Objet de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte au domaine technique des procédés électrochimiques,
que ce soit par électro-dissolution ou électrodéposition, et en particulier à un procédé
consistant à utiliser une contre-électrode déformable qui s'adapte à la géométrie
d'une pièce conductrice à traiter, telle qu'une pièce ou surface métallique ou encore
une pièce ou surface en plastique chargé en particules métalliques, de sorte à favoriser
un traitement de surface homogène sur toute la surface de la pièce.
Arrière-plan technologique
[0002] Les procédés électrochimiques tels que l'électro-dissolution et l'électrodéposition
sont très largement utilisés dans le domaine de la finition de surface de pièces métalliques.
Ces procédés sont très polyvalents et permettent de traiter des pièces de géométrie
simple ou plus complexe, que ce soit dans un procédé continu ou discontinu. Il existe
de nombreux ouvrages ou publications qui décrivent les bonnes pratiques pour la mise
en oeuvre de ces procédés.
[0003] Les procédés d'électrodissolution permettent de retirer de la matière en surface
d'une pièce conductrice par polarisation anodique de celle-ci dans un milieu approprié.
L'électrodissolution peut être utilisée notamment dans un but d'usinage (usinage électrochimique),
d'ébavurage (ébavurage électrolytique), de texturation de la surface ou de réduction
de la rugosité (électropolissage). Par exemple, il est nécessaire, dans de nombreux
cas, de réduire la rugosité de pièces métalliques étant donné que celle-ci a un impact
négatif sur :
- la tenue en fatigue ;
- la tenue à la corrosion ;
- la propreté et nettoyabilité de la pièce ;
- l'aspect esthétique ; etc.
[0004] Les procédés d'électrodissolution peuvent être appliqués sur la majorité des surfaces
conductrices, (aciers, alliages d'aluminium, de titane, de cuivre, de nickel, etc.).
[0005] Les procédés d'électrodéposition permettent de déposer de la matière sur une surface
conductrice par polarisation (généralement) cathodique de celle-ci dans un milieu
approprié. L'électrodéposition est utilisée dans la majorité des cas pour déposer
des revêtements métalliques ou composites à matrice métallique mais permet également
de générer des revêtements polymères (électropolymérisation) ou céramiques (par exemple
l'électrodéposition d'oxyde par génération de base). A titre d'exemple, des revêtements
métalliques appliqués par électrodéposition sont utilisés dans le but d'améliorer
certaines propriétés d'une pièce telles que :
- sa tenue à la corrosion ;
- sa tenue à l'abrasion ;
- sa brillance, en réduisant la rugosité ;
- sa conductivité électrique ; etc.
[0006] La grande majorité des surfaces conductrices peut être utilisée comme substrat dans
un procédé d'électrodéposition.
[0007] La problématique du traitement de surface par électrodissolution ou électrodéposition
est particulièrement complexe dans le cadre de la fabrication additive. Cette dernière
permet la production de pièces métalliques de géométrie complexe à très complexe.
Cette technique est particulièrement adaptée à des pièces/produits de petite série
et de haute valeur ajoutée. Les marchés principaux sont donc actuellement l'aéronautique,
l'aérospatial, le médical, le militaire ou encore l'énergie. Les pièces produites
par cette technique présentent, dans la majorité des cas, une rugosité élevée (de
l'ordre de 10 à 120 µm Ra, pour citer un ordre de grandeur). Elles sont donc facilement
différentiables des pièces issues de fonderie. Certaines applications de ces pièces
sont compatibles avec une rugosité élevée, du niveau de celle observée en sortie machine.
Néanmoins, pour la majorité de ces applications, une rugosité plus faible est requise.
[0008] Il est bien connu de l'état de la technique que la cinétique des réactions électrochimiques
de dissolution ou de déposition dans les procédés décrits précédemment est proportionnelle
au flux de charges électriques reçues, c'est-à-dire au courant électrique. Dans la
majorité des cas, un traitement homogène (ou, à défaut, contrôlé) de la pièce est
recherché, caractérisé par une quantité de matière retirée ou déposée uniforme en
tout point de la pièce. Ceci nécessite donc que le courant total appliqué se distribue
de manière la plus homogène possible sur la surface de la pièce.
[0009] Il est également bien connu de l'état de la technique que la distribution du courant
appliqué entre une pièce de géométrie donnée et une contre-électrode dépend de la
géométrie de la cellule et de la distance entre la surface de la pièce et la contre-électrode
(distribution de courant primaire, décrite par la loi d'Ohm). Les caractéristiques
de l'électrolyte, les surtensions d'activation au niveau des électrodes ainsi que
les conditions hydrodynamiques locales dans la cellule ont également une influence
sur la distribution du courant. Dans de nombreux cas, la distribution de courant primaire
constitue la contribution dominante et permet, en bonne approximation, d'évaluer la
distribution réelle du courant. Afin de favoriser un traitement homogène, il est donc
nécessaire de contrôler la géométrie de la cellule électrochimique et, en particulier,
la distance entre la pièce à traiter et sa contre-électrode.
