[0001] La présente invention concerne de manière générale le domaine de l'horlogerie, plus
particulièrement le réglage des oscillateurs pour montre.
[0002] On connaît des procédés pour la mesure du repère d'un mouvement de montre mécanique,
comme par exemple celui divulgué dans le document
FR2780169.
[0003] Néanmoins, les procédés de l'art antérieur présentent les inconvénients d'être complexes
de mise en oeuvre et d'être sensibles aux perturbations, notamment aux perturbations
lumineuses extérieures.
[0004] La présente invention a pour but de proposer un nouveau procédé pour faciliter le
réglage des oscillateurs de montre, et en particulier le repère de l'oscillateur.
[0005] Ainsi, l'invention concerne, dans un premier aspect, un procédé de détermination
d'une valeur signée de repère d'un oscillateur pour montre, tel qu'un oscillateur
balancier spiral, coopérant avec un échappement, le procédé comprenant au moins les
étapes suivantes :
- mettre l'oscillateur en mouvement d'oscillation relativement à un bâti du mouvement
horloger, chaque oscillation comprenant une alternance d'entrée et une alternance
de sortie, une pluralité de sons étant émis pendant les oscillations de l'oscillateur,
- procéder à une détection acoustique de la pluralité de sons émis pendant les oscillations,
- attribuer les sons de la pluralité de sons à l'alternance d'entrée ou à l'alternance
de sortie pour au moins une oscillation,
- déduire une amplitude d'oscillation pour l'alternance d'entrée et pour l'alternance
de sortie, sur la base des sons attribués,
- comparer les amplitudes d'oscillation pour l'alternance d'entrée et pour l'alternance
de sortie, et déduire la valeur signée de repère, de préférence indépendamment d'une
position de l'oscillateur.
[0006] Ceci permet de proposer un nouveau procédé pour faciliter le réglage des oscillateurs
de montre, et en particulier le repère de l'oscillateur.
[0007] Si la montre n'est pas au repère, les alternances de l'oscillateur ne seront pas
égales, notamment à basse amplitude perturbant l'isochronisme et ainsi la précision
de la montre.
[0008] Ceci est particulièrement utile quelle que soit l'amplitude. A faible amplitude,
ceci permet un auto démarrage d'une part, et d'avoir une plus grande réserve de marche.
A haute amplitude, l'impact sera sur la stabilité de la marche, en limitant l'amplitude
d'oscillation par exemple.
[0009] La valeur du repère étant généralement un temps exprimé en [ms], il faut comparer
la durée des alternances entrée et sortie pour obtenir la valeur du repère. Le signe
du repère est défini en comparant les durées relatives. Les amplitudes des oscillations
constituent un résultat subséquent (i.e. une conséquence des durées relatives des
alternances).
[0010] Le défaut de repère fait varier le temps entre la séquence de bruit tic (constitué
des trois sons dits « DIB » ou « D I B » : respectivement premier son, deuxième son,
troisième son comme détaillé ci-dessous en relation avec la théorie générale de l'horlogerie
à propos des oscillateurs et des échappements, et en particulier les échappements
à ancre suisse) et la séquence de bruit tac (constitué des trois sons dits « DIB »
ou « D I B »).
[0011] Avantageusement, la pluralité de sons correspond à des chocs de l'échappement, de
préférence des dégagements et/ou des impulsions, et des séquences de chocs permettent
l'attribution des sons à l'alternance d'entrée ou à l'alternance de sortie.
[0012] Ceci permet d'identifier les entrées et sorties. Dans le cas où on connaît l'échappement,
seule la différence relative entre les deux durées dites « DI » (i.e. entre le premier
son et le deuxième son) sont nécessaires. Dans le cas où on ne connaît pas l'échappement,
on mesure un déphasage de temps entre les DI. En connaissant l'échappement, la durée
de dégagement suffit ; si l'échappement est inconnu, il est nécessaire de connaitre
le DI et la mesure du déphasage du DI.
[0013] Avantageusement, l'étape d'attribution des sons émis comprend une étape consistant
à séparer les sons émis en fonction du sens de rotation de l'oscillateur.
