[0001] La présente invention a pour objet un accélérateur linéaire de particules chargées,
notamment d'ions, comportant des tubes de glissement. Cet accélérateur, permettant
notamment d'accélérer deux types d'ions de masse différente, peut être utilisé dans
la production de radioéléments à usage médical, dans la réalisation de sondes ioniques,
dans la datation isotopique et dans la réalisation d'implanteurs ioniques à haute
énergie.
[0002] Sur la figure 1, on a représenté par exemple le schéma de principe d'un accélérateur
linéaire à ondes stationnaires à tubes de glissement du type Wideroe. Cet accélérateur
comprend une cavité généralement de forme cylindrique 1 dans laquelle sont disposés,
le long de l'axe 2 de la cavité, des tubes 4 et 6, appelés tubes de glissement, définissant
entre eux des intervalles I. Ces tubes 4 et 6 sont connectés alternativement aux deux
bornes d'un générateur haute fréquence 8. Les ions, injectés par une source 10, sont
accélérés dans les intervalles I, par le champ électrique haute fréquence qui y règne.
[0003] On sait que les structures accélératrices ou accélérateurs linéaires à tubes de glissement
ne se prêtent bien qu'à l'accélération d'ions dont le rapport q/A de la charge q à
la masse A s'éloigne très peu de la valeur optimale pour laquelle ils ont été conçus.
[0004] En effet dans de tels dispositifs comportant un certain nombre de tubes de glissement,
la loi de vitesse des particules est imposée. Le champ électrique nécessaire pour
accélérer les ions est donc inversement proportionnel au rapport q/A. Un dispositif
étudié pour accélérer des particules de rapport (q/A) , avec le champ électrique maximum,
sera incapable d'accélérer des particules telles que q/A soit inférieur à (q/A)
o, et des particules pour lesquelles q/A est supérieur à (q/A)
o ne pourront pas être accélérées à une énergie par nucléon sensiblement supérieure
à celle obtenue avec les particules de rapport (q/A)
o.
[0005] Les différentes méthodes proposées pour pallier à cette difficulté telles que le
réglage de la fréquence du champ électrique, la modification de la position des tubes
de glissement, etc., présentent l'inconvénient de compliquer de façon assez considérable
la réalisation technologique des structures accélératrices et de la rendre, par conséquent,
moins fiable et plus coûteuse.
[0006] Dans les structures accélératrices à ondes stationnaires, décrites ci-dessus, on
sait aussi que la période spatiale L de la structure (longueur d'un tube plus longueur
d'un intervalle) est proportionnelle à la longueur d'onde dans le vide λ, associée
au champ électrique, et au rapport, noté β, de la vitesse des ions à celle de la lumière.
De façon plus précise, dans les accélérateurs du type Wideroe, tels que schématisés
en figure 1, la longueur spatiale L est régie par l'équation L = β λ/2. De même, le
diamètre extérieur des tubes de glissement est proportionnel à la longueur d'onde
λ et au rapport β.
[0007] Afin que la valeur moyenne du champ électrique ne soit pas trop faible, par rapport
à sa valeur crète, on est pratiquement conduit à choisir pour la longueur des intervalles
d'accélération I une valeur voisine de celle des tubes de glissement, c'est-à-dire
voisine de βλ/4 dans le cas du type Wideroe.
[0008] Par ailleurs, afin que le champ électrique soit suffisamment homogène dans les intervalles
d'accélération 1, le diamètre extérieur des tubes ne doit pas être petit devant la
longueur des intervalles d'accélération. En général, ce diamètre présente une valeur
voisine de celle de la longueur d'un intervalle I, donc supérieur à la moitié de PX/2,
et voisine de βλ/4.
[0009] Il en résulte donc que, pour des valeurs élevées de β (supérieures à 0,15 environ),
on est conduit à avoir des tubes de glissement dont le diamètre est inutilement grand
par rapport, à celui nécessaire au passage du faisceau.
[0010] La charge capacitive représentée par les tubes de glissement devient ainsi très importante.
Les courants qui circulent dans les parois des tubes sont alors intenses, entraînant
une dissipation d'énergie prohibitive. En conséquence, l'impédance shunt linéique
efficace Z de ces stuctures, définie par l'équation Z=E
2/P
1, E étant la valeur moyenne du champ électrique et P1 la puissance dissipée par unité
de longueur, devient beaucoup trop faible.
