[0001] La présente invention se rapporte à la construction d'un électrolyseur du type filtre-presse,
et plus particulièrement à un électrolyseur destiné à fonctionner sous haute pression
et à température élevée, par exemple à un électrolyseur faisant l'objet du brevet
français n° 2.448.583.
[0002] D'une manière générale, un électrolyseur du type filtre-presse est constitué d'un
empilage de plusieurs centaines de cellules élémen- tairesd'électrolyse, cet empilage
se présentant comme une succession alternée d'électrodes et de diaphragmes délimitant
des espaces dans lesquels circule l'électrolyte. De manière classique également et
afin d'obtenir le maximum de puissance, cet empilage est placé dans une enceinte étanche
remplie d'un gaz inerte et portée en fonctionnement à hautes pression et température.
[0003] En fonction des cycles de fonctionnement, la température à l'intérieur de l'enceinte
pressurisée peut varier dans des proportions considérables, étant par exemple de l'ordre
de 160 ° C pendant les heures de fonctionnement et de 20° C pendant les heures de
veille. Or, l'empilage de cellules étant monté à la température ambiante, il est nécessaire,
pour assurer le bon fonctionnement de l'électrolyseur à sa température de fonctionnement,
que les formes géométriques de l'empilage initial soient conservées à la température
de travail en dépit des dilatations dues à l'élévation de température. D'une manière
générale, les électrodes sont en une matière métallique, en nickel en général, à faible
coefficient de dilatation. De même les
' diaphragmes sont constitués soit par une toile d'amiante, soit par un reps de nickel
ou de "TEFLON" matériaux à faible coefficient de dilatation, et sont souvent serties
dans un cadre rigide en nickel ou autre matériau se dilatant également très peu. Par
contre il s'avère nécessaire, pour des raisons de tenue à la corrosion due à l'électrolyte,
de constituer les liaisons isolantes formant entretoise et joint entre électrodes
et diaphragmes par des cadres en une matière résistant bien à la corrosion, telle
qu'un polymère fluoré, éventuellement chargé en nickel ou en amiante, par exemple
du polytétrafluoréthylène dit P.T.F.E. Ce genre de matière, si elle possède d'excellentes
qualités de création d'étanchéité, d'isolement électrique, et de résistance à la corrosion,
présente malheureusement l'inconvénient de se dilater de cinq à dix fois plus que
les autres matériaux constitutifs de l'empilage, de sorte que l'on constate que, dans
le cas d'utilisation de diaphragmes non sertis dans un cadre en nickel, de nombreuses
déchirures se produisent dans les diaphragmes, et qu'en outre dans tous les cas l'empilage
ne garde pas sa forme géométrique initiale de sorte que les performances de l'électrolyseur
sont profondément affectées.
[0004] La présente invention permet de pallier ces inconvénients. L'électrolyseur du type
filtre-presse dont elle est l'objet est caractérisé en ce qu'il est équipé de cadres
d'entretoisement constitués chacun d'au moins deux portions de cadre, chacune de ces
portions comportant un point fixe et étant assemblée à la portion adjacente ou aux
deux portions adjacentes de manière coulissante.
[0005] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'un exemple
préférentiel de réalisation, appliqué à la construction d'un électrolyseur tel que
concerné par le brevet français 2.448.583 précité, en référence aux dessins annexés
dans lesquels:
- la figure 1 est une vue schématique en coupe transversale de l'électrolyseur de
l'invention, faite au ras d'un diaphragme,
- la figure 2 est une vue agrandie du détail entouré en traits mixtes sur la figure
1,
- la figure 3 montre, en coupe partielle selon la direction AA de la figure 1, un
premier exemple possible de réalisation d'un point fixe,
- la figure 4 montre de même un second exemple de réalisation d'un point fixe,
- la figure 5 est une coupe schématique transversale d'une variante de réalisation,
destinée à s'appliquer à un électrolyseur de grandes dimensions.
[0006] En se référant tout d'abord à l'ensemble des figures 1 à 3, l'é- lectroyseur de l'invention
est équipé de diaphragmes 1 en reps de nickel, chacun serti dans un cadre rigide 2,
également en nickel. Chaque cadre 2 est engagé avec possibilité de coulissement dans
une rainure correspondante 3 pratiquée dans le cadre-entretoise 4 en PTFE qui, de
manière bien classique, sert à la fois de joint et de support pour les électrodes
5 et le diaphragme 1.
[0007] Comme on le voit sur la figure 1, chaque cadre d'entretoisement 4 est constitué de
quatre portions (41,42,43,44) qui sont montées bout à bout de manière à former ledit
cadre, à l'aide d'assemblages coulissants dont la figure 2 en représente plus en détail
et à titre d'exemple celui entouré en traits mixtes dans le bas et à gauche de la
figure 1. Par ailleurs, chaque portion de cadre est munie dans sa partie médiane d'un
point fixe, respectivement 61,62,63,64, ayant pour rôle d'empêcher à cet endroit toute
déformation par dilatation des cadres 4 par rapport aux électrodes 5.
[0008] Par exemple, comme on le voit sur la figure 3, un point fixe 62 est constitué par
un ensemble de rondelles 7 en nickel emmanchées à force dans un canal 8 préalablement
percé longitudinalement dans la pile de cellules.
