Domaine technique
[0001] La présente divulgation relève du domaine des digues de protection, en particulier
de protection contre l'eau de mer.
Technique antérieure
[0002] Il est connu de mettre en place des digues pour faire obstacle aux eaux et protéger
les terres submersibles contre les effets des eaux. Classiquement, les digues comprennent
un noyau qui constitue la grande partie de la digue et une carapace qui recouvre le
noyau et protège la digue contre les effets des eaux. La hauteur de la digue lui permet
de faire obstacles aux eaux.
[0003] Les digues sont généralement entièrement constituées de matériaux artificiels tels
que des blocs en béton. Les digues entièrement constituées de matériaux artificiels
ont un impact écologique élevé.
En effet, l'utilisation de ces matériaux artificiels présente un coût carbone élevé
à cause des ressources nécessaires pour produire ces matériaux artificiels et à cause
de leur transport vers le lieu de construction de la digue, qui est souvent éloigné
du lieu de production des matériaux artificiels. De plus, au cours de la vie de ces
digues, les matériaux artificiels relarguent des éléments polluants dans l'eau, ce
qui engendre un risque environnemental. Pour des blocs en béton, ces éléments peuvent
être des métaux lourds ou des adjuvants.
[0004] Il existe donc un besoin d'une digue dont la construction et la vie permettent une
réduction de leur impact écologique.
Résumé
[0005] Il est du mérite de la Demanderesse d'avoir mis au point une telle digue.
[0006] Il est proposé une digue comprenant un noyau et une carapace, le noyau étant recouvert
de la carapace,
caractérisée en ce que le noyau est en craie.
[0007] L'impact écologique de la digue de la présente invention est avantageusement réduit
grâce au noyau en craie qui constitue la grande partie de la digue. En effet, la craie
est un matériau naturel. De plus, car elle se forme dans la mer, elle est abondamment
présente sur le littoral, donc près des lieux de constructions des digues marines.
[0008] Bien qu'en craie, le noyau de la digue selon l'invention présente également des propriétés
mécaniques telles qu'il peut supporter le poids de la carapace et ainsi assurer l'intégrité
physique de la digue au cours de la vie de la digue.
[0009] Les propriétés mécaniques du noyau en craie sont améliorées si, durant la construction
de la digue selon l'invention, le noyau en craie est laissé à l'air libre quelques
jours et n'est pas recouvert immédiatement par la carapace. En effet, cela permet
à la craie du noyau de sédimenter et donc de renforcer mécaniquement le noyau.
Cependant, au cours de ces quelques jours, le noyau en craie peut être exposé à l'eau.
Cette possible exposition à l'eau est problématique car la craie est un matériau poreux
et qui se désagrège dans l'eau. L'utilisation du noyau en craie peut donc être problématique
lors de la construction de la digue.
[0010] Il est du mérite de la Demanderesse d'avoir mis au point un noyau pour digue qui
résout ce potentiel problème.
[0011] Ainsi, il est également proposé un noyau pour digue,
caractérisé en ce qu'il comprend de la craie et une couche de composé hydrofuge.
[0012] De façon avantageuse, le composé hydrofuge permet de protéger la craie du noyau pour
digue contre l'eau, en particulier l'eau de mer salée, durant les quelques jours où
le noyau n'est pas recouvert d'une carapace.
[0013] Ce résultat est surprenant car le noyau en craie peut être partiellement voire entièrement
immergé dans l'eau, en particulier dans l'eau de mer salée, et que la craie est un
matériau poreux. Or l'homme du métier sait que les composés hydrofuges sont destinés
à protéger des matériaux non poreux de l'eau de pluie,
i.e. une eau non-salée et qui n'est pas suffisamment abondante pour immerger partiellement
ou entièrement les matériaux non poreux.
Ce résultat est également surprenant car l'homme du métier sait également que l'application
efficace des composés hydrofuges requière une préparation minutieuse du support, ce
qui n'est pas possible avec un noyau pour digue et donc pour le noyau pour digue de
la présente invention.