[0011] La présente invention a justement pour objet un accélérateur linéaire de particules
chargées comportant des tubes de glissement, permettant de pallier aux différents
inconvénients mentionnés ci-dessus. Elle permet notamment de diminuer le diamètre
des tubes de glissement et d'augmenter l'impédance shunt linéique efficace de la structure
des accélérateurs d'ions dans le cas des accélérateurs du type Wideroe, elle permet
également d'accélérer deux types d'ions de masses différentes.
[0012] De façon plus précise, l'invention a pour objet un accélérateur linéaire de particules
chargées du genre de ceux qui comportent, à l'intérieur d'une enveloppe conductrice,
des tubes de glissement définissant entre eux des intervalles d'accélération de longueur
telle que, dans deux intervalles successifs, la composante longitudinale du champ
électrique présente un module identique, caractérisé en ce qu'il comprend, dans chaque
intervalle, un tube de glissement supplémentaire disposé sensiblement au milieu de
l'intervalle entre deux tubes voisins et relié électriquement à ladite enveloppe par
une impédance.
[0013] L'ajout de ces tubes de glissement supplémentaires permet de diminuer le diamètre
des tubes de glissement et d'augmenter l'impédance shunt linéique efficace de la structure
de l'accélérateur.
[0014] Dans le cas d'un accélérateur linéaire de particules chargées de type Wideroe, la
structure décrite ci-dessus peut être utilisée pour permettre à ce type d'accélérateur
de fonctionner à volonté sur deux modes différents, l'un rapide, adapté à un premier
type d'ions, l'autre lent, adapté à un second type d'ions plus lourds que les premiers.
[0015] Selon l'invention, un tel accélérateur linéaire se caractérise en ce que, les tubes
de glissement supplémentaires étant reliés à la masse, un sur deux des autres tubes
de glissement est reliée à une source de potentiel instantané V, le suivant est relié
à une source de potentiel instantané V' de même signe, ou à une source de potentiel
instantané -V de signe contraire.
[0016] Selon un premier mode de réalisation d'un accélérateur linéaire de type Wideroe selon
l'invention, tous les tubes de glissement présentent une longueur égale à la longueur
de l'intervalle, séparant un tube de glissement supplémentaire et un autre tube de
glissement.
[0017] Selon un deuxième mode de réalisation d'un accélérateur linéaire de type Wideroe
selon l'invention, les tubes de glissement supplémentaires présentent une longueur
inférieure à la longueur de l'intervalle, séparant un tube de glissement supplémentaire
et un autre tube de glissement, et les autres tubes de glissement présentent une longueur
supérieure à la longueur dudit intervalle.
[0018] L'accélérateur décrit ci-dessus peut être avantageusement utilisé, lorsque celui-ci
comporte un étage d'entrée utilisant la focalisation d'un faisceau d'ions par quadrupôle
à radiofréquence.
[0019] Selon l'invention, dans un tel étage d'entrée, tous les tubes de glissement de cet
étage comportent un anneau central sur lequel sont montés, parallèlement à l'axe de
l'anneau, deux jeux de deux demi-doigts disposés de part et d'autre de l'anneau, les
demi-doigts de chaque jeu étant disposés symétriquement par rapport à l'axe de l'anneau,
les demi-doigts des deux jeux étant décalés entre eux d'un angle de 2, pour un sur
deux des tubes de glissement, et situés dans le prolongement l'un de l'autre, pour
les autres tubes de glissement.
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui suit, donnée à titre explicatif mais nullement limitatif en référence aux figures
annexées, sur lesquelles :
- la figure 1, déjà décrite, représente un schéma de principe d'un accélérateur linéaire
d'ions selon l'art antérieur ;
- les figures 2a et 2b représentent un schéma de principe d'un accélérateur linéaire
d'ions selon l'invention ;
- les figures 3a et 3b représentent, en coupe longitudinale, une réalisation d'un
accélérateur linéaire selon l'invention, la figure 3a est une coupe selon les plaques
portant les tubes de glissement portés aux potentiels V et + V et la figure 3b une
coupe selon la plaque portant les tubes de glissement portés au potentiel de la masse
;
- la figure 4 est un schéma électrique correspondant à l'accélérateur linéaire représenté
sur les figures 3a et 3b ;
- la figure 5 représente des tubes de glissement à quadrupôle à radiofréquence selon
l'art antérieur ;
- la figure 6 représente des tubes de glissement à quadrupôle à radiofréquence selon
l'invention ; et
- la figure 7 représente schématiquement en a, b, c, d, des accélérateurs linéaires
dans lesquels (a) représente un accélérateur selon l'état de la technique, comportant
un seul intervalle d'accélération entre deux demi-tubes de glissement, (b) représente
un accélérateur selon l'invention, comportant un tube de glissement supplémentaire
divisant l'intervalle d'accélération en deux demi-cellules, (c) représente un accélérateur
conforme à l'invention comportant deux tubes de glissement supplémentaires, (d) représente
un accélérateur conforme à l'invention comportant trois tubes de glissement supplémentaires.
