DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne le domaine de l'horlogerie mécanique. Plus précisément,
cette invention concerne un mouvement d'horlogerie comportant une source d'énergie,
un rouage et un mécanisme de distribution liés cinématiquement entre eux, ledit mécanisme
de distribution étant lié cinématiquement à au moins un organe de régulation, ce mécanisme
de distribution comportant un sous-ensemble de repos en charge d'assurer une fonction
de blocage et de libération de la source d'énergie par l'organe de régulation et un
sous-ensemble d'impulsion en charge d'entretenir le mouvement de l'organe de régulation,
ce sous-ensemble de repos étant distinct du sous-ensemble d'impulsion.
[0002] La présente invention concerne également une pièce d'horlogerie comportant un tel
mouvement d'horlogerie.
ART ANTÉRIEUR
[0003] Les montres mécaniques conventionnelles comportent généralement une source d'énergie,
un organe de comptage, un organe de distribution, un organe de régulation et un affichage.
L'organe de régulation est souvent formé d'un balancier-spiral. L'organe de distribution
comporte souvent une roue d'échappement et une ancre actionnant le spiral du balancier-spiral.
[0004] De nombreux mouvements d'horlogerie actuels utilisent une ancre dite ancre suisse
qui assure deux fonctions distinctes. D'une part, elle assure le blocage de la roue
d'échappement pendant une partie du cycle de déplacement du balancier. D'autre part,
elle fournit au balancier, les impulsions qui lui permettent d'entretenir son mouvement.
[0005] Lors de la phase d'impulsion, c'est-à-dire la phase pendant laquelle l'ancre fournit
de l'énergie au balancier, une quantité relativement importante d'énergie doit être
fournie à l'ancre pour que cette dernière puisse à son tour transmettre de l'énergie
au balancier. Plus l'énergie transmise au balancier est faible, plus le mouvement
du balancier aura une faible amplitude. L'isochronisme du mouvement de la montre pourra
s'en trouver affecté.
[0006] Dans les mouvements conventionnels utilisant un échappement à ancre suisse, une partie
de l'énergie disponible est utilisée pour faire faire à la roue d'échappement, un
mouvement de recul juste avant la phase d'impulsion. Cette énergie n'est donc pas
disponible pour entretenir le mouvement du balancier et représente donc une perte
d'énergie.
[0007] Dans ces mouvements conventionnels, l'ancre pivote autour d'un axe fixe et la roue
d'échappement pivote autour d'un autre axe fixe. Dans certains mouvements, la roue
d'échappement est fixe par rapport à une platine ou au boitier de la pièce d'horlogerie
et l'ancre pivote autour d'un axe qui se déplace par rapport à la roue d'échappement
fixe.
[0008] Dans ce cas, ce n'est pas la roue d'échappement qui effectue un léger mouvement de
recul avant la phase d'impulsion, mais l'axe de l'ancre et donc l'ancre dans son ensemble.
Dans tous les cas, de l'énergie est utilisée pour un mouvement de recul, cette énergie
étant perdue pour le balancier.
[0009] Ce problème de perte d'énergie est plus particulièrement important sur des échappements
dans lesquels la roue d'échappement est fixe, comme par exemple l'échappement Potter.
[0010] Il est donc important de trouver une solution pour utiliser au mieux l'énergie disponible,
c'est-à-dire pour transmettre un maximum d'énergie au balancier-spiral en minimisant
les pertes.
[0011] Un autre problème peut se produire avec les mouvements existants du fait du léger
recul de la roue d'échappement ou de l'axe de l'ancre. Pour augmenter l'amplitude
du déplacement du balancier, il est en principe possible d'augmenter l'énergie fournie
par la source d'énergie, par exemple le barillet. Toutefois, si une trop grande quantité
d'énergie est fournie à la roue d'échappement, le balancier pourrait ne pas disposer
de suffisamment d'énergie pour faire effectuer à cette roue d'échappement ou à l'axe
de l'ancre, le mouvement de recul permettant de libérer l'ancre de la dent de la roue
d'échappement. La roue d'échappement doit donc recevoir une quantité d'énergie suffisamment
grande pour qu'elle puisse la transmettre à l'ancre, puis au balancier-spiral, mais
pas trop grande pour que l'échappement ne soit pas bloqué. Pour certains mouvements,
en particulier des mouvements contenant un échappement de type Potter, cet équilibre
peut être difficile à trouver.
