[0001] La présente invention concerne un interrupteur à position de fonctionnement indifférente
muni de deux contacts électriques disposés respectivement sur un support et d'une
lame mobile reliée à un troisième contact, chaque interrupteur étant disposé à l'intérieur
d'un boîtier, ladite lame pouvant basculer du premier au deuxième contact ou vice-versa
sous l'action d'un champ magnétique extérieur.
[0002] Un tel interrupteur a été décrit par exemple dans la demande française N° 80 00 308
déposée le 8 janvier 1980 au nom de la Demanderesse. Un tel interrupteur est constitué
généralement d'une embase métallique comportant une sortie métallique qui lui est
reliée électriquement et de contacts de sortie ou poteaux qui sont isolés de celles-ci
par des perles de verre formant un scellement étanche. Sur l'embase est disposée une
lame mobile en matériau magnétique pouvant pivoter librement et venant s'appuyer sur
un premier ou un deuxième contact reliés par les supports aux poteaux. L'embase est
recouverte d'un capot en matériau non magnétique scellé de façon étanche. L'intérieur
du boîtier est mouillé par du mercure ce qui permet d'améliorer le fonctionnement
de l'ensemble. Un tel interrupteur est généralement commandé à l'aide de deux bobines
électro-magnétiques disposées latéralement et qui attirent la lame soit d'un côté
soit de l'autre ou plus généralement à l'aide d'un aimant permanent disposé sur le
capot et coopérant avec une bobine électro-magnétique. L'aimant permanent polarise
l'extrémité des contacts fixes d'une façon permanente. La lame mobile sous l'action
du champ magnétique créé par la bobine est polarisée dans un sens ou dans l'autre
suivant le sens du courant d'excitation de la bobine de manière à la faire basculer
d'une position à l'autre.
[0003] Les supports de contacts fixes habituellement utilisés dans ce type d'interrupteurs
ainsi que dans tous les interrupteurs analogues sont généralement fabriqués à partir
de matériau magnétique tel qu'un alliage de fer et de nickel. Il en résulte cependant
un inconvénient du fait qu'une partie du flux magnétique permanent servant à polariser
l'extrémité de ces contacts fixes est dérivée le long de ces contacts. Or, l'embase
du boîtier étant généralement elle-même en matériau magnétique c'est-à-dire généralement
en acier, le flux magnétique dérivé le long de ces contacts fixes suit un circuit
qui se referme sur cette embase. Comme ce flux magnétique n'intervient pas dans le
fonctionnement de l'interrupteur, il constitue une perte importante du flux délivré
par l'aimant.
[0004] Lorsque la bobine électro-magnétique est excitée, le flux magnétique produit par
la bobine et canalisé par le circuit magnétique en direction de la lame mobile se
subdivise également en passant non seulement dans ladite lame mobile mais également
dans les contacts fixes ce qui provoque également une perte importante de flux magnétique.
Par conséquent, il est nécessaire d'avoir une puissance de commande suffisante pour,
en tenant compte de ces pertes, permettre le basculement de la lame mobile d'un contact
fixe à l'autre ou vice-versa.
[0005] L'interrupteur selon l'invention permet d'éviter cet inconvénient. Dans ce but, il
est caractérisé en ce que le premier et le deuxième supports de contacts comportent
une partie en matériau électriquement conducteur et amagnétique. De préférence, cette
partie intermédiaire amagnétique disposée entre le contact électrique et le poteau,
sera en cuivre ou en alliage de cuivre, par exemple avec le nickel. En particulier,
on obtient de très bons résultats en utilisant les alliages amagnétiques des métaux
ci-dessus bien connus sous la dénomination monel.
[0006] L'invention concerne également un relais électro-magnétique comportant des moyens
de commande électro-magnétiques et un interrupteur tel que défini ci-dessus. Comme
moyens de commande électro-magnétiques, on utilisera de préférence un aimant permanent
disposé au-dessus du boîtier associé à une bobine électro-magnétique munie d'un circuit
magnétique adapté. Ces moyens seront par exemple conformes à ceux définis ci-dessus.
[0007] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples de réalisation suivants donnés
à titre non limitatif, conjointement avec les figures qui représentent :
- la figure 1, un interrupteur muni de moyens de commande électro-magnétiques selon
l'art antérieur,
- la figure 2, un relais muni d'un dispositif selon la figure 1,
- la figure 3, un interrupteur selon l'invention muni de moyens de commande électro-magnétiques.
