[0001] Dans de très nombreux processus, on éprouve fréquemment le besoin de détecter des
changements dans les caractéristiques d'un milieu fluide, qu'il s'agisse de changements
discontinus de l'état de ce fluide (par exemple présence ou absence de liquide) ou
de changements continus dans les propriétés physiques ou chimiques de ce fluide (par
exemple degré de concentration d'une solution, proportion d'un des constituants d'un
fluide composite, variations de température d'un liquide ... ), ceci en vue d'applications
variées telles que réalisation de mesures, opérations de contrôle ou de vérification,
réalisation d'asservissement.
[0002] On a déjà proposé, dans les cas où il existe une corrélation entre les caractéristiques
du milieu fluide à déterminer et son indice de réfraction, de détecter les changements
dans ces caractéristiques en observant les variations de cet indice de réfraction,
ceci au moyen de méthodes optiques diverses. La plupart de ces méthodes optiques sont
basées sur l'exploitation des phénomènes de réflexion et de réfraction se déroulant
au voisinage de l'angle limite. Elles consistent essentiellement à véhiculer de la
lumière à l'intérieur d'une structure transparente conductrice de lumière immergée
dans le milieu fluide à détecter, en faisant subir à cette lumière une pluralité de
réflexions internes sur les parois de la structure, et à observer l'intensité de la
lumière ainsi transmise par réflexions multiples, la variation brusque de cette intensité
au voisinage de l'angle limite permettant de déterminer l'indice de réfraction du
fluide.
[0003] Pour effectuer des mesures continues d'indice, on connaît ainsi déjà à titre d'exempte
des dispositifs du genre comprenant une tige droite transparente équipée respectivement,
à l'une de ses extrémités, d'un système optomécanique chargé d'injecter dans la tige
un pinceau lumineux sous un angle d'incidence bien déterminé, et à son autre extrémité,
d'un détecteur photoélectrique chargé de mesurer l'intensité lumineuse ainsi transmise
à travers la tige par réfléxions internes multiples d'incidence bien déterminée :
_ la tige étant Immergée dans le milieu fluide à mesurer, on fait alors décroître
de façon continue l'angle d'incidence du pinceàu lumineux injecté dans la tige tout
en observant l'intensité lumineuse transmise, la chute brusque d'intensité qui se
produit lorsque l'angle d'incidence des réflexions multiples dépasse l'angle limite
par rapport au fluide considéré permettant ainsi de déterminer cet angle- limite,
et par conséquent l'indice de réfraction du fiuide. Cependant, les dispositifs de
ce type présentent l'inconvénient majeur d'être extrêmement compliqués, étant donné
qu'ils nécessitent, entre autres, la présence d'un système d'injection de lumière
relativement sophistiqué, puisqu'il doit assurer à la fois la parallélisation du pinceau
lumineux incident à l'aide de moyens optiques, et la variation continue de l'angle
d'incidence de ce pinceau à l'aide de moyens mécaniques.
[0004] Pour effectuer de simples mesures de niveau, on connaît déjà par ailleurs un certain
nombre d'autres dispositifs, du type comprenant un prisme (ou un cône) accolé contre
l'extrémité Inférieure d'une tige transparente introduite à l'intérieur du récipient
contenant le liquide dont on veut déterminer le niveau, dans lesquels l'indication
de niveau est obtenue par Injection de lumière dans l'extrémité supérieure de la tige
et par observation visuelle de la lumière susceptible d'être renvoyée par le prisme
jusqu'à cette extrémité supérieure (cette extrémité supérieure apparaissant claire
en cas d'absence de liquide au niveau du prisme, et plus sombre dans. le cas contraire).
Cependant, les dispositifs de ce genre ne sont pas sans présenter un certain nombre
d'inconvénients : le faible nombre de réflexions ainsi réalisées (réflexion simple
ou double) ne permet tout d'abord d'obtenir qu'un contraste lumineux peu élevé, cependant
que le facteur de transmission de la lumière reste relativement faible; la construction
de tels dispositifs s'avère par ailleurs relativement compliquée. Mais avant tout,
ces dispositifs présentent l'inconvénient majeur de ne pouvoir fonctionner que dans
deux états bien distincts l'un de t'autre du fait du caractère fixe de l'incidence
de la lumière, de sorte qu'ils ne sont guère adaptés pour effectuer des mesures continues
d'indice et qu'ils restent presque exclusivement limités à des détections de changemen:
d'état telles qu'indication de niveau.
[0005] En vue de remédier aux inconvénients susmentionnés, on a en outre proposé d'utiliser
des dispositifs constitués par de simples tiges transparentes comportant une section
intermédiaire incurvée en forme de U destinée à être immergée dans le liquide à tester,
dans lesquels l'indice de réfraction de ce fluide est déterminé par injection de lumière
par l'une des extrémités de la tige et par observation de la lumière transmise à son
autre extrémité. Dans de tels dispositifs, la section incurvée de la tige a pour effet
de provoquer le passage par réfraction dans le liquide d'une quantité de lumière qui
s'avère être sensiblement fonction de l'indicé de réfraction de ce liquide, de sorte
que la quantité de lumière transmise à l'autre extrémité de la tige constitue une
grandeur caractéristique de cet indice de réfraction (un dispositif de ce type se
trouve à titre d'exemple décrit dans l'article "A photo- electric Refractometer" par
E. Karrer et R. Orr Journal of the Optical Society of America Volume 36 No 1 pages
42 à 46 Janvier 1946). De tels dispositifs apparaissent a priori particulièrement
avantageux, étant donné leur grande simplicité et leur faible coût, ainsi que le fait
qu'ils semblent pouvoir en principe être utilisés aussi bien pour détecter des changements
discontinus que des changements continus des caractéristiques du liquide à tester.
Cependant, ces dispositifs présentent l'inconvénient majeur d'être doués d'une très
faible sensibilité, de sorte que non seulement leur utilisation comme réfractomètres
s'avère des plus limitées (en raison de leur inaptitude à pouvoir détecter de faibles
variations de l'indice de réfraction du liquide à tester), mais que même leur utilisation
comme simples indicateurs de niveau s'avère loin d'être satisfaisante (en raison des
faibles contrastes susceptibles d'être enregistrés).
