Domaine technique de l'invention
[0001] La présente invention concerne un spiral pour un ensemble balancier-spiral d'un mouvement
d'horlogerie. La présente invention concerne également un ensemble horloger comprenant
un spiral et un piton.
Arrière-plan technologique
[0002] Dans le domaine de l'horlogerie, un spiral, associé à un balancier, forme un organe
régulateur communément appelé balancier-spiral pour les pièces d'horlogerie mécaniques.
En première approche, le spiral se présente sous la forme d'un très fin ressort qui
s'enroule sur lui-même en spires concentriques lorsqu'aucune contrainte ne s'exerce
sur lui. A l'état monté, une première extrémité du spiral, appelée première spire
à l'intérieur, est fixée à une virole ajustée sur un axe du balancier, et une seconde
extrémité du spiral, appelée dernière spire à l'extérieur, est fixée à un piton qui
est une pièce généralement fixée au moyen d'un porte-piton dans un pont de balancier
encore appelé coq.
[0003] Plus précisément, la base de temps pour les pièces d'horlogerie mécaniques, encore
appelée système oscillant, comprend un ensemble balancier-spiral et un échappement.
Le balancier se compose d'un axe de balancier pivoté entre un premier et un second
palier et relié à une serge de balancier au moyen de bras radiaux. Le spiral est fixé
via sa première spire à l'intérieur à l'axe du balancier, par exemple au moyen d'une
virole, et il est fixé via sa dernière spire à l'extérieur à un point d'attache fixe
tel qu'un piton porté par un porte-piton.
[0004] Quant à l'échappement, dans une forme de réalisation très répandue, il comprend un
système de double plateau constitué d'un grand plateau qui porte une cheville de plateau
et d'un petit plateau dans lequel est ménagée une encoche. L'échappement comprend
également une ancre dont une tige d'ancre est pivotée entre un premier et un second
palier. L'ancre se compose d'une baguette qui relie une fourchette à un bras d'entrée
et à un bras de sortie. La fourchette est constituée d'une corne d'entrée et d'une
corne de sortie entre lesquelles s'étend un dard. Le débattement de la fourchette
est limité par une goupille de limitation d'entrée et une goupille de limitation de
sortie qui peuvent être faites d'un seul tenant avec un pont d'ancre. Le bras d'entrée
et le bras de sortie portent respectivement une palette d'entrée et une palette de
sortie. Enfin, l'ancre coopère avec une roue d'échappement comprenant un axe de roue
d'échappement pivoté entre un premier et un second palier.
[0005] Un spiral est un ressort qui, comme son nom l'indique, prend la forme d'une spirale
quand il est au repos. Enroulé dans un plan horizontal, parallèle au plan du mouvement
d'horlogerie, le spiral ne sert qu'une fonction : faire osciller le balancier autour
de sa position d'équilibre, encore appelée point mort, à une fréquence la plus constante
possible. Lorsque le balancier quitte sa position d'équilibre en pivotant dans un
sens donné, il tend le spiral. Cela crée dans le spiral un couple de rappel qui a
pour effet de faire revenir le balancier à sa position d'équilibre. Durant ce battement,
le spiral se détend. Cependant, comme le balancier a acquis une certaine vitesse,
et donc une énergie cinétique, il dépasse sa position d'équilibre en sens opposé au
précédent, ce qui tend à nouveau le spiral jusqu'à ce que le couple de rappel qu'il
exerce sur le balancier arrête à nouveau ce dernier et l'oblige à tourner dans l'autre
sens.
[0006] Le spiral se détend et se contracte donc alternativement : on dit qu'il respire.
Or, de nombreux facteurs contribuent à empêcher un spiral de se développer de manière
isochrone durant les phases d'expansion et de contraction. Le spiral doit notamment
résister à l'oxydation et au magnétisme qui collent les spires entre elles et tendent
à arrêter la montre. L'influence de la pression atmosphérique, par contre, est faible.
Longtemps, c'est la température qui a été le coeur du problème, car la chaleur dilate
le métal, tandis que le froid le rétrécit. Le spiral doit aussi être élastique pour
se déformer et cependant toujours retrouver sa forme.
[0007] Le matériau utilisé pour la réalisation des spiraux est habituellement un acier.