[0014] Avantageusement, l'étape d'attribution des sons émis comprend une étape consistant
à comparer une durée entre un premier son et un deuxième son (DI) pour l'alternance
d'entrée à une durée entre un premier son et un deuxième son (DI) pour l'alternance
de sortie.
[0015] Ceci permet de proposer une méthode de détermination d'une valeur signée de repère
dans le cas d'un échappement connu au préalable.
[0016] En outre, ceci permet de proposer un procédé performant, en particulier parce que
le DI correspond au bruit de l'impulsion donc au contact entre la palette et l'extrémité
d'une dent de l'ancre donc si l'ancre est mal ronde (ou présente un mal rond), le
DI peut directement en rendre compte.
[0017] Avantageusement, l'étape d'attribution des sons émis comprend une étape consistant
à détecter un mal rond d'une roue d'échappement de l'échappement.
[0018] Ceci permet de rendre compte d'un défaut de circularité de la roue d'échappement
lié à sa fabrication et ou assemblage. Ce peut être un défaut structurel. Le mal rond
induit directement une forme de sinusoïde sur l'analyse des temps DI.
[0019] Avantageusement, le mal rond de la roue d'échappement est détecté sur une pluralité
d'oscillations, telle qu'une pluralité de sons émis lors d'un tour complet de roue
d'échappement ou une pluralité de sons émis lors d'une rotation de la roue d'échappement
sur au moins trois dents d'une pluralité de dents de la roue d'échappement, de préférence
sur au moins cinq dents de la pluralité de dents de la roue d'échappement, de préférence
sur au moins la moitié de la pluralité de dents de la roue d'échappement, de préférence
sur la totalité de la pluralité de dents de la roue d'échappement, et de préférence
sur au moins plusieurs tours de la roue d'échappement.
[0020] Avantageusement, la déduction de la valeur signée de repère est réalisée dans une
seule position (ou inclinaison) de l'oscillateur, lors d'une ou plusieurs oscillations.
[0021] Avantageusement, un déphasage (avance de phase ou retard de phase) ou une différence
entre l'amplitude d'oscillation pour l'alternance d'entrée et l'amplitude d'oscillation
pour l'alternance de sortie permet de déterminer le signe et/ou la valeur absolue
de la valeur signée de repère.
[0022] Avantageusement, le procédé comprend l'étape suivante :
- attribuer les sons de la pluralité de sons à l'alternance d'entrée ou à l'alternance
de sortie pour une pluralité d'oscillations.
[0023] Ceci permet de lisser ou de moyenner les valeurs sur une pluralité d'oscillations.
[0024] L'invention concerne, dans un deuxième aspect, un procédé de réglage du repère d'un
oscillateur pour montre, comprenant un procédé de détermination de la valeur signée
de repère selon le premier aspect, et une étape de réglage de l'oscillateur selon
la valeur signée de repère déterminée.
[0025] Avantageusement, l'étape de réglage du repère de l'oscillateur comprend une étape
de réglage d'indexation, de préférence par le réglage d'une raquette ou d'une raquetterie,
une étape de réglage d'un porte piton mobile, une étape de réglage de la virole et/ou
une étape de réglage d'un double plateau. Ces différentes possibilités sont appelées
« réglages d'indexation », ou simplement réglage. Il s'agit notamment de faire tourner
d'un certain angle la position du point mort (du balancier) par rapport à la ligne
des centres des deux mobiles. Le point mort est la position d'équilibre du balancier,
c'est le point neutre qui sépare deux alternances (celle d'entrée et celle de sortie).
[0026] L'invention concerne, dans un troisième aspect, un procédé d'instruction de réglage
d'un oscillateur pour montre, comprenant un procédé de détermination de la valeur
signée de repère selon le premier aspect, et une étape d'instruction à un opérateur
ou à une machine d'un réglage de l'oscillateur selon la valeur signée de repère déterminée.
La machine peut réaliser le réglage automatiquement ou semi-automatiquement.
