée en introduction de cette demande. Il peut s'agir d'une matière
plastique par exemple à base de polycarbonate, de copolymère cyclo oléfinique ou de
polystyrène. Il peut encore s'agir de verre. La surface extérieure du capot 7 est
optiquement polie au moins au droit des chambres d'analyse 5. Ces caractéristiques
permettent et favorisent l'analyse optique des échantillons de liquide biologique
contenu dans les chambres 5, comme cela sera exposé dans une section ultérieure de
cette description.
[0024] Le réseau fluidique, tel que celui présenté sur la figure 1c à titre d'illustration,
s'étend donc dans le plan principal de la cartouche. Il est de dimension millimétrique,
c'est-à-dire que la largeur des canaux du réseau 4, 4' et des chambres d'analyse 5
est typiquement comprise entre 0,1 et 10mm. La hauteur de ces éléments, c'est-à-dire
leur étendue selon une direction perpendiculaire au plan principal de la cartouche
1, est également millimétrique, entre 0,1 et 10mm. Le liquide biologique se propage
dans ce réseau par capillarité.
[0025] Selon une caractéristique importante de la cartouche 1, une des parois définissant
la hauteur d'au moins un canal, dite « paroi structurée », présente une marche et
l'énergie des surfaces en amont et en aval de la marche est maîtrisée pour, au choix,
accélérer ou ralentir la propagation du fluide dans le canal. Par « énergie de surface
» on désigne, par simplicité d'expression, la densité surfacique d'énergie entre la
surface considérée et le liquide biologique.
[0026] Une cartouche 1 conforme à la présente invention tire profit de cette caractéristique
pour favoriser le chargement en liquide biologique des chambres 5 du réseau fluidique,
et plus généralement pour maîtriser la propagation de ce liquide dans le réseau fluidique
de la cartouche.
[0027] Plus précisément, et en référence à la figure 2a, un canal au moins de la cartouche
1 comprend une marche M qui définie un premier segment S1 du canal dans lequel la
paroi structurée (ici formée par la surface principale du support 6) présente une
première énergie de surface E1 et une première élévation e1 définissant une première
hauteur du canal h1. La marche M définit également un deuxième segment S2 du canal
dans lequel la paroi structurée présente une deuxième énergie de surface E2 et une
deuxième élévation e2 définissant une deuxième hauteur du canal h2. La première hauteur
du canal h1 et la première énergie de surface E1 de la paroi structurée sont respectivement
supérieures à la deuxième hauteur du canal h2 et à la deuxième énergie de surface
E2 du deuxième segment S2.
[0028] La variation de hauteur du canal, combinée à la variation de l'énergie des surfaces
en amont et en aval de cette variation permet d'influencer l'écoulement du fluide
dans le canal.
[0029] Ainsi, lorsque le fluide rencontre une marche « montante », c'est-à-dire qu'il s'écoule
par capillarité de la première section S1 du canal à la deuxième S2, son écoulement
est ralenti par la restriction de hauteur formée par la marche combinée à la moindre
énergie de surface du deuxième segment. Inversement, lorsque le fluide rencontre une
marche « descendante », c'est-à-dire qu'il s'écoule par capillarité de la deuxième
section S2 du canal à la première S1, sa progression est accélérée.
[0030] On rappelle que la densité surfacique d'énergie est une grandeur positive qui caractérise
une interface, ici l'interface entre la surface de la paroi structurée et le liquide
biologique. Elle peut être déterminée, comme cela est bien connu en soi, en mesurant
l'angle de contact d'une goutte d'eau, disposée sur la surface dont on cherche à mesurer
l'énergie. Un angle de contact élevé, supérieur à 90° indique une faible densité surfacique
d'énergie, et la surface est dite hydrophobe. Inversement, un angle de contact inférieur
à 90° indique une forte densité surfacique d'énergie est la surface dite hydrophile.
Une surface relativement plus hydrophobe aura tendance à ralentir la progression par
capillarité d'un fluide en comparaison avec la progression du fluide sur une surface
relativement plus hydrophile.
[0031] A titre d'illustration de ces principes, on a présenté sur la figure 2b une marche
« montante » disposée dans un canal d'éventement 4' de la cartouche, c'est-à-dire
un canal disposé entre une chambre d'analyse 5 et un évent 3. Le fluide progresse
donc dans ce canal vers l'évent 3. La marche formée sur le support 6, définie une
section amont du canal d'éventement (le premier segment du canal, pour reprendre les
termes des principes généraux de l'invention) qui présente, sur le support 6, une
énergie de surface plus importante que l'énergie de surface de la section aval (du
côté de l'évent 3, le deuxième segment) du canal 4'. Avantageusement, on peut prévoir
de disposer d'une telle marche dans chaque canal d'éventement 4' de la cartouche 1,
dans chacune des voies d'analyse de la cartouche.
[0032] Ces caractéristiques de la cartouche 1 ont pour effet de freiner la progression du
liquide biologique lorsqu'il rencontre la marche, après qu'il ait progressé par capillarité
le long d'un canal du réseau 4 et à travers la chambre d'analyse 5. Cet effet de freinage,
lorsqu'il survient dans un canal d'éventement 4' qui se rempli plus rapidement que
les autres, conduit à forcer l'écoulement du liquide dans les autres voies du réseau
(i.e. alimentant les autres chambres d'analyse 5 de la cartouche 1) et à équilibrer
la progression du liquide dans chacune de ces voies. Ces caractéristiques du canal
ou des canaux d'éventement 4' assurent donc le remplissage des chambres d'analyse
5 en liquide biologique de manière fiable, répétable et au cours d'une période de
remplissage dont la durée est contrôlée. On pourrait prévoir que la ou les marches
« montantes » soient disposées dans un canal amont 4 ou dans une pluralité de canaux
amonts 4, plutôt que dans les canaux d'éventement 4'. Certaines de ces marches peuvent
être disposées dans un canal amont 4, et d'autres dans un canal aval d'éventement
4'.