Ductiles, de tels aciers doivent résister à la corrosion. Des développements récents
proposent également de réaliser les spiraux en silicium. Les spiraux en silicium,
notamment parce qu'ils sont insensibles au magnétisme, sont plus précis que leurs
prédécesseurs en acier. Par contre, leur prix de revient est plus élevé et, fragiles,
ils sont plus difficiles à assembler.
[0008] Un spiral doit être isochrone. Peu importe jusqu'à quel point le spiral tourne, il
doit toujours mettre le même temps à osciller. Si le spiral se contracte de quelques
degrés seulement, il accumule peu d'énergie et revient lentement à sa position d'équilibre.
Si le spiral est écarté de beaucoup de sa position d'équilibre, il part très vite
en sens inverse. L'important est que ces deux déplacements se fassent dans la même
durée. L'idée sous-jacente est que l'énergie dont dispose le spiral n'est pas constante
et qu'il doit malgré tout fonctionner, que la montre soit remontée à fond ou qu'elle
soit dans ses dernières heures de réserve de marche.
[0009] En raison de leurs faibles dimensions, les spiraux sont difficiles à assembler. Or,
la façon dont les deux extrémités d'un spiral sont fixées influe également beaucoup
sur la précision de la marche du mouvement d'horlogerie. Dans la plupart des mouvements
d'horlogerie mécaniques, les deux extrémités du spiral sont insérées dans une pièce
percée et sont immobilisées au moyen d'une goupille montée en force manuellement à
l'aide d'une pince. Il peut alors se produire une légère rotation du spiral, ce qui
est préjudiciable à la précision de la marche du mouvement.
[0010] Une autre technique consiste à fixer les extrémités des spiraux au moyen d'une colle.
Néanmoins, cette technique également a montré ses limites. Il a en effet été observé
qu'en raison de sa viscosité, la colle exerce par capillarité une force de traction
sur le spiral et peut plaquer les extrémités du spiral contre les parois du piton
dans lequel ces extrémités sont engagées. La déformation résultante du spiral induit
dans celui-ci des contraintes mécaniques qui sont préjudiciables à la régularité de
sa marche.
Résumé de l'invention
[0011] La présente invention a pour but de remédier aux problèmes mentionnés ci-dessus ainsi
qu'à d'autres encore en procurant un spiral dont la dernière spire à l'extérieur peut
être fixée sur un piton de manière fiable sans recours à de la colle ou à des goupilles
ou bien encore à des opérations du type pinçage, sertissage ou autres.
[0012] A cet effet, la présente invention concerne un spiral d'un ensemble balancier-spiral
d'un mouvement d'horlogerie mécanique, le spiral étant formé d'une succession de spires
qui s'étendent entre une première extrémité libre, appelée première spire à l'intérieur,
et une seconde extrémité libre, appelée dernière spire à l'extérieur, les spires du
spiral étant agencées de façon décentrée lorsque celui-ci est à l'état libre, la dernière
spire à l'extérieur du spiral se terminant par un moyen d'arrêtage pour sa fixation
sur un piton, le spiral étant fixé par sa première spire à l'intérieur à un axe du
balancier et par sa dernière spire à l'extérieur au piton lorsque le spiral est à
l'état monté dans l'ensemble balancier-spiral monté dans le mouvement d'horlogerie
mécanique, les spires étant arrangées de façon concentrique lorsque ce spiral est
à l'état monté, la fixation du spiral sur le piton induisant dans les spires du spiral
une contrainte élastique grâce à laquelle le moyen d'arrêtage est fixé de façon imperdable
sur le piton.
[0013] La présente invention concerne également un ensemble horloger formé d'un spiral et
d'un piton pour un ensemble balancier-spiral d'un mouvement d'horlogerie mécanique,
le spiral étant formé d'une succession de spires qui s'étendent entre une première
extrémité libre, appelée première spire à l'intérieur, et une seconde extrémité libre,
appelée dernière spire à l'extérieur, les spires du spiral étant agencées de façon
décentrée lorsque celui-ci est à l'état libre, la dernière spire à l'extérieur du
spiral se terminant par un moyen d'arrêtage, le piton comprenant une base dans laquelle
est ménagé un dégagement dans lequel le moyen d'arrêtage est reçu, les spires étant
réarrangées de façon concentrique lorsque ce spiral est à l'état monté dans l'ensemble
balancier-spiral monté dans le mouvement d'horlogerie mécanique, la fixation du spiral
sur le piton induisant dans les spires du spiral une contrainte élastique grâce à
laquelle le moyen d'arrêtage est engagé de façon imperdable dans le dégagement du
piton.
