Domaine de l'invention
[0001] La présente invention concerne un procédé permettant de déposer un siliciure tel
qu'un siliciure de molybdène, de tantale, de rhodium ou de tungstène sur un substrat,
et notamment sur un substrat semiconducteur constitué par du silicium dopé ou par
du silicium polycristallin dopé.
Etat de la technique antérieure
[0002] Le silicium polycristallin est très utilisé depuis quelques années comme matériau
d'interconnexion dans les circuits intégrés. L'emploi de ce type de silicium est souhaitable
car il est très stable à température élevée et se prête au dépôt chimique en phase
vapeur du dioxyde de silicium, ou à sa croissance thermique. Des interconnexions en
silicium polycristallin ont été utilisées dans divers types de circuits intégrés,
notamment dans des ensembles de dispositifs à couplage de charges, dans des ensembles
logiques et dans des ensembles de cellules de mémoire à un seul dispositif à effet
de champ.
[0003] En revanche, le silicium polycristallin présente l'inconvénient d'offir une résistance
électrique relativement élevée. Les tentatives qui ont été faites jusqu'à présent
pour améliorer la performance de certains circuits intégrés en réduisant les dimensions
des dispositifs, n'ont pas été couronnées de succès car les chutes de tension qui
se produisent dans les interconnexions ne diminuent pas lorsqu'- on diminue les niveaux
de tension requis aux fins du fonctionnement des circuits. Il serait donc souhaitable
de réduire la résistance de couche (ou de feuille) des interconnexions en silicium
polycristallin afin d'augmenter la vitesse du circuit.
[0004] On a proposé de remplacer le silicium polycristallin par divers métaux réfractaires
tels que le molybdène et le tungstène. Toutefois, ces métaux s'oxydent lors du dépôt
chimique en phase vapeur du dioxyde de silicium, et comme ces oxydes sont beaucoup
moins stables que le dioxyde de silicium, il posent un problème de fiabilité du circuit
intégré finalement. Afin de résoudre le problème que pose l'utilisation de tels métaux
réfractaires utilisés seuls, on a proposé de remplacer une partie de la couche de
silicium polycristallin par une couche d'un siliciure de certains métaux. Par exemple,
l'article de Rideout intitulé "Reducing the Sheet Resistance of Polysilicon Lines
in Integrated Circuits" paru dans la publication "IBM Techni- cal Disclosure Bulletin",
Volume 17, N°6, Novembre 1974, pages 18311833, suggère l'emploi d'un siliciure de
hafnium obtenu en déposant du hafnium sur du silicium polycristallin, puis en chauffant
l'ensemble pour faire réagir le .hafnium et le silicium polycristallin. Le même article
suggère également l'emploi à cette fin des siliciures de tantale, de tungstène ou
de molybdène; les bandes pouvant ensuite être recouvertes d'oxyde déposé chimiquement
en phase vapeur.
[0005] Par ailleurs, un procédé connu (brevet des E.U.A. N°3381182 et analogue à celui qui
vient d'être mentionné permet de procéder au dépôt chimique en phase vapeur d'un siliciure
de molybdène sur du silicium polycristallin par la réduction, d'un mélange de chlorure
de molybdène et de silane, par de l'hydrogène. D'autres procédés permettant de réaliser
divers siliciures et notamment un siliciure de tungstène en pulvérisant du tungstène
sur un substrat contenant du silicium, puis en chauffant l'ensemble pour provoquer
la formation du siliciure, sont décrits dans le brevet français N° 2.250.193 et dans
l'article de V. Kumar intitulé "Fabrication and Thermal Stability de W-Si Ohmic Contacts"
paru dans la publication "Journal of the Electrochemical Society, Solid-State Science
and Technolo
gy", Février 1975, pages 262 à 269.
[0006] Toutefois, les techniques de pulvérisation proposées présentent un certain nombre
d'inconvénients. En particulier, il est difficile de faire varier avec précision la
composition de siliciure. D'autre part, lors de l'emploi de techniques de pulvérisation,
il est nécessaire de procéder à un décapage pour retirer le métal de certaines régions
où on ne doit pas former de siliciure.
Exposé de la présente invention
[0007] L'un des objets de la présente invention est donc de fournir un procédé permettant
de réaliser des siliciures de certains métaux réfractaires qui permette de commander
et de faire varier avec précision la composition du siliciure ainsi-réalisé.