[0033] D'une manière plus générale, une cartouche 1 conforme à l'invention peut présenter
une ou une pluralité de marches dans chaque voie d'analyse, montante et/ou descendante.
On peut ainsi prévoir qu'une marche « descendante » soit disposée dans le canal amont
4 alimentant une chambre 5 d'une voie d'analyse, et qu'une marche « montante » soit
disposée, dans cette même voie d'analyse ou dans une autre, dans le canal d'éventement
4' reliant cette chambre 5 à l'évent 3.
[0034] De manière avantageuse, et comme cela est illustré sur les figures 2a et 2b, la marche
provoque une variation brusque de hauteur du canal dans laquelle elle est située,
le flanc de la marche faisant un angle de 90° avec la paroi. Mais plus généralement,
ce flanc peut former un angle compris entre 60° et 90°. Cette marche peut être formée
sur le support 6, comme cela est illustré sur les figures 2a et 2b, mais on peut envisager
de la former entièrement ou en partie sur la paroi opposée, du côté du capot supérieur
7. Elle peut présenter une hauteur comprise entre 0,1 et 0,5 mm pour freiner ou accélérer
efficacement la progression du liquide. Avantageusement, le flanc de la marche présente
une énergie de surface plus proche de la première énergie de surface E1 que de la
deuxième énergie de surface E2.
[0035] Les surfaces principales du support 6 et du capot supérieur 7 (et donc les parois
des canaux 4, 4' et des chambres 5 de la cartouche 1) sont préférentiellement choisies
ou traitées pour qu'elles présentent un caractère hydrophile. Ce caractère permet
généralement de faciliter la progression du fluide dans le réseau fluidique par capillarité.
De manière surprenante, il n'est pas nécessaire que l'écart entre la première énergie
de surface E1 du premier segment S1 et la deuxième énergie de surface E2 du deuxième
segment S2 du canal soit très important. Il n'est en particulier pas nécessaire que
la deuxième énergie de surface E2, sur la section « haute » de la marche, soit de
nature hydrophobe pour retenir la progression du liquide. Mesuré en angle de contact,
l'écart entre ces deux énergies E1, E2 peut être de 5° ou plus, ou 10° ou plus et
ces énergies conférer une nature hydrophile aux surfaces, c'est-à-dire que l'angle
de contact reste inférieur à 90°. A titre d'exemple, le premier segment S1 peut présenter
un angle de contact, qualifiant la première énergie E1, compris entre 50° et 80°,
et le deuxième segment S2 présenter un angle de contact compris entre 65° et 89° (tout
en maintenant un écart de 5° au moins). On donnera dans la suite de cette description
un exemple détaillé de préparation d'un support 6 permettant de maîtriser les première
et deuxième énergies de surface E1, E2 conformément à ce qui vient d'être présenté.
[0036] Avantageusement, la paroi opposée à la paroi structurée présente une troisième énergie
de surface supérieure à la première énergie E1 et à la deuxième énergie E2 de surface.
Elle peut être comprise entre 15 et 65° (tout en restant avantageusement supérieure
aux première et deuxième énergies de surface), et avantageusement inférieure à 50°,
voire proche ou plus petite que 35°. Cette énergie conduit à former sur cette paroi
opposée une surface plus hydrophile que celle de la paroi structurée et permet généralement
d'entrainer le liquide par capillarité dans le réseau fluidique. Les énergies variables
de la paroi structurée dans les différents segments S1, S2 du canal permet de moduler
cette progression. Lorsque la paroi présentant cette troisième énergie E3 est fournie
par la surface principale du capot supérieur 7, celle-ci peut avoir été traitée par
un agent de surface, par exemple à base de poloxamère, tendant à accroître le caractère
hydrophile de cette surface.
[0037] Bien naturellement, on peut prévoir une cartouche comportant un réseau fluidique
plus complexe que celui pris en exemple. Ainsi, une voie d'analyse de la cartouche
peut inclure d'autres chambres que la chambre d'analyse 5, comme par exemple une ou
une pluralité de chambres d'incubation disposée en amont de la chambre d'analyse 5.
Ces chambres d'incubation peuvent comporter des réactifs distincts auxquels le fluide
se mélange avant d'être transporté dans la chambre d'analyse 5. Le réseau de canaux
4, 4' peut donc également être plus complexe que celui représenté sur les figures,
et s'étendre dans chaque voie d'analyse, de l'ouverture 2 à l'évent 3, en reliant
fluidiquement les différentes chambres selon toute configuration envisageable.
[0038] En référence aux figures 1b, 6 et 3, cette dernière figure représentant une coupe
transversale d'une cartouche 1 au niveau des chambres d'analyse 5, on décrit plus
précisément un mode de réalisation d'une cartouche 1 conforme à l'invention. La cartouche
1 de ce mode de réalisation permet d'appliquer une analyse immunologique magnétique,
mettant donc en oeuvre des particules magnétiques pour marquer la présence de l'analyte
dans un échantillon de liquide biologique. Ce mode de réalisation permet également
de maîtriser simplement les énergies de surfaces sur les différents segments amonts
et avals des marches (ou de la marche) présentent dans le réseau fluidique de cette
cartouche.
[0039] Le support 6 est composé ici d'un substrat rigide 6a comportant une couche ou une
zone magnétique 6b. Le substrat 6a peut être formée d'une matière plastique. La couche/zone
magnétique 6b peut être disposée sur le substrat 6a, ou intégrée à ce substrat, au
moins au niveau des chambres d'analyse 5 du réseau fluidique. Elle ne recouvre pas
nécessairement toute la surface du substrat 6a.