[0027] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus
clairement à la lecture de la description détaillée qui suit, de modes de réalisation
de l'invention donnés à titre d'exemple nullement limitatif et illustrés par les dessins
annexés, dans lesquels :
la figure 1 représente une roue d'échappement coopérant avec une ancre munie de palettes
et un oscillateur pour montre,
la figure 2 représente un signal sonore caractéristique du fonctionnement de l'oscillateur
pour montre coopérant avec la roue d'échappement,
la figure 3 représente une amplitude d'oscillation de l'oscillateur pour montre en
fonction du temps,
la figure 4 représente un temps caractéristique d'oscillation de l'oscillateur pour
montre en fonction d'une position de dent sur la roue d'échappement coopérant avec
l'oscillateur, sur un tour complet de roue d'échappement,
[0028] La figure 1 représente oscillateur 150 pour montre coopérant avec une roue d'échappement
10 et une ancre 100 munie de palettes, la roue d'échappement 10 et l'ancre 100 formant
un échappement 10, 100.
[0029] La roue d'échappement 10 coopère avec l'ancre 100 de façon conventionnelle pour un
échappement de préférence à ancre suisse. Dans un fonctionnement conventionnel, la
roue d'échappement 10 à tendance à vouloir tourner car elle est en prise avec un barillet
du mouvement de montre (non représenté) et l'ancre 100 l'empêche de tourner, ou la
laisse tourner à une certaine fréquence, et transmet de l'énergie à l'oscillateur
du mouvement de montre 150 pour l'entretenir.
[0030] L'ancre 100 comprend une fourchette 110 de façon conventionnelle, afin de permettre
la coopération avec un axe du balancier de l'oscillateur 150.
[0031] L'ancre comprend deux palettes 101, 102, par exemple en rubis, en silicium ou en
diamant : il s'agit de la palette d'entrée 101 et de la palette de sortie 102.L'ancre
peut être monobloc ou comporter des palettes assemblées. Dans ce dernier cas, la palette
101 est logée dans un logement de palette d'entrée 101a de l'ancre 100 et la palette
102 est logée dans un logement de palette de sortie 102a de l'ancre 100. L'ancre 100
est mobile en rotation autour d'un axe de rotation d'une tige d'ancre 103 de l'ancre
100.
[0032] La roue d'échappement 10 comprend une pluralité de dents 11 et est mobile en rotation
autour d'un axe de rotation d'un arbre de roue 12. La roue d'échappement peut être
par exemple en acier, en NiP, en Silicium, en silicium oxydé ou revêtu d'une couche
tribologique telle que par exemple du diamant.
[0033] Un contact 15 est présent lors de la coopération de la dent en contact 13, parmi
les dents 11 de la roue d'échappement 10, avec l'une des palettes 101, 102. Dans l'exemple
de la figure 1, la roue d'échappement possède vingt dents 11, dont une dent en contact
13 avec la palette d'entrée 101 ou la palette de sortie 102, selon que l'on considère
la figure 1 à gauche ou à droite. Le contact 15 peut avoir lieu sur une zone ou une
surface.
[0034] A gauche de la figure 1 est représentée la roue d'échappement 10 et l'ancre 100,
dans une position dans laquelle la dent en contact 13 (parmi les dents 11) touche
la palette d'entrée 101. A droite de la figure 1 est représentée la roue d'échappement
10 et l'ancre 100, dans une position dans laquelle la dent en contact 13 (parmi les
dents 11) touche la palette de sortie 102.
[0035] Le procédé est ainsi détaillé en référence aux figures 1 et 2.
