[0001] La présente invention concerne un dispositif de freinage pour fixation d'une planche
de glisse telle qu'un ski. L'invention est plus particulièrement destinée à la pratique
du ski de randonnée. La pratique du ski de randonnée comporte deux phases bien distinctes.
La phase de « descente » la phase de « montée ». Au cours de la première phase, la
phase de « descente », la chaussure est maintenue sur le ski par les moyens de fixation
sans mouvement possible l'une par rapport à l'autre. Cette phase s'apparente à la
pratique du ski alpin de descente. La chaussure peut être désolidarisée du ski soit,
suite à une action volontaire de l'utilisateur ou soit, à l'occasion d'une chute.
Dans les deux cas, le dispositif de freinage doit pouvoir se déployer. Par conséquent,
pendant la phase de descente, le ski doit être continuellement opérationnel, c'est-à-dire
qu'il est rétracté lorsque la chaussure est fixée au ski et qu'il se déploie dès que,
pour une raison ou une autre, la fixation de sécurité libère la chaussure. Une fois
déployé, le frein est à même d'entraver le glissement du ski et ainsi l'arrêter. En
général, les dispositifs de freinage comportent une pédale d'appui dynamisée par un
ressort qui commande le déploiement du frein : Lorsque la chaussure est en place dans
la fixation, la pédale est contrainte par la chaussure et le frein est rétracté de
façon à ne pas entraver la glisse. Dès que la chaussure n'est plus en place, la contrainte
sur la pédale est relâchée et le frein est déployé. Dans la deuxième phase, « la phase
de montée », le dispositif de freinage doit être inhibé afin que le frein reste en
permanence rétracté, et ce même lorsque le skieur soulève le talon de sa chaussure.
[0002] Le document
EP 3135350 décrit un dispositif de freinage dans lequel un élément de freinage apte à pivoter,
par rapport à une embase fixée sur le ski, est actionné grâce à une pédale, elle-même
montée pivotante par rapport à l'embase. Le dispositif comporte, en outre un levier
également monté pivotant, par rapport à l'embase. Le levier comporte deux bras montés
pivotant sur l'embase au niveau de leur extrémité proximale et une portion transversale
qui relie les deux bras au niveau de leur extrémité distale. Le levier peut se déplacer
entre deux positions. Dans la première, le levier ne gêne pas le fonctionnement du
frein et ce dernier peut se déployer et se rétracter en réponse au pivotement de la
pédale. Dans la deuxième, la portion transversale entrave le relèvement de la pédale
et par conséquent le déploiement du frein. On appelle cette position, position de
verrouillage du dispositif de freinage.
[0003] Ce dispositif de freinage n'est pas satisfaisant dans la mesure où il peut se déverrouiller
intempestivement. En effet, une sollicitation trop forte sur l'une des branches, au
moins de l'élément de freinage peut être suffisante pour relever la pédale et faire
pivoter levier. Or, il arrive fréquemment que, lorsque l'utilisateur est en train
de monter les branches de l'élément de freinage viennent buter contre des rochers
ou des morceaux de glace.
[0004] Ce dispositif de freinage n'est également pas satisfaisant pour une utilisation en
ski-alpinisme. Cette pratique compétitive nécessite un matériel performant, fiable,
optimisé et surtout le plus léger possible. Dans ces conditions avoir un dispositif
de freinage entièrement indépendant des moyens de retenue de la chaussure est désavantageux.
[0005] Le but de l'invention est de proposer un dispositif de freinage amélioré.
[0006] Un but est notamment de proposer un dispositif de freinage fiable et sécurisé.
[0007] Un autre but est de réduire le nombre de pièces constitutives du dispositif de freinage,
et d'en réduire le poids.
[0008] Un autre but de l'invention est de proposer un dispositif de freinage qui soit mieux
intégré aux moyens de retenue de la chaussure et notamment à la talonnière arrière.
