[0001] La présente invention a pour objet un procédé de lubrification de compresseurs notamment
du type hélicoïdal.
[0002] Elle vise également un dispositif de mise en oeuvre dudit procédé.
[0003] On sait que dans les compresseurs l'huile acheminée dans les circuits de lubrification
assume plusieurs fonctions principales :
En premier lieu, une fonction de fluide caloporteur pour éliminer les calories résultant
de la compression du fluide, l'air par exemple.
[0004] En deuxième lieu, une fonction d'étanchéité et cela en constituant des joints visqueux
au niveau des diverses lignes de fuite et de jeux internes.
[0005] En troisième lieu, la fonction de lubrification proprement dite des divers organes
tels que roulements, paliers, trains d'engrenage, joints d'étanchéité frottants et
autres.
[0006] En ce qui concerne en particulier la fonction de fluide caloporteur, on comprend
aisément que la quantité d'huile nécessaire dans ce but est fonction de la quantité
de calories à évacuer, car la température du mélange d'air et d'huile refoulé du compresseir
doit se situer dans un intervalle de température bien déterminé et cela dans le but
d'éviter les condensations d'eau dans le réservoir d'huile d'une part, et l'auto-inflammation
du mélange air-huile d'autre part.
[0007] Donc en régime de marche à vide la quantité de calories à évacuer est moindre qu'en
régime de marche en charge et les be- .soins en huile sont réduits.
[0008] La Demandéresse a donc cherché à diminuer la quantité d'huile en marche à vide tout
en diminuant de façon beaucoup plus importante la puissance consommée à un tel régime
que dans les compresseurs conventionnels, et cela en mettant en oeuvre un circuit
de lubrification secondaire simple et de fiabilité élevée.
[0009] L'invention a donc pour but un procédé de lubrification d'un compresseur d'un fluide
du type comportant une chambre de compression dans laquelle au moins deux rotors sont
entraînés en rotation par au moins un engrenage et tourillonnent chacun sur deux paliers
d'extrémité, lesdits paliers et engrenage étant logés dans des flasques faisant office
de volutes, savoir un flasque d'aspiration et un flasque de refoulement, ledit engrenage
étant lié a un arbre menant, l'étanchéité dudit arbre étant assurée, côté aspiration,
par un joint à grain frottant, caractérisé par le fait que, en régime de marche en
charge, ladite chambre de compression, lesdits paliers, ledit engrenage, ainsi que
ledit joint à grain frottant sont alimentés en huile provenant d'un réservoir séparateur
et sous une pression élevée et sensiblement égale à celle régnant dans ledit réservoir
séparateur, tandis qu'en régime de marche à vide ladite chambre de compression et
lesdits paliers logés dans ledit flasque de refoulement sont alimentés par l'huile
provenant dudit réservoir séparateur mais sous faible pressi-on, les paliers, ledit
engrenage, ainsi que ledit joint à grain frottant logés dans ledit flasque d'aspiration
étant indépendamment alimentés en huile provenant directement de l'échappement ou
refoulement du compresseur et sous une pression légèrement supérieure à la.pression
atmosphérique.
[0010] L'invention concerne également un dispositif de mise en oeuvre du procédé selon la
revendication 1, caractérisé par le fait qu'il comporte deux circuits, un circuit
principal et un circuit secondaire, ledit circuit principal comprenant une canalisation
prenant sa source dans ledit réservoir séparateur d'huile et se subdivisant en trois
dérivations, une première dérivation alimentant ladite chambre de compression, une
deuxième dérivation alimentant lesdits paliers, ledit engrenage et ledit joint à grain
frottant logés dans ledit flasque d'aspiration par l'intermédiaire d'une vanne, et
une troisième dérivation alimentant lesdits paliers logés dans ledit flasque de refoulement,
ledit circuit secondaire comprenant une canalisation prenant sa source directement
à l'échappement du compresseur, aboutissant à une vanne, puis se subdivisant en deux
dérivations, une première dérivation alimentant les paliers et l'engrenage logés dans
ledit flasque d'aspiration, par l'intermédiaire d'une vanne, et une deuxième dérivation
alimentant le joint à grain frottant.
[0011] Les inconvénients de l'art antérieur et les avantages de la présente invention seront
mieux mis en évidence par la description qui va suivre, description donnée en référence
aux dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 représente un compresseur lubrifié selon l'art antérieur
La figure 2 représente à titre purement illustratif mais nullement limitatif un compresseur
lubrifié selon l'invention.
