(19)
(11) EP 0 007 141 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
23.01.1980  Bulletin  1980/02

(21) Numéro de dépôt: 79200377.4

(22) Date de dépôt:  09.07.1979
(51) Int. Cl.3D03D 29/00
(84) Etats contractants désignés:
AT BE DE FR GB IT LU NL SE

(30) Priorité: 10.07.1978 CH 7482/78

(71) Demandeur: Prodiverso SA
CH-2034 Peseux (CH)

(72) Inventeur:
  • Moll, Henri
    CH-2500 Bienne/canton de Berne (CH)

(74) Mandataire: Rochat, Daniel Jean 
Bovard SA Ingénieurs-Conseils ACP Optingenstrasse 16
3000 Bern 25
3000 Bern 25 (CH)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Appareil à tisser à main


    (57) L'appareil à tisser à main est monté sur un bâti fixe formé de deux traverses (3 et 5) et de deux longerons (6). Les aiguilles (1 ) comportent une nappe fixe et une nappe commandée par les organes d'entrainement (12) de façon à pouvoir se déplacer longitudinalement en va-et-vient sur une certaine distance. Le support coulissant (2) comporte une traverse supérieur amovible (11) et les organes d'entrainement (12) sont également amovibles pour permettre le soulèvement des deux nappes d'aiguilles imbriquées. Lorsque le fil de trame a formé un entrelacement complet sur toute la longueur des aiguilles, des fils de chaine sont attachés aux extrémités arrière de ces dernières et les aiguilles sont alors tirées à travers l'entrelacement pour mettre les fils de chaîne en place.




    Description


    [0001] Il existe déjà des appareils portatifs qui permettent de fabriquer des tissus de fil ou de laine de façon artisanale par des moyens simplifiés. La plupart de ces appareils comporte deux nappes d'aiguilles, inbriquées l'une dans l'autre et susceptibles de s'écarter l'une de l'autre soit par flexion hors du plan commun des deux nappes, soit par translation perpendiculairement à ce plan. Les brevets suivants D 547 795, US 2 096 659, US 2 166 688 et 2 307 069 décrivent des appareils de ce genre. Un appareil d'un autre type est décrit dans le brevet F 2 278 811 (No de publication 74 13 621). Les deux nappes d'aiguilles sont ici montées de façon à pouvoir subir un déplacement relatif en translation dans le sens des aiguilles, de sorte qu'elles restent constamment dans le même plan. Les aiguilles des deux nappes sont pourvues de crochets à une de leurs extrémités et d'un chas à leur autre extrémité.

    [0002] En général, ces appareils connus permettent de réaliser des pièces de tissu de dimensions supérieures à celles de l'appareil lui-même à condition de procéder par tronçons successifs et de relier les tronçons les uns aux autres de façon convenable.

    [0003] Certains de ces appareils sont portatifs, de sorte qu'ils doivent être constamment tenus dans une main pendant que l'utilisateur travaille avec l'autre main ; d'autres comportent un socle conçu de façon à être fixé sur un support. Ils sont alors relativement encombrants.

    [0004] L'objet de la présente invention est un appareil du type connu par le dernier brevet français mentionné ci-dessus, c'est-à-dire un appareil à tisser à main, du type comprenant deux nappes d'aiguilles parallèles imbriquées l'une dans l'autre, et des moyens pour provoquer un déplacement relatif et alternatif des deux nappes dans le sens longitudinal des aiguilles, de manière à permettre le dépôt d'un fil de trame alternativement sur les extrémités des aiguilles de chaque nappe.

    [0005] Son but est de fournir un appareil léger mais d'une utilisation plus pratique que les appareils connus et permettant de réaliser des tissus de grandes dimensions par emploi simultané de plusieurs appareils accouplés les uns aux autres.

    [0006] Dans ce but, l'appareil selon l'invention, du genre mentionné ci-dessus, est caractérisé en ce qu'il comprend un bâti rigide auquel est lié un support coulissant mobile dans le sens des aiguilles, en ce que les aiguilles sont supportées et guidées, d'une part, par le bâti, et d'autre part, par le support coulissant, et en ce que les aiguilles d'une nappe sont fixes par rapport au bâti, tandis que celles de l'autre nappe sont liées par groupes à des organes d'entraînement mobiles en va-et-vient par rapport au bâti, le support coulissant et les organes d'entraînement étant démontables de manière à libérer les aiguilles et permettre le soulèvement de l'ensemble des deux nappes.