[0009] L'objectif de l'invention est résolu par la fourniture d'un dispositif de freinage
pour planche de glisse, comprenant :
- une embase prévue pour être solidarisée avec la planche de glisse,
un élément de freinage apte à pivoter, par rapport à l'embase, autour d'un premier
axe de rotation sensiblement transversal à la planche de glisse, l'élément de freinage
comprenant au moins une bêche et une section d'activation s'étendant selon un deuxième
axe de rotation sensiblement parallèle au premier axe de rotation, ledit deuxième
axe étant situé en avant par rapport audit premier axe ;
- une pédale comprenant un logement de guidage apte à recevoir la section d'activation,
celle-ci étant susceptible de coulisser et de pivoter dans le logement de guidage,
- un levier apte à pivoter, par rapport à l'embase, autour d'un troisième axe de rotation,
qui est parallèle au deux précédents, ledit troisième axe de rotation étant positionné
en avant par rapport audit premier axe de rotation
- un moyen élastique agissant sur la section d'activation,
et dans lequel ledit levier et ladite pédale sont reliées, de sorte que la pédale
est apte à pivoter par rapport au levier autour d'un quatrième axe de rotation qui
est parallèle aux trois précédents,
[0010] De préférence, le levier présente une forme générale en U avec deux branches s'étendant
sensiblement longitudinalement et reliées l'une à l'autre par leur extrémité avant
par une barre de préhension et en ce qu'il peut pivoter entre deux positions angulaires
; une première position dite « position de déverrouillage » dans laquelle la barre
de préhension est située en avant par rapport audit troisième axe de rotation et une
deuxième position dite « position de verrouillage », dans laquelle la barre de préhension
est située en arrière par rapport au même axe de préhension
[0011] Dans un mode de réalisation préféré, dans la position de déverrouillage le levier
est sensiblement horizontal et la pédale est apte à pivoter autour du quatrième axe
de rotation tandis que dans la position de verrouillage, le levier se dresse par rapport
à l'embase et la pédale est immobilisée.
[0012] Le dispositif de freinage de l'invention peut être associé à une talonnière sur laquelle
le levier vient en appui lorsque le dispositif est en position de verrouillage.
[0013] De préférence, la talonnière comprenant deux tiges prévues pour coopérer avec des
cavités ménagées dans le talon d'une chaussure de ski et, lorsqu'il est en position
de verrouillage, le levier vient en butée contre ces deux tiges.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à l'aide
de la description qui va suivre, en regard des dessins annexés illustrant, selon des
formes de réalisation non limitatives, comment l'invention peut être réalisée, et
dans lequel :
- La [Fig. 1] est une vue en perspective avant du dispositif de retenue arrière d'une
chaussure sur un ski associé à un dispositif de freinage selon un premier mode de
réalisation de l'invention, en configuration de freinage pendant la phase de « descente
» ;
- La [Fig. 2] est une vue en coupe longitudinale selon le plan médian, des dispositifs
de la figure 1, dans la même configuration ;
- La [Fig. 3] est une vue de dessus de l'élément de freinage ;
- La [Fig. 4] est une vue de côté des dispositifs de la figure 1 en configuration de
glisse, pendant la phase de « descente »
- La [Fig. 5] est une vue en perspective du dispositif de retenue arrière et du dispositif
de freinage de la figure 1 en configuration verrouillée pendant la phase de « montée
» ;
- La [Fig. 6] est une vue en coupe longitudinal selon le plan XZ32 dans la même configuration
que celle de la figure 5 ;
- La [Fig. 7] est une vue schématique des quatre pivots du dispositif de retenue dans
la configuration de la figure 1 et la figure 2 ;
- La [Fig. 8] est une vue schématique des quatre pivots du dispositif de retenue dans
la configuration de la figure 4 ;
- La [Fig. 9] est une vue schématique des quatre pivots du dispositif de retenue dans
la configuration de la figure 5 et de la figure 6.
- La [Fig. 10] est une vue en perspective d'un dispositif de freinage selon un deuxième
mode de réalisation de l'invention, en configuration de glisse.
- La [Fig. 11] est une vue en perspective du dispositif de la figure 10 en configuration
verrouillée.
- La [Fig. 12] est une vue de dessus partielle selon un troisième mode de réalisation
de l'invention
[0015] L'invention est illustrée à travers un premier mode de réalisation représenté de
la figure 1 et jusqu'à la figure 6. Elle concerne un dispositif de freinage 1 assemblé
sur un ski 2, par exemple, un ski. Dans le cas présent, le dispositif de freinage
est associé à une fixation d'une chaussure 4 sur le ski. La fixation comprend un dispositif
de retenue avant, appelée « butée », non représentée, et un dispositif de retenue
arrière 3, appelée « talonnière », illustrée à la figure 1 et à la figure 2. Les dispositifs
de retenue avant et arrière sont destinés à solidariser respectivement l'avant et
l'arrière de la chaussure avec l'engin de glisse. En phase de « descente », les deux
dispositifs de retenue coopèrent avec la chaussure. En phase de « montée », seul le
dispositif de retenue avant coopère avec la chaussure.