[0040] La couche magnétique 6b est typiquement composée de matériaux composites magnétiques,
tels que des ferrites, aléatoirement distribués dans un polymère ou bien orientés
selon un axe de pré-orientation. Cette couche magnétique peut être similaire à une
bande magnétique d'enregistrement conventionnelle.
[0041] Le substrat 6a comporte également un film amagnétique 6c (ou d'une pluralité de tels
films) en recouvrement de la couche magnétique 6b, et plus généralement du substrat
6a. Ce film amagnétique 6c est optionnel, il vise à éloigner la couche magnétique
6b du fond de la chambre d'analyse 5, lorsque la cartouche 1 a été formée par assemblage
du support 6 au capot supérieur 7. Pour ne pas perturber la mesure, le film amagnétique
6a présente une faible autofluorescence. Par souci de clarté, on désigne par « amagnétique
» un matériau dont la susceptibilité magnétique est très faible, comme un matériau
paramagnétique ou diamagnétique. Le film amagnétique 6c peut par exemple être formé
d'un matériau plastique, tel que du polypropylène.
[0042] Dans tous les cas, le substrat 6a présente une surface exposée A1 qui peut être constituée
du substrat 6a lui-même ou de la couche amagnétique 6c lorsque celle-ci est présente.
Cette surface exposée A1 est destinée à former la première section S1 de la paroi
structurée d'un canal du réseau fluidique de la cartouche. La surface exposée A1 est
conçue ou a été traitée pour présenter la première énergie de surface E1, de nature
hydrophile. Cette première énergie de surface E1 peut résulter du choix du matériau
formant la surface exposée, ou de sa texturation ou d'un traitement, par exemple au
plasma ou par l'intermédiaire d'un agent tensioactif, visant à rendre cette surface
particulièrement hydrophile. Comme on l'a déjà précisé, cette première énergie de
surface E1 peut être caractérisée par un angle de contact compris entre 50° et 80°.
[0043] Outre le substrat 6a, le support 6 comprend également un film intercalaire 6d disposé
sur la surface exposée A1 du substrat 6a. Le film intercalaire 6d de la figure 1b
présente une découpe selon un motif correspondant au réseau de canaux amonts 4 et
aux chambres d'analyse 5 et avantageusement à l'ouverture 2. D'une manière générale,
le film intercalaire 6d présente des découpes D visant à définir une partie du réseau
fluidique de la cartouche. Lorsque ce film intercalaire 6d est assemblé superficiellement
au substrat 6a pour former le support 6, ce dernier présente donc des évidements reproduisant
le motif de découpe D du film 6d. Ces évidements, en combinaison avec des évidements
complémentaires formés dans le capot supérieur 7, constituent le réseau de canaux
4, 4', les chambres d'analyse 5, et tout autre élément du réseau fluidique de la cartouche
1. On note que le motif de découpe D du film intercalaire 6d de la figure 1b ne reprend
pas l'empreinte des canaux d'éventement 4', et que ceux-ci sont donc exclusivement
constitués par des évidements formés dans le capot supérieur 7 et pas dans le support
6. Cet agencement conduit à former une marche montante à l'entrée des canaux d'éventement
4', comme cela a été pris en exemple antérieurement. D'une manière plus générale,
le motif de découpe D du film intercalaire 6d correspond à une partie seulement du
réseau fluidique de la cartouche 1 afin de constituer les marches de ce réseau.
[0044] La surface exposée A2 du film intercalaire 6d (comprenant la face opposée à celle
mise en contact avec le substrat 6a) est destinée à former la deuxième section S2
de la paroi structurée d'un canal du réseau fluidique de la cartouche 1. Elle est
conçue ou a été traitée pour présenter la deuxième énergie de surface E2, de nature
hydrophile également, mais inférieure à la première énergie de surface E1. Cette deuxième
énergie de surface E2 peut résulter du choix du matériau formant le film intercalaire
ou sa surface, ou de sa texturation ou d'un traitement spécifique. Comme on l'a déjà
précisé, cette deuxième énergie de surface E2 peut être caractérisée par un angle
de contact compris entre 65° et 89° (tout en étant supérieure à la première énergie
de surface E1) .
[0045] Dans cette configuration, et lorsque le film intercalaire 6d présentant les découpes
D a été assemblé au substrat 6a, la surface principale du support 6 est alors constituée
d'une surface exposée A2 du film intercalaire 6d présentant la deuxième énergie de
surface E2 et de la surface exposée A1 du substrat 6c, au niveau des découpes D du
film intercalaire 6d, présentant la deuxième énergie de surface E2.
[0046] Avantageusement, le film intercalaire 6d est un film adhésif, permettant également
d'assembler et de retenir hermétiquement l'un à l'autre le capot supérieur 7 au support
6 au niveau de leurs surfaces en contact, c'est-à-dire entourant les évidements. Il
peut s'agir d'un film adhésif double face, assurant alors simultanément son assemblage
au substrat 6a, et au capot supérieur 7. Comme cela est bien connu en soi, un tel
film est constitué d'une bande, par exemple plastique, dont les deux faces sont enduites
d'un matériau adhésif. De par sa nature, ce matériau adhésif peut présenter naturellement
une énergie de surface inférieure à celle de la surface exposée du substrat 6a et
donc constituer la deuxième énergie de surface.
[0047] Qu'il soit formé d'un film intercalaire adhésif double face ou pas, la cartouche
1 est assemblée en fournissant le substrat 6a muni de la zone magnétique 6b, en disposant
le film intercalaire 6d sur ce substrat 6a et ainsi former le support 6, puis en assemblant
cet ensemble au capot supérieur 7. Cet assemblage est réalisé en alignant les évidements
complémentaires disposés sur la surface principale de ce capot 7 sur ceux définis
par le motif de découpe D de la couche intercalaire 6d du support 6. On définit de
la sorte le réseau fluidique de la cartouche 1.