[0014] Selon un autre aspect, il est proposé un procédé de fabrication d'une digue telle
que décrite ci-dessus comprenant les étapes suivantes :
- a) construction d'un noyau pour digue en craie,
- b) application optionnelle d'un composé hydrofuge sur le noyau pour digue en craie
pour former une couche de composé hydrofuge sur le noyau pour digue en craie,
- c) attente pendant une durée de 1 jour à 1 mois, en particulier de 2 jours à 2 semaines,
plus particulièrement de 3 jours à 7 jours, et
- d) pose d'une carapace sur le noyau pour digue en craie pour fabriquer la digue.
[0015] Selon un autre aspect, il est proposé l'utilisation d'un composé hydrofuge pour protéger
une structure comprenant de la craie, caractérisée en ce que le ratio massique craie:composé
hydrofuge est compris entre 2000:1 et 20000:1, en particulier entre 4000:1 et 17000:1,
tout particulièrement entre 6500:1 et 14000:1.
Brève description des dessins
[0016] D'autres caractéristiques, détails et avantages apparaîtront à la lecture de la description
détaillée ci-après, et à l'analyse des dessins annexés, sur lesquels :
Fig. 1
[Fig. 1] montre une représentation de la digue selon un mode de réalisation.
Description des modes de réalisation
[0017] Il est maintenant fait référence à la figure 1.
[0018] Il est proposé une digue
1 comprenant un noyau
10 et une carapace
11, le noyau
10 étant recouvert de la carapace
11,
caractérisée en ce que le noyau
10 est en craie.
[0019] La digue
1 peut être une digue marine, une digue fluviale, une digue estuarienne, une digue
torrentielle, une digue de canal, en particulier une digue marine.
[0020] Ces digues se différencient par leur localisation et par la composition chimique
de l'eau avec laquelle elles sont en contact. Par exemple, la digue marine est positionnée
sur un front de mer et est en contact avec de l'eau salée. La digue fluviale est positionnée
le long d'un cours d'eau (fleuve, rivière, ...) et est en contact avec de l'eau non
salée. La digue estuarienne est, quant à elle, positionnée le long d'un estuaire et
est en contact avec de l'eau salée ou de l'eau non salée en fonction des marées.
[0021] Au sens de la présente demande, le terme "craie" désigne une roche sédimentaire calcaire
comprenant au moins 90% massique de carbonate de calcium (CaCOs) et au plus 10% massique
de silicates.
[0022] La craie est généralement caractérisée par sa densité mesurée par la méthode décrite
dans la norme NF P 94-064 de novembre 1993 et/ou son état hydrique (dépendant directement
de sa teneur en eau) mesuré par les méthodes décrites dans la norme NF P 11-300 de
septembre 1992.
[0023] La craie du noyau
10 de la digue
1 peut présenter une densité inférieure à 2,1 t/M
3, en particulier comprise entre 1,3 t/m
3 et 2,0 t/m
3, tout particulièrement comprise entre 1,5 t/M
3et 1,9 t/M
3.
[0024] La craie du noyau
10 de la digue
1 peut présenter une teneur en eau supérieure à 10%, en particulier comprise entre
12% et 40%, tout particulièrement comprise entre 16% et 31%.
[0025] Bien que ces densités et ces teneurs en eau soient relativement faibles, le noyau
10 de la digue 1 présente des propriétés mécaniques adaptées pour être recouvert de
la carapace
11.
[0026] Au sens de la présente demande, le terme "carapace" désigne une couche de protection
disposée sur le noyau
10 de la digue
1. La carapace
11 peut être constituée de blocs d'un matériau naturel, de blocs d'un matériau artificiel
ou leurs mélanges, en particulier de blocs d'un matériau artificiel.
[0027] De façon avantageuse, l'utilisation d'une carapace
11 constituée d'un matériau naturel permet de limiter d'avantage l'impact écologique
de la digue
1 selon l'invention. De plus, l'impact écologique de la digue
1 selon l'invention comprenant une carapace
11 constituée d'un matériau artificiel est avantageusement inférieur à l'impact écologique
d'une digue classique constituée d'un matériau artificiel car la quantité de matériau
artificiel mis en oeuvre dans la digue
1 selon l'invention est moindre que dans la digue classique.
[0028] Par exemple, le matériau naturel de la carapace
11 peut être choisi parmi des roches.
[0029] Le matériau artificiel de la carapace
11 peut être choisi parmi des bétons, des bétons préfabriqués et leurs combinaisons.
[0030] Selon un mode de réalisation, la digue
1 peut en outre comprendre une couche de matériau granulaire
12 positionnée sous le noyau
10.
