[0001] La présente invention concerne un relais électro-magnétique comportant au moins interrupteur
muni de deux contacts électriques disposés respectivement sur un support et d'une
lame mobile reliée à un troisième contact électrique, chaque interrupteur étant disposé
dans un boîtier, ladite lame pouvant basculer du premier au deuxième contact ou vice-versa
sous l'action d'un champ magnétique extérieur créé par un aimant permanent et une
bobine de commande, disposée au dessus du boîtier, ladite bobine étant munie d'un
circuit magnétique.
[0002] De tels relais sont connus et sont utilisés dans de nombreuses applications. Généralement,
ces relais sont prévus pour fonctionner dans une position particulière lorsqu'il s'agit
de relais à contacts mouillés au mercure.
[0003] Comme cela a été décrit dans l'article de Messieurs J.A. LEGRAND et M. FRANCES intitulé
"New construction for a mer- cury wetted switch for opération in any position" - Proceeding
of the 10th international conférence on Electronic contact phenomena - 25/29 août
1980, volume 2 page 625 à 634, il est souvent souhaitable d'avoir des relais mouillés
au mercure dont la position de fonctionnement est indifférente. Dans cet article,
il est décrit notamment comment un relais muni d'un interrupteur à contacts mouillés
au mercure peut être commandé à l'aide d'un aimant permanent associé à une bobine
munie d'un circuit magnétique. L'aimant permanent est disposé au-dessus du boîtier
contenant le premier et le second contact contre lesquels la lame mobile vient s'appuyer.
L'aimant permanent donne à chacun de ces contacts fixes une polarité magnétique opposée.
Par envoi d'une impulsion électrique ayant un sens déterminé dans la bobine, on crée
une impulsion magnétique qui polarise la lame mobile dans un sens identique à la polarisation
de la lame fixe sur laquelle elle repose. Il se produit par conséquent un effet de
répulsion de cette lame fixe et d'attraction par l'autre lame fixe de polarisation
opposée qui fait basculer la lame mobile d'un contact à l'autre. Inversement, en envoyant
une impulsion de signe opposé dans ladite bobine, la lame mobile bascule à nouveau
contre le premier contact.
[0004] La présence de cet aimant permanent permet notamment d'améliorer considérablement
l'immunité aux chocs d'un tel relais, évitant le basculement intempestif d'une position
à l'autre au cours d'un choc. Toutefois, on constate que la puissance de commande
engendrée dans la bobine est relativement importante lorsque celle-ci est munie d'un
circuit magnétique habituel. Or, dans de nombreuses utilisations, il est souhaitable
d'avoir une puissance de commande aussi faible que possible.
[0005] Dans ce but, le relais électro-magnétique selon l'invention est caractérisé en ce
que ledit circuit magnétique vient entourer chaque boîtier de manière à rendre solidaire
chaque boîtier et son aimant de la bobine et assurer la fermeture du champ magnétique
extérieur. De préférence, l'embase du boîtier conduira le champ magnétique pour assurer
la fermeture du champ extérieur, le capot étant en matériau non magnétique de façon
que le champ magnétique puisse polariser les lames à travers ce capot.
[0006] Selon un mode préférentiel de réalisation dans lequel le circuit magnétique de la
bobine se compose d'une première partie disposée dans la bobine et d'une seconde partie
située à l'extérieur de celle-ci, le relais selon l'invention est caractérisé en ce
que la seconde partie du circuit magnétique a la forme d'un U dont l'une des branches
vient se positionner sous l'embase du boîtier.
[0007] Avec une telle structure du circuit magnétique, on a constaté que le simple fait
de rajouter cette seconde partie en forme de U au circuit magnétique permettait d'augmenter
le gain de puissance de commande d'un facteur d'environ 2 par rapport au même circuit
magnétique non refermé. Par ailleurs, la forme de ce circuit permet de rendre sensiblement
solidaire la bobine, l'aimant et le boîtier qui forme ainsi un ensemble compact. Par
ailleurs, cette deuxième partie de circuit magnétique viendra de préférence s'appuyer
sur l'embase du relais procurant un bon positionnement de l'ensemble dans le boîtier
du relais.
