(19)
(11) EP 0 137 088 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
17.04.1985  Bulletin  1985/16

(21) Numéro de dépôt: 83420162.6

(22) Date de dépôt:  13.10.1983
(51) Int. Cl.4D02G 1/02, D02G 1/20
(84) Etats contractants désignés:
CH DE GB IT LI

(71) Demandeur: Société dite: ASA S.A. (société anonyme)
F-69100 Villeurbanne (FR)

(72) Inventeur:
  • Motte, René
    F-69110 Sainte Foy les Lyon (FR)

(74) Mandataire: Laurent, Michel et al
Cabinet LAURENT et CHARRAS, 20, rue Louis Chirpaz B.P. 32
69131 Ecully Cédex
69131 Ecully Cédex (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé et installation pour la texturation d'un fil, notamment par fausse torsion


    (57) @ Selon l'invention, le fil (2), avant passage dans les organes de texturation (6) est soumis à l'action d'un courant de fluide au moyen d'une buse (11) dans des conditions de pression telles qu'il ne se produit pas d'entrelacement substantiel des filaments.
    Ce procédé permet l'obtention de fils texturés facilement dévidables sans modifier leurs propriétés.




    Description


    [0001] La présente invention concerne un procédé perfectionné permettant l'obtention de fils texturés, et plus particulièrement de fils texturés par fausse torsion ; elle concerne également une installation permettant la mise en oeuvre de ce procédé.

    [0002] Dans la suite de la description, par mesure de sim- plificâtion, l'invention sera décrite plus particulièrement appliquée à la texturation de fils par fausse torsion, mais il est évident que cela n'est pas limitatif et, éventuellement, elle pourrait également être appliquée à d'autres techniques de texturation telles que celles faisant appel au bourrage, à des engrenages, à un passage sur une arête...

    [0003] La texturation est une opération bien classique en textile qui a pour but essentiel d'augmenter l'aspect gonflant et le volume apparent des fils, généralement à filaments continus, avec ou sans augmentation concomitante de l'élasticité.

    [0004] Les techniques permettant de réaliser un tel traitement de texturation peuvent être classées en deux grandes familles. Dans la première, à laquelle appartient la texturation par fausse torsion, l'augmentation du gonflant et éventuellement de l'élasticité, est obtenue en provoquant une déformation mécanique des filaments élémentaires, déformation qui est fixée de manière permanente sous l'action d'un traitement thermique suivi d'un refroidissement.

    [0005] Dans la seconde, qui a fait l'objet des US-A-2 852 906 et 2 869 967,' l'augmentation de la volumino- sité est obtenue en faisant passer, en suralimentation, d'un fil à filament continu dans une buse formant une zone de turbulence qui provoque la séparation des filaments de manière à former une multitude de spires, boucles et autres circonvolutions, imbriquées les unes dans les autres, le fil ainsi traité étant réceptionné avec une tension aussi faible que possible.

    [0006] La présente invention vise plus particulièrement un perfectionnement apporté aux procédés et dispositifs de texturation de la première famille et, plus particu-- lièrement au procédé de texturation par fausse torsion.

    [0007] La technique de texturation par fausse torsion est actuellement parfaitement maitrisée par les techniciens. L'un des problèmes qui se pose actuellement dans ce domaine est celui du dévidage des enroulements formés, dévidage qui est effectué à des vitesses de plus en plus élevées compte-tenu des performances actuelles des métiers a tricoter ou à tisser. Eh effet, il a été constaté que l'augmentation du volume des bobines et des vitesses de défilage, vitesse qui, de nos jours, dépasse fréquemment 1000 m/mn, avait pour conséquence d'entraîner un nombre de casses relativement important. Pour pallier cet inconvénient, la solution susceptible d'être envisagée par les techniciens était de modifier les conditions de bobinage après texturation. Il pourrait également être envisagé de traiter le fil texturé avant ou lors du renvidage par exemple de le soumettre à un traitement par ébourriffement à l'aide d'un fluide sous-pression, tel que décrit dans la demande de Certificat d'Addition n° 777 03552 (publié sous le n° 2 379 626) au nom du Demandeur, compte tenu du fait que la technique décrite dans ce document avait permis de constater que le fil obtenu était plus facile à dévider (cf. p 2 ligne 2 de la demande publiée). Cependant, de telles solutions ne sont pas envisageables, soit du fait de leur complexité (modification des conditions de renvidage), soit du fait qu'elles modifient les propriétés textiles (gonflant, élasticité) des fils formés.