[0031] La couche de matériau granulaire
12 permet de surélever le noyau
10. De façon avantageuse, la couche de matériau granulaire
12 permet d'éviter que le noyau
10 ne soit en contact permanent avec l'eau durant la construction de la digue
1. Pour cela, la hauteur de la couche de matériau granulaire
12 est adaptée, par l'homme du métier, de sorte que le noyau
10 ne soit pas en contact permanent avec l'eau.
[0032] Le matériau granulaire de la couche
12 peut, par exemple, être choisi parmi des sols naturels ou des roches.
[0033] De tels matériaux résistent avantageusement à l'eau.
[0034] Typiquement, le diamètre du matériau granulaire de la couche
12 peut être supérieur à 0 mm et inférieur ou égal à 500 mm. Le diamètre peut être déterminer
par tamisage.
[0035] La couche de matériau granulaire
12 peut aussi être recouverte par la carapace
11.
[0036] Comme illustré sur la Fig.1, la couche de matériau granulaire
12 peut être disposée sous tout le noyau
10.
[0037] La couche de matériau granulaire
12 peut, alternativement, être disposée sous une partie du noyau
10, en particulier la partie du noyau
10 destinée à être contact avec l'eau lors de la construction de la digue
1. Cela permet avantageusement de diminuer le coût de construction de la digue
1.
[0038] Au cours de la construction de la digue
1, une couche de composé hydrofuge
13 peut être formée sur tout ou partie du noyau
10, en particulier sur la partie du noyau
10 destinée à être en contact avec de l'eau, pour protéger le noyau
10 de l'eau. La digue
1 peut donc comprendre, entre le noyau
10 et la carapace
11, une couche de composé hydrofuge
13.
[0039] Au sens de la présente demande, l'expression "composé hydrofuge" désigne un composé
présentant des propriétés telles qu'il peut préserver un matériau des effets de l'eau
de pluie.
[0040] La couche de composé hydrofuge
13 peut être présente sur tout ou partie(s), en particulier sur une partie, de l'interface
entre le noyau
10 et la carapace
11.
[0041] Le composé hydrofuge de la couche
13 peut être choisi parmi un hydrocarbure, une isothiazolinone, un composé siliconé
et leurs mélanges, en particulier parmi une isothiazolinone, un composé siliconé et
leurs mélanges, tout particulièrement est un composé siliconé.
[0042] Typiquement, l'hydrocarbure peut comprendre entre 9 et 11 atomes de carbone et être
un alcane linéaire, un alcane branché, un composé cyclique, un composé aromatique
ou leurs mélanges, en particulier leurs mélanges.
[0043] Le composé siliconé est un composé comprenant au moins un atome de silicium. Par
exemple le composé siliconé peut être choisi parmi les alkylakoxysilanes, les alkylalkoxysiloxanes,
les alkysiliconates solubles dans l'eau, les monoalkyle-silanetriol, les dialkyle-silanediol,
les trialkyle-silanol, les aminosilanes, les sels alcalins de monoalkyle-silanetriol,
les sels alcalins de dialkylesilandiol et les sels alcalins de trialkyle-silanol,
et leurs mélanges. Le siliconate de méthyle de potassium, le silanetriolate de méthyle
de potassium, le silanetriolate d'éthyle de potassium et leurs mélanges, en particulier
le silanetriolate de méthyle de potassium sont des composés siliconés adaptés pour
être mis en oeuvre dans la présente invention.
[0044] L'isothiazolinone peut, par exemple, être choisie parmi le 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one,
le 2-methyl-2H-isothiazol-3-one et leurs mélanges, en particulier leurs mélanges.
[0045] Selon un mode de réalisation particulier, le composé hydrofuge est le silanetriolate
de méthyle de potassium ou un mélange de 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one et
2-methyl-2H-isothiazol-3-one.
[0046] Typiquement, la masse surfacique de la couche de composé hydrofuge
13 peut être comprise entre 10 g/m
2 et 500 g/m
2, en particulier entre 25 g/m
2 et 300 g/m
2, tout particulièrement entre 50 g/m
2 et 150 g/m
2.
[0047] De façon avantageuse, une couche de composé hydrofuge
13 présentant de telles masses surfaciques permet de protéger efficacement le noyau
10 en craie contre l'eau lors de la construction de la digue
1.