[0021] Sur les figures 2a et 2b, on a représenté le principe d'un accélérateur linéaire
de particules chargées, notamment d'ions, conformément à l'invention. Cet accélérateur
comprend, comme dans les accélérateurs de l'art antérieur, une cavité 11 de forme
généralement cylindrique dans laquelle sont disposés, en alternance le long de l'axe
l2 de la cavité, des tubes de glissement 14 et 16 définissant entre eux des intervalles
d'accélération. Les tubes 14 sont connectés à une première source alternative de haute
fréquence 18, délivrant un premier potentiel V
1 et les tubes 16 à une seconde source alternative de haute fréquence 19, délivrant
un deuxième potentiel V
2. Les ions à accélérer sont injectés dans l'accélérateur au moyen d'un injecteur 20.
[0022] Selon l'invention, l'accélérateur linéaire comprend, de plus, des tubes de glissement
supplémentaires 22, disposés au milieu des intervalles, séparant les tubes 14 et les
tubes 16. Ces tubes supplémentaires 22 sont portés à un potentiel V
3 très différent des potentiels V
1 et V
2. Par exemple, le potentiel V
I peut présenter une valeur V et le potentiel V
2 une valeur voisine de +V, le potentiel V
3 pouvant être celui de la masse, comme représenté sur les figures 2a et 2b.
[0023] La présence de ces tubes de glissement supplémentaires 22 permet de doubler le nombre
d'intervalles d'accélération ainsi que celui des tubes de glissement. Ceci permet
de réduire le diamètre extérieur des tubes de glissement d'environ un facteur 2, et
donc, de diminuer la charge capacitive de ces tubes.
[0024] La diminution de cette charge capacitive en- traine une dissipation d'énergie, plus
faible que celle dissipée dans les dispositifs de l'art antérieur, conduisant à une
augmentation de l'impédance shunt linéique efficace de l'accélérateur linéaire. Des
essais ont montré que cette impédance shunt était multipliée par un facteur de l'ordre
de 2 ou 3.
[0025] Dans l'application à un accélérateur linéaire de particules chargées du type Wideroe,
on porte les tubes de glissement 14 à des potentiels alternatifs voisins de V et les
tubes de glissement 16 soit, à des potentiels alternatifs voisins de V soit à des
potentiels alternatifs voisins de -V, les tubes de glissement supplémentaires 22 étant
alors portés à la masse.
[0026] Le fait que les tubes de glissement 16 soient portés soit, à des potentiels alternatifs
voisins de V, soit à des potentiels alternatifs voisins de -V, permet de faire fonctionner
l'accélérateur linéaire sur deux modes différents, étant donné que la période spatiale
du champ électrique haute fréquence régnant dans les intervalles I', compris entre
les tubes de glissement l4 ou 16 et les tubes supplémentaires 22, est deux fois plus
grande dans le deuxième cas (-
V) que dans le premier cas (V), et notamment en ce qui concerne le premier harmonique
dudit champ. En conséquence, lorsque la période de ce champ électrique est la même
dans les deux cas, une particule synchrone devra aller deux fois plus vite dans le
deuxième cas que dans le premier.
[0027] Le premier mode de fonctionnement, appelé mode lent et qui correspond à un type de
fonctionnement classique, permettra d'accélérer un premier type d'ions et le second
mode, appelé mode rapide, permettra d'accélérer un deuxième type d'ions plus légers
que les premiers.