    [0008] Il aurait également été possible d'envisager de soumettre les fils texturés, immédiatement avant renvidage, à un traitement d'entrelaçage, par exemple réalisé conformément aux enseignements'du FR.A. 1 235 718. En effet, un tel traitement, utilisé couramment de nos jours afin de remplacer la torsion, permet de donner de la cohésion à des fils sans cependant qu'il se produise des boucles ou circonvolutions. Si cette solution permet de faciliter le dévidage des enroulements formés, elle implique cependant de travailler avec des pressions en fluide relativement importantes en général supérieures à 1 bar, ce qui augmente notablement les coûts de production. De plus, les propriétés de gonflant et/ou d'élasticité des fils texturés formés s'en trouvent modifiées.

    [0009] Or, on a trouvé et c'est ce qui fait l'objet de la présenta invention, un procédé simple et économique qui permet d'obtenir des enroulements de fils texturés dévidables à grande vitesse, Dans variation de tension ni production de casses, tout en conservant auxdits fils leurs propriétés de gonflant et/ou d'élasticité d'origine.

    [0010] D'une manière générale, le procédé selon l'invention permettant la texturation d'un fil, notamment par fausse torsion, et plus particulièrement d'un fil partiellement ou non étiré, l'étirage étant réalisé lors de l'opération de texturation, se caractérise par le fait que ledit fil est soumis, avant passage dans les organes de texturation, à un courant de fluide dans des conditions de pression telles qu'il ne se produit pas d'entrelacement substantiel des filaments, ni à plus forte raison, de boucles ou de circonvolutions externes provoquant une modification du gonflant du fil élémentaire qui doit être texturé ultérieurement.

    [0011] Un tel traitement par fluide est réalisé de manière connue au moyen d'une buse d'entrelaçage, ladite buse étant alimentée par un fluide sous faible pression, pression en général de l'ordre de 0,5 bar.

    [0012] L 'invention et les avantages qu'elle apporte seront cependant mieux compris grâce à l'exemple de réalisation donné ci-après à titre indicatif mais non limitatif et qui est illustré par les schémas annexés dans lesquels :

    - la figure 1 illustre vu de côté, une machine d'étirage texturation par fausse torsion conventionnelle, du type décrit dans le FR-A-2 347 466 au nom du demandeur, ladite machine étant équipée d'une buse de soufflage conformément à l'invention ;

    - les figures 2 et 3 sont respectivement des vues en perspective et en coupe selon l'axe A d'une buse utilisable pour .la mise en oeuvre du procédé selon l'invention.



    [0013] Si l'on se reporte à la figure 1 annexée, la machine de texturation par fausse torsion équipée conformément à l'invention se compose, de manière connue, d'une pluralité de positions de traitement formée chacune essentiellement dans l'ordre :

    - d'une source (1) de fil (2), telle qu'une cantre ou un ratelier,

    - un dispositif délivreur de fil (3) à lanières par exemple,

    - d'un organe de chauffage (4) et d'une zone de refroidissement (5),

    - d'une broche de texturation par fausse torsion (6),

    - un deuxième délivreur (7) analogue ou différent du délivreur (3),

    - un deuxième four (8),

    - un troisième délivreur (9),

    - un organe de réception (10) du fil sous forme de bobine.



    [0014] Bien entendu, l'invention peut également être appliquée dans le cas de machines de texturation ne comportant pas de second four (8), le fil étant alors directement amené du second délivreur (7) pour être renvidé en (10).

    [0015] Une telle machine permet de traiter des fils (2) partiellement étirés, l'étirage étant réalisé simultanément à l'opération de fausse torsion entre les délivreurs (3) et (7).

    [0016] Afin de permettre un dévidage aisé lors de l'utilisation des bobines de fil produit, une telle installation comporte, conformément à l'invention, entre le premier délivreur (3) et la cantre d'alimentation supportant les bobines (1), une buse (11) reliée à une source d'alimentation en air comprimé (non représenté).