[0036] Pour chaque passage de dent en contact 13 avec l'une des palettes 101, 102, un son
(ou plusieurs sons) est émis, qui peut correspondre au moins en partie aux sons dits
« TIC » ou aux sons dit « TAC », de façon conventionnelle. Ainsi, comme discuté ci-avant,
on peut définir par « TIC » le son lié à la coopération entre une dent de la roue
d'échappement avec le plan de repos d'une première palette, et par « TAC » le son
lié à la coopération entre une dent de la roue d'échappement avec le plan de repos
d'une deuxième palette, c'est-à-dire que le « TIC » et le « TAC » sont des sons caractéristiques
de l'impact entre le plan de repos d'une première et respectivement d'une deuxième
palette. On peut considérer le « TIC » comme le son d'entrée (i.e. de la palette d'entrée
sur la dent) et le « TAC » comme le son de sortie de l'ancre (i.e. de la palette de
sortie sur la dent) pour ladite dent de la roue d'échappement. En d'autres termes,
ce n'est ni la même dent ni la même palette pour le TIC et le TAC : il y a en général
trois dents d'écart entre le TIC et le TAC, et le TIC vient de la palette d'entrée
alors que le TAC vient de la palette de sortie. Le nombre de trois dents est un exemple
non limitatif pour l'ancre suisse. Il s'agit du nombre de dents embrassées entre les
deux palettes. Il est possible d'utiliser une analyse synchrone pour permettre de
numéroter chaque dent de la roue et de savoir quelle dent coopère avec quelle palette
à chaque moment. L'analyse synchrone ou l'usage d'un modulo (égale au nombre de dents
de la roue d'échappement) permet de numéroter les dents dans la répétition des séquences.
L'analyse synchrone est une technique connue permettant d'extraire des signaux de
faible amplitude, mais à bande étroite noyés dans un bruit ambiant à large bande,
notamment par multiplication du signal par un signal sinusoïdal de fréquence proche
de la fréquence moyenne à détecter. Elle peut aussi être définie comme une démodulation
cohérente ou un changement de fréquence opéré sur une porteuse à fréquence intermédiaire.
Elle peut se faire au moyen d'un amplificateur à détection synchrone.
[0037] Une détection acoustique de l'ensemble en fonctionnement peut être fourni par un
capteur acoustique, par une détection piézo-acoustique multimodes ou encore plus avantageusement
une détection stéthoscopique acoustique et ultrasonique ou encore un ou plusieurs
microphones ultrasoniques. Singulièrement la détection stéthoscopique acoustique et
ultrasonique en champ proche, qui présente des qualités très hautes de largeur de
bande, de planéité spectrale, de faiblesse de bruit et d'immunité aux perturbations
parasites, permet de proposer un procédé de détermination. Ceci est aussi applicable
aux composants en silicium, en acier ou alliage métallique, amorphe ou non, matériaux
cristallins, et d'une manière générale tout matériau utilisé pour les composants horlogers.
Le capteur piézo-acoustique a de préférence un bon rapport signal sur bruit sur une
large bande fréquentielle. Il est en outre possible de prévoir avec ce capteur piézo-acoustique
un fonctionnement en multimodes afin d'obtenir un haut rapport signal-bruit sur une
large gamme de fréquence via les modes propres de vibration. Ceci présente l'avantage
de pouvoir aller à haute fréquence, d'améliorer la rapidité de montée du signal sonore
et d'obtenir une meilleure précision temporelle. Une mesure via contact direct (transmission
solidienne, par exemple par une couronne) est possible. Il est en outre possible de
couper les basses fréquences afin d'isoler les bruits ambiants. La technologie MEMS
(microsystème électromécanique) permet de couvrir une large bande passante (par exemple
100Hz - 80kHz), tout en autorisant une mesure sans contact en champ proche (de type
stéthoscope). Les différents capteurs mentionnés ci-avant permettent une écoute plus
fine, plus fidèle, et donc à plus grande capacité de reconnaissance par l'obtention
d'une plus grande quantité d'information, par l'extension de la bande vers les hautes
fréquences qui contiennent une énergie acoustique utile, par l'obtention d'une information
moins perturbée par l'environnement acoustique (et vibratoire), par le fait de la
dissipation rapide des longueurs d'ondes courtes dans l'air et dans les solides, par
l'obtention d'une information moins perturbée par l'environnement connectique et électrique,
par la numérisation des signaux au plus près de la source de transduction, par l'obtention
d'un très faible bruit propre par la multiplication de transducteurs appariés, par
la possibilité de mise en oeuvre des techniques de reconstruction cohérente, de décalage
temporel, de convolution, de filtrage et de focalisation, c'est-à-dire plus précisément
toutes les méthodes de traitement de signal et d'algorithmes d'antennerie acoustique
par réseaux de microphones et applicables en champ proche. En outre, par l'emploi
de transducteurs miniatures de sensibilité connue et appairés d'usine en amplitude
et en phase, et pour toute leur durée de vie, la technologie ne nécessite pas de calibration
initiale, ni périodique.