[0012] Le compresseur lubrifié à la manière connue et représenté figure 1 comprend donc
un bloc de compression 1 dans lequel tournent deux rotors hélicoïdaux, un rotor mâle
2 et un rotor femelle 3, le rotor mâle 2 étant entraîné au moyen d'un moteur 4 et
par l'intermédiaire d'un engrenage 5 coopérant avec un joint à la cardan 6, des boîtiers
tels que 7 assurant l'étanchéité.
[0013] L'air atmosphérique pénètre dans le bloc 1 par l'intermédiaire d'un filtre 8 et après
compression s'échappe par une canalisation 9. Cette canalisation 9 débouche dans un
réservoir- séparateur d'huile 10 au-dessus, bien entendu, du niveau d'huile 11. L'air
comprimé est donc évacué vers le lieu d'utilisation par l'intermédiaire de la canalisation
12 selon les flèches, après avoir abandonné les particules d'huile entraînées au niveau
d'un filtre 13.
[0014] La lubrification est assurée de la façon suivante :
En régime de marche à pleine charge, l'huile, comprimée par l'air débouchant de la
canalisation 9 emprunte la canalisation 14 puis est refroidie dans un refroidisseur
15 et cela par cheminement dans un serpentin 16 refroidi par un ventilateur à air
17 'entraîné par le moteur 4. L'huile ainsi refroidie emprunte alors la canalisàtion
18 pour déboucher dans le bloc de compression 1 où elle s'échauffe par suite de la
compression de l'air qui la refoule ensuite dans la canalisation 9 et ainsi de suite.
[0015] En régime de marche à vide, on conçoit aisément que les besoins en huile sont réduits.
En effet, si la quantité d'huile nécessaire aux fonctions d'étanchéité et de lubrification
des organes est pratiquement indépendante du régime de marche, par contre la quantité
d'huile nécessaire pour la fonction caloporteur peut être réduite en régime de marche
à vide.
[0016] Dans ce but on obstrue donc partiellement l'aspiration 8 afin de réduire la pression
dans le réservoir séparateur 10 et en conséquence la puissance de compression.
[0017] Cependant, la sujétion résultant de la nécessité d'obtenir une circulation d'huile
suffisante dans le but d'assurer les fonctions d'étanchéité et de lubrification limite
une telle réduction de pression, de sorte qu'en régime de marche à vide le compresseur
consomme encore 35 à 40 % de sa puissance en charge, environ.
[0018] La Demanderesse a donc cherché à remédier à un tel inconvénient et à réduire notablement
la puissance consommée en marche à vide, et cela en mettant en oeuvre un circuit de
lubrification additionnel simple, peu onéreux et fiable.
[0019] On va donc décrire, en référence à la figure 2, un tel procédé de lubrification,
ainsi que le dispositif de mise en oeuvre, appliqués à un compresseur à air, et cela
à titre purement illustratif mais nullement limitatif.
[0020] Le compresseur représenté figure 2 comprend un carter 20 ou bloc de compression à
l'intérieur duquel se meuvent en rotation deux rotors, un rotor mâle 21 et un rotor
femelle 22 de type hélicoïdal. Ces rotors tourillonnent sur des paliers à billes ou
à rouleaux, à savoir les paliers 23 et 24 pour le rotor mâle 21 et les paliers 25
et 26 pour le rotor femelle 22. De tels paliers sont logés dans des flasques 27 et
28, le flasque 27 faisant office de volute d'aspiration, tandis que le flasque 28
assume le rôle de volute de refoulement ou d'échappement.
[0021] Le rotor mâle 21 comporte un bout d'arbre (non représenté) sur lequel est claveté
un train d'engrenage multiplicateur 29 lié à un arbre menant 30 tourillonnant sur
des roulements 31 et 32, l'étanchéité étant assurée au moyen d'un joint à grain frottant
33.
[0022] Ayant ainsi décrit un compresseur, en soi connu, on va maintenant mettre en lumière
l'invention, dont les avantages ressortiront de la présente description.
[0023] . On voit donc en référence à la figure 2 que les organes qui doivent être lubrifiés
en permanence sont les suivants :
En premier lieu, le bloc de compression 20 et cela par un débit d'huile variable en
fonction de la puissance de compression (fonction caloporteur) mais minimal en vue
d'assurer l'étanchéité
En deuxième lieu, les paliers et roulements 23, 24, 25, 26, 31 et 32.