    [0007] On va décrire ci-après, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'appareil à tisser selon l'invention, en se référant au dessin annexé dont :

    la fig. 1 est une vue en perspective schématique et simplifiée,

    la fig. 2 une vue en plan de dessus partielle,

    la fig. 3 une vue en coupe selon la ligne III-III de la fig. 2, et

    la fig. 4 une vue en élévation depuis l'arrière.



    [0008] A la fig. 1, on voit les éléments principaux de l'appareil à tisser qui constitue une forme d'exécution de l'invention. La plus grande partie des pièces de cet appareil peut être réalisée en matière plastique, donc par des opérations de moulage.

    [0009] L'appareil comporte deux nappes d'aiguilles 1 qui sont disposées parallèlement les unes aux autres dans un même plan, et qui sont destinées à recevoir le fil de trame. Ces aiguilles sont portées, d'une part, vers l'avant par un support coulissant 2, et d'autre part, à leur extrémité arrière par la traverse postérieure 3 du bâti de l'appareil qui est désigné de façon générale par 4. Le bâti comporte, outre la traverse postérieure 3, une traverse antérieure 5 et deux longerons parallèles 6. Ces derniers seront, de préférence, de.section circulaire et réalisés en-aluminium, leurs extrémités étant moulées dans les traverses antérieures et postérieures. Le bâti prend ainsi la forme d'un cadre rectangulaire rigide. Les traverses 3 et 5 sont destinées à reposer sur une table ou tout autre surface plane. Le bâti peut aussi reposer, par exemple, sur les genoux de l'utilisateur. Aux extrémités des traverses sont prévus des éléments de liaison formés, par exemple par des tenons latéraux 7 et des logements 8. Les logements sont agencés de façon à recevoir les tenons latéraux d'un autre bâti qui serait disposé parallèlement à celui qui est représenté au dessin. Par introduction de chevilles dans des trous correspondants que présentent les tenons latéraux, on réalise l'assemblage de plusieurs bâtis côte à côte, ce qui permet de réaliser un tissage ayant une largeur aussi grande qu'on le désire.

    [0010] Le support coulissant 2 comporte une traverse inférieure 9 qui est équipée de coulisseaux tubulaires 10 engagés sur les longerons 6. Dans son bord supérieur, la traverse 9 présente une série d'encoches parallèles (9a) (fig. 3) à profil en arc de cercle dans lesquelles passent les aiguilles 1. Ces aiguilles sont tenues en place par une traverse supérieure 11 qui se fixe de façon amovible sur la traverse 9 par des moyens qui seront décrits plus en détail en référence à la fig. 3. L'ensemble 2 peut être déplacé à la main le long des longerons 6 au fur et à mesure de l'avancement du travail comme on le verra plus loin. Bien qu'il supporte les aiguiles à leur extrémité antérieure, celles-ci ne sont pas rigidement fixées au support coulissant, qui se déplace sans les entraîner.

    [0011] Les aiguilles 1 sont en anticorodal étiré et élexé, de section circulaire. Leur extrémité antérieure est recourbée vers le haut de manière à accrocher le fil de trame et leur extrémité arrière porte un embout 34 en forme de chas. Ce dernier sera par exemple en matière plastique. Chaque aiguille présente une partie amincie la (fig. 2) limitée par deux méplats au voisinage du chas 34.

    [0012] L'extrémité postérieure du bâti 4, c'est-à-dire la traverse 3, est agencée de façon que la moitié des aiguilles soit fixe par rapport au bâti, tandis que l'autre moitié est mobile longitudinalement en va-et-vient entre deux positions extrêmes prédéterminées. Pour cela, la traverse 3 présente une série d'encoches rectangulaires 3a dans lesquelles s'engagent les méplats des aiguilles. Pour une nappe d'aiguilles constituant la nappe fixe, les méplats la ont une longueur égale à l'épaisseur de la traverse, de sorte que les aiguilles sont ainsi retenues longitudinalement en place.

    [0013] Pour la seconde nappe, dont les aiguilles sont imbriquées dans celles de la première nappe, le méplat lb est beaucoup plus long que l'épaisseur de la traverse 3.

