[0001] La présente invention est relative à un procédé de gestion de déchets inertes et
de terres issus de chantier.
[0002] Il est connu que, lors d'un chantier de démolition, de nombreux déchets de construction
sont produits, tels que des bétons éventuellement armés, du tarmac, des déchets mixtes,
des briques, des pierres, etc. Une simple mise en décharge de ces déchets en vrac
n'est actuellement plus envisageable, au-delà du fait que mettre en décharge des déchets
mixtes est très coûteux. Aussi ils sont auparavant triés (voir par exemple
EP1647331 A1), car certains d'entre eux peuvent être revalorisés, comme par exemple les ferrailles
ou certaines pierres. Des déchets sont donc classifiés et stockés, puis livrés en
vue d'une revalorisation sous la forme de matières premières destinées à servir ailleurs
à la composition de nouveaux produits.
[0003] D'autre part, il est également connu que tous les travaux de terrassement nécessitent
de grands mouvements de terre, que ce soit sous la forme de déblais ou de remblais.
Plusieurs déchets inertes précités peuvent d'ailleurs être mêlés à de grandes proportions
de terre, tandis que certaines terres peuvent au contraire encore servir de terres
arables. A l'heure actuelle il est prévu d'effectuer un tri entre terres valorisables
qui sont stockées sur de grandes surfaces et éventuellement traitées en vue d'une
récupération par des utilisateurs et des terres non conformes qui doivent alors être
évacuées vers des unités de traitement spécialisées.
[0004] L'invention a pour but de procurer un procédé de gestion des déchets inertes de chantier
et des terres issues de chantier d'une manière qui permette une revalorisation de
plusieurs de ces déchets et terres, une réduction de leurs coûts de transport, et
une exploitation de plusieurs d'entre eux sur place à proximité de leur traitement
et stockage avec simultanément une gestion complémentaire des eaux qui permette d'éviter
au maximum une consommation d'eau du réseau de distribution et une pollution de l'environnement.
[0005] On résout ce problème suivant l'invention par un procédé de gestion de déchets inertes
et de terres issues de chantier, comprenant
sur une première aire de traitement, une collecte de déchets inertes classifiés en
plusieurs déchets inertes propres, présentant moins de 10% en poids de terre, et en
plusieurs déchets inertes terreux, pouvant contenir jusqu'à 50% en poids de terre,
un pré-criblage de chacun des déchets inertes terreux avec une évacuation des terres
récoltées vers une deuxième aire de traitement voisine de la première aire de traitement
et destinée à une mise en oeuvre dudit procédé de gestion de terres, et une éventuelle
récupération des déchets inertes pré-criblés dans les déchets inertes propres,
un concassage de chacun des déchets inertes propres, et
un criblage de chacun des déchets inertes propres concassés, en vue de les calibrer
et/ou de séparer différentes fractions granulométriques, et un entreposage de chacun
de ces déchets inertes criblés,
sur ladite deuxième aire de traitement, une collecte de terres issues de chantiers
extérieurs et desdites terres récoltées lors de l'étape de pré-criblage susdite,
une séparation et un stockage de terres arables en vue de leur départ,
le procédé de gestion des terres comprenant ensuite
- a) un criblage de terres restantes avec renvoi des pierres (21) issues de ce criblage
vers l'étape de collecte susdite du procédé de gestion des déchets inertes, et un
chaulage des terres criblées permettant un stockage de terres chaulées, et/ou
- b) un stockage de terres restantes sous la forme de terres non chaulées,
et un séchage naturel desdites terres chaulées ou non chaulées effectué à l'abri de
la pluie sous une couverture qui permet une collecte des eaux de pluie, une récolte
séparée d'eaux de lixiviation provenant de terres humides étant effectué au cours
du séchage naturel sous abri susdit, et
sur une troisième aire de traitement voisine des deux autres aires de traitement,
un malaxage un malaxage (10) d'un liant hydraulique avec de l'eau de malaxage et des
granulats ainsi qu'éventuellement d'autres composants de production de bétons, en
vue d'un départ des bétons produits (12), des granulats étant formés desdits déchets
inertes criblés entreposés (F2), à titre de graves, graviers, gravillons et sables,
un lavage des outils de malaxage et de transport par de l'eau de lavage, une récupération
des eaux usées de lavage, lesdites eaux de malaxage et de lavage étant formées au
moins partiellement desdites eaux de pluie collectées par ladite couverture d'abri
prévue pour ledit séchage naturel des terres,
une séparation des eaux usées de lavage entre une phase aqueuse basique et une phase
solide comprenant des agrégats récupérés et des résidus de béton frais,
et un recyclage de la phase aqueuse basique vers l'étape de malaxage et/ou l'étape
de lavage et un retour de la phase solide vers ladite étape de collecte de déchets
inertes.