[0012] Un autre problème concerne la distribution de l'énergie au balancier au cours du
temps. Comme cela est bien connu lorsque la source d'énergie du mouvement d'horlogerie
est un barillet, dans les mouvements conventionnel, l'énergie distribuée au balancier
diminue généralement au cours du temps. Cette énergie peut être trop forte au début,
soit lorsque le ressort de barillet est complètement tendu, puis devenir trop faible
par la suite, lorsque le ressort de barillet est détendu.
[0013] La régularité du déplacement du balancier contribue à la précision de la marche du
mouvement. La variation de l'énergie distribuée au cours du temps diminue donc l'isochronisme
du mouvement.
[0014] Il est donc avantageux de réaliser un mécanisme d'échappement du type « à force constante
», soit un mouvement dans lequel l'énergie distribuée au balancier reste sensiblement
stable au cours du temps, quel que soit l'état de charge de la source d'énergie.
[0015] Il existe des mouvements de pièces d'horlogerie dans lesquels les fonctions de blocage
et d'impulsion sont séparées dans le but d'optimiser l'utilisation de l'énergie. Un
tel mouvement est en particulier décrit dans la demande de brevet publiée sous le
N°
WO 2020/007619. Ce mouvement présente toutefois plusieurs défauts. D'une part, il ne résout pas
le problème de la variation de la distribution d'énergie au cours du temps. En effet,
ce mécanisme n'est pas un échappement à force constantes. D'autre part, il ne peut
pas être adapté à un mouvement comportant une roue d'échappement fixe, du type « échappement
de Potter ». En outre, ce document décrit un échappement à détente à coups perdus.
De ce fait, une impulsion n'est pas donnée au balancier à chaque alternance, ce qui
n'est pas optimal. Par ailleurs, du fait de la présence de cames sur un chemin de
guidage réalisé dans le flanc d'une roue, ce mécanisme est extrêmement complexe à
réaliser.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0016] La présente invention se propose de pallier les inconvénients des mécanismes de l'art
antérieur en réalisant un mouvement d'horlogerie dans lequel les composants sont optimisés
pour fonctionner de façon efficace, de manière à diminuer dans la mesure du possible,
les pertes liées à une utilisation non optimale de l'énergie disponible.
[0017] De plus, l'énergie qui peut être transmise à la roue d'échappement peut être suffisamment
grande pour assurer un déplacement optimal du balancier, tout en évitant les risques
de blocage de la roue d'échappement ou de l'ancre contre la roue d'échappement.
[0018] L'énergie transmise au balancier reste stable au cours du temps et ne varie pas de
façon sensible en fonction de l'état de la source d'énergie.
[0019] Ce mouvement est en outre adapté à un échappement comportant une roue fixe, notamment
du type « échappement de Potter ».
[0020] Pour atteindre ces buts, les fonctions de blocage ou de repos de l'ancre sont séparées
de la fonction d'impulsion. Ceci permet d'optimiser les pièces et leurs formes de
façon à ce qu'elles soient aussi efficaces que possible et de façon à ce que l'énergie
disponible soit répartie et utilisée au mieux.
[0021] Les buts de l'invention sont atteints par un mouvement d'horlogerie tel que défini
en préambule et caractérisé en ce que le sous-ensemble de repos comporte une roue
d'échappement dite roue d'échappement de repos et une ancre dite ancre de repos, en
ce que la roue d'échappement de repos est fixe et en ce que le sous-ensemble d'impulsion
comporte une roue d'échappement dite roue d'échappement d'impulsion et une ancre dite
ancre d'impulsion.
[0022] Les buts de l'invention sont également atteints par une pièce d'horlogerie comportant
un tel mouvement d'horlogerie.
[0023] Le mouvement d'horlogerie de l'invention sépare les différentes fonctions du mécanisme
de distribution, à savoir la fonction de blocage et de libération d'une partie du
mouvement d'une part et la fonction d'entrainement du déplacement du balancier en
particulier d'autre part. Ceci est intéressant en ce sens que les différents éléments
de ce mécanisme peuvent être conçus et réalisés de façon à optimiser leur fonctionnement
et à assurer qu'un maximum d'énergie disponible dans le mouvement soit transmis aux
composants concernés et en particulier au spiral du balancier-spiral. De cette façon,
l'isochronisme du mouvement s'en trouve amélioré.