[0010] D'autres techniques de traitement de surface existent pour réaliser la finition de
surface de pièces conductrices par enlèvement de matière :
- procédés mécaniques tels que fraisage, tournage, sablage, tribofinition, etc. Ces
méthodes, ne nécessitant pas de contre-électrodes, ont des performances limitées sur
des pièces complexes, étant donné les problèmes d'accessibilité et le manque d'homogénéité
du traitement. Par ailleurs, bien qu'étant automatisables, ces procédés doivent être
adaptés dès que la géométrie de la pièce change ;
- procédés chimiques tel que le polissage chimique, ne nécessitant pas non plus de contre-électrodes.
Cette méthode, quoiqu'efficace, est difficilement contrôlable pour des pièces dont
la géométrie est inhomogène, avec des zones de surface spécifique élevée - et donc
réactives - et des zones de surface spécifique faible - et donc peu réactives. Par
ailleurs, le fini de surface obtenu, et donc la rugosité finale, est assez limité.
Les pièces conservent ainsi une certaine rugosité ;
- procédé commerciaux :
∘ Hirtenberger : société autrichienne proposant une machine de finition de surface
qui utilise des procédés chimiques et électrochimiques pour traiter les pièces métalliques
(EP3551787A1, EP3551786B1, EP33077925B1, WO202079245A1) :
∘ Extrudehone : société allemande qui propose des techniques de finition de surface
de type AFM (Abrasive Flow Machining), mais également de l'ébavurage électrolytique
(WO2010039491A2) ainsi qu'un procédé de finition de surface dérivée de la technologie d'usinage électrochimique
(procédé Coolpulse™) ;
∘ Micro Machining Process (MMP) : société franco-suisse qui propose un procédé secret.
Aucun brevet n'a pu être trouvé ;
∘ Gpa Innova (procédé Drylite™) : société espagnole qui propose un procédé de finition de surface par électrodissolution.
La particularité est que l'électrolyte, qui conduit spécifiquement le courant, est
contenu dans un matériau solide poreux. C'est donc un procédé plutôt homogène, mais
coûteux (US2020270761A1, ES2604830B1, ES2682524A1, ES2721170B2, ES2860348A1, etc.).
[0011] Ces procédés commerciaux requièrent en temps normal une première étape de mise au
point de la cellule ou du traitement avant de pouvoir traiter la pièce.
Etat de la technique
[0012] Il est bien connu de l'état de la technique que la principale limitation des procédés
électrochimiques de finition est la difficulté de garantir un traitement homogène
de la pièce traitée, ou des pièces traitées dans le cas d'un lot. La difficulté est
d'autant plus marquée que la pièce présente une géométrie complexe. La capacité à
obtenir un traitement homogène repose sur le savoir-faire de l'homme de métier et
nécessite, dans tous les cas, un arbitrage technicoéconomique entre le temps consacré
à l'optimisation de la cellule de traitement et le bénéfice attendu en termes de qualité
de traitement.
[0013] Les procédés électrochimiques de finition sont mis en oeuvre de plusieurs façons
différentes, en fonction de la taille et de la géométrie des pièces ainsi que de la
taille des lots. En particulier, les pièces peuvent être traitées :
- en vrac : en plaçant les pièces à traiter dans un tonneau tournant, ce qui permet
de traiter simultanément un grand nombre de pièces. Dans cette configuration, les
pièces sont alimentées électriquement par un connecteur situé à l'intérieur du tonneau
et une contre-électrode fixe placée à l'extérieur du tonneau ;
- à l'attache : les différentes pièces à traiter sont fixées individuellement sur un
cadre conducteur et l'ensemble est immergé dans une cuve contenant la solution électrolytique
et une contre-électrode de forme étudiée ;
- de manière individuelle : La pièce est traitée au moyen une cellule conçue sur mesure.
Dans ce cas, une structure fixe permettant de solidariser la pièce et ses contre-électrodes
est généralement utilisée. Des moyens de contrôler les conditions hydrodynamiques
à l'intérieur de la cellule (circulation forcée) peuvent également compléter la cellule.
Cette approche est généralement réservée à des pièces de plus grande taille ou des
pièces de petite série à haute valeur ajoutée.
[0014] Le traitement en vrac a l'avantage de ne pas nécessiter d'adaptation de la cellule
à la forme des pièces. En contrepartie, il n'y a pas de réel contrôle de la distribution
de courant et donc de l'enlèvement ou de l'ajout de matière. C'est uniquement le caractère
aléatoire du mouvement des pièces dans le tonneau qui permet une certaine homogénéité
du traitement. Il s'agit donc d'une approche statistique. Cette approche est réservée
à des lots de pièces peu massives et de géométrie pas trop complexe.
[0015] Dans le cas des traitements à l'attache, la répartition et l'orientation des pièces
sur le cadre va être déterminant pour contrôler la distribution du courant et garantir
que toutes les pièces soient traitées de manière équivalente. Bien souvent, il est
nécessaire d'adapter la géométrie de la contre-électrode. Ceci se fait par l'ajout
de contre-électrodes auxiliaires, placées à des positions bien définies, ou de « voleurs
de courant », destinés à homogénéiser la répartition du courant. Cette approche est
également appliquée dans le cas des traitements individuels.
[0016] La pratique habituelle consiste donc à fabriquer au cas par cas une contre-électrode
de forme adaptée à la géométrie des pièces traitées. Ainsi, un changement de la taille
ou de la forme de la pièce nécessite une modification manuelle de la cellule. Pour
ce faire, il est nécessaire de démonter les électrodes en place et de modifier ou
construire de nouvelles contre-électrodes. Cette opération est coûteuse en temps et
en matériel. En effet ces contre-électrodes doivent être réalisées en matériau adapté,
bien souvent en cuivre, en acier inoxydable ou encore en titane avec revêtement d'oxydes
conducteurs (MMO). Ces modifications engendrent inévitablement des délais dans les
traitements et des surcoûts.