En troisième lieu, le train d'engrenage multiplicateur 29.
Enfin, le joint à grain frottant 33.
[0024] Le débit d'huile nécessaire à ces derniers organes doit bien entendu être sensiblement
constant.
[0025] Compte tenu des précédentes considération et conformément à l'invention on met en
oeuvre deux circuits de lubrification, un circuit principal et un circuit secondaire
ou additionnel.
[0026] Le circuit principal comporte une canalisation 40 prenant sa source dans le réservoir
séparateur, non représenté, mais analogue à celui référencé 10 figure 1. Cette canalisation
40 se subdivise au point A en 3 branches ou dérivations :
Une première dérivation 40a alimentant le bloc de compression 20.
Une deuxième dérivation 40b alimentant les roulements et paliers 23, 25, 31 le train
d'engrenage 29 et le joint frottant 33 par l'intermédiaire de conduits tels que 41.
[0027] Cette dérivation 40b peut être ouverte ou fermée par une vanne V2.
[0028] Une troisième dérivation 40c alimentant les paliers 24 et 26 par l'intermédiaire
d'un conduit 42.
[0029] Le circuit secondaire comporte une canalisation 43 prenant sa source au volute de
refoulement en B ou échappement du compresseur. Cette, canalisation 43 aboutit à une
vanne V1 commandée par la pression d'huile existant au point C. De la vanne V1, ladite
canalisation 43 se subdivise en deux branches ou dérivations :
Une première dérivation 43a alimentant les roulements et paliers 23, 25, 31, le train.
d'engrenage 29 par l'intermédiaire des conduits 41, cette canalisation étant ouverte
ou fermée par une vanne V3.
[0030] Une deuxième dérivation 43 b alimentant le joint frottant 33 ainsi que le roulement
32.
[0031] Le dispositif selon l'invention fonctionne de la façon suivante :
Lorsque le compresseur fonctionne en régime de charge, la pression dans le réservoir
séparateur où prend sa source la canalisation 40 est élevée, soit 7 à 10 bars selon
le débit. Au point A ainsi qu'au point B la pression est également élevée, tout au
plus inférieure de 200 gr/cm2 à celle régnant dans ledit réservoir séparateur. Il en résulte que l'huile emprunte
les dérivations 40a, 40b et 40c et alimente la chambre de compression 20 ainsi que
les divers roulements paliers, train d'engrenage et joint frottant précédemment décrits,
selon un débit élevé, tant du côté aspiration que du côté refoulement.
[0032] Bien entendu les pertes de charge dans lesdites dérivations sont prédéterminées pour
que le débit d'huile soit suffisant.
[0033] Lorsque le compresseur fonctionne à vide, la pression dans le réservoir séparateur
est relativement faible et au point B elle est environ de 20gr/cm2 supérieure à la
pression atmosphérique. Elle est également faible au point C. En conséquence la vanne
V1 s'ouvre et l'huile acheminée par la pression régnant au point B, ouvre la vanne
V3 et lubrifie par l'intermédiaire des dérivations 43a et 43b les divers organes côté
aspiration.
[0034] Dans le même temps, la vanne V2 s'est fermée, mais l'huile alimente toujours la chambre
de compression 20,ainsi que les divers organes côté refoulement par les dérivations
40a et 40c selon, évidemment, un faible débit néanmoins suffisant. On notera que le
circuit de lubrification secondaire présente une cor..duc- tance élevée, compte tenu
de la pression relativement faible régnant au point B.
[0035] Lorsque le compresseur reprend à nouveau son régime en charge, les vannes V1 et V3
se ferment, la vanne V2 s'ouvre et ainsi de suite.
[0036] On voit donc qu'une telle lubrification selon l'invention permet en marche à vide
d'assurer l'alimentation en huile des organes situés côté aspiration selon une faible
pression mais cependant suffisante, ce qui se traduit par une économie importante
sur la puissance de compression.
[0037] Un tel avantage est bien entendu impossible à obtenir avec les systèmes de lubrification
conventionnels qui travaillent en marche à vide à des pressions de refoulement de
3 à 4 bars, ce qui réduit la consommation de 35 à 40% seulement par rapport à celle
en charge. Au contraire, selon l'invention., la pression de refoulement se trouve,
grâce au circuit secondaire, réduite à une valeur légèrement supérieure à la pression
atmosphérique, d'où diminution importante de la puissance de compression et de la
consommation qui n'est plus que de 12 à 15% de la puissance en charge.
