[0001] L'invention se rapporte à une installation pour préparer, en vue de leur filature,
des fibres libériennes et plus particulièrement, mais non exclusivement, du lin teillé
jusqu'à en former un ruban, ayant déjà une certaine homogénéité,qui pourra ensuite
être repris avec d'autres pour être soumis à des opérations d'étirage-doublage puis
de filage proprement dito
[0002] On sait qu'en sortie de la teilleuse, où les pailles de lin roui ont subi un travail
mécanique en vue de séparer l'écorce et le bois des fibres textiles, ces fibres de
lin dites fibres techniques ne sont pas des fibres isolées mais des assemblages de
fibres élémentaires enrobées de pectines d'où il résulte qu'avant de pouvoir en faire
du fil, ces fibres doivent subir une préparation en trois phases :
- Dans la première phase, il faut diviser le lin en poignées :
A cet effet, dès la sortie de la teilleuse, le lin teillé est divisé à la main en
poignées plus ou moins régulières, de deux cents grammes environ, puis, lors de leur
reprise en vue du peignage évoqué ci-après, ces poignées sont de nouveau divisées
manuellement en poignées plus petites et plus régulières de cinquante ou de quatre
vingt dix grammes environ.
- Dans la seconde phase, il faut peigner ces petites poignées de lin teillé, afin
d'en paralléliser les fibres techniques et de les diviser en éléments plus fins tout
en les débarrassant des déchets :
A cet effet, sont utilisées des.peigneuses qui, depuis leur invention par Philippe
de Girard comprennent chacune deux tapis sans fin, garnis d'aiguilles, placés verticalement
en regard l'un de l'autre de manière à ménager entre eux un espace libre, avec, pour
leur entraînement, outre deux tambours de renvoi, deux tambours moteurs, animés de
mouvements inverses de rotation continue. Les poignées de lin teillé sont pincées
en leur milieu entre deux plaques métalliques constituant une presse. La presse ainsi
garnie descend lentement entre les deux tapie mobiles garnis d'aiguilles, puis remonte.
On procède ainsi à un premier peignage, qui se poursuit dans les mêmes conditions,
la presse étant décalée d'une quantité égale à sa largeur pour venir travailler en
face d'aiguilles plus fines que les premières, et ainsi de proche en proche, ces mêmes
opérations se reproduisant de dix à seize fois suivant le degré de peignage désiré.
Naturellement, en marche normale, la peigneuse comprend autant de presses qu'il y
aura d'opérations de peignage successives. A la sortie de la machine, on n'a peigné
que la moitié des poignées de lin engagées dans les presses.
[0003] Aussi, doit-on disposer d'une seconde peigneuse identique pour peigner la seconde
partie du lin, cela se faisant après avoir retourné automatiquement les presses à
la sortie de la première peigneuse., pour les engager dans la seconde peigneuse.
- Dans la troisième phase, il faut que, sur le tapis sans fin d'une machine dite table
d'étalage, une à une les poignées de fibres soient déposées parallèlement au sens
d' avance du tapis dont la vitesse est réglée pour que les poignées se recouvrent
partiellement et forment une bande continue qui passera ensuite dans un premier élément
d'étirage qui mélangera les fibres des différentes poignées pour réaliser un ruban
qui aura déjà une certaine homogénéité Cette homogénéité relative sera évidemment
renforcée par les opérations ultérieures d'étirages doublages successifs avant.filature
mais ces dernières opérations, sortant du cadre de la présente invention n'ont pas
à être exposées plus largement. En effet, les installations du type de celle objet
de l'invention s'arrêtent toujours après le stade de formation du ruban du fait que
celui-ci est alors mis en pot et entreposé en attendant d'être repris généralement,
avec trois, cinq ou sept autres rubans pour être regroupé avec ceux-ci dans des opérations
ultérieures d'étirage- doublage. Ces installations connues présentent de nombreux
inconvénients :
- la division manuelle en grosses, puis en petites poignées est un travail pénible
qui exige de la compétence et une grande dextérité
- l'alimentation manuelle de la peigneuse, la perte de temps pour le retournement
des poignées et enfin la délicate reprise des poignées de fibres peignées verticalement
pour les étaler horizontalement font que cette peigneuse a un débit très faible, rarement
supérieur à cent kilogrammes de lin teillé à l'heure, tout en étant complexe et formant
à elle seule une partie très importante de l'installation,
[0004] Un résultat que l'invention vise à obtenir est une instal lation du type précité
dans laquelle le peignage ne nécessite plus de retournement des poignées et peut donc
s'opérer en continu.