[0008] Il est bien entendu qu'une telle structure s'applique à tout type de relais à lame
mobile disposée dans un boîtier, ainsi qu'à tout type de fonctionnement monostable
ou bistable dudit relais. En particulier, l'interrupteur utilisé dans le relais selon
l'invention sera de préférence du type décrit dans la demande française N° 80 00 308
déposée le 8 janvier 1980 au nom de la Demanderesse. Le fonctionnement monostable
ou bistable du relais selon l'invention dépend de la position relative des contacts
de l'interrupteur et des pôles de l'aimant permanent. Lorsque ceux-ci sont disposés
de façon symétrique par rapport aux contacts fixes de l'interrupteur, on obtient alors
un fonctionnement bistable, tandis que si l'on décale d'un côté ou de l'autre ledit
aimant permanent, on obtiendra un retour automatique de la lame dans une position
ou dans l'autre. On améliore encore la fiabilité des contacts en utilisant des interrupteurs
à contacts mouillés au mercure ou tout liquide équivalent. Toutefois, on a constaté
que pour obtenir un bon fonctionnement répétitif de l'interrupteur sous l'action du
champ magnétique extérieur, il était nécessaire de munir les contacts fixes de l'interrupteurs
de petites plaquettes amagnétique disposées en saillie par rapport auxdits contacts.
En effet, il existe-un phénomène d'attraction de deux pôles magnétiques de même nature
lorsqu'ils sont au contact intime l'un de l'autre. Il est donc nécessaire de laisser
une certaine distance entre la lame souple et les contacts mobiles pour éviter ce
phénomène d'attraction.
[0009] Enfin, l'invention s'applique bien entendu au cas ou plusieurs interrupteurs sont
disposés dans le même ensemble pour former un relais : dans ce cas, le circuit magnétique
selon l'invention s'appuiera sur les boîtiers d'interrupteurs. Egalement, plusieurs
bobines et une pluralité d'interrupteurs pourront être disposés dans le même ensemble
et former un seul relais, vu de l'extérieur, tout en restant dans le cadre de l'invention.
[0010] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples de réalisation suivants donnés
à titre non limitatif, conjointement avec les figures qui représentent :
- la figure 1, un interrupteur muni d'une bobine de commande selon l'art connu,
- la figure 2, un relais muni de l'interrupteur commandé selon la figure 1,
- la figure 3, un interrupteur muni d'un circuit magnétique de commande selon l'invention,
- la figure 4, un relais muni d'un dispositif selon la figure 3,
- la figure 5, un schéma de contacts électriques munis de plaquettes amagnétique,
- la figure 6, un exemple de réalisation de l'invention avec plusieurs interrupteurs
composant le même relais.
[0011] Sur la figure 1, on a représenté un interrupteur muni d'un aimant et d'une bobine
de commande selon l'art connu. Un tel dispositif est décrit par exemple dans l'article
mentionné ci-dessus. Il comporte un interrupteur 1 constitué d'une embase 2 et d'un
capot 3 disposés sur celle-ci. A l'intérieur de l'embase où règne généralement ou
une atmosphère contrôlée 8, sont disposés deux supports de contacts fixes 4 et 5 prolongés
par les contacts 24 et 25 et traversant respectivement l'embase 2 à travers des perles
de verre 12 et 13 puis se terminant par les poteaux 10 et 9. Une lame mobile 6 au
contact de mercure 7 peut basculer du contact 24 au contact 25 et vice versa. L'articulation
de cette lame 6 avec le mercure 7 est décrite dans la demande de brevet ci-dessus
référencée. L'embase 2 est reliée à une électrode de contact 11. Sur le capot 3 de
l'interrupteur 1 est disposé un aimant permanent 14 sur lequel est placée une bobine
15 alimentée en courant par 17 et 18 et dans laquelle est disposé un circuit magnétique
16 de forme linéaire bien connu de l'homme de l'art.