[0028] Selon une réalisation particulière de l'accélérateur linéaire de l'invention, tous
les tubes de glissement présentent, comme représenté sur la figure 2a, une longueur
1 égale à la longueur g d'un intervalle I', séparant les tubes de glissement 14 ou
16 des tubes supplémentaires 22. Dans une telle réalisation, la longueur 1 et la longueur
g sont régies par l'équation 1 = g = β
Lλ/4 dans laquelle λ est la longueur d'onde dans le vide et β
L le rapport de la vitesse des ions à celle de la lumière, dans le cas d'un fonctionnement
en mode lent.
[0029] En supposant le champ électrique homogène dans les intervalles d'accélération I',
des calculs simples montrent que, dans cette réalisation, l'efficacité η du mode rapide
par rapport au mode lent est voisine de 0,76, autrement dit, l'énergie acquise par
une particule dans un intervalle d'accélération I', pour une même valeur de potentiel
V, est 0,76 fois plus faible en mode rapide qu'en mode lent.
[0030] Afin d'améliorer le fonctionnement de l'accélérateur linéaire en mode rapide, on
peut, selon l'invention, utiliser des tubes de glissement inégaux tout en gardant
des intervalles d'accélération I' de longueur g identiques, c'est-à-dire tel que g
= β
Lλ/4. Ceci est représenté sur la figure 2b. En particulier, les tubes de glissement
supplémentaires 22 présentent une longueur l
m inférieure à la longueur g d'un intervalle I', séparant un tube de glissement 14
ou 16 d'un tube de glissement supplémentaire 22, et les tubes de glissement 14 et
16 une longueur l
n supérieure à la longueur g d'un intervalle I'.
[0031] Par exemple, lorsque la longueur l
m est prise égale à l/2g et la longueur l
n égale à 3/2g, on obtient une efficacité η du mode rapide par rapport au mode lent
de 0,97, l'efficacité du mode rapide étant accrue d'un facteur égal à 1,18, par rapport
au cas où 1 est égal à g, tandis que l'efficacité du mode lent est dégradée d'un facteur
égal à 0,92. De même, lorsque la longueur l
m est prise égale à 3/4g et la longueur l
n égale à 5/4g, on obtient une efficacité q du mode rapide par rapport au mode lent
de 0,85, l'efficacité du mode rapide étant accrue de 9%, par rapport au cas où 1 est
égal à g, tandis que l'efficacité du mode lent n'est dégradée que de 2%.
[0032] Si on suppose les fréquences de fonctionnement et les impédances shunt linéiques
efficaces pratiquement identiques sur les deux modes, il est facile de voir qu'avec
une puissance haute fréquence donnée, si l'accélérateur peut accélérer sur le mode
lent des ions dits lourds tels que le rapport q/A soit supérieur au rapport (q/A)
L à une énergie W
L par nucléon, cet accélérateur pourra accélérer sur le mode rapide, à l'énergie W
R égale à 4W
L par nucléon, des ions dits légers tels que le rapport (q/A) soit supérieur au rapport
(q/A)
R, ce dernier rapport étant défini par la relation (q/A)
R =

; on rappelle que q représente la charge de l'ion et A sa masse.
[0033] Sur les figures 3a et 3b, on a représenté une réalisation pratique d'un accélérateur
linéaire selon l'invention. Cet accélérateur comprend une cavité 24, fonctionnant
sur le mode transversal, situé à l'intérieur d'une enveloppe cylindrique 26 conductrice.
Dans cette cavité 24, sont logés alternativement des tubes de glissement 28 et 30
supportés, par l'intermédiaire de languettes telles que 31, respectivement par deux
plaques 32 et 34 (figure 3a). Ces plaques 32 et 34, disposées radialement, sont diamétralement
opposées et électriquement solidaires de l'enveloppe 26. L'ensemble constitue une
cavité résonnante dans laquelle les tubes de glissement 28 sont portés approximativement
à un même potentiel alternatif instantané V et les tubes 30 approximativement à un
même potentiel soit V, soit -V.
[0034] Entre les tubes de glissement 28 et 30 sont intercalés des tubes supplémentaires
36. Ces tubes 36 sont portés par une plaque 38 (figure 3b) disposés dans un plan perpendiculaire
à celui contenant les plaques 32 et 34, et reliés électriquement à l'enveloppe 26.
Cette plaque 38 est portée au potentiel de la masse.