[0008] Sur la figure 1, est représenté un interrupteur 1 tel que décrit dans la demande
de brevet français ci-dessus référencée. Il comporte une embase métallique 2 revêtue
d'un capot non magnétique 3. Cette embase comporte un contact qui lui est relié électriquement
11, et percé en 12 et 13 pour recevoir les supports de contacts fixes 4 et 5 qui se
prolongent par les contacts extérieurs ou poteaux respectivement 10 et 9. La traversée
de l'embase en 12 et 13 s'effectue par l'intermédiaire d'une perle de verre étanche,
permettant un scellement sous atmosphère contrôlé de l'embase 2 et des boîtiers 3.
Une lame magnétique mobile 6 pivotant en 7 vient s'appuyer sur les contacts 24 et
25 qui prolongent les supports de contacts 4 et 5. Au-dessus du capot 3 est disposé
un aimant permanent 14 et une bobine électro-magnétique 15 alimentée en courant par
17 et 18 et munie d'un circuit magnétique 16 disposé sensiblement au droit de la lame
6.
[0009] Le fonctionnement d'un tel interrupteur est le suivant :
[0010] L'aimant permanent 14 polarise les contacts 24 et 25 qui sont en matériau magnétique.
Lorsqu'on désire faire basculer la lame mobile 6 d'un contact fixe à l'autre, on envoie
une impulsion de courant de sens déterminé dans la bobine électro-magnétique 15. Celle-ci
engendre par conséquent un champ magnétique canalisé par le circuit magnétique 16
en direction de la lame 6 elle-même en matériau magnétique. Par conséquent, celle-ci
se polarise sous l'action de ce champ magnétique et lorsque ledit champ est de sens
approprié, il créé à l'extrémité de celle-ci un pôle de signe identique à celui du
contact fixe qui lui est adjacent, créant ainsi une répulsion de celui-ci et par conséquent
une attraction de l'autre contact qui est de pôle opposé. Inversement, une impulsion
de signe opposé dans la bobine permet le retour de la lame dans sa position initiale.
Bien entendu, une position symétrique de l'aimant et de la bobine par rapport au plan
de symétrie des contacts 4 et 5 permet un fonctionnement bistable de l'interrupteur,
tandis qu'un positionnement asymétrique de ces moyens de commande électro-magnétiques
permettrait d'obtenir un fonctionnement monostable dudit interrupteur.
[0011] Sur la figure 2, on a représenté un relais électro-magnétique muni d'un dispositif
tel que représenté sur la figure 1, les mêmes éléments que ceux de cette figure portant
les mêmes références. Ce dispositif est disposé dans un boîtier 100 comportant une
embase 102 et un capot 101, deux contacts de sortie étant représentés 103 et 104.
[0012] La figure 3 représente un dispositif semblable à celui de la figure 1 mais muni d'électrodes
selon l'invention qui améliorent considérablement le fonctionnement du relais. Sur
cette figure, les mêmes éléments que ceux des figures précédentes portent les mêmes
références. Les supports de contacts 4 et 5 de la figure 1 ont ici été remplacés par
des supports 44 et 45 en matériau amagnétique tel que le monel. A leur extrémité sont
disposés respectivement des contacts en matériau magnétique 46 et 47 orientés sensiblement
perpendiculairement aux parties amagnétiques 44 et 45. Les supports de contacts 44
et 45 sont par ailleurs reliés à leur autre extrémité aux poteaux 10 et 9, les liaisons
s'effectuant dans les deux cas sans aucune difficulté par exemple par soudure.-La
longueur de ces parties amagnétiques 44 et 45 dépend bien entendu de l'intensité du
champ magnétique engendré par le barreau magnétique 14 et la bobine 15. Selon les
cas, l'homme de l'art adaptera leur longueur afin d'éviter les pertes magnétiques.
De cette manière en effet, la présence des parties non magnétiques 44 et 45 permet
de couper le circuit magnétique, générateur de pertes. L'avantage d'une telle structure
est d'améliorer de façon sensible la fermeture du circuit magnétique engendré par
l'aimant permanent sur les extrémités 46 et 47 des contacts fixes. De cette manière,
on réduit ainsi de façon considérable les pertes de flux magnétique provenant de la
bobine et traversant la palette mobile. On constate alors une amélioration importante
de la sensibilité de l'interrupteur ce qui conduit à une économie d'énergie appréciable
au niveau de la commande de cet interrupteur. A titre d'exemple, un interrupteur fabriqué
conformément aux indications données ci-dessus a nécessité une puissance de commande
deux fois moins importante que celle nécessaire à la commande du même interrupteur
mais réalisé conformément à la figure 1.