[0008] Un autre objet de l'invention est de fournir un procédé permettant de retirer le
siliciure de certaines parties désirées du substrat en utilisant de simples techniques
de décapage faisant appel à l'emploi d'un solvant, sans qu'il y ait lieu d'avoir recours
à des techniques de décapage plus complexes qui nécessitent un masquage.
[0009] La présente invention permet de former une couche d'un siliciure sur un substrat,
le métal employé pouvant être du molybdène, du tantale, du tungstène, du rhodium ou
des combinaisons de ces matériaux. Le siliciure métallique est obtenu en procédant
au dépôt par évaporation simultanée du silicium et de l'un desdits métaux sur le substrat
désiré, puis en soumettant l'ensemble. â un traitement thermique.
[0010] Par ailleurs, du dioxyde de silicium peut être obtenu à partir de la couche de siliciure
par oxydation thermique de celle-ci à température élevée. Ce que l'on sait des propriétés
des siliciures dans la masse, c'est-à-dire dans le volume ne permet pas de supposer
que l'on pourrait obtenir par oxydation thermique des couches d'oxyde d'une épaisseur
suffisante pour pouvoir être employées dans des circuits intégrés. Par exemple, le
siliciure de molybdène et le siliciure de tungstène quand ils constituent une masse
ou un volume sont connus pour leur excellente résistance à l'oxydation. A cet égard,
on se reportera utilement aux comptes-rendus de la "Fourth International Chemical
Vapor Deposition Conference", publiés par l'Electrochemical Society", Princeton N.J.(U.S.A.)
1974 pour l'article de Lo et al. intitulé "A CVD Study
of the Tungsten-Silicon System". On pourra également se reporter à l'ouvrage "Engineering
Properties of Selected Ceramic Materials", paru dans la publication "The American
Ceramic Society, Inc ...", Colombus Ohio (U.S.A.) 1966. En ce qui concerne notamment
le di siliciure de molybdène, on a pu déterminer qu'une couche d'oxyde d'une épaisseur
de 10 microns pourrait être obtenue en 60 minutes à 1.050°C en fonction de la quantité
d'oxygène utilisée pour la formation du film. Une telle épaisseur conviendrait plus
à des applications aérospatiales qu'à des applications aux circuits intégrés.
[0011] D'autres objets, caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront
mieux de l'exposé qui suit, fait en référence aux dessins annexés à ce texte, qui
représentent un mode de réalisation préféré de celle-ci.
Brève description des dessins
[0012] Les figures 1A et 1B représentent schématiquement différentes étapes de la réalisation
de circuits intégrés au moyen du procédé de la présente invention.
[0013] Les figures 2A à 2C représentent schématiquement les étapes d'une autre réalisation
d'un circuit intégré au moyen du procédé de la présente invention.
[0014] Les figures 3A et 4A illustrent la relation qui existe entre la température et le
temps d'oxydation, d'une part, et l'épaisseur d'une couche d'oxyde obtenue dans les
cas du WSi
2 et.au MOSi
2 respectivement, d'autre part.
[0015] Les figures 3B et 4B illustrent la relation qui existe entre le temps d'oxydation
et la température, d'une,_part, et la résistance de couche dans les cas du WSi
2 et du MOSi
2 respectivement, d'autre part.
Description des modes préférés de réalisation de la présente invention
[0016] Le procédé de la présente invention peut être utilisé pour former des films du siliciure
désiré sur n'importe quel substrat capable de résister aux températures élevées mises
en oeuvre durant le procédé de dépôt par évaporation simultanée et suffisamment adhérent
audit siliciure . Le présent procédé peut être avantageusement employé aux fins de.la
réalisation de circuits intégrés et, de ce fait, présente un intérêt particulier lorsque
le substrat est en silicium ou en silicium polycristallin. Par exemple, le présent
procédé se prête particulièrement bien, à la réalisation de couches destinées à recouvrir
des électrodes de porte en silicium polycristallin dopé, au remplacement du silicium
polycristallin en tant que matériau constituant de telles électrodes, et enfin à la
formation de couches recouvrant directement des bandes diffusées en silicium dopé.
[0017] Les siliciures métalliques auxquels s'adresse la présente invention sont le siliciure
de molybdène et/ ou le siliciure de tantale et/ou le siliciure de tungstène et/ou
le siliciure de rhodium. Les métaux préférés pour constituer ces siliciures comprennent
le molybdène, le tantale et le tungstène, et plus particulièrement encore ce dernier.
En général, les siliciures métalliques comportent approximativement de 60 à 25% en
poids atomique du métal.
[0018] Selon la présente invention, le métal et le silicium sont vaporisés sous un vide
poussé et déposés simultanément sur le substrat. Le vide employé est de l'ordre de
10
-5 à 10
-7 torr. Dans le procédé d'évaporation sous vide, le métal et le silicium sont chauffés
sous un vide poussé et portés à une température suffisante pour provoquer leur évaporation.
On utilise de préférence à cette fin un évaporateur à faisceau électronique et l'on
utilise de préférence un canon à faisceau électronique pour le silicium et un autre
canon pour le métal en raison du fait que l'évaporation de ces matériaux se produit
à des vitesses différentes. L'emploi dudit évaporateur nécessite l'utilisation, comme
source de chaleur, de la chaleur qui est dissipée lorsqu'un faisceau d'électrons fortement
collimaté frappe le matériau. Les dispositifs et les techniques utilisés aux fins
de l'évaporation du silicium et du métal sont bien connus et n'ont donc pas à être
décrits ici de façon détaillée. De préférence, l'évaporation du métal et du silicium
doit avoir lieu à raison de 25 à 50 Angstroms environ par seconde. Le substrat que
l'on désire recouvrir est en général maintenu à une température comprise entre la
température ambiante et 400°C environ, et de préférence entre 150°C et 250°C environ
lors du dépôt du métal et du silicium.
[0019] Une fois que la quantité désirée de métal et de silicium a été déposée sur le substrat,
ce dernier est retiré de l'appareil utilisé aux fins de l'évaporation sous vide, puis
chauffé dans une atmosphère inerte à des températures variant entre 700°C et 1100°C
environ et de préférence entre 900°C et 1100°C. La température maximum convenable
est essentiellement fonction de considérations pratiques et, en particulier, est choisie
de
=manière à éviter une formation excessive de grains dans la couche de siliciure. Les
atmosphères inertes convenables dans lesquelles le traitement thermique peut être
effectué comprennent l'argon, l'hélium et l'hydrogène.
[0020] L'atmosphère inerte ne doit pas comporter de vapeur d'eau, d'oxygène, de composés
à base de carbone, d'azote ou d'autres substances qui pourraient provoquer la formation
de carbure, d'oxyde ou de nitrure pendant le traitement thermique.
[0021] Le substrat est chauffé aux températures ci-dessus pendant un intervalle de temps
suffisant pour provoquer une réaction du métal et du silicium déposé sur celui-ci
de manière à former le siliciure désiré. Cet intervalle de temps varie généralement
entre 15 minutes et 2 heures environ, et il est inversement fonction de la température
utilisée.
[0022] Après le traitement thermique, le substrat racouvert de la couche de siliciure peut
éventuellement faire l'objet d'une oxydation de manière à recouvrir ladite couche
d'oxyde d'auto-passivation. On a constaté que la diminution de la conductivité de
la couche de siliciure qui résultait de l'oxydation était très inférieure à celle
qui aurait dû théoriquement résulter de l'oxydation d'une partie déterminée de la
couche. Par exemple, une oxydation de 50% de la couche n'entraîne pas une diminution
correspondante de 50% de sa conductivité. Ce résultat serait dû à une oxydation préférentielle
du silicium contenu dans la couche de siliciure et à une rétro- diffusion du métal,
provoquant ainsi la formation d'une couche de siliciure enrichie en métal au-des-
sous de la couche oxydée. A cet égard, on se reportera utilement à l'article de J.
Berkowitz-Matluck et al, intitulé "High Temperature Oxidation II. Molybdenum Silicide"
paru dans la publication "J. Electrochemical Soc.." Vol. 112, N° 6, page 583, Juin
1965.
[0023] Les figures 3B et 4B montrent les variations de la résistivité de certains siliciures
oxydés selon les températures. Les résultats d'ensemble indiquent qu'une amélioration
de 30% environ de la conductivité est obtenue par rapport à la conductivité théorique
correspondant au pourcentage oxydé de la couche. L'oxydation du siliciure de molybdène
à 1000°C pendant plus de 15 minutes a eu un effet nuisible sur la couche et modifié
les propriétés de celle-ci. Il conviendrait donc d'éviter de telles conditions dans
le cas du siliciure de molybdène afin que sa conductivité reste élevée. L'oxydation
a été effectuée en phase vapeur dans les conditions spécifiées.
