[0001] La présente invention a trait aux machines, et notamment aux essoreuses centrifuges,
dans lesquelles on traite des matières susceptibles de dégager des vapeurs ou des
gaz pouvant former avec l'air des mélanges détonants ccmportant des risques d'explosion.
[0002] Il est à noter qu'on connaît déja des essoreuses centrifuges de lavage à sec comportant
en dehors de leur couvercle une canalisation d'évacuation des vapeurs du solvant,
généralement combustible, mais celle-ci est de section nettement insuffisante pour
assurer le libre passage d'une onde de pression due à une explosion intérieure sans
apparition d'une surpression dangereuse dans la machine. On a également proposé d'entourer
une centrifugeuse de laboratoire d'une enceinte cuirassée en vue de retenir les morceaux
en cas d'éclatement mécanique de l'appareil sous l'effet d'une force centrifuge trop
élevée, cette enceinte étant pourvue d'un couvercle articulé percé d'une ouverture
centrale de surveillance. Mais là encore dans le cas d'une explosion proprement dite
sous l'effet d'un mélange détonant ou analogue, l'ouverture serait insuffisante et
le couvercle serait brutalement arraché. En outre pour une centrifugeuse industrielle
la réalisation d'une véritable cuirasse extérieure ne peut s'envisager. On connaît
également des essoreuses fermées par un couvercle fait en un tissu souple ou équivalent
et qui peut donc aisément s'effacer en cas d'explosion. Mais alors les gaz enflammés
peuvent se répandre dans l'atelier au niveau de la face supérieure de la machine en
risquant ainsi d'atteindre le personnel.
[0003] Aussi dans les machines appelées à traiter des produits susceptibles de donner naissance
à la formation de mélanges détonants la seule solution actuellement utilisée consiste
dans le maintien d'une atmosphère intérieure inerte, ce qui implique l'amenée d'un
gaz particulier extrêmement coûteux. Conformément à l'invention pour éviter cet inconvénient
l'on établit le couvercle de la machine sous la forme d'une tuyère à axe vertical
et à extrémité supérieure ouverte, dimensionnée de manière telle qu'une onde de pression
résultant d'une explosion éventuelle puisse s'évacuer à l'extérieur sans provoquer
aucune surpression susceptible d'endommager l'une quelconque des parois de la machine
ou de ses accessoires et sans risque pour le personnel. Dans le cas d'une centrifuge,
la section de la tuyère ainsi constituée par le couvercle est préférablement égale
à celle du panier qui renferme le produit en cours de traitement.
[0004] Avec une telle disposition, les explosions éventuelles, qui se produisent à la limite
d'inflammation, s'évacuent librement par le débouché supérieur de la tuyère, lequel
est situé à un niveau élevé, de sorte que les flammes ne risquent plus de brûler le
personnel. On peut d'ailleurs prolonger cette tuyère par une manche reliée à une canalisation
d'évacuation et assez souple pour ne pas gêner l'ouverture du couvercle.
[0005] Si l'on désire éviter la circulation d'air à l'intérieur de la machine, on peut serrer
entre le couvercle et la cuve de celle-ci un obturateur aisément frangible qui assure
l'étanchéité sans gêner pratiquement le passage d'une onde d'explosion.
[0006] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer:
Fig. 1 est une coupe schématisée d'une essoreuse centrifuge comportant application
de l'invention, cette vue ne montrant que les dispositions générales.
Fig. 2 est une coupe de détail de la partie supérieure de l'essoreuse avec indication
des détails de l'articulation du couvercle et de la lunette d'observation.
Fig. 3 est une coupe suivant III-III (fig. 2).
[0007] L'essoreuse très schématiquement représentée en fig. 1 comprend une cuve inférieure
fixe 1 supportée par exemple par des moyens élastiques non représentés et comportant
suivant son axe un palier 2 dans lequel tourne un arbre 3 entraîné par un moteur 4.
L'arbre 3 porte à l'intérieur de la cuve un panier perforé 5 propre à recevoir les
produits à essorer. La cuve 1 se prolonge vers le haut par une enveloppe ou "cerce"
6 qui se resserre légèrement au-dessus du panier 5 pour porter un court manchon cylindrique
6a présentant un diamètre intérieur de l'ordre de celui du débouché du panier. Une
canalisation 7, éventuellement équipée d'une vanne 8, permet d'évacuer de la cuve
le liquide essoré pendant l'opération.