[0006] On a proposé plus récemment d'apporter différentes variantes à ces dispositifs constitués
par des tiges transparentes incurvées. Mais aucune des variantes proposées jusqu'à
l'heure actuelle ne s'est traduite par une amélioration notable de leur sensibilité.
On a ainsi à titre d'exemple proposé de remplacer la tige Incurvée en forme de U par
une tige présentant une courbure d'au moins 360° (brevet US 3.282.149); mais ce remplacement
avait pour simple but de permettre une llnéarisation de la mesure, sans changement
notable quant à la sensibilité. On a aussi à titre d'exemple proposé de remplacer
la tige transparente par une fibre optique incurvée (brevet FR 2.130.037), dans le
but essentiel de permettre une miniaturisation de l'appareillage, ce simple remplacement
n'ayant là aussi pratiquement aucun effet sur la sensibilité.
[0007] La présente invention a précisément pour but de pallier les inconvénients susmentionnés,
en proposant un dispositif simple doué d'une excellente sensibilité, qui puisse détecter
aussi bien des changements d'état discontinus d'un fluide que des variations continues
de diverses caractéristiques de ce fluide liées à son indice de réfraction.
[0008] A cet effet, la présente invention a pour objet un dispositif pour élaborer un signal
lumineux caractéristique de l'indice de réfraction d'un fluide, comportant un corps
longiligne conducteur de la lumière se composant d'une section d'entrée et d'une section
de sortie raccordées l'une à l'autre par une section intermédiaire incurvée, au moins
ladite section incurvée étant destinée à être immergée dans ledit fluide de façon
à provoquer, lorsque de la lumière est injectée par l'extrémité libre de ladite section
d'entrée, le passage par réfraction dans ledit fluide d'une quantité de lumière fonction
de l'indice de réfraction dudit fluide, de sorte que la quantité de lumière émergeant
à l'extrémité libre de ladite section de sortie constitue un signal lumineux caractéristique
de l'indice de réfraction dudit fluide, caractérisé par le fait que, en vue d'obtenir
que ledit signal lumineux présente une sensibilité particulièrement importante, ladite
section intermédiaire incurvée présente un profil comprenant une pluralité de courbures
alternées disposées les unes à la suite des autres et en sens inverse les unes des
autres, l'ensemble de ces courbures permettant d'obtenir le passage par réfraction
dans ledit fluide d'une quantité totale de lumière dont la variation en fonction de
l'indice de réfraction dudit fluide s'avère être notablement supérieure à celle susceptible
d'être obtenue avec une section incurvée présentant une courbure tournant dans un
seul sens.
[0009] La présente invention a également. pour objet l'utilisation d'un tel dispositif pour
détecter la présence ou l'absence dudit fluide, ou pour mesurer une caractéristique
dudit fluide liée à son indice de réfraction.
[0010] Dans la présente description, les expressions "corps longiligne conducteur de la
lumière" ou "guide de lumière", entendent désigner tout corps longiligne capable de
véhiculer de la lumière par réflexions Internes multiples. Ces expressions entendent
ainsi notamment englober aussi bien des guides de lumière constitués par une simple
tige faite en un matériau transparent, que des guides constitués par une fibre optique
(cette tige transparente ou cette fibre optique étant par ailleurs conformées de façon
à comporter une section intermédiaire incurvée présentant le profil désiré).
[0011] On voit ainsi que la caractéristique essentielle du dispositif selon l'invention
réside dans l'utilisation d'un guide de lumière comprenant une section intermédiaire
incurvée se composant d'une pluralité de courbures alternées (nombre de courbures
au moins égal à 2). Une telle structure à courbures alternées présente l'avantage
majeur de conférer au dispositif de l'invention une sensibilité particulièrement importante
(le degré de sensibilité d'une telle structure pouvant être déterminé par l'importance
de la variation de l'intensité lumineuse transmise pour une variation donnée de l'indice
de réfraction du fluide à mesurer), et en tout état de cause notablement supérieure
à celle susceptible d'être obtenue avec une structure à courbure unique (qu'il s'agisse
d'une courbure en forme de U ou d'une courbure d'au moins 360°).
[0012] La section Intermédiaire à courbures alternées du guide de lumière constitutif du
dispositif selon la présente invention peut revêtir des formes multiples, pourvu que
les différentes courbures de cette section intermédiaire restent arrangées les unes
à la suite des autres de façon que l'une quelconque de ces courbures soit toujours
tournée en sens inverse des courbures qui lui sont adjacentes. Comme structures possibles
pour cette section intermédiaire, on peut ainsi envisager d'utiliser des structures
à double courbure, dans lesquelles la courbure aval se trouve tournée en sens inverse
de la courbure amont, ou bien des structures à tripie courbure, dans lesquelles la
courbure médiane se trouve tournée en sens inverse des courbures amont et aval, ou
encore des structures présentant un nombre de courbures plus élevé. Dans toutes les
structures susmentionnées, les différentes courbures peuvent par ailleurs être raccordées
les unes aux autres par des portions intermédiaires droites, ou au contraire être
directement jointives (c'est-à-dire raccordées directement les unes aux autres sans
être séparées par des portions droites). Dans le cas de courbures raccordées entre
elles par l'intermédiaire de portions droites, ces portions droites seront par ailleurs
choisies de manière avantageuse de façon que leur longueur reste relativement faible
par rapport à celle des courbures auxquelles elles sont raccordées.
[0013] Dans les structures à courbures alternées telles que sus-définies, chacune des courbures
peut par ailleurs revêtir une forme quelconque, pourvu qu'elle soit suffisamment prononcée.
Comme formes de courbure possibles, on peut ainsi envisager de concevoir des courbures
présentant un rayon de courbure constant revêtant la forme d'un arc de cercle, l'extension
de cet arc de cercle pouvant par ailleurs être variable( demi-cercle, quart de cercle,
tour complet, etc ...), ou au contraire des courbures présentant un rayon de courbure
variable, ce rayon pouvant alors varier de manière croissante ou décroissante. De
manière avantageuse, le rayon de courbure R des différentes portions incurvées sera
choisi relativement faible par rapport aux dimensions transversales du guide de lumière,
de façon à pouvoir donner lieu à des effets notables (l'effet dû aux courbures étant
en effet d'autant plus Important que les courbures sont plus prononcées). De manière
préférentielle, le rayon de courbure R des différentes courbures alternées sera choisi,
pour un guide de lumière cylindrique donné ;de rayon r, de façon que le rapport R/r
soit compris entre environ 3 et 5.
