[0001] La présente invention concerne une ligne à retard pour tube à onde progressive de
structure cylindrique, amplification notamment, ainsi que le tube muni de cette ligne.
Elle a trait plus particulièrement à la réalisation du pas variable dans une telle
ligne.
[0002] La ligne à retard de l'invention sera dite dans la suite du type à plafond (s) et
anneaux.
[0003] Elle comporte un guide métallique cylindrique par exemple et, dans les sections droites
de ce guide, des anneaux métalliques coaxiaux fixés chacun à la paroi du guide par
au moins une tige métallique ; elle comporte, en outre, au moins un plafond constitué
par une cale métallique fixée à la paroi intérieure du guide et s'étendant sur toute
la longueur de celui-ci toute section de ce plafond par un plan perpendiculaire à
l'axe du guide ayant la forme d'un secteur de couronne circulaire.
[0004] Dans le tube, le faisceau d'électrons se propage le long de l'axe du guide précédent,
qui peut, sans que cela soit obligatoire, constituer l'enveloppe à vide du tube. Le
fonctionnement du tube est basé sur l'interaction entre les ondes électromagnétiques
qui se propagent le long de la ligne à retard et le faisceau d'électrons.
[0005] De telles lignes sont connues de l'art des tubes à onde progressive, notamment du
brevet français 1.162.425. Elles apparaissent comme formées d'une succession de tronçons
élémentaires, ou cellules, tous identiques, se repétant périodiquement le long de
l'axe de propagation du faisceau d'électrons. Elles ont donné lieu à diverses variantes
dont l'une prévoit, pour l'élimination de certains modes parasites de fonctionnement,
et lorsque la ligne comporte plusieurs plafonds, de relier électriquement entre eux
ces plafonds, par un simple fil métallique, notamment formant une boucle fermée ;
voir la première addition au brevet précédent, portant le numéro 82.236. De façon,-
l'on obtient, sinon la suppression de ces modes parasites, du moins leur rejet à des
fréquences situées en dehors de la bande de fonctionnement du tube sur le mode principal
; c'est ainsi par exemple que pour un tube fonctionnant dans la bande S vers 3 gigahertz,
les modes parasites en question sont rejetés généralement vers 6 gigahertz.
[0006] On a vite reconnu, d'autre part, dans la technique des tubes à onde progressive,
l'intérêt d'un pas variable pour ces lignes, notamment pour des raisons de rendement
des tubes auxquels elles sont incorporées. Le pas d'une ligne à retard constituée,
comme celles dont il a été question, d'un alignement régulier d'éléments identiques
entre eux est la distance entre les points homologues de deux tels éléments consécutifs.
[0007] La présente invention concerne une ligne à retard pour tube à onde progressive du
type à plafond (s) et anneaux, présentant un tel pas variable.
[0008] L'invention sera mieux comprise, en se reportant à la description qui suit et aux
figures jointes qui représentent :
- Figure 1 : Une vue d'ensemble en perspective de la cellule constitutive de la ligne
à retard de l'invention ;
- Figure 2 : Une vue schématique en coupe d'un tube à onde progressive incorporant
une ligne à retard de l'invention.
[0009] Le résultat recherché par l'invention est l'amélioration du rendement des tubes à
onde progressive. A cette fin l'invention prévoit de réaliser la ligne à retard de
ces tubes avec un pas variable, dans les conditions qui vont être exposées.
[0010] La figure 1, représente, en perspective, une cellule élémentaire 10 d'une ligne à
retard de l'invention. Chacune de ces cellules consiste, conformément à l'art des
brevets cités, en un tronçon de guide métallique à section circulaire 11, comportant
deux plafonds métalliques 1 s'étendant symétriquement de la paroi du tronçon de guide
jusqu'à une certaine distance du centre de la section droite de celle-ci. Dans un
plan parallèle à celui des plafonds, est disposé un anneau métallique circulaire 3
supporté par deux tiges 4 diamétralement opposées fixées à la paroi du tronçon de
guide.
