[0001] L'invention est relative à un mécanisme de quantième perpétuel pour pièce d'horlogerie
comprenant une étoile des mois effectuant un tour par année, une came des mois fixée
sur l'étoile des mois et présentant des parties pleines correspondant aux mois de
trente et un jours, des encoches peu profondes correspondant à ceux de trente jours
et une ouverture située entre les parties pleines correspondant aux mois de janvier
et de mars, un mobile pivotant sur l'étoile des mois et comprenant entre autres une
came des années arrangée pour effectuer un tour en quatre ans, ladite came des années
présentant quatre flancs apparaissant à tour de rôle dans ladite ouverture, un indicateur
des mois et un indicateur de cycle de quatre ans.
[0002] Dans les montres à grande complication, on connaît principalement deux sortes de
mécanisme de quantième perpétuel. On reconnaît habituellement le premier de ces mécanismes
par le petit cadran sur lequel se meut l'aiguille des mois qui porte les noms des
mois pour quatre ans. L'aiguille chargée d'indiquer le mois fait alors un tour en
quatre ans. Ce système permet donc d'abord de reconnaître que l'on a affaire à un
quantième perpétuel, puis de savoir immédiatement sur quelle année est calée la montre
par rapport à l'année bissextile. Le second mécanisme répond lui à la définition générique
donnée à l'alinéa ci-dessus où l'indicateur ou aiguille des mois fait une révolution
par année. Dans ce cas cependant, rien n'indiquera qu'on a affaire à une montre pourvue
d'un calendrier perpétuel pas plus qu'on ne sera assuré que la montre est correctement
réglée par rapport à l'année bissextile si elle n'est pas équipée d'un indicateur
supplémentaire de cycle de quatre ans.
[0003] Un tel indicateur supplémentaire est proposé par exemple sur le mouvement qui porte
le numéro 861 389 du constructeur Patek-Phi lippe. Dans cette construction, l'étoile
des mois, qui porte l'aiguille des mois et fait un tour en une année, commande un
train d'engrenages démultiplicateur qui entraîne finalement une aiguille des années
qui fait une révolution en quatre ans et dont l'axe est coaxial à l'axe de l'aiguille
des mois. On comprendra cependant que ce système de renvoi est compliqué et surtout
qu'il prend de la place en épaisseur.
[0004] On a vu plus haut que dans cette seconde sorte de mécanisme, l'étoile des mois est
pourvue d'un mobile qui pivote sur elle et qui comporte une came des années qui est
arrangée pour effectuer un tour en quatre ans. La présente invention tire précisément
profit de cet arrangement et fait dépendre l'indication du cycle de quatre ans non
pas de la rotation de l'étoile des mois mais de la position de la came des années,
ce qui conduit à une construction simplifiée et moins encombrante. Les moyens permettant
d'aboutir à une telle construction apparaissent dans les revendications.
[0005] L'invention sera expliquée maintenant à l'aide de la description qui suit et des
dessins qui l'illustrent à titre d'exemple dans lesquels :
la figure 1 est une vue de dessus de l'indicateur des mois et de l'indicateur de cycle
de quatre ans selon une première variante d'exécution de l'invention;
la figure 2 est une coupe du mécanisme tel qu'il apparaît en figure 1;
la figure 3 est une vue de dessous du mécanisme selon la figure 2 quand la planche
de calendrier a été enlevée;
la figure 4 est une vue de dessus de l'indicateur des mois et de l'indicateur de cycle
de quatre ans selon une seconde variante d'exécution de l'invention; et
la figure 5 est une coupe partielle du mécanisme tel qu'il apparaît en figure 4.
[0006] Il n'est pas question de décrire ici dans le détail le fonctionnement d'un mécanisme
de quantième perpétuel. Le lecteur intéressé trouvera par exemple dans l'ouvrage de
B. Humbert intitulé "Les montres-calendrier modernes" tous les renseignements utiles
à la compréhension du fonctionnement d'un tel mécanisme (Edition Scriptar S.A., Lausanne,
1953). On mentionnera cependant qu'une montre à quantième perpétuel ne nécessite pas
de correction manuelle d'affichage de la date à la fin des mois comptant moins de
trente et un jours. De même tous les quatre ans, à l'avènement de l'année bissextile
et au mois de février, la montre affichera le chiffre vingt-neuf avant d'indiquer
le premier mars. L'affichage de la date (non représenté aux dessins qui accompagnent
cette description) peut se faire au moyen d'une aiguille ou encore au moyen d'un disque
dont les indications chiffrées apparaissent à tour de rôle au travers d'un guichet.
L'aiguille ou le disque, susceptible de faire un tour en trente et un jours, est commandé
par une bascule dite multiple dont un des becs est asservi à une came qui fait un
tour en douze mois et dont il sera question ci-après.