[0014] Dans le cas d'un guide de lumière constitué par une simple tige transparente, cette
tige pourra être faite en tout matériau transparent approprié. Ce matériau doit cependant
être choisi, dans le cas où le dispositif est utilisé pour déterminer des variations
continues d'indice, de façon à avoir un indice de réfraction supérieur à celui du
liquide à détecter, alors qu'il peut très bien avoir, dans le cas où le dispositif
utilisé comme indicateur de niveau, un indice de réfraction quelconque, supérieur
ou inférieur à celui du liquide à détecter. Comme matériaux transparents possibles,
on peut ainsi envisager d'utiliser des matières plastiques telles que le polystyrène
(n = 1,65), -le polyméthylmétacry- late (n = 1,49), etc ... ou des verres tels que
silice (1,458), verres au borosilicate (n typique = 1,5), verres au plomb (n typique
= 1,7), verre au fluor (n typique = 1,35), etc ...
[0015] La grandeur de la section droite de la tige conductrice de lumière à courbures alternées
selon l'invention a peu d'importance par elle-même, puisque c'est le rapport R/r du
rayon de courbure R des différentes courbures et du rayon r de la tige qui est en
fait déterminant pour l'obtention de l'effet désiré. Il s'ensuit qu'on peut en pratique
utiliser aussi bien des tiges à section droite très faible que des tiges à section
droite relativement élevée; il suffit simplement d'adapter dans chaque cas l'importance
de la courbure à la valeur de la section droite que l'on a choisie pour la tige. Il
n'est par ailleurs pas obligatoire que cette section droite soit circulaire, et on
peut très bien envisager d'utiliser des tiges à section droite carrée, hexagonale,
elliptique (le rayon de courbure R devant alors, dans un tel cas, être suffisamment
faible .par rapport à celle des dimensions de ladite section droite) qui se trouve
contenue dans le plan de courbure).
[0016] Dans le cas d'un guide de lumière constitué par une fibre optique, on pourra en principe
envisager d'utiliser tout type de fibre approprié (ces fibres pourront par ailleurs
être faites en des matériaux aussi bien à base de verres qu'à base de matières plastiques).
De manière particulièrement avantageuse, on choisira toutefois d'utiliser plus spécialement
des fibres dites à saut d'indice. Dans le cas d'utilisation de fibres optiques la
présence d'une gaine autour du coeur conducteur de la lumière présente l'avantage
additionnel d'empêcher, dans les parties non incurvées de la fibre, tout risque d'influence
pertrubatrice d'un éventuel milieu environnant parasite. En ce qui concerne les portions
Incurvées de ces fibres, on pourra par ailleurs envisager soit de les dénuder complètement
de leur gaine, de façon à permettre un contact direct du coeur central avec le milieu
fluide à tester, soit au contraire de les laisser telles quelles, complètement protégées
par leur gaine. Les résultats permettent en effet de montrer que la présence d'une
gaine autour des portions incurvées de la fibre ne modifie pas de manière fondamentale
les phénomènes de pertes de lumière par réfraction au passage de ces portions incurvées;
la présence de cette gaine ne se traduit en effet que par une légère diminution du
contraste, l'intensité de la lumière transmise restant toujours caractéristique de
l'indice de réfraction du milieu fluide environnant à tester. Dans ce dernier cas
toutefois (portions incurvées non dénudées), on choisira de manière préférentielle
d'utiliser des fibres possédant une gaine de relativement faible épaisseur.
[0017] Dans la présente description, le terme "angle d'incidence d'un rayon lumineux sur
une surface" sera par ailleurs utilisé selon sa définition habituelle, à savoir "angle
que fait ce rayon lumineux par rapport à la normale à cette surface d'incidence".
Selon cette définition, une augmentation de l'obliquité du rayon lumineux par rapport
à la surface d'incidence équivaut donc à une diminution de son angle d'incidence.
[0018] On va enfin donner ci-après la définition de deux grandeurs qui seront fréquemment
utilisées dans la suite de l'exppsé pour mieux préciser les effets procurés par la
section incurvée du dispositif selon l'invention, à savoir le coefficient de transmission
dans l'air" et le "coefficient de contraste" du dispositif. Soient, à cet égard, respectivement
Io l'intensité lumineuse injectée à l'entrée du guide de lumière incurvé, I
ta l'intensité lumineuse transmise par ce guide lorsque le milieu environnant la section
incurvée est de i'air, et I
tl l'intensité lumineuse transmise par ce guide lorsque le milieu environnant la section
incurvée est un liquide d'indice de réfractior n (ce liquide pouvant par ailleurs
être le liquide à tester ou un liquide de référence). On appelera respectivement "coefficient
le transmission dans l'air" le rapport I
ta/I
o de l'intensité lumineuse I
t1 transmise par le guide en présence d'air à l'intensité lumineuse I
o injectée dans le guide (ce coefficient permettant en quelque sorte de définir les
pertes de lumière par réfraction en présence d'air), et "contraste" ou "coefficient
de contraste" r le rapport I
ta /I
tl de l'intensité lumineuse 1
ta transmise en présence d'air à l'intensité lumineuse I
tl transmise en présence de liquide. Selon cette dernière définition, la "sensibilité"
du dispositif peut donc aussi se définir comme étant représentée par l'importance
de la variation de contraste obtenue pour une variation d'indice prédéterminée (sensibilité
correspondant à la pente des courbes du diagramme de la fig. 6). Le dessin annexé
illustre, sehéma- tiquement et à titre d'exemple, plusieurs formes d'exécution ainsi
que des variantes du dispositif, objet de la présente invention.
