[0001] La présente invention concerne un frein de voie pour wagons de chemin de fer, fonctionnant
par gravité, du type comprenant des paires de leviers articulés portant deux patins
freineurs formant mâchoires disposés de part et d'autre d'un rail de roulement prévu
mobile verticalement.
[0002] De tels freins de voie, dits à gravité parce qu'ils exercent sur les wagons un effort
de ralentissement proportionnel à leur poids, sont actuellement largement utilisés
dans les gares de triage et sont par exemple décrits dans les FR-A-2 233 212 et FR-A-2
333 213 appartenant à la société demanderesse.
[0003] Généralement, ces freins possèdent, comme représenté par exemple dans le FR-A-1 338
242, deux rails de roulement percés de trous pour fixer les paliers où s'articulent
les mâchoires ainsi que les barres de stabilisation qui maintiennent les deux rails
à écartement constant, tout en permettant le soulvèvement de l'ensemble du frein et
la pesée des wagons lors de la pénétration des roues dans leurs mâchoires.
[0004] En raison du nombre de trous nécessaires et de l'importance de leur diamètre, il
est matériellement impossible de les réaliser sur place sur la voie courante. Ces
freins sont donc entièrement montés en usine et insérés dans la voie courante par
sectionnement des rails. Or, cette opération de sectionnement des voies, outre qu'elle
n'est pas aisée, conduit à l'immobilisation d'un triage pendant un délai assez long,
ce qui est préjudiciable à son exploitation.
[0005] La présente invention a donc pour but principal de remédier à ces inconvénients et,
pour ce faire, elle a pour objet un frein de voie du type susmentionné qui se caractérisé
essentiellement en ce que les leviers sont pourvus de tenons venant s'articuler dans
des logements faisant office de paliers formés par une bride rapportée en deux parties
venant se fixer sur la semelle du rail de roulement, la forme en crochet de cette
bride étant apte à retenir les tenons de chacun des leviers dans l'angle constitué
par l'âme du rail et sa semelle, et en ce que le rail de roulement recevant lesdits
leviers est constitué par l'un des deux rails de la voie courante, préalablement désolidarisé
des traverses par suppression des tire-fonds.
[0006] Le frein de voie conforme à l'invention peut en effet être fixé directement et sans
usinage sur l'un des rails de la voie courante. On obtient donc finalement ainsi des
freins de voie qui s'installent de maniere plus simple que les modèles existants et
qu'il est possible de fractionner en éléments de petite longueur, afin de les répartir
dans les voies de classement des triages pour obtenir un freinage quasi-continu jusqu'à
l'arrêt final des wagons, au lieu de le faire uniquement en tête des voies de classement,
comme c'est le cas actuellement. Cette disposition permet d'améliorer notablement
la précision des vitesses d'accostage et d'éliminer tout heurt préjudiciable au chargement
des wagons.
[0007] Une forme d'exécution de l'invention est décrite ci-après à titre d'exemple, en référence
au dessin annexé dans lequel la figure unique est une vue simplifiée en coupe transversale
d'un frein de voie conforme à l'invention.
[0008] Ce frein de voie se compose essentiellement d'un certain nombre de paires de leviers,
dont une seule est représentée sur la figure, respectivement en 1 et 2. Ces leviers
sont disposés de part et d'autre d'un rail de roulement 3 de la voie et portent des
patins de freinage formant mâchoires, constitués ici de façon classique par de simples
tronçons de rails 4.
[0009] Conformément à l'invention, le rail de roulement 3 peut être constitué directement
par l'un des rails de la voie courant, préalablement désolidarisé des traverses, par
suppression des tire-fonds, sur une longueur fonction de la flexibilité dudit rail.
Les leviers 1 et 2 sont en effet montés directement sur le rail, sans qu'il soit nécessaire
d'usiner celui-ci, grâce à des tenons 5 venant s'articuler dans des logements faisant
office de paliers, formés par une bride rapportée en deux parties 6. Cette bride est
pincée sur la semelle du rail de roulement par deux boulons tels que 7 et sa forme
en crochet permet de retenir les tenons 5 de chacun des leviers 1 et 2 dans l'angle
constitué par l'âme du rail et sa semelle.
[0010] Des chandelles 8, solidaires d'un châssis 9, assurent le maintien latéral du rail
désolidarisé des traverses, tout en permettant son débattement vertical. Un vérin
de commande 10, par exemple du type électromécanique, est monté sur le châssis 9 afin
de permettre de soulever l'extrémité des leviers 1 et 2 par l'intermédiaire d'une
tringlerie 11 et d'équerres 12 montées mobiles en rotation autour d'axes horizontaux
13, lesdites équerres prenant appui sur la rampe inférieure des leviers par des galets
14.