[0024] Dans les mouvements d'horlogerie conventionnels, les mêmes composants, notamment
l'échappement et l'ancre, sont utilisés pour réaliser la fonction de blocage et de
libération d'une part et la fonction d'entretien du mouvement d'autre part. Pour atteindre
cet objectif, un compromis peut devoir être fait au niveau des composants. Ceci implique
que l'ensemble, bien que remplissant avec satisfaction, les deux fonctions, ne remplit
aucune d'elles de façon optimale.
[0025] Le fait de séparer la fonction de blocage et de libération d'une part et la fonction
d'impulsion permet d'éviter le mouvement de recul de la roue d'échappement d'impulsion.
[0026] De cette manière, les composants peuvent chacun être réalisés de façon à assurer
leur fonction respective de manière optimale. Par ailleurs, il est possible de réaliser
les composants du mouvement d'horlogerie de telle façon que la quantité d'énergie
apportée au balancier soit optimale pour son fonctionnement, sans toutefois risquer
un blocage du mouvement.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0027] La présente invention et ses avantages seront mieux compris en référence aux figures
annexées et à la description détaillée d'un mode de réalisation particulier, dans
lesquelles :
- la figure 1 est une vue générale en perspective d'une partie du mouvement d'horlogerie
de l'invention, selon un premier mode de réalisation ;
- la figure 2 est une vue en coupe de la partie du mouvement d'horlogerie illustré par
la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue de détail de certains composants du mouvement d'horlogerie
de la figure 1 ;
- la figure 4 est une vue de dessus d'une partie du mouvement d'horlogerie de la figure
1, dans une première position ;
- la figure 5 est une vue du mouvement d'horlogerie illustré par la figure 4, dans une
deuxième position ;
- la figure 6 est une vue du mouvement d'horlogerie illustré par la figure 4, dans une
troisième position ;
- la figure 7 est une vue générale en perspective d'une partie du mouvement d'horlogerie
de l'invention, selon un deuxième mode de réalisation ;
- la figure 8 est une vue en coupe de la partie du mouvement d'horlogerie illustré par
la figure 7 ;
- la figure 9a représente l'une des ancres utilisées dans le mouvement d'horlogerie
de la figure 7 ;
- la figure 9b représente une autre ancre utilisée dans le mouvement d'horlogerie de
la figure 7 ;
- la figure 10 est une vue de dessus d'une partie du mouvement d'horlogerie de la figure
7, dans une première position ;
- la figure 11 est une vue du mouvement d'horlogerie illustré par la figure 10, dans
une deuxième position ;
- la figure 12 est une vue du mouvement d'horlogerie illustré par la figure 7, dans
une troisième position ;
- la figure 13a représente une variante de l'une des ancres utilisées dans un mouvement
d'horlogerie selon la présente invention ;
- la figure 13b représente une autre ancre utilisée dans un mouvement d'horlogerie selon
la présente invention, dans la variante de la figure 13a ; et
- la figure 14 est une vue du mouvement d'horlogerie selon la présente invention, utilisant
les ancres des figures 13a et 13b.
MODE DE REALISATION DE L'INVENTION
[0028] Les figures 1 à 6 illustrent un premier mode de réalisation d'un mouvement d'horlogerie
selon l'invention. Les figures 7 à 12 illustrent un deuxième mode de réalisation et
les figures 13 et 14 illustrent une variante du deuxième mode de réalisation de l'invention.
[0029] Dans les figures, les pièces ayant les mêmes fonctions dans les trois modes de réalisation
illustrés portent le même numéro de référence, augmenté de 100 pour le deuxième mode
de réalisation et de 200 pour les éléments spécifiques de la variante illustrée par
les figures 13 et 14.
[0030] En référence aux figures 1 à 6, illustrant un premier mode de réalisation de l'invention,
le mouvement d'horlogerie 10 comporte, de façon conventionnelle, une source d'énergie
(non représentée) liée cinématiquement à un rouage 11 dont seule une partie est illustrée.
[0031] Le mouvement d'horlogerie de l'invention comporte en outre un organe de régulation
12 comportant un ensemble balancier-spiral formé d'un balancier 13 et d'un spiral
14 conventionnels.