[0017] Il existe des logiciels de simulation numérique qui permettent d'anticiper et de
faciliter ces modifications. Cependant, l'effort nécessaire pour le travail de simulation
est toujours à mettre en balance avec les bénéfices apportés. En pratique, l'utilisation
des outils numériques est souvent peu rentable dans le cas de petits lots de pièces
de géométrie très variable et est souvent réservée à des lots plus grands de pièces
à haute valeur ajoutée ou pour lesquelles les tolérances à atteindre en termes d'épaisseur
retirée ou déposée nécessitent une grande précision. La solution retenue pour modifier
les cellules repose donc souvent uniquement sur le savoir-faire et l'expérience de
l'homme de métier et est réalisée par une approche essai-erreur.
[0018] La thématique de la finition de surface de pièces métalliques par électrodissolution,
lorsque ces pièces sont réalisées par fabrication additive, est un sujet nettement
plus récent, lié au fait que la technique de fabrication additive elle-même est encore
relativement récente. Il y a donc une littérature plus restreinte concernant ce sujet.
Néanmoins, on trouve des brevets dédicacés aux solutions de finition de surface de
ce type de pièces qui commencent à être publiés, essentiellement au niveau des solutions
chimiques, et pas spécifiquement du procédé, comme par exemple
AT520365A1,
US11136688B1,
US11118283B2, etc.
[0019] Identiquement, la thématique de la finition de surface de pièces métalliques par
électrodéposition, lorsque ces pièces sont réalisées par fabrication additive, est
un sujet nettement plus récent, lié au fait que la technique de fabrication additive
est encore relativement récente. La littérature disponible est donc également restreinte
concernant ce sujet. Néanmoins, on trouve des brevets dédicacés aux solutions de finition
de surface de ce type de pièces qui commencent à être publiés, essentiellement au
niveau des solutions chimiques (
CN113477941A par exemple), applications (
US2022302571A1, par exemple), mais pas spécifiquement du procédé.
[0020] L'état de l'art rapporte plusieurs applications de systèmes permettant de s'adapter
à la forme d'un objet ou d'adapter la forme d'un objet. On peut ainsi citer les applications
suivantes :
- copieur de profil. Le copieur de profil permet de copier un profil, bien souvent uniquement
en deux dimensions, afin de permettre de rapporter celui-ci sur un objet à usiner
tel qu'une latte de plancher par exemple. Plusieurs brevets rapportent ce type de
système, par exemple pour épouser des surfaces (US2949674A, WO1998/054540A1, EA025074B1) ou encore pour préparer des découpes pour le passage de tuyaux (US9778012B1), et ce avec des concepts plus élaborés que d'autres (US4959909A). Ces systèmes sont bien souvent limités à deux dimensions ;
- palpeur mécanique pour épouser des surfaces. Dans ces applications, le système permet
de dupliquer la surface et de transmettre le profil enregistré vers un système qui
permet ainsi de reconstruire l'objet (US5193285A) ou encore de l'afficher (EP0366053B1). Ces systèmes permettent de transférer une image de la surface à traiter en vue
de l'exploiter. Aucune action consécutive n'est attendue a priori ;
- surface flexible. Pour certaines applications, l'équipement breveté s'adapte de manière
flexible à une surface avec laquelle il est maintenu en contact (par exemple une lame
de rasoir : WO1995/029798A1) ;
- modification de géométrie pilotée numériquement. Certaines applications requièrent
qu'une géométrie soit adaptée, de manière dynamique ou non, à la surface d'un objet,
mais sans le toucher. Ceci requiert donc de connaitre à l'avance les paramètres de
l'objet à traiter et nécessite donc un système dynamique pour mettre en place la surface.
C'est notamment le cas pour certains systèmes d'optique spatiale, pour lesquels les
miroirs sont placés sur des vérins permettant d'orienter ceux-ci avec précision et
donc de rendre la surface adaptable. Ces systèmes s'adaptent suivant un plan défini
à l'avance, à l'aide de moyens mécaniques.
[0021] L'état de la technique ne résout pas, de manière pratique et efficace, le problème
du passage récurrent d'une forme ou géométrie à une autre dans le cadre des procédés
de finition électrochimiques. Le changement ou l'adaptation de la cellule de traitement
se fait de manière manuelle et empirique, parfois avec l'aide de résultats de simulations
numériques.
[0022] Aucune référence identifiée dans l'état de la technique ne décrit une méthode pour
automatiser l'adaptation de la cellule électrochimique. Une recherche élargie permet
de trouver dans l'état de la technique des inventions permettant de reproduire la
géométrie d'une surface, de manière analogique ou numérique, d'épouser de manière
flexible une surface avec laquelle l'objet est mis en contact ou de modifier la géométrie
d'un dispositif sur base d'un plan à l'aide d'actionneurs mécaniques. Aucune invention
n'a pu être identifiée qui permette de se positionner à une distance définie de la
surface d'une pièce non connue au départ.