[0035] Sur la figure 4, on a représenté le schéma électrique correspondant à la réalisation
décrite sur les figures 3a et3b. Les selfs L correspondent à l'inductance due aux
flux du champ magnétique dans chacun des quadrants de la cavité 26, ces quadrants
étant délimités par les plaques 32, 34 et 38. Les condensateurs C représentent les
capacités réparties d'une part, entre la plaque 32 et la masse et, d'autre part, entre
la plaque 34 et la masse. Le condensateur C' représente la capacité répartie entre
les plaques 32 et 34.
[0036] Le schéma électrique représenté sur la figure 4 peut être considéré comme formé de
deux circuits a et b, accordés sur la même fréquence et couplés par le condensateur
CI.
[0037] Les deux modes de fonctionnement de l'accélérateur linéaire correspondent l'un (le
mode lent) à la résonance de l'inductance L en parallèle avec la capacité C/2, les
potentiels V étant de même signe, et l'autre (le mode rapide) à la résonance de l'inductance
L en parallèle avec la capacité C'+C/2, les potentiels V par rapport à la masse étant
opposés.
[0038] La présence du condensateur C' permet de sélectionner le mode de fonctionnement que
l'on désire, car la fréquence de résonance F
R du premier mode est plus faible que la fréquence de résonance F
L du second mode. La puissance est fournie par un générateur HF unique, accordable
sur les fréquences F
. et F
L.
[0039] Le rapport de ces deux fréquences de résonance F
L/F
R étant égal à

, on peut, dans une certaine mesure, modifier ce rapport en jouant sur la valeur de
C', c'est-à-dire en jouant par exemple sur la dimension des plaques qui supportent
les tubes de glissement. Ceci permet d'optimiser l'accélérateur linéaire de l'invention
pour deux familles d'ions dont les rapports des charges massiques sont inférieurs
à 4. Par exemple, avec un tel accélérateur on peut accélérer des protons et des deutons,
ce qui peut être particulièrement intéressant dans le cadre des applications médicales.
[0040] Des mesures électriques, effectuées sur l'accélérateur linéaire décrit ci-dessus
et sur un accélérateur linéaire de type classique de mêmes dimensions extérieures
ont montré que, pour une cavité fonctionnant sur deux modes selon l'invention, l'impédance
shunt linéique efficace de cette cavité, fonctionnant sur le mode lent, est apparue
légèrement supérieure à celle d'une cavité fonctionnant sur un seul mode, pour des
fréquences de fonctionnement et des coefficients β
L identiques (
SL était voisin de 0,12). Sur le mode rapide, l'impédance shunt linéique efficace, obtenue
avec la cavité à deux modes, est environ deux fois supérieure à celle obtenue avec
la cavité à un seul mode pour le même coefficient β
R (β
R était voisin de 0,21).
[0041] Le bon comportement de l'impédance shunt linéique efficace pour des valeurs de β
élevées (β supérieur à 0,15) est dû au fait que l'accélérateur linéaire, selon l'invention,
comporte deux fois plus de tubes de glissement et des intervalles d'accélération deux
fois plus courts que les accélérateurs linéaires classiques.
[0042] La réalisation pratique décrite ci-dessus correspond à un accélérateur linéaire dont
la cavité fonctionne en mode transversal. Bien entendu, tout autre mode de réalisation
pratique peut être envisagé.
[0043] Selon l'invention, la structure décrite précédemment peut être avantageusement utilisée
dans un accélérateur linéaire comportant un étage d'entrée utilisant la focalisation
d'un faisceau d'ions par quadrupôle à radiofréquence.
[0044] On sait que pour des valeurs de β faibles (inférieures à 0,05) la focalisation est
difficile à réaliser par les moyens habituels. Or, si les étages à haute énergie utilisent
des cavités fonctionnant sur deux modes,. conformément à l'invention, il faut que
l'étage d'entrée puisse fonctionner sur les deux fréquences de résonance correspondantes
(F
R et F
L) et que, sur chacune de ces fréquences, cet étage fournisse un faisceau d'ions ayant
des coefficients β différents pour chacune de ces deux fréquences, correspondant aux
valeurs acceptées par l'étage suivant.
[0045] Bien qu'il soit possible d'obtenir ce résultat par exemple en utilisant deux quadrupôles
à radiofréquence différents, fonctionnant respectivement aux fréquences F
L et F
R, il est néanmoins préférable, pour des raisons de simplicité, d'économie et d'homogénéité
de l'accélérateur, de réaliser cet étage d'entrée sous la forme d'une structure à
deux modes.