[0006] Il est connu que la fabrication de bétons s'effectue dans ce que l'on appelle une
centrale de production de bétons. Suivant l'invention cette centrale tire avantage
de l'interconnexion des trois aires de traitement voisines précitées. La troisième
aire de traitement est pourvue d'au moins un malaxeur dans lequel sont mélangés à
un liant hydraulique de l'eau, des granulats et des adjuvants divers en fonction du
béton à produire. Des granulats, tels que des sables, des gravillons, des graviers
et des graves de tailles granulométriques variées sont ici produits à l'intérieur
de la centrale et peuvent donc être consommés directement pour la fabrication de béton
dans la centrale elle-même.
[0007] Les installations de fabrication de béton sont utilisées pour fournir des produits
de plusieurs natures, comme par exemple des bétons répondant aux spécifications de
la marque Bénor ou des bétons riches dits "sur composition", des bétons maigres, ou
des mélanges divers à base de ciment et d'agrégats comme des empierrements stabilisés,
des sables stabilisés, des chapes au sable de Rhin, des bétons spécifiques (routiers,
caverneux, etc). Des adjuvants particuliers sont parfois demandés. Lesdits autres
composants de production de béton comprennent par exemple des pigments, des fibres
synthétiques ou métalliques, des adjuvants divers ou leur mélange. De plus en plus
il est recherché de pouvoir recycler dans les bétons certaines matières déjà préalablement
exploitées. Suivant l'invention ces matériels sont donc déjà disponibles sur place
et ne requièrent pas des frais coûteux de transport pour leur réutilisation dans les
malaxeurs.
[0008] Par ailleurs les terres obtenues par le précriblage de certains déchets inertes terreux
peuvent immédiatement être transférées vers l'aire de traitement des terres sans nécessiter
de frais coûteux de transport. La production et la consommation de béton induisent
une forte consommation d'eau, d'une part pour la production du béton lui-même et d'autre
part pour le lavage des outils de malaxage et des outils de transport. Par outils
de transport il faut entendre les cuves, pompes, conduits ou camions qui sont utilisés
pour transporter les bétons et produits assimilés vers leur destination d'utilisation.
Dans une centrale à béton, les eaux usées sont constituées principalement des eaux
de lavage des malaxeurs de l'installation et de l'intérieur des cuves des camions
malaxeurs transportant les bétons produits vers leur site d'exploitation. Ces eaux
de lavage contiennent des agrégats résiduels ainsi que des résidus de béton frais.
Ces eaux usées ne peuvent donc pas être évacuées telles quelles dans la nature. Suivant
l'invention non seulement la phase liquide basique (pH de l'ordre de 11-13) des eaux
usées est réutilisée telle quelle, mais les déchets solides du malaxage sont aussi
récupérés sur place par un retour vers la première aire de traitement où a lieu la
collecte du procédé de gestion des déchets inertes.
[0009] La seule phase liquide basique des eaux de lavage ne peut suffire pour fournir l'eau
nécessaire à la fois à la fabrication des bétons et au lavage des outils. Il faut
bien sûr prévoir d'ajouter constamment de l'eau fraîche dans le circuit.
[0010] Avantageusement au moins l'étape de séchage naturel est effectuée à l'abri de la
pluie sous une couverture de toit qui permet une collecte d'eaux de pluie. L'exploitation
de ces eaux de pluie permet d'introduire de l'eau fraîche dans le circuit de l'eau
du procédé, ce qui permet de compenser, avec la phase aqueuse basique recyclée, la
consommation d'eau utilisée pour réagir par exemple avec un liant hydraulique lors
de la fabrication de bétons. A cet effet, lesdites eaux de pluie peuvent être avantageusement
récoltées dans un bassin de rétention avant leur utilisation. Les eaux de pluie collectées
régulièrement à chaque averse, notamment à l'aide de la couverture abritant les terres
stockées pour leur séchage naturel, représentent donc un appoint significatif qui
permet d'éviter au maximum un apport d'eau extérieur.
