[0001] Dans toutes les bougies d'allumages actuellement dans le commerce, l'assemblage de
l'isolant céramique et du culot métallique se fait par sertissage à chaud ou à froid
et le joint peut être fait selon différentes méthodes : arrêtes vives s'écrasant sur
la céramique, joint en laiton, bourrage de poudre, etc.
[0002] Ces constructions connues présentent le grave inconvénient de ne pas assurer de façon
absolue l'étanchéité de la bougie. Cela s'explique facilement puisque le coefficient
de dilatation linéaire de l'acier est cinq fois supérieur à celui de la céramique,
entre 10 et 100 C; cette différence est encore supérieure pour les températures plus
élevées, qui correspondent au fonctionnement normal des bougies.
[0003] Or, une bougie qui fuit laisse échapper du gaz à la compression, d'où baisse de rendement,
et peut aspirer de l'air à l'admission, d'où une combustion anormale, se produisant
à des températures plus élevées et favorisant la formation d'oxydes d'azote.
[0004] D'autre part, la surface de contact entre la céramique et le culot est, par la nature
même de l'assemblage, très réduite, ce qui ne favorise pas l'évacuation rapide de
la chaleur du bec de l'isolant.
[0005] Dans le brevet suisse no (D. no 4212/80) et dans les brevets correspondants d'autres
pays, on a décrit une construction qui remédie partiellement à ces inconvénients,
en fixant l'électrode métallique de la bougie au corps isolant et ce dernier au culot
métallique, par une technique de brasage. Toutefois, dans ce brevet antérieur, la
liaison entre le culot métallique et le corps isolant a lieu au moyen d'un manchon
métallique qui est fixé sur ce corps par un brasage céramique-métal s'étendant sur
la majeure partie de la longueur de ce manchon. Ceci présente un inconvénient du fait
des sollicitations mécaniques importantes subies par le métal de ce manchon, en raison
de la différence des coefficients de dilatation du métal et de la céramique et de
l'impossibilité pour le manchon de se déformer sans se détacher de la céramique, au
détriment de l'étanchéité.
[0006] La présente invention vise à remédier à ces défauts et elle a pour objet une bougie
d'allumage pour moteurs à explosions conforme à la revendication 1.
[0007] La figure unique du dessin annexé représente, à titre d'exemple et à grande échelle,
une forme d'exécution de la bougie d'allumage selon l'invention, moitié en vue extérieure
et moitié en coupe axiale.
[0008] La bougie représentée comporte, comme celle représentée dans le brevet cité, un corps
céramique isolant 2, une électrode centrale axiale 3 traversant ce corps 2, un culot
métallique 4 présentant un filetage 4a pour sa fixation sur un bloc-moteur, et un
six-pans 4b pour le visser sur le bloc-moteur et pour l'en dévisser. Cette bougie
présente encore une capsule métallique 5 fixée par soudure électrique sur l'extrémité
du culot 4 opposée à celle présentant le six-pans 4b. Cette capsule ainsi fixée sur
le culot délimite une pré-chambre de combustion 6 qui communique avec l'extérieur
par une ouverture axiale 7 et, dans cet exemple, par trois ouvertures latérales obliques
8 dont deux seulement sont visibles sur le dessin. Cette capsule 5 constitue l'électrode
de masse, tandis que l'électrode active est formée par l'extrémité 9 de l'électrode
centrale 3. Cette extrémité 9 dépasse du bec 10 du corps isolant 2 et se trouve dans
la chambre 6. Un manchon métallique 11 assure la fixation étanche du culot 4 au corps
isolant 3.
[0009] Jusqu'ici, la construction de la bougie est conforme à ce qui est décrit dans le
brevet cité et son fonctionnement aussi. Mais la bougie représentée présente les caractères
nouveaux suivants. Le manchon 11 comprend trois parties: une première partie lla qui
est fixée intérieurement, par brasage céramique-métal au corps céramique isolant 2,
une seconde partie llb qui est fixée extérieurement, par brasage métal-métal, au culot
4, et une troisième partie llc, intermédiaire entre les précédentes, lla, llb, qui
est distante tant du culot 4 que du corps céramique isolant 2. Cette partie intermédiaire
llc du manchon est ainsi libre de se déformer sous l'effet des variations de température
subies par la bougie. Elle constitue donc un joint de dilatation entre le culot 4
et le corps 2 et assure ainsi le maintien d'un bon contact étanche entre lla et 2,
d'une part, et entre llb et 4 d'autre-part, ce bon contact sur une surface importante
assurant la soli- darisation du culot 4 et du corps 2, et une bonne conduction thermique
entre ce culot 4 et le corps 2. Ce dernier présente en outre des ailettes de refroidissement
pour évacuer la chaleur qui lui est ainsi transmise. On remarquera que non seulement
la partie intermédiaire llc du manchon est distante du corps 2, mais aussi la partie
llb. Ceci est obtenu par un décolletage intérieur du manchon 11 sur la longueur de
ses parties llb et llc.