[0013] De préférence, chaque contact 46 et 47 sera muni d'une partie amagnétique 61, 62
qui débordera d'au moins 0,05 mm et de préférence 0,1 mm des contacts 46 et 47. Ceci
améliore le fonctionnement du relais en évitant à la lame de coller en contact lorsque
les deux sont de même pôle et en contact intime. Ce phénomène est bien connu de l'homme
de l'art.
[0014] De manière surprenante, on a remplacé les parties 44 et 45 des contacts de la figure
3, qui sont cylindriques dans le cas précédent (comme les poteaux 9, 10 et 11) par
des lames plates en monel amagnétique. On a constaté que, dans le cas d'un interrupteur
disposé dans un boîtier 1 du type TO 5 (comme c'est le cas dans les exemples précédents)
une lame plate de 0,04 à 0,45 mm et de préférence de 0,1 à 0,2 mm d'épaisseur, de
0,45 à -4 mm et de préférence de 0,5 à 1 mm de largeur et de 0,5 à 4,5 mm et de préférence
de 1,7 à 2,2 mm de hauteur, permettait généralement de supprimer le phénomène de rebondissement
du relais bien connu de l'homme de l'art : lorsque les contacts sont trop rigides,
la lame, sous l'effet du choc contre le contact, rebondit plusieurs fois avant d'être
définitivement liée au contact. La présence de mercure atténue généralement ce phénomène,
en particulier au niveau électrique. Toutefois, l'utilisation de lames telles que
définies ci-dessus ayant une souplesse suffisante pour consommer l'énergie développée
par le choc sur le contact, permet de supprimer complètement le phénomène de rebondissement.
Cette lame, comme précédemment, peut être en matériau amagnétique conducteur, mais
elle peut être également en matériau magnétique, reliée à la partie amagnétique du
support de contact.
[0015] Par ailleurs, il est bien entendu que le support de contact et le poteau peuvent
être constitués par une seule et même pièce, continue, en matériau amagnétique, présentant
éventuellement une partie aplatie à l'intérieur du boîtier.
1. Interrupteur muni de deux contacts électriques disposés respectivement sur un support
et d'une lame mobile reliée à un troisième contact, chaque interrupteur étant disposé
à l'intérieur d'un boîtier, ladite lame pouvant basculer du premier au deuxième contact
ou vice-versa sous l'action d'un champ magnétique extérieur, caractérisé en ce que
le premier (44) et le deuxième (45) supports de contacts (46, 47) comportent une partie
en matériau électriquement conducteur et amagnétique.
2. Interrupteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le premier (44) et
le deuxième (45) supports de contacts (46, 47) se prolongent respectivement par un
poteau (9, 10) traversant l'embase du boîtier (1), chaque poteau étant en matériau
amagnétique.
3. Interrupteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le support de contact
et le poteau forment une seule pièce en matériau amagnétique.
4. Interrupteur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la partie
amagnétique est réalisée en cuivre ou en alliage de cuivre.
5. Interrupteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que la partie amagnétique
est réalisée en monel amagnétique.
6. Interrupteur selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel le boîtier (1) comporte
une embase (2) traversée par le premier et le deuxième poteaux sur lesquels sont fixés
respectivement les premier et deuxième supports de contacts, caractérisé en ce que
lesdits supports de contacts se composent respectivement d'une partie verticale en
matériau amagnétique, prolongée sensiblement à 90° par une extrémité en matériau magnétique
électriquement conducteur.
7. Interrupteur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le support
de contact (46, 47) situé à l'intérieur du boîtier
(1) comporte au moins une partie plane dont le plan est disposé sensiblement parallèlement
à celui de la lame mobile, de telle sorte que la souplesse de cette partie plane absorbe
l'énergie développée par le choc de la lame sur ledit contact.
8. Interrupteur selon la revendication 7, caractérisé en ce que la partie plane de
chaque contact est d'épaisseur inférieure à l'épaisseur du poteau.
9. Relais électro-magnétique comportant au moins un interrupteur et des moyens de
commande électro-magnétiques, caractérisé en ce que chaque interrupteur est conforme
à l'une des revendications 1 à 8.
10. Relais électro-magnétique selon la revendication 9, caractérisé en ce que les
moyens de commande électro-magnétiques sont constitués par au moins une bobine munie
d'un circuit magnétique associée à un aimant permanent disposé au-dessus du boîtier.
11. Relais bistable selon l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé en ce que
l'aimant permanent et le circuit magnétique de la bobine sont disposés symétriquement
par rapport au plan de la lame mobile.