[0048] On peut naturellement prévoir de disposer, sur le film intercalaire 6d, d'autres
films présentant d'autres motifs de découpe de manière à former dans le réseau fluidique
une pluralité de marches montantes ou descendantes consécutive dans un canal. On prendra
soin dans ce cas de préserver la relation selon laquelle, au niveau de chaque marche,
l'énergie de surface du segment du canal présentant la hauteur la plus grande soit
supérieure à l'énergie de surface du segment de canal présentant la hauteur la plus
petite.
[0049] Revenant à la description du caractère magnétique de la cartouche, la couche magnétique
6b comprend une succession de régions polarisées dans deux directions différentes
(opposées sur la figure 3). Comme cela est représenté sur la figure 4 qui représente
en vue de dessus la couche magnétique 6b, les régions polarisées magnétiquement s'étendent
en ligne selon une direction principale P dans l'exemple représenté.
[0050] Aux interfaces entre deux zones de polarisations différentes, on crée des régions
de relativement forte intensité magnétique, désignés zones d'attraction dans la suite
de cet exposé. Les zones d'attraction sont donc agencées sous la forme d'une pluralité
de lignes Za orientée selon la direction principale P. L'agencement particulier de
ces lignes définit, en combinaison, un motif de détection.
[0051] Il est entendu que l'agencement en ligne pris en exemple ne forme qu'un cas particulier
d'un motif de détection. Une cartouche 1 est plus généralement munie de régions polarisées
magnétiquement et définissant un motif de détection bien déterminé, mais dont la configuration
peut être librement choisie.
[0052] On a représenté également sur la figure 4 respectivement le champ Bc généré par la
couche magnétique 6b et la norme de ce champ. Comme cela sera exposé dans suite de
cet exposé, il peut être utile d'ajouter un champ additionnel externe Bext, au champ
produit par la couche 6b. On a représenté sur la figure 4 ce champ extérieur Bext
qui se combine au champ Bc produit par la couche et la norme de ce champ combiné.
On observe que l'application de ce champ magnétique extérieur Bext peut conduire à
éliminer certaines zones d'attraction Za produite lorsque seul le champ fourni par
la couche magnétique 6b est présente. Mais dans tous les cas, ces zones d'attractions
sont disposées selon des lignes Za orientées selon la direction principale P, ou plus
généralement selon un motif de détection dont les caractéristiques sont parfaitement
déterminées.
[0053] Dans le cas d'une chambre 5 présentant les dimensions indiquées précédemment, on
peut envisager de former un motif de détection comprenant entre 2 et 50 lignes, celles-ci
présentant une épaisseur comprise entre 1 et 150 microns (avantageusement entre 5
et 30 microns) et séparées entre elles d'un espacement compris entre 5 et 300 microns,
avantageusement entre 25 et 150 microns.
[0054] Revenant à la description de la figure 3, la cartouche 1 a été préparée pour placer
dans chaque chambre 5 une quantité maîtrisée de particules magnétiques 9 de dimensions
nanométriques, typiquement comprise entre 25 nm et 500nm, et préférentiellement entre
100 et 260nm. Ces particules se présentent typiquement sous la forme de billes présentant
des caractéristiques superparamagnétiques et sont biocompatibles. Elles peuvent notamment
être couvertes d'un polymère (de type polystyrène) disposant d'un traitement de surface
qui leur permet d'être fonctionnalisées par des protéines de type Ac ou Ag. Les particules
magnétiques sont liées à des éléments de capture aptes à s'associer à l'analyte. La
quantité maîtrisée des particules est telle que leur concentration dans le volume
de la chambre une fois remplie par le liquide biologique soit comprise entre 10^6
et 10^11 particules/ml. La quantité maîtrisée de nanoparticules et d'éléments de capture
est ici disposée sous la forme d'un amas sec 9 reposant sur le support 6 de la chambre
5.
[0055] Similairement, les chambres 5 contiennent également chacune un amas sec 10 d'éléments
de détection. Ces éléments de détection sont également susceptibles de se lier à l'analyte
et portent des marqueurs photoluminescents, par exemple fluorescents.
[0056] Les amas sec 9, 10 d'éléments de capture et de détection sont également visibles
sur la figure 1b. Ils peuvent être placés sur le support 6 en des emplacements correspondant
à la position des chambres d'analyse 5, avant que le capot supérieur 7 soit placé
sur le support 6. On pourra s'aider des évidements du support 6 qui définissent notamment
l'empreinte des chambres 5, pour repérer ces emplacements.
[0057] Lorsque l'on introduit du liquide biologique à analyser dans la cartouche 1, celui-ci
s'écoule dans le réseau de canaux 4 pour emplir les chambres 5 d'analyse et se propager
dans les canaux d'éventement 4'. La présence d'au moins une marche (et de la variation
d'énergie de surface en amont et en aval de cette marche) dans ces canaux 4, 4' assure
le bon remplissage, dans un temps déterminé, de toutes les chambres d'analyse 5, comme
cela a été précisé dans un paragraphe précédent. Les éléments de détection 10 et les
éléments de capture associés aux particules magnétiques 9 sont respectivement resuspendus
dans l'échantillon de chaque chambre 5 pour s'y mélanger. Au cours du temps de réaction
qui suit, et lorsque l'analyte est présent dans l'échantillon, on forme des complexes
comprenant un élément de capture, une particule magnétique, l'analyte, et un élément
de détection. Ces complexes sont immobilisés sur le support 6 de chaque chambre 5
en s'agglomérant de manière privilégiée au niveau des maxima d'intensité de champ
magnétique, et donc pour s'arranger selon le motif de détection définie par la couche
magnétique 6b. Les éléments de détection en excès restent en suspension dans l'échantillon.
[0058] On peut prévoir que chaque chambre 5 d'une cartouche 1 soit préparée pour recevoir
des éléments de capture et des éléments de détection de natures différentes, de manière
à procéder à des analyses multiples du liquide biologique introduit dans la cartouche
1. On peut également prévoir que le motif de détection encodé par la portion de la
couche magnétique 6b qui est disposée au niveau d'une chambre 5 soit différent d'une
chambre à l'autre.