[0038] La figure 2 représente un signal sonore 200 qui est caractéristique du fonctionnement
de l'oscillateur 150 pour montre coopérant avec la roue d'échappement 10 et l'ancre
100 munie de palettes.
[0039] Le signal sonore fait l'objet de la détection acoustique du fonctionnement de l'échappement,
c'est-à-dire de la roue d'échappement 10 pour une dent 11, 13 donnée avec l'ancre
100 et l'oscillateur 150. La détection acoustique peut être réalisée à l'aide d'un
capteur acoustique, par exemple un capteur piézo-acoustique ou un microphone, en particulier
ultrasonique.
[0040] Il est considéré que le signal sonore 200 détecté comprend un premier son 201, un
deuxième son 202 et un éventuel troisième son 203. Le troisième son 203 est avantageusement
et notamment utilisé pour s'assurer de la présence et de la cohérence du premier son
201 et du deuxième son 202. En d'autres termes, la forme et l'amplitude du troisième
son 203 permet de confirmer que le premier son 201 et le deuxième son 202 sont bien
les sons que l'on espère détecter. Il est en outre possible d'effectuer cette confirmation
en analysant une enveloppe des sons 201, 202 ou en considérant leur amplitude ou tout
autre paramètre, comme une distance par rapport à un autre son (par exemple parasite)
non représenté. En outre, il est possible d'utiliser le troisième son 203 pour la
mesure de l'amplitude du balancier, comme il sera également discuté ci-après. D'une
manière générale, il est considéré que le premier son 201 a lieu lors du premier choc,
quand la cheville de plateau de l'oscillateur 150 touche l'entrée de la fourchette
de l'ancre 100. Le deuxième son 202 a lieu lorsqu'une dent de la roue d'échappement
10 tombe sur le plan d'impulsion de la palette et que la fourchette de l'ancre 100
rattrape la cheville de plateau de l'oscillateur 150. Le troisième son 203, est généralement
le plus fort, et se produit lorsqu'une dent de la roue d'échappement tombe sur le
plan de repos de la palette (chute) et que la baguette de l'ancre s'appuie contre
la goupille de limitation (chemin perdu).
[0041] La durée écoulée 204 entre les deux premiers sons 201, 202 de l'échappement est également
appelée DI, et peut être une fonction des distances de pénétrations des palettes 101,
102. La durée écoulée 204 peut être considérée de pic à pic ou à partir d'une valeur
moyenne (ou médiane ou caractéristique) du premier son 201 et du deuxième son 202.
La durée écoulée 204 peut en outre être une fonction de l'amplitude de fonctionnement
du balancier de l'oscillateur 150 couplé à l'échappement.
[0042] La durée écoulée 205 entre le premier son 201 et le troisième son 203 est également
appelée DB.
[0043] Le procédé selon la présente invention permet de déterminer la valeur signée de repère
de l'oscillateur 150 directement sur le mouvement de montre assemblé, sans accès visuel
aux composants. Il convient notamment d'entendre le bruit de l'échappement et distinguer
clairement les trois chocs de l'échappement (il convient d'isoler et de ne pas tenir
compte des bruits parasites).
[0044] Dans un mode de réalisation particulier, la mesure peut se faire par analyse du signal
acoustique couplé au signal optique du balancier, notamment pour mesurer l'amplitude
réelle de fonctionnement du balancier.
[0045] En outre, il est possible de connaître l'amplitude soit par détection acoustique
(comme par exemple avec le troisième son comme discuté ci-avant), soit par détection
optique, ou toute combinaison de ceci.
[0046] Un avantage de cette mesure est de se dérouler en temps masqué lors du contrôle chronométrique.