[0012] Le fonctionnement de ce dispositif est aisé à comprendre :
L'aimant permanent 14 positionné ici de façon sensiblement symétrique par rapport
aux contacts 4 et 5, place la lame mobile sur l'un ou l'autre des contacts 4 ou 5
(sur le contact 4 sur la figure 1). Sous l'action d'un champ magnétique créé par la
bobine alimentée par une impulsion via 17 et 18, on crée un champ magnétique qui polarise
la lame mobile 6 dans un sens identique à celui du contact sur lequel elle repose
et opposé à celui de l'autre contact. Sous l'action de ce champ extérieur, la lame
mobile 6 vient alors s'appuyer sur le contact fixe 25. Compte tenu de la disposition
symétrique de l'aimant permanent 14, ladite lame 6 reste au contact de 25. Ainsi que
cela a été expliqué ci-dessus, une disposition asymétrique de l'aimant 14 par rapport
aux contacts 24 et 25 provoquerait un fonctionnement monostable de ce relais (et donc
un retour de la lame 6 sur le contact 24 lors de la suppression du champ de la bobine).
[0013] Sur la figure 2, est représenté un relais utilisant le dispositif décrit sur la figure
1. Sur cette figure, les mêmes éléments que ceux de la figure précédente portent les
mêmes références. Le relais 100 comporte une embase 102 et un capot 101 ainsi que
des pattes de contact dont seules certaines ont été représentées, telles que 103 et
104. Le dispositif de la figure 1 est placé dans le sens horizontal ainsi que cela
est représenté sur cette figure. Le fonctionnement de ce relais est identique à ce
qui a été expliqué à l'aide de la figure 1.
[0014] Sur la figure 3, est représenté un dispositif semblable à la figure 1, mais muni
d'un circuit magnétique selon l'invention. Sur cette figure, les mêmes éléments que
ceux des figures précédentes portent les mêmes références. Le circuit magnétique 16
se prolonge par un circuit magnétique 106 ayant la forme d'un U, dont la branche 107
est reliée à 16 et se prolonge par la branche verticale 108 puis la branche horizontale
109 qui vient se fixer sous l'embase 2 de l'interrupteur 1. Le fonctionnement de ce
dispositif est rigoureusement identique à celui du dispositif de la figure 1. Toutefois,
on constate qu'une telle structure permet un gain en puissance d'un facteur 2.
[0015] Dans ce but, l'exemple ci-dessous montre clairement ce gain en puissance : On prend
un relais tel que représenté sur la figure 1 avec une bobine, capable de faire commuter
l'interrupteur sous 140 A x tours, de 12 mm de hauteur et comportant un noyau magnétique
16 de 1,5 mm de diamètre. Toutes choses égales par ailleurs, en utilisant un circuit
magnétique en forme de U comportant une branche 106 de 25 mm de long et deux branches
107 et 109 de 5 mm de long et de même section que le noyau magnétique 16 précédent,
la commande s'effectue dans les mêmes conditions sous 100 A x tours, soit un gain
de puissance de l'ordre de 2.
[0016] Sur la figure 4, a été représenté le dispositif de la figure 3 monté dans un boîtier
de relais identique à celui décrit sur la figure 2. Sur cette figure 4, les mêmes
éléments que ceux des figures précédentes portent donc les mêmes références. Il est
à noter simplement que le circuit magnétique en forme de U 106 vient s'appuyer par
son bras 108 sur l'embase 102 du relais, tandis que son bras vertical 107 vient au
contact du rebord 111 que fait l'embase au voisinage du contact de sortie 104. Ceci
permet une meilleure fixation mécanique du dispositif de la figure 3 dans le boîtier
de relais.
