[0001] La présente invention se situe dans le domaine des chambres froides et des frigorifères
qui y génèrent du froid. Plus particulièrement, l'invention concerne la question du
givrage des batteries froides desdits frigorifères, qui sont en pratique des échangeurs
thermiques destiné à abaisser la température de l'air qui les traverse dans les chambres
froides qu'ils équipent. Le givrage qu'il subissent inévitablement à mesure de leur
fonctionnement leur fait perdre de la puissance frigorifique, et on cherche donc à
l'éviter autant que possible, ou à dégivrer lorsqu'il se produit.
[0002] Lorsque les frigorifères présentent une température superficielle négative (c'est-à-dire
inférieure à 0°C), la condensation provoque un dépôt d'eau superficiel qui se transforme
en givre à la surface des tubes et des ailettes de ces frigorifères. Cette eau provient
de l'atmosphère de l'enceinte froide qui n'est jamais sèche. Du givre se crée par
conséquent en surface, qui fait fortement chuter la puissance frigorifique pour deux
raisons principales : d'abord parce que la couche de givre présente une certaine résistance
thermique qui diminue le coefficient de transmission thermique, et ensuite parce que
la section frontale de passage de l'air se trouve réduite par le givre formé, ce qui
entraîne une diminution du débit d'air en circulation et par conséquent une diminution
des transferts thermiques.
[0003] Ce phénomène naturel est bien connu, et il est traditionnellement combattu de diverses
manières que l'on sait bien mettre en oeuvre et qui sont raisonnablement bien maîtrisées.
Ainsi, on classe les solutions de dégivrage en deux groupes : d'une part les procédés
de dégivrage externes, induisant la fusion du givre à partir de la couche périphérique,
et d'autre part les procédés internes qui permettent une fusion rapide du givre à
partir de la couche en contact avec les tubes du frigorifère. Dans le premier cas,
la fusion est totale alors que dans le second cas, la fusion n'est pas totale mais
la glace se rompt.
[0004] Parmi les procédés de dégivrage les plus répandus, on peut mentionner le dégivrage
à l'eau glycolée chaude, soit selon une configuration dite en "change-over", soit
dans une configuration en batterie imbriquée. Dans le premier cas, les batteries des
frigorifères sont alimentés soit par de l'eau glycolée froide, lorsqu'ils sont utilisés
pour générer du froid, soit par de l'eau glycolée chaude pour provoquer le dégivrage.
Les circuits ou réseaux respectivement froid et chaud sont alors interconnectés de
manière classique avec des vannes placées en entrée/sortie des batteries. Dans le
second cas, les frigorifères présentent des batteries imbriquées, chaque frigorifère
comportant au moins un couple de batteries imbriquées dont l'une est connectée au
réseau froid alors que l'autre est connectée au réseau chaud.
[0005] Dans ces solutions, le réseau chaud est en fait basé sur un système de récupération
de la chaleur produite par le ou les groupes froids ou groupes frigorifiques du site,
c'est-à-dire les moyens de production de froid qui alimentent ensuite les batteries
des frigorifères en vue de générer du froid dans les pièces qui en sont équipées.
Une des problématiques principales est alors d'ordre économique car ce type de solutions
nécessite en pratique l'installation d'abord d'un système de récupération de chaleur
sur les groupes froids du site industriel, et ensuite d'un réseau de tubes inox isolés
souvent très étendu pour relier les groupes froids aux frigorifères des chambres froides,
sur des sites industriels potentiellement de grandes dimensions.
[0006] Cela rend l'installation complexe et surtout très onéreuse car notamment consommatrice
de matières premières (inox, cuivre, laiton, acier, isolant) à une période où les
marchés de ces matières premières sont tendus, connaissant en particulier des augmentations
conséquentes de prix. Par ailleurs, un inconvénient de ces procédés de récupération
de chaleur réside dans le fait que la production de chaleur dans les groupes frigorifiques
n'est pas constante. Ainsi, lorsque le besoin frigorifique du site industriel est
faible ou nul, et/ou en cas d'arrêt du groupe frigorifique pour une période de maintenance
ou de panne, aucune chaleur ou une chaleur insuffisante est produite, et un dégivrage
devient par conséquent aléatoire, en tout état de cause pas toujours possible.