Cette stratégie de mesure est intéressante lors du diagnostic de pièces déjà assemblées
pour donner un moyen de vérification.
[0047] L'avantage de cette mesure est de s'assurer qu'en condition dynamique, l'échappement
fonctionne dans son intervalle de tolérance (abrévié IT). Ceci permet d'ajouter une
couche de contrôle qualité sans surcoût.
[0048] La figure 3 représente une amplitude d'oscillation de l'oscillateur 150 pour montre
en fonction du temps. Il s'agit de l'amplitude de fonctionnement avec un repère décalé.
L'indication « E » sur la figure 3 correspond à la séquence d'entrée, l'indication
« S » correspond à la séquence de sortie, et l'indication « D » correspond à la ligne
de décalage du repère. Les temps t1 et t2 sont mentionnés ci-après.
[0049] L'oscillateur 150 comprend de façon conventionnelle un balancier et un spiral. Le
balancier est monté sur un arbre de balancier et coopère avec l'échappement, en particulier
au niveau de la fourchette 110 de l'ancre 100, dans le cas d'un échappement à ancre
suisse.
[0050] L'oscillateur effectue des oscillations autour de son point d'équilibre, avec une
certaine amplitude de part et d'autre. Celui-ci n'est généralement pas parfaitement
centré (c'est-à-dire un défaut de repère) : il est décalé d'un côté ou de l'autre
(i.e. du côté de l'entrée ou du côté de la sortie). Ceci est dû au montage des éléments
ensemble et aux tolérances mécaniques de ceux-ci. Un moyen pour repérer le sens du
défaut de repère est de s'appuyer sur la position de l'entrée et de la sortie de l'échappement.
On appelle alternance d'entrée l'alternance pendant laquelle la palette d'entrée transmet
l'impulsion. On appelle alternance de sortie l'alternance pendant laquelle la palette
de sortie transmet l'impulsion.
[0051] Si par exemple le repère est décalé du coté entrée, les amplitudes des alternances
du coté entrée seront plus petites que les amplitudes des alternances du coté sortie.
La durée des alternances du coté entrée durera également moins longtemps que les alternances
du coté sortie.
[0052] Cela se représente à la figure 3 par une ligne du repère décalée vers le haut de
la figure au-dessus de l'amplitude zéro, et des amplitudes « positives » (i.e.au dessus
de zéro) coté entrée plus petites (en valeur absolue) et des amplitudes « négatives
» coté sortie plus grande (en valeur absolue). En d'autres termes, l'amplitude de
l'oscillateur pendant le temps t1 indiqué en figure 3 est plus petite que l'amplitude
pendant le temps t2 de la figure 3.
[0053] Le repère mesuré est défini par R[s] = (t1 - t2) / 2.
[0054] L'intérêt pour l'utilisateur est de pouvoir convertir une information fournie en
[s] ou [ms] en [°] ou [degrés] pour identifier la retouche (ou le réglage) nécessaire
afin de corriger le repère. On a ainsi
R[°]=
A0∗ sin((
ω∗
R[s]), avec
A0 qui est la valeur de l'amplitude instantanée de l'oscillateur. A0 est typiquement
entre 100° et 320°, de préférence entre 200° et 300°.
ω est la pulsation propre de l'oscillateur, qui vaut 2 * pi * f, f étant la fréquence
typiquement entre 2 et 15 Hz.
[0055] Pour un oscillateur oscillant à 4hz ayant un défaut de repère mesuré de 5 ms, et
fonctionnant à 300° d'amplitude, le repère est décalé de 3.8°. L'amplitude des alternances
du premier coté est de 296.2° et du second coté de 303.8°. La correction (à l'aide
d'un moyen de réglage d'indexation) doit donc être de 3.8° dans un sens restant à
identifier.
[0056] Il s'agit ensuite d'identifier le sens de correction.
[0057] L'entrée et la sortie d'échappement produisent une séquence de bruits caractéristiques
comme il a été détaillé ci-avant. Les durées relatives des séquences de chocs permettent
de différencier la phase d'échappement qui a eu lieu.