[0008] Le manchon 6a porte une bride supérieure 6b sur laquelle est disposé un joint d'étanchéité
9 destiné à recevoir la bride inférieure 10a d'un couvercle 10 en forme de tronc de
cône à faible angle de conicité convergeant vers le haut et dont la petite base définit
une ouverture supérieure à forte section. A cette petite base se raccorde une manche
verticale souple 11 à paroi repliée en accordéon, laquelle aboutit à une conduite
12, elle aussi substantiellement verticale, qui débouche à l'extérieur de l'atelier
par une ouverture de ventilation appropriée, préférablement équipée d'un ventilateur
aspirant, non représenté.
[0009] Comme le montrent les coupes de détail de fig. 2 et 3, la bride 10a du couvercle
10 est solidaire d'un bras latéral 13 qui vient s'articuler autour d'un axe horizontal
transversal 14 à un plateau-support 15 lui-même solidaire d'un bout d'arbre 16 orienté
verticalement vers le bas et qui peut tourner dans un palier à roulements 17 fixé
sur le côté du haut de l'enveloppe ou cerce 6. Un vérin 18 est attelé en 19 au plateau
15 et en 20 à la paroi du couvercle 10 de manière à permettre de faire pivoter ce
dernier vers le haut d'un angle limité autour de l'axe d'articulation 14.
[0010] Pour ouvrir l'essoreuse on contracte très légèrement le vérin 18 afin de dégager
la bride 10a du joint 9 retenu par la bride inférieure 6b. On peut alors faire pivoter
latéralement le couvercle 10 autour de l'axe du bout d'arbre 16, comme montré en traits
interrompus en fig. 3 (la manoeuvre pouvant s'effectuer à la main ou à l'aide par
exemple d'un second vérin, non représenté). L'ouverture supérieure de l'enveloppe
6 est ainsi dégagée et l'on peut accéder au panier 5, par exemple pour le remplir
de produit à traiter. On ramène ensuite le couvercle 10 et l'on actionne le vérin
18 à la dilatation pour serrer le joint 9. Puis on met en marche le moteur 4 afin
de réaliser l'essorage. La canalisation de vidange 7 étant de diamètre suffisant et
la vanne 8 n'existant pas ou étant maintenue ouverte, le ventilateur aspirant éventuellement
disposé en bout de la conduite 12 assure la ventilation normale à l'intérieur de la
machine et l'évacuation des vapeurs ou gaz combustibles en évitant ainsi tout risque
d'explosion, du moins avec des produits non particulièrement dangereux. En tout cas,
même s'il se forme dans la cuve un mélange explosif qui s'enflamme au contact d'une
étincelle ou d'un point chaud, l'onde de pression ainsi provoquée peut librement cheminer
à travers le couvercle 10, la manche 11 et la conduite 12 sans provoquer nulle part
une surpression locale que les parois ne puisse supporter. La manche 11 peut d'ailleurs
se gonfler librement au passage de l'onde en amortissant celle-ci.
[0011] Pour fixer les idées par un exemple en ce qui concerne les dimensions relatives du
passage d'évacuation de l'onde de pression précitée, on peut signaler que dans des
réalisations pratiques le diamètre de la cuve est de 1 200 mm, celui du manchon 6a
et de l'entrée inférieure du couvercle 10 de 750 mm, celui du débouché supérieur dudit
couvercle et de la manche 11 de 500 à 700 mm.
[0012] Comme à l'ordinaire le couvercle 10 est préférablement pourvu d'une lunette latérale
oblique 10b fermée par une glace d'observation 21 à travers laquelle l'opérateur peut
surveiller l'intérieur de la machine. Bien entendu la glace 21 est prévue très résistante
à la pression. Mais pour réaliser un surcroît de sécurité, on peut lui associer une
caméra de télévision 22 qui dispense l'opérateur de demeurer près de l'essoreuse pendant
le fonctionnement de celle-ci.