[0016] Dans la suite de la description, il sera fait usage de termes tels que « horizontal
», « vertical », « longitudinal », « transversal », « supérieur », « inférieur »,
« haut », « bas », « avant », « arrière », « antérieur », « postérieur ». Ces termes
doivent être interprétés en fait de façon relative en relation avec la position normale
que le dispositif de freinage occupe sur un ski, et la direction d'avancement normale
du ski. Par exemple, « longitudinal » s'entend par rapport à l'axe longitudinal du
ski.
[0017] On utilisera également un repère dont la direction longitudinale, avant/arrière ou
antérieure/postérieure correspond à l'axe X, la direction transversale ou droite/gauche
correspond à l'axe Y et la direction verticale ou haut/bas correspond à l'axe Z. Les
axes parallèles à l'axe X, respectivement Y ou Z, seront nommés avec la lettre X,
respectivement Y ou Z, associées à un chiffre de référence.
[0018] Le dispositif de freinage 1 comprend une embase 10 prévue pour être solidarisée avec
la planche de glisse. Ainsi, lorsque l'embase est assemblée sur le ski, l'embase est
fixe par rapport au ski. Alternativement, l'embase peut être montée coulissante longitudinalement,
par rapport au ski, pour permettre l'ajustement longitudinal de sa position. Une fois
réglée, l'embase est alors immobilisée longitudinalement pour la rendre solidaire
du ski. Dans le mode de réalisation décrit ici, le dispositif de retenue arrière 3
de la chaussure est directement fixé sur l'embase 10.
[0019] De manière connue, le dispositif de retenue arrière 3 comprend notamment un corps
principal 33 et deux tiges 31, 32 parallèles qui sont orientées selon une direction
qui est à la fois sensiblement longitudinale et horizontale. Les extrémités antérieures
311 et 321 des deux tiges 31 et 32 sont saillantes par rapport au corps principal
33 de telle façon qu'elles peuvent coopérer avec une plaque (non représentée) fixée
sur la partie arrière de la semelle de la chaussure de ski.
[0020] Dans le mode de réalisation, le dispositif de freinage 1 comprend un élément de freinage
11. Cet élément de freinage, représenté seul à la figure 3, est constitué d'un fil
métallique plié de diamètre compris entre 1 et 5 mm, de préférence compris entre 1,5
et 3,5 mm. L'élément de freinage présente une symétrie par rapport à l'axe longitudinale
X et comprend deux bêches 112a, 112b destinées à faire saillie sous la surface du
ski lorsque le dispositif de freinage est en configuration de freinage comme à la
figure 1 et à la figure 2.
[0021] L'élément de freinage 11 comprend également une portion centrale cylindrique 111,
s'étendant selon un premier axe de rotation Y111. Cette portion centrale est constituée,
en fait, de deux sections 111a, 111b coaxiales l'une avec l'autre et qui chacune sont
adjacente avec une des bêches 112a, 112b, faisant avec ces dernières un angle sensiblement
égal à 90°.
[0022] Enfin l'élément de freinage comporte une portion d'activation 114 qui s'étend selon
le deuxième axe Y114 parallèle au premier axe Y111 et qui est reliée aux deux sections
111a et 111b par des sections internes 113a et 113b.
[0023] L'élément de freinage 11 est assemblée à l'embase 10 au niveau de sa portion centrale
111 par une double liaison de type pivot. L'embase 10 comprend ainsi deux paliers
recevant chacun l'une des deux sections 111a et 111b. Ces paliers permettent de guider
en rotation l'élément de freinage autour de l'axe Y111. Pour réaliser ces paliers,
l'embase peut comprendre une partie supérieure 10b et une partie inférieure 10a et
c'est l'assemblage de ces deux parties qui permet réaliser les paliers.
