[0001] L'invention concerne le contrôle de dégazage d'un circuit hydraulique comportant
une bâche soumise à un vide partiel.
[0002] De façon générale les circuits hydrauliques nécessitent un li- quide exempt de gaz
dissous ou en suspension. En effet, les gaz en suspension, notamment l'air, créent
des perturbations de fonctionnement telles que cavitation dans les pompes, sauts de
pression, défauts dans la régulation, bruits anormaux, etc..., et même des détériorations
graves des éléments du circuit : érosion par cavitation, corrosion entraînant le grippage
des matériaux, etc... Les gaz dissous peuvent se libérer au moment de la détente ou
au cours de l'échauffement du liquide. Enfin, les gaz peuvent se concentrer en "poche"
en certains points hauts du circuit et en affecter l'impédance. Ainsi, il est souvent
nécessaire ou au moins utile de prévoir le dégazage périodique du liquide d'un circuit
hydraulique.
[0003] Cette opération devient indispensable pour les circuits hydrauliques des avions pour
des raisons de sécurité. Tout d'abord, ces circuits comportent des composants très
sensibles au manque d'homogénéité du liquide. Ensuite, dans les avions modernes, les
deux étages (haure et basse pression) des bâches sont entièrement clos et l'air entrant,
en quantités infimes mais de façon continue, par les raccords et les joints de sécurité,
ne peut se séparer de l'huile dans la bâche co=e cela se produit partiellement dans
les réservoirs conventionnels où un gaz se trouve au-dessus du niveau du liquide.
Enfin, les temps de réponse des organes commandés par le circuit sont directement
influencés par l'impédance dudit circuit et doivent cependant rester dans des limites
précises.
[0004] Le dégazage du circuit hydraulique des avions s'effectue très généralement en même
temps que sa dépollution et son contrôle qui sont réalisés au moyen d'un banc d'essai.
Ce dernier se compose d'un circuit hydraulique auxiliaire comportant essentiellement
une pompe, des filtres et une bâche d'assez grand volume, et raccordé en parallèle
sur la pompe du circuit à tester. La pompe du circuit auxiliaire a son propre moyen
d'entraînement. L'huile du circuit à tester transite en permanence par la bâche du
circuit auxiliaire et, en définitive, le dégazage est réalisé en raccordant le point
haut de la bâche du circuit auxiliaire à une pompe à vide et intéresse à la fois le
circuit à tester et le ci.rcuit auxiliaire. En d'autres termes, ce dégazage s'effectue
exactement comme celui d'un circuit hydraulique simple avec réservoir conventionnel.
[0005] Dans tous les cas il est important de savoir si le dégazage est suffisant ou non.
Dans le cas d'un dégazage permanent sur un circuit simple on peut alors faire varier
en conséquence la dépression créée dans la bâche par la pompe à vide. Dans le cas
d'un dégazage périodique sur banc d'essai avec circuit auxiliaire, on détermine ainsi
le moment où l'opération peut être arrêtée.
[0006] Actuellement, pour contrôler que la quantité de gaz contenue dans le liquide est
suffisamment faible, on insère sur la canalisation de retour à la bâche une capacité
transparente convenablement éclairée qui joue le rôle de voyant. L'huile qui circule
dans cette capacité a une pression assez faible et l'on peut évaluer la densité en
nombre des bulles de gaz visibles contenues dans cette huile. L'opérateur considère
que le fluide est suffisamment dégazé lorsqu'il juge que le nombre de bulles visibles
est inférieur à une certaine valeur. Il est clair que cette méthode de contrôle ne
peut être que qualitative et subjective, car les bulles sont en général très petites,
tres nombreuses et animées d'un mouvement rapide. En outre, d'une part les gaz dissous
passent inaperçus, or la proportion entre gaz dissous et gaz en suspension varie avec
la température et, d'autre part, la pression dans le voyant a une grande influence
alors qu'elle ne peut être maintenue parfaitement constante.
[0007] L'invention fournit un moyen d'évaluation quantitative du pourcentage de gaz restant,
donc plus sûre et parfaitement objective. L'invention est basée sur le fait que la
quantité de gaz extraite par unité de temps est fonction du pourcentage total de gaz
(dissous ou en suspension) contenu dans le liquide, toutes autres conditions restant
égales (température, dépression, surface libre du liquide c'est-à-dire section de
la bâche),
[0008] Selon l'invention, l'importance de dégazage est appréciée en mesurant le débit de
gaz extrait de là bâche,
[0009] Pour une installation donnée, avec une bâche donnée, dans laquelle l'opération, par
exemple un banc d'essai pour circuit hydraulique, s'effectue dans des conditions déterminées
de temporature et de dépression, il est alors possible d'utiliser un débitmètre gradué
directement en pourcentage de gaz contenu dans le li-quide, par exemple un débitmètre
du type à tube et flotteur. Il est encore possible de prévoir un débitmètre à languette
flexible et cellule photo-électrique qui permet de stopper automatiquement l'opération
de dégazage lorsque le pourcentage de gaz restant atteint un seuil prédéterminé, ou
d'avertir l'opérateur par un voyant électrique ou un signal sonore.