[0007] Dans les situations d'absence de génération de froid, un ballon d'eau glycolée que
comportent les dispositifs de récupération de chaleur des groupes frigorifiques se
refroidit et rend tout simplement impossible le dégivrage des frigorifères. Un autre
problème est la dégradation du COP (coefficient de performance) des groupes froids,
qui augmentent leur consommation d'énergie pour produire de la chaleur à une température
suffisamment élevée, chaleur en pratique récupérée via des échangeurs et ballons de
réserve d'eau glycolée chaude.
[0008] Pour ces solutions de dégivrage, il faut également prendre en compte le coût énergétique
lié au fonctionnement du(des) circulateur(s) général(ux) faisant transiter l'eau glycolée
du ballon de réserve d'eau chaude vers les frigorifères à dégivrer, sachant que ce
circulateur est mis à contribution non seulement pour dégivrer les frigorifères de
plusieurs chambres froides, s'il y a lieu, mais également et de la même manière dans
le cas du dégivrage du ou des frigorifères d'une chambre froide seulement. Si c'est
le cas, cela induit une surconsommation électrique du circulateur par rapport au besoin
réel.
[0009] Par ailleurs, dans le procédé dit "change-over", le même circuit de fluide au niveau
des batteries des frigorifères reçoit alternativement du fluide froid et du fluide
chaud, puisqu'en phase de dégivrage, c'est l'introduction d'eau glycolée (ou équivalent)
chaude à la place d'eau glycolée froide dans la batterie du frigorifère qui permet
de la dégivrer. A la fin du dégivrage, le cycle s'inverse et l'eau glycolée froide
reprend la place de l'eau glycolée chaude dans cette même batterie. L'inconvénient
majeur de cette solution réside alors dans l'existence d'eau glycolée chaude dans
le circuit d'eau glycolée du site, souvent en quantité très importante, qui réchauffe
l'eau glycolée froide produite par le groupe froid lors du rebasculement en phase
de refroidissement. Cela induit un fonctionnement excessif du ou des groupes de refroidissement,
avec une perte corrélative d'efficacité énergétique. Un autre inconvénient de ces
solutions est qu'elles nécessitent l'utilisation d'une très grande quantité de Glycol,
renforçant le risque écologique sur le site industriel.
[0010] La présente invention permet de remédier à ces inconvénients, et propose une solution
sensiblement plus performante économiquement et - dans le même temps - bien plus écologique,
car le dégivrage qu'elle met en oeuvre est basée sur la présence de calories naturellement
contenues dans l'air à proximité directe des chambres froides et des frigorifères
à dégivrer, et qu'elle permet une individualisation des processus de dégivrage, s'il
y a lieu.
[0011] Ainsi, l'invention concerne un système de dégivrage d'au moins un frigorifère d'une
installation frigorifique, ledit système comportant :
- au moins une chambre froide équipée d'au moins un frigorifère comportant au moins
une batterie ;
- chaque frigorifère étant relié via un circuit hydraulique primaire à un groupe de
production de froid constituant un réseau froid, et via un circuit hydraulique secondaire
à un groupe de production de fluide caloporteur constituant un réseau chaud.
[0012] De tels architectures de circuits existent et sont par exemple montrées dans les
documents
JP 2000205731A ou
US 2003/0140638 A1, dans lesquels les frigorifères sont chacun relié à un circuit hydraulique secondaire
localisé dans une vitrine pour le premier, utilisant les calories de l'air extérieur,
et en vue d'utiliser l'air ambient pour le second.