[0005] Est également un résultat de l'invention une telle instal lation dans laquelle le
peignage s'opère pendant le déplacement des poignées dans un plan horizontalo
[0006] Un autre résultat est accessoirement une telle installation qui, de manière entièrement
automatique divise les fibres techniques en petites poignées très régulières, puas
peigne ces poignées et enfin les étale et les étire pour réaliser un ruban.
[0007] Pour cela, l'invention a pour objet une installation du type cité plus haut, composée
d'au moins une peigneuse, notamment caractérisée en ce qu'elle comprend, tout d'abord,
un ensemble formé :
- d'une part, de deux courroies dont les brins sont localement appliqués l'un sur
l'autre pour former une presse dans laquelle les poignées de fibres sont enggées perpendiculairement
à l'axe du déplacement des courroies qui les entraînent et
- d'autre part, sensiblement dans le plan de la presse, d'au moins deux lits horizontaux
répartis de part et d'autre de la presse et chacun garni de peignes se déplaçant de
la presse jusqu'à l'extrémité des fibres
et comprend ensuite, au moins un autre ensemble du type ci-dessus, mais dont l'axe
de la presse est décalé par rapport à celui de la presse du premier ensemble.
[0008] L'invention sera bien comprise à l'aide de la description ci-après faite, à titre
d'exemple non limitatif, en regard du dessin ci-annexé qui représente :
-figure 7 : le schéma bloc de l'installation
- figure 2: en vue face à sa sortie, le dispositif diviseur en poignées
-figure 3 : une coupe selon III III de la figure 2
-figure 4 : le plan de peignage en vue de dessus
-figure 5 : une coupe selon V V de la figure 4.
[0009] En se reportant figure 1, on voit que dans le processus opérationnel, l'installation
1, objet de l'invention est placée à la suite de la teilleuse 2.
[0010] En sortie de cette teilleuse 2, les fibres techniques peuvent emprunter deux voies.
[0011] Bans l'une (3) de ces voies, les fibres sont directement envoyées à l'installation,
alors que dans l'autre voie 4 les fibres sont tout d'abord envoyées à un poste de
conditionnement 5 en vue de leur stockage d'où elles ne seront reprises qu'après un
temps plus ou moins long.
[0012] Lors de cette reprise, les fibres sont conduites à l' installation soit directement
6 soit, notamment à la suite d'une longue période de stockage, par l'intermédiaire
d'un poste 7 détassant les fibres techniques par exemple par un peignage plus ou moins
grossier.
[0013] Quelle que soit la voie empruntée par les fibres techniques issues de la teilleuse,
à leur entrée dans l'installation 1, elles passent par un diviseur 8 formant des petites
poignées de fibres puis dans une peigneuse 9 et sont enfin déposées sur une auto-étaleuse
10 avant de sortir de l'installation 1 sous la forme d'un ruban 11.
[0014] En sortie de l'installation 1, le ruban 11 passe à un poste de conditionnement 12
d'où il ne sera repris qu'ensuite et avec d'autres rubans 13, 14, 15 pour être regroupé
en un seul ruban 16 par une étireuse-doubleuse 17.
[0015] Le diviseur 8 formant des petites poignées de fibres comprend (figures 2 et 3) une
trémie 18 qui présente une section constante sur toute sa largeur qui est au moins
légèrement supérieure à la longueur des fibres 19 qui y sont déposées transversalement
que ce soit à la main ou à la machine. L'inclinaison que Présente au moins l'une (20)
des parois transversales 20,21 de la trémie 18 favorise le redressement des fibres
et leur rangement horizontalement et ce perpendiculairement à l'axe longitudinal (flèche
22) du diviseur.
[0016] Le rangement horizontal des fibres est encore accentuó par le fait que la trémie
présente un fond plat 23 dont le prolongement externe 24 réalise une table sur laquelle
s' opère la division de la nappe 25 des fibres sortant de la trémie par l'orifice
26 prévu à cet effet à la base de le paroi transversale 21 de la trémie.
[0017] Dans un mode préféré, une tôle 27 parallèle à la table 24 est raccordée à cette paroi
transversale juste à la limite de l'orifice pour réaliser avec la table un passage
28 de hauteur constante et égale à celle de l'orifice 26
0
[0018] Par l'orifice 26, les fibres 19 sortent de la trémie 18 en coulissant sur le fond
23 de celle-ci puis sur la table 24 sous l'action de tout moyen connu 29 pourvu de
griffes ou d'un peigne 30 dont les dents parviennent dans la trémie en traversant
des lumières longitudinales du fond de cette trémie.