Buts de l'invention
[0023] Le but de la présente invention est de fournir un système et un procédé permettant
d'adapter de manière automatique une cellule d'électrodissolution, d'électrodéposition
ou de tout autre procédé de traitement électrochimique à la géométrie complexe d'une
pièce conductrice. Le système permettra de passer rapidement et automatiquement d'une
géométrie à une autre, permettant ainsi d'augmenter la productivité et donc de réduire
les coûts pour la réalisation de ces traitements. L'invention pourra également aider
à mettre au point des traitements électrochimiques, sans avoir à se préoccuper de
l'effet de la contre-électrode sur le procédé et les paramètres mis au point.
[0024] Par ailleurs, l'invention doit pouvoir également être adaptée pour traiter plusieurs
pièces en parallèle.
Principaux éléments caractéristiques de l'invention
[0025] Un premier aspect de la présente invention se rapporte à un procédé de traitement
électrochimique mettant en oeuvre une cellule électrolytique contenant un bain d'électrolyte
dans lequel plongent une électrode et une contre-électrode déformable, toutes deux
reliées à une source de courant continu ou pulsé, l'électrode étant constituée d'une
pièce conductrice électriquement et la contre-électrode étant apte à être amenée à
proximité de l'électrode, caractérisé en ce que la géométrie de la contre-électrode
déformable est adaptée automatiquement, localement et indépendamment point par point,
à la géométrie de la pièce conductrice électriquement avant de réaliser ledit traitement
électrochimique.
[0026] Selon des formes préférées de l'invention, le procédé comporte en outre au moins
une des caractéristiques suivantes ou une combinaison appropriée d'entre elles :
- ladite adaptation automatique, localement et indépendamment point par point de la
géométrie de la contre-électrode déformable à la géométrie de la pièce conductrice
électriquement consiste à rapprocher deux à deux des points correspondants des surfaces
respectives de la contre-électrode déformable et de la pièce conductrice électriquement,
à une distance choisie pour limiter la résistance électrique dans l'électrolyte et
favoriser une distribution homogène du courant électrique sur la surface de la pièce
conductrice électriquement ;
- la pièce conductrice électriquement utilisée est une pièce métallique, une pièce composite
comportant une fraction métallique dans la masse ou une pièce métallique ou non métallique
revêtue d'une couche de métal ;
- la contre-électrode déformable est polarisée cathodiquement par rapport à la pièce
conductrice électriquement de manière à induire une dissolution électrochimique de
la surface de la pièce conductrice électriquement, dans le cas où ledit procédé de
traitement électrochimique est un procédé d'usinage électrochimique ou un procédé
de polissage électrolytique ;
- la contre-électrode déformable est polarisée anodiquement par rapport à la pièce conductrice
électriquement de manière à induire la croissance d'un film solide à la surface de
la pièce conductrice électriquement, dans le cas où ledit procédé de traitement électrochimique
est un procédé d'électrodéposition, d'électro-polymérisation ou de précipitation par
génération de base ;
- l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode déformable à la pièce
conductrice électriquement se fait en amenant préalablement, et avant retrait à la
distance choisie, la contre-électrode déformable en contact mécanique avec la pièce
conductrice électriquement de manière à réaliser une empreinte de la forme de la pièce
conductrice électriquement au niveau de la contre-électrode déformable dont la surface
externe prend ainsi la forme de la pièce conductrice électriquement ;
- l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode à la pièce conductrice
électriquement se fait sans contact, en déformant la contre-électrode au moyen d'actionneurs
sur base d'un plan de la pièce fourni sous forme numérique.
[0027] Un autre aspect de la présente invention se rapporte à un appareil destiné à la mise
en oeuvre du procédé précité, comportant au moins les éléments suivants :
- une cellule électrolytique contenant un bain d'électrolyte destiné audit traitement
électrochimique, dans lequel sont immergées la pièce conductrice électriquement et
la contre-électrode déformable ;
- une source de courant continu ou pulsé à laquelle sont connectées avec des polarités
opposées la pièce conductrice électriquement et la contre-électrode déformable ; et
- un mécanisme réalisant ladite adaptation automatique, localement et indépendamment
point par point de la géométrie de la contre-électrode déformable à la pièce conductrice
électriquement.
[0028] Selon des formes d'exécution préférées de l'invention, l'appareil comporte en outre
au moins une des caractéristiques suivantes ou une combinaison appropriée d'entre
elles :
- la contre-électrode déformable est intégrée aux parois de la cellule électrolytique,
de telle sorte qu'au moins une de ses faces se situe à l'extérieur de la cellule,
ou est dissociée des parois de la cellule de telle sorte que la contre-électrode déformable
soit au moins partiellement immergée à l'intérieur de la cellule ;
- la contre-électrode déformable comprend une grille ou une plaque percée d'orifices
et une pluralité de barreaux conducteurs électriquement, aptes à coulisser de manière
indépendante les uns des autres dans les orifices de la plaque d'une position distale
à une position proximale avec ladite pièce, en passant par une position de contact,
et vice versa ;
- les barreaux sont des barreaux pleins ou étanches au liquide électrolytique ou des
barreaux creux à l'intérieur desquels le bain peut pénétrer ou être mis en circulation
forcée ;
- la contre-électrode déformable comprend une pluralité de barreaux conducteurs électriquement
coopérant avec une pluralité d'éléments amovibles de diamètre supérieur à celui desdits
barreaux, permettant ainsi de s'assurer qu'aucun point latéral de la contre-électrode
déformable n'est en dessous d'une certaine distance de l'objet à traiter ;
- lesdits barreaux remplissent à la fois la fonction nécessaire au traitement électrochimique
et la fonction de guidage des différents barreaux, permettant ainsi de se passer de
la grille ou plaque percée d'orifices ;
- le mécanisme réalisant l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode
déformable à la pièce conductrice électriquement comprend des actionneurs mécaniques,
hydrauliques et/ou électriques permettant de mettre en mouvement soit uniquement les
barreaux, la plaque restant fixe, soit l'ensemble de la plaque et des barreaux solidarisés
à celle-ci ;
- les barreaux sont solidarisables à la grille par des vérins, des mâchoires, un fil
tendu ou un système magnétique ;
- la contre-électrode déformable comprend une surface externe déformable permettant
d'épouser par contact parfait la surface externe de la pièce et de créer un négatif
de celle-ci, et l'appareil comprend des moyens pour figer mécaniquement la forme de
la surface externe déformable, une fois qu'elle a épousé par contact parfait la surface
externe de la pièce, et pour rétracter la forme figée à une distance fixée ou choisie
de la surface externe de la pièce ;
- le système présentant une surface externe déformable est une coque rétractable ou
un filet.
[0029] L'invention se rapporte encore à une utilisation de l'appareil précité, dans le cadre
d'un procédé de traitement électrochimique d'une pièce conductrice électriquement
dans laquelle :
- soit la plaque et les barreaux comme ci-dessus, soit la surface externe déformable
comme ci-dessus, constituant la contre-électrode déformable sont déplacés d'une position
initiale, éventuellement définie par un plan, vers une surface de la pièce à traiter
jusqu'à ce qu'au moins une partie de la contre-électrode déformable soit en contact
avec la surface de la pièce ou ait atteint une position prédéterminée ;
- les barreaux sont solidarisés à la plaque de manière à fixer leur position relative
par rapport à la plaque, respectivement la surface externe déformable est figée mécaniquement
;
- l'ensemble constitué de la plaque et des barreaux, respectivement la surface externe
déformable figée mécaniquement, est rétracté(e) d'une certaine distance par rapport
à la pièce ;
- le procédé de traitement électrochimique est appliqué.
Brève description des figures
[0030]
La figure 1 représente schématiquement le principe de l'invention montrant une contre-électrode
dont la géométrie s'auto-adapte à la forme de la pièce à traiter, avec les trois positions
de la contre-electrode du dispositif, à savoir une première position initiale ou repliée
(A), une deuxième position de contact et de verrouillage des barreaux (B) et une troisième
position de retrait pour le traitement (C).
La figure 2 représente schématiquement une cellule classique pour la mise en oeuvre
d'un procédé électrochimique (électrodissolution/électrodéposition ou autre), avec
ses différents éléments constitutifs.
La figure 3 représente schématiquement deux formes d'exécution particulières de l'invention
pour la géométrie de cellule (cylindrique et à base carrée).
La figure 4 représente schématiquement deux formes d'exécution particulières de l'invention
pour le transfert de courant électrique dans les barreaux.
La figure 5 représente schématiquement un système pour un traitement de pièces en
parallèle (ou simultanément), selon l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0031] Afin de satisfaire les buts énoncés ci-dessus, la présente invention propose, dans
un mode d'exécution, l'utilisation d'une contre-électrode 10 présentant une série
de barreaux ou tubes conducteurs 1, qui peuvent coulisser au travers d'une grille
ou plaque 2, percée de trous pour permettre le coulissement des barreaux 1. Les barreaux
1 sont également connectés électriquement à une source de courant 3, nécessaire pour
assurer les traitements électrochimiques.
[0032] Cet ensemble représenté sur la FIG. 1 est utilisé pour épouser la surface de la pièce
à traiter 4 et réaliser le traitement électrochimique comme suit :
- la grille 2 et les barreaux 1 sont amenés vers la pièce à traiter 4 par exemple au
moyen d'un rail 5 pour épouser la surface de la pièce 4 par contact avec celle-ci
;
- les barreaux 1 sont bloqués chacun par rapport à la grille 2 dans la position voulue
;
- la grille 2 avec les barreaux qui lui sont solidarisés est rétractée d'une distance
déterminée D ;
- le procédé d'électrodissolution ou d'électro-déposition proprement dit est alors mis
en oeuvre.
[0033] Ces étapes sont également illustrées sur la FIG. 1 pour une seule série de barreaux.
L'invention s'applique aussi évidemment dans le cas de plusieurs séries de barreaux
placées les unes derrière les autres.
[0034] Après traitement, l'ensemble constitué de la grille 2 et des barreaux 1 sont reculés
et replacés en position initiale 6, éventuellement en allant s'appuyer sur une butée
(non représentée). Ceci permet de s'affranchir avantageusement de tout élément mécanique
complexe. Par ailleurs, un autre avantage du système est qu'il n'est pas nécessaire
d'avoir ou de tenir compte d'une quelconque information concernant la géométrie initiale
de la pièce.
[0035] Avec ce système, on peut ainsi toujours assurer une distribution plus homogène du
courant sur la surface de la pièce.
Description de formes d'exécution préférées de l'invention
[0036] Des formes d'exécution de l'invention décrivant une cellule électrochimique 11 utilisés
pour l'électrodissolution ou l'électro-déposition, comme représenté schématiquement
sur la FIG. 2, sont présentées ci-après.
[0037] La cellule comprend une série de barreaux 1 (FIG. 1) qui sont conducteurs électriques
et réalisés dans une matière adaptée suivant le procédé d'électrodissolution ou d'électro-déposition
et la nature des pièces à traiter. Ces barreaux peuvent être coniques ou non, partiellement
recouverts d'un matériau isolant ou non, creux ou pleins. Si les barreaux sont creux
(tubes), cela permet de faire passer le fluide d'électrodissolution de manière homogène
dans la cellule. Les barreaux peuvent également être d'une section constante ou non,
l'extrémité du barreau pouvant être par exemple plus grande que celle de son corps.
Si les barreaux sont creux, et donc que l'électrolyte 7 est injecté au travers de
ceux-ci, on peut prévoir un gicleur à leur extrémité de sorte à modifier le flux d'électrolyte
7 à leur sortie (non représenté).
[0038] Les barreaux peuvent également avoir une taille (diamètre) allant de quelques mm
à quelques cm et être déposés dans l'espace selon une densité adaptée pour distribuer
le courant de manière homogène. A titre d'ordre de grandeur informel, une distribution
de l'ordre d'un barreau par cm
2 (pour les plus petits barreaux) à une dizaine de cm
2 (pour les plus gros barreaux) semble être adaptée. Au plus la distribution de barreaux
est fine et la densité de barreaux élevée, au plus la distribution de courant est
homogène. Cependant, la présence d'un trop grand nombre de barreaux risque de perturber
le déplacement du flux d'électrolyte.
[0039] La cellule 11 comprend également une grille 2 (FIG. 1) percée de trous d'un diamètre
adapté au diamètre des barreaux 1. Cette grille sera non conductrice, par exemple
en matière polymère et d'une épaisseur comprise entre 2 mm et 15 mm. Celle-ci peut
être remplacée par deux feuilles parallèles de plus faible épaisseur, de l'ordre de
2 à 5 mm. La grille sera percée d'un nombre de trous adaptés à la taille de la pièce
à traiter. Suivant les cas, cette grille pourrait être de forme cylindrique ou encore
être divisée en plusieurs segments. (voir FIG. 3).
[0040] Concernant le système de déplacement des barreaux 1 et/ou de la grille 2 portant
les barreaux 1, la grille 2 peut être mise en mouvement à l'aide d'un vérin ou tout
autre système mécanique, pneumatique ou électrique, étant montée sur un rail 5 ou
non, tandis que les barreaux 1 peuvent être mis en mouvement relativement à la grille,
la grille 2 restant dans ce cas en position fixe, soit de manière collective, notamment
si cette mise en place est réalisée à la verticale, la gravité constituant la force
motrice de déplacement des barreaux, soit de manière individuelle au moyen de tout
système adéquat (mécanique, électrique ou pneumatique).
[0041] Le système précité de barreaux coulissants au sein d'une grille fixe peut également
être remplacé par un système unique de barreaux assurant à la fois la fonction nécessaire
au traitement électrochimique et le guidage des différents barreaux. Ceci permet de
se passer du cadre fixe, tout en assurant la fonction de l'invention (non représenté).
[0042] Dans une variante au système proposé, un ensemble complémentaire de barreaux de diamètre
supérieur au diamètre des barreaux utilisés dans la grille peut également être introduit
entre les barreaux 1 et la pièce à traiter 4, de sorte que l'on puisse s'assurer qu'aucune
électrode n'est trop proche latéralement de la pièce à traiter. Ces barreaux complémentaires
épousent la forme de la pièce, la reproduisent ensuite sur les barreaux 1 et sont
enfin retirés du bain. Les barreaux 1 ainsi mis en place sont ensuite mis en position
pour réaliser le traitement (non représenté).
[0043] Dès que les barreaux 1 épousent la forme de la pièce 4 par contact avec celle-ci,
ceux-ci sont ensuite maintenus en place par exemple à l'aide de vérins, de mâchoires
(voir ci-dessous), à l'aide d'un fil tendu (voir ci-dessous), d'un système magnétique,
etc.
[0044] La distance entre les barreaux 1 et la pièce 4 peut être ajustée selon l'invention,
de quelques mm à quelques cm, la valeur choisie devant permettre de limiter la résistance
électrique dans l'électrolyte et d'assurer une distribution homogène du courant.
[0045] Concernant les conducteurs requis pour la connexion électrique des barreaux, la connexion
peut se faire par exemple par l'intermédiaire de fils connectés de préférence à l'arrière
des barreaux (non représentés), par un système de mâchoires 21 (FIG. 4A) ou encore
par un système de fils conducteurs transversaux 22 mis en tension (FIG. 4B). A noter
que ces deux derniers systèmes permettent également de bloquer en position les barreaux
comme indiqué plus haut. Les fils doivent être dans ce cas des conducteurs électriques
et la section des fils doit être adaptée au procédé électrique utilisé et au courant
qui va parcourir ces derniers (quelques mm
2).
[0046] En ce qui concerne l'agitation de l'électrolyte 7, celui-ci doit être mis en mouvement
et apporté de manière régulière autour de la pièce à traiter à l'aide d'une pompe
ou tout autre système permettant la mise en mouvement de liquides, par exemple une
ou plusieurs pales, etc. Le débit d'apport de l'électrolyte doit être adapté au volume
du bain et au procédé de traitement de surface et l'apport doit se faire de manière
homogène au niveau de la pièce, préférablement de bas en haut.
