[0001] La présente invention est relative à un nouveau procédé de préparation de thiéno[2,3-c]
et thiéno[3,2-c] pyridines de formule :

dans lesquelles R représente l'hydrogène ou le groupe carboxy. Plusieurs méthodes
conduisant aux dérivés de formules I et II (R = H) ont été décrites dans la littérature,
mais elles sont difficilement transposables à l'échelle industrielle et/ou sont trop
onéreuses. Ainsi, les voies d'accès mentionnées par W. HERTZ et L. TSAI (J. Amer.
Chem.Soc., 1953,75, 5122) ou par C. HANSCH, W.CARPENTER et J. TODD (J. Org.Chem. 1958,23,1924)
ou par L.H. KLEMM, J. SHABTOY, D.R. Mc COY et W.K.KRIANG (J. Hèt.Chem., 1968, 5883
et ibid. 1969, 6813) ou par S.GRONOWITZ et E. SANDBERG (Ark. Kemi., 1970,32,217) présentent
les deux inconvénients cités plus haut.
[0002] Par ailleurs, la méthode de F.ELOY et A.DERYCKERE (Bull. Soc. Chim. Belges, 1970,
79,301) fait intervenir un azide qui présente des risques d'explosion. Enfin, les
procédés décrits par J.P.MAFFRAND et F.ELOY (J. Het.Chem., 1976,13, 1347) et par A.HEYMES
et J.P. MAFFRAND (Demande de brevet français publiée N° 2 312 498) sont plus coûteux
que celui de la présente invention.
[0003] Les dérivés de formules (I) et (II) dans lesquelles R = COOH n'ont été décrits qu'une
fois dans la littérature par M. FARNIER, S. SOTH et P.FOURNARI (Can.J.Chem., 1976,54,1067),
mais le procédé utilisé pour les préparer ne permet pas d'obtenir ces produits en
grandes quantités.
[0004] La présente invention a pour but de fournir un procédé de synthèse peu onéreux permettant
d'obtenir, avec de bons rendements, les composés (I) et (II) qui sont des intermédiaires
importants dans l'industrie chimique et pharmaceutique, en particulier pour la préparation
de dérivés de thiéno-pyridines présentant diverses activités thérapeutiques, par exemple
anti- inflammatoire, anti-agrégation plaquettaire, anti-arythmique, etc... (voir par
exemple les brevets et demandes de brevet français publiées N° 2 215 948, 2.257 271,
2 315 274 et 2 345 150.
[0005] Le procédé de l'invention est caractérisé en ce qu'on fait réagir un composé de formule

avec de l'acide nitreux, obtenant ainsi des composés de formule

et on élimine ensuite le groupe nitroso des composés de formule (V) ou (VI) soit par
réaction avec un acide, obtenant ainsi les dérivés de formule (I) ou (II) dans lesquels
R est l'hydrogène, soit par réaction avec un hydroxyde de métal alcalin et neutralisation
subséquente, obtenant ainsi les dérivés de formule (I) ou (II) dans lesquels R est
le groupe carboxy.
[0006] On forme de préférence l'acide nitreux in situ par réaction d'un nitrite de métal
alcalin en solution aqueuse avec un acide.
[0007] La réaction est effectuée notamment en ajoutant lentement une solution aqueuse de
nitrite de métal alcalin, notamment de sodium, à une solution chlorhydrique, maintenue
à O°-15 °C, du dérivé de formule (III) ou (IV) puis en abandonnant plusieurs heures
à température ambiante.
[0008] Le traitement de la nitrosoamine de formule (V) ou (VI) est effectué à l'aide d'un
acide minéral tel que l'acide chlorhydrique, l'acide bromhydrique ou l'acide sulfurique,
de préférence l'acide chlorhydrique, ou d'un acide organique, tel que l'acide trifluoroacétique
ou l'acide trichloroacétique, de préférence l'acide trifluoroacétique, pour aboutir
à la thié- nopyridine de formule (Ia) ou (IIa) dans laquelle R = H.
[0009] Avec l'acide trifluoroacétique pur, la réaction est très exothermique, alors qu'il
est nécessaire de chauffer avec l'acide chlorhydrique pour réaliser la transformation.
[0010] Le chauffage à reflux des mêmes dérivés de formule (III) ou (IV) dans une solution
aqueuse d'un hydroxyde de métal alcalin, la soude de préférence,'conduit après neutralisation
respectivement aux acides de formule (Ib) ou (IIb) (R = COOH). Si on le désire, ces
acides peuvent d'ailleurs être décarboxylés au moyen de poudre de cuivre en présence
de quinoléine, selon M. FARNIER, S. SOTH et P. FOURNARI (Can.J.Chem. 1976,54,l067)
pour donner les composés de formule (Ia) ou (IIa) (R = H).
[0011] Ce procédé peut être représenté par le schéma réactionnel suivant

[0012] Les composés de départ de formule (III) ou (IV) peuvent être préparés par réaction
d'un composé de formule