[0013] Le système de l'invention est tel qu'il comporte de plus un bâtiment d'implantation
de ladite chambre froide comportant un espace supérieur directement sous la toiture
du bâtiment, tel que le circuit hydraulique secondaire de chaque frigorifère constituant
le réseau chaud comporte un échangeur placé dans l'espace supérieur du bâtiment au-dessus
dudit frigorifère et à proximité de la toiture dudit bâtiment, utilisant l'air présent
dans ledit espace supérieur.
[0014] Au sens de l'invention, le circuit hydraulique primaire et le groupe de production
de froid constituent le réseau froid, et le circuit hydraulique secondaire associé
au groupe de production de fluide caloporteur constituent le réseau chaud. En substance,
le système s'avère particulièrement économique et écologique car il se sert de la
présence de calories qui existent naturellement dans l'air présent dans les combles,
ces espaces supérieurs des bâtiments qui sont les zones d'accumulation naturelle de
la chaleur.
[0015] C'est vrai sur tout type de bâtiment, et en particulier sur les sites industriels
qui pourront avantageusement être équipés de l'invention. C'est encore plus vrai dans
les régions chaudes qui nécessitent l'établissement de chambres froides. En pratique,
cela revient à chercher des calories qu'il n'est pas nécessaire de produire car elles
sont existantes, et à les chercher à proximité directe des chambres froides et des
frigorifères à dégivrer.
[0016] De préférence, l'échangeur est de type ventilé à ailettes équipé de moyens de récupération
et d'évacuation des condensats. De tels échangeurs présentent une construction qui
maximise la surface d'échange, et donc la performance de l'échangeur. Par ailleurs,
l'existence d'un nombre très important d'ailettes très rapprochées permet de ranger
une grande surface extérieure active dans un volume minimal, ce qui peut être recherché
dans certaines hypothèses.
[0017] En pratique, de préférence encore, le fluide caloporteur est de l'eau glycolée, qui
est un agent performant de transfert de température. D'autres fluides vecteurs de
calories ou de frigories peuvent cependant également être utilisés dans un système
tel que celui de l'invention.
[0018] Selon une première variante de configuration, chaque frigorifère comporte au moins
un couple de batteries imbriquées reliées respectivement au réseau froid et au réseau
chaud. Dans ce cas, l'échangeur des combles et la batterie imbriquée sont dans un
réseau d'eau glycolée fonctionnant en boucle fermée. Un circulateur (c'est-à-dire
une pompe de recirculation) monté en série sur ce réseau d'eau glycolée, qui est en
réalité le réseau chaud de l'invention, permet de faire circuler l'eau glycolée au
sein de ladite boucle fermée. L'autre batterie imbriquée est reliée au réseau froid
comportant le groupe frigorifique.
[0019] Selon une seconde variante, dite en « change-over », chaque batterie du frigorifère
est reliée au réseau froid et au réseau chaud, lesdits réseaux étant séparables par
des vannes et mis en fonctionnement de manière alternative. Dans ce cas, l'échangeur
est relié au réseau froid immédiatement en amont du frigorifère au moyen de vannes
permettant la régulation du circuit d'eau glycolée. En phase de dégivrage, les vannes
se positionnent de sorte à créer une boucle fermée du circuit d'eau glycolée entre
l'échangeur et le frigorifère, c'est-à-dire qu'elles connectent le réseau chaud. Une
pompe permet de faire circuler l'eau glycolée au sein de la boucle fermée incluant
la batterie.
[0020] Le système de l'invention permet en pratique de réduire considérablement les circuits
hydrauliques secondaires des réseaux chauds. La pompe du circulateur fonctionne seulement
en cas de besoin de dégivrage du frigorifère associé, pour chaque frigorifère. Le
réseau chaud étant de dimensions bien inférieures, le circulateur associé à chaque
échangeur ne nécessite qu'une puissance bien plus faible, le rendant bien moins énergivore
qu'une pompe de circulateur générale dont la puissance nominale est adaptée à un site
industriel qui peut s'avérer étendu.