    [0014] Une série d'organes d'entraînement 12a, 12b, 12c, 12d, 12e, sont montés côte à côte sur la traverse 3. La disposition exacte et le montage des différents organes 12 sont visibles aux fig. 2 et 3. Tous les organes 12 étant pareils, seul un d'entre eux est représenté. Il comporte principalement une plaque rectangulaire 13 munie sur sa face supérieure d'un plot 14 faisant office.de poignée. La plaque 13 présente deux fentes longitudinales parallèles 15 et à l'avant et à l'arrière, des parois transversales 16, 17 munies d'échancrures ayant la forme visible à la fig. 4. Comme on le voit à cette figure, chaque paroi 16 ou 17 comporte deux échancrures en demi-cercle 18, 19, une échancrure en quart de cercle 20 et trois fentes rectangulaires 21, 22, 23 disposées respectivement à l'opposé de l'échancrure en quart de cercle 20 entre les échancrures en demi-cercle 18 et 19 et entre les échancrures 19 et 20. D'autre part, immédiatement en retrait de la paroi arrière 17, la plaque 13 présente une fente transversale dans laquelle,sont engagés les deux pieds 24 et 25 d'un organe d'arrêt 26 qui comporte un rebord postérieur 27 (fig. 2). Les pieds 24 et 25 sont munis de becs latéraux (fig. 4) qui bloquent l'organe 26 par rapport à la plaque 13 tout en lui permettant de se déplacer verticalement sur une certaine distance par rapport à elle.

    [0015] Les fentes 15 sont profilées et présentent des rebords internes 15a qui s'étendent jusqu'à mi-hauteur de l'épaisseur de la plaque 13. Toutefois, ces rebords sont interrompus à l'extrémité arrière de la fente où celle-ci est de contour circulaire.

    [0016] Le montage des organes d'entraînement 12 résulte également des fig. 2 et 3. Pour les aiguilles de la nappe mobile, la longueur du méplat lb correspond à la longueur de la plaque 13 des organes d'actionnement 12. Les aiguilles de l'un et de l'autre type étant intercalées, on voit que les aiguilles fixes dont le méplat la est de courte longueur seront engagées dans les échancrures en demi-cercle ou en quart de cercle 18, 19 ou 20 de l'organe d'actionnement, tandis que les autres aiguilles seront solidarisées des organes d'entraînement puisque leur méplat sera engagé dans les fentes 21, 22 ou 23. Normalement les organes d'entraînement 12 se trouveront placés, comme le montrent les fig. 2 et 3. Les butées 26 maintiennent les parois arrière 17 à une certaine distance de la traverse 3, de sorte que les vis 28 fixées dans le sommet de la traverse 3 sont engagées par leur tête au-dessus des rebords 15a. L'organe d'entraînement 12 peut coulisser à partir de la position des fig. 2 et 3 vers l'arrière. 11 entraîne alors les trois aiguilles de la nappe mobile qui lui sont assujetties. Ces aiguilles étant plus longues que les aiguilles de la nappe fixe, leurs extrémités recourbées viennent se placer en arrière de la des extrémités des aiguilles fixes, alors que dans la position représentée au dessin, elles se trouvent en avant de cette ligne d'extrémité.

    [0017] Les aiguilles mobiles entraînées par les organes 12 coulissent dans les échancrures 9a de la traverse 9 du support coulissant 2 et effectuent un mouvement de va-et-vient commandé par les organes 12.

    [0018] Ce déplacement permet de réaliser le tissage selon le principe connu par le brevet mentionné au début. Lorsque les pointes des aiguilles de la nappe mobile se trouvent en avant des pointes des aiguilles de la nappe fixe, on dépose le fil de trame de façon qu'il repose sur les extrémités des aiguilles mobiles. Lorsqu'on retire les aiguilles mobiles vers l'arrière, le fil est tiré par leurs crochets et s'engage sous les aiguilles fixes. On peut alors déposer un second passage du fil de trame sur les extrémités des aiguilles fixes puis repousser les aiguilles mobiles vers l'avant. Elles passent alors sur le fil de trame et on peut recommencer l'opération. Les aiguilles se chargent progressivement d'un entrelacement de fils de trame et au fur et à mesure que ce dernier s'allonge, le support coulissant est repoussé vers l'arrière.