[0011] Le soulèvement des leviers 1 et 2 par le vérin 10 est tel que l'écartement entre
les patins freineurs 4 se trouve réduit à une valeur inférieure à la plus petite épaisseur
existante des roues de wagons à freiner. Dès lors, en s'introduisant dans l'ornière
des patins freineurs, les roues soulèvent l'ensemble constitué par ces patins freineurs,
les leviers 1 et 2, et le rail de roulement 3 avec la bride associée 6. Le soulèvement
s'opère par rotation dudit ensemble autour des galets 14 portés par les extrémités
des équerres 12, tandis que les chandelles 8 maintiennent le rail de roulement 3 dans
son plan de débattement vertical.
[0012] On comprendra aisément qu'ainsi, l'effort de freinage exercé par les patins freineurs
4 sur les roues des wagons est directement fonction du poids apparent desdites roues,
l'ensemble se comportant comme une sorte de balance. Une commande inverse sur le vérin
10 provoque l'abaissement des équerres 12 et par conséquent des leviers 1 et 2, ainsi
que du rail de roulement 3 qui vient alors en appui sur le châssis 9. Ce faisant,
les patins freineurs 4 s'écartent des roues des wagons et les libèrent de tout effort
retardateur.
[0013] On voit donc en définitive qu'avec la disposition conforme à la présente invention,
il est possible de réaliser de façon extrêmement simple et peu coûteuse des freins
de voie efficaces fonctionnant par gravité, et ce sans avoir à sectionner le rail
de la voie courante.
1. Frein de voie à mâchoires pour wagons de chemin de fer, fonctionnant par gravité,
du type comprenant des paires de leviers articulés (1, 2) portant deux partins freineurs
(4) formant mâchoires disposés de part et d'autre d'un rail de roulement (3) prévu
mobile verticalement, caractérisé en ce que les leviers (1, 2) sont pourvus de tenons
(5) venant s'articuler dans des logements faisant office de paliers formés par une
bride rapportée (6) en deux parties venant se fixer sur la semelle du rail de roulement
(3) sans qu'il soit nécessaire d'usiner celui-ci, la forme en crochet de cette bride
(6) étant apte à retenir les tenons (5) de chacun des leviers (1, 2) dans l'angle
constitué par l'âme du rail et sa semelle, et en ce que le rail de roulement (3) recevant
lesdits leviers (1, 2) est constitué par l'un des deux rails de la voie courante,
préalablement désolidarisé des traverses par suppression des tire-fonds.
1. Backen-Gleisbremse für Eisenbahnwagen, die durch Schwerkraft funktioniert und zu
der Art gehört, bei der angelenkte Hebelpaare (1, 2) mit zwei Bremsschuhen (4) vorhanden
sind, die auf beiden Seiten einer Fahrschiene (3) angebracht sind, die vertikal beweglich
ist, gekennzeichnet dadurch, daß die Hebel (1, 2) mit Zapfen (5) versehen sind, die
an den Stellen angelenkt sind, die als Lager dienen, die durch einen aus zwei Teilen
zusammengesetzten Bügel (6) gebildet sind, die auf dem Schienenfuß der Fahrschiene
(3) fixiert sind, ohne diese maschinell bearbeiten zu müssen, wobei die Hakenform
dieses Bügels (6) die Zapfen (5) von jedem der Hebel (1, 2) in dem Winkel zurückzuhalten
vermag, der von dem Schienensteg und dem Schienenfuß gebildet wird, und daß die Fahrschiene
(3), die die Hebel (1, 2) aufnimmt, von der einen der beiden Schienen des laufenden
Gleises gebildet ist, die zuvor von den Schwellen durch Weglassen von Gleisschrauben
gelöst ist.
1. A track brake for railway carriages and trucks, comprising jaws and operating by
gravity, of the type comprising pairs of articulated levers (1, 2) carrying two braking
shoes (4) forming jaws disposed on each side of a vertically mobile running rail (3),
characterized in that the levers (1, 2) are provided with tenons (5) articulated in
housings serving as bearings formed by a two-part movable flange (6) fixed to the
base of the running rail (3) without it being necessary to machine the latter, the
hook shape of this flange (6) being adapted to retain the tenons (5) of each of the
levers (1, 2) in the angle constituted by the web of the rail and its base, and in
that the running rail (3) receiving said levers (1, 2) is constituted by one of the
two rails of the running track, previously released from the sleepers by removal of
the sleeper screws.