[0013] Si l'opération d'essorage devait s'effectuer en milieu fermé, on pourrait isoler
la cuve d'une part en fermant la vanne 8, d'autre part en disposant entre le joint
9 et la bride 10a un diaphragme obturateur frangible comme indiqué en traits mixtes
en 23 (fig. 1), fait par exemple en papier ou matière plastique de très faible épaisseur.
En cas d'explosion intérieure un tel diaphragme n'opposerait à l'onde de pression
qu'une résistance pratiquement nulle et ne gênerait donc pas sa libre évacuation.
Bien entendu le diaphragme 23 peut tout aussi bien être disposé en n'importe quel
autre point du trajet de l'onde, notamment entre la manche 11 et le couvercle 10,
mais sa mise en place sur le joint 9 est plus facile à réaliser, quitte à avoir à
le prévoir transparent pour permettre l'observation par la lunette.
[0014] Il doit d'ailleurs être entendu que la description qui précède n'a été donnée qu'à
titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne
sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autres équivalents.
1. Machine pour le traitement de produits, et notamment essoreuse centrifuge, comprenant
un dispositif de cuve fermé par un couvercle comportant une ouverture orientée à peu
près verticalement, caractérisée en ce que ce couvercle (10) est établi sous la forme
d'une tuyère à axe substantiellement vertical et à extrémité supérieure ouverte, dimensionnée
de manière qu'une onde de pression résultant d'une explosion à l'intérieur du dispositif
de cuve (1) puisse s'évacuer à l'extérieur sans provoquer aucune surpression locale
excessive susceptible d'endommager l'une quelconque des parois de la machine ou de
ses accessoires, et sans risque pour le personnel.
2. Machine suivant la revendication 1, avec panier intérieur substantiellement co-axial
à l'ouverture du couvercle, caractérisée en ce que la section d'ouverture de la tuyère
constituée par le couvercle (10) est substantiellement égale à celle du débouché supérieur
du panier (5).
3. Machine suivant la revendication 1, du genre dans lequel il est prévu une lunette
pour permettre au personnel d'observer l'intérieur du dispositif de cuve, caractérisée
en ce que cette lunette (lOb, 21) se raccorde obliquement à la paroi de la tuyère
constituée par le couvercle (10).
4. Machine suivant la revendication 3, caractérisée en ce qu'elle comporte une caméra
de télévision (22) disposée en face de la lunette (lOb, 21) pour permettre la surveillance
à distance de l'intérieur du dispositif de cuve (1).
5. Machine suivant la revendication 1, du genre prévu pour travailler à l'état fermé
de façon étanche, caractérisée en ce qu'elle comporte un diaphragme frangible (23)
disposé sur le trajet d'une onde de pression éventuelle entre le dispositif de cuve
(1) et le débouché supérieur de la tuyère constituée par le couvercle (10). . -
6. Machine suivant l'une quelconque des revendications qui précèdent, caractérisée
en ce que son couvercle (10) s'ouvre par pivotement autour d'un axe (bout d'arbre
16) parallèle à celui du dispositif de cuve (1), mais déporté latéralement par rapport
à celui-ci.
7. Machine suivant la revendication 6, avec joint d'étanchéité prévu entre le couvercle
et le dispositif de cuve, caractérisée en ce que le couvercle (10) est articulé autour
d'un axe latéral (14) perpendiculaire à celui du dispositif de cuve (1) à une pièce
(15) elle-même articulée autour de l'axe (bout d'arbre 16) parallèle à l'axe de ce
dispositif et décalé latéralement, de manière qu'il soit possible de soulever légèrement
ledit couvercle (10) de son joint d'étanchéité (9) avant de le faire pivoter latéralement.
8. Machine suivant la revendication 6, dans laquelle le débouché de la tuyère constituée
par le couvercle est relié à une canalisation d'évacuation par une manche déformable,
caractérisée en ce que cette manche (11) est prévue de manière à permettre la rotation
du couvercle (10) d'environ 180° autour de son axe (bout d'arbre 16) parallèle à l'axe
du dispositif de cuve (1), mais déporté latéralement.
9. Ma,,chine suivant la revendication 8, caractérisée en ce que le manche déformable
(11) est du type connu à paroi plissée en accordéon.