[0038] Autrement dit, par rapport aux machines conventionnelles la puissance à vide est
divisée par un coefficient au moins égal à 2,5.
[0039] Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée au mode de réalisation qui vient
d'être décrit mais elle en couvre au contraire toutes les variantes à la portée de
l'homme de l'art.
1. Procédé de lubrification d'un compresseur d'un fluide du type comportant une chambre
de compression (20) dans laquelle au moins deux rotors (21, 22) sont entraînés en
rotation par au moins un engrenage (29) et tourillonnent chacun sur deux paliers d'extrémité
(23 , 24, 25, 26) lesdits paliers et engrenage étant logés dans des flasques (27,
28) faisant office de volutes, savoir un flasque d'aspiration (27) et un flasque de
refoulement (28), ledit engrenage (29) étant lié à un arbre menant (30) l'étanchéité
dudit arbre étant assurée côté aspiration par un joint à grain frottant (33), caractérisé
par le fait que, en régime de marche en charge, ladite chambre de compression (20),
lesdits paliers (23, 24, 25, 26), ledit engrenage (29) ainsi que ledit joint à grain
frottant (33) sont alimentés en huile provenant d'un réservoir séparateur (10) et
sous une pression élevée et sensiblement égale à celle régnant dans ledit réservoir
séparateur, tandis qu'en régime de marche à vide ladite chambre de compression (20),
lesdits paliers (24, 26) logés dans ledit flasque de refoulement (28) sont alimentés
par l'huile provenant dudit réservoir séparateur (10) mais sous faible pression, les
paliers (23, 25), ledit engrenage (29) ainsi que ledit joint à grain frottant (33)
logés dans ledit flasque d'aspiration (27) étant indépendamment alimentés- en huile
provenant directement de l'échappement ou refoulement du compresseur et sous une pression
légèrement supérieure à la pression atmosphérique.
2. Dispositif de mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, caractérisé par
le fait qu'il comporte deux circuits, un circuit principal et un circuit secondaire,
ledit circuit principal comprenant une canalisation (340) prenant sa source dans ledit
réservoir séparateur d'huile (10) et se subdivisant en trois dérivations, une première
dérivation (40a) alimentant ladite chambre de compression (20), une deuxième dérivation
(40b) alimentant lesdits paliers (23, 25) , ledit engrenage (29) et ledit joint à
grain frottant (33) logés dans ledit flasque d'aspiration (27) par l'intermédiaire
d'une vanne (V2), et une troisième dérivation (40c) alimentant lesdits paliers logés
(24, 26) dans ledit flasque de refoulement (28), ledit circuit secondaire comprenant
une canalisation prenant sa source directement à l'échappement du compresseur (43),
aboutissant à une vanne (V1), puis se subdivisant en deux dérivations, une première
dérivation (43a) alimentant les paliers (23, 25) et l'engrenage (29) logés dans ledit flasque d'aspiration (27), par l'intermédiaire d'une vanne (V3),
et une-deuxième dérivation (43b) alimentant, notamment le joint à grain frottant (33).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait que, en régime de
marche du compresseur en charge, la vanne (V2) de la deuxième dérivation (40b) du
circuit principal se trouve en position ouverte tandis que la vanne (V1) de la canalisation
principale (43) du circuit secondaire se trouve en position fermée.
4. Dispositif selon l'une des revendications 2 ou 3, caractérisé par le fait que,
en régime de marche du compresseur à vide, la vanne (V2) de la deuxième dérivation
(40b) du circuit principal se trouve en position fermée tandis que les vannes (V1,
V3) de la canalisation principale (43) et de la première dérivation (43a) du circuit
secondaire se trouvent en position ouverte.
5. Dispositif selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisé par le fait que lesdites
vannes (V1, V2, V3) sont commandées par la pression d'huile selon le régime de marche
du compresseur.
6. Dispositif selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisé par le fait que'ledit
circuit secondaire présente une conductance élevée.
7. Compresseur lubrifié par mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1.
6. Compresseur mettant en oeuvre le dispositif de lubrification selon l'une des revendications
2 à 6.