[0019] Le réglage de la pénétration des dents permet d'ajuster l'épaisseur de la nappe 25
des fibres engagées dans 1. passage 28. En vue de la répétition de l'opération, après
division de la nappe 25 par le dispositif ci-après décrit, un autre moyen connu 31
pourvu de griffes ou de dents de peigne 32 s'engage dans l'intervalle créé par le
dispositif de division à l'intérieur de la nappe et chasse la petite poignée 33 de
fibres détachées de la nappe. Les dents du peigne 32 pénètrent à cet effet dans le
passage et se déplace vers sa sortie en coulissant dans des lumières longitudinales
34 de la table 24, voire même de la tôle 27 de couverture du passage.
[0020] Selon une forme préférée de réalisation de l'invention, le dispositif diviseur proprement
dit comprend un poinçon 35 qui, vu de profil (figure 3) a une forme de coin afin que,
d'une part, sa crête 36 s'insère aisément entre les fibres de la nappe 25 et qu'ensuite,
d'autre part, par effet de coin au moins l'une de ses faces transversales 37, 38,
et de préférence celle 38 tournée vers la sortie provoque et accentue la division
entre les fibres situées des deux côtés de sa crête 36 et ce, non seulement sur la.
largeur "L" du poinçon 35 mais aussi dans les zones "Z" immédiatement adjacentes aux
faces latérales du poinçon. La nappe n'étant pas homogène, certaines des fibres qui
la composent peuvent présenter un léger défaut de perpendicu-
larité par rapport à l'axe longitudinal de la diviseuse.
[0021] Afin que de ce fait le poinçon ne présente pas une ligne de crête pouvant quelquefois
être sécante avec une fibre qui pourrait alors être brisée, dans un mode préféré,
en vue du face (figure 2) le poinçon 35 présente également une forme en coin et de
ce fait son extrémité active 36 est pointue et s'insère aisément entre les fibres.
Pour accentuer la division ainsi obtenue dans la zone médiane des fibres, le poinçon
35 pénètre profondément et à cet effet, la tôle de couverture 27 et la table 24 présentent
chacune pour son passage un orifice (39,40).
[0022] Cela est évidemment insuffisant pour étendre cette divi- cion sur toute la largeur
de la nappe.
[0023] A cet effet, deux palettes 41,42 montées sur des moyens de commande en translation
telles des chaînes 43,44, s'introduisent chacune dans l'espace ouvert sur le côté
du poinçon par l'action de celui-co. Ensuite, en se déplaçant transversalement dans
une direction opposée au poinçon, chacune des palettes 41,42 sépare les fibres jusqu'à
leur extrémité et termine donc la division entre le reste de la nappe et la poignée
33 qui vient d'être formée. Pendant cette opération, le reste de la nappe est maintenue
par un talon 45 que présente le poinçon 35 sur sa face transversale tournée du côté
de l'entrée 37.
[0024] Ce maintien du reste de la nappe est de préférence poursui-
vi pendant l'action des dents du second peigne 32 chassant la poignée 33 vers la sortie
du passage jusqu'à l'engager perpendiculairement entre les brins localement horizontaux
et appliqués l'un sur l'autre de deux courroies plates 46, 4
7 formant une presse mobile qui pince localement la poi- g
née et la conduit au poste 9 de peignage.
[0025] Les courroies plates 46,47 dont les brins précités forment ladite presse mobile font
d'ailleurs partie de la peigneuse. Leur axe longitudinal 48 est parallèle à celui
49 de la poigneuse. Ces axes 48, 19 peuvent être confondus mais de préférence ils
sont décalés l'un de l'autre.
[0026] Deux lits horizontaux 50/51 garnis de peignes 52 sont prévus de part et d'autre des
courroies 46,47, afin que les poignées reposent sur eux. Les peignes 52 se déplacent
pour que, de chaque côté et ce depuis un point proche de la presse, les poignées soient
travaillées jusqu'à leur extrémité libre. Pour maintenir les poignées perpendiculairement
aux courroies tout en procédant à un peignage en continu et donc pendant que la presse
46/47 se déplace, l'axe 53 de déplacement des peignes 52 est incliné vers l'avant
par rapport à la perpendiculaire à la presse, afin que pendant le peignage en plus
de son mouvement vers l'extrémité de la poignée, ce peigne se déplace vers la sortie
de la peigneuse d'une valeur égale à l'avance de la presse. L'inclinaison de cet axe
53 est donc déterminée en fonction de la vitesse de déplacement des courroies 46,47.
Etant donné que la zone saisie par la presse et les portions, entre celle-ci et le
point d'engagement des peignes, n'ont pas pu être travaillées, avant dégagement des
courroies 46,47, les poignées sont dans une zone déjà travaillée, reprises de même
manière entre les brins horizontaux et appliqués l'un sur l'autre de deux autres courroies
plates 54,55 constituant une seconde presse dont l'axe longitudinal 56 est suffisamment
décalé par rapport à celui (48) de la première presse pour libérer la zone non encore
travaillée.