Les figures la et Ib sont des vues en coupe longitudinale schématique, illustrant
deux dispositifs connus de l'état de la technique,
La figure 2 est une vue en coupe longitudinale schématique, illustrant une première
forme d'exécution du dispositif selon l'invention,
La figure 3 est une vue en coupe longitudinale partielle, illustrant une variante
de cette première forme d'exécution,
La figure 4 est une vue analogue à celle de la figure 3, illustrant une seconde forme
d'exécution,
La figure 5 est une vue analogue à celle de la figure 4, illustrant une variante de
cette seconde forme d'exécution,
La figure 6 est un diagramme illustrant les résultats obtenables avec le dispositif
selon l'invention, comparés avec ceux obtenables avec les dispositifs connus de l'état
de la recherche.
La figure 7 est une vue en coupe longitudinale d'une installation pour la détection
d'une pluralité de niveaux, utilisant plusieurs dispositifs selon l'invention.
[0019] Les figures la et Ib illustrent à titre d'exemple deux dispositifs connus de l'état
de la technique. Ces deux premières illustrations ont pour but de faire clairement
ressortir les différences essentielles qui existent entre ces dispositifs connus et
les différentes formes d'exécution du dispositif selon l'invention qui vont être décrites
par la suite. Le dispositif représenté à la figure la comprend une tige transparente
1 en forme de U se composant d'une section incurvée 2 de forme semi-circulaire se
prolongeant à chacune de ses extrémités par des sections droites 3 et 4. L'extrémité
libre 3a de l'une des sections droites 3 est utilisée pour réaliser l'injection de
lumière dans la tige I, cependant que l'extrémité libre 4a de l'autre section droite
4 est utilisée pour la détection de la lumière transmise à travers la tige 1 (injection
et sortie de lumière schématisées par des flèches au dessin). La section incurvée
2 étant immergée dans un liquide 9 à tester, on constate que la quantité de lumière
émergeant à l'extrémité 4a est fonction de l'indice de réfraction du liquide 9. Le
dispositif représenté à la figure lb est analogue à celui de la figure la, mis à part
le fait que la section incurvée 2 de forme semi-circulaire est ici remplacée par une
section 2
1 incurvée à 360°.
[0020] La figure 2 illustre une première forme d'exécution du dispositif selon l'invention,
suivant laquelle on utilise un guidé de lumière constitué par une simple tige transparente
pourvue de deux courbures alternées. Le dispositif représenté sur cette figure comprend
une tige 10 faite en un matériau transparent, qui se compose respectivement d'une
section intermédiaire incruvée II en forme de S, et de deux sections droites 15 et
16 s'étendant sensiblement verticalement à partir de chacune des extrémités de cette
section incurvée Il. Les sections droites 15 et 16 sont destinées à servir respectivement
de section d'entrée et de section de sortie pour la tige 10. La section incurvée II
en forme de S se compose respectivement quant à elle de deux portions incurvées i2
et 13 en forme d'arc de cercle raccordées l'une à l'autre par une portion intermédiaire
droite I4, ces deux portions incurvées 12 et 13 étant par ailleurs agencées de façon
à être sensiblement symétriques l'une par rapport à l'autre, tout en étant tournées
en sens inverse l'une de l'autre. La tige transparente 10 présente une section droite
circulaire de rayon Γ, cependant que les portions incurvées i2 et 13 présentent un
rayon de courbure constant R.
[0021] A proximité de la face d'extrémité plane 15a de la section d'entrée 15 se trouve
disposée une source de rayonnement lumineux 5 chargée d'injecter de la lumière dans
la tige transparente 10, cependant qu'à proximité de la face d'extrémité 16a de la
section de sortie 16 se trouve disposé un système de détection 6 chargé de déterminer
l'intensité lumineuse transmise par la tige 10. A titre d'exemple, ce système de détection
6 peut être constitué par un détecteur photoélectrique 7 relié électriquement à un
dispositif de mesure et/ou d'affichage 8. La section incurvée de ce dispositif est
destinée à être immergée dans un liquide 9 d'indice de réfraction n, dont on désire
déterminer l'une des caractéristiques liées à cet indice de réfraction. Le matériau
transparent constitutif de la tige 10 est enfin choisi de façon à avoir un indice
de réfraction n
I supérieur à l'indice de réfraction n du liquide à tester.
[0022] La géométrie de la structure à double courbure qui vient d'être décrite est essentiellement
contrôlée par trois paramètres : le rayon de courbure R de chacune des portions incurvées
12 et 13 (ou encore le quotient R/r normalisé au rayon r de la tige), la distance
D séparant les centres de courbure de chacune de ces portions incurvées, et le déplacement
horizontal H. De manière avantageuse, on a intérêt à choisir un rayon de courbure
R relativement faible par rapport à r si on désire accroître de manière optimale le
contraste et la sensibilité du dispositif. De manière préférentielle, ce rayon de
courbure R sera choisi de façon que le quotient R/r soit compris entre environ 3 et
5. Pour les mêmes raisons également, on a par ailleurs intérêt à maintenir la distance
D au voisinage du minimum permis par le rayon de courbure .(c'est-à-dire environ (2R
+ 2r)). Toujours pour les mêmes raisons de contraste et sensibilité, on a enfin intérêt
à choisir la distance H sensiblement nulle ou faiblement positive (cas représenté
à la figure 2)..
[0023] Le fonctionnement du dispositif qui vient d'être décrit peut s'expliquer de la manière
suivante :
la section incurvée II de ce dispositif étant immergée dans le liquide 9 à tester,
on injecte de la lumière dans la tige transparente 10 au moyen de la source 5. Le
faisceau de lumière délivré par cette source 5 peut a priori avoir une ouverture quelconque,
étant donné que la quantité de lumière effectivement piégée par la tige transparente
10 dépend seulement, ainsi qu'il est bien connu, de l"'ouverture numérique" de cette
tige et non pas de l'ouverture du faisceau incident. On sait en effet que seuls sont
piégés à l'intérieur de la tige les rayons incidents qui frappent sa paroi sous un
angle d'incidence supérieur à son angle limite par rapport au milieu environnant (air),
les autres rayons d'angle d'incidence Inférieur se trouvant réfractés en dehors de
la section droite 15. La lumière effectivement piégée à l'intérieur de la tige transparente
10 se trouve alors transmise par réflexions internes multiples à travers la section
droite 15, jusqu'à son arrivée dans la section incurvée II Immergée dans le liquide
9 à tester.
