Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne le domaine du laminage des produits plats en alliage d'aluminium.
Plus précisément, l'invention concerne un laminoir à chaud réversible équipé d'un
système de refroidissement particulièrement rapide, homogène et reproductible pour
des produits plats en alliage d'aluminium.
[0002] L'invention concerne également le procédé mis en œuvre par ledit laminoir à chaud
réversible équipé d'un système de refroidissement qui permet un meilleur contrôle
thermique des produits plats en alliage d'aluminium pendant le laminage. L'invention
porte également sur une tôle mince dont le procédé utilise un refroidissement en cours
de laminage à chaud qui peut être obtenu par l'invention.
Etat de la technique
[0003] Une ligne à chaud pour le laminage des alliages d'aluminium comporte toujours un
laminoir réversible (c'est-à-dire qui lamine par aller et retour) aussi appelé ébaucheur
ou dégrossisseur et, éventuellement, un laminoir multi-cages aussi appelé laminoir
tandem, à la sortie du quel le métal encore chaud est enroulé. Le nombre de passes
et la prise de passe (réduction d'épaisseur par passe) dépendent de la dureté du produit
(sa contrainte d'écoulement) et bien sûr, de la puissance du laminoir, en termes de
couple et d'effort. La productivité impose que l'on prenne les plus grandes réductions
possibles à chaque passe. Cependant, on est alors limité par la capacité du laminoir
en termes d'effort de laminage et/ou de couple de laminage, comme cela est décrit
par exemple dans l'article « Mise en forme de l'aluminium - Laminage - Patrick Deneuville,
© Techniques de l'Ingénieur - 2010 ». Au cours des transformations à chaud de l'aluminium
telles que le laminage à chaud, la température du métal est toujours d'au moins typiquement
200°C.
[0004] On connait par ailleurs des lignes à chaud dans lesquelles deux laminoirs réversibles
se suivent suivis d'un laminoir tandem.
[0005] Les laminoirs à chaud réversibles sont souvent des goulots de production dans les
usines et au vu des investissements considérables qu'ils représentent, augmenter leur
productivité est un enjeu majeur et de manière évidente on a toujours pensé à augmenter
la capacité du laminoir en termes d'effort et/ou de couple de laminoir.
[0006] Dans l'état technique, on a souvent envisagé d'améliorer la productivité des laminoirs
tandem plutôt que celle du laminoir réversible. Les demandes ci-dessous portent notamment
sur des méthodes ou sur des procédés de refroidissement installés sur des laminoirs
tandem à chaud finisseurs.
[0007] La demande de brevet
WO201558902 porte sur un train de laminage à chaud de bandes d'aluminium et un procédé de laminage
à chaud d'une bande d'aluminium.
[0008] Cette demande vise à proposer, pour un train de laminage à chaud de bandes d'aluminium
comprenant un train de laminage finisseur tandem à plusieurs cages comportant au moins
un dévidoir monté en aval dans la direction du laminage et au moins une section de
refroidissement associée, une solution qui permette d'ajuster de meilleure manière
les courbes de refroidissement et les trajets température-temps dans le produit à
laminer lors du laminage à chaud de bandes d'aluminium. A cet effet, la ou les sections
de refroidissement sont agencées dans la zone de sortie du train de laminage à chaud
de bandes d'aluminium, et au moins une cisaille rogneuse installée en aval dans la
direction du laminage est associée au train de laminage finisseur tandem.
[0009] Le brevet
EP2991783 porte sur un procédé de fabrication d'une bande métallique. Ce brevet concerne un
procédé de fabrication d'une bande métallique selon lequel la bande est laminée dans
un laminoir à plusieurs cages, est sortie derrière la dernière cage du laminoir dans
le sens de transport et refroidie dans un dispositif de refroidissement. Pour obtenir
une structure granulaire favorable et un degré de planéité élevé, selon le brevet,
la bande ou tôle est soumise directement après le passage à travers les cylindres
de travail de la dernière cage de laminoir à un refroidissement rapide supplémentaire,
le refroidissement de la bande ou tôle ayant encore lieu au moins en partie dans l'étendue
de la dernière cage de laminoir dans le sens de transport, le refroidissement rapide
ayant lieu en appliquant un fluide de refroidissement par le haut et par le bas sur
la bande ou tôle, le flux volumique de fluide de refroidissement appliqué par le bas
sur la bande ou tôle s'élevant au moins à 120 % du flux volumique de fluide de refroidissement
appliqué par le haut sur la bande ou tôle.
[0010] La demande de brevet
WO200889827 porte sur un dispositif pour refroidir une bande métallique. Cette demande concerne
un dispositif pour refroidir une bande métallique entre deux cages de laminoir, la
bande étant guidée sur un élément de guidage supérieur de conception plane. En dessous
de l'élément de guidage supérieur est disposé un élément de pulvérisation qui conduit
du fluide de refroidissement à travers au moins une ouverture dans l'élément de guidage
supérieur vers le côté inférieur de la bande. Afin d'obtenir un schéma de pulvérisation
amélioré, conformément à cette demande, au moins deux ouvertures juxtaposées dans
la direction transversale à la direction d'avance de la bande sont pratiquées dans
l'élément de guidage supérieur et présentent une forme allongée. L'axe longitudinal
de l'ouverture est orienté suivant un angle par rapport à la direction d'avance de
la bande.
[0011] Il existe aussi des procédés et des équipements pour refroidir les plateaux avant
le début d'approvisionner le laminoir à chaud.
[0012] La demande de brevet
WO2016/012691 porte sur un procédé et équipement de refroidissement. Cette demande a pour objet
un procédé de refroidissement d'un plateau de laminage en alliage d'aluminium, après
le traitement thermique d'homogénéisation métallurgique dudit plateau et avant son
laminage à chaud, caractérisé en ce que le refroidissement d'une valeur de 30 à 150°C
est effectué à une vitesse 150 à 500°C/h, avec une homogénéité de moins de 40°C sur
toute la partie traitée du plateau. Cette demande a également pour objet l'installation
permettant la mise en œuvre dudit procédé ainsi que ladite mise en œuvre.
[0013] La demande de brevet
WO 2018/011245 a pour objet un procédé de fabrication d'une tôle mince en alliage d'aluminium de
la série 6xxx comprenant les étapes suivantes : coulée d'un alliage d'aluminium de
la série 6xxx pour former un lingot ; homogénéisation du lingot ; refroidissement
du lingot homogénéisé à une vitesse de refroidissement d'au moins 150 °C/h directement
à la température de départ du laminage à chaud ; laminage à chaud du lingot jusqu'à
une épaisseur finale et bobinage à l'épaisseur finale après laminage à chaud dans
des conditions permettant d'obtenir un taux de recristallisation d'au moins 50 % ;
laminage à froid afin d'obtenir une tôle mince laminée à froid. Le procédé de l'invention
est particulièrement utile pour la fabrication de tôles minces destinées à l'industrie
automobile qui combinent une limite d'élasticité à la traction élevée et une aptitude
à la mise en forme adaptée aux opérations d'emboutissage à froid, ainsi qu'une excellente
qualité de surface et une résistance élevée à la corrosion avec une productivité élevée.
[0014] Pour des alliages de la série 6000 d'autres modification sont également envisagée
pour améliorer la productivité et/ou les propriétés métallurgiques.
[0015] La demande de brevet
EP1165851 concerne un procédé permettant de convertir un lingot d'un alliage d'aluminium de
série 6000 en une feuille à auto recuit. Ce procédé consiste à soumettre le lingot
à un traitement d'homogénéisation en deux étapes, premièrement à une température d'au
moins 560 °C, puis à une température comprise entre 450 °C et 480 °C. Ce procédé consiste
ensuite à laminer à chaud le lingot homogénéisé à une température de départ comprise
entre 450 °C et 480 °C, puis à une température d'arrivée comprise entre 320 °C et
360 °C. On obtient ainsi une feuille laminée à chaud comprenant un composant de recristallisation
Cube exceptionnellement bas.
[0016] La demande de brevet
US2016/0201158 concerne de nouveaux procédés permettant d'accroître augmenter la productivité sur
une ligne de recuit continu et de traitement thermique de remise en solution pour
des produits de tôle d'aluminium pour l'industrie automobile se prêtant à un traitement
thermique présentant de grandes résistances T4 et post-cuisson et un lignage réduit.
A titre d'exemple non limitatif, les procédés selon l'invention peuvent être utilisés
dans l'industrie automobile. Les alliages se prêtant à un traitement thermique et
les procédés selon l'invention peuvent également être appliqués dans les industries
maritime, aérospatiale et des transports.
[0017] La demande de brevet
EP1375691 concerne une feuille laminée en alliage aluminium de type 6000 contenant du Si et
du Mg comme principaux composants et possédant une excellente aptitude au formage
suffisante pour permettre un usinage sur rabat plat, une excellente résistance aux
bosses, et une bonne durcissabilité au cours de la cuisson d'un revêtement. La feuille
en alliage présente une anisotropie à coefficient de Lankford supérieur à 0,4 ou un
coefficient de résistance pour des orientations en cube de la texture supérieure ou
égale à 20, et présente un rayon de courbure critique inférieur ou égal à 0,5 mm à
180 °C, se pliant même lorsque la résistance au seuil conventionnel d'écoulement dépasse
140 MPa par vieillissement à température ambiante. L'invention concerne également
un procédé de production de la feuille laminée en alliage aluminium, qui consiste
à soumettre un lingot à un traitement d'homogénéisation, à le refroidir à une température
inférieure à 350 °C à une vitesse de refroidissement de 100 °C/heure ou plus, éventuellement
jusqu'à température ambiante, à le chauffer à nouveau à une température de 300 à 500
°C et à le soumettre à un laminage à chaud, à effectuer un laminage à froid du produit
laminé chaud, et à soumettre la feuille laminée à froid à un traitement de mise en
solution à une température supérieure ou égale à 400 °C avant de procéder à une trempe.
[0018] La demande
EP0786535 concerne l'homogénéisation, à une température non inférieure à 500 °C, d'un lingot
d'alliage d'aluminium ne contenant pas moins de 0,4 % en poids et moins de 1,7 % en
poids de Si, pas moins de 0,2 % en poids et moins de 1,2 % en poids de Mg, ainsi que
de l'Al et des impuretés inévitables à titre de solde, puis on refroidi le produit
obtenu d'une température non inférieure à 500 °C jusqu'à une température située dans
la plage comprise entre 350 et 450 °C, et dont le point de départ permet un laminage
à chaud. L'étape de laminage à chaud étant achevée à une température se situant dans
la plage comprise entre 200 et 300 °C, on soumet le produit obtenu à un laminage à
froid à un rapport de réduction non inférieur à 50 %, immédiatement avant son traitement
en solution. On soumet ensuite le produit laminé à froid à un traitement en solution
dans lequel il est conservé à une température se trouvant dans la plage située entre
500 et 580 °C, à un taux d'augmentation de température non inférieur à 2 °C/s pendant
au plus 10 minutes, puis on soumet le produit obtenu à un durcissement au cours duquel
il est refroidi jusqu'à une température non supérieure à 100 °C, à un taux de refroidissement
non inférieur à 5 °C/s. On obtient ainsi un procédé de production d'une plaque d'alliage
d'aluminium destinée à un moulage, laquelle présente une résistance et une aptitude
au moulage élevées, ainsi qu'une excellente apparence extérieure sur sa surface de
post-moulage, laquelle est utilisée de manière appropriée en tant que matériau destiné
à des pièces d'équipement de transport, telles que des plaques extérieures pour automobiles.
[0019] La demande de brevet
JP2015067857 concerne la fourniture d'une feuille d'alliage d'aluminium à base d'Al-Mg-Si pour
panneau automobile excellente en emboutissabilité, pliable capable de traiter le pliage
à plat, propriété de stabilité de la forme, durcissement du grippage du revêtement
et résistance à la corrosion, et de fournir une méthode de fabrication à cet effet,
avec une feuille d'alliage d'aluminium à base d'Al-Mg-Si pour panneau automobile contient
Si: 0,4 à 1,5%, Mg: 0,2 à 1,2%, Cu: 0,001 à 1,0%, Zn: 0,5% ou moins, Ti: 0,1% ou moins,
B: 50 ppm ou moins, un ou plusieurs types de Mn: 0,30% ou moins, Cr: 0,20% ou moins
et Zr: 0,15% ou moins, et le reste Al avec des impuretés inévitables. Une distribution
de la densité de la direction du cube à une partie de la profondeur de 1/4 de l'épaisseur
de la feuille à partir d'une surface est dans une plage de 10 à 25, une moyenne de
la valeur r r (r = (r + r + r × 2) / 4) est 0,50 ou de plus, une valeur absolue d'un
indice d'anisotropie dans le plan de la valeur r Δr (Δr = (r + rr × 2) / 2) est de
0,30 ou moins et un diamètre moyen des particules de cristal est de 50 µm ou moins.
[0020] Pour des raisons métallurgiques ou de productivité, il peut être envisagé de tremper
la bande après laminage à chaud.
[0021] On connait par exemple un laminoir réversible suivi d'une « piscine » dans laquelle
le métal à l'épaisseur finale à chaud est plongé pour être refroidi (« Mise en forme
de l'aluminium - Laminage - Patrick Deneuville,
© Techniques de l'Ingénieur - 2010 »).
[0022] La demande de brevet
WO2019241514 porte sur des systèmes et procédés de trempe d'une bande métallique après laminage.
Cette demande concerne des systèmes et des procédés de trempe d'un substrat métallique,
comprenant le refroidissement d'une surface supérieure et d'une surface inférieure
du substrat métallique jusqu'à ce qu'une température de bande soit refroidie à une
température intermédiaire. Le refroidissement de la surface supérieure du substrat
métallique est interrompu lorsque la température de bande atteint la température intermédiaire,
et le refroidissement de la surface inférieure du substrat métallique se poursuit
jusqu'à ce que le substrat métallique atteigne une température cible, la température
cible étant inférieure à la température intermédiaire.
[0023] La demande de brevet
FR2378579 porte sur un procédé pour le refroidissement rapide d'une barre de coulée continue,
ronde ou à brame, reposant sur une voie de roulement et soumise à une aspersion d'eau.
Selon cette demande, ce procédé est caractérisé en ce que ladite barre est déplacée
d'un mouvement de va-et-vient pendant la durée totale du refroidissement, la course
de ce mouvement étant plus grande dans le sens de l'extraction que dans le sens oppose.
[0024] Le brevet
US6309482 porte sur la combinaison en ligne d'un laminoir réversible (laminoir Steckel) et
de ses fours à bobines avec un appareil de refroidissement accéléré contrôlé immédiatement
en aval de ceux-ci et le procédé associé permettent de laminer séquentiellement de
l'acier de façon réversible pour obtenir une réduction globale d'au moins environ
3:1.