[0021] Bien entendu, la gestion des frigorifères des chambres froides s'individualisant,
les moyens de gestion centralisée de ce type de sites doivent être adaptés car les
remontées d'informations sont différentes, permettant à présent un traitement au moins
partiellement individualisé du sous-ensemble de l'installation qu'est chaque chambre
froide. Une telle gestion peut être faite par une unité centrale programmable auquel
sont reliés des capteurs envoyant des indicateurs de l'état de paramètres prédéfinis
reflétant le mode de fonctionnement de chaque chambre froide.
[0022] Ainsi, le système peut comporter les capteurs suivants :
- Un couple de capteurs de mesure de la température d'eau glycolée, placés à l'entrée
et à la sortie de l'échangeur ;
- Un couple de capteurs de mesure de la température d'air, placés à l'arrière de l'échangeur
pour l'air repris et placée à l'avant de l'échangeur pour l'air soufflé ;
- Un capteur de mesure de la température et de l'humidité relative de l'air ambiant
dans l'espace supérieur logeant l'échangeur ;
- Un capteur de mesure de la température et de l'humidité relative à l'extérieur du
bâtiment ;
- Un capteur de régulation placé au milieu de la chambre froide qui mesure la température
de l'air intérieur de la chambre froide ; et
- Un capteur de régulation placé au contact de chaque batterie du frigorifère qui mesure
la température en surface de ladite batterie.
[0023] Lesdits capteurs peuvent avantageusement être reliés à un automate de pilotage du
système comportant un ou des algorithmes de gestion des cycles de dégivrage. Au-delà
des paramètres issus des chambres froides et des frigorifères, l'algorithme peut aussi
prendre en compte par exemple des données météorologiques prévisionnelles à 7 jours,
afin d'identifier le moment opportun - en particulier le créneau horaire le plus chaud
de la journée - pour initier un cycle de dégivrage en cas de besoin, dès lors que
le capteur au contact de la batterie du frigorifère identifie une formation de givre.
[0024] Selon une possibilité additionnelle, le système de l'invention peut aussi comprendre
un dispositif de dégivrage secondaire, par exemple comportant des résistances électriques
placées à l'intérieur du frigorifère. Cela peut être vu comme une sécurité complémentaire,
faisant intervenir les résistances électriques dans certaines hypothèses particulières.
Ainsi, ces résistances peuvent être réglées pour s'enclencher si la température de
l'air environnant l'échangeur est trop basse, par exemple inférieure à 0°C, et que
la chaleur dégagée par la pompe du circulateur - principalement due aux frottements
mécaniques - ne permet pas une élévation de température d'eau glycolée suffisante
pour dégivrer les batteries des frigorifères.
[0025] Les avantages du système de l'invention sont nombreux et divers, aussi en amont au
moment de l'installation que dans le fonctionnement quotidien. Ainsi, le temps de
mise en oeuvre et d'installation est très rapide, de l'ordre de 8 -16 h à deux personnes.
Ensuite, en fonctionnement usuel, la quantité d'eau glycolée nécessaire pour le dégivrage
est réduite, limitant le risque écologique du site industriel. Enfin, le système est
très peu coûteux, alors même qu'il présente une durée de vie de plus de 15 ans, ce
qui en fait un système économiquement très favorable.
[0026] Il est également à noter que, lors des périodes estivales ou pour les pays chauds,
les dégivrages avec un tel système permettent de dégager des frigories dans les combles,
et par conséquent de climatiser ces zones classiquement de fortes déperditions dans
les sites industriels, dans lesquelles un abaissement sensible des températures se
produit : on réduit ainsi considérablement les risques d'incendies qui résultent d'une
température excessive dans ces parties des bâtiments.
[0027] D'autres buts et avantages de la présente invention apparaîtront au cours de la description
qui va suivre, se rapportant à des modes de réalisation de l'invention qui ne sont
donnés qu'à titre d'exemples indicatifs et non limitatifs.