[0058] Plusieurs méthodes de différenciation existent.
[0059] La première méthode de différenciation est la suivante.
[0061] En référence à la figure 3, le balancier se déplace du coté entrée vers le coté sortie,
la durée d'alternance étant plus grande dans ce sens, l'amplitude est plus grande
et le repère est décalé vers le coté entrée.
[0062] La figure 4 représente un temps caractéristique d'oscillation de l'oscillateur 150
pour montre en fonction d'une position de dent sur la roue d'échappement 10 coopérant
avec l'oscillateur 150, sur un tour complet de roue d'échappement 10. L'abscisse correspond
au numéro de dents de la roue d'échappement et les ordonnées à un temps en secondes.
[0063] La seconde méthode de différenciation est la suivante en lien avec la figure 4.
[0064] Pour des échappements inconnus ou pour des échappements dont on ne connait pas la
signature DI/DB entrée et sortie, on peut identifier l'entrée ou la sortie via le
mal rond. Il est également possible de recourir à l'observation du mal rond pour identifier
la phase d'échappement en cours. On peut observer un déphasage des temps DI entre
le tic et le tac sur le tour de la roue d'échappement. Une même dent passant successivement
par l'entrée puis la sortie après deux ou trois dents, l'observation du déphasage
permet d'associer la séquence de choc à un des côtés de l'échappement. Le déphasage
est ainsi visible en figure 4 entre la dent 5 et la dent 8. La courbe du haut correspond
à une régression des durées DI pour la sortie et la courbe du bas correspond à une
régression des durées DI pour l'entrée. La figure 4 représente ainsi l'ensemble des
durées DI pour l'entrée et la sortie, sur un tour de roue d'échappement 10.
[0065] La figure 4 représente ainsi une courbe pour chaque DI des TIC et TAC encore indéterminé
sur lequel est l'entrée ou la sortie, indépendamment de la construction. L'entrée
de l'échappement sera nécessairement la courbe en avance de phase et en connaissant
l'entrée et la sortie, il est possible de déterminer le sens de rotation pour le réglage
du repère.
[0066] A partir du moment où l'entrée et la sortie sont identifiés au tic ou au tac selon
la première méthode ou la deuxième méthode, on peut signer le repère. Si on détecte
quelle phase d'échappement vient de se produire, on peut déterminer le sens de rotation
du balancier et associer la durée d'alternance à une certaine direction (association
du tic/tac à l'entrée / sortie).
Table 1
Séquence de choc entendue précédemment |
Sens de déplacement du balancier |
Durée relative de l'alternance suivant la séquence de choc |
Interprétation |
Entrée |
Le balancier se déplace du coté entrée vers le coté sortie |
Plus grande |
Le repère est décalé du coté entrée. Il faut déplacer la raquette ou le porte piton
mobile vers le coté sortie, ou faire un réglage d'indexation équivalent. |
|
|
Plus petite |
Le repère est décalé du coté sortie. Il faut déplacer la raquette ou le porte piton
mobile vers le coté entrée, ou faire un réglage d'indexation équivalent. |
Sortie |
Le balancier se déplace du coté sortie vers le coté entrée |
Plus grande |
Le repère est décalé du coté sortie. Il faut déplacer la raquette ou le porte piton
mobile vers le coté entrée ou faire un réglage d'indexation équivalent. |
|
|
Plus petite |
Le repère est décalé du coté entrée. Il faut déplacer la raquette ou le porte piton
mobile |
|
|
|
vers le coté sortie, ou faire un réglage d'indexation équivalent. |
[0067] On comprendra que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour l'homme
du métier peuvent être apportées aux différents modes de réalisation de l'invention
décrits dans la présente description, tel qu'un réglage d'indexation par déplacement
angulaire de la cheville de plateau ou de la virole, par exemple.
[0068] En particulier, il est fait référence à la possibilité d'avoir une autre méthode
pour attribuer les sons à l'entrée ou à la sortie.
[0069] Il est possible de combiner les modes de réalisations autant que possible ou nécessaire.
