Domaine technique de l'invention
[0001] La présente invention concerne les détecteurs de champs magnétiques ou électriques
et, plus particulièrement, les détecteurs semi-conducteurs du type à transistor à
effet de champ,
Etat de la technique antérieure
[0002] Les détecteurs magnétiques à transistor à effet de champ (FET) de l'art antérieur
font appel à l'emploi de l'effet Lorentz en vertu duquel les porteurs qui circulent
entre la source et un ou plusieurs drains d'un transistor FET font l'objet d'une déviation.
Cet effet permet de créer un déséquilibre dans les courants de drain du transistor
de manière à obtenir une sortie différentielle. A cet égard, on se reportera, par
exemple, à la publication intitulée "IBM Technical Disclosure Bulletin", Vol. 13,
No.12, mai 1971, page 3633, ou au brevet britannique No. 1 243 178 qui décrit un détecteur
magnétique comportant un transistor FET dont le canal est pourvu à ses extrémités
opposées d'une source et de deux ou trois drains. Ainsi que le comprendra l'homme
de l'art, une couche convenable faisant fonction de porte et une couche d'oxyde servant
d'isolant sont également formées dans de tels dispositifs afin de commander la circulation
du courant dans ie canal. Dans le brevet britannique précité, l'application d'une
tension appropriée à la porte permet d'établir une couche d'inversion servant de canal
conducteur. Ce dernier s'étend entre la source et deux ou trois drains. La source
est reliée à la masse et les drains à. une tension d'alimentation par l'intermédiaire
de charges résistives qui peuvent être de même valeur. On sait que, lorsque des tensions
convenables sont appliquées à la source, au(x) drain(s) et à la porte, un courant
circule entre la source et le ou les drain(s). On a pensé que ce courant pouvait faire
l'objet d'une déviation par suite de l'effet Lorentz résultant de la présence d'un
champ magnétique dans la trajectoire des porteurs de charge et que cela provoquait
une accumulation des charges sur un côté du canal et un appauvrissement des charges
sur le côté opposé jusqu'à ce que le champ électrique créé par le déplacement des
charges ait appliqué aux porteurs de charge une force égale à celle résultant du champ
magnétique et opposée à celle-ci.
[0003] Ce phénomène classique en vertu duquel une accumulation des charges se produirait
dans le canal pour contrebalancer la déviation des porteurs de charge, s'est traduit
par l'emploi de canaux relativement larges dans les dispositifs à transistors FET
afin que les porteurs de charge puissent faire l'objet d'une déviation sans qu'il
en résulte pour autant une inter-action (ou une "accumulation des charges") importante.
Il est évident qu'un canal large permet la circulation de courants relativement plus
importants qu'un canal étroit. Dans le mode différentiel, un petit nombre seulement
de porteurs de charge (ceux qui se trouvent à proximité du centre du canal) sont efferctivdement
dévies de marnière à frapper un drain particulier plutôt qu'un autre. La majorité
des porteurs qui se trouvent dans un canal large s'ajoutent par conséquent au courant
obtenu aux drains sans subir l'effet Lorentz. De ce fait, les tensions de bruit produites
dans les résistances de charge sont plus importantes que dans le cas d'un dispositif
à canal étroit. D'autre part, étant donné qu'un petit nombre seulement de porteurs
peut être dévié de manière à produire un signal, les niveaux des signaux obtenus risquent
d'être relativement plus faibles qu'on pourrait le désirer par rapport aux niveaux
de bruit. Par ailleurs, du fait de la largeur relativement plus grande que présente
un canal de ce type, la résolution du dispositif, c'est-à-dire la bande la plus étroite
du flux magnétique qui peut être utilisée pour dévier les porteurs qui produisent
un signal de sortie, sera moins grande.
[0004] Le fait que l'on utilise des canaux larges, c'est-à-dire des canaux dont la largeur
est supérieure à celle de la plus petite source ou du plus petit drain, indique que
l'on n'a pas tenu compte dans l'art antérieur de la largeur des régions d'appauvrissement
qui se trouvent le long des limites du canal. En effet, ces régions constituent une
partie insignifiante de la largeur du canal dans de tels dispositifs.
[0005] Des agencements classiques d'un type légèrement différent utilisent des dispositifs
bipolaires ou à jonction dans lesquels la source et le ou les drains se composent
de matériaux de conductivités différentes qui sont enterrés dans un substrat semi-conducteur.
De tels dispositifs sont décrits par exemple dans les brevets des E.U.A. Nos. 3 167
663, 3 714 559, 3 731 123 et 3 829 883. L'un des problèmes qui se posent en pareil
cas réside dans la difficulté que présente l'obtention d'une sensibilité élevée et
de signaux de sortie d'amplitude suffisamment grande avec des rapports signal/bruit
acceptables en travaillant dans des largeurs de bande suffisantes. Dans les brevets
précités Nos. 3 714 559 et 3 829 883 on a décrit un détecteur de champ magnétique
à transistor FET à drains multiples dont le fonctionnement est tel que la porte soit
polarisée à une valeur inférieure au seuil du transistor et que le premier drain soit
polarisé de manière à produire une rupture par avalanche (ce qui constitue une source
importante de bruit dans les transistors FET) de la jonction avec le substrat, le
second et le troisième drains étant polarisés à une tension inférieure à celle qui
est nécessaire pour obtenir une rupture par avalanche de leurs jonctions. Dans ce
mode de fonctionnement, le canal du transistor FET n'est pas effectivement rendu conducteur,
si bien qu'il n'y a pas lieu d'employer de transistors FET dans ce type de dispositif
puisqu'aucun "canal" n'existe. Dans ces mêmes brevets et selon un autre mode de réalisation,
l'un au moins des drains est du même type de conductivité que le substrat, mais est
plus fortement dopé. Ce dernier dispositif permet d'obtenir un courant entre la diffusion
de source et la jonction et fonctionne en apparence davantage comme une diode. Ces
dispositifs présentent une sensibilité élevée, des signaux de sortie d'amplitude relativement
grande et des rapports signal/bruit excellents, mais ne sont pas utilisés en tant
que transistors FET. Leur action s'exerce, croit- on, en accélérant les trous qui
ont été déviés par un champ magnétique, et ces porteurs minoritaires présenteraient
une plus grande sensibilité. Les difficultés que présentent le contrôle des ruptures
par avalanche et la génération de paires trou-électron en nombre suffisant pour permettre
la circulation d'un courant de trous entre la source et le drain, peuvent se révéler
insurmontables dans certaines applications.
[0006] Les brevets des E.U.A. précités Nos. 3 167 663 et 3 731 123 décrivent d'autres détecteurs
de chmp magnétique du type à jonction P-N (bipolaire) fonctionnant essentiellement
comme des diodes, dans lesquelles la circulation du courant peut être modifiée ou
dirigée au moyen de champs magnétiques externes. Ces dispositifs fonctionneraient
dans la région de circulation d'un courant important dans laquelle les porteurs injectés
sont déviés par l'effet Lorentz de telle sorte que l'on obtienne un déplacement latéral
des porteurs et un signal de sortie différentiel entre deux drains ou davantage à
jonction P-N. Ces dispositifs possèdent des courants intrinsèques plus élevés et,
bien qu'ils puissent être sensibles aux champs magnétiques, présentent une sensibilité
plus grande aux courants de bruit.
[0007] Le brevet des E.U.A. No. 3 593 045 décrit un dispositif de type analogue dans lequel
un faisceau d'électrons injectés créé à une jonction P-N dans un dispositif semi-conducteur
serait dévié vers une ou plusieurs cibles par des champs électriques ou magnétiques.
Ce dispositif n'est pas employé en tant que transistor FET et exige, comme il est
dit dans ce brevet, des courants de commande et de polarisation relativement élevés,
de l'ordre de 200 volts, ce qui empêche son utilisation dans des circuits intégrés
à effet de champ.
[0008] Il existe par ailleurs des dispositifs à effet Hall qui n'utilisent pas directement
la déviation des por-
[0009] teurs, mais qui tirent parti de la tension résiduelle due à la déflexion, créée par
l'effet Lorentz, de lignes équipotentielles des porteurs transversalement aux connexions
d'entrée et de sortie. De tels dispositifs sont décrits en particulier dans le brevet
des E.U.A. No. 3 448 353. Ils présentent en général de faibles rapports longueur/largeur
(inférieurs à trois à un environ) et fonctionnent dans des conditions optimum lorsque
leur longueur est égale à leur largeur. Il est également bien connu que, dans ces
dispositifs à effet Hall, le signal de sortie est proportionnel à la vitesse des porteurs
et non au nombre de ceux-ci. Etant donné qu'il ne s'agit pas en l'occurrence de dispositifs
à transistors FET dont le fonctionnement est tel qu'un faisceau de porteurs soit dévié
et qu'un signal de sortie différentiel soit obtenu aux drains, seule une tension de
sortie peut être employée d'un côté ou de l'autre du canal. Il est préférable qu'un
courant de signal effectif soit obtenu à l'un ou l'autre des drains comme dans le
cas du dispositif décrit dans le brevet britannique précité.
[0010] Il existe également dans l'art antérieur des dispositifs à charge couplée qui permettent
de commander l'état du courant circulant dans le canal relativement large d'un transistor
FET (voir notamment la publication intitulée "IBM Technical Disclosure Bulletin",
Vol. 14, No.ll, avril 1972, page 3420 et le brevet des E.U.A. No. 3 714 523). Le dispositif
décrit dans ce dernier brevet constitue un détecteur extrêmement sensible de champs
magnétiques, et utilise à cette fin un contrôle différentiel des électrodes de porte
couplées depuis les drains de manière à obtenir une réaction positive. Les dispositifs
à charge couplée de ce type permettent également d'obtenir des signaux de sortie amplifiés.
Toutefois, compte tenu de la largeur relativement plus importante de ces dispositifs
et des courants plus importants qui les traversent, une tension de bruit plus élevée
risque d'être obtenue en sortie et serait alors amplifiée par le mécanisme de réaction.