[0011] L'abri fourni aux terres stockées pour leur séchage permet en outre d'empêcher les
eaux de pluie de percoler à travers ces terres, puis de parvenir éventuellement souillées
dans le sol ou même la nappe phréatique.
[0012] D'autre part, les terres amenées à l'étape de séchage naturel sous abri peuvent être
fortement humides. Des eaux éventuellement souillées, appelées eaux de lixiviation,
percolent alors à travers elles. Le procédé suivant l'invention comprend une récolte
séparée des eaux de lixiviation provenant de terres humides en cours de séchage, avantageusement
en vue de permettre leur analyse, et cela pour empêcher la pénétration de ces eaux
dans le sol ou même la nappe phréatique.
[0013] Suivant un mode de réalisation de l'invention, les déchets inertes propres sont classifiés
en déchets de béton, déchets de tarmac ou hydrocarbonés, déchets mixtes et pierres
naturelles, chacun de ces déchets pouvant subir indépendamment les étapes de concassage
et de criblage. Après criblage on peut obtenir des déchets inertes propres présentant
plusieurs tailles granulométriques, correspondant ou non à des normes courantes, par
exemple 0/80, 0/63, 31.5/63, 63/150, 0/20, 0/6.3, 6.3/20 etc., qui seront alors utilisés
indépendamment en fonction du produit fini à réaliser. Ces valeurs définissent les
ouvertures de maille des tamis utilisés pour réaliser les granulométries et sont à
exprimer en mm.
[0014] Suivant un mode de réalisation particulier du procédé de l'invention, avant l'étape
de concassage des déchets inertes propres, il comprend un isolement de déchets de
béton armé à partir desquels des ferrailles sont séparées puis stockées en vue d'un
départ, par exemple vers un ferrailleur ou une aciérie.
[0015] Suivant un mode avantageux de réalisation de l'invention, l'étape de séparation de
l'eau de lavage consiste en une décantation de cette eau dans un bassin de décantation,
un soutirage de la phase aqueuse surnageante et une extraction de la phase solide
décantée formée desdits agrégats récupérés et résidus de béton frais. Le soutirage
peut s'effectuer par tout moyen connu à cet effet, par exemple par pompage ou à l'aide
d'un trop-plein. L'extraction de la phase solide peut être envisagée par exemple par
une vis d'Archimède ou encore par dragage à l'aide d'un bulldozer. Tout autre moyen
de séparation connu peut évidemment être aussi envisagé, comme par exemple une filtration.
[0016] En cas de sécheresse, des flots de poussières peuvent être entraînés par le vent
à partir des déchets inertes entreposés sur la première aire de traitement. Avantageusement,
suivant l'invention, il peut être prévu un épandage d'eau de pluie sur les voiries
poussiéreuses des aires de traitement, en particulier entre les première et deuxième
aires de traitement, notamment à l'aide d'une citerne tractée remplie à l'aide des
eaux de pluies collectées par ladite couverture d'abri.
[0017] D'autres détails et avantages de la présente invention ressortiront de la description
donnée ci-après, à titre non limitatif, et à l'aide des figures annexées.
La figure 1 représente de manière schématique un exemple de réalisation d'installation
de production de béton dans laquelle un procédé suivant l'invention est mis en oeuvre.
La figure 2 représente une vue en perspective d'un hall de séchage pour les terres
traitées suivant l'invention.
La figure 3 représente une vue en coupe du sol du hall de la figure 2.
[0018] Dans l'installation illustrée sur la figure 1 les déchets inertes 1 issus de chantiers
de déconstruction ou de certains chantiers de terrassement, par exemple contenant
beaucoup de pierres naturelles, sont entrés de manière classifiée sur l'aire de traitement
2. On peut ainsi par exemple entasser séparément, en l'espace de collecte 5, des déchets
de béton, des déchets de tarmac, des déchets mixtes comme des briques ou des matières
plastiques, et des pierres, pour autant qu'ils contiennent moins de 10% de terres.