avec du formaldéhyde en solution aqueuse, en présence d'un acide fort.
[0013] Les sérines de formule (VII) ou (VIII) peuvent être obtenues comme suit :
- la β-(thiényl-2) sérine peut être préparée selon G. Weitnauer, Gazz. Chim. Ital.
1951, 81, 162
- la β-(thiényl-3) sérine peut être préparée à partir du thiénaldéhyde-3 en adoptant
le procédé de Weitnauer ci-dessus - chlorhydrate cristaux blancs, F = 241 °C.
[0014] Les exemples non limitatifs suivants sont donnés à titre d'illustration de l'invention.
Exemple 1 - Préparation de la carboxy-5 hydroxy-4 nitroso-6 tétrahydro-4,5,6,7 thiéno[2,3-c]pyridine
-
[0015] A une suspension agitée magnétiquement et maintenue à 10°C de 20 g (O,1 mole) de
carboxy-5 hydroxy-4 tétrahydro-4,5,6,7 thiéno-[2,3-c]pyridine dans 200 cm
3 d'acide chlorhydrique 3N, on ajoute, goutte à goutte, 200 cm
3 d'une solution aqueuse à 10 % de nitrite de sodium (2,9 équivalents) et on agite
à température ambiante pendant 3 heures. Le milieu reste hétérogène pendant toute
la durée de l'opération et on observe un dégagement de vapeurs nitreuses. Le précipité
obtenu est filtré, lavé à l'eau et séché sous vide : Cristaux beiges, fusion pâteuse
à partir de 100 °C (21,3 g, 93 %).
Exemple 2 -
[0016] En opérant comme à l'exemple 1, on obtient la carboxy-6 hydroxy-7 nitroso-5 tétrahydro-4,5,6,7
thiéno[3,2-c]pyridine. Fusion pâteuse à partir de 60 °C, rendement : 97 %.
Exemple 3 - Préparation de la thiéno[3,2-c]pyridine -
[0017] On chauffe à 60 °C pendant 2 heures une solution de 24 g du dérivé nitrosé obtenu
à l'Exemple 2 dans 200 cm
3 d'acide chlorhydrique 6N. On observe un dégagement gazeux et la formation de vapeurs
rousses. Après refroidissement, le milieu réactionnel brun est basifié avec de la
lessive de soude et extrait au chlorure de méthylène. Les extraits organiques sont
lavés à l'eau, séchés sur sulfate de sodium, décolorés au noir, filtrés sur talc,
et évaporés à sec. La distillation sous vide du résidu fournit 6,5 g (rendement global
à partir du produit de départ de formule (IV); 43 %) de thiéno[3,2-c]pyridine qui
cristallise au refroidissement. F < 50 °C.
Exemple 4
[0018] En opérant comme à l'exemple 3 en partant du composé nitrosé obtenu à l'Exemple 1,
on obtient la thiéno[2,3-c]pyridine. F

50 °C, rendement : 47 %.
Exemple 5 - Préparation de la carboxy-5 thiéno[2,3-c]pyridine-
[0019] On chauffe à reflux pendant 2 heures une solution initialement homogène de 10 g (0,044
mole) du dérivé nitrosé obtenu à l'exemple 1. 20 cm
3 d'éthanol et 60 cm
3 d'hydroxyde de sodium à 20 %. Après refroidissement et addition d'éthanol, le précipité
obtenu est filtré, lavé à l'éthanol puis à l'éther et séché. Le sel sodique obtenu
(F = 260°, 4,7 g, 60 %) est traité par 23 cm
3 (1 équivalent) d'acide chlorhydrique N. On observe une dissolution puis une reprécipitation.
On recristallise directement après avoir ajouté 27 cm
3 d'eau. On obtient 2,5 g (32 %) de cristaux rosés, F = 2
46 °C.
Exemple 6 -
[0020] En opérant comme à l'Exemple 5 en partant du dérivé nitrosé de l'Exemple 2, on obtient
la carboxy-6 thiéno[3,2-c]pyridine. Cristaux rosés, F = 212 °C, rendement : 84 %.
Exemple 7 - Préparation de la thiéno[3,2-c]pyridine -
[0021] On ajoute, par portions, 11,4 g du dérivé de formule VI de l'exemple 2 à 55 cm
3 d'acide trifluoroacétique agités à température ambiante. La température passe de
19 °C à 34 °C et il y a dégagement de vapeurs rousses. On laisse revenir à température
ambiante, verse le mélange réactionnel sur de la glace, basifie par addition d'ammoniaque
concentrée et extrait à l'éther diisopropylique. Les extraits organiques sont lavés
à l'eau, séchés sur sulfate de sodium et évaporés à sec. La distillation sous vide
du résidu fournit 3,8 g (rendement 56 %) de thiéno [3,2-c]pyridine.
1 - Procédé de préparation de dérivés de formule

dans lesquelles R représente l'hydrogène ou le groupe carboxy, caractérisé en ce qu'on
fait réagir un composé de formule

avec de l'acide nitreux, obtenant ainsi respectivement des composés de formules

et on élimine ensuite le groupe nitroso des composés de formules (V) et (VI) respectivement
soit par réaction avec un acide, obtenant ainsi les dérivés de formules (I) et (II)
respectivement dans lesquels R est l'hydrogène, soit par réaction avec un hydroxyde
de métal alcalin et neutralisation subséquente, obtenant ainsi les dérivés de formules
(I) et (II) respectivement dans lesquels R est le groupe carboxy.
2 - Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on forme l'acide nitreux
in situ par réaction d'un nitrite de métal alcalin en solution aqueuse avec un acide.
3 - Procédé suivant la revendication 2, caractérisé en ce que l'acide est l'acide
chlorhydrique.
4 - Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que la dénitrosation par
l'acide est effectuée à l'aide d'un acide minéral ou organique.
5 - Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que l'acide minéral est
l'acide chlorhydrique.
6 - Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que l'acide organique est
l'acide trifluoroacétique.
7 - Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que la dénitrosation par
l'hydroxyde de métal alcalin est effectuée en solution aqueuse à la température de
reflux.
8 - Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on décarboxyle un composé
de formule (I) ou (II) dans lequel R est le groupe carboxy pour obtenir le composé
de formule (I) ou (II) correspondant dans lequel R est l'hydrogène.
9 - Procédé suivant la revendication 8, caractérisé en ce qu'on effectue la décarboxylation
au moyen de poudre de cuivre en présence de quinoléine.