[0024] L'élément de freinage 11 et l'embase 10 sont agencés par rapport au ski de sorte
que les bêches soient écartées du bord latéral du ski. Ainsi, lorsque la branche de
freinage tourne autour de son axe Y111, dans un premier sens S1, les bêches 112a,
112b s'inclinent de sorte que leur extrémité libre dépasse de la semelle du ski, vers
le bas, pour accrocher la neige. On désigne cette configuration du dispositif de freinage
comme configuration de freinage. Pour améliorer l'accroche, les extrémités libres
peuvent être équipées d'embouts (non représentés). D'autre part, lorsque la branche
de freinage tourne autour de son axe Y111, dans un deuxième sens S2, inverse au premier
sens S1, les bêches 112a, 112b reviennent dans une position en retrait, vers le haut,
par rapport à la semelle du ski. Dans cette configuration du dispositif de freinage,
dite configuration de glisse, aucune partie de la branche de freinage ne fait saillie
de la semelle du ski. Le dispositif de freinage ne fait pas obstacle au déplacement
du ski.
[0025] La rotation de l'élément de freinage est pilotée par la pédale 12, laquelle coopère
avec la portion d'activation 114 de l'élément de freinage. La pédale 12 s'étend selon
une direction longitudinale entre une base 124 et une extrémité arrière 125. Elle
comprend un logement de guidage 122 qui est traversée par la portion d'activation
114 de l'élément de freinage 11. Ce logement de guidage 122 se présente sous la forme
d'une cavité oblongue s'étendant selon la direction longitudinale de la pédale. La
hauteur du logement de guidage est légèrement supérieure au diamètre de la portion
d'activation et cette dernière peut coulisser longitudinalement à l'intérieur du logement
de guidage. La position de la portion d'activation à l'intérieur du logement de guidage
est contrainte vers l'extrémité arrière 125 de la pédale par un moyen élastique 13.
Le moyen élastique est constitué d'un ressort 131 et d'un piston 132 qui sert d'interface
entre le ressort et la portion d'activation 114.
[0026] Le dispositif de freinage comprend en outre un levier 15 qui est monté pivotant sur
l'embase 10. Le levier 15 présente une forme générale en U avec deux branches 151a,
151b s'étendant sensiblement longitudinalement et reliées l'une à l'autre par leur
extrémité avant par une barre de préhension 152. L'extrémité arrière de chacune des
branches 151a, 151b est fixée à l'embase 10 par l'intermédiaire d'un arbre 103 afin
de constituer la liaison pivot entre le levier 15 et l'embase 10. Le levier 15 pivote
autour du deuxième axe de rotation Y15 entre deux positions extrêmes. La première
de ces positions, s'appelle position de déverrouillage. Elle est illustrée aux figures
1, 2, 4, 7 et 8. La seconde, appelée position de verrouillage est illustrée au figures
5, 6 et 9.
[0027] La pédale 12 et le levier 15 sont deux pièces distinctes, mais elles sont reliées
l'une à l'autre de manière à permettre un mouvement relatif de rotation. Cette liaison
est réalisée au niveau de la base 124 de la pédale 12 qui est fixée aux extrémités
avant des branches 151a, 151b à proximité de la barre de préhension 152. Il s'agit
d'une liaison pivot qui permet à la pédale de tourner autour du quatrième axe Y12
qui est perpendiculaire à l'axe longitudinal X et parallèles aux axes Y111, Y114 et
Y15. Dans le mode de réalisation choisi cette liaison pivot est réalisée avec un arbre
126 visible à la figure 6.
[0028] Pendant la phase de « descente », le dispositif de freinage peut se placer dans deux
configurations : la configuration de « glisse » et la configuration de « freinage
». Le dispositif dans la configuration de « glisse » est visible à la figure 4 et
schématiquement à la figure 8. Dans cette configuration, une chaussure de ski est
retenue par le dispositif de fixation. La partie arrière de sa semelle 4, représentée
à la figure 4 par une ligne en trait pointillée, repose sur la pédale et la contraint
au pivotement autour de l'axe Y12 jusqu'à ce que la partie arrière de la pédale soit
au plus près de la surface supérieure du ski. Judicieusement, le levier 15 et l'embase
10 présentent des évidements qui permettent à la pédale 12 de s'escamoter presqu'entièrement
entre les deux branches du levier comme on peut le voir à la figure 4. Au cours de
la rotation de la pédale 12, et à mesure que celle-ci descend, l'élément de freinage
11, dont la portion d'activation 114 est solidaire de la pédale car elle est prisonnière
du logement de guidage 122 est également animée d'un mouvement de rotation jusqu'à
ce qu'il se mette dans la position sensiblement horizontale de la figure 4. Dans cette
position, l'élément de freinage reste au-dessus du plan de contact ski/neige 21 et
la glisse n'est pas entravée par le dispositif de freinage. Néanmoins, pour permettre
la rotation de l'élément de freinage, il est nécessaire que la portion d'activation
114 se déplace à l'intérieur du logement de guidage 122. Elle le fait en se rapprochant
de la base 124 de la pédale 12 et contribue ainsi à comprimer le moyen élastique 13.