Ces déchets sont appelés des déchets propres. Les déchets terreux contenant plus de
10% et jusqu'à au maximum 50% en poids de terres sont transférés et précriblés dans
une étape de précriblage 3. Le passant formé des terres précriblées est alors, suivant
la flèche F1, évacué par camion ou simplement par bulldozer vers l'aire de traitement
proche 4 qui est destinée à la gestion de terres de chantiers de terrassement. Les
déchets retenus pendant le précriblage et donc débarrassés de terres sont ramenés
aux tas de déchets propres qui leur correspondent dans l'espace de collecte 5.
[0019] Les déchets de chacun des tas de déchets propres ou en tout cas de certains de ces
tas sont alors soumis à un concassage à l'aide d'un concasseur classique 6. Dans le
cas de déchets de béton armé, les ferrailles séparées à ce moment sont par exemple
entassées en conteneur et évacuées. Sur la figure 1, la référence 8 illustre l'ensemble
des produits de départ, c'est-à-dire sortant de l'installation à partir de l'aire
de traitement 2. Les ferrailles mentionnées précédemment font donc partie de ces produits
8.
[0020] Chacun des déchets concassés sont ensuite passés à travers un ou plusieurs cribles
successifs 7, en vue de les calibrer et/ou de séparer différentes fractions granulométriques
telles que celles déjà précédemment citées.
[0021] Dans une aire de traitement proche 9, l'installation illustrée sur la figure 1 comporte
au moins une centrale à bétons destinée à produire des bétons variés et des produits
assimilés tels que des sables stabilisés, des empierrements stabilisés, etc. Pour
ce faire la centrale comporte au moins un malaxeur 10 qui doit être alimenté en plusieurs
composants entrants 11, en particulier au moins un liant hydraulique, de l'eau et
des granulats, pierres ou sables. Ces bétons vont nécessiter, selon leur destination
ou qualité, l'usage de granulats, pierres ou sables variés aux granulométries appropriées.
Ceux-ci, dans le procédé suivant l'invention, peuvent être prélevés, au calibre approprié,
parmi les déchets inertes calibrés entassés en 7 sur l'aire de traitement 2, ainsi
qu'il est illustré par la flèche F2.
[0022] Certains de ces granulats, pierres ou sables calibrés en 7 peuvent aussi être dirigés
vers les produits de départ 8 en vue de leur exploitation dans des installations extérieures.
[0023] D'autres composants entrants 11 peuvent être prévus pour le malaxage des bétons,
comme des pigments, des fibres synthétiques ou métalliques, des adjuvants divers,
etc... Des granulats d'origine extérieure à l'installation suivant l'invention peuvent
aussi être envisagés comme composants entrants 11.
[0024] A la sortie de l'aire de traitement 9 on obtient les produits de départ 12 habituellement
issus d'une centrale à béton qui sont alors enlevés ou livrés à l'extérieur.
[0025] Le malaxeur 10, mais aussi toutes les cuves, pompes, conduits ou camions ayant servi
à la livraison des bétons doivent régulièrement être lavés par de l'eau. Sur la figure
1, cette étape de lavage est représentée de manière globale par le bloc 13 où de l'eau
de lavage, introduite dans la centrale comme composant entrant 11, est utilisée à
cet effet. Les eaux usées de lavage 14 issues de cette étape sont récoltées et déversées
dans un bassin de décantation 15. De ce dernier, la phase liquide surnageante présentant
un pH de 11-13 est extraite par exemple par un système de trop-plein et, suivant l'invention,
elle est recyclée telle quelle, suivant la flèche F3, parmi les composants entrants
11 de la centrale. Une phase solide décantée est régulièrement extraite du bassin
de décantation 15, par exemple par une vis d'Archimède, et entassée en 16. Cette phase
solide est formée d'agrégats récupérés et de bétons frais qui n'ont pas été emportés
dans la masse des bétons produits et ont continué à adhérer par exemple sur les parois
du malaxeur ou des camions malaxeurs destinés au transport des bétons. Suivant l'invention,
ces agrégats récupérés et ces résidus de bétons frais entassés en 16 sont retournés
suivant la flèche F4, à l'aire de traitement 2, en particulier à l'espace de collecte
5, notamment sur le tas de déchets inertes qui leur correspond, c'est-à-dire les déchets
de béton. Suivant l'invention, les dangers de pollution de l'environnement ou de la
nappe phréatique à la sortie de la centrale à bétons sont évités puisque tous les
résidus habituels liquides ou solides sont réutilisés.