[0048] Selon un autre aspect, il est proposé un noyau
10 pour digue
1,
caractérisé en ce qu'il comprend de la craie et une couche de composé hydrofuge
13.
[0049] La couche de composé hydrofuge
13 et la craie du noyau
10 pour digue
1 sont telles que décrites ci-dessus en lien avec la digue
1 selon l'invention.
[0050] Selon un autre aspect, il est proposé un procédé de fabrication d'une digue
1 telle que décrite ci-dessus comprenant les étapes suivantes :
- a) construction d'un noyau 10 pour digue 1 en craie,
- b) application optionnelle d'un composé hydrofuge sur le noyau 10 pour digue 1 en craie pour former une couche de composé hydrofuge 13 sur le noyau 10 pour digue 1 en craie,
- c) attente pendant une durée de 1 jour à 1 mois, en particulier de 2 jours à 2 semaines,
plus particulièrement de 3 jours à 7 jours, et
- d) pose d'une carapace 11 sur le noyau 10 pour digue 1 en craie pour fabriquer la digue 1.
[0051] Les étapes a) de construction et d) de pose sont des étapes classiques de fabrication
d'une digue. L'homme du métier saura les adapter à la digue
1 selon l'invention.
[0052] Au cours de l'étape b), la couche de composé hydrofuge
13 peut être formée sur tout ou partie du noyau
10, en particulier sur la partie du noyau
10 destinée à être en contact avec de l'eau, pour protéger le noyau
10 de l'eau au cours de l'étape c) d'attente.
[0053] Typiquement, l'étape b) peut être réalisée par pulvérisation, par enduction ou leurs
combinaisons, en particulier par pulvérisation du composé hydrofuge sur le noyau
10 en craie.
[0054] De façon avantageuse, ces techniques sont simples et rapides à mettre en oeuvre pour
l'homme du métier. Par conséquent l'étape b) du procédé de la présente invention est
facile et rapide à mettre en oeuvre.
[0055] De plus, l'étape b) peut être mise en oeuvre de sorte que le composé hydrofuge soit
appliqué en une seule fois sur le noyau
10 pour digue
1 en craie.
[0056] En effet, les inventeurs ont constaté que cela permettait de former une couche de
composé hydrofuge
13 permettant de protéger efficacement le noyau
10 de l'eau au cours de l'étape c) d'attente.
[0057] Au cours de l'étape b), il est possible d'appliquer directement le composé hydrofuge
sur le noyau
10.
[0058] Dans ce cas, le volume de composé hydrofuge par unité de surface appliqué sur le
noyau
10 lors de l'étape b) peut être compris entre 0,01 L/m
2 et 0,5 L/m
2, en particulier entre 0,025 L/m
2 et 0,3 L/m
2, tout particulièrement entre 0,05 L/m
2 et 0,15 L/m
2.
[0059] Les inventeurs ont constaté que ces gammes permettent de produire une couche de composé
hydrofuge
13 permettant de protéger efficacement le noyau
10 en craie de l'eau lors de l'étape c) du procédé.
[0060] Alternativement, au cours de l'étape b) de formation, il est possible de mélanger
le composé hydrofuge à un milieu liquide, en particulier l'eau, pour obtenir un mélange
qui sera ensuite appliquer sur le noyau
10 lors de l'étape b).
[0061] Dans ce cas, le ratio volumique composé hydrofuge:milieu liquide de ce mélange est
compris entre 98:2 et 80:20, en particulier entre 96:4 et 85:15, tout particulièrement
entre 95:5 et 90:10.
[0062] De plus, le volume de ce mélange par unité de surface appliqué sur le noyau
10 lors de l'étape b) peut être compris entre 0,01 L/m
2 et 0,5 L/m
2, en particulier entre 0,025 L/m
2 et 0,3 L/m
2, tout particulièrement entre 0,05 L/m
2 et 0,15 L/m
2.
[0063] Les inventeurs ont constaté que ces gammes permettent de produire une couche de composé
hydrofuge
13 permettant de protéger efficacement le noyau
10 en craie de l'eau lors de l'étape c) du procédé.
[0064] Si l'étape b) est réalisée, alors la carapace
11 est posée sur le noyau
10 et sur la couche de composé hydrofuge
13 de sorte que la couche de composé hydrofuge
13 soit positionnée entre le noyau
10 et la carapace
11.