[0059] Dans tous les cas, la présence d'un analyte dans l'échantillon retenu dans une chambre
d'analyse 5 conduit à former un motif de détection définie par la couche magnétique
6b.
[0060] Pour parfaitement maîtriser les phénomènes qui se déroulent dans une chambre d'analyse
pendant la période de réaction et détecter la présence et l'intensité du motif de
détection à la fin de cette période, il est avantageux de placer la cartouche 1 dans
ou sur un dispositif d'analyse E représenté schématiquement sur la figure 5.
[0061] Le dispositif E comprend des éléments d'accueil de la cartouche 1 pour la positionner
aussi précisément que possible dans une position d'analyse. Dans cette position, au
moins une chambre 5 de la cartouche 1 est disposée dans le champ d'un dispositif de
prise de vue 11, tel qu'un capteur d'image. Cette chambre 5 est également disposée
dans le champ d'illumination d'une source lumineuse 12, par exemple une source à base
de diode électroluminescente. On peut également prévoir sur le chemin optique entre
la source 12, la chambre 5 et le dispositif de prise de vue 11 des éléments optiques
13 tels que des séparateurs, des filtres, des objectifs afin d'améliorer la qualité
de la prise de vue et de notamment choisir un grossissement et une profondeur de champ
adaptés. On peut avec cet arrangement faire l'acquisition d'une image numérique de
l'échantillon et du support 6 de la chambre 5, afin de révéler sur l'image l'intensité
lumineuse produite par les marqueurs fluorescents. La cartouche 1 est bien entendu
disposée dans le dispositif d'analyse pour que le capot supérieur 7, transparent au
droit des chambres 5 au moins, soit dans le chemin optique afin de permettre cette
prise de vue.
[0062] En opération, les marqueurs photoluminescents en solution dans l'échantillon ou immobilisés
sur le support 6 de la chambre 5 illuminée sont activés à l'aide de la source lumineuse
12 et rendus visibles dans le plan image du dispositif de prise de vue 11. On peut
ainsi procéder à l'acquisition d'une image numérique de la distribution dans le plan
du support des marqueurs photoluminescents.
[0063] Poursuivant la description du dispositif d'analyse E de la figure 3, celui-ci peut
comprendre également un actionneur mécanique 14, par exemple un actionneur piézoélectrique,
apte à entrer en contact avec le support 6 de la cartouche pour y appliquer des efforts
vibratoires. L'actionneur 14 peut être activé après l'introduction de la cartouche
dans ou sur le dispositif E de manière à permettre la resuspension efficace des éléments
de capture, des particules magnétiques et des éléments de détection 9, 10 dans l'échantillon.
[0064] Enfin, le dispositif E peut comprendre une source de champ magnétique 15, par exemple
un électro-aimant, qui peut être activée de manière à exacerber le champ magnétique
produit par la couche magnétique 6b. Le champ magnétique produit par la source 15
peut être comprise entre 1 et 400mT au niveau de la chambre 5, mais elle doit dans
tous les cas rester d'intensité inférieure à la valeur du champ coercitif de la couche
magnétique 6b de manière à préserver son aimantation, et le motif de détection que
cette aimantation définie. Le champ produit par la source 15 est préférentiellement
orienté orthogonalement à la surface du support 6 pour s'additionner au champ généré
par la couche magnétique 6b, et ainsi augmenter l'intensité du champ magnétique dans
les zones d'attraction Za, et renforcer le motif de détection. Comme on l'a vu précédemment,
la présence de ce champ peut conduire à modifier l'arrangement en ligne Za des zones
d'attraction, ou plus généralement à redéfinir le motif de détection. Le champ produit
par la source 15 peut être continu ou pulsé, dans ce cas avec une durée d'impulsion
typiquement supérieure à 1 ms. Le champ produit par la source 15 permet également
de magnétiser les particules superparamagnétiques de l'échantillon. On favorise de
la sorte la migration de ces particules et des complexes lorsque ceux-ci sont présents
vers la surface du support 6 pour les immobiliser.
[0065] Pour mettre en opération le dispositif d'analyse E et réaliser les traitements numériques
de l'image dont on fait l'acquisition, le dispositif E comprend également un dispositif
de calcul 16. Il peut s'agit d'un microcontrôleur, d'un microprocesseur, d'un circuit
FPGA. Outre les moyens de calcul à proprement parler, le dispositif de calcul 16 comprend
également des composants mémoire permettant de stocker des données et des programmes
informatiques permettant de faire fonctionner le dispositif E. Le dispositif de calcul
16 peut également comprendre des composants d'interface permettant d'échanger des
données (du type interface USB) ou permettant de relier le dispositif d'analyse E
à un équipement de maintenance. Les composants d'interface peuvent également comprendre
un écran et des boutons de commande pour permettre l'utilisation du dispositif E par
un opérateur. Le dispositif de calcul 16 est relié, par exemple par l'intermédiaire
d'un bus interne, au dispositif de prise de vue 11, à la source lumineuse 12, à l'actionneur
mécanique 14, à la source de champ magnétique 15 pour coordonner leurs actions et/ou
collecter les données produites, par exemple les images numériques fournies par le
dispositif de prise de vue 11.