La configuration de « glisse » sera maintenue en l'état tant que la chaussure sera
en place dans les moyens de retenue et exercera une pression sur la pédale. Cette
pression exercée par la chaussure est représentée par la flèche 4 à la figure 8.
[0029] Dès que la chaussure n'est plus retenue sur le ski, par exemple en cas d'une chute
avec déclenchement de la talonnière ou dans le cas où l'utilisateur effectue volontairement
une ouverture des moyens de retenue, plus aucune pression ne s'exerce sur la pédale
et la détente du moyen élastique 13 pousse la portion d'activation 114 dans le logement
de guidage 122 vers la l'extrémité arrière de la pédale. A la fin du mouvement, le
dispositif de freinage se trouve dans la configuration de « freinage », comme représentée
à la figure 1, à la figure 2 et schématiquement à la figure 7. Dans cette configuration,
les bêches 112a, 112b sont projetées sous le plan de contact ski/neige 21 et sont
aptes à accrocher la neige et entraver la glisse. Dans cette configuration, l'angle
β12 que fait la pédale 12 par rapport au levier 15 est à son maximum, il est compris
entre 10° et 60°.
[0030] Dans la phase de « descente », quelle que soit la configuration dans laquelle se
trouve le dispositif de freinage ; glisse ou freinage, le levier 15 reste dans la
même position qu'on appelle position de « déverrouillage » (cf. figures 1, 2 et 4).
Cette position du levier correspond, en effet, au déverrouillage du dispositif de
freinage et à la possibilité pour la pédale de pivoter autour de l'axe Y12 et à l'élément
de freinage autour de l'axe Y11.
[0031] Le dispositif de freinage selon l'invention est un dispositif qui est prévu pour
être utilisé avec un équipement de ski de randonnée, c'est-à-dire un équipement qui
permet non-seulement de pratiquer de ski de descente mais également de pouvoir monter
les pentes enneigées sans l'aide de remontées mécaniques. Pour ce faire, l'utilisateur
doit libérer les moyens de retenue arrière de la chaussure pour ne garder que la retenue
avant afin de permettre un mouvement de basculement de la chaussure vers l'avant.
C'est ce qu'on appelle la phase de « montée ».
[0032] Pour passer de la phase de « descente » à la phase de « montée », l'utilisateur se
sert du levier 15 pour neutraliser le dispositif de freinage. En effet, il est alors
important qu'à chaque pas, lorsque la chaussure bascule vers l'avant et que la semelle
de celle-ci n'est plus en contact avec la pédale, le dispositif de freinage ne s'active
pas et que les bêches ne viennent pas en contact avec la neige. L'utilisateur agrippe
la barre de préhension du levier pour le faire pivoter et l'amener à la position de
« verrouillage » représentée à la figure 5, à la figure 6 et schématiquement à la
figure 9. Dans cette position, le levier 15 assure trois fonctions distinctes. Tout
d'abord il neutralise le dispositif de freinage en relevant les bêches 112a, 112b
de l'élément de freinage sans qu'il soit nécessaire que la chaussure soit en contact
avec la pédale. Ensuite, il neutralise le moyen de retenue arrière. En effet, le levier
vient en butée contre celui-ci. Plus particulièrement, dans le mode de réalisation
choisi, le levier vient recouvrir les extrémités libres 311, 321 des tiges 31, 32
empêchant ainsi qu'elles puissent s'enclencher dans la plaque arrière de la chaussure.
Enfin grâce à une surface de support 155 ménagée sur la barre de préhension, le levier
fait office de cale de montée.
[0033] Avantageusement, en position de verrouillage, la pédale est renversée, c'est-à-dire
que son extrémité arrière 125, est placée plus en avant que sa base 124. Etant donné
que l'extrémité arrière de la pédale est l'endroit où se trouve l'axe Y114 qui assure
le pivot de la portion d'activation 114 de l'élément de freinage, cela permet de rendre
irréversible le basculement de ce dernier.