[0025] Le brevet
US9643224 porte sur un dispositif pour le refroidissement de produits laminés, de préférence
pour le refroidissement pendant le laminage à froid, comprenant une buse pour l'application
d'un agent de refroidissement sur les produits laminés, une chambre de refroidissement
en communication fluidique avec la buse et s'étendant sensiblement parallèlement au
plan de défilement de la bande étant prévue pour l'application de l'agent de refroidissement
sur les produits laminés
[0026] Le brevet
EP2979769 porte sur une méthode et une installation pour la fabrication d'une plaque d'acier
par laquelle une plaque d'acier de haute qualité ayant moins de variation de qualité
peut être assurée. Il porte aussi sur un procédé de fabrication d'une tôle d'acier,
comprenant une étape de laminage à chaud, une étape de correction de forme et une
étape de refroidissement accéléré dans cet ordre.
Problème posé
[0027] Le problème que la présente invention cherche à résoudre est d'améliorer la productivité
des laminoirs réversibles sans dégrader la qualité métallurgique des produits obtenus,
voire en améliorant la qualité métallurgique et/ou la productivité des autres étapes
de transformation. Il existe en particulier une demande dans l'industrie automobile
pour des méthodes ayant une productivité élevée pour fournir des tôles en alliage
6xxx de qualité supérieure, notamment en termes de résistance mécanique, aptitude
à la mise en forme et à l'assemblage et aspect de surface après peinture.
Objet de l'invention
[0028] Un premier objet de l'invention est un laminoir réversible à chaud comprenant deux
cylindres de travail, un cylindre de travail supérieur (21) et un cylindre de travail
inférieur (22), et au moins un système de refroidissement destiné à refroidir une
ébauche (11), ladite ébauche (11) se déplaçant sur des rouleaux (23) et traversant
le laminoir réversible à chaud entre les deux cylindres de travail (21) et (22), ledit
système de refroidissement étant constitué de deux dispositifs de refroidissement
: un dispositif de refroidissement supérieur de l'ébauche (11) et un dispositif de
refroidissement inférieur de l'ébauche (11) caractérisé en ce que :
- le dispositif de refroidissement supérieur comprend au moins une rampe (30) de buses
(35) disposée substantiellement parallèlement à l'axe du cylindre de travail supérieur
(21), les buses (35) arrosant avec des jets de fluide de refroidissement (36) la face
supérieure de l'ébauche (11),
- le dispositif de refroidissement inférieur comprend au moins une rampe (40) de buses
(45) disposée entre les rouleaux (23) ou entre le cylindre de travail inférieur (22)
et le rouleau (23) le plus proche, substantiellement parallèle à l'axe du cylindre
de travail inférieur (22), les buses (45) arrosant avec des jets de fluide de refroidissement
(46) la face inférieure de l'ébauche (11), l'axe des jets de fluide de refroidissement
(46) étant orienté substantiellement perpendiculairement à la surface inférieure de
l'ébauche (11).
[0029] Un autre objet de l'invention est un procédé de laminage à chaud d'alliages d'aluminium
comprenant les étapes successives de
- a. approvisionnement d'une plaque de laminage en alliage d'aluminium avec un ou plusieurs
alliages d'aluminium à une température d'entrée de laminage à chaud,
- b. réalisation d'une pluralité de passes de laminage à chaud et/ou de refroidissement
avec le laminoir à chaud selon l'invention, le système de refroidissement servant
au moins une fois,
- c. transfert de l'ébauche (11) ou du produit fini sous forme de tôle ou bande à une
température de sortie de laminage à chaud pour la suite du procédé de transformation.
[0030] Encore un autre objet de l'invention est un procédé de laminage d'un alliage d'aluminium
de la série AA6xxx comprenant les étapes successives de :
- a. coulée d'une plaque de laminage en alliage de la série AA6xxx,
- b. homogénéisation de la plaque de laminage, suivie optionnellement d'un réchauffage,
- c. premier laminage à chaud pour transformer la plaque de laminage en une ébauche
ayant une première épaisseur de sortie à partir d'une première température de début
de laminage à chaud,
- d. refroidissement de l'ébauche ainsi obtenue avec une vitesse moyenne typique de
refroidissement de la température moyenne de l'ébauche de l'ordre de V= C/e jusqu'à
une seconde température de début de second laminage à chaud, où V est en °C/s, e est
l'épaisseur de l'ébauche en mm, et C est une valeur constante qui vaut entre 400 et
1000°C/s*mm, préférentiellement entre 600 et 900°C/s*mm, plus préférentiellement entre
700 et 800°C/s*mm,
- e. second laminage à chaud pour transformer l'ébauche ainsi refroidie en une bande
à l'épaisseur finale de laminage à chaud dans des conditions de déformation et de
température telles que la bande soit recristallisée à au moins 50%,
- f. laminage à froid de la bande en une tôle mince.
[0031] Encore un autre objet de l'invention est une tôle mince obtenue selon le procédé
de l'invention, telle qu'après traitement de mise en solution dans un four de traitement
thermique en continu fonctionnant de façon telle que la durée de maintien équivalente
à 560 °C,

, est inférieure à 20 s, la durée de maintien équivalente étant calculée à l'aide
de l'équation

Q étant une énergie d'activation de 200 kJ/mol et R = 8,314 J/mol/K,
elle atteint une résistance à la traction d'au moins 90 % et de préférence d'au moins
95 % de la résistance à la traction maximale obtenue après traitement de mise en solution
avec une durée de maintien équivalente à 560 °C,

, de 98s.
Description des figures
[0032]
Figure 1 : schéma en perspective d'une ébauche traversant un laminoir le système de
refroidissement n'étant pas représenté.
Figure 2 : vue de dessus d'une l'ébauche traversant un laminoir selon l'invention,
l'enveloppe convexe des surfaces aspergées directement par les jets de fluide de refroidissement
lors de leur premier impact sur l'ébauche étant représentée.
Figure 3 : vue de dessous d'une ébauche traversant un laminoir selon l'invention,
l'enveloppe convexe des surfaces aspergées directement par les jets de fluide de refroidissement
lors de leur premier impact sur l'ébauche étant représentée.
Figure 4 : autre vue de dessus d'une ébauche traversant un laminoir dans un mode de
réalisation préféré de l'orientation des jets de fluide de refroidissement, les jets
de fluide de refroidissement lors de leur premier impact sur l'ébauche étant représentée.
Figure 5a : schéma de buses avec des vannes à réponses rapide.
Figure 5b : schéma de buses avec des vannes à réponses rapide.
Figure 6 : schéma en coupe longitudinale d'un mode de réalisation d'un laminoir selon
l'invention.
Figure 7 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 8 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 9 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 10 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 11a : schéma en coupe transversale d'un mode de réalisation d'un laminoir selon
l'invention.
Figure 11b : schéma en coupe transversale d'un mode de réalisation d'un laminoir selon
l'invention.
Figure 12 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 13 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 14 : schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 15 : un schéma en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation d'un laminoir
selon l'invention.
Figure 16 : schéma du principe de commande du système de refroidissement.
Figure 17 : exemple de l'hétérogénéité de température de l'ébauche pour un procédé
selon l'art antérieur.
Figure 18 : exemple de l'hétérogénéité de température de l'ébauche en utilisant le
laminoir selon l'invention selon un mode de réalisation préféré.
Figure 19 : exemple du refroidissement rapide d'une tôle de 114 mm en aluminium AA6XXX
de 470°C à 420 °C pendant 8s avec de l'émulsion de laminage à chaud avec un laminoir
selon l'invention selon un autre mode de réalisation préféré.
Figure 20 : exemple du refroidissement rapide d'une tôle de 140 mm en aluminium AA6XXX
de 470°C à 420 °C pendant 10s avec de l'émulsion de laminage à chaud avec un laminoir
selon l'invention selon un autre mode de réalisation préféré.
Figure 21 : photo de la qualité de surface en lignage (« roping ») sans l'invention
tel que décrit dans l'exemple A.
Figure 22 : photo de la qualité de surface en lignage (« roping ») sans l'invention
tel que décrit dans l'exemple B.
Figure 23 : photo de la qualité de surface en lignage (« roping ») avec l'invention
tel que décrit dans l'exemple D.
Figure 24 : photo de la qualité de surface en lignage (« roping ») avec l'invention
tel que décrit dans l'exemple E.
Figure 25 : métallographies montrant le taux de recristallisation dans différentes
conditions
Figure 26 : graphique montrant l'effet de la durée de la mise en solution sur une
propriété mécanique
Description de l'invention :
[0033] Tous les alliages d'aluminium dont il est question ci-après sont désignés, sauf mention
contraire, selon les règles et désignations définies par l'«Aluminum Association »
dans les « Registration Record Series » qu'elle publie régulièrement.
[0034] Les états métallurgiques dont il est question sont désignés selon la norme européenne
EN-515.
[0035] Les caractéristiques mécaniques statiques en traction sont déterminées par un essai
de traction selon la norme NF EN ISO 6892-1.
[0036] Sauf mention contraire, les définitions de la norme EN 12258 s'appliquent.
[0037] On appelle ici ébauche un produit intermédiaire en alliage d'aluminium obtenu par
laminage d'une plaque de laminage telle qu'un lingot ou une plaque de fonderie, optionnellement
scalpée, optionnellement plaquée avec un ou plusieurs alliages d'aluminium, destiné
à la fabrication d'un produit fini sous forme de tôles bandes ou feuilles en alliage
d'aluminium, optionnellement plaquées avec un ou plusieurs alliages d'aluminium. Une
ébauche est donc un produit laminé dont l'épaisseur est intermédiaire entre la plaque
de laminage et le produit fini.
[0038] Sauf indication contraire, le terme « laminoir » vise ici un « laminoir réversible
».
[0039] Contrairement à l'art antérieur dans lequel soit on augmente la productivité des
laminoirs réversibles en augmentant la capacité du laminoir en termes d'effort et/ou
de couple de laminage, soit on améliore la productivité des étapes antérieures ou
postérieures, les présents inventeurs sont parvenus à améliorer la productivité des
laminoirs réversibles sans recourir à ces solutions.
[0040] Les présents inventeurs ont notamment constaté que compte tenu de leur dureté, la
plupart des alliages d'aluminium ont tendance à trop s'échauffer à chaque prise de
passe. Il est alors nécessaire de ralentir le laminoir en faisant des prises de passes
moins importante par exemple ou en laissant un temps d'attente entre chaque passe
de laminage.
[0041] Selon l'invention, il a été constaté que refroidir l'ébauche durant l'étape de laminage
à chaud permet d'améliorer la productivité d'un laminoir à chaud ou de créer de nouveaux
procédés de fabrication plus économiques en supprimant des étapes de production, tout
en conservant une qualité métallurgique des produits identique ou améliorée. Ainsi,
refroidir l'ébauche au cours du laminage sur les laminoirs réversibles peut également
de manière surprenante permettre de donner au produit laminé fini des propriétés physiques
supplémentaires, telles que les propriétés mécaniques, l'état de surface ou la résistance
à la corrosion.
[0042] Le laminoir réversible à chaud selon l'invention comprend deux cylindres de travail,
un cylindre de travail supérieur (21) et un cylindre de travail inférieur (22), et
au moins un système de refroidissement destiné à refroidir une ébauche (11), ladite
ébauche (11) se déplaçant sur des rouleaux (23) et traversant le laminoir réversible
à chaud entre les deux cylindres de travail (21) et (22), ledit système de refroidissement
étant constitué de deux dispositifs de refroidissement : un dispositif de refroidissement
supérieur de l'ébauche (11) et un dispositif de refroidissement inférieur de l'ébauche
(11). Les nombreuses autres pièces et systèmes du laminoir à chaud biens connues de
la personne de l'art, par exemples non limitatifs cylindres d'appui, moteurs, colonnes,
allonges, ne sont pas représentées sur les figures.
[0043] Le dispositif de refroidissement supérieur comprend au moins une rampe (30) de buses
(35) disposée substantiellement parallèlement à l'axe du cylindre de travail supérieur
(21), les buses (35) arrosant avec des jets de fluide de refroidissement (36) la face
supérieure de l'ébauche (11). Le dispositif de refroidissement inférieur comprend
au moins une rampe (40) de buses (45) disposée entre les rouleaux (23) ou entre le
cylindre de travail inférieur (22) et le rouleau (23) le plus proche, substantiellement
parallèle à l'axe du cylindre de travail inférieur (22), les buses (45) arrosant avec
des jets de fluide de refroidissement (46) la face inférieure de l'ébauche (11), l'axe
des jets de fluide de refroidissement (46) étant orienté substantiellement perpendiculairement
à la surface inférieure de l'ébauche (11).
[0044] La figure 1 montre une ébauche (11) traversant un laminoir à chaud réversible (le
système de refroidissement n'est pas représenté sur cette figure). La figure 1 montre
les rives (111), les chants (1111) et les extrémités (112). L'ébauche (11) est représentée
de façon simplifiée comme un parallélépipède alors que la réalité est plus complexe.
[0045] Les extrémités (112) correspondent à la partie de l'ébauche (11) qui s'engage la
première ou qui se dégage la dernière de l'emprise des cylindres (21) et (22). Les
extrémités (112) sont représentées sur la Figure 1 de façon simplifiée comme un parallélépipède.
L'homme du métier connait bien les extrémités (112) car elles devront être enlevées
pour garantir la fabrication et la qualité du produit final. Les extrémités (112)
se déforment en général en s'arrondissant et en s'ouvrant en deux sous l'effet du
laminage à chaud, ce phénomène est nommé « crocodiling » par l'homme du métier. Les
extrémités (112) correspondent aussi aux zones de l'ébauche où le laminage n'est pas
homogène dans la longueur. Les extrémités (112) peuvent aussi contenir des zones correspondant
aux régimes transitoires de démarrage ou de fin de la coulée pendant laquelle la plaque
a été fabriquée. La longueur des extrémités (112) dépend des alliages, des conditions
de laminage et de coulée et des applications finales. Cet enlèvement des extrémités
(112) peut avoir lieu aussi bien sur une cisaille installée sur le train à chaud qu'ultérieurement
dans le procédé de fabrication selon les contraintes spécifiques du produit final
et de son procédé de fabrication. La longueur des extrémités (112) peut typiquement
prendre les valeurs maximales de 100mm, 200mm, 300mm, 400mm, 500mm ou 600mm. Les chants
(1111) sont les faces qui raccordent la face supérieure de l'ébauche (11) en contact
avec le cylindre supérieur (21) et la face inférieure de l'ébauche (11) en contact
avec le cylindre inférieur (22) sans faire partie des extrémités (112). Les rives
(111) sont la partie de l'ébauche (11) à proximité des chants (1111) à l'exclusion
des extrémités (112). Les rives (111) sont bien connues de l'homme du métier car elles
doivent être enlevées pour assurer la fabrication et la qualité du produit fini. Dans
la réalité industrielle, les rives (111) et les chants (1111) ont une forme bien plus
complexe que celle schématisée par la figure 1 car il y apparait souvent des criques
et des replis, bien connus de l'homme du métier. Ces déformations doivent être enlevés.
Les rives (111) ne sont pas laminées de façon homogène dans la largeur compte tenu
de la proximité des chants (1111) et elles doivent être enlevée afin de garantir les
propriétés du produit final. Cet enlèvement des rives (111) peut avoir lieu aussi
bien en fin de laminage à chaud qu'ultérieurement dans le procédé de fabrication selon
les contraintes spécifiques du produit final et de son procédé de fabrication. La
largeur des rives (111) peut typiquement prendre les valeurs maximales de 25mm, 50mm,
50mm, 75mm, 100mm, 125mm, 150mm, 175mm, 200mm ou 250mm.
[0046] Pour chaque système de refroidissement, on définit une enveloppe convexe supérieure
(52) respectivement inférieure (62) comme l'enveloppe convexe des surfaces (51) respectivement
(61) aspergées directement par les jets de fluide de refroidissement (36) respectivement
(46) lors de leur premier impact sur l'ébauche (11). Un exemple d'enveloppe convexe
(52, 62) des surfaces aspergées (51, 61) est illustré par les figures 2 et 3 où le
système de refroidissement n'est pas représenté. Les éclaboussures et le ruissellement
ne sont pas pris en compte dans l'enveloppe convexe. Un ensemble est convexe si pour
tout segment, dont les extrémités sont dans cet ensemble, chaque point du segment
est entièrement inclus dans cet ensemble. L'enveloppe convexe d'un ensemble est le
plus petit ensemble convexe le contenant. La détermination des enveloppes convexes
est menée en séparant les différents systèmes de refroidissement selon leur fonction.
Deux systèmes de refroidissement sont séparés s'il y entre eux les cylindres (21)
et (22). La figure 7 illustre un exemple non limitatif comprenant un second système
de refroidissement. Dans cet exemple, les enveloppes convexes de chaque système sont
analysées séparément car un système refroidit l'ébauche (11) avant le passage entre
les cylindres (21) et (22) et l'autre après le passage entre les cylindres (21) et
(22). Deux systèmes de refroidissement sont séparés lorsqu'il y a au moins deux, ou
au moins trois, ou au moins quatre, ou au moins cinq rouleaux (23), entre lesquels
il n'y a pas de buse (45) de refroidissement de la face inférieure de l'ébauche. La
figure 15 montre un exemple avec 3 systèmes de refroidissement, deux de part et d'autre
du laminoir réversible à chaud et un troisième qui est plus éloigné et qui sert, dans
le cas de cet exemple non limitatif, à un refroidissement rapide avant de transférer
l'ébauche (11) vers un second laminoir à chaud avec ses cylindres (25) et (26). On
notera que dans la figure 15 deux ébauches sont représentées à deux positions bien
qu'il soit possible que ces ébauches ne puissent pas être simultanément présentes.
[0047] Comme illustré par la Figure 2, pour chaque système de refroidissement, la distance
maximale D55 au cylindre (21) de l'enveloppe convexe (52) est le maximum de la distance
de tout point de l'enveloppe convexe (52) avec la droite C1 qui est la projection
de l'axe de rotation du cylindre (21) sur la surface supérieure, de l'ébauche (11),
diminué du rayon R1 du cylindre (21).
[0048] Comme illustré par la Figure 2, pour chaque système de refroidissement, la distance
minimale D57 de l'enveloppe convexe (52) au cylindre (21) est le minimum de la distance
de tout point de l'enveloppe convexe (52) avec la droite C1 qui est la projection
de l'axe de rotation du cylindre (21) sur la surface supérieure, de l'ébauche (11),
diminué du rayon R1 du cylindre (21).
[0049] Comme illustré par la Figure 3, pour chaque système de refroidissement, la distance
maximale D65 au cylindre (22) de l'enveloppe convexe (62) est le maximum de la distance
de tout point de l'enveloppe convexe (62) avec la droite C2 qui est la projection
de l'axe du cylindre (22) sur la surface inférieure, de l'ébauche (11), diminué du
rayon R2 du cylindre (22).
[0050] Comme illustré par la Figure 3, pour chaque système de refroidissement, la distance
minimale D67 de l'enveloppe convexe (62) au cylindre (22) est le minimum de la distance
de tout point de l'enveloppe convexe (62) avec la droite C2 qui est la projection
de l'axe du cylindre (22) sur la surface inférieure, de l'ébauche (11), diminué du
rayon R2 du cylindre (22).
[0051] Pour chaque système de refroidissement, la zone opposée au laminoir (54) et la zone
à côté du laminoir (53) sont des surfaces qui font partie d'un demi plan qui contient
l'enveloppe convexe supérieur (52) de l'ébauche (11) considérée comme le parallélépipède
simplifié de la figure 1 et qui est délimité la droite C1.
[0052] Pour chaque système de refroidissement, comme illustré sur la figure 2, la zone opposée
au laminoir (54) est un demi plan qui ne contient pas l'enveloppe convexe (52) et
qui est délimité par une droite E1 qui est parallèle à la droite C1 et à la distance
maximale D55 additionnée du rayon R1 de cylindre (21) de la droite C1.
[0053] Pour chaque système de refroidissement, la zone à côté du laminoir (53) est délimitée
par la droite C1 et par la droite D1 qui est parallèle à la droite C1 et à la distance
minimale D57 additionnée du rayon R1 de cylindre (21) de la droite C1.
[0054] La direction S est celle du déplacement de l'ébauche (11).
[0055] Selon la figure 2, pour chaque système de refroidissement, la distance D56 selon
la direction S de l'enveloppe convexe (52) est la soustraction de la longueur D57
à la longueur D55.
[0056] Selon la figure 3, pour chaque système de refroidissement, la distance D66 selon
la direction S de l'enveloppe convexe (62) est la soustraction de la longueur D67
à la longueur D65.
[0057] Dans le mode de réalisation illustré non limitativement par la figure 6, le dispositif
de refroidissement supérieur est constitué d'une rampe (30) de buses (35) disposée
substantiellement parallèlement à l'axe du cylindre de travail supérieur (21), les
buses (35) arrosant avec des jets de fluide de refroidissement (36) la face supérieure
de l'ébauche (11). Le dispositif de refroidissement inférieur illustré par la Figure
6 est constitué de deux rampes (40) de buses (45) disposée entre les rouleaux (23),
substantiellement parallèle à l'axe du cylindre de travail inférieur (22), les buses
(45) arrosant avec des jets de fluide de refroidissement (46) la face inférieure de
l'ébauche (11), l'axe des jets de fluide de refroidissement (46) étant orienté substantiellement
perpendiculairement à la surface inférieure de l'ébauche (11). Dans un mode de réalisation
illustré par la figure 10, le dispositif de refroidissement inférieur est constitué
d'une rampe de buses (45) localisée entre le cylindre de travail inférieur (22) et
le rouleau (23) le plus proche.
[0058] Les modes de réalisation illustrés non limitativement par exemple par la figure 8
et la figure 12 montrent des dispositifs de refroidissement supérieurs constitués
respectivement de deux et trois rampes (30) de buses (35).
[0059] Préférentiellement, les buses inférieures (45) produisent des jets de fluide de refroidissement
(46) qui n'atteignent directement ni les rouleaux (23) ni le cylindre (22) en présence
de l'ébauche (11) et qui sont préférentiellement presque tangents aux rouleaux (23)
et dont la distance D67 est préférentiellement supérieure à un rayon du cylindre inférieur
(22), plus préférentiellement au diamètre du cylindre inférieur (22) et/ou les buses
supérieures (35) produisent des jets de fluide de refroidissement (36) qui n'atteignent
pas directement le cylindre de travail supérieur (21), préférentiellement la distance
D57 est supérieure au rayon du cylindre supérieur (21), plus préférentiellement la
distance D57 est supérieure au diamètre du cylindre supérieur (21). Dans un mode de
réalisation illustré par la figure 5b, les jets de fluide de refroidissement (46)
n'atteignent pas directement les rouleaux (23) pour que ces jets n'influencent que
la température de l'ébauche (11). Dans un mode de réalisation illustré par la figure
10, dans lequel la rampe (40) est disposée entre le cylindre (22) et un rouleau (23),
les jets de fluide de refroidissement (46) n'atteignent pas directement le cylindre
(22) pour que ces jets n'influencent que la température de l'ébauche et ne perturbent
pas le champ de température du cylindre (22) qui est un facteur important pour la
qualité du laminage à chaud. Il est avantageux que la distance D67 soit supérieure
au rayon R1 du cylindre inférieure (22), préférentiellement au diamètre de cylindre
inférieure (22) pour éviter que des éclaboussures du jet de fluides (46) puissent
atteindre le cylindre (22) et perturber le champ de température du cylindre (22).
Il est aussi avantageux que la zone de la surface inférieure de l'ébauche (11) aspergée
par les jets de fluide de refroidissement inférieurs (46) soit maximisée pour améliorer
l'échange thermique. Pour maximiser la surface aspergée par les jets (46) sans toucher
les rouleaux (23), il est avantageux que les jets (46) passent au ras desdits rouleaux
(23) sans les toucher tel qu'illustré par la figure 5b Ces jets inférieurs (46) sont
donc de préférence presque tangents aux rouleaux (23). L'invention permet ainsi de
maximiser la surface aspergée pour augmenter la surface utile à l'échange thermique.
Les jets (36) ne touchent avantageusement pas le cylindres (22) pour ne pas perturber
le champ de température du cylindres (21) qui est un facteur important de la qualité
du laminage à chaud. Il est avantageux que la distance D57 soit supérieure au rayon
R1 du cylindre supérieur (21), préférentiellement que la distance D57 soit supérieure
au diamètre de cylindre supérieur (21) pour éviter que des éclaboussures du jet de
fluides (36) puissent atteindre le cylindre (21) et en perturber le champ de température.
[0060] Des buses (24) illustrées sur la Figure 6 et dédiées aux cylindres (21) et (22) peuvent
être installées afin de refroidir ou lubrifier ces organes en fonction de leurs besoins
spécifiques indépendamment de l'ébauche (11). Dans un mode de réalisation non illustré
des buses spécifiques peuvent être installées pour refroidir les rouleaux (23). La
position des buses (24) sur la figure 6 est uniquement à titre de principe et n'est
pas limitative.
[0061] Préférablement, les buses inférieures (45) sont en dessous du plan passant par les
axes de rotation des rouleaux (23) situés à proximité desdites buses (45) et/ou les
buses inférieures (45) sont protégées par une pièce (47) disposant d'ouvertures pour
laisser passer les jets de fluide de refroidissement (46) et/ou les buses supérieures
(35) sont protégées par une pièce (37) disposant d'ouvertures pour laisser passer
les jets de fluide de refroidissement (36). Protéger les buses (35) et (45) est avantageux
car le laminage à chaud peut provoquer une ouverture des extrémités (112) de l'ébauche
(11) que l'homme du métier appelle du « crocodiling » et qui peut venir percuter les
buses. Les ébauches (11) peuvent aussi pendant le laminage à chaud former des ponts
ou des bateaux, c'est-à-dire que l'ébauche (11) au lieu d'être substantiellement plane
peut se courber dans le sens longitudinal en sortant du laminoir, les extrémités de
l'ébauche (11) pointant vers le haut ou vers le bas. Protéger les buses (35) et (45)
des ébauches (11) est donc avantageux pour éviter l'endommagement desdites buses.
Un exemple non limitatif des pièces (37) et (47) protégeant les buses (35) et (45)
est illustré sur la figure 8, la figure 9 et la figure 13. La figure 7 est un exemple
non limitatif où seules les buses (35) sont protégées par une pièce protectrice (47).
Lorsque les rouleaux (23) sont très proches les uns des autres, installer les buses
(45) en dessous du plan des axes des rouleaux (23) permet de les protéger de façon
économique sans installer les pièces protectrices (47), comme illustré par les figures
6 et 7.
[0062] Préférentiellement, chaque buse (35) et (45) est alimentée individuellement par une
vanne à réponse rapide (49) dont avantageusement le temps de réponse est inférieur
à 1 s, préférentiellement inférieur à 0,5s, et plus préférentiellement inférieur à
0,2s. Les figures 5a et 5b montrent des exemples non limitatifs de vannes à réponse
rapide (49) montées entre une rampe (30) respectivement (40) et une buse (35) respectivement
(45). Alimenter les buses individuellement avec des vannes rapides est avantageux
car cela permet de refroidir chaque point de la surface supérieur et de la surface
inférieure de l'ébauche (11) de façon spécifique. Ces temps de réponse permettent
en particulier de pouvoir asperger avec une fiabilité suffisante les extrémités (112)
des ébauches (11) pour ajuster leur température de manière à faciliter leur engagement
entre les cylindres (21) et (22). Il est alors possible d'adapter la température aux
extrémités (112) de l'ébauche (11) pour faciliter son engagement dans le laminoir
à chaud réversible. Il est possible aussi d'adapter la température sur les rives (111)
pour par exemple limiter les phénomènes de criques qui réduisent la largeur utile
de l'ébauche voire qui peuvent entrainer sa rupture. Il est donc aussi possible d'optimiser
la température des autres parties de l'ébauche (11) en fonction des propriétés requises
sur le produit fini ou en fonction des propriétés requises pour les étapes ultérieures
de la production. Par exemple, ceci est avantageux pour mieux maitriser les propriétés
du produit final comme par exemple l'anisotropie dans la largeur pour les produits
en alliage AA3104 ou l'uniformité des propriétés mécaniques des produits en alliage
AA6xxx. Enfin, refroidir chaque point de l'ébauche (11) de façon spécifique permet
aussi de maitriser la planéité de l'ébauche (11) en contrôlant les effets des dilations
différentielles.
[0063] Dans un mode de réalisation, les buses (35) et (45) sont aptes à produire des jets
de fluide de refroidissement (36) et (46) sous forme plate et/ou conique et/ou cylindrique.
Si la forme des jets est cylindrique la section du cylindre est préférentiellement
circulaire. Dans un mode de réalisation, les buses (35) et (45) sont aptes à produire
des jets de fluide de refroidissement (36) et (46) par pulvérisation, préférentiellement
les buses (35) et (45) sont aptes à produire des jets de fluide refroidissement (36)
et (46) par pulvérisation, sous une forme de cône plein, appelés jets coniques. Les
jets (46) et (36) coniques sont une meilleure configuration que des jets plats ou
cylindriques. En effet, les jets coniques permettent une meilleure répartition du
fluide de refroidissement sur l'ébauche (11). Cela permet ainsi un échange thermique
plus homogène et on peut ainsi obtenir une ébauche (11) avec par exemple une hétérogénéité
de température de moins de 20°C, préférentiellement de moins de 10°C.
[0064] Préférentiellement, les jets coniques de fluide de refroidissement (46) ont un angle
de cône de 90°. Cet angle peut être limité, par exemple à 60°, par la présence des
rouleaux (23) pour ne pas les asperger en particulier lorsque les buses (45) sont
en dessous du plan passant par les axes de rotation des rouleaux (23). Si les rouleaux
(23) sont très proches, il peut être préférable de mettre les buses (45) au-dessus
du plan passant par les axes des rouleaux (23) pour asperger une surface (61) plus
grande. Sur la figure 5b, la buse (451) est placée en dessous du plan des axes de
rotation des rouleaux 23 et produit un jet de refroidissement (461). Sur la figure
5b, la buse (452) est placée au-dessus du plan des axes de rotation des rouleaux (23)
et produit un jet de refroidissement (462), la pièce protectrice (47) qu'il faut installer
préférentiellement dans cette situation, n'est pas représentée. Le jet (462) arrose
donc une plus grande surface de l'ébauche (11) non représentée que le jet (461).