[0024] La première courbure 12 de cette section incurvée II a pour effet de modifier l'incidence
des rayons qui viennent frapper ses parois, en provoquant en particulier une réduction
de l'angle d'incidence de ceux des rayons qui viennent frapper sa surface extérieure
(cette réduction d'angle d'incidence étant par ailleurs fonction de l'importance de
la courbure), de sorte que ceux des rayons incidents dont l'angle vient à dépasser
l'angle limite par rapport au liquide environnant 9 sont alors contraints de passer
par réfraction dans ce liquide (comportement illustré par le rayon p
I au dessin). Pour une courbure donnée, cette réduction d'incidence n'est au demeurant
pas identique pour tous les rayons qui arrivent avec la même incidence dans cette
portion incurvée 12, puisqu'elle dépend au contraire de la profondeur à laquelle ces
rayons ont pu pénétrer dans cette portion incurvée avant de venir en frapper sa surface
extérieure, de sorte qu'une partie seulement des rayons qui arrivent sous la même
incidence est susceptible de passer hors de la tige 10 par réfraction dans le liquide
environnant. Cette partie plus ou moins grande de rayons qui sont susceptibles de
sortir par réfraction dans le liquide environnant est évidemment fonction de l'indice
de réfraction de ce liquide puisque l'angle limite de réflexion totale dépend de cet
indice. La partie restante des rayons qui ne s!est pas échappée de la tige lors de
cette première incidence sur la portion incurvée est alors réfléchie totalement à
l'intérieur de la tige et transmise par réflexions internes successives jusqu'à la
seconde courbure 13 (II est en effet facile de montrer que c'est la première incidence
sur la portion incurvée qui détermine le passage éventuel des rayons dans le milieu
environnant, un rayon réfléchi totalement après cette première incidence se réfléchissant
en effet ensuite ultérieurement dans la première courbure suivant des angles d'incidence
constants (égaux à celui de la première Incidence) qui ne l'autorisent plus à sortir
de la tige jusqu'à la prochaine courbure).
[0025] Les rayons totalement réfléchis par la première courbure i2, qui avaient déjà tendance
à progresser le long de la surface extérieure de cette première courbure, sont alors
contraints à leur arrivée dans la seconde courbure 13, du fait de l'inversion de cette
dernière, de venir frapper ses parois sous une incidence extrêmement faible pour la
plus grande partie d'entre eux, de sorte que la majeure partie de ces rayons se voit
alors contrainte de passer par réfraction dans le milieu environnant (comportement
illustré par le rayon p2 au dessin). Cette majeure partie des rayons contrainte de
passer par réfraction dans le liquide environnant est évidemment aussi fonction de
l'indice de réfraction de ce liquide, étant donné que l'angle limite de réflexion
totale dépend là encore de cet indice. La partie restante des rayons qui ne s'est
pas échappée de la tige lors de cette première incidence sur la seconde courbure 13
est ensuite réfléchie totalement à l'intérieur de la tige (les incidences ultérieures
ayant en effet lieu suivant des angles égaux à celui de la première incidence), et
donc transmise par réflexions internes successives jusqu'à son autre extrémité 16a
(comportement illustré par le rayon t au dessin).
[0026] Il s'ensuit que l'intensité lumineuse émergeant ainsi à l'autre extrémité 16a de
la tige, qui est sensiblement égale à l'intensité lumineuse injectée dans la tige
diminuée des pertes par réfraction subies au passage des portions incurvées 12 et
13 (aux pertes près par absorption dans la tige), est donc également fonction de l'indice
de réfraction du milieu environnant la portion incurvée. Cette intensité lumineuse
transmise constitue donc bien un signal lumineux caractéristique de l'indice de réfraction
du milieu environnant la section incurvée de la tige.
[0027] Le signal lumineux ainsi élaboré par le dispositif qui vient d'être décrit diffère
cependant d'une manière fondamentale de celui élaboré par les dispositifs connus des
figures la et lb (bien qu'il soit dans les deux cas caractéristique de l'indice de
réfraction du-fluide à tester) par le fait qu'il présente ici une sensibilité beaucoup
plus importante, ce résultat tout à fait inattendu étant dû à la présence de la seconde
courbure 13 disposée en sens Inverse de la première courbure 12 qui joue en quelque
sorte un rôle d'amplification des effets déjà observables lors de la traversée de
cette première courbure. Cette seconde courbure i3 disposée en sens inverse permet
en effet de décupler les effets obtenus lors du passage de la première courbure 12,
en raison du fait que les rayons pénétrant dans cette seconde courbure ont déjà vu
leur trajet suffisamment modifié lors de leur passage dans la première courbure pour
devoir être contraints de venir frapper la seconde courbure sous une forte obliquité,
laquelle forte obliquité oblige ainsi le majeure partie de ces rayons à sortir par
réfraction de la tige au niveau de cette seconde courbure (forte obliquité au demeurant
impossible à réaliser lors de la pénétration dans la première courbure, du fait de
l'ouverture numérique" limitée de la section d'entrée 15 de la tige transparente).
L'obtention d'une sensibilité particulièrement Importante dans le dispositif selon
l'invention (et donc l'obtention d'un contraste élevé) sera clairement mise en évidence
dans les exemples qui seront décrits dans la suite de l'exposé.
[0028] On a dit plus haut que c'était la première incidence à l'entrée de la première courbure
qui déterminait les pertes par réfraction dans cette courbure, les rayons totalement
réfléchis après cette première Incidence ayant ensuite tendance à progresser le long
de la surface extérieure de la courbure sous des angles d'incidence constants et peu
élevés. On voit donc qu'il est tout à fait inutile d'accroître la longueur de cette
courbure en lui faisant subir plusieurs tours dans le même sens (cas du dispositif
connu de la figure Ib) si l'on désire améliorer la sensibilité, étant donné qu'une
telle mesure aurait seulement pour résultat d'entraîner une réduction de transmission
(augmentation des pertes par absorption dans le matériau transparent) sans accroître
en aucune manière le contraste et la sensibilité. La seule mesure qui s'avère efficace
pour accroître de manière notable ce contraste et cette sensibilité est précisément
celle mise en oeuvre dans la présente Invention, à- savoir le fait de faire suivre
cette première courbure d'au moins une seconde courbure disposée dans le sens Inverse
à la première.