[0028] La compréhension de cette description sera notamment facilitée en se référant aux
dessins joints en annexe et dans lesquels :
[Fig.1] représente une vue schématisée d'un site industriel doté d'une installation
de dégivrage selon l'art antérieur ;
[Fig.2] montre le même schéma de site, mais avec une solution de dégivrage simplifiée
selon l'invention, dans une première variante avec des frigorifères à batteries imbriquées
;
[Fig.3] représente toujours le même site, la solution de dégivrage étant une seconde
variante à circulation froide et chaude alternée dans les batteries, selon une configuration
dite en « change over » ;
[Fig.4] montre une vue en coupe partielle du même site, pour la configuration dite
en « change-over », figurant les connexions des circuits froid et chaud de manière
plus visible.
[0029] En référence à la figure 1, le site industriel comprend un bâtiment 1 comportant
une pluralité de chambres froides (quatre chambres froides CF1 à CF4 sont visibles
en l'espèce) et un local 2 pour le groupe de production de froid ou groupe froid 3
dimensionné pour alimenter la totalité du bâtiment 1 via un ballon froid 8 et un réseau
de tubulures 6, 7 formant une boucle véhiculant de l'eau glycolée froide à destination
de frigorifères 21 à 24. Des pompes primaires 4 et secondaires 5 permettent la circulation
du fluide froid dans ce circuit hydraulique primaire qui forme le réseau froid.
[0030] Dans la configuration représentée, le processus de dégivrage employé est basé sur
la chaleur émise par le groupe froid 3 en fonctionnement, chaleur qui est récupérée
au moyen d'un échangeur par exemple à plaques dans lequel circule de l'eau glycolée
alimentant un réservoir de type ballon chaud 10. Ce ballon chaud 10 est connecté,
au moyen de tubulures 11, 12 dédiées formant une boucle de circulation, aux différents
frigorifères 21, 22, 23, 24 placés dans les chambres froides CF1, CF2, CF3 et CF4
du site. Des pompes primaires 14 et secondaires 15 équipent également cette boucle
et assurent l'entraînement du fluide chaud. Cette boucle forme le circuit hydraulique
secondaire du réseau chaud.
[0031] Dans la configuration de la figure 1, les frigorifères 21, 22, 23, 24 comportent
des batteries imbriquées, c'est-à-dire que chaque frigorifère 21, 22, 23, 24 contient
au moins un couple de batteries, l'une étant connectée aux tubulures 6, 7 du réseau
froid, alors que l'autre est connectée aux tubulures 11, 12 du réseau chaud. Comme
déjà évoqué, cette solution nécessite l'installation d'un système de récupération
de chaleur sur le groupe froid 3 du site industriel, et ensuite l'acheminement de
la chaleur vers les frigorifères 21 à 24 à l'aide d'un réseau de tubes inox 11, 12
isolés et potentiellement longs (pour peu que le site industriel soit de grandes dimensions)
pour relier le groupe froid 3 et les frigorifères 21 à 24. Vu le coût actuel des matières
premières, bâtir un tel réseau chaud peut s'avérer au final très onéreux. Par ailleurs,
et cela a aussi déjà été mentionné, la production de chaleur par ce moyen n'est pas
constante, et pas forcément synchronisée avec les besoins de dégivrage.
[0032] La figure 2 représente le même site industriel que celui de la figure 1, mais doté
d'une configuration de dégivrage simplifiée selon la présente invention, dans sa version
à batteries imbriquées. Le réseau froid ne change pas, et contient le groupe froid
3, le réservoir d'eau glycolée froide dit « ballon froid » 8, les pompes primaires
4 et secondaires 5 froides ainsi que les frigorifères 21 à 24 avec des batteries imbriquées.
Dans cette configuration, le réseau chaud est considérablement réduit par individualisation
des processus de dégivrage au moyen d'échangeurs simples 31, 32, 33, 34 placés dans
les combles à proximité des frigorifères 21, 22, 23, 24, et qui sont connectés aux
batteries chaudes desdits frigorifères 21 à 24. En d'autres termes, chaque frigorifères
21 à 24 dispose de son réseau chaud de proximité. Chaque circuit hydraulique secondaire
est basé sur un échangeur 31 à 34 placé dans les combles au-dessus du frigorifère
21 à 24.