[0065] Au cours de l'étape c), la craie du noyau
10 sédimente afin de renforcer mécaniquement le noyau
10 de craie.
[0066] Selon un mode de réalisation, le procédé de la présente invention est dépourvu d'étape
de préparation du noyau
10 entre l'étape a) de construction et l'étape b). En effet, la mise en oeuvre d'une
telle étape n'est pas facile et les inventeurs ont remarqué qu'elle n'était pas nécessaire
pour que le couche de composé hydrofuge
13 protège le noyau
10 en craie efficacement de l'eau lors de l'étape c) du procédé.
[0067] Selon un autre aspect, il est proposé l'utilisation d'un composé hydrofuge pour protéger
une structure comprenant de la craie, en particulier consistant en craie, caractérisée
en ce que le ratio massique craie:composé hydrofuge est compris entre 2000:1 et 20000:1,
en particulier entre 4000:1 et 17000:1, tout particulièrement entre 6500:1 et 14000:1.
[0068] Typiquement, la durée de cette utilisation peut être comprise entre 1 jour et 1 mois,
en particulier entre 2 jours et 2 semaines, plus particulièrement entre 3 jours et
7 jours
Exemple
Exemple 1 : Essais sur 3 échantillons de craie catégorisée comme craie R12m.
[0069] De la craie a été prélevée sur un site ayant une formation géologique correspondant
à la craie du Turonien C3 sur le faciès inférieur. La densité de cette craie est de
1,7 t/M
3 et sa teneur en eau est de 22%. Cette craie est donc catégorisée comme R
12m.
Les 3 échantillons utilisés pour ces essais sont issus du même lot de craie R
12m de dimension comprise entre 50 mm et 100 mm (mesuré par tamisage).
[0070] Un des trois échantillons (noté témoin) n'est pas revêtu d'une couche de composé
hydrofuge. Les deux autres échantillons (noté A et B) sont revêtus d'une couche de
composé hydrofuge.
[0071] Du silanetriolate de méthyle de potassium est appliqué directement sur l'échantillon
A de manière à avoir un ratio massique craie:composé hydrofuge de 6900:1. La couche
de composé hydrofuge est obtenue après un temps de séchage de 3h.
[0072] Un mélange de 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one et 2-methyl-2H-isothiazol-3-one
est mélangé à de l'eau puis ce mélange est appliqué sur l'échantillon B de manière
à avoir un ratio massique craie:composé hydrofuge de 13800:1.
[0073] Ces paramètres opératoires sont présentés dans le Tableau 1 ci-dessous
[Tableau 1]
| |
Echantillon A |
Echantillon B |
| Craie |
Craie R12m |
Craie R12m |
| Composé hydrofuge |
silanetriolate de méthyle de potassium |
Mélange de 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one et 2-methyl-2H-isothiazol-3-one |
| Temps de séchage |
3h |
4h |
| Ratio massique craie:composé hydrofuge |
6900:1 |
13800:1 |
| Ratio composé hydrofuge:eau |
- |
90:10 |
[0074] Chacun des trois échantillons de craie est immergé dans 650mL d'eau de mer dans un
récipient inerte (verre borosilicaté). Ce récipient est mis en agitation avec un agitateur
à bascule à une vitesse de 15 tours/minute pendant 5 jours.
[0075] Les analyses de turbidité sont effectuées avec un turbidimètre (turbidimètre portatif
hautes performances H198703) suivant les recommandations de la notice fournie avec
le turbidimètre. Les analyses sont réalisées à 3 heures, 1 jour, 2 jours, 3 jours,
4 jours et 5 jours après le début de l'agitation.
[0076] L'indicateur de résistance est la turbidité exprimée en NFU (Unité Néphélométrique)
avec une valeur limite d'acceptabilité fixée à 320 NFU (équivalent à la valeur de
30 mg/L de matière en suspension dans l'eau de mer, valeur à partir de laquelle il
est considéré qu'un noyau en craie de digue est fragilisé).
[0077] D'après le Tableau 2, l'échantillon témoin dépasse la limite de turbidité à partir
de 3 heures d'agitation. La turbidité des échantillons A et B ne dépasse pas la valeur
limite pendant les 5 jours d'analyse. Les couches hydrofuges permettent donc de limiter
la turbidité sous le seuil fixé.