[0010] Cette différence d'épaisseur du manchon, entre la partie lla, d'une part, et les
parties llb et llc, d'autre part, a la fonction supplémentaire suivante: Lors de la
fabrication de la bougie représentée, on dispose des joncs de brasage 13 et 14 aux
endroits indiqués sur le dessin et l'on fait passer la bougie au four pour faire fondre
le métal de ces joncs, qui s'écoule alors par gravité et capillarité, d'une part entre
la partie lla du manchon et le corps 2, pour ce qui est des joncs 13, et d'autre part
entre la partie llb et le culot 4, pour ce qui est des joncs 14. Le vide existant
entre la partie llc et le corps 2 empêche le métal de brasage des joncs 13 de s'écouler
par capillarité plus bas que la partie lla. Simul- tanément à cette double opération
de brasage, on fait les deux suivantes, pour assurer la fixation étanche de l'électrode
cen- trale 3 à l'extrémité du corps 2 présentant les ailettes 12: On dispose des joncs
de brasage 15 et 16 aux endroits indiqués sur le dessin. Lors du passage du four,
ces joncs fondent et coulent par gravité et capillarité, assurant respectivement la
fixation étanche de l'extrémité filetée 17 de l'électrode 3 à un capuchon 18, et la
fixation étanche de ce capuchon au corps 2. L'étanchéité du trou intérieur du corps
2, où est logée l'électrode 3, est ainsi réalisée par brasage à l'endroit le plus
froid de la bougie, ce qui évite d'avoir à prendre des précautions particulières pour
tenir compte de la dilatation. Comme il est bien connu, c'est sur cette extrémité
file- téè 17 que vient se fixer le conducteur d'amenée du courant produisant les étincelles
entre 9 et 5.
[0011] En ce qui concerne les matières utilisées, on pourra prévoir ce qui suit, comme dans
le brevet antérieur cité. Le culot est en acier. Les joncs de brasage métal-céramique
peuvent être en un alliage cuivre-argent. Le manchon 11 peut être en un alliage inoxydable
commercialisé sous la marque Dilver. La capsule 5 devant résister à des températures
élevées, elle sera avantageusement en acier et soumise à un traitement de cémentation
au chrome, par exemple un traitement de chromage dur, qui forme à la surface de la
capsule une fine couche de carbure de chrome, ayant une très grande dureté. On pourra
faire subir à cette capsule tout traitement permettant d'obtenir une surface très
dure et résistante aux acides et autres agents corrosifs.
[0012] Le prolongement lld du manchon 11 protège la surface intérieure du culot du contact
des gaz corrosifs pouvant se produire dans la pré-chambre 6.
[0013] L'invention n'est pas applicable uniquement au cas de bougies présentant une capsule
telle que 5, formant une pré-chambre de combustion, permettant au mélange comburant
d'y être préalablement comprimé, enflammé par l'étincelle tournante se formant entre
9 et 5, créant un plasma qui active la réaction de combustion dans la chambre principale
du cylindre. La liaison mécanique étanche entre le culot 4 et le corps céramique isolant
2, au moyen du manchon 11 décrit, peut ainsi avantageusement trouver son application
dans le cas d'une bougie à électrode de masse non circulaire, par ex. en forme de
crochet, dans le cas d'une bougie à multi-électrodes, etc.
1) Bougie d'allumage pour moteurs à explosions, du type dans lequel le culot métallique
est fixé de façon étanche au corps céramique isolant par l'intermédiaire d'un manchon
métallique (11) qui, sur une première partie de sa longueur (lla), est fixé au corps
céramique isolant (2) par brasage céramique-métal, tandis qu'il est fixé, sur une
seconde partie de sa longueur (llb), au culot métallique (4), caractérisée en ce qu'une
troisième partie (llc) de la longueur de ce manchon (11), qui est intermédiaire entre
les deux autres (lla, llb), est distante du corps céramique isolant (2) et du culot
(4), pour permettre à cette troisième partie (llc) de se déformer sous l'effet des
variations de température et de constituer un joint de dilatation entre le culot (4)
et le corps céramique isolant (2) tOdt en assurant une bonne conduction thermique
du culot à ce corps.
2) Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que la seconde partie mentionnée
du manchon est fixée au culot métallique par brasage.
3) Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que la troisième partie mentionnée
du manchon est plus mince que la première.
4) Bougie selon les revendications 2 et 3, caractérisée en ce que la seconde et la
troisième partie mentionnées du manchon ont la même épaisseur de sorte que ce manchon
soit distant du corps isolant céramique aussi sur la deuxième partie mentionnée de
sa longueur.
5) Bougie selon la revendication 4, caractérisée en ce que le manchon est décolleté
intérieurement sur la longueur de sa seconde et de sa troisième partie mentionnée.
6) Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'intérieur de la première
partie (lla) du manchon (11) est brasé sur le corps isolant (2), tandis que l'extérieur
de la seconde partie (llb) est brasé sur le culot (4).