[0029] L'explication qualitative qui vient d'être donnée ci-dessus en ce qui concerne l'effet
des courbures n'est en fait qu'approximative. Une telle explication est en effet valable
essentiellement pour les rayorrs méridionaux (c'est-à-dire rayons intersectant l'axe
du guide de lumière), mais non pour les rayons obliques (c'est-à-dire rayons n'intersectant
pas cet axe), lesquels rayons obliques ("skew rays") véhiculent pourtant, ainsi qu'il
est connu, la majeure partie de l'énergie lumineuse injectée dans la tige transparente.
Cependant, Il est pratiquement impossible d'effectuer une analyse théorique globale
du phénomène, compte tenu du comportement hautement complexe de ces rayons obliques.
On pourrait tenter d'effectuer une approche théorique plus complète prenant en compte
le comportement de ces rayons obliques, en utilisant un traitement mathématique basé
sur l'analyse des modes de propagation à l'intérieur de la tige transparente. Cependant
un tel traitement, s'il est déjà complexe à établir dans le cas d'une courbure unique
soumise à la pénétration d'un rayonnement réparti uniformément, s'avère pratiquement
impossible à réaliser dans le cas d'une seconde courbure alternée, du fait de la non-uniformité
de la répartition spatiale de la lumière à son arrivée dans la seconde courbure (non-uniformité
dûe à l'effet de la première courbure qui entraîne une concentration de l'énergie
lumineuse au voisinage de la surface extérieure de cette courbure).
[0030] L'explication qualitative sus-énoncée, bien qu'approximative est néanmoins amplement
corroborée dans la pratique par les différents résultats expérimentaux obtenus grâce
à la mesure de l'intensité lumineuse transmise (lesquels prennent en compte aussi
bien les rayons obliques que les rayons méridionaux), ainsi que le montreront clairement
les exemples décrits par fa. suite.
[0031] La figure 3 illustre une première variante du dispositif selon l'invention, selon
laquelle on utilise une structure constituée par une tige transparente 21 présentant
trois courbures alternées. La tige 21 en forme de W représentée sur cette figure se
compose, respectivement, de trois portions incurvées 22, 23 et 24 en forme d'arc de
cercle raccordées les unes avec les autres par deux portions intermédiaires 25 et
26 (la portion incurvée médiane 23 étant disposée en sens inverse des courbures externes
22 et 24), les extrémités libres des courbures externes 22 et 24 se prolongeant par
ailleurs par les portions droites 27 et 28.
[0032] La figure 4 iltustre une seconde forme d'exécution du dispositif selon l'invention,
basée sur l'utilisation d'une fibre optique à double courbure. Cette structure est
analogue à celle de la figure 2, mis à part que la tige transparente 10 faite en un
matériau unique est ici remplacée par une fibre optique 31, se composant d'un coeur
central 32 entouré par une gaine de faible épaisseur 33, cette fibre optique 31 restant
par ailleurs non dénudée sur toute sa longueur. La géométrie de cette structure diffère
par ailleurs de celle représentée à la figure 2 par le fait que les courbures 12 et
i3 sont ici directement Jointives (pas de portion intermédiaire entre les courbures)
et de forme semi- circulaires, le déplacement horizontal H étant par ailleurs choisi
égal à zéro.
[0033] La figure 5 illustre une variante du dispositif de la figure 4, selon laquelle la
fibre optique 31 est pourvue d'une section incurvée 35 comportant quatre courbures
alternées (au lieu de deux comme à la figure 4), cette section Incurvée 35 étant par
ailleurs complètement dénudée de sa gaine 33 (coeur 32 mis à nu).
Exemple I
[0034] Cet exemple a pour but de permettre d'établir la comparaison entre les résultats
observables avec le dispositif selon l'invention et les dispositifs connus de l'état
de la technique, de façon à montrer les différences fondamentales existant entre ces
dispositifs.
[0035] On utilise comme matériau de départ des fibres optiques plastiques PS/PMMA de 1,15
mm de diamètre externe, se composant respectivement d'un coeur central de 1,03 mm
de diamètre fait en polystyrène (indice égal à 1,59) et d'une gaine de 60 microns
d'épaisseur faite en poly- méthylmétacrylate (indice égal à 1,49). A l'aide de ces
fibres, on réalise les différentes structures suivantes (toutes ces structures conservant
leur gaine dans les portions incurvées):
a) une première structure comportant une simple courbure à 180° (géométrie analogue
à celle de la figure la), qui présente un rayon de courbure R égal à 1,75 mm;
b) une deuxième structure comportant une simple courbure à 360° (géométrie analogue
à celle de la figure 1b), dont le rayon de courbure est aussi égal à 1.75 mm;
c) une troisième structure comportant une double courbure alternée (géométrie analogue
à celle de la figure 2), gouvernée par les paramètres suivants : R choisi égal à 1,75
mm, D choisi égal à 4,65 mm (2R + 2r), ét H choisi égal à + 0,97mm;
et,
d) une quatrième structure comportant une quadruple courbure alternée (géométrie analogue
à celle de la figure 5), gouvernée par les paramètres suivants : R choisi égal à 1,75
mm, D choisi égal à 4,65 mm (2R + 2r), et H choisi sensiblement nul.
[0036] Les structures susmentionnées peuvent à titre d'exemple être réalisées par chauffage
de la fibre à une température comprise entre environ 100 et 200°C, et par conformation
de la fibre ainsi chauffée autour de matrices cylindriques de dimensions appropriées
(matrices présentant notamment un rayon externe égal à 1,75mm).
[0037] On effectue ensuite des mesures de transmission de lumière à travers chacune de ces
structures au moyen d'une source constituée par une lampe quartz-Iode de 150 W de
puissance et d'un détecteur constitué par une photodiode au silicium présentant une
réponse spectrale comprise entre 400 et 950 mm avec un pic à 700 mm. On effectue toute
une série de mesures, en immergeant ces différentes structures dans une succession
de liquides d'indices connus. Les résultats ainsi obtenus sont reportés sur le diagramme
de la figure 7, qui illustre la variation du coefficient de contraste r en fonction
de l'indice de réfraction n du liquide testé pour les différentes structures susmentionnées,
les courbes A et B correspondant respectivement à la pr mière et à la deuxième structures
connues de l'état de la technique, et les courbes C et D à .la troisième et à la quatrième
structures selon. l'invention (tes courbes A et B étant pratiquement confondues à
l'échelle du dessin). Ce diagramme illustre à l'évidence non seulement la nette supériorité
des performances (tant en ce qui concerne le contraste que la sensibilité) des structures
selon l'invention par rapport à celles connues de l'état de la technique, mais aussi
et surtout l'effet synergétique tout à fait inattendu procuré par les courbures alternées
selon l'invention : ces courbures alternées permettent en effet l'obtention de performances
décuplées par rapport aux courbures uniques de l'état.de la technique, et non pas
des performances simplement doublées ou quadruplées comme on pourrait normalement
s'y attendre.
Exemple 2
[0038] Cet exemple a pour but d'illustrer la façon dont varie l'intensité lumineuse transmise
par le dispositif selon l'invention en fonction de l'importance des courbures imprimées
à la tige conductrice de lumière de ce dispositif.
[0039] On utilise comme matériau de départ des fibres optiques (vendues dans le commerce
sous le nom de CROFON par la Société Dupont de Nemours) de I mm de diamètre externe,
se composant respectivement d'un coeur central fait en une première matière plastique
d'indice égal à 1,49 (polymethylmetacrylate), et d'une gaine faite en une seconde
matière plastique d'indice égal à 1,39 (l'épaisseur de la gaine étant inférieure à
50 microns).
[0040] On réalise trois structures de fibre optique à double courbure Identiques à celles
illustrées à la figure 4 ( à savoir structure présentant une distance D égale à (2R
+ 2r) et une distance H nulle), .ces courbures se différenciant les unes des autres
simplement par le fait que le rayon de courbure R est choisi différent dans chacun
des cas, à savoir respectivement 2 mm, 1,75 mm et 1,5 mm (D étant alors respectivement
égal à 5 mm, 4,5 mm et 4 mm). On immerge successivement chacune de ces structures,
respectivement, dans l'air et dans un liquide de référence d'indice égal à 1,39 (essence),
et on mesure à chaque fois la lumière transmise à travers ces structures de la même
façon que précédemment. Les mesures obtenues permettent de déterminer, pour chacune
de ces structures, un coefficient de contraste respectivement égal à environ 8, 18
et 75, ainsi qu'un. coefficient de transmission dans l'air respectivement égal à 55
%, 50 % et 43
[0041] On voit, ainsi clairement que le contraste croît fortement en fonction de l'importance
des courbures, cette forte croissance quant au contraste s'accompagnant par ailleurs
d'une relativement faible diminution du coefficient de transmission dans l'air.
[0042] L'élaboration par le dispositif selon l'invention d'un signal lumineux caractéristique
de l'indice de réfraction du fluide dans lequel il est immergé peut être mise à .
profit aussi bien pour détecter des changement d'état discontinus de ce fluide que
pour déterminer différentes caractéristiques de ce fluide liées à son indice de réfraction
(ou des variations continues de ces caractéristiques).
[0043] Dans la. première des applications qui vient d'être citée, le dispositif selon t'invention
pourra de manière particulièrement avantageuse être utilisé pour détecter la présence
ou l'absence d'un fluide à un endroit déterminé, et plus particulièrement la hauteur
ou le niveau d'un liquide dans un récipient donné, les différentes courbures constitutives
de la section Incurvée du conducteur de lumière étant alors disposées au niveau que
l'on désire détecter. Dans cette application comme Indicateur de niveau, le dispositif
peut être simplifié à l'extrême, étant donné qu'il doit détecter seulement deux états
très différents : on peut ainsi supprimer complètement le système de détection de
la lumière transmise et le remplacer par une simple observation visuelle, la courbure
des portions incurvées étant par ailleurs choisie avantageusement de façon à occasionner
des pertes de lumière minimes en l'absence de liquide, de sorte que l'extrémité de
détection du conducteur de lumière apparaîtra sombre si le liquide est au niveau désiré
ou au contraire deviendra claire s'il vient à manquer du liquide. On peut aussi envisager
de supprimer la source de lumière montée à demeure à l'extrémité d'injection du conducteur
de lumière, et la remplacer par une simple source de lumière annexe (par exemple lampe
portative telle que lampe de poche) avec laquelle on éclairera cette extrémité d'injection
de lumière au moment où l'on désire effectuer la vérification de niveau. En ce qui
concerne cette détection de niveau, on pourra par ailleurs envisager de réaliser aussi
bien une détection discrète (mesure d'un niveau unique) qu'une détection quasi-continue
(mesure de différents niveaux possibles à l'intérieur d'un même récipient, par exemple
niveaux maximum et minimum), en installant un dispositif à chacun des niveaux à détecter.
[0044] La figure 8 illustre à titre d'exemple une installation pour mesurer trois niveaux
distincts à l'intérieur d'un récipient 40 (niveaux maximum, moyen et minimum). Cette
installation comprend trois fibres optiques selon l'invention 41, 42 et 43 montées
à l'intérieur d'un conduit tubulaire 44 immergé dans le récipient 40, ces trois fibres
optiques présentant des sections incurvées 41a, 42a et 43a en forme de W disposées
à hauteur de chacun des niveaux à mesurer. Dans cette installation, l'injection de
lumière dans les sections d'entrée des fibres est réalisée à l'aide d'une source de
lumière unique 45, cependant que l'indication de niveau est obtenue par simple observation
visuelle de l'extrémité libre des sections de sortie de ces fibres. Le récipient étant
à titre d'exemple au trois-quarts plein au dessin, seule l'extrémité de sortie de
la fibre 41 apparaît claire au dessin, les extrémités des deux autres fibres 42 et
43 restant sombres.