    [0019] Pour effectuer la seconde opération consistant dans le passage des fils de chaîne, il est nécessaire de dégager les deux nappes d'aiguilles. Pour cela, on commence par enlever les organes d'entraînement 12. Les éléments d'arrêt 26 sont soulevés grâce au rebord 27, ce qui.permet de faire avancer légèrement chaque organe 12 vers l'avant (fig. 3), les pieds 24 et 25 de la butée 26 pouvant s'engager sur le biais 29 ménagé à la partie supérieure arrière de la traverse 3. Les têtes des vis 28 se trouvent alors dans la partie circulaire arrière des fentes 15 (fig. 2), de sorte que les organes d'entraînement 12 peuvent être dégagés facilement. Pour dégager la traverse supérieure 11 du support coulissant, il suffit de faire glisser latéralement les étriers 30 montés sur cette traverse, ce qui dégage l'ouverture des deux trous borgnes 31 ménagés dans sa face inférieure. Les tenons 32 montés dans la face supérieure de la traverse inférieure 9 sont alors dégagés, ce qui permet l'élimination de la traverse 11. L'ensemble des aiguilles sur lesquelles est monté l'entrelacement des fils de trame peut alors être soulevé et reporté à l'arrière du peigne 33 qui constitue un organe auxiliaire de l'appareil décrit. Les fils de chaîne seront attachés au chas 34 formé à l'extrémité arrière des aiguilles 1, et celles-ci seront tirées à travers l'entrelacement des fils de trame, ce qui mettra les fils de chaîne en place. Chaque aiguille 1 sera alors successivement replacée sur le bâti 4 après que l'on aura ramené le support coulissant 2 vers l'avant. La traverse supérieure 11 du support coulissant 2 et les organes d'entraînement 12 seront ensuite remis en place, ce qui permettra de continuer la pose du fil de trame.

    [0020] En prévoyant des aiguilles en métal léger d'un diamètre de l'ordre de 4 mm par exemple, espacées les unes des autres d'environ 9 mm, on peut réaliser des tissus en grosse laine pouvant servir de couvertures, de fourres de coussins, etc.

    [0021] Dans une forme d'exécution préférée, les deux aiguilles extérieures qui appartiennent, l'une à la nappe fixe et l'autre à la nappe mobile, présentent à leur extrémité antérieure un léger décrochement vers l'extérieur, afin de répondre à la légère tension du fil de trame. Toutefois, dans le cas où l'on prévoit d'accoler plusieurs appareils tels que décrits ci-dessus, pour constituer un assemblage de grande largeur, les aiguilles qui se trouvent à la limite entre deux bâtis devraient être remplacées par des aiguilles rectilignes comme les aiguilles normales. Toutefois, il est bien.évident que l'appareil décrit peut egalement être construit dans d'autres dimensions et dans d'autres matériaux, par exemple avec des aiguilles plus fines espacées par exemple de quelques millimètres seulement.


    Revendications

    1. Appareil à tisser à main, du type comprenant deux nappes d'aiguilles parallèles imbriquées l'une dans l'autre, et des moyens pour provoquer un déplacement relatif et alternatif des deux nappes dans le sens longitudinal des aiguilles, de manière à permettre le dépôt d'un fil de trame alternativement sur les extrémités des aiguilles de chaque nappe, caractérisé en ce qu'il comprend un bâti rigide auquel est lié un support coulissant mobile dans le sens des aiguilles, en ce que les aiguilles sont supportées et guidées, d'une part, par le bâti, et d'autre part, par le support coulissant, et en ce que les aiguilles d'une nappe sont fixes par rapport au bâti, tandis que celles de l'autre nappe sont liées par groupes à des organes d'entraînement mobiles en va-et-vient par rapport au bâti, le support coulissant et les organes d'entraînement étant démontables de manière à libérer les aiguilles et permettre le soulèvement de l'ensemble des deux nappes.
     
    2. Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que les organes d'entraînement sont reliés au bâti par des éléments de guidage et comportent des éléments de butée qui coopèrent avec des éléments correspondants du bâti pour limiter leur déplacement.
     
    3. Appareil selon la revendication 2, caractérisé en ce que les organes d'entraînement comportent une butée amovible qui, dans une position, limite le déplacement de l'organe mobile dans un esns, et dans l'autre position, permet le dégagement de l'organe mobile et la libération du groupe d'aiguilles liées à cet organe.
     
    4. Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bâti comporte deux traverses réunies par des longerons et en ce que les longerons constituent des organes de guidage pour le support coulissant.
     
    5. Appareil selon la revendication 4, caractérisé en ce que le support coulissant comporte une traverse inférieure munie de coulisseaux engagés sur les longerons et d'échancrures de guidage pour les aiguilles, et une traverse supérieure amovible recouvrant les aiguilles.
     
    6. Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un organe de retenue amovible susceptible d'être placé à l'extrémité postérieure du bâti et destiné à retenir le tissu lors de l'opération de tirage des aiguilles.
     




    Dessins










    Rapport de recherche