[0032] Un mécanisme de distribution 15 non-conventionnel relie cinématiquement le rouage
11 à l'organe de régulation 12.
[0033] Ce mécanisme de distribution 15 comporte un premier sous-ensemble dit sous-ensemble
de repos 16. Ce sous-ensemble de repos 16 comporte une roue d'échappement de repos
17 à denture intérieure, du type échappement de Potter. Il comporte également une
ancre, dite ancre de repos 18.
[0034] L'ancre de repos 18 comporte un axe de rotation 19 autour duquel elle pivote. Elle
comporte deux bras, à savoir un bras d'entrée 20a et un bras de sortie 20b, maintenant
chacun respectivement une palette d'entrée 21a et une palette de sortie 21b. L'ancre
de repos 18, comporte également une baguette 22 se terminant par une fourchette 23
pourvue d'une corne d'entrée 23b et d'une corne de sortie 23a ainsi qu'un dard 50.
[0035] Le mouvement d'horlogerie 10 selon l'invention comporte en outre un plateau 24 ou
double plateau pourvu d'une cheville 25 coopérant avec la fourchette 23 et le dard
50 de l'ancre de repos 18, de façon connue en soi.
[0036] Le mécanisme de distribution 15 comporte un deuxième sous-ensemble dit sous-ensemble
d'impulsion 26. Ce sous-ensemble d'impulsion 26 comporte une roue d'échappement dite
roue d'échappement d'impulsion 27. Il comporte également une ancre, dite ancre d'impulsion
28 et un spiral d'impulsion 29. Ce sous-ensemble d'impulsion 26 comporte en outre
un pignon d'armage 30 engrainant avec une roue fixe d'armage 31. Le pignon d'armage
30 est solidaire d'une extrémité du spiral d'impulsion 29 de sorte que la rotation
du pignon d'armage 30 engendre la recharge du spiral d'impulsion 29 en énergie. La
roue fixe d'armage 31 est solidaire d'une bague de réglage d'armage 32 agencée pour
régler le préarmage du spiral d'impulsion 29.
[0037] L'ancre d'impulsion 28 comporte un bras d'entrée 33a et un bras de sortie 33b maintenant
respectivement une palette d'entrée 34a et une palette de sortie 34b.
[0038] Dans le premier mode de réalisation, l'ancre d'impulsion 28 pivote autour d'un axe
confondu avec l'axe de rotation 19 de l'ancre de repos 18. Dans ce mode de réalisation,
les deux ancres 18, 28 forment une seule pièce et ne sont pas mobiles l'une par rapport
à l'autre. En d'autres termes, les deux ancres peuvent être considérées comme une
pièce monobloc.
[0039] Dans ce mode de réalisation, le mouvement d'horlogerie fonctionne comme décrit ci-dessous.
[0040] Tout d'abord, supposons que la position de départ soit la suivante. L'ancre d'impulsion
28 est en appui contre une dent 35 de la roue d'échappement d'impulsion 27 de façon
à la bloquer. L'ancre de repos 18 est en appui contre une dent 36 de la roue d'échappement
de repos 17 de façon à ce que ces deux composants soient immobiles l'un par rapport
à l'autre. Le spiral d'impulsion 29 est chargé et le balancier 13 du balancier-spiral
est arrivé au bout de sa course et repart en direction de son point d'équilibre. Cette
position est illustrée par la figure 4.
[0041] Lorsque le balancier 13 atteint et dépasse son point d'équilibre, la cheville 25
du plateau 24 agit sur la fourchette 23 de l'ancre de repos 18 et actionne cette ancre
de repos. La palette d'entrée 21b de l'ancre de repos qui était en appui contre la
dent 36 de la roue d'échappement de repos 17 se déplace pour libérer l'ancre de repos
18 de cette dent. Simultanément au déplacement de l'ancre de repos 18, l'ancre d'impulsion
28 est pivotée, l'ancre d'impulsion et l'ancre de repos étant solidaires et réalisées
en une seule pièce.
