[0001] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication de copolymères greffés
par polymérisation-greffage en émulsion-suspension. Ce procédé permet d'obtenir un
produit qui tout en conservant de bonnes propriétés mécaniques, en particulier de
résistance au choc et à la traction, possède une excellente fluidité à chaud et un
très bon aspect de surface, en particulier une excellente brillance.
[0002] Parmi les procédés connus de polymérisation-greffage de monomères éthyléniquement
insaturés sur des squelettes d'élastomères greffables, le procédé dit en émulsion
aqueuse ne donne satisfaction que dans le cas où les latex utilisés pour le greffage
sont polydispersés. Lorsque ce même procédé est appliqué à des latex monodimensionnels
d'élastomère on obtient des produits dont la fluidité à chaud et l'aspect de surface
peuvent être satisfaisants mais dont la résistance au choc est médiocre. D'autres
procédés connus décrits en particulier dans les brevets des Etats-Unis d'Amérique
N° 3.370.105 et 3.436.440 et dans les brevets français N° 2.233.365 et 2.304.645 consistent
à mettre en suspension des latex d'élastomère greffables. Ces procédés permettent
d'obtenir des produits dont la résistance au choc est élevée et dont la fluidité à
chaud peut étre également bonne mais dont la dureté et la résistance à la traction
sont faibles et surtout dont l'aspect de surface est médiocre.
[0003] Le procédé objet de l'invention tout en combinant les avantages des procédés de polymérisation
en émulsion et en suspension sans en supporter les inconvénients, permet de fabriquer
un produit d'excellente qualité tant en propriétés mécaniques qu'en aspect de surface.
Le procédé s'applique à la fabrication des copolymères greffés obtenus habituellement
par polymérisation greffage d'un mélange de monomères composé d'au moins un dérivé
vinylaromatique et d'au moins un dérivé acrylique ou méthacrylique sur un substrat
élastomérique contenant des liaisons éthyléniques.
[0004] Le procédé est caractérisé en ce que dans une première étape on polymérise en émulsion
aqueuse un mélange de monomères composé d'au moins un dérivé vinylaromatique et d'au
moins un dérivé acrylique ou méthacrylique en présence d'un latex monodimensionnel
d
télastomère contenant des liaisons éthyléniques jusqu'à ce que le rapport
soit supérieur à 30 % et de préférence supérieur à 40 %, "x" étant le taux de conversion
des monomères introduits exprimé en pour cent de la quantité totale "a" exprimée en
partie en poids desdits monomères et "b" étant la quantité d'élastomère exprimée en
parties en poids de matières sèches, et en ce que, après un nouvel ajout de latex
monodimensionnel complémentaire, on achève la réaction dans une deuxième étape par
une polymérisation en suspension.
[0005] Les latex monodimensionnels utilisables selon l'invention ont la particularité d'avoir
une distribution granulométrique extrêmement resserrée, le diamètre moyen des par-0
ticules est compris entre 300 et 3 000 A et de préférence 0 entre 500 et 2 500 A.
De tels latex sont connus en eux-mêmes et largement décrits dans la littérature ;
par exemple, est décrite par WHITBY dans "Synthetic Rubber" (1954) - chapitre 8, Emulsion
Polymerisation Systems (GF. FYLING), page 228, une formulation pour un latex de copolymère
de styrène et de butadiène dans le rapport en poids de 9/91.
[0006] Dans la première étape, dite de polymérisation en émulsion, on met d'abord en oeuvre
de 60 à 95 % et de préférence de 70 à 90 % de la quantité totale du latex monodimensionnel
entrant dans la composition du copolymère greffé, le reste du latex, appelé latex
monodimensionnel complémentaire, étant ajouté en fin d'émulsion avant l'étape de mise
en suspension du milieu réactionnel et après que le rapport
désiré soit atteint. Ce latex monodimensionnel complémentaire n'est pas nécessairement
le même que celui mis en oeuvre en début de polymérisation en émulsion, l'important
étant qu'il s'agisse d'un latex monodimensionnel d'élastomère greffable. Lorsqu'on
utilise le même latex on préfère que son taux de gel, déterminé dans le benzène, soit
de 80 à 95 % pour un indice de gonflement d'environ 8 à 18. Par contre lorsqu'on utilise
un latex monodimensionnel complémentaire différent de celui mis en oeuvre en début
de la polymérisation en émulsion on préfère que son taux de gel soit de 40 à 80 %
et mieux de 60 à 80 % pour un indice de gonflement d'environ 18 à 40. Dans ce dernier
cas le latex mis en oeuvre en début d'émulsion possède généralement un taux de gel
de 80 à 95 % pour un indice de gonflement d'environ 8 à 18.