[0027] Deux autres lits 57,58 garnis de peignes 52 sont prévus de chaque côté de la seconde
presse et se déplacent chacun dans une direction parallèle à celle (53) des peignes
des premiers lits 50, 51.
[0028] Dans un mode préféré, les peignes 52 se présentent sous la forme de barrettes portées
chacune par une platine 59 associée en au moins deux points 60,61 à des courroies
ou chaines 62,63 passées sur des roues 64,65 commandant le déplacement selon la direction
53 précitée.
[0029] Afin que, sur toute leur longueur, les barettes attaquent les poignées le plus près
possible des presses, les platines sont parallèles auxdites presses. Pour leur commande,
elles sont de ce fait associées aux courroies ou aux chaînes à l'aide de rotules 60,
61.
[0030] Au fur et à mesure de l'approche de la sortie, les peignes peuvent être de plus en
plus fins pour assurer un peignage de plus en plus poussé.
[0031] En sortie de la peigneuse 9, les poignées parviennent sur le tapis 66 de l'auto-étaleuse
10 dont l'axe (flèche 6
7) est perpendiculaire à celui (49) de la peigneuse afin que les poignées y soient
déposées longitudinalement.
[0032] L'avance du tapis de l'auto-étaleuse se poursuivant pendant l'intervalle de temps
qui sépare la sortie de la peigneuse de deux poignées successives, celles-ci se déposent
en se superposant mais avec un certain décalage. Ce décalage s'ajuste évidemment en
réglant la vitesse du tapis 66 et ce en fonction du débit de la peigneuse. Après étalage
de ce ruban, celui-ci subit encore un pre- mi
er étirage à un banc 68 inclus dans l'auto-étaleuse 10 puis sort de l'installation
1.
1. Installation (1) destinée à préparer, en vue leur filature des fibres libériennes
teillées, laquelle installation de préparation des fibres est composée d'au moins
une poigneuse (9), cette peigneuse (9) étant caractériée en ce qu'elle comprend, tout
d'abord, un ensemble forme :
- d'une part, de deux courroies (46,47) dont les brins sont localement appliqués l'un
sur l'autre pour former une presse dans laquelle les poignées (33) de fibres (19)
sont engagées perpendiculairement à l'axe du déplacement des courroies qui les entraînent
et
- d'autre part, sensiblement dans le plan de la presse, d' au moins deux lits (50,51),
horizontaux, répartis de part et d'autre de la presse (46,47) et chacun garni de peignes
(52) se déplaçant de la presse jusqu'à l'extrémité des fibres
at comprend ensuite, au moins un autre ensemble (54 à 58) du type ci-dessus mais dont
l'axe (56) de la presse (54,55) est décalé par rapport à celui (48) de la presse (46,47)
du pre- mier ensemble.
2. Installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que les peignes (52)
se déplacent selon une direction inclinée vers la sortie de la peigneuse par rapport
à la perpendiculaire à la presse.
3. Installation selon la revendication 1 ou 2 caractérisée en ce que les peignes (52)
sont portés par des platines (59) parallèles à l'axe (48-56) de la presse et associées
par des rotules (60) à des liens sans fin (62,63) passés sur des roues (64,65) de
support et de commande.
4. Installation selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, destinée à préparer,
en vue de leur filature des fibres libériennes teillées jusqu'à en former un ruban
(11) ayant déjà une homogénéité suffisante pour ensuite être repris avec d'autres
en vue d'être soumis à des opérations communément dites d'étirage-doublage puis de
filage proprement dit, laquelle installation de préparation des fibres, outre la peigneuse
(9) comprend au moins une table (8) sur laquelle les fibres teillées sont divisées
en petites poignées (33) régulières qui sont amenées à ladite peigneuse (9) qui en
parallélise les fibres et les divise en éléments plus fins et enfin une auto-étaleuse
(10) qui reçoit une à une les poignées de fibres peignées qui se superposent partiellement
et subissent un premier étirage pour former 1 ruban continu recherché (11), cette
installation étant caractérisée en ce qu'elle comprend encore un dispositif automatique
(35, 41, 42) de division des fibres en poignées régulières et des moyens (40,47) pour
l'alimentation continue de ladite poigneuse avec ces poignées de fibres à peigner
et d'autre part, en aval de la peigneuse, des moyens (54,55) pour déposer automatiquement
ces poignées peignées sur l'auto-étaleus (10).