[0042] Le dégagement de la palette d'entrée 21b de l'ancre de repos 18 par rapport à la
dent 36 de la roue d'échappement de repos 17 est concomitant au dégagement de la palette
d'entrée 34a de l'ancre d'impulsion 28 par rapport à la dent 35 de la roue d'échappement
d'impulsion 27. Le spiral d'impulsion 29 étant chargé, la libération de la roue d'échappement
d'impulsion 27 permet à la dent 35 de la roue d'échappement d'impulsion 27 d'agir
sur la palette d'entrée 34a de l'ancre d'impulsion 28.
[0043] De par la forme des dents de cette roue d'échappement d'impulsion 27 et de par la
disposition et la forme des palettes 34 de l'ancre d'impulsion, l'énergie transmise
par le spiral d'impulsion 29 à la roue d'échappement d'impulsion 27 est transférée
à l'ancre d'impulsion 28.
[0044] L'ancre d'impulsion 28 et l'ancre de repos 18 formant une seule pièce, l'énergie
transmise du spiral d'impulsion 29 à la roue d'échappement d'impulsion 27 est directement
transmise à la fourchette 23 de l'ancre de repos 18, puis au balancier-spiral de l'organe
de régulation 12.
[0045] Pendant ces mouvements, l'ancre de repos 18 s'est déplacée d'une demi-dent par rapport
à la roue d'échappement de repos 17. Ceci a pour effet de déplacer le pignon d'armage
30 par rapport à la roue fixe d'armage 31. Cette rotation du pignon d'armage 30 retend
le spiral d'impulsion 29 et le recharge donc en énergie. Ainsi, l'énergie libérée
lors de ces différents déplacements et transmise au balancier-spiral de façon à entretenir
son mouvement, est compensée ou remplacée par de l'énergie provenant de la source
d'énergie, par l'intermédiaire du pignon d'armage 30.
[0046] De cette façon, l'énergie est transmise depuis la source d'énergie au balancier 13
en transitant par l'ancre de repos 18, cette ancre de repos 18 et l'ancre d'impulsion
28 étant optimisées pour remplir chacune leur fonction.
[0047] Dans le deuxième mode de réalisation illustré par les figures 7 à 12, le mouvement
d'horlogerie 110 comporte, comme dans le premier mode de réalisation illustré, une
source d'énergie (non représentée) liée cinématiquement à un rouage 111.
[0048] Le mouvement d'horlogerie de l'invention comporte en outre un organe de régulation
112 comportant un ensemble balancier-spiral formé d'un balancier 113 et d'un spiral
114 conventionnels.
[0049] Un mécanisme de distribution 115 relie cinématiquement le rouage 111 à l'organe de
régulation 112.
[0050] Ce mécanisme de distribution 115 comporte un premier sous-ensemble de repos 116.
Ce sous-ensemble de repos 116 comporte une roue d'échappement de repos 117 à denture
intérieure, du type échappement de Potter. Il comporte également une ancre de repos
118.
[0051] L'ancre de repos 118 comporte un axe de rotation 119 autour duquel elle pivote. Elle
comporte deux bras à savoir un bras d'entrée 120a et un bras de sortie 120b maintenant
respectivement une palette d'entrée 121a et une palette de sortie 121b. L'ancre de
repos 118 comporte également une baguette 122 se terminant par une fourchette 123
pourvue d'une corne d'entrée 123b et d'une corne de sortie 123a ainsi qu'un dard 150.
[0052] Le mouvement d'horlogerie 110 selon l'invention comporte en outre un plateau 124
ou double plateau pourvu d'une cheville 125 coopérant avec la fourchette 123 de l'ancre
de repos 118.
[0053] Le mécanisme de distribution 115 comporte un sous-ensemble d'impulsion 126. Ce sous-ensemble
d'impulsion 126 comporte une roue d'échappement d'impulsion 127. Il comporte également
une ancre d'impulsion 128 et un spiral d'impulsion 129. Ce sous-ensemble d'impulsion
126 comporte en outre un pignon d'armage 130 engrainant avec une roue fixe d'armage
131. Le pignon d'armage 130 est solidaire d'une extrémité du spiral d'impulsion 129
de sorte que la rotation du pignon d'armage 130 engendre la recharge du spiral d'impulsion
129 en énergie. La roue fixe d'armage 131 est également solidaire d'une bague de réglage
132 agencée pour régler le préarmage du spiral d'impulsion 129.