[0007] La figure 1 est une vue de dessus d'une première variante d'exécution de l'invention.
Sur le cadran 1 de la montre sont imprimées les indications 2 relatives aux mois de
l'année et réparties sur un tour de circonférence. L'aiguille des mois 3 est chassée
sur un canon d'étoile des mois 4 qui pivote sur un tenon 5.
[0008] Si l'on se réfère maintenant à la figure 2 qui est une coupe à travers la figure
1, on voit que le tenon 5 est solidaire de la planche de calendrier 40 par exemple
par chassage. Sur le canon 4 est chassée l'étoile 6 qui tourne ainsi librement autour
du tenon 5 qui lui sert d'axe de pivotement. Une came des mois 7 est fixée sur l'étoile
au moyen de vis 8. Sur cette came s'appuie le bec de la bascule multiple pour asservir
l'aiguille de la date au mois en cours comme cela a été évoqué plus haut. Le bec de
la bascule est symbolisé aux figures 1 et 2 par la flèche 14 alors que le mécanisme
d'asservissement de l'indicateur de la date n'est pas représenté. Comme on le voit
mieux sur la figure 1, l'étoile des mois 6 porte douze dents et la came 7 présente
des parties pleines 9 correspondant aux mois de trente et.un jours et des encoches
peu profondes 10 correspondant à ceux de trente jours. Dans la came 7 est pratiquée
une ouverture 11 située entre les parties pleines correspondant aux mois de janvier
9' et de mars 9". Dans cette ouverture 11 est logée la came des années 12 qui se présente
comme un petit rectangle faisant partie d'un mobile 13 pivotant sur l'étoile 6. Il
est apparent que trois flancs du rectangle sont à égale distance du point de pivotement
15 alors que le quatrième, qui se présente ici sous la forme d'un arc de cercle, en
est plus éloigné. Au mois de février, le bec 14 se trouve en face de l'ouverture 11.
Si, à ce moment, se trouve tourné vers l'extérieur de l'ouverture 11 un des trois
flancs le plus rapproché du centre, le bec 14 aura son maximum de pénétration, ce
qui correspondra à un mois de février de vingt-huit jours. Si, au contraire, c'est
le flanc en arc de cercle qui est dirigé vers l'extérieur de l'ouverture 11, comme
dessiné sur la figure 1, le bec 14 se trouvera dans une situation de pénétration intermédiaire
entre l'encoche peu profonde 10 et un flanc proche de l'axe de pivotement de la came
des années 12 : cela correspondra à un mois de février de vingt-neuf jours. Dans le
premier cas considéré ci-dessus, il y aura passage de l'indicateur de date du vingt-huit
février au premier mars, tandis que dans le second cas, représentant l'année bissextile,
le passage au premier mars se fera le vingt-neuf février. Ainsi, il y a succession
de trois années normales et d'une année bissextile.
[0009] Il faut donc que la came 12 effectue un tour en quatre ans, ce qui généralement est
obtenu de la façon suivante. La came 12 est pourvue d'un canon 16 taillé en carré
qui pivote librement dans l'étoile 6. Sur ce carré est ajustée une croix de Malte
17 à quatre entrées maintenue solidaire de la came des années 12 par une vis 18. Comme
on le voit en figure 3, un doigt des années 26 est chassé sur le tenon 5. Lorsque
l'étoile tourne, le doigt 26 reste donc immobile. Comme l'étoile 6 effectue un tour
par année, on comprendra que la croix de Malte 17 et donc la came des années 12 qui
lui est liée ne tournera que d'un quart de tour pendant le même laps de temps. Ainsi,
tous les quatre ans, le côté en arc de cercle de la came 12 viendra se placer devant
l'ouverture 11, comme l'indique la figure 1.
[0010] Comme cela a déjà été évoqué, l'a présente invention tire profit de l'état de la
technique qui vient d'être exposé pour commander un indicateur de cycle de quatre
ans par le mobile 13 pivotant sur l'étoile et dont fait partie la came des années
12.
[0011] Une première variante d'exécution de l'invention va être expliquée maintenant à l'aide
des figures 1, 2 et 3. Le mécanisme présente d'abord un premier anneau 20 qui est
solidaire de l'étoile des mois 6. On voit que les vis 8 sont vissées dans un taraudage
pratiqué dans l'anneau 20 de telle manière que lorsqu'on les serre, anneau 20, came
7 et étoile 6 forment un ensemble rigide qui effectue une révolution par année et
qui entraîne dans sa rotation l'aiguille des mois 3, ladite aiguille étant solidaire
du canon 4 lui-même solidaire de l'étoile 6.