[0024] Le procédé préféré d'oxydation est une oxydation humide (vapeur d'eau) ou une oxydation
sèche-humide- sèche. Ce procédé permet en effet d'obtenir des meilleurs résultats
en termes de claquage que les autres techniques. L'oxydation en phase vapeur doit
de préférence être effectuée à des températures variant entre 800°C et 1100°C environ
à une pression correspondant à peu près à la pression atmosphérique. La durée de l'oxydation
est fonction de l'épaisseur de la couche d'oxyde que l'on désire obtenir et varie
généralement entre 15 minutes et 2 heures environ. Par exemple, l'obtention d'une
épaisseur voisine ou supérieure à 1.000 Angstroms nécessite plus de.2 heures à environ
800°C et 30 minutes environ à 950°C environ.
[0025] Les figures 3A et 4A montrent la croissance de l'oxyde isolant sur le siliciure pendant
l'exposition à la vapeur aux températures et pendant les intervalles de les temps
indiqués.
[0026] Le tableau I en annexe indique les valeurs mesurées de la résistance de film de siliciure
réalisé conformément à la présente invention par évaporation au moyen d'un faisceau
électronique. Les films déposés sur le substrat de silicium avaient une épaisseur
d'environ 0,5 micron.
[0027] Le tableau II en annexe permet de constater la conductivité améliorée du siliciure
réalisé conformément au moyen du procédé de la présente invention comparée à celle
du silicium dopé. Cette meilleure conductivité joue un rôle important en ce qui concerne
l'augmentation de la vitesse de transmission des signaux sur une ligne de transmission.
[0028] Le tableau III en annexe montre que l'emploi du siliciure métallique réalisé conformément

polvcristalin, compte tenu le la tenseon de bance plate et de la tensien de claquaqe
électrucye dans le cas où l'oxyde recouvre le siliciure. La tennsion de bande plate
est l'un. parmi les paramètres qui sont directement reliés à la tension de commande
de porte nécessaire pour faire conduire le transistor effet de champ (FET) et sa spécification
limitée à une plage étroite est un facteur important du fonctionnement des transistors
FET utilisés dans les circuits intéqurés.
[0029] Par ailleurs, on a constate que le champ de claquaqe moven dans le cas d'un silicture
auto-oxzdé d'une épaisseur d'environ 3.000 Anqstroms disposé entre un conducteur d'.aluminium
st la couche de siliciure était supérieur a 2 à 3 mV am.

[0030] D'autre part, la présente invention peut s'appliquer également à un substrat constitué
par un matériau autre que le silicium. Les expressions "bande d'interconnexion de
type métallique" et "bande d'interconnexion de conductivité élevée" employées ci-après
se rapportent à des bandes d'un métal tel que l'aluminium ainsi qu'à des matériaux
non métalliques qui peuvent néanmoins présenter une conductivité comparable.
[0031] Les références .faites ci-après à des impuretés d'un "premier type" et d'un "second
type" signifient par exemple que, si le "premier type" est p, le "second type" est
n, et inversement.
[0032] On a représenté sur la figure 1A une partie d'un substrat en silicium 1 de type p
présentant une orientation cristalline désirée (par exemple <100>) et réalisé en découpant
et en polissant une boule ou un barreau de silicium de type p (c'est-à-dire en présence
d'un dopant du type p tel que le bore) conformément à des techniques classiques. D'autres
dopants de type p utilisables avec le silicium sont l'aluminium, le gallium et l'indium.
[0033] On fait ensuite croître ou l'on dépose un isolant de porte constitué par une mince
couche de dioxyde de silicium 2. Cette couche, dont l'épaisseur est généralement comprise
entre 200 et 1000 Angstroms est de préférence formée par oxydation thermique de la
surface de silicium à 1000°C en présence d'oxygène sec.
[0034] On procéda ensuite au dépôt d'une ccuche de silicium polycristallin 3. Cette couche
a généralement une épaisseur variant entre 500 et 2000 Angstroms enviror. et peut
être réalisée par dépôt chimique en phase vapeur. On dope ensuite cette couche au
moyen d'un dopant de type n tel que l'arsenic, le phosphore ou l'antimoine, en utilisant
une technique classique. Par exemple, on peut doper cette couche avec du phosphore
en utilisant la technique qui consiste à déposer une couche de POCℓ
3 et en la chauffant à 1000°C environ de manière à introduire le phosphore dans la
couche 3, qui devient, alors de type n. On retire ensuite le résidu de la couche de
POCℓ
3 en décapant la pastille dans de l'acide, fluorhydrique tamponné. Une couche de siliciure
4 d'une épaisseur d'environ 2000 à 4000 Angstroms est ensuite formée sur la couche
3 en utilisant le procédé de la présente invention et décrit ci-dessus.