[0054] L'ancre d'impulsion 128 comporte un bras d'entrée 133a et un bras de sortie 133b
maintenant respectivement palette d'entrée 134a et une palette de sortie 134b. Dans
ce mode de réalisation, l'ancre de repos 118 et l'ancre d'impulsion 128 ne sont pas
réalisées en une seule pièce, comme dans le mode de réalisation des figures 1 à 6.
[0055] L'ancre de repos 118 comporte une tige de liaison 140 solidaire de la baguette 122.
Cette tige de liaison 140 comporte un logement 141 dont la fonction est expliquée
plus bas.
[0056] L'ancre d'impulsion 128 pivote sur un axe de rotation 142. L'ancre d'impulsion 128
comporte en outre une tige de liaison 143 solidaire, dans l'exemple de réalisation
illustré, du bras d'entrée 133a. Cette tige de liaison 143 comporte, à son extrémité
opposée au bras d'entrée 133a, un pivot 144 dimensionné et disposé de façon à pouvoir
être introduit dans le logement 141 de l'ancre de repos 118.
[0057] L'ancre d'impulsion 128 et l'ancre de repos 118 sont solidaires en ce sens que le
déplacement de l'une des ancres entraîne le déplacement de l'autre ancre. Elles ne
sont pas monobloc, mais sont formées de deux éléments distincts montés l'un sur l'autre
de façon pivotante par l'intermédiaire du pivot 144 et du logement 141.
[0058] Dans ce mode de réalisation, le mouvement d'horlogerie 110 fonctionne de la façon
suivante. Tout d'abord, supposons que la position de départ soit la même que celle
utilisée comme position de départ en référence au mode premier mode de réalisation
illustré par les figures 1 à 6.
[0059] Pour rappel, dans cette position, l'ancre d'impulsion 128 est en appui contre une
dent 135 de la roue d'échappement d'impulsion 127 de façon à la bloquer. L'ancre de
repos 118 est en appui contre une dent 136 de la roue d'échappement de repos 117.
Le spiral d'impulsion 129 est chargé et le balancier 113 du balancier-spiral est arrivé
au bout de sa course et repart en direction de son point d'équilibre. Cette position
est illustrée par la figure 10.
[0060] Lorsque le balancier 113 atteint et dépasse son point d'équilibre, la cheville 125
du plateau 124 agit sur la fourchette 123 et actionne l'ancre de repos 118. La palette
de sortie 121b se déplace pour libérer l'ancre de repos 118 de la dent 136. L'ancre
de repos 118 pivote sur son axe 119. La tige de liaison 140 portant le logement 141
est également pivotée autour de l'axe de rotation 119 de l'ancre de repos 118.
[0061] Le déplacement de l'ancre de repos 118 entraine le déplacement du pivot 144 et par
conséquent, le pivotement de l'ancre d'impulsion autour de son axe de rotation 142.
[0062] Les axes de rotation 119, 142 des deux ancres étant distincts, la forme du logement
141 est prévue pour permettre le déplacement pratiquement sans jeu du pivot 144 dans
ce logement.
[0063] Ceci entraîne le dégagement de la palette d'entrée 134a de cette ancre d'impulsion
128 de la dent 135 de la roue d'échappement d'impulsion 127. Le spiral d'impulsion
129 étant chargé, la libération de la roue d'échappement d'impulsion 127 a pour effet
que de l'énergie du spiral d'impulsion 129 est transmise à la roue d'échappement d'impulsion
127.
[0064] De par la forme des dents de cette roue d'échappement d'impulsion 127 et de par la
disposition et la forme des palettes 134 de l'ancre d'impulsion 128, l'énergie transmise
par le spiral d'impulsion 129 à la roue d'échappement d'impulsion 127 est transférée
à l'ancre d'impulsion 128.
[0065] L'énergie reçue par l'ancre d'impulsion 128 par le spiral d'impulsion engendre la
rotation de l'ancre d'impulsion 128 autour de son axe de rotation 142, ce qui engendre
le déplacement de la tige de liaison 143 et du pivot 144 de cette ancre d'impulsion.
Ces déplacements génèrent le déplacement du logement 141 de l'ancre de repos et par
conséquent, le pivotement de l'ancre de repos 118 autour de son axe de rotation 119.
L'énergie du spiral d'impulsion 129 est donc transmise à l'ancre de repos 118 qui
la transfère au spiral 114 du balancier-spiral par l'intermédiaire de la fourchette
123.