[0047] Un système de thermostatisation 17 doit être prévu. L'électrolyte 7 doit être maintenu
dans sa plage de température de fonctionnement à l'aide d'un système de chauffage/refroidissement.
La puissance de ce dernier dépend de la puissance utilisée pour réaliser le traitement
de surface, typiquement de 50 à 600 W/dm
2 de surface de pièce à traiter.
[0048] En ce qui concerne la composition des cuves, en particulier des parois de la cellule
de traitement, celles-ci doivent être réalisées dans des matériaux compatibles avec
l'électrolyte utilisé pour les traitements. Ils peuvent donc être en matériau polymère
ou en métal, suivant les cas.
[0049] L'atmosphère (12) au-dessus de la cellule peut être contrôlée ou non. Le traitement
de surface peut induire la formation de différent gaz qu'il peut être nécessaire d'évacuer.
Une ventilation adéquate est donc nécessaire. Certains électrolytes sont hygroscopiques
: il peut donc également être nécessaire d'utiliser une atmosphère protectrice au-dessus
du système (N2 par exemple).
[0050] Les électrolytes (ou porteurs de charge) 7 peuvent être de forme liquide ou solide.
[0051] La source de courant doit amener un courant et/ou une tension adapté(e). Selon l'utilisation,
le courant sera compris entre 0,1 et 100 A/dm
2, préférentiellement. La tension sera comprise entre 1 et 600 V, préférentiellement.
Le courant peut être appliqué de manière continue ou par impulsions d'une durée allant
de 0,1 à 1000ms.
[0052] Le système de la présente invention peut être utilisé sous forme d'une machine de
traitement de surface implémentée directement sur site ou non.
[0053] Selon des variantes d'exécution, l'invention peut encore se décliner comme suit :
- utiliser un système alternatif pour épouser la surface de la pièce, et de sorte à
créer un « négatif » de celle-ci, par exemple en utilisant une coque de forme variable
et rétractable. On pourrait aussi utiliser un filet pour épouser la surface de la
pièce, figer celui-ci et ensuite le rétracter ;
- adapter/contrôler la position des vérins (de la contre-électrode) sur base d'un plan
introduit sous forme numérique dans la machine ;
- traiter simultanément plusieurs pièces en parallèle comme illustré dans la FIG. 5.
[0054] Selon d'autres formes d'exécution de l'invention, le système proposé peut être utilisé
de sorte à :
- appliquer la méthode pour les procédés de finition de surface dans le cas de procédés
chimiques, en tirant profit de tubes creux pour apporter l'électrolyte frais au plus
près de la pièce ;
- utiliser le système pour sabler des pièces de manière automatique et homogène éventuellement
en répétant plusieurs fois le traitement et en assurant une rotation de la pièce entre
les traitements ;
- automatiser le traitement de surface de pièces conductrices ou non en adaptant la
source du traitement (courant, produit chimique abrasif) et sa position à la surface
de la pièce.
[0055] Selon encore une autre forme d'exécution de l'invention, la cellule électrolytique
est une cellule tubulaire dont les deux fonds seraient mobiles, munis d'un joint pour
assurer l'étanchéité et percés de manière à laisser passer les électrodes, avec une
étanchéité adéquate.
1. Un procédé de traitement électrochimique mettant en oeuvre une cellule électrolytique
(11) contenant un bain d'électrolyte (7) dans lequel plongent une électrode (4) et
une contre-électrode (10) déformable, toutes deux reliées à une source de courant
continu ou pulsé (3), l'électrode (4) étant constituée d'une pièce conductrice électriquement
et la contre-électrode (10) étant apte à être amenée à proximité de l'électrode (4),
caractérisé en ce que la géométrie de la contre-électrode déformable (10) est adaptée automatiquement,
localement et indépendamment point par point, à la géométrie de la pièce conductrice
électriquement avant de réaliser ledit traitement électrochimique.
2. Le procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite adaptation automatique, localement et indépendamment point par point de la
géométrie de la contre-électrode déformable (10) à la géométrie de la pièce conductrice
électriquement (4) consiste à rapprocher deux à deux des points correspondants des
surfaces respectives de la contre-électrode déformable (10) et de la pièce conductrice
électriquement (4), à une distance choisie pour limiter la résistance électrique dans
l'électrolyte et favoriser une distribution homogène du courant électrique sur la
surface de la pièce conductrice électriquement (4).
3. Le procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la pièce conductrice électriquement (4) est une pièce métallique, une pièce composite
comportant une fraction métallique dans la masse ou une pièce métallique ou non métallique
revêtue d'une couche de métal.
4. Le procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (10) est polarisée cathodiquement par rapport à la
pièce conductrice électriquement (4) de manière à induire une dissolution électrochimique
de la surface de la pièce conductrice électriquement (4), dans le cas où ledit procédé
de traitement électrochimique est un procédé d'usinage électrochimique ou un procédé
de polissage électrolytique.
5. Le procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (10) est polarisée anodiquement par rapport à la pièce
conductrice électriquement (4) de manière à induire la croissance d'un film solide
à la surface de la pièce conductrice électriquement (4), dans le cas où ledit procédé
de traitement électrochimique est un procédé d'électrodéposition, d'électro-polymérisation
ou de précipitation par génération de base.