[0009] Dans l'exemple considéré, les points fixes 61 et 63 sont situés entre respectivement
les canaux d'évacuation 91 et 92 et les canaux d'alimentation 101 et 102, et les points
fixes 62 et 63 sont situés respectivement aux deux autres angles du carré formé par
un cadre 4.
[0010] En particulier sur la vue agrandie de la figure 2, on peut voir que deux portions
de cadre successives (42 et 43) sont emmanchées l'une dans l'autre de manière coulissante.
Par ailleurs, de manière à parfaire l'étanchéité à leur jointure, des ressorts 11
sont placés comme apparaissant sur la figure 2, de manière à écarter les extrémités
mâles en forme de U de la portion 42 en plaquant celles-ci contre les parois femelles
correspondantes de la portion 43. Enfin, la figure 2 montre qu'il est possible de
réaliser l'électrolyseur de l'invention en munissant, conformément à l'enseignement
du brevet français 2.448.583 précité, les cadres 4 de celui- ci de gorges "distributrices"
212 et"collectrices" 211, en utilisant les termes et références dudit brevet, les
gorges "distributrices" 212 étant alimentées en eau déminéralisée comme il est expliqué
en détail dans ledit brevet français. La jonction entre les tronçons successifs d'une
gorge 212 ou 211 se fait alors respectivement à l'aide des espaces de coulissement
121 et 122 tel que représenté sur le dessin. On voit qu'à l'aide de la construction
selon les figures 1 à 3 aucune dilatation différentielle ne peut se produire, entre
les cadres 4 et les électrodes 5, à l'endroit des points fixes 61 à 64. Les portions
de cadre 41 à 44 se dilatent donc en coulissant l'une dans l'autre de manière à ce
que la forme géométrique de chaque cadre 4 soit conservée. Pour ceci, on a pris soin
de réaliser les portions de cadre telles que 42 et 43 de façon à ce qu'à température
ambiante elles laissent entre elles des espaces de coulissement, tels que 121 et 122
par exemple, suffisants pour permettre le coulissement jusqu'aux températures maximales
de fonctionnement.
[0011] Par ailleurs, comme on le voit sur la figure 3, les cadres rigides 2 sont emmanchés
dans les rainures 3 de manière à laisser, à température ambiante, un espace de coulissement
31 suffisant.
[0012] Les points fixes tels que 62 peuvent être réalisés d'autre manière que par celle
décrite en référence à la figure 3. Ils peuvent être par exemple tout simplement constitués
chacun par un assemblage à vis et écrou ou être réalisés, tel que représenté sur la
figure 4, tout simplement par rivetage à l'aide des électrodes elles-mêmes, alors
légèrement repliées le long de l'orifice 8 de manière à maintenir fermement les cadres
4.
[0013] La réalisation qui vient d'être décrite en référence aux figures 1 à 4 se rapporte
plutôt à un électrolyseur équipé de cellules de faibles dimensions, de cinquante centimètres
de côté par exemple. Dans le cas où l'on utilise des cadres plus grands, dont le côté
peut être par exemple de l'ordre de cent cinquante centimètres, il sera préférable
d'assortir l'empilage de cadres constitués chacun par plus de quatre portions coulissantes
l'une dans l'autre, chacune de ces portions étant également équipée d'un point fixe
situé préférentiellement dans son plan médian.
[0014] La figure 5 représente un exemple de réalisation d'un tel électrolyseur de plus grandes
dimensions. Comme on le voit sur le dessin, chaque cadre 4 est constitué par huit
portions coulissantes 411 à 418, chacune de ces portions étant munie en son plan médian
d'un point fixe, respectivement 611 à 618. Dans le cas de cadres encore plus grands,
on pourra constituer chacun de ceux-ci d'un nombre de portions coulissantes avec point
fixe selon l'invention pouvant être égal à 12 ou plus.
1. Electrolyseur du type filtre-presse équipé de cadres d'entretoisement (4) formant
support et'joint pour les électrodes (5) et diaphragmes (1), caractérisé en ce que chacun desdits cadres est constitué d'au moins deux portions
(41,42,43,44), chacune desdites portions comportant un point fixe (61,62,63, 64) et
étant assemblée à la portion adjacente ou aux deux portions adjacentes de manière
coulissante.
2. Electrolyseur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit point fixe
est situé dans le plan médian de la portion correspondante.
3. Electrolyseur selon la revendication 1 ou la revendication 2, du type équipé de
diaphragmes (5) sertis dans un cadre rigide (2), caractérisé en ce que chaque cadre
rigide est monté de manière coulissante dans une rainure (3) du cadre d'entretoisement
4 correspondant (figures 3 et 4).
4. Electrolyseur selon la revendication icaractérisé en ce que lesdites jonctions
coulissantes sont munies d'éléments d'étanchéité (11).
5. Electrolyseur selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, du type muni de
gorges distributrices (212) et collectrices (211) selon le brevet français 2.448.583,
caractérisé en ce que la jonction de deux portions de gorge adjacentes s'effectue
à travers les espaces (121,122) de coulissement entre les deux portions (42,43) de
cadre correspondantes (figure 2).