[0010] L'invention a encore pour objet un banc d'essai pour circuit hydraulique comportant
un dispositif de dégazage mettant en oeuvre la méthode susmentionnée.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre et à
l'examen du dessin annexé dans lequel :
- la figure 1 est un schéma d'un système de contrôle de dégazage à languette fléxible,
- la figure 2 montre schématiquement un banc d'essai pour circuit hydraulique avec
régulateur de niveau à compensation thermique et contrôle de dégazage par débitmètre
à tube.
[0012] A la figure 1 un circuit hydraulique non représenté comporte une bâche 1C dont le
point haut est raccordé par une canalisation 11 à une pompe à vide 12. De façon connue,
sur la canalisation 11, est intercalé un séparateur huile-air 13 pour la récupération
de l'huile entraînée par l'air aspiré et est piquée une dérivation 14 conduisant à
un régulateur de dépression 15 qui détermine la valeur du vide à respecter. Entre
le séparateur 13 et le raccordement du régulateur 15 est disposé un débitmètre 16
comportant une languette flexible 17 située en regard de la buse d'entrée 18 des gaz
dans le débitmètre. Ainsi, l' amplitude de la flexion de la languette 17 est fonction
du débit des gaz. A son extrémité supérieure libre la languette 17 porte un rabat
17a qui, pour une flexion suffisante de la languette vient former écran entre une
source 19a et une cellule photo-électrique 19b. L'appareil est réglé de façon telle
que pour un débit faible, correspondant à un dégazage suffisant, l'écran 17a dégage
la trajectoire du rayon d'excitation de la cellule 19b et cette dernière commande
alors l' arrêt de la pompe 12 ou toute autre procédure pour la poursuite des essais.
Bien entendu, le débitmètre à lame 16 pourrait être remplacé par un débitmètre de
type quelconque, par exemple à tube et flotteur, et la commande de la pompe 12 peut
être uniquement manuelle.
[0013] A la figure 2 est représenté schématiquement, en traits pleins, le circuit hydraulique
d'un banc d'essai destiné à être raccordé en parallèle sur la pompe (non représentée)
d'un circuit hydraulique à tester dont il constitue alors le circuit auxiliaire. Un
tel circuit auxiliaire avec ses points 21 et 22 de raccordement, sa bâche 23, sa pompe
haute pression à débit variable 24, ses pompes basse pression à débits constants,
25 de reprise et 26 de gavage, sa vanne pneumatique pilotée 27 et sa soupape de gavage
28 est actuellement bien connue ; son fonctionnement est décrit de façon détaillée
dans le brevet français 70 28 905 au nom du même déposant. La bâche 23 est équipée
d'un détecteur de niveau 29 avec flotteur 30 et compensateur de température 31, comme
décrit dans le brevet susmentionné. A ce circuit auxiliaire connu est associé un circuit
de dégazage représenté en traits interrompus sur la figure et comportant une pompe
à vide 32, un régulateur de dépression 33, un séparateur 34 et, comme il a été dit
ci-avant, un débitmètre 35. Dans l'exemple représenté, le débitmètre est du type à
tube et flotteur.
1) Méthode de contrôle du dégazage d'un circuit hydraulique comportant une bâche dont
le point haut est relié à une pompe à vide, caractérisé en ce qu'il consiste à effectuer
l'opération de dégazage en maintenant la température du liquide entre deux limites
prédéterminées, à maintenir sensiblement la dépression au-dessus du liquide à une
valeur prédéterminée et à mesurer le débit des gaz extraits par la pompe à vide.
2) Ensemble de dégazage d'un circuit hydraulique, comportant une pompe à vide reliée
au point haut de la bâche du circuit hydraulique, caractérisé en ce qu'il comporte
en outre un régulateur de dépression (15, 33) et un débitmètre (16, 35).
3) Ensemble de dégazage d'un circuit hydraulique selon la revendication 2, caractérisé
en ce que le débitmètre (35) est de type à tube et flotteur, gradué en pourcentage
de gaz contenu dans le liquide.
4) Ensemble de dégazage d'un circuit hydraulique selon la revendication 2, caractérisé
en ce que le débitmètre (16) est un débitmètre à lame flexible (17), que ladite lame
(17) est disposée dans le courant de gaz et qu'elle porte un écran (17a) venant couper
le rayon d'excitation d'une cellule photo-électrique (19b).
5) Banc d'essai pour circuit hydraulique, comportant un circuit auxiliaire dont la
bâche est à niveau constant, est traversée par un débit constant du liquide et dont
le point haut est relié à une pompe à vide, caractérisé en ce que la pompe (32) est
associée à un régulateur de dépression (33) et qu'un débitmètre (35) est interposé
entre la bâche (23) et la pompe (32).
6) Banc d'essai selon la revendication 5, caractérisé en ce que le débitmètre (35)
est de type à tube et flotteur et qu'il est gradué en pourcentage de gaz contenu dans
le liquide.
7) Banc d'essai selon la revendication 5, caractérisé en ce que le débitmètre est
un débitmètre à lame flexible.