[0014] Selon une forme spéciale d'exécution de l'invention, le moyen d'arrêtage est conformé
en crochet.
[0015] Selon une forme spéciale d'exécution de l'invention, le crochet est conformé en T,
en L, en U ou bien en forme d'ancre de marine.
[0016] Selon une autre forme spéciale d'exécution de l'invention, le spiral est réalisé
en silicium, par exemple par découpage plasma d'une plaque de silicium.
[0017] Grâce à ces caractéristiques, la présente invention procure un ensemble horloger
formé d'un piton et d'un spiral dont une dernière spire à l'extérieur peut être fixée
sur le piton de manière fiable. En effet, le passage du spiral d'une position dans
laquelle ses spires sont agencées de façon décentrée les unes par rapport aux autres
lorsqu'il est à l'état libre à une position dans laquelle ses spires sont centrées
lorsque l'extrémité libre de sa dernière spire à l'extérieur est fixée sur le piton
provoque une mise en tension élastique des spires du spiral grâce à laquelle le moyen
d'arrêtage se retrouve engagé de façon imperdable dans le piton. Grâce à l'invention,
le spiral peut donc être fixé sur son piton sans recours à de la colle ou à des goupilles
ou bien encore à des opérations du type pinçage, sertissage ou autres. On est ainsi
prémuni contre les problèmes de vieillissement de la colle qui peuvent conduire le
spiral à se désolidariser du piton, causant l'arrêt de la montre. De même, la fixation
du spiral selon l'invention requiert une simple opération d'engagement de l'extrémité
libre de sa dernière spire à l'extérieur dans le dégagement ménagé dans le piton.
On évite ainsi au maximum toute opération de montage, ce qui permet de réduire le
temps d'assemblage et de production et donc les prix de revient. De même, limiter
strictement les opérations de montage permet également d'assurer une excellente reproductibilité
du fonctionnement des ensembles balancier-spiral comprenant un spiral selon l'invention.
Ainsi avec le spiral selon l'invention, les spire S1,...., Sn-1 du spiral 1 sont agencées
de façon décentrée lorsque le spiral 1 est à l'état concentrique, et se réarrangent
de façon concentrique lorsque le spiral est à l'état monté dans l'ensemble balancier-spiral,
cet ensemble balancier-spiral étant au repos.
[0018] En outre, il est également intéressant de noter que, contrairement à l'art antérieur
où il est toujours fait en sorte que l'extrémité libre de la dernière spire à l'extérieur
du spiral puisse être fixée sur le piton en générant aussi peu de contraintes que
possible afin de préserver les qualités isochroniques de l'ensemble réglant résultant,
dans le cas de l'invention, la fixation du moyen d'arrêtage sur le piton se fait sous
contrainte, cette contrainte induisant dans le spiral une tension mécanique qui va
simultanément garantir le blocage de la dernière spire à l'extérieur du spiral sur
le piton et les performances chronométriques de l'ensemble réglant par réarrangement
concentrique des spires du spiral.
Brève description des figures
[0019] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront plus
clairement de la description détaillée qui suit d'un mode de réalisation du spiral
selon l'invention, cet exemple étant donné à titre purement illustratif et non limitatif
seulement en liaison avec le dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue de dessus d'un spiral selon l'invention à l'état libre dans
lequel les pires sont décentrées ;
- les figures 2A et 2B sont des vues en perspective d'un piton selon l'invention ;
- la figure 3A est une vue en perspective montrant le spiral fixé par sa dernière spire
à l'extérieur sur le piton ;
- la figure 3B est une vue à plus grande échelle du piton de la figure 3A ;
- la figure 4 est une vue en section d'un barreau de silicium ;
- les figures 5 à 7 illustrent différentes formes de réalisation du moyen d'arrêtage
prévu à l'extrémité libre de la dernière spire à l'extérieur du spiral selon l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0020] La présente invention procède de l'idée générale inventive qui consiste à procurer
un spiral qui, à l'état non monté, lorsqu'aucune contrainte autre que la force de
gravitation ne s'exerce sur lui, a ses spires décentrées, de sorte que l'espace qui
sépare deux spires consécutives des deux spires suivantes n'est pas le même au fur
et à mesure que l'on s'éloigne du centre du spiral matérialisé par sa première spire
à l'intérieur. Par contre, le spiral selon l'invention est agencé de façon que, lorsqu'il
est fixé sur le piton par l'extrémité libre de sa dernière spire à l'extérieur, ses
spires se retrouvent centrées, de sorte que ses spires s'étendent concentriquement.