6. Le procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode déformable (10) à
la pièce conductrice électriquement (4) se fait en amenant préalablement, et avant
retrait à la distance choisie, la contre-électrode déformable (10) en contact mécanique
avec la pièce conductrice électriquement (4) de manière à réaliser une empreinte de
la forme de la pièce conductrice électriquement (4) au niveau de la contre-électrode
déformable (10) dont la surface externe prend ainsi la forme de la pièce conductrice
électriquement (4).
7. Le procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode (10) à la pièce conductrice
électriquement (4) se fait sans contact, en déformant la contre-électrode au moyen
d'actionneurs sur base d'un plan de la pièce (4) fourni sous forme numérique.
8. Un appareil destiné à la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
précédentes, comportant au moins les éléments suivants :
- une cellule électrolytique (11) contenant un bain d'électrolyte (7) destiné audit
traitement électrochimique, dans lequel sont immergées la pièce conductrice électriquement
(4) et la contre-électrode déformable (10) ;
- une source de courant continu ou pulsé (3) à laquelle sont connectées avec des polarités
opposées la pièce conductrice électriquement (4) et la contre-électrode déformable
(10) ; et
- un mécanisme réalisant ladite adaptation automatique, localement et indépendamment
point par point de la géométrie de la contre-électrode déformable (10) à la pièce
conductrice électriquement (4).
9. L'appareil selon la revendication 8, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (10) est intégrée aux parois de la cellule électrolytique
(11), de telle sorte qu'au moins une de ses faces se situe à l'extérieur de la cellule
(11), ou est dissociée des parois de la cellule (11) de telle sorte que la contre-électrode
(10) soit au moins partiellement immergée à l'intérieur de la cellule.
10. L'appareil selon la revendication 8, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (11) comprend une grille ou une plaque percée d'orifices
(2) et une pluralité de barreaux conducteurs électriquement (1), aptes à coulisser
de manière indépendante les uns des autres dans les orifices de la plaque (2) d'une
position distale à une position proximale avec ladite pièce, en passant par une position
de contact, et vice versa.
11. L'appareil selon la revendication 10, caractérisé en ce que les barreaux (1) sont des barreaux pleins ou étanches au liquide ou des barreaux
creux à l'intérieur desquels le bain peut pénétrer ou être mis en circulation forcée.
12. L'appareil selon la revendication 8, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (10) comprend une pluralité de barreaux conducteurs
électriquement (1) coopérant avec une pluralité d'éléments amovibles de diamètre supérieur
à celui desdits barreaux (1), permettant ainsi de s'assurer qu'aucun point latéral
de la contre-électrode déformable (10) n'est en dessous d'une certaine distance de
l'objet à traiter.
13. L'appareil selon la revendication 10 caractérisé en ce que lesdits barreaux (1) remplissent à la fois la fonction nécessaire au traitement électrochimique
et la fonction de guidage des différents barreaux, permettant ainsi de se passer de
la grille ou plaque percée d'orifices (2).
14. L'appareil selon la revendication 8 caractérisé en ce que le mécanisme réalisant l'adaptation automatique de la géométrie de la contre-électrode
déformable (10) à la pièce conductrice électriquement (4) comprend des actionneurs
mécaniques, hydrauliques ou électriques permettant de mettre en mouvement soit uniquement
les barreaux (1), la plaque (2) restant fixe, soit l'ensemble de la plaque (2) et
des barreaux (1) solidarisés à celle-ci.
15. L'appareil selon la revendication 14, caractérisé en ce que les barreaux sont solidarisables à la grille par des vérins, des mâchoires (21),
un fil tendu (22) ou un système magnétique.
16. L'appareil selon la revendication 8, caractérisé en ce que la contre-électrode déformable (10) comprend une surface externe déformable permettant
d'épouser par contact parfait la surface externe de la pièce (4) et de créer un négatif
de celle-ci, et en ce que l'appareil comprend des moyens pour figer mécaniquement la forme de la surface externe
déformable, une fois qu'elle a épousé par contact parfait la surface externe de la
pièce (4), et pour rétracter la forme figée à une distance fixée ou choisie de la
surface externe de la pièce.
17. L'appareil selon la revendication 16, caractérisé en ce que le système présentant une surface externe déformable est une coque rétractable ou
un filet.
18. Utilisation de l'appareil selon l'une quelconque des revendications 8 à 17, dans le
cadre d'un procédé de traitement électrochimique d'une pièce conductrice électriquement
dans laquelle :
- soit la plaque (2) et les barreaux (1) selon la revendication 10, soit la surface
externe déformable selon la revendication 16 ou 17, constituant la contre-électrode
déformable (10) sont déplacés d'une position initiale, éventuellement définie par
un plan, vers une surface de la pièce à traiter jusqu'à ce qu'au moins une partie
de la contre-électrode déformable (10) soit en contact avec la surface de la pièce
ou ait atteint une position prédéterminée ;
- les barreaux (1) sont solidarisés à la plaque (2) de manière à fixer leur position
relative par rapport à la plaque (2), respectivement la surface externe déformable
est figée mécaniquement ;
- l'ensemble constitué de la plaque (2) et des barreaux (1), respectivement la surface
externe déformable figée mécaniquement, est rétracté(e) d'une certaine distance par
rapport à la pièce ;
- le procédé de traitement électrochimique est appliqué.