[0035] Une configuration de porte peut étre réalisée en utilisant pour la lithcgrapnie une
technique connue quelconque, par exemple le décapage chimique, le décapage dans un
plasma, le décapage par ions réactifs, etc... Les techniques susceptibles d'être utilisées
à cette fin varient dans leurs détails, mais permettent toutes d'obtenir une couche
composite, siliciure silicium polycristallin, présentant une configuration déterminée.
Dans le das d'un décapage chimirue, on a constaté que du H
3PO, chaud permettait de décaper de façon sélective les ciliciures par rapport au silicium
polycristallin ou au SiO
2. Les silicruros doivent le préférenze stre décapés au moyen d'une technique dite
"sèche" telie que la technique to décapage par ions réactifs faisant appel à l'empioi
d'un matériau tel que le CF
4.
[0036] Les régions de source et de drain de type n sont ensuite formées au moyen des techniques
bien connues d'implantation ou de diffusion ionique. Par exemple, des régions de source
et de drain 7 et 8 de type n, respectivement, d'une profondeur de 2.000 Angstroms
peuvent être réalisées par implantation d'As
75 en utilisant une énergie d'environ 100 KeV et une dose de 4 x
10
15 atomes/cm2. Pendant l'implantation, la couche en silicium polycristallin 3 et la
couche de siliciure 4 font fonction de masque et empêchent les impuretés de type n
de pénétrer dans la région du canal du FET qui se trouve au-dessous de la couche 3.
[0037] Les limites entre les régions de source et de drain de type n et donc le canal du
FET sont déterminées par les dimensions de la porte en silicium polycristallin. Cette
technique est généralement dite technique de "porte auto-alignée".
[0038] Une couche de dioxyde de silicium de passivation auto-formée 5 est ensuite formée
in situ sur les régions de porte au moyen des techniques d'oxydation précédemment
décrites. Par exemple, l'ensemble fait l'objet d'une oxydation en phase vapeur à 950°C
environ pendant 30 minutes environ pour obtenir une épaisseur d'oxyde également supérieure
à 1.000 et 3.000 Angstroms qui dépend bien sur du métal choisi comme on l'a vu ci-dessus.
[0039] On procède ensuite au dépôt chimique en phase vapeur d'une couche de. dioxyde de
silicium d'une épaisseur d'environ 1.000 à.1.500 Angstroms pour prévenir toute inter-action
entre la couche de siliciure et une interconnexion métallique, par exemple, en aluminium,
qui serait ultérieurement appliquée. Les couches d'oxyde et les couches métalliques
sont définies au moyen de techniques classiques de masquage et de décapage. Par exemple,
le dioxyde de silicium peut être retiré en utilisant de l'acide fluorhydrique tamponné
et l'aluminium peut être décapé au moyen d'un mélange d'acide phosphorique et d'acide
nitrique. L'aluminium peut être déposé par pulvérisation ou par évaporation.
[0040] Les figures 2A à 2C illustrent une autre utilisation de la présente invention aux
fins de la fabrication de circuits intégrés. La technique ci-après est particulièrement
avantageuse parce qu'elle offre la possibilité de retirer le siliciure déposé de régions
prédéterminées du substrat, en utilisant des techniques d'élimination par décollement
(lift off).
[0041] Le substrat 11 est recouvert d'une couche d'un matériau 13 qui permet d'obtenir une
configuration convenable en vue de l'étape de décollement. Dans le cas le plus simple,
le matériau constituant la couche 13 est un matériau résistant sensible au rayonnement
dans lequel la configuration désirée est engendrée au moyen de techniques classiques
(par exemple au moyen d'un électron résist du type PMMA avec un appareil de masquage
à faisceau électronique). On notera que la couche 13 pourrait être constituée par
plusieurs couches de matériaux sensibles, de façon à obtenir la géométrie de décollement
désirée dans le cas de matériaux seulement capables de résister à des températures
de traitements modérément élevées.
[0042] Une fois que la configuration désirée de la couche 13 a été obtenue, le substrat
est dopé dans les régions qui ne sont pas protégées par le masque de manière à former
régions 12 de type n par exemple des régions de source et de drain d'un FET . Des
techniques. telles que l'implantation ionique d'As, de P ou de Sb peuvent être employées
aux fins du dopage de cette région.