[0046] On a représenté sur la figure 5 deux tubes de glissement 40a et 40b à quadrupôles
à radiofréquence. Selon l'art antérieur, ces tubes de glissement 40a et 40b, reliés
à la structure de l'accélérateur à l'aide des tiges 41, comportent chacun un anneau
central 42 sur lequel sont montés deux jeux 44 et 46 de deux demi-doigts respectivement
48 et 50. Ces jeux, étant disposés parallèlement à l'axe 52 de l'anneau central 42,
sont situés de part et d'autre de l'anneau central 42. De plus, les demi-doigts 48
du jeu 44 et les demi-doigts 50 du jeu 46 sont disposés symétriquement par rapport
à l'axe de l'anneau, autrement dit diamétralement opposés.
[0047] Par ailleurs, dans un accélérateur linéaire utilisant de tels tubes de glissement,
deux tubes de glissement consécutifs, tels que 40a et 40b, sont disposés l'un par
rapport à l'autre de façon que la disposition des demi-doigts de l'un des deux tubes,
par exemple 40b, se déduise de celle des demi-doigts de l'autre tube, par exemple
40a, par une rotation de 2 autour de l'axe 52 de l'anneau.
[0048] Dans les accélérateurs linéaires classiques, comportant des tubes de glissement à
quadrupôle à radiofréquence, les demi-doigts des deux jeux, c'est-à-dire les demi-doigts
48 et 50 correspondant respectivement aux jeux 44 et 46, sont situés dans le prolongement
l'un de l'autre, (figure 5).
[0049] Une telle disposition des demi-doigts peut être utilisée lorsque l'accélérateur fonctionne
en mode lent.
[0050] En ce qui concerne le fonctionnement en mode rapide il n'en est pas de même. En particulier,
il n'est pas possible d'obtenir un effet de gradients alternés en ce qui concerne
le champ électrique.
[0051] Pour remédier à cet inconvénient, on utilise, comme représenté sur la figure 6 et
conformément à l'invention, pour les deux jeux des demi-doigts décalés entre eux d'un
angle de

, en particulier, les demi-doigts 54 et 60 correspondant respectivement aux deux jeux
56 et 58 forment entre eux un angle de

.
[0052] Selon l'invention, ce décalage d'un angle de

est réalisé pour un sur deux des tubes de glissement. Il peut être réalisé soit,
sur les tubes de glissement l4 et 16 portés respectivement au potentiel V et au potentiel
±V, soit sur les tubes de glissement supplémentaires 22 portés au potentiel de la
masse.
[0053] Sur la figure 6, les demi-doigts décalés sont ceux des tubes de glissement supplémentaires
22. Pour les autres tubes de glissement, les demi-doigts 48, 50 des deux jeux 44 et
46 sont disposés, comme dans l'art antérieur, dans le prolongement l'un de l'autre,
ici les tubes de glissement 14 et 16. Les éléments constituant les tubes de glissement
qui restent inchangés par rapport à ceux de l'art antérieur portent les mêmes références
que ceux de la figure 5.
[0054] Il est à noter qu'une telle disposition des demi-doigts peut être envisagée dans
les accélérateurs classiques, c'est-à-dire ne comportant pas de tubes de glissement
supplémentaires, ceci permet d'obtenir une focalisation plus intense du faisceau d'ions
en doublant la période spatiale du champ focalisant, ce qui permet par exenple d'accélérer
un faisceau plus intense pour un diamètre donné.
[0055] L'invention a été décrite dans son application à l'accélération des ions ; elle n'est
toutefois pas limitée à cette application et, en particulier, elle peut être utilisée
pour accélérer des électrons, auquel cas les seuls aménagements à apporter sont des
modifications du dimensionnement des différents composants.
[0056] On sait que les électrons deviennent relativistes à des énergies relativement faibles.
L'impédance shunt des accélérateurs à ondes stationnaires à tubes de glissement classiques
devient alors très faible.
[0057] C'est pourquoi on utilise habituellement pour accélérer les électrons des accélérateurs
à ondes progressives fonctionnant en hyperfréquences, quoique les techniques correspondantes
soient relativement coûteuses et d'une mise en oeuvre assez délicate.