[0066] Pendant ces mouvements, l'ancre de repos 118 s'est déplacée d'une demi-dent par rapport
à la roue d'échappement de repos 117. Ceci a pour effet de déplacer le pignon d'armage
130 par rapport à la roue fixe d'armage 131. Cette rotation du pignon d'armage 130
retend le spiral d'impulsion 129 et le recharge en énergie. Ainsi, l'énergie libérée
lors de ces différents déplacements et transmis au balancier-spiral de façon à entretenir
son mouvement, est compensée ou remplacée par de l'énergie provenant de la source
d'énergie, par l'intermédiaire du pignon d'armage 130.
[0067] Les figures 13 et 14 illustrent une variante du deuxième mode de réalisation illustré
par les figures 7 à 12. Dans cette variante, essentiellement la forme des ancres est
différente.
[0068] Dans ce mode de réalisation, le mouvement comporte une ancre de repos 218 et ancre
d'impulsion 228. Contrairement à l'ancre de repos 118 du deuxième mode de réalisation
illustré, l'ancre de repos de ce mode de réalisation ne comporte pas de fourchette.
La baguette 222 de cette ancre de repos 218 comporte un logement 241 agencé pour recevoir
un pivot de liaison 244 solidaire de l'ancre d'impulsion 228. Pour le reste, cette
ancre de repos est similaire à l'ancre de repos 118 du mode de réalisation précédent.
[0069] L'ancre d'impulsion 228 du mode de réalisation illustré par les figures 13 et 14
comporte une fourchette 223 pourvue d'une corne d'entrée 223a et d'une corne de sortie
223b ainsi qu'un dard 250. Pour le reste, cette ancre d'impulsion est similaire à
l'ancre d'impulsion du mode de réalisation illustré par les figures 7 à 12.
[0070] Dans le mode de réalisation précédent, la cheville 125 du plateau 124 agit sur les
cornes de la fourchette de l'ancre de repos qui est liée à l'ancre d'impulsion. Dans
le mode de réalisation illustré par les figures 13 et 14, la cheville 225 du plateau
(non représenté) agit sur la corne d'entrée 223a de l'ancre d'impulsion 228. Cette
ancre d'impulsion étant liés à l'ancre de repos 218 par l'intermédiaire du pivot de
liaison 244 qui est susceptible de se déplacer dans le logement 241 de l'ancre de
repos, le déplacement de l'une des ancres implique le déplacement de l'autre ancre.
[0071] Mise à par la zone sur laquelle agit la cheville 225 du plateau, le fonctionnement
du mouvement de la pièce d'horlogerie illustré par les figures 13 et 14 est le même
que celui de la pièce d'horlogerie illustré par les figures 7 à 12.
[0072] La séparation des fonctions d'une ancre conventionnelle sur deux ancres distinctes
permet une optimisation de chacune des fonctions. Dans un mouvement comportant un
échappement à ancre suisse notamment, l'ancre doit se dégager de la roue d'échappement
en imposant à cette dernière un léger recul. Ceci consomme de l'énergie qui n'est
plus disponible pour le déplacement du balancier et qui est donc perdue. Ceci implique
également que si une trop grande quantité d'énergie est fournie à la roue d'échappement,
le balancier pourrait ne pas disposer de suffisamment d'énergie pour faire effectuer
à la roue d'échappement, le mouvement de recul permettant de libérer l'ancre de la
dent de la roue d'échappement. La roue d'échappement doit donc recevoir une quantité
d'énergie suffisante pour qu'elle puisse la transmettre à l'ancre, puis au balancier-spiral,
mais pas trop grande pour que l'échappement ne soit pas bloqué.
[0073] Dans la présente invention, le mouvement de recul n'est pas requis pour la roue d'échappement
d'impulsion. Les palettes de l'ancre de repos ont pour fonction d'assurer le maintien
de cette ancre de repos contre l'une des dents de la roue d'échappement de repos,
puis de se libérer de cette dent au moment requis. Le mouvement de recul de l'axe
de l'ancre de repos peut être modéré, ainsi que la force nécessaire pour celui-ci.
Ces palettes n'ont pas pour fonction de permettre de donner une impulsion au balancier-spiral.
Leur forme peut donc être optimisée à leur unique fonction.