[0043] Une couche 14 de métal et de silicium est déposée sur le substrat au moyen de l'étape
d'évaporation simultanée précédemment décrite. La couche 14 n'est pas continue, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de liaisons entre les régions qui se trouvent au-dessus du masque
et celles qui ne le sont pas, comme cela se produirait dans le cas de l'emploi d'une
technique de pulvérisation, car cette dernière provoquerait un recouvrement des bords
qui pourrait entraîner une telle liaison ou interconnexion. Le matériau constituant
le masque et celui qui le recouvre peuvent donc être aisément retirés au moyen d'une
simple technique de décollement en utilisant un solvant tel que l'acétone qui élimine
le matériau résistant qui subsistait pour former ledit masque.
[0044] L'ensemble est ensuite soumis à un traitement thermique à des températures variant
entre 700 et 1.100°C environ dans une atmosphère inerte telle que de l'argon, de l'hydrogène
ou de l'hélium, comme l'exige la présente invention, pour former le siliciure. La
couche de siliciure 14 pourra ensuite être oxydée de manière à être recouverte d'une
couche d'oxyde de passivation.
[0045] Un masque composite 15 tel qu'une couche de nitrure de silicium déposée au-dessus
d'une couche de dioxyde de silicium, est disposé au-dessus de la région de canal du
dispositif FET, afin de servir comme masque empêchant ou bloquant toute oxydation
du substrat à cet emplacement.
[0046] Des impuretés de dopage 16 telles que des atomes de bore peuvent être introduites
au moyen de techniques d'implantation ionique, dans les régions de champ. On fait
croître ensuite une couche 17 de dioxyde de silicium, par exemple, par dépôt chimique
en phase vapeur, sur les parties du substrat qui ne sont pas protégées par le masque
15.
[0047] Le masque composite de blocage d'oxydation est ensuite retiré au moyen d'un solvant
approprié. Si, par exemple, on utilise du nitrure de silicium, celui-ci peut être
décapé dans une solution d'acide phosphorique à 180°C. Le dioxyde de silicium peut
être décapé dans une solution d'acide fluorhydrique tamponné.
[0048] On fait ensuite croître sur le substrat un isolant de porte en dioxyde de silicium
18. Le dopage de la région du canal, si nécessaire, est effectué par une implantation
ionique. On procède ensuire au dépôt du matériau constituant la porte, puis à sa délimitation
selon une configuration désirée au moyen des techniques connues de masquage et de
décapage. Ce matériau peut être obtenu par évaporation simultanée et chauffage du
silicium et du métal, par dépôt de silicium polycristallin seul, ou par dépôt du silicium
polycristallin et d'une couche formée par évaporation simultanée et chauffage du silicium
et du métal conformément aux techniques de la présente invention.
1. Procédé de fabrication d'une électrode en siliciure sur un substrat, caractérisé
en ce qu'il consiste à déposer simultanément un métal et du silicium sur le substrat
par évaporation, puis à faire subir au substrat un traitement thermique approprié
pour obtenir ledit siliciure.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le substrat est choisi
dans le groupe comprenant: le silicium polycristallin, et le silicium monocristallin.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le métal est choisi
dans le groupe comportant le molybdène, le tantale, le tungstène, le rhodium, et les
mélanges de ces métaux.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le métal est du molybdène.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le métal est du tantale.
6. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le métal est du tungstène.
7. Procédé selon l'une des revendications ci-dessus, caractérisé en ce que le traitement
thermique du substrat implique de porter ce dernier à une température comprise approximativement
entre 700°C et 1.100°C, dans une atmosphère inerte choisie dans le groupe comprenant:
l'hydrogène, l'argon, l'hélium et les mélanges de ces gaz.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications ci-dessus, caractérisé en ce
que ladite évaporation simultanée est effectuée sous un vide poussé en utilisant comme
source de chaleur un faisceau électronique pour évaporer le silicium et un faisceau
électronique pour évaporer le métal.
9. Procédé selon l'une quelconaue des revendications ci-dessus, caractérisé en ce
que le siliciure comprend de 60 à 25% environ en poids atomique dudit métal et de
40 à 75% environ en poids atomique de silicium respectivement.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications ci-dessus, caractérisé en ce
qu'il consiste en outre à oxyder une partie de la couche de siliciure.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'oxydation de ladite
partie de la couche de siliciure est une oxydation sèche- humide-sèche effectuée à
une température variant entre approximativement 800°C et 1.100°C pendant un intervalle
de temps variant approximativement entre 15 minutes et 1 heure.