[0012] Le mécanisme présente ensuite un second anneau 21 arrangé pour tourner librement
à l'intérieur du premier anneau 20. Ce second anneau est chassé sur un pignon 22 monté
libre sur le canon 4. Les dents 23 du pignon 22 engrènent avec une denture 24 portée
par le mobile 13 pivotant sur l'étoile 6. Le second anneau constitue l'indicateur
de cycle de quatre ans proprement dit et se trouve être commandé par le mobile 13.
[0013] Pendant la plupart des mois de l'année, soit de février à septembre, l'arrondi 50
d'une dent de la croix de Malte 17 est en contact avec la partie circulaire 25 du
doigt 26 (voir figure 3). La croix de Malte est ainsi immobilisée par rapport à l'étoile.
Pendant ce laps de temps donc, le second anneau 21 tournera en synchronisme avec le
premier anneau 20 à cause du couplage existant entre la denture 24 et le pignon 22.
[0014] Dès le mois d'octobre, le doigt 26 commence à pénétrer dans une entrée 27 de la croix
de Malte 17. Le mobile 13 est alors entraîné en rotation dans le sens de la flèche
28 si l'étoile tourne dans le sens de la flèche 29. Au milieu de sa révolution, soit
entre les mois de novembre et de décembre, la croix de Malte occupe la position illustrée
sur la figure 3. Au mois de janvier, l'entrée 27 de la croix de Malte 17 va quitter
le doigt 26 et en février l'arrondi 50 de la croix de Malte se trouvera à nouveau
en contact avec la partie circulaire 25 du doigt 26. Ainsi, la croix de Malte 17 et
le mobile 13 qui lui est lié aura fait un quart de tour dans le sens de la flèche
28 et aura entraîné, via la denture 24, le pignon 22 et le second anneau 21 d'un quart
de tour dans le sens inverse.
[0015] Dans une exécution pratique et comme on peut le voir en figure 1, on dispose les
faces visibles des anneaux 20 et 21 dans le même plan que la face visible du cadran
1. On divise la face visible du premier anneau 20 en quatre plages, la première portant
l'indication "1", la seconde l'indication "2", la troisième l'indication "3" et la
quatrième l'indication "bissextile". On appose un index 30 sur la face visible du
second anneau 21. Depuis le mois de février au mois de septembre, l'aiguille des mois
3, le premier anneau 20 et le second anneau 21 tournent en synchronisme dans le sens
de la flèche 41. L'index 30 reste centré en permanence devant la plage marquée "bissextile"
du premier anneau 20, indiquant par là que l'année en cours est une année bissextile.
Dès que l'aiguille 3 atteint le mois d'octobre, le second anneau 21 commence à tourner
en sens inverse du premier anneau 20 et dans le sens de la flèche 31. Quand l'aiguille
3 aura atteint le mois de février, l'index 30 se trouvera centré sur l'indication
"1" indiquant alors une première année prébissextile.
[0016] On notera à propos de cette exécution que l'aiguille 3 pourrait être remplacée par
un index apposé sur le premier anneau 20, ledit index jouant alors le rôle d'indicateur
des mois.
[0017] On va décrire maintenant en s'aidant des figures 4 et 5 une seconde variante d'exécution
de l'invention.
[0018] Sur la figure 5, qui est une coupe partielle du mécanisme selon cette seconde variante,
on retrouve l'étoile des mois 6 et le mobile 13 pivotant sur l'étoile. Ce mobile comprend
également une came des années 12 et une croix de Malte (non représentée) qui lui est
attachée au moyen de la vis 18. Cette disposition est la même que celle qui a été
expliquée à propos des trois premières figures. Sur l'étoile des mois 6, rivée sur
le canon 4, est vissé un seul anneau 35. L'ensemble ainsi formé pivote sur le tenon
5.
[0019] Dans cette variante, la came des années 12 est surmontée d'un disque indicateur des
années 36 qui y est chassé et tourne donc avec elle. L'anneau 35 est pourvu d'un guichet
37 qui laisse apparaître des informations portées par le disque. Selon les explications
qui ont été données plus haut, le disque 36 va faire une révolution en quatre ans
et présenter à travers le guichet 37 quatre plages différentes, le changement de plage
s'opérant sur quatre mois (octobre à janvier) de telle façon que l'indication de l'année
courante apparaisse nettement lorsqu'on aborde le mois de février. Ainsi, le disque
indicateur des années 36 tourne sur lui-même à chaque changement d'année et gravite
autour du tenon 5 en une année entraîné qu'il est par l'étoile 6 et l'anneau 35 solidaire
de ladite étoile.
[0020] La figure 4 est une vue de dessus de l'indicateur selon cette seconde variante d'exécution.