[0007] Afin que le greffage de l'étape en émulsion s'effectue dans de bonnes conditions
et en particulier sans apparition de floculat et sans encrassement excessif du réacteur
il est recommandé d'ajuster préalablement la stabilisation du latex plut8t que d'introduire
l'émulsifiant en cours de polymérisation. Les systèmes de stabilisation sont ceux
couramment employés, ce sont par exemple les savons d'acide gras, les alkyl et alkyl
aryl sulfonates, les sels des acides résiniques, les polyoxyalcoyiènes hydrosolubles.
Parmi ces systèmes on préfère utiliser les sels de potassium ou de sodium de l'acide
laurique à raison de 0,1 à 4 parties en poids par rapport au latex compté en sec.
[0008] De façon générale tous les élastomères possédant un taux d'insaturation minimum de
3 % en poids et se présentant sous la forme de latex monodimensionnel conviennent
dans le procédé objet de l'invention. Ces élastomères sont soit des homopolymères,
comme par exemple le polyisoprène, le po- lychloroprène, le polybutadiène, soit des
copolymères qui à titre indicatif peuvent être des copolymères à base d'éthylène,
de propylène, d'isobutylène, ou encore des copolymères de styrène et de butadiène,
d'acrylonitrile et de butadiène. Le caoutchouc naturel convient également comme élastomère
dans le procédé objet de l'invention. En général les élastomères les plus couramment
utilisés dans la fabrication des copolymères selon l'invention sont les polybutadiènes
et les copolymères de styrène et de butadiène. Lorsqu'on utilise un copolymère de
styrène et de butadiène, la teneur en styrène est habituellement inférieure à 20 %
en poids.
[0009] Les monomères selon le procédé de l'invention peuvent être introduits en totalité
pendant l'étape de polymérisation en émulsion. Ils peuvent également être introduits
séparément ou en mélange, en continu ou en discontinu. Un supplément de monomère peut
également être introduit en fin de polymérisation en émulsion lorsque le rapport
souhaité est atteint.
[0010] Parmi les dérivés vinylaromatiques utilisables comme monomères dans le procédé on
peut citer à titre d'exemples le styrène, l
ta-méthylstyrène et les styrènes substitués tels que l'o-méthylstyrène, le m-méthylstyrène,
le p-méthylstyrène, les diméthylstyrènes, triméthylstyrène et les halogénostyrènes
tels que le 2,5-dichlorostyrène.
[0011] Parmi les dérivés acryliques ou méthacryliques utilisables comme monomères dans le
procédé, on peut citer également à titre d'exemples les acides acrylique et méthacrylique,
l'acrylate de méthyle, l'acrylate d'éthyle, l'acrylate de butyle, le méthacrylate
de méthyle, le méthacrylate d'éthyle, le méthacrylate de butyle, l'acrylonitrile,
le métha- crylonitrile.
[0012] On peut éventuellement remplacer une partie d'un ou des monomères du mélange, composé
d'un dérivé vinylaromatique et d'un dérivé acrylique ou méthacrylique, par un tiers
monomère comme par exemple du chlorure de vinyle, un ester de vinyle tels que l'acétate
ou le propionate, un éther de vinyle tel que l'éthylvinyl éther.
[0013] Les mélanges de styrène et d'acrylonitrile conviennent particulièrement dans l'application
du procédé objet de l'invention. Habituellement dans ce cas, le rapport en poids styrène-acrylonitrile
est compris entre 60/40 et 80/20 et de préférence voisin de 70/30 de façon à ce que
la résine formée ait une composition voisine de la composition azéotropique. Convient
également bien le mélange styrène-méthacrylate de méthyle.