Selon un avantage de l'invention, le passage du spiral de son état libre dans lequel
ses spires sont décentrées à son état fixé sur le piton dans lequel ses spires sont
centrées provoque la mise en tension élastique de ses spires, grâce à quoi le moyen
d'arrêtage prévu à l'extrémité libre de sa dernière spire à l'extérieur se retrouve
engagé de façon imperdable dans le dégagement ménagé dans le piton. La fixation du
spiral selon l'invention se fait donc sans recours à de la colle ou à un outillage
spécifique. Cette fixation se fait donc de façon plus simple, plus rapide et plus
fiable qu'avec les spiraux de l'état de la technique. En outre, étant donné que la
fixation du spiral selon l'invention sur son piton se fait sans pratiquement aucune
opération de montage si ce n'est celle consistant à glisser le moyen d'arrêtage dans
le dégagement du piton, le fonctionnement des ensembles spiral-balancier résultants
dépend moins de l'habileté des opérateurs ou du bon réglage des machines pour la fixation
des spiraux et est donc beaucoup plus reproductible.
[0021] Un exemple de réalisation d'un spiral selon l'invention est représenté à la figure
1. Désigné dans son ensemble par la référence numérique générale 1, ce spiral comprend
une pluralité de spires S1, S2,..., Sn qui s'étendent entre une première spire à l'intérieur
2 qui se trouve au centre 4 du spiral 1, et une dernière spire à l'extérieur 6 qui
se trouve à l'extérieur du spiral 1. Tel que représenté à la figure 1, le spiral 1
est dans un état libre dans lequel aucune contrainte ne s'exerce sur lui, si ce n'est
la force de gravitation terrestre. Dans cet état libre, le spiral 1 est dans une position
de repos dans laquelle ses spires S1,..., Sn sont décentrées, c'est-à-dire une position
dans laquelle la distance R2,3 qui sépare la deuxième spire S2 de la troisième spire
S3 n'est pas la même que la distance R1,2 qui sépare la première spire S1 de la deuxième
spire S2. La même chose se répète au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre
4 du spiral 1 entre chaque paire de spires consécutives. On voit également sur la
figure 1 que la dernière spire à l'extérieur 6 se termine par un moyen d'arrêtage
qui est fait d'une pièce avec le spiral 1. Ce moyen d'arrêtage prend la forme d'un
crochet 8 par exemple en forme de « T » comprenant un pied 10 et une tête 12 perpendiculaires
entre eux. Dans l'exemple illustré au dessin, le pied 10 et la tête 12 du crochet
8 sont formés chacun d'un barreau de même section droite que celle des spires S1,...,
Sn du spiral 1. Bien entendu, en particulier dans le cas où le spiral 1 est réalisé
par découpage dans une plaque de silicium ou bien en métal grâce à un procédé LIGA,
le crochet 8 peut avoir une section différente de celle des spires S1,..., Sn du spiral
1. Il peut même être envisagé de varier localement la section du crochet 8 afin d'adapter
la raideur mécanique des différents éléments qui composent le crochet 8 pour une fixation
optimale du crochet 8 sur le piton 14. Le crochet 8 est agencé de façon que, pour
le cas où il est conformé en « T », le barreau qui constitue la tête 12 de ce crochet
8 s'étende sensiblement parallèlement à la dernière spire Sn du spiral 1. On notera
que le moyen d'arrêtage tel que le crochet 8 ne participe pas à la longueur active
du spiral 1.