[0011] Les deux plafonds 1 sont reliés entre eux par une boucle 2 en un matériau conducteur
de l'électricité. Dans l'exemple, cette boucle, ou court-circuit est constituée par
un conducteur linéaire appliqué sur les deux plafonds et entièrement situé dans leur
plan ; la figure montre, sans repères, les quatre trous servant dans- l'exemple au
refroidissement de la ligne par circulation de fluide ; les différents tronçons de
guide semblables à celui décrit sont montés et serrés les uns contre les autres, pour
former la ligne à retard de l'invention, les tiges 4 toutes parallèles entre elles,
ainsi que les plafonds 1 ; l'ensemble est rendu étanche au vide, par brasage.
[0012] Le résultat d'un exemple de cet assemblage est montré en coupe sur la figure 2, où
l'on retrouve, avec les mêmes repères, des cellules présentant la même structure générale
que celle de la figure précédente. La figure comporte le long de l'axe Oz de propagation
du faisceau, de la gauche vers la droite, trois sections désignées par I, II, et III,
dans lesquelles le pas, L de la ligne, constant dans chacune d'elles, a des valeurs
différentes. Ce pas L à l'intérieur d'une section est égal à l'épaisseur de la cellule.
[0013] La variation du pas L est réalisée, suivant l'invention, en modifiant, à l'intérieur
de chaque cellule, soit les cotes des éléments constitutifs de la cellule, épaisseur
de l'ensemble anneau et tiges supports, soit la distance entre anneau et court-circuit,
notamment.
[0014] Il est ainsi possible de faire varier lentement et de façon éventuellement continue,
suivant la loi désirée, le pas de la ligne à retard. Le taux de retard imprimé à l'onde
électromagnétique se propagent le long de la ligne varie en sens inverse du_ pas.
[0015] Dans l'exemple de la figure 2, on a représenté une ligne à trois tronçons principaux
de pas différents, ce pas étant constant à l'intérieur de chacun des tronçons ; ces
derniers sont reliés entre eux par d'autres portions de ligne, non représentées, où
le pas varie de façon progressive de sa valeur dans le tronçon de gauche à celle dans
le tronçon de droite. On a exagéré volontairement sur la figure les différences de
cote pour faire apparaitre la variation de pas d'une section à l'autre. On notera
qu'en bande S la ligne à retard présente une longueur de quelques dizaines de centimètres,
alors que l'épaisseur d'une cellule est de quelques millimètres seulement.
[0016] Comme on le voit sur la figure 2, le pas de la structure diminue d'abord (section
II) par rapport à celui dans la première section, I, près du canon à électrons, puis
augmente dans la section III, au delà de sa valeur dans la section 1.
[0017] L'épaisseur de l'ensemble formé par l'anneau 3 et ses tiges supports 4, à peu près
uniforme dans l'exemple de la figure 1, est désigné par d sur cette figure ; la distance
entre anneau 3 et court-circuit 2 par d' sur la figure 2.
[0018] On notera que sur cette dernière figure, qui correspond à l'une des variantes possibles
de l'invention, l'épaisseur des tiges supports est très sensiblement supérieure à
celle de l'anneau lui-même.
[0019] Les travaux expérimentaux de la demanderesse ont, en effet, démontré que pour obtenir
l'augmentation de rendement recherchée, toutes choses égales par ailleurs, le pas
de la ligne à retard en s'éloignant du canon à électrons, doit d'abord diminuer, puis
augmenter dans la dernière partie de la ligne, contrairement à la conception de l'art
antérieur selon laquelle le pas de la structure à retard devait diminuer dans la dernière
partie de celle-ci, à l'opposé du canon à électrons. En outre, il apparait que la
dispersion des vitesses des électrons au sein du faisceau n'augmente pas de façon
prohibitive dans la dernière section, malgré l'augmentation importante de rendement
obtenue avec les lignes à retard de l'invention.
[0020] Ce rendement a atteint des valeurs de 50 % au cours des essais de la demanderesse,
avec des variations extrêmes de pas de + 9 % par rapport au pas initial, c'est-à-dire
le pas de la section I. Le rendement dont il s'agit est le rapport de la puissance
haute fréquence receuillie à la sortie du tube à la puissance continue-appliquée au
tube. Dans le cadre de l'invention, ces variations peuvent aller de quelques centièmes
du pas à plusieurs fois ce pas.