[0058] La technique proposée par l'invention permet d'augmenter de façon très sensible l'impédance
shunt des accélérateurs d'électrons à ondes stationnaires et à tubes de glissement,
ce qui permet de considérer plus favorablement la réalisation et l'emploi de machines
très rustiques, fonctionnant en ondes métriques, en vue par exemple de la stérilisation
industrielle.
[0059] Par ailleurs, l'invention peut être mise en oeuvre dans d'autres structures que la
structure du type Wideroe.
[0060] Par exemple, l'invention présente un intérêt en ce qui concerne les accélérateurs
à cavités réentrantes couplées (par trous ou par boucles) : l'adjonction du tube de
glissement supplémentaire permet de réduire le diamètre des tubes de glissement.
[0061] L'avantage est probablement moins grand que pour un accélérateur Wideroe ou un accélérateur
à cavité T.E. tel que celui décrit, mais cette solution peut être intéressante pour
de fortes valeurs de P, en particulier pour les électrons.
[0062] Enfin, un accélérateur de type Alvarez peut être considéré comme une série de cavités
réentrantes empilées à la suite les unes des autres dans lesquelles les courants sur
les deux faces de parois adjacentes sont égaux et opposés, ce qui permet de supprimer
lesdites parois.
[0063] Il est bien connu que l'impédance shunt de l'Alvarez se dégrade très vite à partir
de valeurs de a relativement faibles (0,1 à 0,15), parce que les tubes deviennent
alors à la fois très gros et très longs : le courant au milieu de chaque tube devient
alors très important.
[0064] L'adjonction de tubes supplémentaires permet certainement d'améliorer très sensiblement
l'impédance shunt.
[0065] Enfin, en ce qui concerne les tubes de glissement supplémentaires ils ne sont pas
obligatoirement reliés à la masse. Toutefois, pour des raisons pratiques, on ne peut
que les relier à l'enveloppe par une impédance selfique qui peut être soit très faible,
auquel cas le tube supplémentaire est pratiquement au potentiel de l'enveloppe, soit
élevée, auquel cas le tube supplémentaire sera porté à un potentiel intermédiaire
entre ceux des extrémités des tubes de glissement adjacents. Ces impédances sont pratiquement
constituées par les supports conducteurs des tubes de glissement supplémentaires.
[0066] Le cas d'un accélérateur fonctionnant sur le mode π (L=

) , et plus précisément celui de l'accélérateur du type Wideroe a été donné explicitement
à titre indicatif.
[0067] Le nombre de tubes de glissement intermédiaires n'est pas limité à un, mais on peut
en disposer un nombre en principe quelconque en vue d'améliorer l ' impédance-shunt,tel
qu'un nombre impair dans le cas où on veut se réserver la possibilité de fonctionner
sur deux modes, lent et rapide, comme on va le montrer ci-dessous.
[0068] Dans un accélérateur linéaire à ondes stationnaires à tubes de glissement, dans l'état
présent de l'art, une cellule de longueur L=

ou L=βλ selon que la direction de la composante longitudinale du champ considérée
à un instant donné s'inverse ou non d'une cellule à la suivante, comporte un seul
intervalle d'accélération situé entre deux demi-tubes 4,6 de glissement comme le montre
la figure 7 en (a).
[0069] Selon l'invention, l'adjonction d'un tube de glissement intermédiaire 22 divise l'intervalle
d'accélération en deux demi-cellules comme le montre la figure 7 en (b), ce qui permet
de réduire les dimensions des tubes de glissement, donc leurs capacités, et consécutivement
d'augmenter l'impédance- shunt.
[0070] Le nombre d'éléments en lesquels il est possible de diviser l'intervalle d'accélération
n'est évidemment pas limité à deux. On peut par exemple introduire deux tubes de glissement
intermédiaires 22 comme le montre la figure 7 en (c). Les supports conducteurs qui
les relient aux parois devront toutefois être disposés de façon à répartir le champ
de façon adéquate entre les trois intervalles d'accélération ainsi définis.
[0071] Si on veut conserver la possibilité offerte par la division d'une cellule en deux
demi-cellules, permettant de fonctionner sur deux modes, s'il est possible d'avoir
un régime de fonctionnement tel que les valeurs instantanées de la composante longitudinale
du champ soient opposées dans les deux demi-cellules, le nombre de tubes de glissement
intermédiaires devra être impair comme le montre la figure 7 en (d) où il y a trois
tubes intermédiaires 22.