[0014] La mise en oeuvre du procédé selon l'invention peut s'effectuer dans un réacteur
pourvu d'une régulation thermique et d'un système d'agitation convenant aux procédés
émulsion et suspension classiques. Dans l'étape de polymérisation en émulsion on opère
de façon connue. La quantité de latex nécessaire à la fabrication du copolymère greffé
en phase émulsion et les monomères sont introduits dans le réacteur contenant la quantité
d'eau suffisante pour la réaction. En variante les monomères peuvent 'tre introduits
régulièrement au cours de la polymérisation en émulsion au moyen par exemple d'une
pompe doseuse. L'agitation étant telle qu'une bonne homogénéisation du milieu réactionnel
soit assurée, la température est maintenue entre 20 et 100
*C et de préférence entre 40°C et 80°C. La réaction est poursuivie jusqu'à ce que le
rapport
choisi soit atteint. A ce stade on ajoute le latex monodimensionnel complémentaire
ainsi qu'un éventuel supplément de monomère puis on démarre la polymérisation en suspension
de la deuxième étape du procédé par introduction dans le milieu réactionnel d'une
solution de colloides protecteurs. Cette polymérisation en suspension s'effectue également
dans les conditions connues d'agitation, de température et de temps de réaction. La
température de réaction est en général comprise entre 40 et 150°C et de préférence
entre 60°C et 120°C pendant un temps suffisant à la polymérisation complète des monomères.
[0015] La réaction achevée, le réacteur est vidé puis après décantation, centrifugation
et séchage on récupère le copolymère greffé sous forme de perles. En général les perles
sèches contiennent moins de 0,1 % de monomères résiduels.
[0016] Le procédé décrit peut également âtre exécuté d'autres manières connues. Il est envisageable
par exemple de réaliser la polymérisation émulsion-suspension en continu dans plusieurs
réacteurs en cascade.
[0017] Tous les adjuvants éventuellement incorporés lors des polymérisations en émulsion
et en suspension classiques sont utilisables selon le procédé de l'invention. C'est
ainsi que dans l'étape de polymérisation en émulsion on utilise les initiateurs, les
agents de transfert de chaînes, les catalyseurs, les anti-oxydants, les lubrifiants
connus de l'homme de métier. Il en est de même des initiateurs, des agents de transfert
de chaîne et des colloïdes protecteurs utilisés dans l'étape de polymérisation en
suspension.
[0018] Les initiateurs sont généralement de deux types : ceux hydrosolubles traditionnellement
efficaces dans les procédés de polymérisation en émulsion et ceux liposolubles préférables
en suspension. A titre d'exemples on peut citer comme initiateurs de polymérisation
en émulsion : le persulfate de potassium, le persulfate d'ammonium, le peroxyde de
sodium, le peroxyde d'hydrogène, des composés azoiques comme l'azo-bis- isobutyronitrile
ou le 2,2-azo-bis(2,4-diméthylvaléronitrile), et comme initiateur de polymérisation
en suspension : les pe- roxydicarbonates comme le bis(4t-butyl cyclohexyl) peroxydicarbonate,
le dicyclohexyl peroxydicarbonate, le bis(2 éthyl hexyl) peroxy dicarbonate, le di-n
butyl peroxy dicarbonate, le diisopropyl peroxydicarbonate ; les peroxydes d'alkyle
comme le peroxyde de lauroyle, le peroxyde de décanoyle ; les peroxydes aromatiques
comme le peroxyde de benzoyle ; les perpi- valates comme le perpivalate de t-butyle
; les perbenzoates comme le perbenzoate de t-butyle ; les peracétates comme le peracétate
de t-butyle.
[0019] Les catalyseurs utilisés sont de préférence le persulfate de potassium dans l'étape
de polymérisation en émulsion et le perpivalate de t-butyle, le peroxyde de lauroyle,
le perbenzoate de di-t-butyle employés seuls ou en combinaison dans l'étape de polymérisation
en suspension. Ces catalyseurs ne sont pas exclusifs, il est évident que tous les
catalyseurs connus pour ces genres de polymérisation conviennent pour le procédé de
l'invention.
[0020] L'utilisation d'agents de transfert de chaîne pendant l'étape de polymérisation en
émulsion est recommandée pour améliorer la fluidité du copolymère greffé final. Les
plus connus sont les mercaptans linéaires ou ramifiés, les thioéthers, le dimère de
l'a-méthylstyrène, certains composés oléfiniques.