La surface visible de l'anneau 35 se trouve au même niveau que le dessus du cadran
1 de la montre. Ce cadran porte les indications 2 des mois. L'indicateur des mois
est ici un index 38 apposé sur l'anneau, mais ce pourrait être une aiguille chassée
sur le canon 4 (voir figure 5), comme cela était le cas dans la première variante
ci-dessus exposée. Le disque 36 comporte quatre informations réparties à égale distance
l'une de l'autre dont trois sont relatives aux années prébissextiles et marquées "1",
"2" et "3" et dont la quatrième est relative à l'année bissextile et marquée "BIS".
Une de ces informations apparaît dans le guichet 37 puis change à chaque révolution
de l'index 38.
[0021] On comprendra que cette seconde variante d'exécution met à profit directement la
rotation du mobile 13 pivotant sur l'étoile 6 pour afficher l'année courante puisqu'il
n'est plus nécessaire d'équiper le mécanisme d'un pignon engrenant avec une denture
comme dans la première variante d'exécution. Cependant, cette seconde variante nécessite
un anneau 35 de grand diamètre pour que les indications portées par le disque 36 soient
encore lisibles dans le guichet. Cet inconvénient pourrait être évité par contre si
l'on remplaçait chiffres et lettres par des points de couleur, par exemple rouge pour
l'année bissextile, blanc, noir et bleu pour les années prébissextiles.
[0022] Dans cette seconde variante, le disque 36 pourrait être remplacé par une aiguille
dont l'axe serait solidaire du mobile 13 et traverserait l'anneau 35. Dans ce cas,
les indications "1", "2" et "3" et "bissextile" seraient directement apposées sur
l'anneau 35.
1. Mécanisme de quantième perpétuel pour pièce d'horlogerie comprenant une étoile
des mois (6) effectuant un tour par année, une came des mois (7) fixée sur l'étoile
des mois et présentant des parties pleines (9) correspondant aux mois de trente et
un jours, des encoches peu profondes (10) correspondant à ceux de trente jours et
une ouverture (11) située entre les parties pleines correspondant aux mois de janvier
(9') et de mars (9"), un mobile (13) pivotant sur l'étoile des mois et comprenant
entre autres une came des années (12) arrangée pour effectuer un tour en quatre ans,
ladite came des années présentant quatre flancs apparaissant à tour de rôle dans ladite
ouverture, un indicateur des mois (3) et un indicateur de cycle de quatre ans, caractérisé
par le fait que l'indicateur de cycle de quatre ans (21, 36) est commandé par le mobile
(13) pivotant sur l'étoile des mois (6).
2. Mécanisme de quantième perpétuel selon la revendication 1, caractérisé par le fait
qu'il comprend en outre un premier anneau (20) solidaire de l'étoile des mois (6),
que l'indicateur des mois est une aiguille (3) portée par un canon (4) solidaire de
l'étoile et que l'indicateur de cycle de quatre ans comporte un second anneau (21)
solidaire d'un pignon (22) monté pivotant sur le canon, ledit second anneau pouvant
tourner librement à l'intérieur du premier anneau et ledit pignon étant arrangé pour
engrener avec une denture (24) portée par le mobile pivotant sur l'étoile.
3. Mécanisme de quantième perpétuel selon la revendication 2, caractérisé par le fait
que les premier (20) et second (21) anneaux présentent deux faces visibles qui sont
sensiblement coplanaires avec la face visible du cadran (1) de la pièce d'horlogerie,
la face visible du premier anneau étant divisée en quatre plages portant, les trois
premières, des informations relatives aux annéex prébissextiles et la quatrième une
information relative à l'année bissextile, la face visible du second anneau portant
un index (30) qui passe d'une plage à l'autre à chaque révolution de l'aiguille des
mois.
4. Mécanisme de quantième perpétuel selon la revendication 1, caractérisé par le fait
qu'il comprend en outre un anneau (35) solidaire de l'étoile des mois, que l'indicateur
des mois est un index (38) apposé sur la périphérie de l'anneau et que l'indicateur
de cycle de quatre ans comporte un disque (36) situé sous l'anneau et solidaire du
mobile (13) pivotant sur l'étoile (6), ledit anneau étant pourvu d'un guichet (37)
à travers lequel apparaissent des informations portées par le disque.
5. Mécanisme de quantième perpétuel selon la revendication 4, caractérisé par le fait
que l'anneau (35) présente une face visible qui est sensiblement coplanaire avec la
face visible du cadran (1) de la pièce d'horlogerie et que les informations portées
par le disque (36) sont au nombre de quatre, réparties à égale distance l'une de l'autre,
dont trois sont relatives aux années prébissextiles et dont la quatrième est relative
à l'année bissextile, lesdites informations apparaissant l'une après l'autre dans
le guichet (37) à chaque révolution de l'index (38) des mois.