[0033] Compte tenu de l'imbrication des batteries deux à deux, le réseau chaud est connecté
à une des deux batteries, alors que le réseau froid est connecté à l'autre des deux
batteries. L'eau glycolée du réseau chaud circule pendant les phases de dégivrage.
Le reste du temps, la ou les pompes de recirculation de chaque réseau chaud individualisé
lié à un échangeur est/sont arrêtée(s). Il n'y a pas de circulation de fluide chaud.
[0034] La figure 3 illustre la seconde variante dite en « change over » pour le même site,
avec un réseau froid toujours identique à ceux des figures 1 et 2, et des réseaux
chauds individualisés de même configuration que ceux de la figure 2. Dans cette solution,
il n'y a pas de batteries imbriquées, et les deux réseaux froid et chaud de chaque
frigorifère 21 à 24 sont donc connectés aux mêmes batteries, impliquant des composants
de type électrovanne hydraulique permettant la gestion d'une circulation alternée,
dans chaque batterie, de l'eau glycolé froide pour le fonctionnement en frigorifère
et de l'eau glycolée chaude pendant les phases de dégivrage.
[0035] La connectique apparaît plus précisément en figure 4, pour une chambre froide (en
l'espèce par exemple CF1), qui montre le circuit hydraulique secondaire constituant
le réseau chaud et une portion du circuit hydraulique primaire du réseau froid au
voisinage de la batterie froide du frigorifère 21. Ces circuits contiennent :
- les tubulures 6, 7 du réseau froid qui sont connectés à la batterie froide du frigorifère
21 ;
- Une pompe 50 permettant la circulation de l'eau glycolée dans le réseau activé ;
- Des électrovannes 42, 43, 44, 45 et une vanne trois voies à deux voies d'entrée A,
B et une voie de sortie AB permettant la mise en oeuvre de l'alternance des circuits/réseaux
;
- Un réseau chaud connecté au réseau froid entre la pompe 50 et l'entrée de la batterie
du frigorifère 21 ;
- L'échangeur 31 placé dans les combles, c'est-à-dire un espace supérieur (60) du bâtiment,
et au-dessus de la chambre froide CF1.
[0036] La plupart du temps, le bâtiment 1 est prévu pour stocker des produits (par exemple
des fruits et des légumes) dans une atmosphère refroidie pour les conserver. Dans
ce cas, on fonctionne en mode froid afin de refroidir la chambre froide, et les composant
sont alors placés par le système dans les états suivants :
- les vannes 42 et 45 placées sur les tubulures 6, 7 du réseau froid sont ouvertes ;
- les vannes 43 et 44 placées sur les tubulures du réseau chaud sont fermées ;
- La vanne trois voies AB alterne entre les positions ouvertes et fermées des voies
d'entrée A et B, commandées par l'algorithme de régulation autonome du système de
froid ;
- La pompe 50 est en mode marche, pour entraîner l'eau glycolée froide vers la batterie
froide du frigorifère 21 de la chambre froide CF1 ; et
- L'échangeur 31 du circuit chaud est en mode arrêt.
[0037] Lorsque le système détecte qu'il est nécessaire de procéder au dégivrage d'un ou
plusieurs frigorifères, le mode dégivrage est enclenché, et les composants gérant
l'alternance des circuits hydrauliques primaire et secondaire sont mis dans les état
suivants :
- Les vannes 42 et 45 placées sur les tubulures 6, 7 du réseau froid sont fermées ;
- Les vannes 43 et 44 placées sur les tubulures du réseau chaud sont ouvertes ;
- La vanne trois voies est mise dans un état tel que la voie A est fermée et la voie
B est ouverte, de sorte que le frigorifère 21 n'est plus alimenté par le réseau froid,
une boucle locale fermée étant établie dans les tubulures 6, 7 du réseau froid ;
- La pompe 50 est en mode marche pour que la batterie du frigorifère 21 soit alimentée
en eau glycolée issue du réseau chaud ;
- L'échangeur 31 est en mode marche, de l'eau glycolée chaude est produite.