    [0017] Une telle buse peut être réalisée de manière simple comme illustré aux figures 2 et 3, et se compose essentiellement d'un corps (12) comportant un canal longitudinal (13) dans lequel débouche la source d'alimentation en fluide (14). De préférence, le canal (13) est ouvert de manière à avoir une fente (15) permettant un passage aisé du fil. Les éléments de guidage (17-18) sont prévus de part et d'autre de la buse (11) dans le prolongement du canal (13). Une buse de conception parfaitement simple peut être utilisée dans le cas du procédé selon l'invention, compte-tenu du fait que la pression en fluide nécessaire pour la mise en oeuvre de ce procédé est très faible, en général voisine de 0,5 bar, et que sa fonction n'est pas de produire un entrelacement des filaments. Bien entendu, des buses plus complexes utilisées pour l'entrelacement des fils pourraient être employées, la pression en air de ces buses étant cependant réglée à une valeur très basse, valeur à laquelle normalement, aucun entrelacement ou ébourriffement n'est produit sur les fils.

    [0018] De manière surprenante, il a été constaté qu'en traitant des fils partiellement étirés dans de telles conditions, le traitement de texturation proprement dit s'effectuait dans des conditions normales, les fils produits présentant un gonflant et une élasticité similaire aux fils produits antérieurement mais, qu'en revanche, lors de l'utilisation de ces fils, les enroulements formés étaient beaucoup plus faciles à dévider, les casses étant pratiquement éliminées. A titre indicatif, pour un fil de polyester 70 dtex/34 brins traité conformément à l'invention avec une buse (11) alimentée sous une pression de 0,5 bar, lors d'un dévidage à plus de 1000 m/mn, il ne se produisait aucune casse alors que sans traitement conforme à l'invention pour un même enroulement, il se produisait six casses pour une bobine. Tous ces comparatifs ont été réalisés en réalisant une bobine ayant un diamètre de 250 mm, pesant 5,2 kg et ayant une densité de 0,53 kg/dm3.

    [0019] Un tel exemple montre bien les avantages apportés par l'invention.

    [0020] Bien entendu, cet exemple n'est pas limitatif et une invention pourrait être appliquée à d'autres techniques de texturation utilisant comme matières de départ des fils non ou partiellement étirés.


    Revendications

    1/ Procédé pour la texturation d'un fil, notamment par fausse torsion et plus particulièrement d'un fil. partiellement ou non étiré,'l'étirage étant réalisé lors de l'opération de texturation, caractérisé par le fait que ledit fil est soumis, avant passage dans les organes de texturation, à un courant de fluide dans des conditions de pression telles qu'il ne se produit pas d'entrelacement substantiel des filaments, ni à plus forte raison, de boucles ou de circonvolutions externes provoquant une modification du gonflant du fil élémentaire qui doit être texturé ultérieurement.
     
    2/ Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le traitement par fluide est réalisé au moyen d'une buse d'entrelaçage alimentée par un fluide sous faible pression.
     
    3/ Procédé selon la revendication 2, caractérisé par le fait que la buse est alimentée par de l'air sous une pression de l'ordre de 0,5 bar.
     
    4/ Installation pour la texturation d'un fil par fausse torsion mettant en oeuvre le procédé selon l'une des revendications 1 à 3, installation comportant, de manière connue, une pluralité de positions de traitement formée chacune essentiellement dans l'ordre :

    - d'une source (1) de fil (2) telle qu'une cantre ou un ratelier,

    - un dispositif délivreur de fil (3),

    - un organe de chauffage (4) et d'une zone de refroidissement (5),

    - d'une broche de texturation par fausse torsion (6),

    - un deuxième délivreur (7),

    - éventuellement un deuxième four (8) ayant un troisième délivreur (9),

    - un organe de réception (10) du fil sous forme de bobine caractérisée par le fait qu'elle comporte, entre le premier délivreur (3) et la cantre d'alimentation supportant les bobines (1), une buse (11) reliée à une source d'alimentation en fluide sous pression.


     
    5/ Installation selon la revendication 4, caractérisée par le fait que la buse (11) se compose essentiellement d'un corps (12) comportant un canal longitudinal
     
    (13) dans lequel débouche la source d'alimentation en fluide (14), le canal (13) étant ouvert pour permettre un passage aisé du fil (2) et des éléments de guidage (17-18) étant prévus de part et d'autre de la buse (11) dans le prolongement du canal (13).
     




    Dessins










    Rapport de recherche