[0021] Les colloïdes protecteurs utilisés dans l'étape de polymérisation en suspension sont
des produits classiques bien connus. Ce sont par exemple l'hydroxy éthyl cellulose,
la méthyl cellulose, l'acide polyacrylique, le polyacrylamide, la carboxy méthyl-méthyl-cellulose,
l'alcool polyvinylique, des polyglycols, des gélatines, des alginates hydrosolubles
et leur mélange, les préférés étant l'hydroxyéthyl cellulose et l'alcool polyvinylique.
On peut utiliser également des agents minéraux tels que le phosphate tricalcique par
exemple. Ils sont en général employés en solution aqueuse à raison de 0,1 à 3 parties
en poids par rapport au poids de copolymère à fabriquer.
[0022] Il est souhaitable, mais non indispensable d'ajouter un lubrifiant au mélange réactionnel
avant l'étape de polymérisation en suspension. Ces lubrifiants sont classiques, ce
peut être des mélanges de cire de paraffine et d'huile d'hydrocarbure, des huiles
minérales raffinées, ou encore des esters tels que le stéarate de butyle et le phtalate
de dioctyle. Ils sont utilisés en des quantités pouvant varier de 1 à 4 parties en
poids pour 100 parties en poids de copolymère greffé.
[0023] Le procédé selon l'invention permet de fabriquer des copolymères greffés contenant
en poids de 10 à 70 % et de préférence de 40 à 60 % d'élastomère.
[0024] Les copolymères greffés contenant de 40 à 70 % d'élastomère ont en général une très
grande résilience, ce qui permet de commercialiser des copolymères greffés de qualités
différentes préparés par mélange, à des taux variables, de copolymère greffé avec
d'autres polymères ou copolymères. Ainsi ces copolymères greffés peuvent être mélangés
à des copolymères greffés de polychlorure de vinyle sur divers élastomères, à des
copolymères acrylonitrile-butadiène-styrène, à des copolymères greffés d'acrylonitrile
et de styrène sur des élastomères à faible taux d'insaturation comme les copolymères
éthylène-propylène-diène monomère (EPDM) ou les caoutchoucs butyles ou acryliques
et également avec des résines telles que le polychlorure de vinyle, les résines styrènes-acrylonitrile
et leurs dérivés. De tels mélanges ont habituellement une teneur en poids d'élastomère
comprise entre 5 et 60 % et plus généralement comprise entre 10 et 40 %.
[0025] Ce procédé de fabrication selon l'invention de copolymères greffés réduit l'agglomération
du latex greffé en émulsion au moment de la mise en suspension ce qui procure la brillance
du produit final et permet grâce à la nouvelle introduction de latex en fin d'émulsion
d'assurer le grossissement d'un nombre suffisant de particules pour assurer de bonnes
propriétés mécaniques au produit final, la cohésion de l'ensemble étant assurée par
la polymérisation-greffage en suspension du reste des monomères.
[0026] Ce procédé présente l'avantage d'être réalisé à partir de latex monodimensionnels.
Jusqu'à présent les latex monodimensionnels ne permettaient pas de réaliser un greffage
tel que le produit final présente à la fois de bonnes propriétés mécaniques, une bonne
fluidité et un aspect de surface convenable. Cet avantage présente un grand intérêt
étant bien connu que les latex monodimensionnels fins peuvent être facilement fabriqués
de façon peu onéreuse.
[0027] Dans les exemples qui suivent les propriétés mécaniques sont déterminées sur des
mélanges du copolymère greffé avec un copolymère, mélanges appelés : Qualité 1 - Qualité
2 - Qualité 3, dans les exemples 1 à 4.
- Qualité 1 : Le copolymère greffé de l'exemple est intimement mélangé à un copolymère
styrène-acrylonitrile contenant en poids 70 % de styrène et 30 % d'acrylonitrile,
et de viscosité intrinsèque mesurée dans le diméthylformamide de 0,67 dl/g. La teneur
en élastomère est de 28 % en poids par rapport au poids de mélange final.
- Qualité 2 : Correspond à la Qualité 1, la différence étant que la teneur en élastomère
est de 13,5 % en poids par rapport au poids de mélange final.