1. Procédé de détermination d'une valeur signée de repère d'un oscillateur (150) pour
montre, tel qu'un oscillateur balancier spiral, coopérant avec un échappement (10,
100), le procédé comprenant au moins les étapes suivantes :
- mettre l'oscillateur (150) en mouvement d'oscillation relativement à un bâti du
mouvement horloger, chaque oscillation comprenant une alternance d'entrée et une alternance
de sortie, une pluralité de sons (201, 202, 203) étant émis pendant les oscillations
de l'oscillateur (150),
- procéder à une détection acoustique de la pluralité de sons émis (201, 202, 203)
pendant les oscillations,
- attribuer les sons de la pluralité de sons (201, 202, 203) à l'alternance d'entrée
ou à l'alternance de sortie pour au moins une oscillation,
- déduire une amplitude d'oscillation pour l'alternance d'entrée et pour l'alternance
de sortie, sur la base des sons attribués (201, 202, 203),
- comparer les amplitudes d'oscillation pour l'alternance d'entrée et pour l'alternance
de sortie, et déduire la valeur signée de repère, de préférence indépendamment d'une
position de l'oscillateur (150).
2. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon la revendication 1, dans
lequel la pluralité de sons (201, 202, 203) correspond à des chocs de l'échappement
(10, 100), de préférence des dégagements et/ou des impulsions, et
dans lequel des séquences de chocs permettent l'attribution des sons (201, 202, 203)
à l'alternance d'entrée ou à l'alternance de sortie.
3. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
précédentes, dans lequel l'étape d'attribution des sons émis (201, 202, 203) comprend
une étape consistant à séparer les sons émis (201, 202, 203) en fonction du sens de
rotation de l'oscillateur (150).
4. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
précédentes, dans lequel l'étape d'attribution des sons émis (201, 202, 203) comprend
une étape consistant à comparer une durée entre un premier son (201) et un deuxième
son (202) pour l'alternance d'entrée à une durée entre un premier son (201) et un
deuxième son (202) pour l'alternance de sortie.
5. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
précédentes, dans lequel l'étape d'attribution des sons émis (201, 202, 203) comprend
une étape consistant à détecter un mal rond d'une roue d'échappement de l'échappement
(10).
6. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon la revendication précédente,
dans lequel le mal rond de la roue d'échappement (10) est détecté sur une pluralité
d'oscillations, telle qu'une pluralité de sons émis (201, 202, 203) lors d'un tour
complet de roue d'échappement (10) ou une pluralité de sons émis (201, 202, 203) lors
d'une rotation de la roue d'échappement (10) sur au moins trois dents d'une pluralité
de dents de la roue d'échappement, de préférence sur la totalité de la pluralité de
dents de la roue d'échappement (10).
7. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
précédentes, dans lequel la déduction de la valeur signée de repère est réalisée dans
une seule position de l'oscillateur (150).
8. Procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
précédentes, dans lequel un déphasage ou une différence entre l'amplitude d'oscillation
pour l'alternance d'entrée et l'amplitude d'oscillation pour l'alternance de sortie
permet de déterminer le signe et/ou la valeur absolue de la valeur signée de repère.
9. Procédé de réglage d'un oscillateur (150) pour montre, comprenant un procédé de détermination
de la valeur signée de repère selon l'une des revendications précédentes, et une étape
de réglage de l'oscillateur (150) selon la valeur signée de repère déterminée.
10. Procédé de réglage d'un oscillateur pour montre selon la revendication précédente,
dans lequel l'étape de réglage de l'oscillateur (150) comprend une étape de réglage
d'indexation, de préférence par le réglage d'une raquette, une étape de réglage d'un
porte piton mobile ou une étape de réglage d'un double plateau.
11. Procédé d'instruction de réglage d'un oscillateur (150) pour montre, comprenant un
procédé de détermination de la valeur signée de repère selon l'une des revendications
1 à 8, et une étape d'instruction à un opérateur ou à une machine d'un réglage de
l'oscillateur (150) selon la valeur signée de repère déterminée.