[0021] Comme on l'a dit, la variation du pas de la ligne de l'invention peut être obtenue
de deux façons: soit en modifiant l'épaisseur de l'ensemble, 3-4, formé par l'anneau
et ses supports, soit en modifiant la distance de l'anneau 3 au court-circuit 2. La
première façon de procéder s'avère la plus efficace pour faire varier le pas ; elle
a l'avantage en outre d'entraîner une faible perturbation de l'impédance de couplage
entre le faisceau d'électrons et la ligne à retard.
[0022] L'amélioration du rendement obtenu avec la ligne à retard de l'invention se trouve
encore accrue du fait précisément de cette impédance de couplage. Avec la disposition
de l'invention, en effet, l'augmentation de pas dans la dernière partie dé la ligne
n'est pas incompatible avec une diminution de l'impédance de couplage dans cette partie,
et une moindre dispersion des vitesses électroniques, confirmée par le calcul.
[0023] La focalisation du faisceau d'électrons s'en trouve facilitée et le coefficient de
transmission du faisceau amélioré : les pertes d'électrons le long de la ligne sont
moins grandes, ce qui permet un facteur d'utilisation du faisceau meilleur et une
puissance moyenne haute fréquence disponible à la sortie du tube plus forte, toutes
choses étant égales par ailleurs.
[0024] En outre, en "grossissant" les cellules élémentaires pour augmenter leur pas, on
diminue l'impédance thermique de la ligne à l'endroit de ces cel-Iules, tout en augmentant
ses possibilités de dissipation, ce qui est doublement avantageux.
[0025] On notera enfin qu'une faible impédance de couplage correspond en général à une structure
peu dispersive, c'est-à-dire une large bande passante. Les dispositions prévues par
l'invention pour augmenter le rendement du tube vont donc dans le sens d'une plus
grande largeur de bande, ce qui, comme on sait, est l'une des caractéristiques principales
des tubes à onde progressive.
[0026] D'autres modifications à l'intérieur de la cellule permettent, en même temps que
la variation du pas, d'abaisser l'impédance de couplage, notamment l'augmentation
de :
- l'épaisseur dès anneaux 3 - cote a - pouvant notamment aller du simple au double
;
- la largeur des tiges supports d'anneau 4
-cote b,
- la largeur des plafonds 1 - cote c.
[0027] On peut ajouter des cannelures aux plafonds, c'est-à-dire prévoir pour ceux-ci des
bords en gradins. Par ces moyens, il est possible aisément de réduire cette impédance
au tiers ou au quart de sa valeur.
[0028] La structure de la ligne à retard à pas variable de l'invention présente de nombreux
avantages, qui résultent de ce qui précéde, sans entraîner de complications technologiques
de réalisation.
[0029] On a énuméré dans ce qui précéde un certain nombre des dispositions prévues par l'invention
pour faire varier les caractéristiques de la cellule constitutive de la ligne. Il
va sans dire que l'on peut, dans le cadre de l'invention, combiner ces dispositions.
[0030] L'invention n'est pas limitée aux exemples décrits et représentés mais s'applique,
de façon générale, à toute ligne à retard à plafond (s) et anneaux, notamment au cas
des lignes qui comprendraient un nombre de plafonds, différent de celui de l'exemple
représenté, disposés dans les intervalles entre les tiges supports des anneaux. Elle
s'applique,entre autres, aussi au cas de guides d'ondes ayant une section autre que
la section circulaire représentée et, de façon générale, elle comprend toutes les
variantes accessibles à l'homme de l'art à partir de celle représentée.
[0031] La figure 2 à laquelle on s'est référé pour la description de la ligne à retard de
l'invention montre en coupe l'ensemble d'un tube construit avec cette ligne ; cette
dernière, formée des trois sections I, II
;et III,
' porte le repère 20. Le tube comporte une enveloppe métallique 21 fermée à ses deux
extrémités par un collecteur d'électrons 22 et par un pied isolant 23 dans lequel
est logé un canon à électrons dont on a représenté la cathode en 24 et son filament
chauffant en 25, une électrode de focalisation 26, ainsi qu'une électrode d'accélération
27. La cathode émet, sous l'action de la source d'alimentation 28, un faisceau d'électrons
29 dont le contour est représenté en pointillé. La ligne à retard est couplée aux
circuits d'entrée et de sortie du tube, amplificateur dans l'exemple, par les antennes
30 et 31. Sur la figure, le repère 32 désigne le jonc de brasure assurant l'assemblage
étanche au vide des cellules 10 entre elles. Pour la clarté, enfin, on a limité, dans
chaque section, les cellules à un petit nombre, alors qu'en réalité chacune de ces
sections peut en comprendre de l'ordre de plusieurs dizaines.