[0038] Une fois le dégivrage terminé, le système rebascule en mode froid tel que décrit
auparavant. Dans tous les cas présentés, l'invention permet de mettre en oeuvre un
dégivrage efficace et à moindre coût, le système étant de surcroît robuste et fiable.
[0039] Les exemples de fonctionnement ci-dessus, en lien avec les figures, ne sont pas exhaustifs
de l'invention, qui englobe au contraire les variations notamment de structure (nombre
de capteurs, de batteries froides, emplacement des vannes etc.).
1. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique, ledit système comportant :
- au moins une chambre froide (CF1, CF2, CF3, CF4) équipée d'au moins un frigorifère
(21, 22, 23, 24) comportant au moins une batterie ;
- chaque frigorifère (21, 22, 23, 24) étant relié via un circuit hydraulique primaire
à un groupe de production de froid constituant un réseau froid, et via un circuit
hydraulique secondaire à un groupe de production de fluide caloporteur constituant
un réseau chaud ;
caractérisé en ce que le système comporte de plus un bâtiment (1) d'implantation de ladite chambre froide
(CF1, CF2, CF3, CF4) comportant un espace supérieur (60) directement sous la toiture
du bâtiment (1), et
en ce que le circuit hydraulique secondaire de chaque frigorifère (21, 22, 23, 24) constituant
le réseau chaud comporte un échangeur (31, 32, 33, 34) placé dans l'espace supérieur
(60) du bâtiment (1) au-dessus dudit frigorifère (21, 22, 23, 24) et à proximité de
la toiture dudit bâtiment (1), utilisant l'air présent dans ledit espace supérieur
(60).
2. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'échangeur (31, 32, 33, 34) est de type ventilé à ailettes équipé de moyens de récupération
et d'évacuation des condensats.
3. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère d'une installation frigorifique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le fluide caloporteur est de l'eau glycolée.
4. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque frigorifère (21, 22, 23, 24) comporte au moins un couple de batteries imbriquées
reliées respectivement au réseau froid et au réseau chaud.
5. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que chaque batterie du frigorifère (21, 22, 23, 24) est reliée au réseau froid et au
réseau chaud, lesdits réseaux étant séparables par des vannes ((42, 43, 44, 45, AB).
6. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon l'une des revendications 3 à 5,
caractérisé en ce qu'il comporte les capteurs suivants :
- Un couple de capteurs de mesure de la température d'eau glycolée placés à l'entrée
et à la sortie de l'échangeur (31, 32, 33, 34) ;
- Un couple de capteurs de mesure de la température d'air, placés à l'arrière de l'échangeur
(31, 32, 33, 34) pour l'air repris et placée à l'avant de l'échangeur (31, 32, 33,
34) pour l'air soufflé ;
- Un capteur de mesure de la température et de l'humidité relative de l'air ambiant
dans l'espace supérieur (60) logeant l'échangeur (31, 32, 33, 34) ;
- Un capteur de mesure de la température et de l'humidité relative à l'extérieur du
bâtiment (1) ;
- Un capteur de régulation placé au milieu de la chambre froide (CF1, CF2, CF3, CF4)
qui mesure la température de l'air intérieur de la chambre froide (CF1, CF2, CF3,
CF4) ; et
- Un capteur de régulation placé au contact de chaque batterie du frigorifère (21,
22, 23, 24) qui mesure la température en surface de ladite batterie.
7. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon la revendication précédente, caractérisé en ce lesdits capteurs
sont reliés à un automate de pilotage du système comportant des algorithmes de gestion
des cycles de dégivrage.
8. Système de dégivrage d'au moins un frigorifère (21, 22, 23, 24) d'une installation
frigorifique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend un dispositif de dégivrage secondaire comportant des résistances électriques
placées à l'intérieur du frigorifère (21, 22, 23, 24).