[0022] La figure 2A est une vue en perspective d'un piton selon l'invention. Désigné dans
son ensemble par la référence numérique générale 14, ce piton peut, de façon non limitative,
se présenter sous la forme d'un cylindre. Le piton 14 comprend une base 16 dans laquelle
est ménagé un dégagement tel qu'une rainure 18 qui s'étend de part en part de la base
16. Cette rainure 18 débouche dans une fente 20 ménagée dans le piton 14 transversalement
à la rainure 18.
[0023] La figure 3A est une vue en perspective sur laquelle est représenté le spiral 1 fixé
sur le piton 14 par sa dernière spire à l'extérieur 6. Pour atteindre ce résultat,
le crochet 8 est glissé dans la rainure 18 du piton 14, puis immobilisé en amenant
sa tête 12 en appui contre le fond 22 de la fente 20. Selon l'invention, une fois
le spiral 1 fixé à l'axe du balancier par sa première spire à l'intérieur 2 et au
piton 14 par sa dernière spire à l'extérieur 6, le spiral 1 adopte une position centrée
dans laquelle ses spires S1,..., Sn sont arrangées de façon concentrique, de préférence
mais non obligatoirement à distance égale les unes des autres. Le fait, pour le spiral
1, de passer de sa position excentrée au repos, lorsqu'il est libre, à sa position
centrée une fois qu'il est fixé sur le piton 14, induit dans l'extrémité libre de
la dernière spire à l'extérieur 6 une contrainte élastique grâce à laquelle le moyen
d'arrêtage se retrouve engagé de façon imperdable dans la fente 20 du piton 14. En
effet, lorsque le spiral 1, une fois fixé au piton 14, se retrouve dans sa position
centrée dans laquelle les spires S1,..., Sn sont concentriques, la force élastique
F1 qui en résulte, dirigée radialement vers l'extérieur du spiral, tend à repousser
la tête 12 du crochet 8 radialement vers l'extérieur, contre le fond 22 de la fente
20, ce qui rend le montage quasi imperdable. Effectivement, pour que le moyen d'arrêtage
se sépare du piton 14, il faudrait que s'applique sur l'extrémité libre de la dernière
spire à l'extérieur 6 du spiral 1 une force qui comprendrait (voir figure 3B) une
première composante F2 dirigée radialement vers le centre 4 du spiral 1 pour permettre
à la tête 12 du crochet 8 de se dégager de la fente 20 du piton 14, et une seconde
composante F3 dirigée vers l'extérieur de la rainure 18 ménagée dans la base 16 du
piton 14, afin de permettre au pied 10 du crochet 8 de se dégager de cette rainure
18, ce qui est pratiquement irréalisable en cas de chocs mécaniques par exemple durant
une utilisation normale de la montre.
[0024] Le spiral 1 selon l'invention peut par exemple être formé d'un barreau de silicium
avec une largeur w et une épaisseur t (voir figure 4) obtenu au moyen du procédé décrit
dans la demande de brevet européen
EP 1 422 436 A1. Il peut par exemple être issu du découpage par plasma d'une plaque de silicium monocristallin
et comporter une âme en silicium revêtue d'une couche externe en oxyde de silicium
ayant des propriétés de compensation thermique.