[0078] Cet Exemple 1 met donc en évidence l'intérêt d'appliquer une couche de revêtement
hydrofuge à de la craie, i.e. un matériau poreux, pour la protéger d'une immersion
dans de l'eau de mer.
[Tableau 2]
| Durée |
Turbidité de l'échantillon témoin (NFU) |
Turbidité de l'échantillon A (NFU) |
Turbidité de l'échantillon B (NFU) |
| H+3 |
386 |
18 |
4 |
| J+1 |
500 |
24 |
53 |
| J+2 |
608 |
14 |
42 |
| J+3 |
550 |
48 |
112 |
| J+4 |
559 |
70 |
102 |
| J+5 |
812 |
66 |
109 |
Exemple 2 : Essais sur 3 échantillons de craie catégorisée comme craie R11.
[0079] De la craie a été prélevé sur un site ayant une formation géologique correspondant
à la craie du Turonien C3 sur le faciès supérieur. La densité de cette craie est de
2,1 t/M
3 et sa teneur en eau est de 10%. La craie est catégorisée comme R
11 de par les mesures de densité et de teneur en eau effectuées.
Les 3 échantillons utilisés pour ces essais, sont issus du même lot de craie R
11 de dimension comprise entre 50 mm et 100 mm (mesuré par tamisage).
[0080] Un des trois échantillons (noté témoin) n'est pas revêtu d'une couche de composé
hydrofuge. Les deux autres échantillons (noté A et B) sont revêtus d'une couche de
composé hydrofuge.
[0081] Du silanetriolate de méthyle de potassium est appliqué directement sur l'échantillon
A de manière à avoir un ratio massique craie:composé hydrofuge de 6900:1. La couche
de composé hydrofuge est obtenue après un temps de séchage de 3h.
[0082] Un mélange de 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one et 2-methyl-2H-isothiazol-3-one
est mélangé à de l'eau puis ce mélange est appliqué sur l'échantillon B de manière
à avoir un ratio massique craie:composé hydrofuge de 13800:1.
[0083] Chacun des trois échantillons de craie est immergé dans 650mL d'eau de mer dans un
récipient inerte (verre borosilicaté). Ce récipient est mis en agitation avec un agitateur
à bascule à une vitesse de 15 tours/minute pendant 5 jours.
[0084] Les analyses de turbidité sont effectuées avec un turbidimètre (turbidimètre portatif
hautes performances H198703) suivant les recommandations de la notice fournie avec
le turbidimètre. Les analyses sont prises à 3 heures, 1 jour, 2 jours, 3 jours, 4
jours et 5 jours après le début de l'agitation.
[0085] La valeur limite d'acceptabilité de la turbidité a été fixée à 320 NFU (équivalent
à la valeur de 30 mg/L de matière en suspension dans l'eau de mer, valeur à partir
de laquelle il est considéré qu'un noyau en craie de digue est fragilisé).
[0086] D'après le Tableau 3, l'échantillon témoin dépasse la limite de turbidité à partir
de 2 jours d'agitation. La turbidité des échantillons A et B ne dépasse pas la valeur
limite pendant les 5 jours d'analyse. Les couches hydrofuges permettent donc de limiter
la turbidité sous le seuil fixé.
[0087] Cet Exemple 2 met donc en évidence l'intérêt d'appliquer une couche de revêtement
hydrofuge à de la craie, i.e. un matériau poreux, pour la protéger d'une immersion
dans de l'eau de mer.
[Tableau 3]
| Nom |
Turbidité de l'échantillon témoin (NFU) |
Turbidité de l'échantillon A (NFU) |
Turbidité de l'échantillon B (NFU) |
| H+3 |
175 |
2 |
2 |
| J+1 |
113 |
3 |
11 |
| J+2 |
393 |
6 |
27 |
| J+3 |
363 |
4 |
34 |
| J+4 |
514 |
7 |
46 |
| J+5 |
365 |
7 |
50 |
1. Digue (1) comprenant un noyau (10) et une carapace (11), le noyau (10) étant recouvert
de la carapace (11),
caractérisée en ce que le noyau (10) est en craie.
2. Digue (1) selon la revendication 1 qui est une digue marine, une digue fluviale, une
digue estuarienne, une digue torrentielle, une digue de canal.