[0034] Les figures schématiques de la figure 7 et de la figure 9 démontrent la cinématique
du dispositif de freinage selon l'invention. Les deux axes Y111 - pivot de l'élément
de freinage 11 par rapport à l'embase - et Y15 - pivot du levier 15 par rapport à
l'embase - sont fixes car liés à l'embase 10, elle-même fixée sur le ski. L'axe du
levier, appelé également le troisième axe Y15 est placé en avant par rapport au premier
axe Y111. Cette position relative des axe Y15 et Y111 est conservée dans toutes les
phase de fonctionnement. En revanche, le quatrième axe Y12 - pivot de la pédale 12
par rapport au levier 15 - et le deuxième axe Y114 - liaison pivotante et coulissante
entre l'élément de freinage 11 et la pédale 12 - ont des positions qui changent dans
les différentes phases et/ou configurations. En phase de descente, tant que la chaussure
4 exerce une pression sur l'extrémité arrière de la pédale au niveau de l'axe Y114,
l'élément de freinage 11 est contraint en rotation dans le sens S2 et ses extrémités
se maintiennent au-dessus du plan de contact ski/neige 21. C'est la configuration
« glisse », illustrée à la figure 8. A partir du moment où la pression exercée par
la chaussure disparaît, le relâchement de la contrainte de l'élément élastique de
la pédale contribue à éloigner l'axe Y114 de l'axe Y12. Cela génère la montée de l'extrémité
arrière de la pédale et le basculement dans la direction S1 de l'élément de freinage.
A la fin du processus, on se trouve dans la configuration « freinage » illustrée à
la figure 7, dans laquelle l'élément de freinage se déploie sous le plan de contact
ski/neige. En phase de descente, quelle que soit la configuration du dispositif, glisse
ou freinage, le quatrième axe Y12 est positionné en avant par rapport au troisième
axe Y15 et également en avant par rapport au deuxième axe Y114. Seule la position
du deuxième axe Y114 change entre la configuration « glisse » et la configuration
« freinage », celle-ci étant plus haute en position freinage.
[0035] Le passage à la configuration verrouillée du dispositif pour passer en phase « montée
», se fait par une rotation volontaire, c'est-à-dire réalisée par l'utilisateur, du
levier autour de l'axe Y15. Cette rotation s'interrompt lorsque le levier est en butée
contre la talonnière 3 (illustré par une flèche) et elle génère la rotation de l'élément
de freinage dans le sens S2. C'est la configuration illustrée à la figure 9. La rotation
du levier à pour effet de changer la position du quatrième axe Y12. Ce dernier passe
alors en arrière du troisième axe Y15, et également en arrière du deuxième axe Y114.
[0036] Un deuxième mode de réalisation est décrit à la figure 10 et à la figure 11. En position
de déverrouillage, le dispositif de freinage 1 ne présente pas de différences essentielles
avec le dispositif du premier mode de réalisation de l'invention. En revanche, en
position de verrouillage, la barre de préhension 152 du levier vient s'appuyer directement
sur la portion arrière de l'embase 10. Ainsi, le levier repose toujours dans une position
quasiment horizontale, que ce soit en position de verrouillage ou en position de déverrouillage.
Dans ce mode de réalisation, le fonctionnement du dispositif de freinage est complètement
indépendant de la talonnière 3. Ceci présente l'avantage de pouvoir monter ce dispositif
de freinage avec n'importe quelle talonnière. Les caractéristiques de la cinématique
du premier mode de réalisation sont toujours présentes dans ce mode de réalisation.
En effet, en phase de descente (fig. 10), le quatrième axe - pivot du levier par rapport
à la pédale - est positionné en avant du troisième axe - pivot du levier par rapport
à l'embase. En phase de montée, le quatrième axe se retrouve positionné en arrière
du troisième axe. D'autre part, le troisième axe est quant à lui, placé sur l'embase
en avant par rapport au premier axe - pivot de l'élément de freinage par rapport à
cette dernière.