[0074] Pour ce qui concerne l'ancre d'impulsion, sa fonction est de transmettre de l'énergie
au balancier-spiral. Elle n'a pas pour fonction d'assurer un blocage stable de la
roue d'échappement d'impulsion, cette fonction étant indirectement assurée par l'ancre
de repos. La forme des dents de la roue d'impulsion et la forme, la dimension et la
disposition des palettes peut être optimisée pour cette fonction. Par ailleurs, l'énergie
apportée par le spiral d'impulsion peut être élevée du fait qu'il n'est pas nécessaire
de faire subir à la roue d'échappement d'impulsion un mouvement rétrograde lors de
la libération d'une palette de l'ancre d'impulsion. Il n'y a donc pas de risque de
blocage si l'énergie du spiral d'impulsion est trop grande.
[0075] Il est toutefois également possible de réaliser une ancre de repos dont les levées
permettent de fournir de l'énergie au balancier-spiral par exemple en début d'armage
du barillet.
1. Mouvement d'horlogerie comportant une source d'énergie, un rouage (11, 111) et un
mécanisme de distribution (15, 115) liés cinématiquement entre eux, ledit mécanisme
de distribution (15, 115) étant lié cinématiquement à au moins un organe de régulation
(12, 112), ce mécanisme de distribution (15, 115) comportant un sous-ensemble de repos
(16, 116) en charge d'assurer une fonction de blocage et de libération de la source
d'énergie par l'organe de régulation (12, 112) et un sous-ensemble d'impulsion (26,
126) en charge d'entretenir le mouvement de l'organe de régulation (12, 112), ce sous-ensemble
de repos (16, 116) étant distinct du sous-ensemble d'impulsion (26, 126), ce mouvement
d'horlogerie étant caractérisé en ce que le sous-ensemble de repos (16, 116) comporte une roue d'échappement dite roue d'échappement
de repos (17, 117) et une ancre dite ancre de repos (18, 118, 218), en ce que la roue d'échappement de repos (17, 117) est fixe et en ce que le sous-ensemble d'impulsion (26, 126) comporte une roue d'échappement dite roue
d'échappement d'impulsion (27, 127) et une ancre dite ancre d'impulsion (28, 128,
228).
2. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre d'impulsion (28, 128, 228) est liée cinématiquement à l'ancre de repos (18,
118, 218).
3. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre d'impulsion (28, 128, 228) et l'ancre de repos (18, 118, 218) sont solidaires
l'une de l'autre.
4. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre de repos (18) et l'ancre d'impulsion (28) pivotent autour d'un axe de rotation
(19) commun.
5. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre de repos (18) et l'ancre d'impulsion (28) sont monoblocs.
6. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre d'impulsion (128) comporte une tige de liaison (143) de l'ancre d'impulsion,
en ce que l'ancre de repos (118) comporte une tige de liaison (140) de l'ancre de repos, en ce que l'une des tiges de liaison (140, 143) comporte un logement (141) et l'autre desdites
tiges de liaison comporte un pivot (144) agencé pour pouvoir pivoter dans ledit logement
(141) et en ce que l'ancre d'impulsion (128) est liée cinématiquement à l'ancre de repos (118) par l'intermédiaire
desdites tiges de liaison (140, 143), du logement (141) et du pivot (144).
7. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'une des ancres parmi l'ancre de repos (18, 118, 218) et l'ancre d'impulsion (28,
128, 228) comporte une fourchette (23, 123, 223) agencée pour coopérer avec une cheville
(25, 125, 225) d'un plateau (24, 124) du mouvement d'horlogerie, l'autre ancre étant
dépourvue de fourchette agencée pour coopérer avec ladite cheville.
8. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que le sous-ensemble d'impulsion (26, 126) comporte un spiral d'impulsion (29, 129) et
un pignon d'armage (30, 130), et en ce qu'une extrémité dudit spiral d'impulsion (29, 129) est solidaire du pignon d'armage
(30, 130).
9. Mouvement d'horlogerie selon la revendication 8, caractérisé en ce que le sous-ensemble d'impulsion (26, 126) comporte une roue fixe d'armage (31, 131)
engrainant avec ledit pignon d'armage (30, 130).
10. Piece d'horlogerie comportant un mouvement tel que revendiqué dans l'une quelconque
des revendications 1 à 9.