La grande largeur de ces dispositifs indique évidemment que les régions d'appauvrissement
qui se trouvent de part et d'autre du canal constituent une partie insignifiante de
la largeur totale de ce dernier.
Exposé de l'invention
[0011] La présente invention a pour but de remédier aux difficultés rencontrées avec les
dispositifs de détection de champs magnétiques ou électriques de l'art antérieur,
en fournissant un détecteur du type comportant un substrat de matériau semi-conducteur
dans lequel sont formés une région de source et au moins deux régions de drains distinctes
ainsi qu'un canal de conduction reliant la région de source auxdites régions de drains,
ce détecteur étant caractérisé en ce que son canal de conduction est en forme de filament,
le rapport entre la largeur totale du canal diminuée de la somme des largeurs des
régions d'appauvrissement se trouvant le long des côtés du canal, d'une part, et la
largeur totale du canal, d'autre part, ayant une valeur supérieure à 0 et inférieure
à 0,98 au voisinage de ladite région de source.
[0012] Le canal en forme de filament est caractérisé par un rapport longueur/largeur relativement
élevé. Dans ce canal, un faisceau étroit de porteurs de charge peut faire l'objet
d'une déviation maximale vers la droite ou vers la gauche au moyen d'un mécanisme
de modulation de la largeur des régions d'appauvrissement qui constituent une partie
relativement importante de la largeur totale du canal.
[0013] La largeur totale du canal diminuée de deux fois la largeur de la zone d'appauvrissement
sera appelée ici "largeur Vinhall".
[0014] Le détecteur selon l'invention sera appelé ici "détecteur Vinhall". Dans un tel détecteur
la largeur minimum du canal est égale à deux fois au moins la largeur de la région
d'appauvrissement. Cette largeur minimum correspond à une largeur Vinhall nulle.
[0015] La longueur d'un tel dispositif doit être suffisamment grande pour permettre d'éviter
un court-circuit ou un claquage dans le canal entre la source et les drains.
[0016] La plage résultante de rapports longueur/largeur qui peut être définie, correspond
à la création de canaux de conduction qui sont plus étroits d'un à deux ordres de
grandeur (10 à 10
-2) que ceux de l'art antérieur. Les détecteurs selon l'invention, présentent une sensibilité
et des rapports signal/bruit beaucoup plus grands que ceux obtenus avec les dispositifs
de l'art antérieur.
Description des figures des dessins
[0017] La figure 1 représente une vue de dessus d'un dispositif à canal conducteur du type
filament créé dans un substrat en matériau semi-conducteur ou même au-dessous de la
surface de celui-ci.
[0018] La figure 2 représente une coupe longitudinale, prise selon la ligne A-A de la figure
1, pour le type de canal qui peut être créé par enrichissement, c'est-à-dire en appliquant
une tension appropriée à une porte de commande, de manière à induire la présence de
porteurs de charge dans une région du canal et d'obtenir une conduction à la surface
du substrat. Les figures 3A à 3D sont des vues de dessus de deux dispositifs à conduction
de canal du type filament à source unique et à drains multiples, et montrent les effets
du pincement sur les régions d'appauvrissement et sur les largeurs Vinhall.
[0019] La figure 4 est une vue en coupe d'un dispositif à canal de conduction profondément
implanté ou enterré du type filament de la présente invention.
[0020] La figure 5 représente une variante du dispositif de la figure 4.
[0021] La figure 6 est un schéma permettant de calculer le courant de canal nécessaire pour
obtenir une conduction dans l'un ou l'autre des modes de fonctionnement et de réalisation
de la présente invention.
[0022] Les figures 7A à 7C montrent les effets d'une modulation de la largeur de la région
d'appauvrissement sur des détecteurs conformes à la présente invention.
[0023] La figure 8 est une vue de dessus d'une petite partie d'un canal conducteur et montre
un espacement hypothétique des porteurs de charge imposé par les limites du-canal.
[0024] La figure 9 est un graphique représentant le courant de canal en fonction de la tension
pour un dispositif à transistors FET et montre les régions de fonctionnement et leurs
points critiques.
[0025] Les figures 10A à 10C représentent respectivement la région de charge d'espace, le
champ électrique et le potentiel qui existent dans la jonction PN le long de chaque
côté du canal conducteur dans des dispositifs conformes à la présente invention.
[0026] Les figures llA à le mécanisme de modulation de lalargeur de la région d'appauvrissement
et la façon dont cette modulation provoque un déplacement effectif des limites du
canal conducteur dans des dispositifs conformes à la présente invention.
[0027] La figure 12 représente un détecteur typique réalisé conformément à l'invention et
montre les régions d'appauvrissement qu'il comporte.
[0028] Les figures 13A et 13B représentent un dispositif typique à effet Hall et la position
des régions d'appauvrissement qu'il comporte dans des conditions optimales. Ces figures
représentent également le gradient de vitesse des porteurs ou l'absence de celui-ci
et son effet sur le fonctionnement des dispositifs.
[0029] Les figures 14A et 14B représentent des dispositifs typiques réalisés conformément
à l'invention et montrent respectivement la modulation de la largeur de la région
d'appauvrissement qui se produit avec et sans grandient de vitesse des porteurs.
[0030] La figure 15A et les figures 153 à 15E représentent respectivement une vue de dessus
et des coupes d'un détecteur Vinhall typique réalisé conformément à la présente invention.
Description de modes de réalisation de l'invention
[0031] Le principe de fonctionnement des dispositifs de la présente invention et les caractéristiques
qui les distinguent des dispositifs de l'art antérieur sont décrits ci-après. Il est
cependant nécessaire de formuler quelques remarques préliminaires. Tout d'abord, le
dispositif selon l'invention possède un canal conducteur qui, contrairement aux canaux
des dispositifs de l'art antérieur, est rendu aussi étroit que possible.
[0032] Deuxièmement, le dispositif selon l'invention est un type distinct de détecteur de
champs à déviation de l'écoulement des porteurs de charge. Son fonctionnement est
complètement différent de celui des dispositifs à effet Hall. En effet, le dispositif
Vinhall selon l'invention provoque une déviation des limites effectives des régions
d'appauvrissement qui canalisent l'écoulement des porteurs de charge, et détecte les
effets de cette déviation au niveau de deux drains de sortie ou davantage.
[0033] Une autre caractéristique du dispositif Vinhall réside dans le fait que l'on fait
varier les limites de l'écoulement des porteurs de charge en modulant la largeur des
régions d'appauvrissement du canal pour des écoulements de porteurs animés d'une vitesse
contante ou présentant un gradient de vitesse. En revanche, un dispositif Hall ne
produit aucun courant de sortie et, en fait, aucun courant ne pourrait être obtenu
aux bornes de sortie d'un tel dispositif sans nuire gravement à son fonctionnement.
[0034] Ainsi qu'on le verra plus loin, l'obtention d'un signal a la sortie d'un dispositif
à effet Hall nécessite l'existence d'un gradient des vitesses des porteurs dans son
canal conducteur. C'est ce gradient et non le nombre de porteurs que le dispositif
Hall utilise. Pour pouvoir fonctionner, un dispositif Hall a besoin dudit gradient
afin d'agir sur les lignes équipotentielles qui se trouvent dans le canal et ainsi
induire une différence de potentiel à la sortie du dispositif. Si l'on cherche à tirer
un ccurant important de la ou des bornes de sortie, on risque de déformer la configuration
des lignes équipotentielles et , par conséquent, d'empêcher le dispositif de fonctionner
correctement. En revanche, le dispositif Vinhall de la présente invention fonctionne
très efficacement sans aucun gradient de vitesse et fait appel au nombre et à la vitesse
des porteurs qui se déplacent dans le canal. Qui plus est, la vitesse des porteurs
et la largeur Vinhall ne présentent d'importance dans ce dernier dispositif que dans
la région du canal qui se trouve à proximité des drains.
[0035] Troisièmement, on verra que, ce qui est plus important, le fonctionnement d'un dispositif
Vinhall est fonction de l'épaisseur du canai de la largeur Vinhall, ainsi que de la
densité par unité de volume des porteurs de charge qui existent dans le substrat et
dans le canal, ce qui est en opposition avec les enseignements de l'art antérieur
selon lesquels il convient d'augmenter et non de diminuer la largeur du canal afin
déviter l'accumulation des charges. On verra dans ce qui est décrit ci-après que des
canaux étroits permetent d'obtenir un meilleur fonctionnement que des canaux larges.
[0036] On se reportera à présent à la figure 6 qui représente un bloc de matériau semi-conducteur
1 qui peut être en silicium, en germanium, en arseniure de gallium ou en tout autre
matériau ou composé présentant des propriétés semi-conductrices intrinsèques bien
connues. Le bloc 1 comporte un certain nombre ce porteurs de charge pc équidistants
et répartis le long des axes x, y et z. Comme le montre le figure 6, la largeur W,
l'épaisseur T et la longueur L sont respectivement mesurées le long des axes x, z
et y. Aucune signification particulière ne s'attache au choix de la notation employée
aux fins de l'exposé ci-dessous.
[0037] Pour analyser un dispositif Vinhall, il est nécessaire d'établir les formules donnant
le courant de canal, la sortie du détecteur ainsi que des rapports signal/bruit pour
un tel dispositif, de manière à permettre une comparaison avec les dispositifs Hall.
[0038] On rappellera tout d'abord certains principes de physique nécessaires à la compréhension
de l'invention. On désire ici définir la densité des électrons ou des porteurs de
charge que comporte le bloc. Sur la figure 6, le bloc 1 représente une faible partie
d'un canal semi-conducteur qui est soit implanté, soit induit dans un substrat semi-conducteur
au moyen de techniques bien connues. La densité des porteurs de charge sera définie
en termes de densité volumétrique. Soit:

[0039] On peut supposer qu'il existe un intervalle moyen entre les porteurs de charge, les
électrons ou les ions contenus dans le bloc 1 dans n'importe quelle direction et que
cet intervalle est égal à une distance définie comme étant la distance d.
[0040] Le nombre total de porteurs de charge, d'électrons ou d'ions, ainsi qu'ils peuvent
être diversement appelés, qui existent dans le bloc 1 de la figure 6, lequel ne constitue
qu'une faible partie du canal conducteur dans un substrat donné, est donné par la
relation suivante:

Or, peut être défini comme étant égal à N
D, la ccncentration de donneurs qui est le nombre d'ions de porteurs de charge ou d'électrons
par unité de volume à l'intérieur du bloc 1 existant dans le canal conducteur d'un
substrat. La relation (1) peut donc s'écrire:
[0041] 
La densité D des électrons, des porteurs de charge ou des ions dans un segment du
plan x-y de la figure 6 existant dans une couche d'épaisseur T est définie par la
relation suivante:

d'où, en extrayant N
D:

[0042] On déterminera ensuite le courant de canal I
C qui traverse le bloc 1 de la figure 6.
[0043] Un faisceau de courant électrique I
B d'une largeur égale à un seul électron est défini comme étant la variation de charge
par unité de temps, dq/dt. Cela correspond au courant pris dans l'un des axes de la
figure 6 et l'on supposera pour les besoins de la présente description que ce courant
I
B existe le long de l'axe y sur la figure 6. En conséquence, le courant I
B peut être défini comme suit:

[0044] Cela peut également s'exprimer sous une autre forme, à savoir: le courant 1
B est égal à la charge unitaire q d'un électron multipliée par la vitesse V du porteur
de charge divisée par l'espacement d entre porteurs de charge successifs. En effet
on a:

[0045] Donc:

où V est la vitesse moyenne des porteurs le long de l'axe y de la figure 6 et d est
l'espacement moyen entre les porteurs qui constituent le faisceau d'électrons dirigé
le long de l'axe y de la figure 6. La relation (7) ci-dessus définit le courant effectif
d'un faisceau d'une largeur d'un seul électron se déplaçant dans la direction y. Pour
étendre ce faisceau à une feuille de courant dans toute la largeur du bloc selon l'axe
x de la figure 6, on peut définir comme suit le courant de feuille I
S d'une unique couche d'électrons traversant une telle surface:

ou

[0046] Cela équivaut à dire qu'une feuille de courant se déplaçant dans la direction y est
égale au courant I
B multiplié par le nombre d'électrons répartis le long de l'axe x et se déplaçant dans
la direction y dans cette feuille, soit W divisé par l'espacement d entré électrons.
[0047] Le courant de canal total I
C qui se déplace dans une direction donnée sur la figure 6 est égal au courant de feuille
I
S multiplié par le nombre d'électrons ou de porteurs distribués dans l'axe z sur une
épaisseur T pour donner le courant volumétrique total. Pour un courant de canal se
déplaçant le long de l'axe y sur la figure 6, on a I
C = N
Z I
S.
T En remplaçant, dans cette dernière expression N
Z par d et I
S par sa valeur donnée par l'expression (8) on obtient:

Puisque = N
D on obtient:

où T est l'épaisseur du canal dans l'axe z.
[0048] On a précédemment défini la densité D des porteurs dans une section plane d'épaisseur
T comme étant égale à la densité volumétrique des porteurs N
D multipliée par l'épaisseur du bloc, (voir relation (3) ci-dessus). Après substitution,
la relation (9) devient donc:

Cela revient à dire que le courant de canal total est au produit de la densité des
porteurs par la largeur du canal, par la charge unitaire q et par la vitesse V des
porteurs.
[0049] Le terme V peut être exprimé en supposant qu'il existe dans le canal un champ électrique
longitudinal uniforme dans le sens du déplacement des porteurs de charge. Cette supposition
créée effectivement une approximation du premier ordre du champ électrique effectif
qui existe dans le canal dans le sens du déplacement des porteurs comme suit: si le
champ électrique existant est désigné E
L et la mobilité des porteurs p, la vitesse V est définie comme étant le produit du
champ électrique E
L par la mobilité p. Une approximation du champ électrique existant dans un dispositif
à canal conducteur de la classe décrite peut être obtenue, dans le cas d'un canal
semi-conducteur pourvu d'un drain et d'une source, en divisant la tension V
DS (c'est-à-dire la tension entre le drain et la source) par la distance L séparant
le drain de la source. Par conséquent:

et,

[0050] Les principes rappelés ci-dessus vont à présent être appliqués à un détecteur Vinhall
typique dont une vue de dessus est représentée sur la figure 1. Ce détecteur comporte
un canal de longueur totale L et de largeur totale (dans la région où le faisceau
électronique est engendré) W, et possède une source S et au moins deux drains D
1 et D
2 qui existent à la surface d'un substrat en matériau semi-conducteur ou sont enterrés
au-dessous de celle-ci. Sur la figure 1, une source typique 5 qui serait connectée,
par exemple, au potentiel de la masse est représentée à l'une des extrémités d'un
canal conducteur 4 dont la largeur et la longueur viennent d'être décrites et qui
se termine par au moins deux drains mutuellement exclusifs 6 (D
1 et D
2). Les drains 6 sont connectés à un circuit de sortie par l'intermédiaire de résistances
RI et R
2 de manière à produire une tension de sortie V aux bornes 3. Les drains 6 sont connectés
à une source de tension de drain V
DD et la tension entre les drains 6 et la source 5 que l'on appellera V
DS doit être maintenue à une valeur inférieure à celle à laquelle une ionisation par
impact se produit.
[0051] Sur la figure 1, une porte métallique ou un écran électrostatique 7 représenté en
pointillé recouvre le canal conducteur 4. On sait que, dans le mode de fonctionnement
dit d'enrichissement des dispositifs semi-conducteurs à effet de champ, une porte
est employée pour induire une densité des porteurs de charge suffisante pour former
un canal conducteur entre la source et le ou les drains. Sur la figure 1, dans le
cas d'une technologie faisant appel. à l'emploi de silicium, un potentiel d'environ
10 volts, par exemple, serait utilisé aux fins du fonctionnement de la porte 7.
[0052] On notera que la partie du canal 4 qui se trouve à proximité des drains 6 est plus
large que dans la région de la source 5. Cela est dû au fait que, dans la présente
réalisation, la résolution que permettent d'obtenir les techniques actuellement employées
pour réaliser un canal semi-conducteur a été poussée à l'extrême. En conséquence,
la largeur W, bien qu'elle ne soit pas représentée à l'échelle sur la figure, constitue
la limite extrême de la résolution que les techniques actuelles permettent d'obtenir.
La largeur W
d des drains 6 est approximativement égale à la largeur W. Etant donné que l'on désire
que le canal 4 soit aussi étroit que possible, la largeur de la région des drains
ne peut être réduite davantage étant donné qu'elle se trouve à la limite de la résolution.
Il convient donc d'élargir le canal 4 dans la partie de celui-ci où il est relié aux
drains 6 puisqu'il serait physiquement impossible de relier ces derniers à l'extrémité
d'un canal de largeur W.
[0053] Ainsi qu'on le verra plus loin, d'autres raisons justifient l'élargissement du canal
4 à proximité des drains 6, mais on notera dès à présent que l'on désire que le canal
4 soit aussi étroit que possible et que les drains 6 soient aussi étroits que celui-ci
et lui soient connectés de façon indépendante de telle sorte qu'ils soient séparés
par une distance minimum 8. Etant donné que les techniques actuelles limitent la largeur
du canal à une valeur W, la distance 8 qui peut être commandée avec précision sera
aussi égale à W, bien qu'il existe des techniques permettant, ainsi qu'on le verra
plus loin, de réduire cette distance. Cet évasement du canal 4 constitue également
une configuration particulièrement souhaitable puisqu' elle permet de diminuer le
bruit, d'augmenter la sensibilité et de supprimer d'autres problèmes potentiels comme
on le verra plus loin.
[0054] On étudiera à présent les conditions et les caractéristiques de fonctionnement d'un
dispositif du type représenté sur la figure 1.
[0055] En combinant les relations (3), (9) et (11), on obtient les relations suivantes qui
définissent le courant de canal:

ou

[0056] Les relations (12A) et (12B) ci-dessus définissent le courant de canal I
C dans un dispositif du type représenté sur la figure 1. On sait que ce dernier présente
une caractéristique de courant de canal telle que celle représentée par le graphique
de la figure 9. Ce graphique est représentatif des transistors à effet de champ en
général et présente plusieurs particularités bien connues telles que la région linéaire
(1'), la région de saturation (2'), la région de pincement (3'), ainsi que la région
d'ionisation par impact (4'). A partir du pincement, et malgré une augmentation de
la tension entre le drain et la source, la conduction de courant n'augmente pas de
façon importante jusqu'à ce que l'ionisation par impact, la rupture par avalanche
ou d'autres phénomènes analogues se produisent à des tensions drain-source excessivement
élevées V
II. Le courant de canal lors de la saturation ou du pincement où V
DS est égale à V
SAT est donc défini comme suit:

ou encore:

[0057] Dans le cas des tensions drain-source qui, dans un

supérieures à la tension de pincement mais

ures à la tension d'ionisation par impact, les équations de courant de canal sont
les suivantes:


[0058] Dans les équations ci-dessus, L est la longueur totale du canal entre la source 5
et les drains 6. Comme le comprendra l'homme de l'art, une région de pincement peut
être formée dans un dispositif à canal conducteur et cette région de pincement se
formera à proximité des drains, créant ainsi une partie appauvrie de longueur L
D. La longueur effective de la partie non appauvrie du canal est donc ramenée à L -
L
D'
[0059] Le détermination du courant de canal dans.un dispositif à effet de champ ou dans
un dispositif à canal conducteur est décrite dans la demande de brevet No. 77 16788
déposée en France par la demanderesse le 25 mai 1977 et rendue publique le 27 janvier
1978 sous le No. 2 357 073, dans laquelle les termes introduits dans les équations
ci-dessus sont étudiés du point de vue de la connexité qui existe entre ces termes
et le fonctionnement d'un tel dispositif. Il suffit de dire ici que la relation entre
le courant de drain ou de canal et la longueur du canal divisée par la longueur totale
non appauvrie
'restante (laquelle longueur s'étend jusqu'à la région de pincement) a été analysée
théoriquement et vérifiée expérimentalement, les équations ci-dessus étant une représentation
précise du fonctionnement du dispositif du type représenté sur la figure
1.
[0060] Lcrsque le canal conducteur d'un dispositif tel que celui représenté sur la figure
1 est enterré au-dessous de la surface d'un substrat, une tension de pincement continue
à exister mais doit être déterminée en fonction d'autres considérations. Ces dernières
ne seront pas exposées ici de façon détaillée car on trouvera une approximation dans
l'étude, par S.M. Sze, d'un transistor à jonction à effet de champ (J-FET) parue dans
la publication intitulée "Physics of Semiconductor Devices", pages 341 et suivantes.
La tension de pincement pour un dispositif J-FET, désignée V
SAT s'exprime sous une forme modifiée de la façon suivante:

[0061] Dans la relation. (15) ci-dessus, e
S est la constante diélectrique du matériau semi-conducteur utilisé. Dans le cas du
silicium, e
S est approximativement égale à 1,05 x 10
-10 Farads/m.
[0062] En substituant la relation (15) dans les relations (14A) et (14B) ci-dessus, on obtient:


[0063] Les relations ci-dessus ayant été définies à partir des principes physiques fondamentaux
qui caractérisent l'écoulement des porteurs de charge dans un dispositif à canal semi-conducteur,
on s'efforcera à présent de définir les principes de fonctionnement d'un dispositif
Vinhall et l'on appliquera ces derniers à un dispositif Vinhall et à un dispositif
Hall à des fins de comparaison, puis l'on s'efforcera de determiner les inexactitudes
que comportent les considérations théoriques employer dans l'art antérieur.
[0064] On donnera à présent une description du détecteur Vinhall et de son mode de fonctionnement,
après quoi il analysera ce détecteur en fonction des principes phys. ques auxquels
il fait appel.
[0065] On a représenté sur la figure 12 un détecteur Vinhall typique fortement agrandi (cette
représentation n'est pas à l'échelle). Le détecteur comporte un canal conducteur 4
ainsi qu'une source 5 et au moins deux drains 6 disposés, de la façon représentée
sur la figure, aux extrémités opposées du canal 4. Ce dernier a une longueur L et
une largeur totale W. On supposera qu'un flux ou écoulement initial de porteurs 13,
constitut l'occurrence par des électrons, est injecte dans le canal 4 et se déplace
directement au centre de celui-ci
[0066] Dans l'art antérieur, l'étude des détecteurs magnetiques a été faite essentiellement
à partir d'une théorie "balistique" de la déviation des électrons ou des porteurs
par une force de Lorentz. Cette théorie veut d'autre part que les parois qui définissent
les limites du canal et maintiennent l'écoulement d'électrons

porteurs à l'intérieur de celles-ci soient fixes et immuables. Par ailleurs, l'écoulement
a électrons serait dévié à l'intérieur du canal par la force de Lorentz appliquée
aux porteurs en mouvement en présence d'un champ magnétique. Cette force provoquerait
1 apparition sur les parois fixes du canal de "nuages" d'électrons et de trous qui
créeraient un champ électrique lequel s'opposerait à toute déviation ultérieure des
électrons, et seraient à l'origine de ce que l'on a appelé "tension de Hall". L'étude
ci-après montrera que ces considérations théoriques semblent erronées.
[0067] La figure 8 est une vue de dessus d'une partie d'un canal en matériau semi-conducteur
4. La partie de canal 4 a une largeur totale W et contient des électrons et d'autres
porteurs présentant une configuration uniforme dans laquelle les porteurs sont séparés
par un.intervalle d dans les directions x et y. La partie de canal 4 a été placée
sur un système d'axes x et y de telle sorte que l'axe y soit confondu avec l'axe de
symétrie du canal et que les limites de ce dernier soient situées de part et d'autre
de l'axe y à une distance ± W/2 de celui-ci.
[0068] Conformément à la théorie classique applicable aux dispositifs Hall, on a supposé
que les parois du canal sont fixes et immuables, et il s'ensuit que si les électrons
sont déviés dans le canal, ils doivent s'entasser le long d'une de ses parois, d'où
un effet d'appauvrissement ou d'épuisement le long de la paroi opposée. Cetentassement
supposé est produit par la force de Lorentz qui agit sur les porteurs qui se déplacent
en présence d'un champ magnétique perpendiculaire à l'axe du canal et qui dévie les
porteurs selon une trajectoire définie par le modèle balistique.
[0069] Pour voir le défaut de ce raisonnement, il suffit d'observer que la force électrostatique
de répulsion entre mêmes charges (électrons) est trop grande pour qu'une déviation
de quelque importance puisse être produite par une force de Lorentz. La force de Coulomb
entre électrons uniformément espacés dans la direction x peut être définie comme suit:

où x est l'intervalle entre électrons, e
S est la cons- tante diélectrique du milieu séparant les charges et est la charge unitaire
d'un électron.
[0070] La force F
x appliquée à un électron par un champ a... trique E
x est également définie par:

[0071] Les relations (17) et (18) permettent de déterminer le champ électrique E
x qui existe entre les électrons:


[0072] En dérivant la fonction E
x par rapport à x cans la relation (19), on obtient:

[0073] Pour un espacement x des électrons égal à d. on est la définition standard de la
concentration de donneurs dans un canal ou dans un matériau semi-conducteur.
[0074] On peut donc écrire la relation (21) sous la forme suivante:

[0075] En tirant Δ
x de la relation (22), et en remplaçant dE
x par sa valeur on obtient:

[0076] En prenant les valeurs numériques suivantes:
V = 107 cm/s, ce qui est la vitesse maximum qu'un porteur est susceptible d'atteindre,
eS= 1,05 x 10 12 farads/cm, en supposant que le matériau employé est du silicium,.
B = 350 x 10-8 webers/cm2, ce qui correspond à 350 Gauss, cette valeur étant la valeur maximum du
champ magnétique qui existe en principe immédiatement au-dessus de la surface d'une
bande magnétique, par exemple,
q = 1,6 x 10-19 coulombs/charge unitaire d'un électron,
ND = 1017 ions/cm3,
le champ de Lorentz V
y B
Z obtenu en pareil cas existe le long de l'axe x et est d'environ 35 volts/cm. On obtient:
Δx = 1,44 x 10 cm soit 1,44 A.
[0077] Cette distance de déviation Δ
x correspond à une tension de Hall qui est inférieure d'au moins un ordre de grandeur
à celle effectivement obtenue dans le cas d'un dispositif de Hall utilisé dans les
conditions indiquées ci-dessus. La théorie selon laquelle les parois du canal d'un
dispositif Hall sont fixes et immuables semble donc être incorrecte. Le champ de Lorentz
ne provoque pratiquement aucune déviation des porteurs de charge et aucun "entassement"
ou "nuage chargé" d'électrons ne peut en résulter, même dans les conditions les plus
favorables.
[0078] Le principe ci-dessus, dont on peut démontrer l'inexactitude, conduit à une conclusion
inexacte. Par exemple, on affirme généralement qu'il est extrêmement souhaitable que
le canal soit large afin d'éviter un entassement des charges. Etant donné que les
champs de Lorentz ne peuvent pratiquement pas dévier les électrons dans les dispositifs
de l'art antérieur, ainsi qu'on l'a démontré, le caractère fixe et immuable des parois
du canal est erroné. Ainsi qu'on va maintenant le démontrer, ce n'est pas la largeur
du canal, mais le processus de modulation, du fait de l'action de champs magnétiques
ou électriques, de la largeur des régions d'appauvrissement qui constitue le facteur
essentiel.
[0079] A titre d'exemple, on a représenté sur la figure 11A une partie du canal 4 qui est
formée dans un substrat semi-conducteur 1. Ce dernier est du type P et le canal est
du type N. La source 5 et les drains 6 ne sont pas représentés. Cette source et ces
drains seraient du type N
+ et réalisés au moyen de techniques bien connues de manière à obtenir un dispositif
fonctionnant dans le mode d'enrichissement ou dans le mode d'appauvrissement.
[0080] On observera que des jonctions P-N existent le long des limites du canal, ainsi qu'au
niveau de la source et des drains partout où le matériau de type N aboute le substrat
de type P.
[0081] Ainsi qu'on le verra plus loin, il existe une région d'appauvrissement à toutes les
jonctions P-N du dispositif, y compris sa partie inférieure, ses côtés, ses extrémités
et, dans certains cas, la partie supérieure da canal conducteur lui-même. L'analyse
ici donnée est limitée à une vue bidimensionnelle qui ne tient pas compte de la modulation
en profondeur des régions d'appauvrissement dans les parties supérieure et inférieure
du canal. Cette simplification n'affecte pas de façon appréciable la compréhension
du mécanisme de l'invention. On notera cependant qu'il conviendrait de modifier légèrement
les expressions relatives à la modulation de la largeur de la région d'appauvrissement
aux fins d'une analyse tri-dimensionnelle.
[0082] On sait qu'une couche d'appauvrissement se forme aux ionctions P-N. Sur la figure
11A, les couches d'appauvrissement formées à l'intérieur du canal 4, le long des côtés
de celui-ci, sont représentées en pointillés
[0083] désignées par le numéro de référence 9. La largeur des zones d'appauvrissement est
identifiée soit par ℓn
L ou ℓn
R, respectivement pour la largeur de la couche de gauche ou celle de droite, soit simplement
par ℓn si les largeurs des couches de gauche ou de droite sont égales. Une couche
analogue, de largeur ℓp, existe dans le matériau de type P le long des côtés du

On rotera que les électrons ne se déplacent que

appauvrie du canal, partie dont la largeur est dite ci-après "largeur Vinhall" W et
est définie par:

[0084] Dans les relations ci-dessus W représente la largeur physique du canal.
[0085] Un potentiel de la charge d'espace, un champ électrique et une tension existent,
à proximité d'une jonction P-N entre le canal et le substrat. Les figures 10A, 10B,
10C représentent respectivement lesdits potentiel de charge d'espace, champ électrique
et tension.
[0086] Les figures 10A à 10C sont alignées sur un axe vertical désigné "jonction métallurgique".
Cette jonction est également dite limite stochastique ou partie de la jonction P-N
où les concentrations de donneurs et d'accepteurs sont égales. Sur la figure 10A,
la charge d'espace est représentée sous la forme d'une charge positive et d'une charge
négative distribuées autour de la jonction métallurgique, la charge positive se trouvant
dans la région de type N et la charge négative dans la région de type P. La nature
de la distribution de cette charge d'espace n'est pas parfaitement comprise et n'est
représentée que sous la forme d'une approximation grossière sur la figure 10A. Seules
des observations d'un caractère général peuvent donc être formulées à partir de cette
figure. Premièrement, des régions d'appauvrissement de largeurs différentes ℓ et ℓ
n existent respectivement dans les matériaux de type P et de type N en fonction, respectivement,
des concentrations d'accepteurs et de donneurs. Deuxièmement, l'importance de la charge
d'espace dans lesdites régions est le produit de la densité de donneurs N
D par la charge des porteurs
q soit qN
D. De même, dans la région de type P, la densité des accepteurs est égale au produit
de N
A par la charge électrique q soit qN
A. Selon la convention choisie en ce qui concerne le signe de la charge, la charge
d'espace dans la région de type P est de signe plus ou de signe moins, et celle de
la région de type N est de signe moins ou de signe plus, respectivement. Selon la
convention ici choisie, la charge est positive dans la région de type N et négative
dans la région de type P.
[0087] La figure 10B représente le champ électrique qui existe entre les bords de la région
d'appauvrissement dans le matériau de type P et le matériau de type N au travers de
la jonction métallique ou limite stochastique. Ce champ électrique peut être déterminé
en appliquant la loi de Gauss à la distribution de la charge d'espace représentée
sur la figure 10A. Au niveau de la jonction métallurgique ce champ a pour valeur E
qui s' exprime

Dans cette expression de E
9:
ΨO est le paramètre connu sous le nom de "tension de diffusion et a pour valeur






où la tension V est appliquée de façon externe à une jonction P-N.
[0088] L'obtention d'une valeur précise est fonction de la distribution effective de la
charge d'espace (donneurs et accepteurs) qui serait formée à proximité immédiate des
jonctions métallurgiques constituant les limites des régions d'appauvrissement. La
forme et la distribution de ces régions sont actuellement inconnues. L'expression
donnée ci-dessus est la meilleure dont on dispose actuellement (voir l'ouvrage de
P.E. Gray et al, intitulé "Physical Electronics and Circuit Models of Transistors",
publié en 1964 par John Wiley and Sons, New York, pages 8 à 23).
[0089] Ainsi qu'on l'a déjà indiqué, la largeur effective de la partie conductrice du canal
est égale à la largeur W moins deux fois la largeur des régions d'appauvrissement.
La largeur Vinhall W
V précédemment définie peut également s'écrire, pour un état de repos à une tension
donnée V et dans le cas où les largeurs des régions d'appauvrissement sont égales:

[0090] Il ressort de l'expression (25) que la largeur de la couche d'appauvrissement 1
n qui se trouve le long de chaque côté du canal est fonction d'une tension V de modulation
de la largeur de cette couche qui est appliquée de façon externe à la jonction. Cette
tension peut être créée à l'intérieur du canal par suite du champ de Lorentz VB qui
est formé dans un canal de largeur Vinhall W
V. La tension de Lorentz VL = VBWV est dirigée dans la direction x, en supposant que
les porteurs se déplacent dans le canal dans la direction y et qu'un champ magnétique
soit appliqué perpendiculairement au canal.
[0091] La figure 11A représente la création et l'application de la tension de Lorentz V
L qui agit dans la direction x vers les limites des régions d'appauvrissement qui se
trouvent le long des côtés du canal. La définition générale de la tension de Lorentz
V
L est donnée sous la forme d'une intégrale curviligne du champ de Lorentz

prise entre les jonctions P-N qui forment les côtés du canal. Les couches d'appauvrissement
9 sont représentées sur la figure 11A avant l'application d'un champ magnétique perpendiculairement
au plan de cette figure. De ce fait, on a indiqué que l'induction magnétique B est
nulle.
[0092] Si un champ magnétique est appliqué au canal 4 perpendiculairement au plan de la
page, on obtient une tension de Lorentz qui, conformément à l'expression (25) ci-dessus,
modifie la largeur l
n des régions d'appauvrissement 9 le long de chaque côté du canal 4. Sur la figure
11B, l'induction magnétique sort du plan de la page et du fait de la modulation de
la largeur des couches d'appauvrissement, les limites de ces dernières se déplacent
toutes deux vers la gauche d'une même quantité réduisant de ce fait la largeur ℓn
L et augmentant corré- lativement la largeur 2n
R de la même quantité. Cela se traduit par un déplacement effectif, vers la gauche,
de la partie conductrice du canal, sans variation de la largeur W
V. La situation inverse est représentée sur la figure 11C, l'induction B étant inversée
et les limites des régions d'appauvrissement sont décalées d'une même quantité vers
la droite. On notera que la largeur Vinhall W
v reste constante et est indépendante du champ de Lorentz VxB. Le phénomène décrit
ci-dessus est particulièrement intéressant puisque les limites, qui étaient censées
être fixes, font en réalité l'objet d'un déplacement alors que les porteurs eux-mêmes
contenus dans le canal ne peuvent pratiquement pas être déviés par le champ de Lorentz.
Il est intéressant de calculer la relation approximative qui peut exister et de déterminer
le déplacement des limites du canal, dans la direction x, lorsque la tension de Lorentz
leur est appliquée.
[0093] En écrivant de nouveau l'expression (25) en y remplaçant le terme ψ
o par sa valeur donnée par la relation (24) et en prenant une tension -V égale à

on obtient:

[0094] On peut simplifier l'expression (27) en procédant aux substitutions suivantes et
en négligeant les effets de la tension de drain en fonction de la position le long
du canal et particulièrement à proximité des drains, où le pincement se produit:


Ce qui donne:

NOTE : Dans cette analyse, on n'a pas tenu compte des effets de la tension de drain
en fonction de la position le long du canal. Cette expression résultante est valide
à proximité du drain où le pincement se produit.
[0095] En dérivant la fonction l
n par rapport à B dans l'expression (30), on obtient:

[0096] En remplaçant la valeur de l
n donnée par l'expression (30) dans l'expression (31) on obtient:

[0097] En remplaçant a par sa valeur donnée par l'expression (28), on obtient:

[0098] En posant:

on.obtient:

[0099] En remplaçant y dans l'expression (35) par sa valeur dans l'expression (29) et en
posant S = ∫dl
n comme valeur du déplacement des limites de la largeur de la région d'appauvrissement
on obtient

ou

Etant donné que: N
DT = D N
AT = D
o


le bas, sur la figure 12, des limites du canal de la façon qui vient d'être décrite,
des variations de courant différentielles sont obtenues au niveau des drains 6. On
peut aisément démontrer, comme on le verra par la suite, que la sensibilité ΔI
c I du dispositif Vinhall est donnée par l'expression c suivante:
[0100] 
En remplaçant S dans l'expression (37) par sa valeur dans l'expression (36), en obtient:

Il est important de noter que la sensibilité η
v du détecteur Vinhall est inversement proportionnelle à la largeur Vinhall W
v si le produit VBW
V est supérieur à KT
O KT
O Il est très important également de tenir compte qest très important également de
tenir compte du fait que la forme de ces expressions est régie par l'expression choisie
pour définir la longueur des régions d'appauvrissement qui se trouvent le long des
côtés opposes de la jonction métallurgique. Ainsi qu'on l'a déjà mentionnée l'expression
employée ne donne

figures 15D et 15E est donc plus faible que sur les figures 15B et 15C. En revanche,
les effets de l'induction magnétique B sont analogues à ceux représentés sur ces dernières
figures. On notera que les effets de la modulation de la largeur et de l'épaisseur
des régions d'appauvrissement se produisent simultanément dans le canal au niveau
des coupes prises selon les lignes A'-A' et B'-B'. Les explications mathématiques
de ces effets tri-dimensionnels sont extrêmement complexes. L'analyse ici présentée
décrit uniquement le déplacement des parois et, en dépit de cette limitation, les
résultats obtenus expérimentalement correspondent d'une façon très précise à la théorie.
[0101] Il va sans dire que des perfectionnements successifs devront être apportés aux expressions
mathématiques données plus haut lorsqu'on disposera de données supplémentaires nouvelles
ou plus précises en ce qui concerne la nature de la jonction métallurgique, les effets
du pincement sur la géométrie du canal et la nature de la distribution de la charge
d'espace dans cette jonction métallurgique. Néanmoins, ces problèmes n'affectent pas
les observations générales faites ci-après car elles font appel à des rapports de
résultats calculés et non à des résultats numériques absolus.
[0102] Comme le montre l'expression (38) ci-dessus, une sensibilité élevée peut être obtenue
en diminuant la largeur totale du canal, de telle sorte que BVW
V soit inférieur ou égal à

résultat complètement inattendu qui est en opposition directe avec l'art antérieur.
En fait, on notera qu'il existe une relation réciproque entre les dispositifs Vinhall
et Hall, ainsi qu'on le verra plus loin. La largeur Vinhall doit être faible et la
largeur des couches d'appauvrissement doit représenter une proportion relativement
importante de la largeur totale du canal de telle sorte qu'une déviation effective
plus grande des limites des régions d'appauvrissement puisse être obtenue. On verra
également que le fonctionnement d'un dispositif à effet Hall dépend de l'existence
d'un gradient de la vitesse des porteurs et que l'on n'a semble-t-il, pas découvert
ce fait jusqu'à présent. Certaines contradictions entre les résultats constatés et
la théorie antérieure de l'effet Hall semblent s'expliquer par le fait que les dispositifs
utilisant l'effet Hall exigent un gradient de vitesse pour pouvoir fonctionner.
[0103] Avant de comparer une cellule à effet Hall et le détecteur Vinhall, on formulera
un certain nombre d'expressions mathématiques importantes pour définir les performances
dudit détecteur. Les expressions définitives essentielles, outre celles précédemment
données qui définissent la sensibilité et le courant de canal, sont celles qui se
rapportent au signal de sortie et au rapport signal/bruit
[0104] A partir de l'expression (37) ci-dessus, qui constitue la définition fondamentale
de la sensibilité d'un détecteur Vinhall, on peut définir de la façon suivante le
signal de sortie et le rapport signal/bruit:
Un signal de sortie ΔE est défini comme étant égal à RΔI. Par conséquent, lorsque
R est la résistance de charge et que ΔI est la variation du courant, I sera égal au
courant de canal IC multiplié par la sensibilité ηV. De ce fait, le signal de sortie du détecteur Vinhall sera:

[0105] Les expressions (16A) et (16E) sont rappelées ci-dessous dans un but de commodité:

ou

où N
D est la concentration de donneurs dans le canal, T et l'épaisseur du canal, WT
V est la largeur Vinhall, V
SAT est la vitesse de saturation des porteurs et correspond à 10' cm/s, et D est la densité
intégrale des électrons existant dans le canal.
[0106] En fonction de ce qui précède, le signal de sortie du détecteur vinhall peut maintenant
être obtenu en compte une les expressions (39), (38) et (16A) ou (16B) de la façon
suivante:



L'expression (40) est formulée en termes de la densité P et non des concentrations
d'accepteurs N
A et de P et non des concentrations d'accepteurs N
A et

à proximité des drains. On peut réduire ou supprimer ce type de bruit en ramenant
l'intervalle qui sépare les drains à une valeur inférieure à la largeur Vinhall.
[0107] En supposant que toutes les mesures indiquées ci-dessus aient été prises pour réduire
ou supprimer ces différents types de bruit, et que le bruit restant soit négligeable
par rapport au bruit statistique, on peut raisonnablement considérer que le rapport
signal/bruit est égal au signal de sortie du détecteur Vinhall divisé par le bruit
statistique, ce qui donne le rapport de bruit statistique β qui pour le dispositif
Vinhall, est défini comme suit:

où la tension de bruit E
N est égale à:

Δf étant la largeur de bande du signal en Hertz.
[0108] En remplaçant I
C et η
V dans l'expression (41) par leurs en leurs respectivement définies par les excreselens

(38) on obtients

pour


définition de K
i précédemment donnée que le rapport signal/bruit est indépendant de la largeur Vinhall
Wv lorsque la condition critique V
SBW
V≤

est satisfaite, et dépend de l'épaisseur T du canal, de densités des électrons D et
D et de la vitesse de saturation des porteurs V
S.
[0109] On procèdera à présent à une comparaison du fonctionnement du dispositif Vinhall
et de celui d'un dispositif Hall en utilisant comme base la nouvelle théorie
propo- sée par la présente invention. On précisera tout d'abord les caractéristiques
de fonctionnement d'un dispositif Hall en utilisant les principes de la modulation
de la largeur des régions d'appauvrissement qui ont été précédemment exposés. Avant
de définir les expressions afférentes au fonctionnement des dispositifs, on donnera
une simple explication qualitative.
[0110] On se reportera à présent aux figures 13A et 13B qui représentent schématiquement
une cellule à effet Hall typique. Dans la cellule représentée sur la figure 13A des
porteurs sont injectés depuis une source et sortent d'un drain à l'extrémité opposée
de la cellule, Deux sondes de sortie 12 sont disposées entre les extrémités de la
cellule. Le courant circule directement dans canal entre la source et le drain. Les
porteurs qui sont injectés au niveau de la source entrent dans la cellule à une vitesse
V
1 et en sortent à une autre vitesse V
2. Il existe donc un gradient de vitesse entre la source et le drain de la cellule
représentée sur la figure 13A. Par suite de la modulation des limites des régions
d'appauvrissement, lesquelles limites sont fonction de la vitesse, comme l'indique,
par exemple l'expression (36), ci-dessus, ces limites se déplisses de la façon indiquée
sur la figure 13A et les lignes équipotentielles effectuent une légère rotation de
manière à produire une tension de sortie aux sondes
12. On notera que la largeur Vinhall W existe dans la cellule et reste essentiellement
constante.
[0111] La figure 13B met en évidence le fait que le fonctionnement de la cellule dépend
d'un gradient de vitesse. Sur cette figure, la cellule est analogue à celle de la
figure 13A, mais les vitesses d'entrée et de sortie V
1 et V
2 sont égales et ont une valeur V. On voit qu'en pareil cas, bien que les limites du
canal puissent faire l'objet d'un déplacement du fait de la modulation de la largeur
des régions d'appauvrissement, ce déplacement s'effectue parallèlement aux côtés du
canal et il ne se produit aucune rotation des lignes équipotentielles. La cellule
à effet Hall ne produira donc pas, dans le cas d'une vitesse constante des porteurs
dans le canal, de signal de sortie.
[0112] Sur la figure 13A, il est évident que la cellule à effet Hall fournira une sortie
dans les conditions représentées puisque les lignes équipotentielles entre la source
et le drain ont fait l'objet d'une rotation d'un petit angle 8. En revanche, aucun
signal de sortie ne sera obtenu dans le cas représenté sur la figure'13B puisque la
vitesse des porteurs est constante dans le canal entre la source et le drain. Cette
vitesse constante se traduit par une simple translation uniforme des limites des régions
d'appauvrissement le long du canal. Les lignes équipotentielles ne sont pas modifiées
et, par conséquent, aucun signal de sortie ne doit théoriquement être obtenu. En revanche,
dans les mêmes conditions, c'est-à-dire pour une vitesse uniforme des porteurs dans
le canal, le dispositif Vinhall représenté sur la figure 14B fournit un signal substantiel
VSORTIE entre les drains séparés 6. Cela est dû au fait que les drains D1 et D2 reçoivent
un courant différentiel, ainsi qu'on l'a précédemment mentionné, parce qu'ils interceptent
la quasi totalité du courant qui circule dans le canal.
[0113] Il ressort de ce qui précède que la génération d'une tension de sortie par un dispositif
Hall dépend de l'existence d'un gradient de vitesse des porteurs VV dans le canal
de manière à provoquer une rotation des lignes équipotentielles, de la façon indiquée
sur la figure 13A. La sensibilité d'un tel dispositif, lorsque la vitesse des porteurs
est constante, est pratiquement nulle, mais celle du détecteur Vinhall de la figure
14B dans les mêmes conditions peut aisément être calculée en considérant les courants
de drain
ID1 et I
D2 respectivement obtenus aux deux drains
Dl et D2.




où J est le courant par unité de longueur du canal. De ce fait:

Les différences fondamentales entre un dispositif Hall et un dispositif Vinhall
peuvent aisément être déterminées en procédant aux comparaisons ci-après.
[0114] Pour qu'un dispositif Hall puisse fonctionner, (1) il est indispensable qu'un gradient
de vitesse existe dans le canal, et (2) la tension de sortie est fonction de la vitesse
des porteurs et non de leur nombre.
[0115] Pour qu'un dispositif Vinhall puisse fonctionner, (1) aucun gradient de vitesse n'est
nécessaire, (2) la tension de sortie est uniquement fonction de la vitesse des porteurs
aux drains, et (3) la tension de sortie est fonction du nombre de porteurs qui pénètrent
dans la région des drains avec une vitesse déterminée.
[0116] On peut maintenant procéder à une comparaison entre les deux types de dispositif'
en fonction de leur performance et de leurs caractéristiques de sortie. Le principal
objet de cette étude est de déterminer le rapport de sensibilité R entre les dispositifs
Vinhall et Hall. Le résultat de cette étude est indépendant de l'expression définissant
la modulation de la largeur des régions d'appauvrissement qui a été indiquée ci-dessus
puisque, dans cette étude, le rapport entre les sorties sera utilisé et que les modulations
des largeurs des régions d'appauvrissement sont les mêmes dans les deux dispositifs.
On supposera que la vitesse des porteurs augmente le long du canal de la source vers
le drain afin de simplifier les calculs, et la vitesse des porteurs dans le canal
sera déterminée au moyen de l'approximation suivante:

où V
1 est la vitesse des porteurs au niveau de la source et V
2 est la vitesse acquise par les porteurs au niveau des drains. La largeur l
n des régions d'appau- vrissement est modulée à la source d'une distance S
1 et aux drains d'une distance S
2 et, d'une façon générale, à une distance quelconque Y le long du canal de la façon
indiquée par les expressions (47A), (47B) et (48) qui définissent respectivement le
déplacement du niveau de la source, le déplacement au niveau du drain et le déplacement
en fonction de la distance le long du canal:



où

[0117] Dans le cas représenté sur la figure 13A, le petit angle θ est l'angle dont la tangente
est égale à

[0118] Cette valeur est égale à la déviation latérale δ à l'une des extrémités d'une ligne
équipotentielle divisée par la largeur W
v du canal, d'où:


du premier ordre de la tension de

peut considérer que, la rotation des lignes

étant définie par l'expression (50), la tension V
h sera la proportion de la différence de po- tentiam V
O entre la source et le drain qui est obtenue en décalant les sondes d'une distance
δ, c'est-à-dire:

[0119] Des explosions (50) et (51), on tire:

[0120] En remplacant S, et S
2 par leur valeur dans les expressions (47) et (47B), l'expression (52) devient:


d'injection V
1 soit nulle dans les deux dispositifs, que la vitesse ultime des porteurs soit la
vitesse maximum V
2 correspondant à un pincement, et qu'une augmentation linéaire de vitesse se produise
en fond tion de la distance Y dans le canal en se dirigeant vers les drains. Dans
ce cas, la tension de sortie devient:

[0121] La sensibilité η
H du dispositif Hall, qui est

est obtenue en divisant l'expression (54) par V
0, la tension appliquée entre la source et le drain du dispositif. Cela donne le résultat
suivant:

[0122] La sensibilité η
V du dispositif Vinhall est déterminée en imaginant que le drain représenté sur la
figure 13A se compose en fait de deux drains séparés par un intervalle 8 comme sur
la figure 12. La sensibilité η
V devient, puisqu'elle est définie, comme précédement, par

où S = S1 + ΔS et où ΔS = S2 - S
1, ces deux derniers termes étant définis par les expressions (47A) et (47B):

[0123] Le rapport de sensibilité R qui est défini ci-dessous permet de comparer la sortie
du dispositif Vinhall avec celle du dispositif Hall et est obtenue en divisant la
relation (56) par la relation (55), ce qui donne:

[0124] L'expression (57) ci-dessus est valable pour les conditions équivalentes de fonctionnement
des deux dispositifs dans lesquelles une chute de tension égale à la moitié du courant
de canal multipliée par la résistance de charge R
L se produit dans cette dernière, créant ainsi une tension V
0 identique à la tension de commande V
0 appliquée aux bornes du dispositif Hall.
[0125] Cela peut s'écrire:

expression dans laquelle:

[0126] Ainsi, en substituant l'expression relative à

on obtient:

Ce critère spécifie que le rapport de la longueur L du canal à la largeur Vinhall
W
V est fonction de la résistance de charge, de la densité des électrons, de la charge
et de la mobilité des porteurs qui se trouvent dans le canal.
[0127] Il ressort clairement de l'expression (57) que la sensibilité du détecteur Vinhall
est très supérieure à celle du dispositif Hall. La valeur optimum du rapport longueur/largeur
dans le cas d'un dispositif Hall est proche de l'unité et dans le cas d'un dispositif
Vinhall, cette valeur est supérieure à cinq. Ainsi, en supposant que le rapport soit
approximativement Égal

cas d'un dispositif Hall moyen, le détecteur

moins sensible sera au moins vingt fois plus sensible que le dispositif Hall équivalent
le plus sensible.
[0128] On se reportera à présent aux figures 1 et2, la figure 2 étant une coupe longitudinale
du dispositif représenté sur la figure 1 et comportant un substrat en métal semi-conducteur
1 dans lequel une source 5 et un ou plusieurs drains 6 sont implantés ou diffusés.
La surface du substrat, notamment à proximité du canal 1, est recouverte de façon
classique d'une mince couche isolante d'oxyde 2, et d'une couche d'aluminium ou autre
matériau'conducteur déposé par évaporation ou autre technique appropriée et constituant
une porte 7 à laquelle des tensions de commande appropriées peuvent être appliquées.
[0129] Cet ensemble constitue un transistor à effet de champ dans lequel, lorsque des tensions
appropriées sont appliquées à la porte 7, à la source 5 et aux drains 6, un canal
conducteur 4 de porteurs appelé "couche d'inversion" se forme entre la source et les
drains. de la pour effet de créer une densité effective des porteurs qui peut être
définie au moyen des mêmes termes que ceux précédemment utilisés dans le cas d'un
dispositif à canal implanté dans lequel les porteurs ou les ions nécessaires pour
former le canal sont implantés au-dessous de la surface du substrat. On peut démontrer
que le signal de sortie d'un dispositif fonctionnant dans le mode d'enrichissement
dans lequel les porteurs forment un canal conducteur, est une fonction linéaire de
la tension appliquée à la porte et qu'un tel dispositif est moins sensible qu'un dispositif
à canal enterré (fonctionnant dans le mode d'appauvrissement). La perte de sensibilité
et d'amplitude du signal de sortie est le résultat de la faible épaisseur T du canal
et d'une concentration élevée de donneurs N dans celui-ci. Cette concentration a pour
effet de diminuer l'importance de la modulation de la largeur des régions d'appauvrissement
qui peut être obtenue pour un champ de Lorentz donné.
[0130] Les expressions ci-dessus montrent que les performances du détecteur Vinhall sont
exprimées, entre autres paramètres, en termes de la quantité de porteurs qui est nécessaire
pour former le canal. Cette quantité de porteurs n'est pas implantée dans les dispositifs
Vinhall fonctionnant en mode d'enrichissement, mais ces derniers comportent un nombre
équivalent de porteurs dans la couche d'inversion de charge créée par l'électrode
de porte et par la couche mince d'oxyde qui sépare l'électrode de porte de la surface
du substrat en silicium. En supposant que la concentration N
D des porteurs qui sont inversés à la surface du canal soit uniforme dans une couche
dont l'épaisseur T est d'environ 0 1000 A, une densité induite équivalente D de porteurs
peut être déterminée en considérant l'état des limites pour le champ diélectrique
produit à la surface du semi-conducteur par la tension de porte qui traverse la couche
mince d'oxyde en direction du substrat en silicium. La relation qui existe entre la
densité D et la tension de porte V
g est définie ci-après:

où C est la capacité de porte par
cm2 et est égale à la constante diélectrique e divisée par l'épaisseur de la couche d'oxyde
t
0.
[0131] En substituant l'expression (58) ci-dessus dans les expressions précédentes relatives
au fonctionnement en mode d'appauvrissement du dispositif Vinhall, on peut obtenir
l'expression équivalente pour les dispositifs fonctionnant en mode d'enrichissement.
On notera que les dispositifs Vinhall observent des principes identiques, qu'ils fonctionnent
dans le mode d'enrichissement ou dans le mode d'appauvrissement.
[0132] La figure 4 représente.une coupe longitudinale d'un substrat semi-conducteur typique
1 comportant un canal 4 enterré au-dessous de la surface du substrat et présentant
les caractéristiques suivantes:
[0133] Le canal 4 est créé en implantant du phosphore, par exemple, de telle sorte qu'une
concentration profonde et uniforme des porteurs soit obtenue au-dessous de la surface
du substrat sur une profondeur d'environ 4000 A ou davantage. La densité des porteurs
que l'on désire obtenir est d'environ 2 x 10
12 ions/cm
2 pendant l'implantation. Il est particulièrement souhaitable que cette implantation
soit effectuée par étapes successives en employant des énergies variant entre 50 et
200 KeV.
[0134] Un canal profond présentant une épaisseur T de l'ordre 0 de 4000 A est donc obtenu
à partir d'une région située à 500 Å environ au-dessous de la surface du substrat.
Un tel canal permet d'obtenir le courant de canal nécessaire tout en rendant possible
une modulation substantielle de la largeur des régions d'appauvrisse ment disposées
le long de ses côtés. Ainsi, qu'on l'a précédemment observé, il est également important
d'enter- précédemment observé, il est également important rer le canal à une profondeur
suffisante pour réduire le bruit et augmenter le rapport signal/bruit. La porte de
commande 7 fait fonction d'écran électrique servant

[0135] La figure 5 représente une variante de la réalisation de la figure 4 dans laquelle
la porte de commande en métal 7 a été complètement supprimée et qui comporte une couche
isolante opaque 16 disposée au-dessus de la surface supérieure. L'objet de la couche
opaque 16 est d'empêcher la lumière de pénétrer dans le substrat semi-conducteur et
de provoquer du bruit par suite de la lumière émise par les électrons contenus dans
le canal.
[0136] Les figures 3C, 3D et 7A à 7C représentent des détecteurs Vinhall à canal évasé.
Cet évasement est dû à plusieurs raisons. Tout d'abord, ainsi qu'on l'a déjà mentionné,
la largeur de la partie rectiligne du canal qui se trouve à proximité de la source
commande le courant de canal qui traverse le dispositif. Ce courant est vir- tuellement
indépendant de ce qui se passe en aval, dans la partie évasée du canal qui se trouve
plus près des drains. Cela permet de réduire au minimum le bruit dû à l'injection
de la source et aux effets de la modulation de la longueur de la région d'appauvrissement
à proximité des drains, et d'augmenter la stabilité du despositif.

[0137] La largeur Vinhall évasée W
Vf désirée à proximité des drains est fonction de la largeur de la fente 8 qui, sur
la figure 3D, sépare les drains. La largeur Vinhall évasée qui est désignée W
Vf doit être au moins égale à la largeur de la fente 8.
[0138] La partie la plus sensible du dispositif Vinhall se trouve à proximité des drains
et est la seule région qui nécessite un champ magnétique pour moduler les limites
des régions d'appauvrissement. Cette caractéristique du détecteur Vinhall explique
non seulement sa résolution élevée, mais aussi sa grande sensibilité. Le. détecteur
Vinhall fait donc essentiellement fonction de détecteur ponctuel. Il est préférable,
mais non indispensable, que le dispositif Vinhall soit utilisé dans le mode de pincement.
Une telle situation est représentée sur les figures 7A à 7C et sur la figure 3D.

[0139] Il est souhaitable due les drains 6 soient séparés par une faible distance de manière
à obtenir une sensibilité optimum dispositif Vinhall. Des techniques spéciales de
fabrication peuvent être employées à cette fin. L'une de ces techniques consiste à
implanter les deux drains 6 aussi près l'un de l'autre que les techniques de masquage
photolithographique le permettent, puis à procéder à une opération de recuit qui limite
la migration des ions qui se produit à une température de recuit proche de la température
de diffusion. Cette température est d'environ 1000°C dans le cas du silicium, mais
varie avec différents matériaux. Le résultat de cente opération est l'obtention d'une
séparation dont la largeur est inférieure à la largeur minimum du masque qui est rendue
possible par la technique photo- thographique employée. Un second procédé permettant
d'obtenir une séparation plus etroite consiste à implanter initialement une région
de drain ininterrompue et de former ensuite une séparation au moyen d'une technique

tensions de drain élevées.
[0140] Ayant ainsi décrit l'invention dans le contexte de plusieurs réalisations de celle-ci,
il est intéressant de comparer la forme "filament" typique d'un dispositif Vinhall
avec celle de plusieurs dispositifs connus. La forme du dispositif Vinhall est définie
par le rapport de la largeur Vinhall W
V à la largeur totale W du canal. L'expression (25) constituera le point de départ
de cette étude. Dans cette dernière expression, la largeur de la région d'appauvrissement
qui se trouve le long d'un des côtés du canal, à l'intérieur de celui-ci, est déterminée
en fonction de.plusieurs variables. On supposera que ces dernières ont les valeurs
optimum ci-après:

[0141] En pareil cas, la largeur de la couche d'appauvrissement à proximité de la source
d'un dispositif Vinhall (largeur pour laquelle le terme V dans l'expression (25) est
0 nul) est d'environ 510 A. La largeur totale de la région appauvrie est égale au
double de cette valeur, soit environ 1000 Å, et, dans le cas le plus défavorable,
c'est-à-dire un dispositif Vinhall à canal large, avec 0 une largeur de canal de 50000
A, le rapport W
v divisé par W est égal à 0,98. Si l'on choisit une largeur totale du canal plus appropriée
de 25 000 A, ce rapport devient 0,96.
[0142] Ce qui précède suppose le cas le plus défavorable pour un dispositif Vinhall en ce
qui concerne la largeur et le cas le plus favorable en ce qui concerne la largeur
des régions d'appauvrissement. Une comparaison est effectuée ci-après avec quelques
dispositifs classiques pris dans les conditions les plus favorables.
[0143] Dans le cas d'un dispositif à effet Hall typique présentant les plus petites dimensions
prévues, soit 6.10
-4 mm
2 environ, le rapport de la largeur Vinhall à la largeur du canal est d'environ 0,999
à proximité de la source. Elargir ou allonger le dispositif Hall n'aurait d'autres
résultats que de rendre la valeur de ce rapport plus proche de l'unité étant donné
que la largeur des régions d'appauvrissement définie par l'expression (25) n'est pas
fonction de la largeur du canal.
[0144] Dans le cas du dispositif décrit dans la publication - intitulée "IBM Technical Disclosure
Bulletin", Vol. 13, No.12, mai 1971, page 3633, et en supposant que les dimensions
physiques de celui-ci soient les plus favorables, le rapport ci-dessus est proche
de 0,998 à proximité de la source. Cela suppose que les drains du dispositif seraient
les plus petits possibles, c'est-à-dire qu'ils auraient une largeur d'environ 0,051mm,
et que la largeur de la source, telle que celle-ci est représentée dans ladite publication,
aurait une largeur d'environ 0,203mm par rapport aux drains.
[0145] Dans le cas du dispositif décrit dans la publication précitée, Vol.14, No.11, avril
1972, page 3420, la valeur dudit rapport est d'environ 0,998 à proximité de la source,
en supposant que les drains représentés dans ladite publication aient une largeur
d'environ 0,152mm et qu'ils soient séparés par une distance de 0,051mm, cette dernière
valeur représentant approximativement la limite extrême de la résolution pour le type
ce technique décrite.
[0146] L'analyse ci-dessus montre que, dans le cas des dispo- sitifs classiques, la valeur
dudit rapport dépasse 0, dans le cas le plus favorable alors que cette valeur constitue
un maximum pour le dispositif Vinhall dans le cas le plus défavorable à proximité
de la source. L'objet de cette analyse est de montrer que, dans le cas du dispositif
Vinhall selon l'invention, la valeur dudit rapport est inférieure à 0,98 et supérieure
à zéro, ce qui revient à dire que les régions d'appauvrissement constituent une partie
substantielle du canal conducteur. Ce résultat diffère radicalement de l'art antérieur
et ne peut être obtenu que si l'on tient compte des caractéristiques du processus
de modulation de la largeur des régions d'appauvrissement et que si l'on tient compte
du fait que la largeur du canal doit être aussi faible que possible.
[0147] Bien que l'on ait décrit dans ce qui précède et re
présen- té sur les dessins les caractéristiques essentielles de l'invention appliquées
à des modes de réalisation préférés de celle-ci, il est évident que l'homme de l'art
peut y apporter toutes modifications de forme ou de détail qu'il juge utiles, sans
pour autant sortie du cadre de ladite invention.