[0045] Les applications du dispositif selon l'invention comme indicateur de niveau sont
multiples. On peut tout d'abord envisager de l'utiliser dans le domaine de l'instrumentation
automobile (ou même aéronautique), pour détecter des niveaux tels que les niveaux
du réservoir d'essence, de l'huile du moteur ou de la transmission, du liquide de
freinage, de l'électrolyte de la batterie, du liquide pour laver le pare-brise, etc.,
les différentes extrémités de contrôle des fibres opaques utilisées pour détecter
tous ces niveaux étant par exemple montées sur le tableau de bord du véhicule. On
peut également envisager d'utiliser un tel indicateur de niveau dans bien d'autres
domaines, tels que stockage de gaz liquéfiés (où les mesures de niveau sont généralement
difficiles à effectuer compte tenu des risques de feu, des températures réduites et
de l'environnement corrosif), réservoir de stockage de produits chimiques, etc ...
[0046] Le dispositif selon l'invention peut également être utilisé comme réfractomètre,
en vue de mesurer, soit directement l'indice de réfraction d'un fluide, soit d'autres
caractéristiques de ce fluide liées à son Indice de réfraction, telles que concentration
d'une solution, proportion d'un des constituants d'un fluide composite, température
d'un fluide liquéfié, etc ... Dans une telle application comme réfractomètre, le système
de détection de la lumière transmise peut être constitué par un système électrique
comprenant par exemple un phototransistor relié à un dispositif de mesure, (susceptible
d'être élaboré de façon à donner directement la valeur de la caractéristique à mesurer),
ou au contraire par un simple système visuel basé sur l'observation d'une atténuation
de luminosité ou d'un changement de couleur (éventuellement susceptible d'être comparée
avec ceux d'une fibre de contrôle).
[0047] Les domaines d'application d'un tel réfractomètre sont multiples industrie chimique,
domaine médical, Instrumentation en général, instrumentation automobile ou aéronautique,
etc... Dans le domaine de l'instrumentation automobile, on peut ainsi envisager d'utiliser
un tel réfractomètre pour des applications telles que détermination de l'état de charge
d'une batterie acide-plomb ou détermination de la résistance à la congélation de l'antigel.
En ce qui concerne cette première application à la batterie, on sait qu'on peut déterminer
l'état de charge d'une batterie acide-plomb classique en mesurant les variations de
l'indice de réfraction de l'électrolyte, cet indice tombant de 1,378 en pleine charge
à 1,348 lorsque la batterie est à plat : le diagramme de la figure 6 montre que ce
changement d'indice correspondrait à une variation du coefficient de contraste d'environ
88 à 35 pour la fibre optique correspondant à la courbe D (respectivement une variation
du coefficient de contraste d'environ 35 à 19 pour la fibre optique correspondant
à la courbe C), ce qui peut être facilement mesuré de manière visuelle ou électroniquement.
En ce qui concerne la seconde application à l'antigel, on sait par ailleurs que le
propylène glycol tend de plus en plus à remplacer l'éthylène glycol, dont l'utilisation
comme antigel est maintenant interdite dans de nombreux pays en raison de sa toxicité
: la détermination du pourcentage d'éthylène glycol à l'aide d'un densito- mètre ne
peut malheureusement plus être appliquée pour le propylène glycol, étant donné que
la densité de ce dernier est très voisine de celle de l'eau, de sorte que le dispositif
selon l'invention constitue dans ce cas une solution de remplacement particulièrement
avantageuse pour cette application.
[0048] Le dispositif selon la présente invention présente de nombreux avantages par rapport
aux jauges de niveau ou réfractomètres connus : simplicité tant dans sa construction
que son utilisation, faible coût, contraste élevé le rendant particulièrement attrayant
pour son utilisation comme indicateur de niveau, excellente sensibilité aux changements
d'indices de réfraction permettant une bonne utilisation comme réfractomètre.
Table des références des dessins
[0049]
1 Boîtier
2 Cloisons
3 Compartiment
4 Compartiment
5 Couloir
6 Feuille électrophotographique
7 Poste d'alimentation
8 Poste de sortie
9 Fenêtre d'exposition
10 Organe chargeur
11 Organe distributeur de toner
11' Brosse magnétique
12 Zone de stockage temporaire
13 Organe de fixation
14 - - -
15 Fenêtre de positionnement
16 Fenêtre de visualisation
17 Documents originaux
18 Oeil de l'utilisateur
19 a,b,c,d rouleaux enrouleurs
20 Objectif
21 Obturateur
22 Axe optique
23 Miroir semi-transparent
24 Miroir toit
25 Miroir de Fresnel linéaire
26 a et b lampes puissantes
27 a et b / réflecteurs
28 a et b / lampes de moyenne intensité
29 a et b / réflecteurs
30 Surface noircie
31 Système de temporisation
32 Système d'activation sélectif
33 - - -
34 a à 34 n / segments adjacents
35 Buses de projection
36 Réservoir de liquide
37 Organe de commande
38 Gouttière de récupération
39 Tige
40 Dispositif de succion
41 Réservoir
42 Eponge
43 Dispositif de positionnement
44
60 Rouleau d'entraînement
61 Feuilles électrophotographique
62 Poste d'alimentation
63 Poste de sortie
64 Fenêtre de visualisation
65 Organe distributeur de toner
66 Rail fixe
67 Organe chargeur
68 Fenêtre d'exposition
69 Organe de fixation
70 Fenêtre de positionnement
71 Document original
72 Opérateur
73 a et b / lampes
74 a et b / réflecteurs
75 Vitre de protection
76 a et b / mires mécaniques
77 a et b / doubles pulley
78 a et b / roues
79 Circuit de commande et mémorisation
80 a et b / lampes puissantes
81 a et b / réflecteurs
82 Système optique
83 Obturateur
84 ler Objectif
85 2ême Objectif
86 Miroir toit
87 Miroir
88 Transducteur
151 Feuille photosensible
152 Poste d'alimentation
153 Poste de sortie
154 Fenêtre d'exposition
155 a et b / organes de developpement et fixation
156 Plaque support-mobile
157 Rails
158 Original
159 a,b,c,d résistances linéaires
160 a,b,c,d cavaliers
161 - - -
162 Circuit de commande et mémorisation
163 - - -
164 Caméra linéaire mobile
165 Lampe linéaire
166 Réflecteur
167 a et b / bandes noires
168 1er miroir linéaire
169 Objectif
170 Miroir
171 2ème miroir linéaire
172 a et b / rideaux