3. Digue (1) selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans laquelle la carapace
(11) est constituée d'un matériau naturel, d'un matériau artificiel ou leurs mélanges.
4. Digue (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 comprenant entre le noyau
(10) et la carapace (11), une couche de composé hydrofuge (13).
5. Digue (1) selon la revendication 4 dans laquelle le composé hydrofuge est choisi parmi
un hydrocarbure, une isothiazolinone, un composé siliconé et leurs mélanges.
6. Digue (1) selon la revendication 5 dans laquelle :
- l'hydrocarbure comprend entre 9 et 11 atomes de carbone et est un alcane linéaire,
un alcane branché, un composé cyclique, un composé aromatique ou leurs mélanges,
- le composé siliconé est choisi parmi les alkylakoxysilanes, les alkylalkoxysiloxanes,
les alkysiliconates solubles dans l'eau, les monoalkyle-silanetriol, les dialkyle-silanediol,
les trialkyle-silanol, les aminosilanes, les sels alcalins de monoalkyle-silanetriol,
les sels alcalins de dialkylesilandiol et les sels alcalins de trialkyle-silanol,
et leurs mélanges, et
- l'isothiazolinone est choisie parmi le 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one, 2-methyl-2Hisothiazol-3-one
et leurs mélanges.
7. Digue (1) selon l'une quelconque des revendications 4 à 6 dans laquelle la masse surfacique
de la couche de composé hydrofuge (13) est comprise entre 10 g/m2 et 500 g/m2.
8. Noyau (10) pour digue (1),
caractérisé en ce qu'il comprend de la craie et une couche de composé hydrofuge (13).
9. Noyau (10) pour digue (1) selon la revendication 8 dans lequel le composé hydrofuge
est choisi parmi un hydrocarbure, une isothiazolinone, un composé siliconé et leurs
mélanges.
10. Noyau (10) pour digue (1) selon la revendication 9 dans laquelle :
- l'hydrocarbure comprend entre 9 et 11 atomes de carbone et est un alcane linéaire,
un alcane branché, un composé cyclique, un composé aromatique ou leurs mélanges,
- le composé siliconé est choisi parmi les alkylakoxysilanes, les alkylalkoxysiloxanes,
les alkysiliconates solubles dans l'eau, les monoalkyle-silanetriol, les dialkyle-silanediol,
les trialkyle-silanol, les aminosilanes, les sels alcalins de monoalkyle-silanetriol,
les sels alcalins de dialkylesilandiol et les sels alcalins de trialkyle-silanol,
et leurs mélanges, et
- l'isothiazolinone est choisie parmi le 5-chloro-2-méthyl-2H-isothiazol-3-one, 2-methyl-2Hisothiazol-3-one
et leurs mélanges.
11. Noyau (10) pour digue (1) selon l'une quelconque des revendications 8 à 10 dans laquelle
la masse surfacique de la couche de composé hydrofuge (13) est comprise entre 10 g/m2 et 500 g/m2.
12. Procédé de fabrication d'une digue (1) selon l'une quelconque des revendications 1
à 7 comprenant les étapes suivantes :
a) construction d'un noyau (10) pour digue (1) en craie,
b) application optionnelle d'un composé hydrofuge sur le noyau (10) pourdigue (1)
en craie pour former une couche de composé hydrofuge (13) sur le noyau (10) pour digue
(1) en craie,
c) attente pendant une durée de 1 jour à 1 mois, et
d) pose d'une carapace (11) sur le noyau (10) pour digue (1) en craie pour fabriquer
la digue (1).
13. Procédé selon la revendication 12 dans lequel le volume de composé hydrofuge par unité
de surface appliqué sur le noyau (10) pour digue (1) en craie lors de l'étape b) est
compris entre 0,01 L/m2 et 0,5 L/m2.
14. Procédé selon la revendication 12 dans lequel le composé hydrofuge est mélangé à un
milieu liquide pour obtenir un mélange et le volume de ce mélange par unité de surface
appliqué sur le noyau (10) pour digue (1) en craie lors de l'étape b) peut être compris
entre 0,01 L/m2 et 0,5 L/m2.
15. Utilisation d'un composé hydrofuge pour protéger une structure comprenant de la craie,
caractérisée en ce que le ratio massique craie:composé hydrofuge est compris entre 2000:1 et 20000:1.