[0037] Un troisième mode de réalisation est décrit à la figure 12. Dans ce mode de réalisation
l'élément de freinage à une forme légèrement différente de celle qu'il a dans les
deux autres modes de réalisation. Plus précisément, c'est la portion centrale cylindrique
de l'élément de freinage qui n'est plus constituée de deux sections coaxiales avec
l'axe de rotation Y111, mais de sections 111a et 111b qui font chacune un angle, α,
avec l'axe de rotation Y111 de l'élément de freinage. Les paliers ménagés dans l'embase,
dont seule la partie inférieure 10a est représentée à la figure 12, présentent la
même orientation que les sections 111a et 111b qu'ils reçoivent. L'angle α est relativement
faible, de préférence inférieur à une vingtaine de degrés. Cette construction alternative
de l'élément de freinage peut s'appliquer aux deux modes de réalisation précédents.
Etant donné que l'axe de rotation Y111 de l'élément de freinage et les axes des paliers
Y111a et Y111b ne sont pas exactement coaxiaux, il en résulte des contraintes internes
dans l'élément de freinage qui vont avoir tendance à aider au déploiement des bêches
pour passer en configuration de freinage depuis la configuration de glisse. D'autre
part, avec une géométrie adéquate de l'élément de freinage, cette construction peut
également permettre la rentrée des bêches lorsque l'élément de freinage est dans la
configuration de glisse, ainsi qu'en phase de montée. On parle de rentrée de bêches,
pour décrire un mouvement des bêches dirigé vers l'axe longitudinal et qui par conséquent
empêche ces dernières de faire saillie selon la direction transversale.
[0038] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation précédemment décrits mais
s'étend à tous les modes de réalisation couverts par les revendications annexées.
1. Dispositif de freinage (1) pour planche de glisse (2), comprenant :
- une embase (10) prévue pour être solidarisée avec la planche de glisse,
- un élément de freinage (11) apte à pivoter, par rapport à l'embase, autour d'un
premier axe de rotation (Y111) sensiblement transversal à la planche de glisse, l'élément
de freinage comprenant au moins une bêche (112) et une section d'activation (114)
s'étendant selon un deuxième axe (Y114) parallèle au premier axe de rotation, ledit
deuxième axe (Y114) étant situé en avant par rapport audit premier axe (Y111) ;
- une pédale (12) comprenant un logement de guidage (122) apte à recevoir la section
d'activation (114), celle-ci étant susceptible de coulisser et de pivoter dans le
logement de guidage (122),
- un levier (15) apte à pivoter, par rapport à l'embase, autour d'un troisième axe
de rotation (Y15), ledit troisième axe de rotation étant parallèle aux deux précédents
et ledit troisième axe de rotation étant positionné en avant par rapport audit premier
axe de rotation ;
- un moyen élastique (13) agissant sur la section d'activation (114),
caractérisé en ce que ledit levier et ladite pédale sont reliées, de sorte que la pédale est apte à pivoter
par rapport au levier autour d'un quatrième axe de rotation (Y12) qui est parallèle
aux trois précédents ;
2. Dispositif de freinage (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le levier présente une forme générale en U avec deux branches (151a, 151b) s'étendant
sensiblement longitudinalement et reliées l'une à l'autre par leur extrémité avant
par une barre de préhension (152) et en ce qu'il peut pivoter entre deux positions angulaires ; une première position dite « position
de déverrouillage » dans laquelle la barre de préhension est située en avant par rapport
au troisième axe de rotation (Y15) et une deuxième position dite « position de verrouillage
», dans laquelle la barre de préhension est située en arrière par rapport au même
troisième axe de rotation (Y15).
3. Dispositif de freinage (1) selon l'une des revendications précédente, caractérisé en ce que, dans la position de déverrouillage, levier est sensiblement horizontal et dans la
position de verrouillage, le levier se dresse par rapport à l'embase.
4. Dispositif de freinage (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que dans la position de verrouillage, la pédale est immobilisée et dans la position de
déverrouillage, la pédale est apte à pivoter autour du quatrième axe de rotation (Y12).
5. Dispositif de retenue d'une chaussure sur une planche de glisse comportant une talonnière
(3) et un dispositif de freinage (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lorsqu'il est en position de verrouillage, le levier est en appui contre ladite talonnière.
6. Dispositif de retenue selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la talonnière comprend deux tiges (31, 32) prévue pour coopérer avec des cavités
ménagées dans le talon d'une chaussure de ski et en ce que le levier vient en butée contre ces deux tiges lorsqu'il est en position de verrouillage.