[0025] Le spiral 1 selon l'invention peut également être obtenu au moyen du procédé de fabrication
décrit dans la demande internationale
WO 2019/180177 A1. Brièvement décrit, ce procédé de fabrication d'un spiral en silicium consiste à
:
- se munir d'un disque SOI qui se compose de deux couches de silicium liées l'une à
l'autre par une couche d'oxyde de silicium enterrée. Chacune de ces trois couches
a un rôle bien précis : la couche supérieure de silicium, nommée « device », est formée
dans une plaque de silicium monocristallin et a une épaisseur qui va déterminer l'épaisseur
des spiraux à fabriquer ; la couche inférieure de silicium, nommée « handle » qui
sert essentiellement de support mécanique, est également formée d'une plaque de silicium
monocristallin, en général de même orientation cristallographique que la couche supérieure
de silicium ; enfin, la couche d'oxyde enterrée permet de lier intimement les deux
couches de silicium supérieure et inférieure et sert de barrière lors d'opérations
ultérieures ;
- faire croître une couche d'oxyde de silicium à la surface de la couche supérieure
de silicium ;
- déposer une couche de résine photosensible sur la couche d'oxyde de silicium et former
par photolithographie dans la couche de résine un masque correspondant aux spiraux
que l'on souhaite réaliser dans la couche supérieure de silicium ;
- graver la couche d'oxyde de silicium dans les zones ouvertes du masque ;
- réaliser un gravage ionique réactif profond (Deep Reactive Ion Etching ou DRIE) de
la couche supérieure de silicium pour former les spiraux, ce gravage s'interrompant
lorsque l'on débouche sur la couche d'oxyde de silicium enterrée liant les deux couches
supérieure et inférieure de silicium ; les spiraux à fabriquer sont alors structurés
dans toute l'épaisseur de la couche de silicium supérieure, maintenant révélés par
ce gravage DRIE. Les composants restent solidaires de la couche inférieure de silicium
à laquelle ils sont liés par la couche d'oxyde de silicium enterrée ;
- faire à nouveau croître une couche d'oxyde de silicium en surface du silicium pour
protéger les spiraux lors de l'opération servant à les séparer de la couche de silicium
inférieure.
[0026] Le spiral 1 selon l'invention peut également être réalisé en métal ou en un alliage
métallique par exemple au moyen du procédé LIGA (Lithographische Galvano Abformung
en allemand) : après dépôt d'une couche de polymère photosensible sur un substrat
par centrifugation, on utilise cette couche de polymère photosensible pour former
une structure en creux correspondant au contour désiré du spiral 1 par photolithographie.
A cet effet, la couche de polymère photosensible dont l'épaisseur correspond à la
hauteur des spires du spiral 1 recherchée est exposée à la lumière à travers un masque
de photolithographie, puis attaquée chimiquement pour obtenir la structure en creux
correspondant au contour désiré du spiral 1. On remplit ensuite la structure en creux
avec un métal ou un alliage métallique par exemple par électrodéposition ou bien par
compression et frittage (
US 4 661 212) puis, finalement, on dissout la structure en creux par voie chimique et on libère
le spiral 1.
[0027] Il va de soi que la présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui
vient d'être décrit et que diverses modifications et variantes simples peuvent être
envisagées par l'homme du métier sans sortir du cadre de l'invention tel que défini
par les revendications annexées. En particulier, on notera qu'en période de fonctionnement
d'un ensemble balancier-spiral équipé d'un spiral 1 selon l'invention, lorsque le
spiral 1 se contracte et se détend alternativement, il s'exerce sur le moyen d'arrêtage
une force de traction/poussée F4 dirigée le long de la dernière spire à l'extérieur
6 sans qu'il n'y ait de risque que le moyen d'arrêtage se sépare du piton 14, ceci
étant en effet empêché par l'engagement du pied 10 du crochet 8 dans la rainure 18.
Par ailleurs, d'autres formes du crochet 8 peuvent bien sûr être envisagées, par exemple
en forme de « L », orienté côté intérieur (voir figure 5A) ou côté extérieur (voir
figure 5B), ou bien en forme d'ancre de marine (voir figure 6), ou bien encore en
forme de « U » (voir figures 7A et 7B). D'autres formes du dégagement ménagé dans
la base du piton 14 peuvent elles aussi être envisagées : plutôt qu'une fente 20 s'étendant
transversalement à la rainure 18, au moins une et, de préférence, deux encoches 24
peuvent être ménagées parallèlement à la rainure 18, de part et d'autre de cette dernière.
Ce mode de réalisation est particulièrement bien adapté aux cas où le crochet 8 est
conformé en « L » ou bien en forme d'ancre de marine. La fixation de l'extrémité libre
de la dernière spire à l'extérieur 6 du spiral 1 sur le piton 14 se fait toujours
par insertion du crochet 8 dans la rainure 18 du piton 14, puis blocage des extrémités
libres du crochet 8 dans la (ou les) encoches 24. On comprendra que l'ouverture du
crochet 8 doit être égale ou proche de l'épaisseur de la paroi 26 séparant la rainure
18 de l'encoche 24. Comme on le voit sur les figures 2B et 7A, dans le cas où le crochet
8 est conformé en « U », il est même possible de se passer de la rainure 18 et de
ne prévoir, sur le piton 14, qu'une ou deux encoches 24 ménagées dans la paroi périphérique
du piton 14.