- Qualité 3 : Le copolymère greffé de l'exemple est intimement mélangé à un copolymère
a-méthylstyrène-acrylonitrile contenant en poids 69 % d'a-méthylstyrène et 31 % d'acrylonitrile,
et de viscosité intrinsèque mesurée dans le diméthylformamide de 0,60 dl/g.
[0028] Pour la détermination des propriétés mécaniques, les copolymères greffés des exemples
sont mélangés au copolymère dans un mélangeur interne. La masse est reprise sur un
mélangeur ouvert, puis granulée. Les granulés sont injectés au moyen d'une presse
à vis. Les conditions d'injection pour chacune des qualités sont les suivantes :
[0029] Les propriétés mesurées sont les suivantes :
- La résistance au choc Izod entaillé suivant la norme ASTM D 256-56 exprimée en Joule-/mètre
(J/m),
- La viscosité Mooney ML (5 + 5) mesurée à 177°C,
- La température de déformation sous charge (HDT) sous 18,5 daN mesurée suivant la
norme ASTM D 648-58 T et exprimée en degré celcius,
- La résistance à la traction au seuil suivant la norme ASTM D 638-64 T exprimée en
MPa (Mega Pascal),
- La dureté Rockwell R suivant la norme ASTM D 785-65,
- La brillance ; les mesures de brillance sont effectuées sur des plaquettes injectées
avec une presse à piston sous une pression de 70 bars et à 250°C à l'aide d'un brillance
mètre Lange Universal Measgerât opérant par réflexion sous une incidence de 45° et
étalonné avant chaque mesure de telle manière qu'un carreau de céramique noir et brillant
donne la valeur 100.
[0030] Dans tous les exemples on opère dans un même réacteur de 16 1 équipé d'une régulation
de température fonctionnant entre 30 et 140°C et muni d'un agitateur dont la vitesse
de rotation est variable entre 60 et 500 t/mn le réacteur est conçu pour résister
à des pressions internes inférieures à 15 bars et est muni de plusieurs orifices permettant
diverses additions. Plusieurs pompes doseuses ainsi que plusieurs sas conçus pour
résister à des pressions élevées peuvent s'adapter sur ce réacteur.
[0031] Dans tous les exemples les quantités de produits utilisés sont exprimées en parties
en poids ramenées à 100 parties en poids de copolymère greffé.
[0032] Les exemples comparatifs 1, 2 et 3 ne font pas partie du domaine de l'invention,
ils sont donnés à titre comparatif et destinés à en préciser les limites et à en montrer
ses avantages.
EXEMPLE 1.
[0033] Dans cet exemple on procède à une mise en suspension du milieu réactionnel sans avoir
effectué de polymérisation en émulsion au préalable.
[0034] Les caractéristiques du latex utilisé sont données dans le tableau suivant.
[0035] Le copolymère greffé préparé contient 50 % de polybutadiène, 38 % de styrène et 12
% d'acrylonitrile.
[0036] On charge le réacteur avec 50 parties de latex compté en extrait sec. On ajuste la
dilution de façon à ce que l'eau totale, y compris celle du latex soit de 160 parties.
On introduit une solution de 0,5 partie de persulfate de potassium dans 5 parties
d'eau, puis un mélange contenant 38 parties de styrène, 12 parties d'acrylonitrile,
0,4 partie de tertiododécyle mercaptan, 1,5 partie de trinonyl phényl phosphite, 0,2
partie de perpivalate de t-butyle. On ajoute ensuite 1,5 partie d'alcool polyvinylique
en solution dans 50 parties d'eau. On ferme le réacteur. On agite à 250 t/mn et on
chauffe à 60°C pendant 10 heures.
[0037] Après refroidissement on obtient une poudre fine qui est lavée, centrifugée et séchée.
[0038] Les propriétés mécaniques suivantes ont été mesurées :
[0039] Cet essai montre qu'une mise en suspension du milieu réactionnel dès le départ de
la réaction c'est-à-dire sans une étape de greffage en émulsion suffisante, conduit
à des copolymères greffés ne donnant que des produits d'aspect de surface inégal et
mat, de dureté Rockwell faible, de résistance à la traction faible, de viscosité Mooney
satisfaisante et de choc Izod relativement élevé pour la qualité riche en copolymère
greffé et faible pour la qualité pauvre en copolymère greffé.