[0065] Préférentiellement, pour chaque système de refroidissement, au moins un dispositif
(38) pour évacuer le fluide de refroidissement de la surface supérieure de l'ébauche
(11) est installé au-dessus de l'ébauche. Des exemples non limitatifs de ce dispositif
(38) sont donnés avec la figure 8, la figure 10 ou la figure 12. Un dispositif (38)
peut être installé au-dessus de la zone opposée au laminoir (54) et/ou au-dessus de
la zone à côté du laminoir (53). Préférentiellement ledit dispositif (38) est un soufflage
d'air qui repousse le fluide de refroidissement vers l'une des rives (111) de l'ébauche
(11) et préférentiellement donne au fluide de refroidissement une vitesse suffisante
pour qu'il ne ruisselle pas sur les chants (1111). Le dispositif (38) permet d'empêcher
le ruissellement du fluide de refroidissement sur toute la face supérieure de l'ébauche
(11). Ceci contribue à garantir un refroidissement maitrisé pour avoir une bonne répétabilité
et une bonne reproductibilité de l'hétérogénéité de la température de l'ébauche (11).
Eviter que le fluide de refroidissement ne ruisselle sur le chant (1111) contribue
au contrôle thermique des bords de l'ébauche (11), et en particulier permet d'éviter
que les bords ne soient trop refroidis, ce qui limite l'apparition de criques dans
les rives (111). Lorsque le dispositif de refroidissement supérieur est à proximité
du cylindre (21), le dispositif (38) d'évacuation du fluide de refroidissement est
avantageusement complété ou remplacé par le cylindre (21) qui tient lieu de barrage
bloquant le ruissèlement du fluide de refroidissement. Cela permet en particulier
de réduire la consommation d'énergie du dispositif (38). Un exemple non limitatif
de la configuration dans laquelle le dispositif (38) pour évacuer le fluide de refroidissement
à proximité du cylindre (21) est remplacé par le cylindre (21) est illustré par la
figure 10.
[0066] Dans un mode de réalisation, les jets coniques du dispositif de refroidissement supérieur
(36) ont un angle de cône α d'au plus 20°, préférentiellement substantiellement 15°
ou moins et les cônes des dits jets coniques ont un axe substantiellement vertical.
Cette configuration permet de limiter le ruissèlement du fluide de refroidissement
sur l'ébauche (11). Préférentiellement, le système de refroidissement ayant au moins
un tel jet conique est encadré par un dispositif d'évacuation du fluide de refroidissement
(38) comme illustré non limitativement par la figure 12. L'angle de cône α est illustré
par la figure 5a, l'angle de cône α est l'angle du cône du jet de fluide de refroidissement
produit par les buses.
[0067] Dans un autre mode de réalisation, les jets coniques du dispositif de refroidissement
supérieur (36) sont inclinés par rapport à la verticale. L'angle d'inclinaison β est
illustré par la figure 5a, il s'agit de l'angle que fait l'axe des buses avec la droite
V perpendiculaire à la face supérieure de l'ébauche (11). Préférentiellement, la différence
β - α/2 est supérieure à -20°, préférentiellement supérieure substantiellement à -15°,
plus préférentiellement positive ou nulle. Préférentiellement, si la différence β
- α/2 est négative, un dispositif d'évacuation du fluide de refroidissement (38) est
préférentiellement installé pour empêcher le ruissellement sur la surface de l'ébauche
(11). Si les jets de fluide de refroidissement du dispositif de refroidissement supérieur
(36) sont à proximité du cylindre de travail (21), l'axe des jets de fluide de refroidissement
(36) sont avantageusement orientés pour rapprocher les surface aspergées (51) du cylindre
de travail (21) pour profiter de l'effet de barrage du cylindre (21). Cette configuration
permet aussi d'augmenter les surfaces aspergées (51) pour augmenter la capacité de
refroidissement du système de refroidissement. Si les jets de fluide de refroidissement
sont éloignés du cylindre de travail, il est avantageux de regrouper les rampes du
dispositif de refroidissement supérieur (30) deux à deux et d'orienter les axes de
jets de fluide de refroidissement (36) de façon à rapprocher leurs surface aspergées
(51) respectives. Cette configuration est avantageuse car elle amène le fluide de
refroidissement à se concentrer dans au moins une partie de la zone de recouvrement
des jets (36) et à rejeter ainsi le fluide de refroidissement sur les bords avec assez
de vitesse pour ne pas ruisseler sur les chants (1111) de l'ébauche (11), ce qui permet
de ne pas trop refroidir les rives (111) de l'ébauche (11).
[0068] La figure 8 est un exemple non limitatif des modes de réalisation précédents. Les
buses à proximité du cylindre de travail (351) ont leur axe orienté vers le cylindre
de travail (21) et la différence β - α/2 est supérieure à -20°. La buse (352) est
orientée verticalement et l'angle α de son jet conique (36) est inférieur à 20°.
[0069] La figure 9 est un autre exemple non limitatif des modes de réalisations précédents.
Les buses à proximité du cylindre de travail (351) sont toutes inclinées pour rapprocher
les surfaces aspergées (51) vers le cylindre de travail et la différence β - α/2 des
jets coniques est positif ou nul pour éviter le ruissellement du fluide de refroidissement
sur l'ébauche (11).
[0070] La figure 12 est un autre exemple non limitatif des modes de réalisation précédents
avec des jets (36) coniques de refroidissement verticaux dont l'angle du cône α est
inférieur à 20°.
[0071] La figure 13 est un autre exemple non limitatif des modes de réalisation précédents.
Les rampes (303) et (304) sont appariées, les buses (353) et (354) sont orientées
pour que les surfaces aspergées (513) et (514), illustrées par la figure 4, se rapprochent.
Les différences β - α/2 sont positives ou nulles.
[0072] Préférentiellement, pour chaque système de refroidissement, l'enveloppe convexe aspergée
supérieure (52) est en vis-à-vis avec une tolérance de deux préférentiellement une
fois la dimension du diamètre du cylindre de travail supérieur (21) de l'enveloppe
convexe aspergée inférieure (62), préférentiellement lesdites enveloppes convexes
(52, 62) sont substantiellement en vis-à-vis. La détermination des enveloppes convexes
est menée en séparant les différents systèmes de refroidissement de l'invention. La
figure 7 illustre un exemple non limitatif où il y a un second système de refroidissement.
Dans ce cas, les enveloppes convexes de chaque système sont analysées séparément car
un système refroidit avant le passage entre les cylindres (21) et (22) et l'autre
après le passage entre les cylindres (21) et (22). La figure 15 montre un exemple
avec 3 systèmes de refroidissement, deux de part et d'autre du laminoir réversible
à chaud et un 3eme qui est plus éloigné et qui sert, dans le cas de cet exemple non
limitatif, à un refroidissement rapide avant de rejoindre un second laminoir à chaud
avec ses cylindres (25) et (26). Cette disposition est avantageuse car elle contribue
à l'homogénéité thermique de l'ébauche (11). Mette en vis-à-vis lesdites enveloppes
convexes supérieure et inférieure (52, 62) de chaque système de refroidissement est
particulièrement avantageux car cela permet un refroidissement homogène dans l'épaisseur
de l'ébauche (11), ce qui contribue à maitriser la planéité de l'ébauche (11), qui
est une caractéristique importante pour les ébauches qui sont des produits plats.
[0073] Préférentiellement, l'ensemble des buses (35) et (46) sont aptes à fournir un débit
surfacique par face de l'ébauche (11) de fluide de refroidissement de 1500 l/min/m
2 maximum, préférentiellement de 600 à 1200 l/min/m
2. Ce fluide peut être propulsé par un gaz propulseur. Le fluide de refroidissement
peut être de l'eau, de l'eau déionisée, un gaz liquéfié ou non, préférentiellement
de l'émulsion d'eau, préférentiellement déionisée, et d'huile et des additifs de laminage,
qui sert à la lubrification des cylindres (21) et (22) avec l'ébauche (11). Préférentiellement,
l'eau déionisée a une résistivité supérieure à 105 kΩcm.
[0074] Dans un mode de réalisation, les buses du dispositif de refroidissement supérieur
(35) sont mobiles et maintenues à distance constante de la surface supérieure de l'ébauche
(11), préférentiellement en étant attachées au mécanisme qui maintient le cylindre
(21). Cela permet d'assurer une meilleure répétabilité du refroidissement de l'ébauche
(11). Dans un autre mode de réalisation, les buses (35) ne sont pas mobiles. Dans
ce mode de réalisation non mobile moins couteux, il est nécessaire de piloter en conséquences
les buses (35) qui arrosent les rives (111) ou à proximité des rives (111) par exemple
dans le cas où les buses (35) produisent des jets (36) coniques. En effet, dans le
cas des jets coniques (36) projetés par des buses (35) fixes, la distribution de fluide
de refroidissement sur les rives (111) s'élargit au fur et à mesure que l'épaisseur
de l'ébauche diminue lors des passes successives du schéma de laminage à chaud réversible.
Les figures 11a et 11b sont des exemples non limitatifs de cette situation. L'ébauche
(11) est montrée en début de laminage à chaud avec la figure 11a et en fin de de laminage
à chaud avec la figure 11b avec à chaque fois le même nombre de buses supérieures
(35) qui produisent des jets de fluide de refroidissement (36). Du fait de la forme
conique des jets (36) et de la diminution de l'épaisseur de l'ébauche (11), les rives
(111) ne sont pas aspergées en début de laminage illustré en 11a alors qu'elles le
sont partiellement en fin de laminage illustré en 11b. Donc dans un mode de réalisation,
l'intersection entre les surfaces supérieures (51) aspergées directement par les jets
de fluides de refroidissement (36) avec la face supérieure de la rive (111) est vide
en début de laminage à chaud, préférentiellement pendant toute la durée du laminage
à chaud. Donc dans un mode de réalisation, l'intersection entre les surfaces inférieures
(61) aspergées directement par les jets de fluides de refroidissement (46) avec la
face inférieure de la rive (111) est vide en début de laminage à chaud, préférentiellement
pendant toute la durée du laminage à chaud.
[0075] Dans un mode de réalisation préféré, illustré par exemple non limitatif en figure
10, les buses (351) à proximité à proximité du cylindre de travail supérieur (21)
produisent des jets de fluide de refroidissement (36) dont toutes les composantes
de déplacement, projetées sur la direction S de déplacement de l'ébauche (11), sont
orientées vers les cylindres de travail (21) et (22) du laminoir. Préférentiellement,
les jets de fluides de refroidissement (36) du dispositif de refroidissement supérieur
sont coniques et la différence β - α/2 est positive ou nulle. Dans un mode de réalisation
plus préféré comme illustré par la figure 6, il n'y qu'une rampe supérieure (30) et
deux rampes inférieures (40).
[0076] Dans un mode de réalisation préféré illustré par l'exemple non limitatif de la figure
6, l'enveloppe convexe aspergée supérieure (52) et l'enveloppe convexe aspergée inférieure
(62), non représentées sur la figure 6, sont à proximité des cylindres du laminoir
; préférentiellement les distance maximales D55 et D65 aux cylindres (21) et (22)
des enveloppes convexes aspergées (52) et (62) sont inférieures à 3 fois le plus grand
des diamètres des cylindres de travail (21) et (22) et / ou les longueurs D56 et D66
desdites enveloppes convexes (52, 62) sont inférieures à deux diamètres, préférentiellement
un diamètre du plus grand des cylindres de travail (21) ou (22). Ce mode de réalisation
est avantageux car il permet de refroidir l'ébauche (11) dès sa sortie de l'emprise
des cylindres (21) et (22) et d'éviter que l'ébauche ne s'éloigne trop des cylindres
avant de repartir dans l'autre sens pour la passe suivante de laminage à chaud. Cela
est particulièrement avantageux car cela améliore la productivité du laminoir à chaud.
En effet la vitesse des laminoirs à chaud réversibles est souvent limitée pour éviter
un échauffement qui aboutit à des brulures, des criques, du crocodiling voire à des
ruptures de l'ébauche (11).
[0077] Dans un mode de réalisation préféré illustré par un exemple non limitatif de la figure
7, il y a un second système de refroidissement de l'autre côté dudit laminoir réversible
à chaud, le second système de refroidissement étant préférentiellement le symétrique
du premier par rapport à un plan passant par les axes des cylindres de travail (21)
et (22). Cette disposition est avantageuse car elle permet de refroidir l'ébauche
(11) jusqu'à son entrée dans l'emprise du laminoir réversible et dès sa sortie de
l'emprise du laminoir réversible à chaque passe de laminage et de façon identique.
[0078] Dans un autre mode de réalisation préféré illustré par un exemple non limitatif en
figures 4 et 13, le dispositif de refroidissement supérieur comprend au moins une
paire de rampes (303 et 304) de buses (353, 354), préférentiellement 3 paires de rampes
(303 et 304), dans chaque paire de rampes (303 et 304), les jets de fluide de refroidissement
(363, 364) étant orientés en opposition, la différence β - α/2 étant positive ou nulle,
préférablement nulle, α étant l'angle du cône du jet de fluide de refroidissement
produit par les buses et β étant l'angle d'inclinaison que fait l'axe des buses (353,
354) avec la droite V perpendiculaire à la face supérieure de l'ébauche (11), les
surfaces aspergées (513, 514) de l'ébauche (11) par les jets (363, 364) se recouvrant
préférentiellement d'un facteur entre 1/3 et 2/3, préférentiellement 1/2, et le dispositif
de refroidissement inférieur comprend au moins une rampe (40) de buses (45), préférentiellement
8 rampes (40), dont les jets de fluide de refroidissement (46) sont coniques et d'axe
substantiellement normal à l'ébauche (11). Préférablement, l'ébauche (11) est substantiellement
horizontale. Les angles sont schématisés dans le cas général sur la figure 5a avec
les buses (35), les rampes (30) et les jets de fluides de refroidissement (36). La
figure 4 illustre les surfaces aspergées (51). Cette configuration est avantageuse
car elle amène le fluide de refroidissement à se concentrer dans au moins une partie
de la zone de recouvrement des jets (36) et à rejeter ainsi le fluide de refroidissement
sur les bords avec assez de vitesse pour ne pas ruisseler sur les chants (1111) de
l'ébauche (11), ce qui permet de ne pas trop refroidir les rives (111) de l'ébauche
(11). Cela permet de diminuer la consommation d'énergie des dispositifs (38) d'évacuation
du fluide de refroidissement voire de pouvoir les supprimer.
[0079] Dans un autre mode de réalisation préféré schématisé non limitativement en figure
12, le dispositif de refroidissement supérieur comprend au moins une rampe (30), préférentiellement
6 rampes (30), de buses (35) et le dispositif de refroidissement inférieur comprend
au moins une rampe (40), préférentiellement 8 rampes (40), de buses (45), toutes produisant
des jets de fluide de refroidissement (36) et (46) coniques dont les axes sont substantiellement
perpendiculaires à l'ébauche (11), et dont l'angle α du cône des jets (36) est inférieur
à 20°, préférentiellement l'angle α du cône des jets (36) est substantiellement 15°.
Ce dispositif a l'avantage d'être plus simple à construire. L'angle des jets coniques
permet de limiter la composante horizontale de la vitesse du fluide de refroidissement
lors de son impact sur l'ébauche (11), et par conséquence de limiter l'étalement du
fluide de refroidissement sur l'ébauche (11) pour en maitriser le refroidissement.
[0080] Dans un autre mode de réalisation préféré illustré non limitativement par la figure
14 et la figure 15 le laminoir à chaud réversible selon l'invention fait partie d'un
train à chaud dans lequel le laminoir à chaud réversible selon l'invention est préférentiellement
suivi par un second laminoir à chaud, schématisé avec ses cylindres de travail (25)
et (26), qui peut être un laminoir réversible ou un laminoir tandem. Dans le mode
de réalisation illustré par la figure 14, le système de refroidissement du laminoir
à chaud réversible selon l'invention est placé entre le laminoir à chaud réversible
selon l'invention et le second laminoir à chaud, préférentiellement la distance entre
le système de refroidissement et le second laminoir à chaud étant suffisante pour
que le système de refroidissement selon l'invention et le second laminoir à chaud
fonctionnent de façon indépendante. Cette disposition est intéressante car elle permet
de réaliser l'opération de refroidissement dans le flux de production et sans perte
de capacité pendant le transfert de l'ébauche de premier au second laminoir réversible
à chaud. La distance entre le système de refroidissement et le second laminoir à chaud
est également importante car, si elle est suffisante par rapport à la longueur de
l'ébauche, elle permet par exemple de choisir des vitesses différentes pour passer
dans le système de refroidissement et pour passer dans le second laminoir à chaud.
La longueur de l'ébauche s'évalue par EP*LP/e, où EP est l'épaisseur de la plaque,
LP la longueur de la plaque et e l'épaisseur de l'ébauche entre les deux laminoirs.
Dans le mode de réalisation illustré par la figure 15, il y a trois système de refroidissement
pour le laminoir à chaud réversible selon l'invention, deux systèmes positionnés à
proximité et de part et d'autres des cylindres de travail (21,22) et un système placé
entre le laminoir à chaud réversible selon l'invention et le second laminoir à chaud,
préférentiellement la distance entre le système de refroidissement et le second laminoir
à chaud étant suffisante pour que le système de refroidissement selon l'invention
et le second laminoir à chaud fonctionnent de façon indépendante.
[0081] L'invention a également pour objet un procédé de laminage à chaud d'alliages d'aluminium
comprenant les étapes successives de
- a. approvisionnement d'une plaque de laminage en alliage d'aluminium optionnellement
plaqué à une température d'entrée de laminage à chaud,
- b. réalisation d'une pluralité de passes de laminage à chaud et/ou de refroidissement
avec le laminoir à chaud réversible selon l'invention, le système de refroidissement
servant au moins une fois,
- c. transfert de l'ébauche (11) ou du produit fini sous forme de tôle ou bande à une
température de sortie de laminage à chaud pour la suite du procédé de transformation
à chaud.
[0082] La largeur minimum de l'ébauche (11) peut prendre typiquement les valeurs de 100mm,
200mm, 300mm, 400mm,500mm, 700mm, 800mm, 900mm et 1000mm. La largeur maximum de l'ébauche
(11) peut prendre typiquement les valeurs de 1500mm, 2000mm, 2500mm, 3000mm, 3500mm,
4000mm, 4500mm et 5000mm.
[0083] L'épaisseur minimum de l'ébauche (11) peut prendre typiquement les valeurs de 5mm,
6.35mm, 10 mm, 12mm, 12.7mm, 15mm, 20mm, 30mm, 40 mm, 50mm, 60 mm, 70 mm, 80mm, 90
mm 100mm, 110 mm 120mm, 130 mm, 150 mm, 200 mm et 250mm. L'épaisseur maximum de l'ébauche
(11), qui typiquement est proche de celle de la plaque coulée, peut prendre typiquement
les valeurs de 300 mm, 350mm, 400mm, 450mm, 500mm, 550mm, 600mm, 650mm, 700mm et 800mm.
[0084] La longueur minimum de l'ébauche (11) peut prendre typiquement les valeurs de 2m,
3 m, 4m, 5m. La longueur maximum de l'ébauche (11) peut prendre typiquement les valeurs
de 6m, 7m, 8m, 9m 10 m, 15m, 20m, 30m, 40m, 50m, 75m, 100m, 150m, 200 m, 300m, 400m.
Deux contraintes agissent pour limiter la longueur maximum de l'ébauche (11). La première
est la quantité de métal de la plaque de laminage avant le début de laminage à chaud.
L'ordre de grandeur de la longueur maximale sera dans ce cas la longueur de la plaque
avant le début du laminage du laminage à chaud divisé par l'épaisseur de l'ébauche
à la fin de laminage à chaud multiplié par l'épaisseur de la plaque avant le début
du laminage à chaud. La seconde limitation de la longueur de l'ébauche dépend de l'installation
industrielle dans laquelle est installée le laminoir à chaud. Par exemple non limitatif,
si l'installation industrielle est constituée d'un laminoir à chaud réversible suivi
d'un laminoir à chaud en tandem ou d'un second laminoir à chaud réversible, la longueur
maximum est imposée par la distance entre le laminoir réversible selon l'invention
et le laminoir tandem ou le second laminoir à chaud réversible. Cela implique que
toute les configurations de longueurs, d'épaisseurs, avant et après laminage à chaud
ci-dessus énumérées peuvent ne pas être toutes faisables en fonction de l'installation
industrielle.
[0085] La plaque est approvisionnée à une température d'entrée de laminage à chaud. Elle
peut avoir été réchauffée et/ou homogénéisée.
[0086] Le laminoir à chaud réversible selon l'invention réalise une pluralité de passes
de laminage à chaud et/ou de refroidissement avec le laminoir à chaud. Il peut donc
y avoir des passes de refroidissements sans laminage, donc sans réduction d'épaisseur
de l'ébauche. Cette fonction est avantageuse car elle permet d'augmenter la capacité
de refroidissement du système de refroidissement si nécessaire. Il peut y avoir aussi
des passes de laminage sans refroidissement, mais le procédé selon l'invention comprend
au moins une passe avec un refroidissement avec le système de refroidissement selon
l'invention. La plaque étant approvisionnée à la température d'entrée de laminage
à chaud, il n'y a de préférence pas de refroidissement avant la première passe de
laminage. Les opérations telles que la coupe des extrémités, le rivage, la coupe de
l'ébauche en plusieurs ébauches plus petites, mise en attente de l'ébauche, rotation
de l'ébauche pour changer l'orientation du laminage à chaud de l'ébauche (11) ou de
la plaque sont des opérations usuelles pendant un laminage à chaud. Les exemples des
étapes mentionnées ne sont pas limitatifs. La présence desdites opérations usuelles
n'est pas une interruption du laminage à chaud et ne limite pas la portée de l'invention
car elles font partie des opérations usuelles de laminage à chaud.
[0087] L'ébauche est ensuite transférée à une température de sortie de laminage à chaud
du laminoir réversible selon l'invention. La température de sortie de laminage à chaud
est de préférence au moins 200°C, de préférence au moins 220 °C, de manière préférée
au moins 240°C et préférentiellement au moins 260 °C. Cette température de sortie
de laminage chaud est une température compatible pour réaliser un second laminage
à chaud. L'ébauche (11) peut être transférée vers toute étape usuelle sur un train
à chaud : laminoir tandem à chaud, deuxième laminoir réversible à chaud, bobinage
à chaud ou débitage à chaud.
[0088] Préférentiellement, l'ébauche comprend un alliage d'aluminium de la série AA6xxx,
AA5xxx, AA7xxx, AA3xxx, AA2xxx. Préférentiellement l'ébauche comprend un alliage choisi
parmi AA3003, AA3004, AA3207, AA3104, AA4017, AA4025, AA5006, AA5052, AA5083, AA5086,
AA5088, AA5154, AA5182, AA5251, AA5383, AA5754, AA5844, AA6005, AA6009, AA6013, AA6014,
AA6016, AA6022, AA6056, AA6061, AA6111, AA6181, AA6216, AA6316, AA6451, AA6501, AA6502,
AA6603, AA6605, AA6607, AA7072 AA7075, et un alliage de composition, en % en poids,
Si<0.5, de préférence <0.3, Fe<0.7, de préférence <0.3, Mn <1.9, de préférence 1-1.5,
Cu<1.5, de préférence 0.5-1, de préférence 0.5-0.8, Ti<0.15, de préférence <0.1, Mg
<0.5, de préférence <0.3, de préférence <0.05, reste en aluminium et les inévitables
impuretés 0.05 maximum chacune et 0.15 leur totalité. Optionnellement l'ébauche est
plaquée sur une ou deux faces, avec un ou plusieurs alliages d'aluminium des séries
AA1xxx, AA4xxx ou AA7xxxx, et préférentiellement AA4004, AA4104, AA4045, AA4343, AA7072.
[0089] Préférentiellement, l'hétérogénéité de la température surfacique de l'ébauche (11)
après son dégagement de l'emprise du laminoir et du dispositif de refroidissement
est inférieure à 20°C et préférentiellement inférieure à 10°C. Cette caractéristique,
obtenue grâce au système de refroidissement selon l'invention, est utile pour améliorer
la répétabilité des propriétés métallurgiques des produits. L'hétérogénéité de l'ébauche
(11) est définie comme la différence entre la température du point le plus chaud de
l'ébauche (11) avec la température du point le plus froid de l'ébauche (11) sauf sur
les rives (111) et/ou sauf sur les extrémités (112) et alternativement comme la différence
entre la température du point le plus chaud de l'ébauche (11) avec la température
du point le plus froid de l'ébauche (11).
[0090] Avec un laminoir à chaud qui n'est pas équipé de l'invention, les rives (111) sont
naturellement plus froides que le reste de l'ébauche (11) compte tenu de la surface
d'échange thermique du chant (1111). La plus basse température des rives (111) est
une cause des criques ou fissures sur les rives qui réduisent la largeur utile de
l'ébauche ou qui peuvent provoquer sa rupture. Les rives (111) de l'ébauche (11) sont
donc préférentiellement moins refroidies que le reste de l'ébauche en aspergeant moins
les rives que le reste de l'ébauche (11). Préférentiellement, les buses (35) et (45)
dont les jets (36) et (46) pourraient arroser les rives (111) sont fermées pour ne
pas arroser lesdites rives (111). Les figures 11a et 11b montrent un exemple non limitatif
avec une coupe selon un plan perpendiculaire à la direction S passant par les rampes
supérieure (30) et inférieure (40). Certaines buses supérieures (35) et inférieures
(45) sont fermées pour ne pas arroser les rives (111).
[0091] Avec un laminoir à chaud qui n'est pas équipé de l'invention, les extrémités (112)
sont naturellement plus froides que le reste de l'ébauche (11) compte tenu de la surface
d'échange thermique supplémentaire aux extrémités. La température plus basse des extrémités
(112) est une cause de refus d'engagement de l'ébauche lors du laminage à chaud. Avec
un laminoir qui est équipé de l'invention, les extrémités (112) sont donc préférentiellement
moins refroidies que le reste de l'ébauche en aspergeant moins les extrémités (112)
que le reste de l'ébauche (11). Préférentiellement, les buses (35) et (45) dont les
jets (36) et (46) pourraient arroser les extrémités (112) sont fermées lors du passage
de ces extrémités. Cette fonction est préférentiellement réalisable par l'alimentation
individuelle de chaque buse (35) et (45) par une vanne à réponse rapide (49) dont
avantageusement le temps de réponse est inférieur à 1 s, préférentiellement inférieur
à 0.5s, et plus préférentiellement inférieur à 0,2s. Les vannes à réponse rapide (49)
sont illustrées par l'exemple non limitatif des figures 5a et 5b. Donc dans un mode
de réalisation, l'intersection entre les surfaces supérieures (51) aspergées directement
par les jets de fluides de refroidissement (36) avec la face supérieure des extrémités
(112) est vide préférentiellement pendant toute la durée du laminage à chaud. Donc
dans un mode de réalisation, l'intersection entre les surfaces inférieures (61) aspergées
directement par les jets de fluides de refroidissement (46) avec la face inférieure
des extrémités (112) est vide préférentiellement pendant toute la durée du laminage
à chaud.
[0092] Le fluide de refroidissement est préférentiellement en caléfaction sur l'ébauche.
La caléfaction est une fine couche de vapeur qui apparait entre un fluide sur une
surface dont la température est suffisamment élevée (effet Leidenfrost). Ceci est
avantageux car cela assure un échange thermique homogène par rapport à la situation
où il y a des zones de la surface sur laquelle le fluide n'est pas en caléfaction.
[0093] Préférentiellement, un modèle thermique calcule la largeur d'arrosage et choisit
le mode de refroidissement aux extrémités (112), préférentiellement le modèle thermique
prérègle le système hydraulique qui alimente les rampe (30) et (40), puis à chaque
passe le modèle thermique compare la température souhaitée avec la température calculée
ou mesurée de l'ébauche (11), et le modèle thermique commande les vannes (49) des
buses (35) et (45) en fonction de la position de l'ébauche (11), préférentiellement
le modèle thermique gère de façon différente les buses supérieures (35) et inférieures
(45).
[0094] Préférentiellement, le principe de la commande du système de refroidissement est
tel que schématisé en figure 16. Un modèle thermique codé sur un calculateur ou un
automate calcule la largeur d'arrosage correspondant à la largeur de l'ébauche. Préférentiellement
la largeur d'arrosage exclut les rives (111) pour les refroidir le moins possible
pour diminuer les défauts tels que les criques de rives. Le modèle thermique choisit
le mode de refroidissement aux extrémités (112). Préférentiellement, les extrémités
(112) ne sont pas arrosées pour les refroidir le moins possible pour faciliter les
engagements dans le laminoir à chaud et diminuer le phénomène de crocodiling. Préférentiellement,
le modèle définit un pré réglage du système hydraulique qui alimente les rampes (30)
et (40) pour que les jets de fluide de refroidissement (36) et (46) s'établissent
rapidement dès l'ouverture des vannes (49). Puis à chaque passe le modèle thermique
compare la température souhaitée avec la température calculée ou mesurée de l'ébauche
(11 La température mesurée peut être obtenue par exemple, non limitatif, par une mesure
de température de surface par pyrométrie infra-rouge sans contact ou par une mesure
de contact sur la surface de l'ébauche (11). La température calculée peut aussi bien
concerner une température de surface ou une température moyenne. La température calculée
peut être calculée avec un logiciel de simulation thermique, par exemple non limitatif
MSC Marc. Avec la comparaison entre la température souhaitée et la température de
l'ébauche (11), le modèle thermique commande les vannes (49) des buses (35) et (45)
en utilisant la position et les dimensions de l'ébauche (11). La position l'ébauche
(11) peut être calculée ou mesurée. En l'absence d'ébauche (11) entre les dispositifs
supérieur et inférieure du système de refroidissement, les buses (35) et (45) ne sont
pas alimentées pour éviter, par exemple non limitatif, que les jets (46) des buses
inférieures (45) n'aspergent le cylindre supérieure (21) ou que les jets (36) des
buses supérieures (36) n'asperge le cylindre inférieur (22). L'hétérogénéité maximum
de la température surfacique de l'ébauche (11), préférentiellement de l'ébauche (11)
sauf sur les rives (111) et /ou sur les extrémités (112), après son dégagement de
l'emprise du laminoir et du dispositif de refroidissement peut être inférieure à 20°C
et préférentiellement inférieure à 10°C. Préférentiellement, le modèle thermique gère
de façon différente les buses supérieures (35) et les buses inférieures (45) afin
d'éviter la formation de ponts ou de bateaux de l'ébauche (11). Préférentiellement,
la valeur absolue de la différence de température entre la face supérieure et la face
inférieure de l'ébauche (11) est inférieure à 10°C, plus préférentiellement 7°C, plus
préférentiellement 5°C, plus préférentiellement 2°C. Plus préférentiellement, la température
de la face supérieure de l'ébauche (11) est substantiellement égale à la température
de la face inférieure de l'ébauche (11).
[0095] Le niveau d'hétérogénéité maximum de température de l'ébauche (11) souhaité avec
ou sans les rives (111) et ou les extrémités (112), la température souhaitée sont
des choix métallurgiques qui dépendent des produits à produire. Préférentiellement
la commande du système de refroidissement est intégrée au système de commande du laminoir
à chaud réversible qui contrôle les paramètres de laminage.
[0096] Préférentiellement, le dispositif thermique ne refroidit pas la surface de l'ébauche
(11) en dessous de la température de Leidenfrost du fluide de refroidissement. La
température de Leidenfrost est la température au-dessus de laquelle le fluide de refroidissement
est en caléfaction. La température de Leidenfrost du liquide de refroidissement pulvérisé
sur l'ébauche dépend de la nature du liquide de refroidissement et de son débit surfacique.
La valeur de cette température est typiquement et de manière approximative d'environ
300°C pour le fluide de refroidissement typique, une émulsion et d'huile et d'additifs
de laminage, ce qui est inférieur aux températures usuelles de laminage à chaud sur
un laminoir réversible. Le système de refroidissement peut provoquer une forte hétérogénéité
de température entre la surface et le cœur de l'ébauche (11). En arrosant trop longtemps
ou trop intensément l'ébauche (11), la température de surface de l'ébauche (11) est
susceptible d'être momentanément inférieure à la température de Leidenfrost, ce qui
augmenterait notablement le risque de perte du contrôle thermique en valeur moyenne
et en homogénéité de l'ébauche (11) ainsi refroidie. Le modèle thermique contrôle
donc à chaque passe que l'arrosage prévu à la passe suivante ne risque pas de générer
une température d'ébauche inférieure à la température de Leidenfrost.
[0097] Préférentiellement, la vitesse moyenne typique de refroidissement V de la température
moyenne de l'ébauche (11) pendant le passage de l'ébauche (11) entre les enveloppes
convexes supérieure (52) et inférieure (62) est de l'ordre de V= C/e, ou V est en
°C/s, e est l'épaisseur de l'ébauche en mm, et C est une valeur constante qui vaut
entre 400 et 1000°C/s*mm, préférentiellement entre 600 et 900°C/s*mm, plus préférentiellement
entre 700 et 800°C/s*mm. La formule V=C/e est une approximation qui requiert en particulier
que la surface de l'ébauche (11) reste supérieure à la température de Leidenfrost.
La diminution de la température moyenne DT en degré °C de l'ébauche (11) après avoir
traversé les enveloppes convexes supérieures (52) et inférieure (62) du système de
refroidissement est typiquement de l'ordre DT = C/e*d, d étant la durée de passage
d'un point de l'ébauche (11) entre lesdites enveloppes convexes, la vitesse de l'ébauche
(11) étant constante. Cette formule est une approximation qui requiert en particulier
que la surface de l'ébauche (11) reste supérieure à la température de Leidenfrost.
Préférentiellement, la plage d'épaisseur de l'ébauche (11) pour l'application desdites
formules a pour minimum 25mm, préférentiellement 50, préférentiellement 75mm, préférentiellement
100mm, préférentiellement 110mm et a pour maximum 200mm, préférentiellement 175mm,
préférentiellement 150mm, préférentiellement 140mm, préférentiellement 130mm, préférentiellement
125mm, préférentiellement 120mm.
[0098] Dans un mode de réalisation préféré, le temps de cycle du laminage à chaud de une
ébauche (11) en alliage AA6xxx, préférentiellement en alliage AA6016, est diminué
d'au moins 30 secondes, préférentiellement d'au moins 60 secondes, plus préférentiellement
d'au moins 90 secondes avec le procédé selon l'invention, par rapport au laminage
sans l'aide dudit procédé. Dans un mode de réalisation préféré, le temps de cycle
du laminage à chaud d'une ébauche (11) en l'alliage AA5182 est préférentiellement
diminué d'au moins 15 secondes pour, préférentiellement de 20 s, plus préférentiellement
de 45s par rapport au laminage sans l'aide dudit procédé. Le temps de cycle est la
durée entre le début de la première passe et la fin de la dernière passe de laminage
à chaud avec le laminoir à chaud réversible de l'invention.
[0099] Dans un autre mode de réalisation préféré, le système de refroidissement est utilisé
préférentiellement une seule fois de façon à diminuer la température moyenne de l'ébauche
d'au moins 50°C jusqu'à une température moyenne supérieure à 400°C, en moins de 10
secondes préférentiellement en moins 8 secondes pour une ébauche (11) d'une épaisseur
d'au plus de 114 mm.
[0100] Dans un mode de réalisation, le système de refroidissement permet de contrôler la
température de l'ébauche (11) sur un chemin thermique prédéfini pendant le laminage
à chaud. Le chemin thermique est l'évolution de la température de l'ébauche (11) pendant
la durée du laminage à chaud. Le chemin thermique est un choix métallurgique qui dépend
de l'alliage, des propriétés souhaitées du produit fini et des capacités du laminoir
à chaud.
[0101] Dans un mode de réalisation préféré, le système de refroidissement permet de contrôler
l'ébauche (11) sur un chemin thermique isotherme. Un chemin thermique est isotherme
si la température de l'ébauche (11) pendant le laminage à chaud ne varie pas de plus
ou moins 10°C par rapport à la température de la plaque juste avant le début du laminage
à chaud. Préférentiellement, la température de l'ébauche (11) reste substantiellement
égale à la température de la plaque avant le début du laminage à chaud.
Description détaillée de certains modes de réalisation
[0102] Dans un premier mode de réalisation illustré par la figure 6, pour chaque système
de refroidissement, l'enveloppe convexe aspergée supérieure (52) et l'enveloppe convexe
aspergée inférieure (62), sont à proximité des cylindres du laminoir ; préférentiellement
les distances maximales D55 et D65 aux cylindres (21) et (22) des enveloppes convexes
aspergées (52) et (62) selon la direction S sont inférieures à 3 fois le plus grand
des diamètres des cylindres de travail (21) et (22) et / ou les longueurs D56 et D66
selon la direction S desdites enveloppes convexes (52, 62) sont inférieures à un diamètre
du plus grand des cylindres de travail (21) ou (22). Préférentiellement, les enveloppes
convexes (52, 62) sont substantiellement en vis-à-vis. Ce mode de réalisation est
avantageux car il permet de refroidir l'ébauche (11) dès sa sortie de l'emprise des
cylindres (21) et (22). Cela est particulièrement avantageux car la vitesse des laminoirs
à chaud réversible est souvent limitée pour éviter un échauffement de l'ébauche (11)
qui aboutit à des brulures voire à des ruptures de l'ébauche (11). Cela est particulièrement
avantageux car cela améliore la productivité du laminoir à chaud. En effet la vitesse
des laminoirs à chaud réversible est souvent limitée pour éviter un échauffement qui
aboutit à des brulures voire à des ruptures de l'ébauche (11).
[0103] Dans ce premier mode de réalisation, il y a préférentiellement un second système
de refroidissement de l'autre côté dudit laminoir réversible à chaud dont la figure
7 est un exemple non limitatif. Le second système de refroidissement est préférentiellement
le symétrique du premier par rapport à un plan passant par les axes des cylindres
de travail (21) et (22). Cette disposition est avantageuse car elle permet de refroidir
l'ébauche (11) jusqu'à son entrée dans l'emprise et dès sa sortie de l'emprise du
laminoir réversible à chaque passe de laminage et de façon identique.
[0104] Ce système est avantageux car il permet la meilleure maitrise de la température de
l'ébauche en cours de son laminage réversible et ce à chaque passe, ce qui est profitable
pour la qualité métallurgique du produit et pour la productivité dudit laminoir réversible.
[0105] D'autres exemples non limitatifs du premier mode de réalisation sont donnés par la
figure 9 et la figure 10.
[0106] Dans le premier mode de réalisation préféré, le temps de cycle du laminage à chaud
de l'ébauche (11) est préférentiellement diminué d'au moins 30 secondes pour les alliages
AA6xxx, préférentiellement pour l'alliage AA6016, préférentiellement de 60s, plus
préférentiellement de 90s.
[0107] Dans le premier mode de réalisation préféré, le temps de cycle du laminage à chaud
de l'ébauche (11) est préférentiellement diminué d'au moins 15 secondes pour l'alliage
AA5182, préférentiellement de 20 s, plus préférentiellement de 45s.
[0108] Un second mode de réalisation est un système de refroidissement permettant de refroidir
rapidement une ébauche (11) pendant un laminage à chaud.
[0109] Ce mode de réalisation est conçu pour arroser chaque point de l'ébauche (11) pendant
10s, préférentiellement 8 secondes. L'homme de l'art saura adapter les caractéristiques
ci-dessous à son laminoir particulier et à la vitesse de l'ébauche (11).
[0110] Dans un mode de réalisation préféré du second mode de réalisation préféré, illustré
de façon non limitative par la figure 13, le dispositif de refroidissement supérieur
comprend au moins une paire de rampes (303 et 304) de buses (353, 354), préférentiellement
3 paires de rampes (303 et 304), dans chaque paire de rampes (303 et 304), les jets
de fluide de refroidissement (363, 364) étant orientés en opposition, la différence
β - α/2 étant positive ou nulle, préférablement nulle, les surfaces aspergées (513,
514) de l'ébauche (11) par les jets (363, 364) se recouvrant préférentiellement d'un
facteur entre 1/3 et 2/3, préférentiellement 1/2, et le dispositif de refroidissement
inférieur comprenant au moins 1 rampe (40) de buses (45), préférentiellement 8 rampes
(40), dont les jets de fluide de refroidissement (46) sont coniques et d'axe substantiellement
perpendiculaire à l'ébauche (11). L'angle β est l'angle que fait l'axe des buses (353,
354) avec la droite V perpendiculaire à la face supérieure de l'ébauche (11). L'angle
α est l'angle du cône du jet de fluide de refroidissement produit par lesdites buses.
Ces angles sont schématisés sur la figure 5a avec les rampes (30), les buses (35)
et les jets (36). Cette configuration est intéressante car elle amène le fluide de
refroidissement à se concentrer dans au moins une partie de la zone de recouvrement
des jets (36) et à rejeter ainsi le fluide de refroidissement sur les bords avec assez
de vitesse pour ne pas ruisseler vers les extrémités de l'ébauche (11), ce qui permet
de refroidir de manière uniforme l'ensemble de la longueur de l'ébauche. Ce système
permet en outre de diminuer la consommation d'énergie des dispositifs (38) d'évacuation
du fluide de refroidissement voire de pouvoir les supprimer.
[0111] Dans un autre mode de réalisation préféré du second mode de réalisation préféré,
illustré de façon non limitative par la figure 12 ou la figure 14, le dispositif de
refroidissement supérieur comprend au moins 1 rampe (30) de buses (35), préférentiellement
6 rampes, et le dispositif de refroidissement inférieur comprend au moins 1 rampe
de buses (45), préférentiellement 8 rampes, toutes produisant des jets de fluide de
refroidissement (36) et (46) coniques dont les axes sont substantiellement normal
à l'ébauche (11), et dont l'angle α du cône des jets (36) est inférieur à 20°, préférentiellement
l'angle du cône des jets (36) est substantiellement de 15°. Ce dispositif a l'avantage
d'être plus simple à construire. L'angle α des jets coniques de moins de 20°, préférentiellement
substantiellement 15°, permet de limiter la composante horizontale de la vitesse du
fluide de refroidissement lors de son impact sur l'ébauche (11), et par conséquence
de limiter le ruissellement du fluide de refroidissement sur l'ébauche (11) pour en
maitriser le refroidissement.
[0112] Dans le second mode de réalisation préféré, le système de refroidissement est utilisé
préférentiellement une seule fois de façon à diminuer la température moyenne de l'ébauche
(11) d'au moins 50°C jusqu'à une température moyenne supérieure à 400°C, en moins
de 10 secondes préférentiellement en moins 8 secondes pour une ébauche (11) d'une
épaisseur d'au plus de 114 mm comme montré en figure 19.
[0113] Dans un autre mode de réalisation, il est possible de refroidir plus l'ébauche (11)
par exemple en faisant deux passages sous le système de refroidissement.
[0114] Dans un autre mode de réalisation, il est possible de refroidir de 50°C une ébauche
plus épaisse en diminuant la vitesse de passage de l'ébauche (11) ou en agrandissant
la longueur des surfaces aspergées (51) et (61). Par exemple non limitatif, une ébauche
(11) de 140mm peut être refroidie de 50°C en au moins 15 secondes, préférentiellement
au moins 10 secondes comme montré en figure 20.
[0115] Dans un autre mode de réalisation, la vitesse moyenne typique de refroidissement
V de la température moyenne de l'ébauche (11) pendant le passage de l'ébauche (11)
entre les enveloppes convexes supérieure (52) et inférieure (62) est de l'ordre de
V= C/e, ou V est en °C/s, e est l'épaisseur de l'ébauche en mm, et C est une valeur
constante qui vaut entre 400 et 1000, préférentiellement entre 600 et 900, plus préférentiellement
entre 700 et 800. La formule V=C/e est une approximation qui requiert en particulier
que la surface de l'ébauche (11) reste supérieure à la température de Leidenfrost.
La diminution de la température moyenne DT en degré °C de l'ébauche (11) après avoir
traversé les enveloppes convexes supérieures (52) et inférieure (62) du système de
refroidissement est typiquement de l'ordre DT = C/e*d, d étant la durée de passage
d'un point de l'ébauche (11) entre lesdites enveloppes convexes, la vitesse de l'ébauche
(11) étant constante. Cette formule est une approximation qui requiert en particulier
que la surface de l'ébauche (11) reste supérieure à la température de Leidenfrost.
Préférentiellement, la plage d'épaisseur de l'ébauche (11) pour l'application desdites
formules a pour minimum 25mm, préférentiellement 50, préférentiellement 75mm, préférentiellement
100mm, préférentiellement 110mm et a pour maximum 200mm, préférentiellement 175mm,
préférentiellement 150mm, préférentiellement 140mm, préférentiellement 130mm, préférentiellement
125mm, préférentiellement 120mm.
[0116] Un troisième mode de réalisation préféré est un procédé de laminage d'un alliage
d'aluminium de la série AA6xxx comprenant les étapes :
- a. coulée d'une plaque de laminage en alliage de la série AA6xxx,
- b. homogénéisation de la plaque de laminage, suivie optionnellement d'un réchauffage,
- c. premier laminage à chaud pour transformer la plaque de laminage en une ébauche
ayant une première épaisseur de sortie à partir d'une première température de début
de laminage à chaud,
- d. refroidissement de l'ébauche ainsi obtenue avec une vitesse moyenne typique de
refroidissement de la température moyenne de l'ébauche de l'ordre de V= C/e jusqu'à
une seconde température de début de second laminage à chaud, où V est en °C/s, e est
l'épaisseur de l'ébauche en mm, et C est une valeur constante qui vaut entre 400 et
1000°C/s*mm, préférentiellement entre 600 et 900°C/s*mm, plus préférentiellement entre
700 et 800°C/s*mm,
- e. second laminage à chaud pour transformer l'ébauche ainsi refroidie en une bande
à l'épaisseur finale de laminage à chaud dans des conditions de déformation et de
température telles que la bande soit recristallisée à au moins 50%,
- f. laminage à froid de la bande en une tôle mince.
[0117] Le premier laminage à chaud et le refroidissement sont effectués de préférence avec
un laminoir réversible à chaud selon l'invention. Lors du refroidissement de l'étape
d le système de refroidissement est utilisé préférentiellement une seule fois de façon
à diminuer préférentiellement la température moyenne avec une vitesse moyenne typique
de refroidissement de la température moyenne de l'ébauche d'au moins 50°C jusqu'à
une température moyenne supérieure à 400°C. Préférentiellement, la plage d'épaisseur
de l'ébauche lors de ce refroidissement a pour minimum 25mm, préférentiellement 50,
préférentiellement 75mm, préférentiellement 100mm, préférentiellement 110mm et a pour
maximum 200mm, préférentiellement 175mm, préférentiellement 150mm, préférentiellement
140mm, préférentiellement 130mm, préférentiellement 125mm, préférentiellement 120mm.
[0118] Dans un mode de réalisation du troisième mode de réalisation préféré, lors du refroidissement
de l'étape d le système de refroidissement est utilisé préférentiellement une seule
fois de façon à diminuer la température moyenne de l'ébauche d'au moins 50°C jusqu'à
une température moyenne supérieure à 400°C, en moins de 10 secondes préférentiellement
en moins 8 secondes pour une ébauche (11) d'une épaisseur d'au plus de 114mm.
[0119] Les inventeurs ont trouvé de façon surprenante que ce procédé permet d'améliorer
la productivité tout en conservant des propriétés mécaniques, de qualité de surface
et de résistance à la corrosion au moins égales à celles obtenues sans le procédé
selon l'invention. Ces produits peuvent être particulièrement utiles dans l'industrie
automobile en particulier pour réaliser des pièces extérieures de la carrosserie.
[0120] Dans le troisième mode de réalisation préféré, parmi les alliages de la série AA6xxx,
les alliages préférés sont AA6005, AA6009, AA6013, AA6014, AA6016, AA6022, AA6056,
AA6061, AA6111, AA6181, AA6216, AA6316, AA6451, AA6501, AA6502, AA6603, AA6605, AA6607.
[0121] Dans un mode de réalisation du troisième mode de réalisation préféré, la composition
de la plaque en alliage de la série AA6xxx est un alliage comprenant en % de poids:
Si : 0.5 - 0.8; Mg : 0.3 - 0.8; Cu :maximum 0.3; Mn : maximum 0.3; Fe maximum 0.5
; Ti : maximum 0.15, reste en aluminium et les inévitables impuretés 0.05 maximum
chacune et 0.15 leur totalité, et préférablement Si : 0.6 - 0.75; Mg : 0.5 - 0.6;
Cu :maximum 0.1; Mn maximum 0.1; Fe 0.1- 0.25 ; Ti : maximum 0.05, reste en aluminium
et les inévitables impuretés 0.05 maximum chacune et 0.15 leur totalité.
[0122] Dans un autre mode de réalisation du troisième mode de réalisation préféré la composition
de la plaque en alliage de la série AA6xxx est un alliage comprenant en % de poids:
Si 0.7 - 1.3; Mg : 0.1- 0.8; Cu :maximum 0.3; Mn : maximum 0.3; Fe maximum 0.5 ; Ti
: maximum 0.15, reste en aluminium et les inévitables impuretés 0.05 maximum chacune
et 0.15 leur totalité, et préférablement Si : 0.8 - 1.1; Mg : 0.2 - 0.6; Cu :maximum
0.1; Mn maximum 0.2; Fe 0.1 - 0.4 ; Ti : maximum 0.1, reste en aluminium et les inévitables
impuretés 0.05 maximum chacune et 0.15 leur totalité.
[0123] Après la coulée, la plaque est préférentiellement homogénéisée à une température
entre 500 et 570°C., et préférablement entre 540 et 560°C typiquement pendant une
durée d'au moins 4 heures, et préférablement pendant au moins 8 heures. Dans un mode
de réalisation préféré, la température maximum de l'homogénéisation est au plus de
555°C. L'homogénéisation peut être en une étape ou en plusieurs étapes avec des températures
croissantes pour diminuer le risque de brulure.
[0124] Dans le troisième mode de réalisation préféré, la plaque est ensuite laminée en une
ébauche au cours d'un premier laminage à chaud sur un laminoir réversible. La température
de début de laminage du premier laminage à chaud est préférentiellement supérieure
à 470°C, plus préférablement au-dessus de 490°C, et encore plus préférablement au-dessus
de 500°C. Préférablement, pendant ce premier laminage à chaud, la température est
maintenue au-dessus de 450°C, préférablement au-dessus de 470°C et plus préférablement
au-dessus de 490°C. Préférablement, la première épaisseur de sortie est entre 90mm
et 140mm, préférentiellement entre 100 et 130mm, et plus préférentiellement entre
110mm et 120mm.
[0125] Cette épaisseur de l'ébauche est particulièrement intéressante dans les usines dont
le train de laminage à chaud est constitué de successivement de deux laminoirs à chaud
réversibles et optionnellement d'un laminoir en tandem à chaud. En effet, cette épaisseur
d'ébauche correspond à l'épaisseur de l'ébauche lors de son transfert entre le premier
laminoir réversible et le second laminoir réversible. Le refroidissement peut alors
se fait sans aucune perte de temps.
[0126] L'ébauche est alors refroidie suivant une vitesse de refroidissement d'au moins 5°C/s
de la température moyenne de l'ébauche jusqu'à une seconde température de début de
second laminage à chaud. Avantageusement le premier laminage à chaud et le refroidissement
sont effectués avec un laminoir réversible à chaud selon l'invention, tel qu'illustré
notamment par les figures 12 à 15.
[0127] Après refroidissement, l'ébauche est laminée avec un second laminage à chaud en une
bande. Le second laminage à chaud peut être réalisé successivement sur plusieurs laminoirs
à chaud, par exemple un second laminoir à chaud réversible suivi par un laminoir tandem
ou sur le laminoir à chaud réversible ayant été utilisé pour le premier laminage à
chaud suivi par un laminoir tandem. De façon préférable, la température de début du
second laminage à chaud est entre 380 et 450°C, plus préférablement entre 400 et 440°C,
et plus préférablement entre 420 et 435°C. La bande est laminée jusqu'à une épaisseur
finale de laminage à chaud dans des conditions telle que la bande après refroidissement
est recristallisée à au moins 50%, préférablement au moins 80%, et plus préférablement
au moins 90%, et particulièrement préférentiellement au moins 98%. Une recristallisation
d'au moins respectivement 50%, 80%, 90% et 98% signifie que le taux de recristallisation
mesuré au travers de l'épaisseur et dans au moins 3 points de la largeur est respectivement
d'au moins 50%, 80%, 90% et 98%. Typiquement, la recristallisation varie au travers
de l'épaisseur et peut être complète en surface et incomplète à mi épaisseur. Le taux
de recristallisation préféré dépend de l'alliage de la bande.
[0128] Pour obtenir ladite recristallisation, il est avantageux la température de sortie
du second laminage à chaud soit au moins 345°C, préférablement au moins 350°C et plus
préférentiellement au moins 355°C. La réduction d'épaisseur lors de la dernière passe
du second laminage est un paramètre pour assurer la recristallisation. Ladite réduction
de la dernière passe du second laminage à chaud est au moins de 25%, préférentiellement
au moins 30%, préférentiellement 40%, et plus préférentiellement au moins 45%. L'épaisseur
typique de la bande obtenue avec le second laminage à chaud est entre 4 et 10mm.
[0129] La bande est ensuite laminée à froid en une tôle mince. Avec la méthode de l'invention,
il n'est pas nécessaire d'effectuer un recuit et/ou une mise en solution entre le
laminage à chaud et le laminage à froid ou en cours de laminage à froid pour obtenir
les propriétés mécaniques, de formabilité, d'état de surface ou de corrosion. Préférablement
il n'est pas réalisé un recuit et/ou une mise en solution entre le laminage à chaud
et le laminage à froid ou en cours de laminage à froid. La tôle mince a une épaisseur
typiquement entre 0.5 et 2mm. Dans un mode de réalisation préféré, la réduction par
laminage à froid est entre 70% et 80%. Dans un autre mode de réalisation préféré,
le taux de réduction entre la bande et la tôle mince est d'au moins 80% pour obtenir
pour la qualité de surface la plus avantageuse.
[0130] Préférentiellement, après l'étape f, une étape supplémentaire peut être réalisée
g : mise en solution et trempe de la tôle mince ainsi obtenue dans un four de traitement
thermique en continu.
[0131] Ledit four de traitement thermique en continu fonctionne préférentiellement de façon
telle que la durée de maintien équivalente à 560 °C,

est inférieure à 30 s, préférablement inférieure à 25 s et plus préférablement inférieure
à 20 s, la durée de maintien équivalente étant calculée à l'aide de l'équation

Q étant une énergie d'activation de 200 kJ/mol et R = 8,314 J/mol/K
[0132] Préférentiellement, après le traitement de mise en solution et la trempe, un pré-revenu
est optionnellement effectué, et la tôle mince mature à la température ambiante, de
façon à atteindre l'état métallurgique T4, est découpée et mise en forme jusqu'à obtenir
sa forme finale, est peinte et durcie par cuisson
[0133] La tôle mince, après traitement de mise en solution dans un four de traitement thermique
en continu fonctionnant de façon telle que la durée de maintien équivalente à 560
°C,

, est inférieure à 20 s, la durée de maintien équivalente étant calculée à l'aide
de l'équation

[0134] Q étant une énergie d'activation de 200 kJ/mol et R = 8,314 J/mol/K,
atteint une résistance à la traction d'au moins 90 % et de préférence d'au moins 95
% de la résistance à la traction maximale obtenue après traitement de mise en solution
avec une durée de maintien équivalente à 560 °C,

, de 98s.
[0135] La tôle mince issue du laminage à froid est particulièrement avantageuse ne serait-ce
que parce qu'elle est facile à traiter par mise en solution. Les gammes classiques
visant à obtenir un bon état de surface, compatible avec une qualité pour les tôles
extérieures de carrosserie, comportent généralement un traitement thermique supplémentaire
au cours de la gamme de transformation par rapport à la tôle obtenue selon l'invention.
La présence de ce traitement thermique supplémentaire fait que l'homme du métier a
besoin d'utiliser des températures élevées et des durées de maintien équivalente importantes
sur les lignes de traitement de mise en solution avec recuit continu afin d'obtenir
des résistances mécaniques suffisamment élevées dans les états métallurgiques tels
que fournis et avec après cuisson des peintures. Au contraire, la tôle mince laminée
à froid de l'invention peut utiliser un traitement de mise en solution dans une ligne
de recuit continu fonctionnant de façon telle que la durée de maintien équivalente
à 560 °C,

, est courte , typiquement inférieure à 25s, la durée de maintien équivalente étant
calculée à l'aide de l'équation

Q étant une énergie d'activation de 200 kJ/mol et R = 8,314 J/mol/K.
[0136] Généralement, la ligne de recuit continu fonctionne de façon telle que la vitesse
de chauffage de la tôle mince est supérieure ou égale à 10°C/s pour une température
du métal inférieure à 400°C, le temps passé à plus de 530°C est compris entre 15s
et 90s, et la vitesse de trempe est supérieure ou égale à 10 °C/s, de préférence supérieure
ou égale à 15 °C/s pour une épaisseur de 0,9 à 1,1mm. Le traitement de mise en solution
fait en sorte que le métal atteigne une température inférieure mais proche de la température
du solidus, à savoir généralement supérieures à 530 °C et inférieures à 570 °C. La
température de bobinage après le traitement de mise en solution est de préférence
comprise entre 50 °C et 90 °C, et préférablement entre 60 °C et 80°C.
[0137] Après le traitement de mise en solution et la trempe, la tôle mince peut vieillir
de façon à atteindre l'état métallurgique T4, avant d'être découpée et mise en forme
jusqu'à obtenir sa géométrie finale, peinte et durcie par cuisson.
[0138] Le procédé de l'invention est particulièrement utile pour la fabrication de tôles
minces destinées à l'industrie automobile qui combinent une limite d'élasticité à
la traction élevée et une aptitude à la mise en forme adaptée aux opérations d'emboutissage
à froid, ainsi qu'une excellente qualité de surface sur pièce et une résistance élevée
à la corrosion avec une productivité élevée.
[0139] Dans un quatrième mode de réalisation préféré, le laminoir à chaud combine le premier
mode de réalisation préféré et le second mode de réalisation.
[0140] Un exemple non limitatif est donné en figure 15. Le laminoir à chaud est entouré
par systèmes de refroidissements qui permettent d'en améliorer la productivité. Un
troisième système de refroidissement permet d'effectuer un refroidissement rapide
pendant le transfert vers la suite du laminage à chaud. Ce quatrième mode de réalisation
permet de combiner le gain de productivité sur le laminoir à chaud réversible, le
refroidissement rapide sans impact de productivité pendant le transfert vers la suite
du laminage, l'ensemble permettant de fournir des tôles d'alliage AA6xxx avec de bonne
qualité de surface et en améliorant la productivité des lignes de mise en solution
et de trempe.
Exemples
Exemple 1 :
[0141] Un laminoir à chaud réversible selon l'invention illustré par la Figure 7 comprend
deux systèmes de refroidissement installés de part et d'autre de cylindres de travail
de façon symétrique. Chacun de ces deux systèmes de refroidissement est composé d'un
dispositif de refroidissement supérieur et d'un dispositif de refroidissement inférieur.
Le dispositif de refroidissement supérieur comporte une rampe (30) de buses (35) orientées
vers le cylindre (21). Chaque rampe de buses supérieure est protégé par un pièce protectrice
(37). Le dispositif de refroidissement inférieur comporte deux rampes (40) de buses
inférieures (45) installées en dessous du plan des axes des rouleaux (23) ; une première
rampe (40) entre le premier rouleau (23) à partir du cylindre (22) et le second rouleau
(23), et la seconde rampe (40) de buses (45) entre le deuxième et le troisième rouleau
(23). Les rouleaux (23) sont suffisamment proches pour ne pas nécessiter l'installation
d'une pièce protectrice (47). Les buses (35) et (45) produisent des jets coniques
pleins par pulvérisation. Les buses (45) produisent des jets coniques qui sont presque
tangents aux rouleaux (23). Les buses (35) et (45) sont alimentées par des vannes
à réponses rapide dont le temps de réponse est de 0.2s. L'enveloppe convexe de la
surface aspergée supérieure est substantiellement en vis-à-vis de l'enveloppe convexe
de la surface aspergée inférieure. Lesdites enveloppes convexes sont à moins de 3
diamètres du plus grand des deux cylindres de travail du laminoir réversible à chaud.
Le débit surfacique moyen par surface est d'environ 1200 l/min/m
2. Le fluide de refroidissement est l'émulsion du laminoir qui sert à lubrifier l'ébauche
(11) lors de son laminage à chaud. Le fluide de refroidissement est en caléfaction
sur la surface de l'ébauche (11).
[0142] Une plaque d'épaisseur 500mm a été laminée à chaud avec un refroidissement selon
l'invention à chaque passe de laminage à chaud. La Figure 18 montre le champ thermique
en surface supérieure d'une ébauche en alliage AA6016 de dimensions 2000 mm de large,
50 mm d'épais et 5000 mm de long, juste en sortie de la dernière passe de laminage
à chaud réversible. L'hétérogénéité de la température surfacique de l'ébauche, y compris
les rives et les extrémités, est de 10°C aussi bien dans la longueur que dans la largeur.
[0143] Une plaque identique du même alliage a également été laminée à chaud mais sans l'utilisation
de système de refroidissement de l'invention. La Figure 17 montre le champ thermique
en surface supérieure de l'ébauche obtenue de mêmes dimensions que celle présentée
en Figure 18 juste en sortie de la dernière passe de laminage à chaud réversible.
L'hétérogénéité de la température surfacique de surface de l'ébauche est de 25°C aussi
bien dans la longueur que dans la largeur en l'absence de l'utilisation du système
de refroidissement de l'invention.
[0144] En plus de l'amélioration notable de l'uniformité thermique de l'ébauche en utilisant
l'invention par rapport à la pratique sans faire appel à l'invention, le refroidissement
de l'ébauche en cours du schéma de laminage permet de réduire le temps de cycle de
laminage à chaud réversible de 90 secondes.
[0145] Deux plaques en alliage AA5182, de largeur 1480mm et d'épaisseur 510mm ont été laminées
à chaud avec l'invention, la première avec l'invention et la seconde sans l'invention.
Le temps de cycle de laminage à chaud de la première plaque était plus court de 64s
par rapport à la seconde.
Exemple 2 :
[0146] Un laminoir à chaud selon l'invention comprenant des cylindres de travail (21,22)
et un système refroidissement ayant six rampes supérieures (30) de buses (35) et huit
rampes inférieures (40) de buses (45) est représenté sur la figure 14. Il fait partie
d'un train à chaud comprenant un second laminoir réversible comprenant des cylindres
de travail (25,26). Ces deux laminoirs à chaud réversibles font partie d'un train
à chaud comportant en plus un laminoir tandem à chaud. Les buses des rampes supérieures
(35) sont orientées perpendiculairement au plan de l'ébauche (11). Les jets des buses
supérieures (36) sont coniques pleins dont l'angle du cône est substantiellement 15°
Le fluide de refroidissement est l'émulsion servant à la lubrification des cylindres
de travail lors du laminage à chaud. Les buses (45) des rampes inférieures (40) sont
orientées perpendiculairement vers la face inférieure de l'ébauche (11). Les jets
des buses inférieures sont coniques pleins dont l'angle du cône est substantiellement
90° Les surfaces aspergées (52) et (62) sont substantiellement en vis-à-vis.
[0147] Le système est capable de refroidir une tôle d'épaisseur 114mm d'une température
de 470°C à une température moyenne de 420°C en 8 secondes comme montré sur le graphique
de la figure 19 obtenu par simulation numérique. 20 secondes après le début de refroidissement,
l'hétérogénéité dans l'épaisseur de l'ébauche est d'environ 9°C, et 30s après le début
du refroidissement, l'hétérogénéité dans l'épaisseur de l'ébauche d'environ 2°C. Dans
le tableau 1, les exemples D et E, qui sont des ébauches de 114 et 109mm en alliage
de la série AA6xxx, ont été refroidis avec le système sans réglage particulier pour
avoir des rives ou des extrémités plus chaudes. Les températures mentionnées dans
le tableau 1 sont des mesures prises en surface des ébauches. Vu le temps de transfert
supérieur à 30 s entre le premier laminoir réversible à chaud et le système de refroidissement
et entre le système de refroidissement et le second laminoir réversible à chaud, les
températures de surface des ébauches D et E sont représentatives de la température
moyenne des dites ébauches ainsi que des températures à cœur. Les tôles D et E ont
donc été refroidies de 57 et 75°C.
Tableau 1
|
A |
B |
C |
D |
E |
|
Exemple A de référence |
Exemple B de référence |
Exemple C de référence |
Exemple D selon l'invention- |
Exemple E selon l'invention- |
Composition (% en poids) |
Si |
0.66 |
0.67 |
0.70 |
0.69 |
0.69 |
Fe |
0.14 |
0.15 |
0.14 |
0.15 |
0.15 |
Cu |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
Mn |
0.08 |
0.07 |
0.09 |
0.07 |
0.07 |
Mg |
0.64 |
0.64 |
0.52 |
0.54 |
0.56 |
Cr |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
0.01 |
Ti |
0.03 |
0.04 |
0.05 |
0.05 |
0.04 |
Traitement thermique de la plaque |
homogénéisation |
6.5h 554°C |
6.7h 554°C |
30h 554°C |
20h 554°C |
16h 554°C |
refroidissement |
N/A |
N/A |
température ambiante |
N/A |
N/A |
réchauffage |
N/A |
N/A |
à la température de laminage |
N/A |
N/A |
Premier laminage à chaud |
température de début de laminage (°C) |
554 |
553 |
393 |
511 |
537 |
Epaisseur finale(mm) |
114 |
114 |
114 |
114 |
109 |
température de fin de laminage (°C) |
524 |
523 |
360 |
481 |
507 |
refroidissement |
vitesse de refroidissement |
N/A |
N/A |
N/A |
5°C/s |
5°C/s |
second laminage à chaud |
température de début de laminage (°C) |
519 |
519 |
356 |
424 |
432 |
Epaisseur finale de laminage à chaud (mm) |
3.05 |
3.05 |
6.35 |
5.08 |
5.08 |
réduction à la dernière passe à chaud |
41% |
39% |
44% |
47% |
47% |
température de bobinage (°C) |
332 |
327 |
343 |
352 |
357 |
Laminage à froid |
réduction à froid (%) |
73.7 |
73.8 |
85.0 |
81.3 |
81.3 |
épaisseur finale (mm) |
0.8 |
0.8 |
0.95 |
0.95 |
0.95 |
[0148] Cinq plaques dont les compositions sont données dans le tableau 1 en % en poids ont
été coulées. Le tableau 1 détaille également le procédé de transformation. Les colonnes
A et B décrivent une plaque et ses étapes de transformation en ébauche puis en bande
puis en tôle mince pour produire des éléments de carrosserie internes qui n'ont pas
d'exigence en terme de qualité de surface. La colonne C décrit une plaque et ses étapes
de transformation typique en ébauche puis en bande puis en tôle mince pour produire
des éléments de carrosseries externes qui ont des exigences fortes en terme de qualité
de surface. Il s'agit d'exemples de référence dans lesquels on ne réalise pas de refroidissement
au cours du laminage à chaud. Les colonnes D et E sont des exemples de l'invention.
[0149] Les 5 plaques A, B C D et E ont été homogénéisées avec les conditions du tableau
1. Les plaques A, B, D et E ont été transférées vers le premier laminage réversible
à chaud. La plaque C a été refroidie à la température ambiante puis réchauffée à la
température de début du premier laminage à chaud et transférées vers le premier laminage
à chaud réversible. Les 5 plaques ont été laminées à chaud par le premier laminoir
à chaud en une ébauche d'épaisseur 114mm sauf la plaque E qui a été laminée en ébauche
d'épaisseur 109mm. Les 5 ébauches ont ensuite été transférés vers le second laminoir
à chaud réversible en traversant le système de refroidissement du premier laminoir
à chaud. Les ébauches A, B et C ont traversé le système de refroidissement sans être
arrosées, et n'ont subi qu'un refroidissement naturel à l'air pendant leur transfert
vers le second laminoir à chaud réversible. Les ébauches D et E ont traversé le système
de refroidissement en fonctionnement et ont donc été refroidies jusqu'à la température
de surface indiquée dans le tableau 1. Les 5 ébauches ont été ensuite laminées avec
le second laminoir à chaud réversible, puis avec un laminoir à chaud tandem en une
bande. En sortant du laminoir tandem à chaud, les bandes ont été bobinées selon les
caractéristiques dans le tableau 1. Après refroidissement, les 5 bobines ont été laminées
à froid en tôles minces.
[0150] Des échantillons des bandes C, D et E ont été prélevés après la dernière passe de
laminage à chaud et avant le bobinage. Ces échantillons ont été refroidis rapidement
en les immergeant dans un bac d'eau à la température ambiante. Puis une cinétique
de recristallisation a été réalisée en laboratoire en chauffant chaque échantillon
à différentes températures, ensuite les échantillons sont refroidis d'une façon similaire
au refroidissement d'une bobine après laminage à chaud. Des métallographies ont ensuite
été réalisées (figure 25) et le taux de recristallisation évalué (tableau 2).
Tableau 2
|
|
Température de chauffage |
|
|
310°C |
321°C |
332°C |
343°C |
355°C |
365°C |
C |
Réf exemple |
0% |
75% |
98% |
100% |
100% |
100% |
D |
invention |
0% |
15% |
33% |
44% |
95% |
100% |
E |
invention |
0% |
6% |
43% |
94% |
99% |
100% |
[0151] La qualité de l'état de surface en lignage (roping) a été caractérisée sur les tôles
minces A, B, D et E. Le lignage est mesuré de la façon suivante. Un échantillon mesurant
environ 270 mm (dans le sens transversal au sens de laminage) par 50 mm (dans le sens
du laminage) est découpé dans la tôle mince. Une pré déformation par traction de 15
%, perpendiculaire au sens du laminage, c'est à dire dans le sens de la longueur de
l'échantillon, est ensuite appliquée. L'échantillon est ensuite soumis à l'action
d'un papier abrasif de type P800 afin de révéler le lignage
[0152] Les tôles minces D et E, produites selon l'invention, ont une qualité de surface
conforme pour réaliser des éléments de carrosserie externe comme le montrent la figure
23 pour la tôle mince D et la figure 24 pour la tôle mince E. Ce n'est pas le cas
des tôles minces A et B comme le montrent la figure 21 pour la tôle mince A et la
figure 22 pour la tôle mince B. Le système de refroidissement démontre son utilité
pour obtenir la qualité de surface avec un procédé plus économique en supprimant le
réchauffage comme pour la tôle mince C, non caractérisée spécifiquement en qualité
de surface, qui sert à produire des éléments de carrosserie externe.
[0153] Pour évaluer la cinétique de mise en solution des 3 tôles minces C, D et E, les caractérisations
suivantes ont été menées. Des échantillons ont été prélevés après laminage à froid
jusqu'à l'épaisseur finale sur les 3 tôles minces C, D et E. Divers traitements thermiques
de mise en solution ont d'abord été effectués sur les échantillons en variant les
temps mise en solution des échantillons dans un four à lit fluidisé à 570 °C. Une
longue période d'immersion de 90 s à 570 °C a été utilisée pour mettre complètement
en solution les échantillons. La durée de 90s à 570°C est équivalente à une durée
de 98s à 560°C en utilisant la formule

Q étant une énergie d'activation de 200 kJ/mol et R = 8,314 J/mol/K.
[0154] Des durées de mise en solution plus courtes dans le four à lit fluidisé à 570 °C
ont été utilisées pour obtenir une mise en solution de solution incomplète des alliages.
Ces traitements thermiques de mise en solution ont tous été suivis d'une trempe à
l'eau jusqu'à 80 °C et d'un traitement pré-revenu de 8 heures à 80 °C. Après ces différents
traitements thermiques de mise en solution, puis de trempe et puis de pré revenu,
les échantillons ont été revenus pendant 2 heures à 205 °C dans un bain d'huile afin
d'atteindre l'état métallurgique T6.
[0155] Des tests de traction ont ensuite été effectués. La limite d'élasticité (Rp0,2) obtenue
après le traitement de revenu final à l'état métallurgique T6 est utilisée comme indicateur
de la qualité de mise en solution des échantillons. En effet, selon l'état de précipitation
existant dans les tôles minces, la durée de mise en solution à la température de mise
en solution (ici 570 °C) nécessaire pour dissoudre ces précipités varie. Pour des
raisons de productivité sur les machines de production réalisant la mise en solution,
il est avantageux que la durée de mise en solution soit aussi courte que possible.
[0156] Les résultats des tests de traction des 3 tôles minces C, D et E sont indiqués dans
le tableau 3 et sur la figure 26. Sur ce graphique, chaque limite élastique mesurée
(T6YS) est normalisée avec la limite élastique obtenue pour la même tôle mince après
un temps de mise en solution de 90 secondes dans le lit fluidisé à 570 °C (T6YSmax).
[0157] La figure 26 montre que la cinétique de mise en solution des deux tôles minces D
et E selon l'invention est beaucoup plus rapide que celle de l'exemple C comparatif.
En effet, après une immersion de 50s dans le lit fluidisé à 570°C, la limite d'élasticité
à l'état T6 des exemples D et E selon l'invention a atteint plus de 99% de sa limite
d'élasticité maximale à l'état T6, alors que l'exemple comparatif C est juste supérieur
à 98% de sa limite d'élasticité maximale à l'état T6.
[0158] De même, après une mise en solution de 30s dans le lit fluidisé à 570°C, la limite
d'élasticité à l'état T6 des exemples D et E selon l'invention a atteint plus de 98%
de sa limite d'élasticité maximale à l'état T6, alors que l'exemple comparatif C est
à 96% de sa limite d'élasticité maximale à l'état T6. Donc l'invention permet de surcroit
d'accélérer la productivité de la mise en solution.
Tableau 3
|
|
durée d'immersion dans le lit fluidisé (s) à 570°C |
limité élastique (T6YS - MPa) |
Limité élastique à l'état T6 divisé par la limité élastique maximum à l'état T6 (T6YS/T6YS
max) |
D |
invention 1 |
10 |
143 |
0.52 |
D |
invention 1 |
20 |
264 |
0.96 |
D |
invention 1 |
30 |
271 |
0.98 |
D |
invention 1 |
50 |
275 |
1.00 |
D |
invention 1 |
90 |
276 |
1.00 |
E |
Invention 2 |
10 |
134 |
0.49 |
E |
Invention 2 |
20 |
262 |
0.96 |
E |
Invention 2 |
30 |
271 |
0.99 |
E |
Invention 2 |
50 |
274 |
1.00 |
E |
Invention 2 |
90 |
274 |
1.00 |
C |
ref exemple 3 |
30 |
264 |
0.96 |
C |
ref exemple 3 |
50 |
271 |
0.98 |
C |
ref exemple 3 |
90 |
275 |
1.00 |