[0032] Un tube équipé d'une ligne à retard selon l'invention a fourni sur la fréquence de
3 gigahertz une puissance haute fréquence de 300 kilowatts crête, pour une puissance
crête totale appliquée de 600 kilowatts, sous la forme d'impulsions de 25 ps avec
un facteur de forme de 60 et une intensité de faisceau de 17 ampères. La ligne comportait
une centaine de cellules.
[0033] L'invention s'applique de façon générale à la production de hauts niveaux de puissance
à grande bande passante et avec un rendement élevé dans le domaine des micro-ondes,
centimétriques notamment.
1. Ligne à retard à pas variable pour tube à onde progressive constituée de cellules
jointives (10) composée chacune des éléments suivants :
- un tronçon de guide d'ondes métallique (11) comportant des plafonds (1) de même
épaisseur que le tronçon,occupant, chacun, une partie de sa section, et sétendant
d'une fraction de son pourtour à une certaine distance de son centre ;
- un anneau métallique coaxial (3) fixé à la paroi du tronçon de guide par des tiges-supports
(4) disposées dans les espaces libres entre les plafonds ;
- un conducteur métallique (2) en contact avec les plafonds (1) sur l'une des faces
du tronçon, et formant court-circuit entre eux, l'emsemble des cellules constituant
un guide d'ondes de section uniforme, dans lequel les plafonds d'une part, et les
tiges supports d'autre part, sont alignés, s'étendant autour du faisceau d'électrons
le long de son trajet dans le tube, ligne à retard caractériséeen ce que, pour une
section de guide donnée, les cellules présentent entre elles des différences de dimensions
obtenues par dilatation ou contraction d'au moins une de leurs cotes à l'intérieur
de cette section.
2. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractérisée ence que la variation de
cote consiste en une variation de la distance d'entre anneaux (3) et court-circuits
(2).
3. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
de cote consiste en une variation de l'épaisseur des anneaux (3) et de leurs tiges
supports (4), tous de même épaisseur d.
4. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
de cote consiste en une variation de l'épaisseur des anneaux (3).
5. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
de cote consiste en une variation de la fraction du pourtour de la section à partir
de laquelle s'étendent les plafonds (1).
6. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
de cote consiste en une variation de la largeur occupée par les tiges supports (4)
entre les plafonds.
7. Ligne à retard suivant la revendication 1, caractériséeen ce que, le tronçon de
guide d'onde (11) ayant une section circulaire, les anneaux (3) sont circulaires,
en ce que les plafonds (1) ainsi que les. tiges supports (4) ont la forme de secteurs
de couronnes circulaires, et en ce que les courts-circuits (2) sont constitués de
boucles circulaires.
8. Ligne à retard à pas variable pour tube à onde progressive, suivant l'une des revendications
1 à 7, caractérisée en ce qu'elle comprend trois parties I, II, III de pas (L) différents,
se succédant sur le trajet du faisceau d'électrons, dans chacune desquelles le pas
est constant, et dont la seconde présente un pas inférieur et la troisème un pas supérieur
à celui de la première, deux parties successives étant éventuellement séparées par
des séries de cellules assurant le raccordement progressif de leur pas.
9. Tube à onde progressive, amplificateur notamment, comprenant des moyens pour produire
un faisceau d'électrons et pour assurer sa propagation vers un collecteur par lequel
il est capté, et une ligne à retard disposée le long du trajet du faisceau, le long
de laquelle se propagent les ondes électromagnétiques qui sont en interaction, en
fonctionnement, avec le faisceau, caractérisé en ce que la ligne à retard en question
est une ligne suivant la revendication 8.