EXEMPLE 2.
[0040] Dans cet exemple, la mise en supension du milieu réactionnel intervient à un moment
où le greffage par polymérisation en émulsion est encore insuffisant.
[0041] Les caractéristiques du latex utilisé sont données ci-dessous :
[0042] On prépare un copolymère greffé contenant 50 % de polybutadiène, 38 % de styrène
et 12 % d'acrylonitrile.
[0043] On charge le réacteur avec les 50 parties de polybutadiène comptées en extrait sec.
On ajuste la dilution à 150 parties d'eau, y compris celle du latex. On agite à 80
t/mn et on chauffe à 62°C. A 62°C on introduit une solution de 0,5 partie de persulfate
de potassium dans 10 parties d'eau, puis on démarre une alimentation continue d'un
mélange de 12,7 parties de styrène et 4 parties d'acrylonitrile qui est totalement
introduit dans le réacteur en une heure de réaction à 60°C. Un prélèvement effectué
à ce moment donne un extrait sec de 27,9 %.
[0044] A l'aide d'un sas on ajoute ensuite un mélange de 25,3 parties de styrène, 8 parties
d'acrylonitrile, 0,3 partie de tertiododécyl mercaptan, 1 partie de trinonyl phényl
phosphite, 0,2 partie de perpivalate de t-butyle. On porte l'agitation à 250 t/mn.
On ajoute 2 parties d'alcool polyvinylique (Polyviol 40/140) en solution dans 100
parties d'eau à l'aide d'un sas. On maintient le milieu sous agitation à 60°C pendant
10 heures. On récupère ensuite le copolymère dans les conditions habituelles.
[0045] Les propriétés mécaniques mesurées sur la qualité 1 sont les suivantes :
[0046] L'extrait sec de 27,9 % mesuré en fin de greffage émulsion correspond à un taux de
conversion des monomères présents effectivement introduits en émulsion de 80 %. Le
rapport ax/b défini précédemment est de (12,7 + 4) x 80 % = 26,8 %.
50
[0047] Le greffage émulsion est insuffisant et l'on constate que le produit a une résilience
élevée mais une brillance nettement insuffisante.
EXEMPLE 3.
[0048] Dans cet exemple le copolymère greffé est préparé uniquement par polymérisation en
émulsion. Le latex utilisé est identique à celui de l'exemple 1 mais non stabilisé.
[0049] Le copolymère greffé préparé contient 50 % de polybutadiène, 38 % de styrène, 12
% d'acrylonitrile. On charge le réacteur avec les 50 parties de polybutadiène comptées
en extrait sec. On ajuste la dilution avec 180 parties d'eau. On chauffe à 62°C en
agitant à 80 t/mn. A cette température on introduit une solution de 0,5 partie de
persulfate de potassium dans 10 parties d'eau et on démarre simultanément une addition
continue des monomères et une addition continue de 2,5 parties de sel de colophane
dans 35 parties d'eau, tout en maintenant la température à 60°C. Ces deux alimentations
continues durent 4 heures. Le mélange de monomères additionné est constitué de 38
parties de styrène, 12 parties d'acrylonitrile et 0,35 partie de tertiododécyle mercaptan.
On laisse ensuite la réaction se dérouler à 60°C pendant 6 heures.
[0050] Le copolymère greffé est ensuite floculé à l'aide d'une solution de sulfate de magnésium
puis séché et mélangé à de la résine pour donner la qualité 1.
[0051] Les propriétés mécaniques obtenues sont les suivantes :
[0052] Le produit obtenu possède un choc Izod nettement insuffisant. En outre le styrène
résiduel en fin de réaction est de 0,7 % et l'humidité résiduelle avant séchage est
de 43 %.
[0053] Les exemples qui suivent entrent dans le cadre du procédé de polymérisation de l'invention.
[0054] Dans ces exemples, pour les produits à 50 % d'élastomère le taux d'humidité moyen
avant séchage est de l'ordre de 22 % et les monomères résiduels sont inférieurs a
0,1
EXEMPLE 4.
[0055] Dans cet exemple on prépare des copolymères du type acrylonitrile-butadiène-styrène
(ABS).