[0017] Sur la figure 5, on a représenté schématiquement les contacts de l'interrupteur 1
muni de plaquettes amagnétique permettant un fonctionnement répétitif du relais selon
l'invention. Les contacts électriques 24 et 25 sont respectivement revêtus d'une plaquette
amagnétique conductrice électriquement 113 et 112, ayant un léger débordement par
rapport auxdits contacts. Sur la figure, les plaquettes 112 et 113 ont un débordement
identique égal à e. Dans la pratique, on a constaté que cette distance e était de
préférence comprise entre et 0,05 mm et 1 mm et de préférence 0,1 mm à 0,5 mm. Le
fonctionnement de l'interrupteur muni de ses plaquettes est le suivant : la lame mobile
6 a son extrémité qui est par exemple un pôle nord, le contact 25 étant également
un pôle nord. Si les deux contacts 25 et 6 étaient en contact intime l'un de l'autre,
on sait qu'il se produirait une attraction de ces deux lames malgré la présence du
champ magnétique extérieur H. Dans le but d'améliorer le fonctionnement du relais,
on dispose donc des lames amagnétique 112 et 113 qui maintiennent une certaine distance
entre respectivement les contacts 24 et 25 et la lame 6.
[0018] La figure 6 représente un relais selon l'invention avec deux interrupteurs et un
circuit magnétique en forme de U. Les mêmes éléments que ceux des figures précédentes
portent les mêmes références. Les deux boîtiers 1 et 121 sont disposés tête-bêche
face au noyau magnétique 16. Le boîtier 121 est isolé électriquement du noyau 16 (généralement
conducteur) par l'isolant 123 qui sépare également l'aimant 120 dudit noyau 16. Chaque
boîtier est bien entendu, comme dans les exemples précédents un boîtier électriquement
conducteur du type de ceux utilisés pour l'encapsulation des transistors, en particulier
les boîtiers de type TO 5, dont les dimensions permettent bien de mettre en oeuvre
l'invention. Le circuit magnétique 106 s'appuie par ses branches 107 et 109 respectivement
sur l'embase des boîtiers 1 et 129. Un isolant électrique 122 est disposé entre la
branche 109 et l'embase de 121 pour éviter les court-circuits. Les capots des boîtiers
1 et 121 sont en matériau non magnétique, les embases étant en matériau magnétique.
Comme précédemment, on obtient un gain en puissance de l'ordre de 2.
1. Relais électro-magnétique comportant au moins un interrupteur muni de deux contacts
électriques disposés respectivement sur un support et d'une lame mobile reliée à un
troisième contact, chaque interrupteur étant disposé dans un boîtier, ladite lame
pouvant basculer du premier au deuxième contact ou vice-versa sous l'action d'un champ
magnétique extérieur créé par un aimant permanent et une bobine de commande, disposés
au-dessus du boîtier, chaque boîtier étant associé à un aimant, ladite bobine étant
munie d'un circuit magnétique, caractérisé en ce que ledit circuit magnétique (16)
vient entourer chaque boîtier (1) de manière à rendre solidaire chaque boîtier (1)
et son aimant (14) de la bobine (15) et assurer la fermeture du champ magnétique extérieur.
2. Relais électro-magnétique selon la revendication 1, dans . lequel le circuit magnétique
se compose d'une première partie (16) disposée dans la bobine et d'une seconde partie
(106) située à l'extérieur de celle-ci, caractérisé en ce que la seconde partie (106)
du circuit magnétique a la forme d'un U (107, 108, 109).
3. Relais électro-magnétique selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en
ce que ledit circuit magnétique (106) s'appuie sur l'embase du relais.
4. Relais électro-magnétique selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en
ce que chaque contact électrique (24, 25) de l'interrupteur (1), en matériau magnétique,
est revêtu d'une pièce de contact (112, 113) en matériau amagnétique.
5. Relais électro-magnétique selon la revendication 4, caractérisé en ce que la pièce
de contact (112, 113) en matériau amagnétique assure un espacement entre les contacts
fixes et la lame mobile d'au moins 0,05 mm.
6. Relais électro-magnétique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comporte deux interrupteurs (1, 121) commandés par la même bobine (15),
la seconde partie du circuit magnétique (106) en forme de U s'appuyant par ses deux
branches latérales (107, 109) sur le boîtier de chaque interrupteur (1, 121), des
pièces isolantes électriquement (122, 123) étant éventuellement disposées entre le
circuit magnétique (16, 106) et les boîtiers pour éviter les courts-circuits électriques.