[0066] Ainsi, une fois la cartouche 5 disposée dans ou sur le dispositif d'analyse E par
un opérateur, retenue par les éléments d'accueil dans la position d'analyse, la séquence
d'actions suivantes peut être mise en oeuvre par le dispositif de calcul 16, après
par exemple que le dispositif E ait été actionné par l'intermédiaire d'un bouton de
commande :
- activation de l'actionneur mécanique 14 pour appliquer un effort vibratoire à la cartouche
1 et engager ou favoriser la resuspension des éléments de capture, les particules
magnétiques et les éléments de détection dans l'échantillon. Cet instant d'activation
marque le début de la période de capture ;
- activation de la source magnétique 15 pour favoriser le l'immobilisation des particules
magnétiques, complexées ou non avec des analytes, sur le support 6 de la chambre 5
;
- mise en marche de la source lumineuse 12, puis à l'expiration de la période de capture,
activation du dispositif de prise de vue 11 pour procéder à l'acquisition d'une image
de l'échantillon et du support. L'image peut être transférée du dispositif de prise
de vue 11 à un composant mémoire du dispositif de calcul 16 afin de pouvoir y opérer
des traitements.
- traitement de l'image pour déterminer un signal de détection représentatif de la présence
ou de la concentration de l'analyte dans l'échantillon.
- traitement du signal de détection pour fournir une information indiquant la présence,
l'absence et/ou la concentration de l'analyte dans l'échantillon dans une mesure standard,
par exemple en partie par ml.
[0067] Bien entendu l'invention n'est pas limitée au mode de mise en oeuvre décrit et on
peut y apporter des variantes de réalisation sans sortir du cadre de l'invention tel
que défini par les revendications.
1. Cartouche (1) d'analyse optique d'un liquide biologique comprenant une ouverture (2)
de déversement du liquide débouchant dans un réseau de canaux (4, 4') reliant fluidiquement
l'ouverture (2) à une pluralité d'évents (3) et dans lequel le liquide se propage
par capillarité, l'ouverture (2), les évents (3) et le réseau de canaux (4, 4') définissant
une pluralité de voies d'analyse comprenant chacune une chambre d'analyse (5), le
réseau de canaux (4, 4') comprenant pour chaque voie d'analyse un canal amont (4)
pour fluidiquement relier l'ouverture (2) à la chambre d'analyse (5), et un canal
d'éventement (4') pour fluidiquement relier la chambre d'analyse (5) à un évent (3),
, la cartouche (1) étant formée d'un support (6) présentant une surface principale
et d'un capot supérieur (7) formé au moins en partie d'une matière transparente et
présentant également une surface principale, le capot supérieur (7) et le support
(6) étant assemblés l'un à l'autre par leur surface principale, une partie au moins
du réseau de canaux (4, 4') étant constituée par des évidements complémentaires formés
en partie sur la surface principale du support (6) et en partie sur la surface principale
du capot supérieur (7), chaque canal étant alors définis par une paroi de canal dite
« paroi structurée » fournie par le support (6) et par une paroi opposée de canal
fournie par le capot supérieur (7), les deux parois se faisant face et définissant
une hauteur de canal, la paroi structurée, présentant une marche (M) pour définir
de part et d'autre de la marche :
- un premier segment (S1) du canal dans lequel la paroi structurée présente une première
énergie de surface (E1) et une première élévation (e1) définissant une première hauteur
du canal (h1) ;
- un deuxième segment (S2) du canal dans lequel la paroi structurée présente une deuxième
énergie de surface (E2) et une deuxième élévation (e2) définissant une deuxième hauteur
du canal (h2) ;
la première hauteur du canal (h1) et la première énergie de surface (E1) de la paroi
structurée étant respectivement supérieures à la deuxième hauteur (h2) du canal et
à la deuxième énergie de surface (E2) ;
le support (6) comprenant en outre :
- un substrat (6a) rigide présentant la première énergie de surface (E1), le substrat
incorporant une couche magnétique (6b), disposée sous un film amagnétique en recouvrement
de la couche magnétique (6b) ;
- un film intercalaire (6d) présentant la deuxième énergie de surface (E2) disposé
sur le substrat (6a), le film intercalaire (6d) définissant une partie du réseau fluidique
de la cartouche (1) et présentant un motif de découpe (D) pour former les évidements
du support (6) et découvrir une surface exposée (A1) du substrat (6a),
la surface principale du support (6) étant alors constituée d'une surface exposée
(A2) du film intercalaire (6d) présentant la deuxième énergie de surface (E2) et de
la surface exposée (A1) du substrat (6a) présentant la première énergie de surface
(E1).
2. Cartouche (1) d'analyse selon la revendication précédente dans laquelle la paroi faisant
face à la paroi structurée est plane et présente une troisième énergie de surface
supérieure à la première énergie de surface (E1) et à la deuxième énergie de surface
(E2).
3. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle la
marche présente un flanc, et l'énergie de surface du flanc de la marche est plus proche
de la première énergie (E1) que de la deuxième énergie (E2) .
4. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle les
surfaces principales du support (6) et du capot supérieur (7) présentent un caractère
hydrophile.
5. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle une
marche (M) est disposée dans au moins un canal d'éventement (4') et tend à réduire
la hauteur de ce canal d'éventement (4') dans le sens de l'écoulement du fluide.
6. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes comprenant au moins
une chambre d'incubation fluidiquement disposée en amont de la chambre d'analyse (5)
d'une voie d'analyse.
7. Cartouche (1) d'analyse selon la revendication précédente dans laquelle la chambre
d'analyse (5) et/ou la chambre d'incubation comprend au moins un réactif.
8. Cartouche (1) d'analyse selon la revendication précédente dans laquelle le au moins
un réactif comprend des marqueurs photoluminescents, et le capot supérieur (7), au
moins pour la partie qui surplombe les chambres d'analyse (5), est formé d'une matière
transparente dans la gamme des longueurs d'onde des marqueurs photoluminescents.
9. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications 6 à 8 dans laquelle le capot
supérieur (7) présente une partie au moins d'une surface extérieure optiquement polie.
10. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle l'ouverture
(2) est surmontée d'un réservoir (2') et les évents (3) sont respectivement surmontés
de parois périphériques présentant une hauteur au moins égale à une hauteur du réservoir
(2').
11. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle le
film intercalaire (6d) est un film adhésif, avantageusement un film adhésif double
face.
12. Cartouche (1) d'analyse selon l'une des revendications précédentes dans laquelle la
couche magnétique (6b) comprend des régions polarisées magnétiquement définissant
un motif de détection déterminé.
13. Procédé de fabrication d'une cartouche (1) selon l'une des revendications précédentes
comprenant la fourniture du support (6) et du capot supérieur (7) et l'assemblage
du support (6) au capot supérieur (7) en mettant en vis-à-vis leurs surfaces principales
respectives et ainsi former les parois se faisant face qui définissent les canaux
(4, 4').
1. Kartusche (1) zum optischen Analysieren einer biologischen Flüssigkeit, umfassend
eine Öffnung (2) zum Ablassen der Flüssigkeit, die in ein Netzwerk von Kanälen (4,
4') mündet, das die Öffnung (2) mit einer Vielzahl von Luftlöchern (3) fluidisch verbindet
und in dem sich die Flüssigkeit durch Kapillarität ausbreitet, wobei die Öffnung (2),
die Luftlöcher (3) und das Netzwerk von Kanälen (4, 4') eine Vielzahl von Analysewegen
definieren, umfassend jeweils eine Analysekammer (5), das Netzwerk von Kanälen (4,
4') umfassend für jeden Analyseweg einen stromaufwärtigen Kanal (4) zum fluidischen
Verbinden der Öffnung (2) mit der Analysekammer (5) und einen Lüftungskanal (4') zum
fluidischen Verbinden der Analysekammer (5) mit einem Luftloch (3), wobei die Kartusche
(1) aus einem Träger (6), der eine Hauptoberfläche aufweist, und einer oberen Abdeckung
(7) ausgebildet ist, die mindestens teilweise aus einem transparenten Material ausgebildet
ist und auch eine Hauptoberfläche aufweist, wobei die obere Abdeckung (7) und der
Träger (6) über ihre Hauptoberfläche zusammengefügt sind, wobei mindestens ein Teil
des Netzwerks von Kanälen (4, 4') aus komplementären Aussparungen besteht, die teilweise
auf der Hauptoberfläche des Trägers (6) und teilweise auf der Hauptoberfläche der
oberen Abdeckung (7) ausgebildet sind, wobei jeder Kanal dann durch eine Kanalwand,
die "strukturierte Wand" genannt wird, die durch den Träger (6) bereitgestellt wird,
und durch eine gegenüberliegende Kanalwand definiert wird, die durch die obere Abdeckung
(7) bereitgestellt wird, wobei die zwei Wände einander zugewandt sind und eine Kanalhöhe
definieren, wobei die strukturierte Wand eine Stufe (M) zum Definieren auf beiden
Seiten der Stufe aufweist von:
- einem ersten Segment (S1) des Kanals, in dem die strukturierte Wand eine erste Oberflächenenergie
(E1) und eine erste Erhebung (e1) aufweist, die eine erste Kanalhöhe (h1) definiert;
- einem zweiten Segment (S2) des Kanals, in dem die strukturierte Wand eine zweite
Oberflächenenergie (E2) und eine zweite Erhebung (e2) aufweist, die eine zweite Kanalhöhe
(h2) definiert;
wobei die erste Kanalhöhe (h1) und die erste Oberflächenenergie (E1) der strukturierten
Wand jeweils größer als die zweite Kanalhöhe (h2) und die zweite Oberflächenenergie
(E2) sind;
der Träger (6) ferner umfassend:
- ein starres Substrat (6a), das die erste Oberflächenenergie (E1) aufweist, wobei
das Substrat eine magnetische Schicht (6b) enthält, die unter einem nicht magnetischen
Film angeordnet ist, um die magnetische Schicht (6b) zu bedecken;
- einen Zwischenschichtfilm (6d), der die zweite Oberflächenenergie (E2) aufweist,
der auf dem Substrat (6a) angeordnet ist, wobei der Zwischenschichtfilm (6d) einen
Teil des fluidischen Netzwerks der Kartusche (1) definiert und ein Schnittmuster (D)
zum Ausbilden der Aussparungen des Trägers (6) und Offenlegen einer freiliegenden
Oberfläche (A1) des Substrats (6a) aufweist,
wobei die Hauptoberfläche des Trägers (6) dann aus einer freiliegenden Oberfläche
(A2) des Zwischenschichtfilms (6d), der die zweite Oberflächenenergie (E2) aufweist,
und der freiliegenden Oberfläche (A1) des Substrats (6a) besteht, das die erste Oberflächenenergie
(E1) aufweist.
2. Analysekartusche (1) nach dem vorstehenden Anspruch, wobei die Wand, die der strukturierten
Wand zugewandt ist, eben ist und eine dritte Oberflächenenergie aufweist, die größer
als die erste Oberflächenenergie (E1) und die zweite Oberflächenenergie (E2) ist.
3. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei die Stufe eine Flanke
aufweist und die Oberflächenenergie der Flanke der Stufe näher an der ersten Energie
(E1) als an der zweiten Energie (E2) liegt.
4. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei die Hauptoberflächen
des Trägers (6) und der oberen Abdeckung (7) eine hydrophile Eigenschaft aufweisen.
5. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei eine Stufe (M) in
mindestens einem Lüftungskanal (4') angeordnet ist und dazu dient, die Höhe dieses
Lüftungskanals (4') in die Richtung der Flüssigkeitsströmung zu verringern.
6. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, umfassend mindestens eine
Inkubationskammer, die stromaufwärts der Analysekammer (5) eines Analysewegs fluidisch
angeordnet ist.
7. Analysekartusche (1) nach dem vorstehenden Anspruch, wobei die Analysekammer (5) und/oder
die Inkubationskammer mindestens ein Reagens umfasst.