[0026] Dans l'installation illustrée sur la figure 1, les produits entrants 17 amenés à
l'aire de traitement 4 sont principalement des terres de chantiers de terrassement.
En général, après un certain contrôle ou des analyses, certaines terres sont refusées
car non conformes ou ne correspondant pas à diverses normes administratives. Les terres
qui peuvent encore être considérées comme arables sont séparées. La référence 18 représente
l'ensemble des produits de départ, c'est-à-dire sortant de l'installation à partir
de l'aire de traitement 4 en particulier pour une exploitation à l'extérieur. Les
terres arables font donc partie de ces produits 18.
[0027] Suivant la flèche F1, les terres précriblées en 3 sur l'aire de traitement des déchets
inertes 2 sont, comme précédemment décrit, regroupées en 19 de manière isolée dans
l'aire de traitement 4 avec les terres de terrassement des produits entrants 17.
[0028] Parmi les produits entrants 17 il faut aussi considérer la présence de chaux, car,
dans l'aire de traitement 4, certaines terres vont être chaulées. Pour ce faire, certaines
terres entassées en 19 sont soumises à un ou plusieurs cribles successifs 20, en particulier
pour en éliminer les pierres qu'elles contiennent éventuellement et les entasser en
21. Les terres criblées sont alors chaulées dans un mélangeur 22, puis envoyées dans
un hall de séchage 23.
[0029] D'autres terres entassées en 19 ne sont pas criblées, ni chaulées et sont directement
envoyées à l'étape de séchage dans le hall 23.
Après séchage ces terres chaulées ou non chaulées sont à présent des produits finis
qui peuvent être considérés comme des produits de départ 18 à exploiter à l'extérieur.
[0030] Les pierres entassées en 21 sont, suivant la flèche F5, régulièrement ramenées à
l'aire de traitement 2 des déchets inertes, en particulier à l'espace de collecte
5, notamment sur le tas de déchets inertes qui leur correspond, c'est-à-dire les amas
de pierres.
[0031] Le hall de séchage 23 est illustré de manière plus détaillée sur les figures 2 et
3. Dans l'exemple illustré il comprend une ossature métallique 24 qui supporte une
couverture de toit 25 en dessous de laquelle les terres à sécher peuvent être entassées
à l'abri de la pluie. Un bardage 26 peut être monté au haut des côtés latéraux du
hall pour augmenter l'efficacité de cet abri. En dessous de ces bardages 26 on peut
aussi prévoir des filets brise-vent 27 qui permettent à la fois une aération du hall
et une protection contre les pluies battantes. La couverture de toit 25 est pourvue
d'un système courant d'égouttage qui canalise les eaux de pluie vers un bassin de
rétention 28. Les eaux de pluie ainsi collectées peuvent être stockées pour être exploitées
notamment comme eau pour la fabrication des bétons et/ou pour le lavage des outils
de malaxage et de transport de bétons. Dans ce but, les eaux du bassin de rétention
28 sont, suivant la flèche F6, introduites dans la centrale comme composant entrant
11. La centrale à bétons de l'aire de traitement 9 peut alors, dans des conditions
favorables, devenir autosuffisante pour son alimentation en eau.
[0032] Ainsi qu'il est illustré sur la figure 3, dans le hall 23, les terres à sécher sont
entassées sur une dalle de béton 29 légèrement en pente vers l'extérieur. Elle est
entourée de plinthes en béton 30 de manière à former une cuve qui est étanchéifiée
par une membrane 31. Cette dalle repose avantageusement sur un stabilisé 32, lui-même
agencé sur un empierrement 33. Les eaux de lixiviation qui percolent à travers les
terres pendant leur séjour sous l'abri du hall 23 ne peuvent pas pénétrer dans les
sols ou la nappe phréatique. Elles sont récoltées séparément dans un bassin collecteur
34 où elles pourront éventuellement être analysées avant évacuation ou traitement.
[0033] En cas de sécheresse, des flots de poussières peuvent être entraînés par le vent
à partir des déchets inertes entreposés sur la première aire de traitement 2. Avantageusement,
suivant l'invention, un épandage sur les voiries de l'installation pourra se faire
judicieusement à partir d'eaux de pluie collectées dans le bassin de rétention 28,
par exemple à l'aide de camions citernes.