Nomenclature
[0028]
1. Spiral
2. Première spire à l'intérieur
S1, S2,..., Sn. Spires
4. Centre
6. Dernière spire à l'extérieur
R1,2, R2,3 Distance
8. Crochet
10. Pied
12. Tête
14. Piton
16. Base
18. Rainure
20. Fente
22. Fond
24. Encoches
26. Parois
1. Spiral (1) d'un ensemble balancier-spiral d'un mouvement d'horlogerie mécanique, le
spiral (1) étant formé d'une succession de spires (S1,...,Sn) qui s'étendent entre
une première extrémité libre, appelée première spire à l'intérieur (2), et une seconde
extrémité libre, appelée dernière spire à l'extérieur (6), les spires (S1,...,Sn)
étant agencées de façon décentrée à l'état libre du spiral (1), la dernière spire
à l'extérieur (6) du spiral (1) se terminant par un moyen d'arrêtage pour sa fixation
sur un piton (14), le spiral (1) étant fixé par sa première spire à l'intérieur (2)
à un axe du balancier et par sa dernière spire à l'extérieur (6) au piton lorsque
le spiral (1) est à l'état monté dans l'ensemble balancier-spiral monté dans le mouvement
d'horlogerie mécanique, les spires (S1,...,Sn) étant réarrangées de façon concentrique
lorsque ce spiral (1) est à l'état monté, la fixation du spiral (1) sur le piton induisant
dans les spires du spiral (1) une contrainte élastique grâce à laquelle le moyen d'arrêtage
est fixé de façon imperdable sur le piton (14).
2. Spiral selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen d'arrêtage est conformé en crochet (8).
3. Spiral selon la revendication 2, caractérisé en ce que le crochet (8) est conformé en T, en L, en U ou bien en forme d'ancre de marine.
4. Spiral selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le spiral (1) est réalisé en silicium.
5. Ensemble horloger formé d'un spiral (1) et d'un piton (14) pour un ensemble balancier-spiral
d'un mouvement d'horlogerie mécanique, le spiral (1) étant formé d'une succession
de spires (S1,...,Sn) qui s'étendent entre une première extrémité libre, appelée première
spire à l'intérieur (2), et une seconde extrémité libre, appelée dernière spire à
l'extérieur (6), les spires (S1,...,Sn) étant agencées de façon décentrée à l'état
libre du spiral (1), la dernière spire à l'extérieur (6) du spiral (1) se terminant
par un moyen d'arrêtage, le piton (14) comprenant une base (16) dans laquelle est
ménagé un dégagement dans lequel le moyen d'arrêtage est reçu, les spires étant réarrangées
de façon concentrique lorsque ce spiral (1) est à l'état monté dans l'ensemble balancier-spiral
monté dans le mouvement d'horlogerie, la fixation du spiral sur le piton induisant
dans les spires du spiral (1) une contrainte élastique grâce à laquelle le moyen d'arrêtage
est engagé de façon imperdable dans le dégagement du piton (14).
6. Ensemble horloger formé d'un spiral (1) et d'un piton (14) selon la revendication
5, caractérisés en ce que le dégagement est formé d'une rainure (18) qui s'étend de part en part de la base
(16), cette rainure (18) débouchant dans une fente (20) ménagée dans le piton (14),
transversalement à la rainure (18).
7. Ensemble horloger formé d'un spiral (1) et d'un piton (14) selon la revendication
5, caractérisé en ce qu'au moins une encoche (24) est ménagée parallèlement à la rainure (18).
8. Ensemble horloger formé d'un spiral (1) et d'un piton (14) selon la revendication
7, caractérisé en ce que deux encoches (24) sont réalisées parallèlement à la rainure (18), de part et d'autre
de cette dernière.
9. Ensemble horloger formé d'un spiral (1) et d'un piton (14) selon la revendication
5, caractérisé en ce que le dégagement est formé d'une ou de deux encoches (24) ménagées dans la paroi périphérique
du piton (14).