8. Analysekartusche (1) nach dem vorstehenden Anspruch, wobei das mindestens eine Reagens
photolumineszierende Marker umfasst und die obere Abdeckung (7), mindestens für den
Teil, der über die Analysekammern (5) herausragt, aus einem Material ausgebildet ist,
das in dem Wellenlängenbereich der photolumineszierenden Marker transparent ist.
9. Analysekartusche (1) nach einem der Ansprüche 6 bis 8, wobei die obere Abdeckung (7)
mindestens teilweise eine optisch polierte Außenoberfläche aufweist.
10. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei die Öffnung (2)
von einem Reservoir (2') überragt wird und die Luftlöcher (3) jeweils von Umfangswänden
überragt werden, die eine Höhe aufweisen, die mindestens gleich einer Höhe des Reservoirs
(2') ist.
11. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei der Zwischenschichtfilm
(6d) ein Klebefilm, vorteilhafterweise ein doppelseitig klebender Film, ist.
12. Analysekartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche, wobei die magnetische
Schicht (6b) magnetisch polarisierte Bereiche umfasst, die ein bestimmtes Detektionsmuster
definieren.
13. Verfahren zum Herstellen einer Kartusche (1) nach einem der vorstehenden Ansprüche,
umfassend das Bereitstellen des Trägers (6) und der oberen Abdeckung (7) und das Zusammenfügen
des Trägers (6) mit der oberen Abdeckung (7) indem ihre jeweiligen Hauptoberflächen
gegenübergestellt werden und so die Wände ausgebildet werden, die einander zugewandt
sind, die die Kanäle (4, 4') definieren.
1. Cartridge (1) for optically analyzing a biological liquid, comprising a liquid pour
opening (2) emptying into an array of channels (4, 4') which fluidly connects the
opening (2) to a plurality of vents (3) and in which the liquid seeps by capillary
action, the opening (2), the vents (3) and the array of channels (4, 4') defining
a plurality of analysis paths each comprising an analysis chamber (5), the array of
channels (4, 4') comprising for each analysis path an upstream channel (4) for fluidly
connecting the opening (2) to the analysis chamber (5), and a vent channel (4') for
fluidly connecting the analysis chamber (5) to a vent (3), the cartridge (1) being
formed of a support (6) having a main surface and an upper cover (7) formed at least
in part of a transparent material and also having a main surface, the upper cover
(7) and the support (6) being assembled to one another by their main surface, at least
part of the array of channels (4, 4') consisting of complementary recesses formed
in part on the main surface of the support (6) and in part on the main surface of
the upper cover (7), each channel then being defined by a channel wall referred to
as a "structured wall" provided by the support (6) and by an opposite channel wall
provided by the upper cover (7), the two walls facing each other and defining a channel
height, the structured wall having a step (M), for defining either side of the step:
- a first segment (S1) of the channel, in which the structured wall has a first surface
energy (E1) and a first elevation (e1) defining a first height (h1) of the channel;
- a second segment (S2) of the channel, in which the structured wall has a second
surface energy (E2) and a second elevation (e2) defining a second height (h2) of the
channel;
the first height (h1) of the channel and the first surface energy (E1) of the structured
wall being greater than the second height (h2) of the channel and the second surface
energy (E2), respectively;
the support (6) further comprising:
- a rigid substrate (6a) having the first surface energy (E1), the substrate incorporating
a magnetic layer (6b) arranged under a non-magnetic film covering the magnetic layer
(6b);
- an interlayer film (6d) having the second surface energy (E2), said film being arranged
on the substrate (6a), the interlayer film (6d) defining part of the fluid array of
the cartridge (1) and having a cutout pattern (D) for forming the recesses of the
support (6) and uncovering an exposed surface (A1) of the substrate (6a),
the main surface of the support (6) consisting then of an exposed surface (A2) of
the interlayer film (6d) having the second surface energy (E2) and the exposed surface
(A1) of the substrate (6a) having the first surface energy (E1).
2. Analysis cartridge (1) according to the preceding claim, wherein the wall facing the
structured wall is planar and has a third surface energy greater than the first surface
energy (E1) and the second surface energy (E2).
3. Analysis cartridge (1) according to either of the preceding claims, wherein the step
has a flank, and the surface energy of the flank of the step is closer to the first
energy (E1) than to the second energy (E2).
4. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, wherein the main
surfaces of the support (6) and of the upper cover (7) have a hydrophilic character.
5. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, wherein a step (M)
is arranged in at least one vent channel (4') and tends to reduce the height of this
vent channel (4') in the direction of flow of the fluid.
6. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, comprising at least
one incubation chamber fluidly arranged upstream of the analysis chamber (5) of an
analysis path.
7. Analysis cartridge (1) according to the preceding claim, wherein the analysis chamber
(5) and/or the incubation chamber comprises at least one reagent.
8. Analysis cartridge (1) according to the preceding claim, wherein the at least one
reagent comprises photoluminescent markers, and the upper cover (7), at least for
the part that overhangs the analysis chambers (5), is formed of a transparent material
in the wavelength range of the photoluminescent markers.
9. Analysis cartridge (1) according to any of claims 6 to 8, wherein the upper cover
(7) has at least a part of an optically polished exterior surface.
10. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, wherein the opening
(2) is surmounted by a reservoir (2') and the vents (3) are respectively surmounted
by peripheral walls having a height at least equal to a height of the reservoir (2').
11. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, wherein the interlayer
film (6d) is an adhesive film, advantageously a double-sided adhesive film.
12. Analysis cartridge (1) according to any of the preceding claims, wherein the magnetic
layer (6b) comprises magnetically polarized regions defining a specific detection
pattern.
13. Method for manufacturing a cartridge (1) according to any of the preceding claims,
comprising providing the support (6) and the upper cover (7) and assembling the support
(6) to the upper cover (7) by bringing their respective main surfaces face to face
and thus forming the facing walls that define the channels (4, 4').