[0034] Il doit être entendu que la présente invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation
illustré et que bien des modifications peuvent y être apportées sans sortir du cadre
des revendications.
1. Procédé de gestion de déchets inertes et de terres issues de
chantiers, comprenant
sur une première aire de traitement (2), une collecte (5) de déchets inertes (1) classifiés
en plusieurs déchets inertes propres, présentant moins de 10% en poids de terre, et
en plusieurs déchets inertes terreux, pouvant contenir jusqu'à 50% en poids de terre,
un pré-criblage (3) de chacun des déchets inertes terreux avec une évacuation (F1)
des terres récoltées vers une deuxième aire de traitement (4) voisine de la première
aire de traitement et destinée à une mise en oeuvre dudit procédé de gestion de terres,
et une éventuelle récupération des déchets inertes pré-criblés dans les déchets inertes
propres,
un concassage (6) de chacun des déchets inertes propres, et
un criblage (7) de chacun des déchets inertes propres concassés, en vue de les calibrer
et/ou de séparer différentes fractions granulométriques, et un entreposage de chacun
de ces déchets inertes criblés,
sur ladite deuxième aire de traitement (4), une collecte (19) de terres issues de
chantiers extérieurs (17) et desdites terres récoltées lors de l'étape de pré-criblage
(3) susdite,
une séparation et un stockage de terres arables en vue de leur départ (18),
le procédé de gestion des terres comprenant ensuite
a. un criblage (20) de terres restantes avec renvoi des pierres (21) issues de ce
criblage vers l'étape de collecte susdite du procédé de gestion des déchets inertes,
et un chaulage (22) des terres criblées permettant un stockage de terres chaulées,
et/ou
b. un stockage de terres restantes sous la forme de terres non chaulées,
et un séchage naturel desdites terres chaulées ou non chaulées effectué à l'abri de
la pluie sous une couverture (23) qui permet une collecte (28) des eaux de pluie,
une récolte séparée d'eaux de lixiviation (34) provenant de terres humides étant effectué
au cours du séchage naturel sous abri susdit, et
sur une troisième aire de traitement (9) voisine des deux autres aires de traitement,
un malaxage (10) d'un liant hydraulique avec de l'eau de malaxage et des granulats
ainsi qu'éventuellement d'autres composants de production de bétons, en vue d'un départ
des bétons produits (12), des granulats étant avantageusement formés desdits déchets
inertes criblés entreposés (F2), à titre de graves, graviers, gravillons et sables,
un lavage (13) des outils de malaxage et de transport par de l'eau de lavage, et une
récupération des eaux usées de lavage (14), lesdites eaux de malaxage et de lavage
étant formées au moins partiellement desdites eaux de pluie collectées par ladite
couverture d'abri (23) prévue pour ledit séchage naturel des terres (F6),
une séparation (15) des eaux usées de lavage (14) entre une phase aqueuse basique
et une phase solide (16) comprenant des agrégats récupérés et des résidus de béton
frais,
et un recyclage (F3) de la phase aqueuse basique vers l'étape de malaxage et/ou l'étape
de lavage et un retour (F4) de la phase solide vers ladite étape de collecte (5) de
déchets inertes.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les déchets inertes propres sont classifiés en déchets de béton, déchets de tarmac
ou hydrocarbonés, déchets mixtes et déchets de pierre naturelle, chacun de ces déchets
subissant indépendamment les étapes de concassage et de criblage.
3. Procédé suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que lesdits autres composants de production de béton comprennent des pigments, des fibres
synthétiques ou métalliques, des adjuvants divers ou leur mélange.
4. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que, avant l'étape de concassage (6) des déchets inertes propres, il comprend un isolement
de déchets de béton armé à partir desquels des ferrailles sont séparées puis stockées
en vue d'un départ (8).
5. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'étape de séparation (15) de l'eau usée de lavage (14) consiste en une décantation
de cette eau dans un bassin de décantation, un soutirage de la phase aqueuse surnageante
et une extraction de la phase solide décantée formée desdits agrégats récupérés et
résidus de béton frais.
6. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que lesdites eaux de pluie collectées par ladite couverture d'abri (23) prévue pour le
séchage naturel des terres sont récoltées dans un bassin de rétention (28) avant leur
utilisation.