[0056] Les caractéristiques des latex utilisés sont données dans le tableau suivant.
[0057] En se référant au tableau I ci-après, on charge le réacteur avec A parties de latex
1 exprimées en poids d'extrait sec - la référence du latex est donnée entre parenthèses
dans le tableau I -. On ajuste la dilution de façon à ce que l'eau totale y compris
celle apportée par le latex représente B parties.
[0058] On porte l'agitation dans le réacteur à 80 t/mn et on chauffe le milieu réactionnel
à 62°C. On ajoute C parties de persulfate de potassium dissous dans 10 parties d'eau.
On ajuste la régulation à 60°C et on démarre l'alimentation continue du mélange suivant
: styrène D parties, acrylonitrile E parties, tertiododécyle mercaptan (TDM) F parties.
Cette alimentation continue effectuée à l'aide d'une pompe doseuse est réglée avec
un débit tel que tout le mélange est introduit dans le milieu réactionnel en G heures.
Lorsque l'alimentation continue est terminée on effectue un extrait sec sur un échantillon
du latex greffé. Cet extrait sec sert au calcul du rapport
. Par l'intermédiaire d'un sas on in- troduit ensuite H parties de latex 2 - la référence
du latex est donnée entre parenthèses dans le tableau I - dont la dilution a été au
préalable ajustée de façon à ce que l'eau totale représente I parties puis également
par un sas on introduit J parties de styrène, K parties d'acrylonitrile, L parties
de TDM, M parties d'anti-oxydant du type phosphite, N parties de perpivalate de t-butyle,
P parties de peroxyde de lauroyle, Q parties de perbenzoate de t-butyle.
[0059] On porte l'agitation à 300 t/mn et on introduit par un autre sas R parties d'alcool
polyvinylique (APV) dissous dans S parties d'eau. On réalise ensuite toujours sous
agitation le cycle de suspension indiqué dans le tableau I. On refroidit et vide le
réacteur. Les perles sont lavées à l'eau, centrifugées puis séchées en étuve. Les
propriétés mécaniques des mélanges sont reportées dans le tableau II.
EXEMPLE 5.
[0060] On prépare dans cet exemple un copolymère greffé du type méthacrylate de méthyle-butadiène-styrène
(MBS).
[0061] Pour cala on charge le réacteur avec 40 parties de latex "p" de l'exemple 4 exprimées
en extrait sec. On agite à 80 t/mn et on ajuste la dilution de façon à ce que l'eau
totale représente 120 parties. On chauffe à 65°C. A 65°C on introduit une solution
de 0,4 partie de persulfate de potassium dans 8 parties d'eau et on démarre une alimentation
continue de durée totale 3 heures avec un mélange composé de 28 parties de méthacrylate
de méthyle, 12 parties de styrène et 0,2 partie de tertiododécyle mercaptan. Lorsque
l'alimentation continue est terminée on effectue un extrait sec qui est alors de 36
%, ce qui correspond à un taux de conversion de 88 %, le rapport
étant égal à 88 x 40 = 88 %. Par l'intermédiaire d'un sas on introduit 10 parties
du latex "r" de l'exemple 4 dilué de façon à ce que l'eau totale représente 30 parties
puis un mélange de 7 parties de méthacrylate de méthyle, 3 parties de styrène, 0,3
partie de peroxyde de lauroyle et 1 partie d'anti-oxydant du type phosphite. On porte
la température à. 80°C, on agite le milieu réactionnel à 350 t/mn puis on introduit
une solution de 1,1 partie d'alcool polyvinylique dissous dans 100 parties d'eau.
On régule la température à 80°C pendant 5 heures.
[0062] Les perles de copolymère greffé sont lavées à l'eau tiède, centrifugées puis séchées.
[0063] On mélange ce copolymère greffé, de façon à ce que le mélange final contienne 20
% de polybutadiène, avec un copolymère méthacrylate de méthyle-styrène contenant en
poids 70 % de méthacrylate de méthyle et 30 % de styrène, et de viscosité intrinsèque
mesurée dans le diméthylformamide de 0,5 dl/g.
[0064] Ce mélange injecté à 175°C sous 120 bars possède les propriétés mécaniques suivantes
: