[0001] La présente invention concerne un procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines
et les fibrilles obtenues qui présentent une excellente compatibilité avec la pâte
à papier cellulosique et qui de ce fait conduisent à la production, à partir de mélanges
de ces fibrilles et de pâte cellulosique, de papiers mixtes ayant des caractéristiques
améliorées. En outre, ces fibrilles sont facilement mises en suspension dans l'eau.
De ce fait, elles peuvent aisément être mises en oeuvre par les techniques papetières
classiques.
[0002] On connaît divers procédés permettant la production directe de fibrilles de polyoléfines
compatibles avec la pâte cellulosique qui peuvent être mises facilement en suspension
dans l'eau et faisant intervenir la technique connue de détente brusque d'une solution
de polymère fondu par passage au travers d'un orifice approprié.
[0003] C'est ainsi qu'on a déjà proposé, dans le brevet belge 824 531, déposé le 20 janvier
1975 au nom de la Demanderesse, de produire ce type de fibrilles en soumettant à la
détente brusque une solution contenant une polyoléfine ayant subi un traitement préalable
d'oxydation et un monomère polaire greffable sur la polyoléfine. Ce procédé implique
la réalisation de deux étapes successives, ce qui le complique et grève le prix de
revient des fibrilles.
[0004] Pour éviter le recours à un procédé en deux étapes successives, on a proposé, dans
le brevet belge 847 491, déposé le 21 octobre 1976 au nom de la Demanderesse, d'incorporer,
dans le mélange de polymère fondu et de solvant soumis
[0005] à la détente brusque, un monomère polaire greffable sur le polymère mis en oeuvre
et de provoquer le greffage sur le polymère avant la détent brusque. Ce procédé présente
cependant un autre inconvénient sérieux. En effet, une réaction de greffage parasite
du monomère polaire sur le solvant entraîne la formation d'oligomères constitués de
solvant greffé que l'on retrouve dans l'eau dans laquelle on met les fibrilles produites
en suspension et dont l'hydrolyse conduit à des produits corrosifs. Cette réaction
entraîne évidemment aussi la perte d'une partie du monomère polaire et du solvant.
[0006] Les procédés connus présentent en outre un inconvénient commun: la polyoléfine greffée
l'est dans toute sa masse, alors que, pour assurer une compatibilité suffisante entre
les fibrilles poly- oléfiniques et la pâte cellulosique et la facilité de la mise
en suspension aqueuse, il suffit que les fibrilles soient greffées à leur surface.
Les procédés connus impliquent donc l'utilisation d'un large excès, par rapport à
la quantité réellement utile, de monomère polaire.
[0007] La présente invention vise à fournir un procédé de production directe de fibrilles
présentant une excellente compatibilité avec les fibres cellulosiques et pouvant très
aisément être mises en suspension dans l'eau qui ne présente plus les inconvénients
précités des procédés connus.
[0008] Elle concerne à cet effet un procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines
par détente brusque par passage au travers d'un orifice d'un mélange liquide de polyoléfine
fondue, d'un monomère polaire et d'un solvant, se trouvant dans des conditions de
pression et de température telles que la détente brusque du mélange liquide provoque
la vaporisation instantanée du solvant et la solidification de la polyoléfine sous
forme de fibrilles, caractérisé en ce que l'on soumet à la détente brusque un mélange
contenant dans un solvant:
(a) une première polyoléfine de poids moléculaire normal, c'est-à-dire de poids moléculaire
moyen en nombre supérieur à 10000, cette première polyoléfine n'étant pas greffée
d'un monomère polaire; et
(b) une seconde polyoléfine de bas poids moléculaire, c'est-à-dire de poids moléculaire
moyen en nombre inférieur à 10000, cette seconde polyoléfine ayant été greffée d'un
monomère polaire préalablement à son introduction dans le mélange.
[0009] Un tel procédé se distingue nettement du procédé du brevet belge n° 847.491 précité
par les trois particularités suivantes figurant dans la partie caractérisante du paragraphe
précité, à savoir:
- la seconde polyoléfine qui est soumise au greffage présente un bas poids moléculaire;
- cette seconde polyoléfine est greffée préalablement à son introduction dans le mélange;
- le mélange dans le solvant comprend également la première polyoléfine qui n'est
pas greffée d'un monomère polaire.
[0010] Le brevet belge met en oeuvre un polymère greffé dont on ne précise pas le poids
moléculaire. Il ne prévoit pas la mise en oeuvre de deux polyoléfines de poids moléculaire
différent dont l'une (celle de poids moléculaire moyen) n'est pas greffée d'un monomère
polymère, tandis que l'autre (de bas poids moléculaire) est greffée d'un monomère
polaire préalablement à son introduction dans le mélange.
[0011] Par "fibrilles", on entend désigner des structures fibrillées allongées constituées
de filaments très ténus, d'épaisseur de l'ordre du micron, connectés entre eux pour
former un réseau tridimensionnel. La longueur de ces fibrilles, d'aspect floconneux,
varie de 1 mm à 5 cm et leur diamètre de 0,01 à 5 pm environ. La surface spécifique
de ces fibrilles est supérieure à 1
m2/g.
[0012] Le mélange liquide soumis à la détente brusque comprend au moins une phase liquide
à base de solvant organique et de polyoléfine qui peut être unique. Le mélange peut
également être constitué d'un système à deux phases liquides (mélange bisphasique),
à savoir une phase continue riche en polyoléfine dans laquelle sont dispersées des
gouttelettes d'une phase liquide pauvre en polyoléfine.
[0013] La forme sous laquelle se présente le mélange liquide soumis à la détente brusque
dépend de la pression, de la température, et de la concentration en polyoléfine. On
préfère en général que le mélange liquide se présente sous forme d'un mélange biphasique
et l'on choisit la pression, la température et la concentration en polymère en conséquence.
La température est en général comprise entre 100 et 300°C et, de préférence, entre
125 et 250°C. La concentration en polyoléfine du mélange est généralement comprise
entre 1 et 500 g par kg de solvant; on préfère mettre en oeuvre des mélanges contenant
de 10 à 300 g de polyoléfine par kg de solvant, les meilleurs résultats étant obtenus
pour des concentrations de 50 à 200 g/kg. La pression appliquée au mélange est généralement
comprise entre la pression atmosphérique et 100 atm. De préférence, elle est comprise
entre 5 et 80 atm.
[0014] Bien entendu, la température et la pression doivent en outre être choisies suffisamment
élevées pour que la détente du mélange provoque la vaporisation instantanée du solvant
organique et suffisamment basses pour qu'elle provoque la solidification des polyoléfines
qu'il contient.
[0015] Si l'on souhaite mettre en oeuvre le mélange sous la forme bisphasique, il est souvent
avantageux de faire subir une prédétente à un mélange constitué d'une phase liquide
unique se trouvant à pression plus élevée. La valeur à donner à cette prédétente peut
être aisément déterminée par voie expérimentale en soumettant à une détente progressive
une portion du mélange se trouvant à pression élevée et en notant la pression à laquelle
il se trouble.
[0016] Toutes les polyoléfines conviennent pour préparer le mélange liquide. On peut utiliser,
par exemple, du polyéthylène de haute ou de base densité, du polypropylène, du polystyrène,
du poly-4-méthylpentène-1, du polybutadiène syndiotactique ou du polybutadiène-1,4.
On préfère cependant les homo- et les copolymères dérivés d'alpha-monooléfines comprenant
de 2 à 6 atomes de carbone dans leur molécule. D'excellents résultats ont été obtenus
avec les polymères dérivés de l'éthylène et du propylène. L'utilisation de plusieurs
polyoléfines différentes n'est nullement exclue.
[0017] Le solvant organique utilisé pour préparer le mélange peut être choisi parmi les
solvants généralement utilisés à cet effet. En général, ces solvants ne dissolvent
pas plus de 50 g/I et, de préférence, plus de 10 g/I de polymère aux conditions normales
de température et de pression (20°C, 1 atmosphère). De plus, ils possèdent à la pression
normale, une température d'ébullition inférieure de 20°C et, de préférence, de plus
de 40°C à la température de fusion ou de plastification du polymère. Enfin, ils permettent
la formation d'un mélange bisphasique liquide aux conditions opératoires juste avant
la détente brusque.
[0018] Parmi les solvants organiques pouvant être utilisés, on peut citer les hydrocarbures
aliphatiques tels que le pentane, l'hexane, l'heptane, l'octane et leurs homologues
et isomères, les hydrocarbures alicycliques tels que le cyclohexane, les hydrocarbures
aromatiques tels que le benzène et le toluène, les solvants halogénés tels que les
chlorofluorométhanes, le chlorure de méthylène, et le chlorure d'éthyle, les alcools,
les cétones, les esters et les éthers. De préférence, on utilise les hydrocarbures
aliphatiques et, en particulier, le pentane et l'hexane. L'utilisation de mélanges
de solvants entre également dans le cadre de l'invention.
[0019] Lors de la détente brusque du mélange, la pression appliquée est ramenée à une valeur
proche de la pression atmosphérique, de préférence à une pression inférieure à 3 kg/cm
2 absolus, dans un intervalle de temps très court, inférieur de préférence à 1 seconde.
Cette détente est obtenue par passage au travers d'un orifice de préférence cylindrique
dont le diamètre est comprise entre 0,1 et 20 mm et de préférence entre 0,5 et 10
mm et dont le rapport lon- gueur/diamètre est compris entre 0,1 et 10 et de préférence
entre 0,5 et 2. Cette détente brusque peut avantageusement être réalisée selon le
procéedé et à l'aide du dispositif décrits en détails dans le brevet belge 824 484
déposé le 17 janvier 1975 au nom de la Demanderesse.
[0020] Selon l'invention, le mélange liquide soumis à la détente brusque contient une polyoléfine
de poids moléculaire normal et une polyoléfine à bas poids moléculaire.
[0021] Par polyoléfines de poids moléculaire normal, on entend désigner les polyoléfines,
telles que définies plus haut, dont le poids moléculaire moyen en nombre (M
n) est supérieur à 10 000 et, de préférence supérieur à 12000. Les meilleurs résultats
on été obtenus lorsque ce poids moléculaire est supérieur à 15000.
[0022] Par polyoléfines à bas poids moléculaire, on entend désigner les polyoléfines, telles
que définies plus haut, dont le poids moléculaire moyen en nombre (Mn) est inférieur
à 10 000 et, de préférence, inférieur à 8 000. Les meilleurs résultats ont été obtenus
lorsque ce poids moléculaire est inférieure à 5 000 et plus particulièrement avec
les cires cristallines de polyoléfines.
[0023] Le poids moléculaire moyen en nombre est défini par la relation

dans laquelle N, représente le nombre de molécules de poids moléculaire M,. Ce poids
moléculaire moyen en nombre est déterminé de manière connue par les méthodes cryoscopique
et ébullioscopique, par la méthode des groupes terminaux ou encore par osmométrie.
[0024] La polyoléfine à bas poids moléculaire peut être de nature différente, mais est de
préférence de nature identique à celle de la polyoléfine de poids moléculaire normal
entrant dans la composition du mélange soumis à la détente brusque.
[0025] Elle peut être fabriquée, de manière connue, par polymérisation contrôlée de la ou
des alpha-monooléfines correspondantes ou par dépolymérisation contrôlée (par exemple
par dégradation thermique, par rayonnements ou par oxydation) des polyoléfines correspondantes
de poids moléculaire moyen en nombre plus élevé.
[0026] L'utilisation de plusieurs polyoléfines à bas poids moléculaire différentes n'est
pas exclue du cadre de l'invention.
[0027] La polyoléfine à bas poids moléculaire mise en oeuvre selon l'invention est greffée
d'un monomère polaire. Le monomère de greffage est généralement un monomère possédant
une double liaison et des groupements susceptibles de réagir avec les groupements
hydroxyles de la cellulose et s'homopolymérisant difficilement.
[0028] Les monomères préférés sont les monomères acryliques et méthacryliques tels que les
acrylates et méthacrylates d'alkyle et de glycidyle et l'acide alpha-chloracrylique,
ainsi que les monomères allyliques et les acides polycarboxyliques insaturés tels
que les acides maléique, fumarique et itaconique et leurs dérivés tels que les anhydrides
correspondants.
[0029] Les meilleurs résultats on été obtenus avec l'anhydride maléique.
[0030] L'utilisation de plusieurs monomères polaires entre également dans la cadre de l'invention.
La réaction de greffage du monomère sur la polyoléfine peut être initiée par des radicaux
libres générés de manière connue par exemple par des radiations à haute énergie, par
oxydation préalable de la polyoléfine (par ozonisation par exemple) ou encore par
introduction, dans le milieu contenant cette dernière, d'un composé générateur de
radicaux libres, cette dernière méthode étant préférée.
[0031] De nombreux types de générateurs de radicaux libres peuvent être utilisés à cet effet.
A titre d'exemples on peut citer les peroxydes organiques tels que les peroxydes de
ditert. butyle, de lauroyle, de benzoyle, d'acétylcyclo- hexanesulfonyle, les peroxydicarbonates
tels que les peroxydicarbonates de diéthyle et de dicétyle, les peresters tels que
le perpivalate de tert. butyle et les azo-bis-nitriles tels que l'azo - bis - 2,4
- diméthyle - valéronitrile et l'azo - bis - isobutyronitrile. La préférence est accordée
aux générateurs de radicaux libres possédant des temps de demi-vie d'environ 10 minutes
à 160°C.
[0032] La réaction de greffage est conduite de manière à obtenir une polyoléfine à bas poids
moléculaire contenant en général de 0,01 à 10% en poids de monomère polaire greffé
et de préférence de 0,1 à 5% en poids. Les meilleurs résultats ont été obtenus lorsque
la teneur de la polyoléfine en monomère polaire greffé est comprise entre 0,5 et 3%.
Des teneurs trop faibles en monomère polaire n'assurent pas une compatibilité suffisante
avec la pâte à papier cellulosique. Des teneurs trop fortes peuvent conduire à des
fibrilles trop courtes et colorées.
[0033] On notera que, dans le cas spécifique des polymères du propylène, le greffage du
monomère polaire entraîne généralement une dépolymérisation: dans ce cas, il n'est
dès lors pas indispensable de mettre en oeuvre un polymère à bas poids moléculaire
puisque cette propriété est acquise lors du greffage même. Toutefois, même dans ce
cas, on préfère effectuer le greffage du monomère polaire sur des polymères de propylène
à bas poids moléculaire tels que définis plus haut parce que le rendement du greffage
est meilleur et que l'opération est plus économique.
[0034] Le greffage du monomère polaire sur la polyoléfine à bas poids moléculaire peut être
réalisé selon les procédés connus: il peut être effectué au sein d'un solvant organique
tel que ceux énoncés plus haut en rapport avec la préparation du mélange liquide soumis
à la détente brusque; il peut être effectué sur la polyoléfine fondue dans la zone
de malaxage d'une extrudeuse; il peut encore être effectué au sein du mélange liquide
soumis à la détente brusque, comme décrit dans le brevet belge 847 491 précité. De
préférence, le . greffage du monomère polaire sur la polyoléfine à bas poids moléculaire
est réalisé en les malaxant dans les proportions et pendant le temps requis pour obtenir
les teneurs en monomère polaire greffé mentionnées plus haut, à température de préférence
supérieure au point de fusion de la polyoléfine à bas poids moléculaire, et en la
présence éventuelle d'un composé générateur de radicaux libres, tel que ceux définis
ci-dessus.
[0035] Le mode d'incorporation de la polyoléfine à bas poids moléculaire dans le mélange
liquide soumis à la détente brusque n'est pas critique. Elle peut être mélangée, prelablement
à son greffage par le monomère polaire ou à l'état greffé, à la polyoléfine ou au
solvant organique entrant dans la composition du mélange liquide ou encore directement
dans ce dernier, à n'importe quel moment précédant la détente brusque.
[0036] Le mode opératoire préféré consiste, pour des raisons pratiques, à incorporer directement
la polyoléfine à bas poids moléculaire préalablement greffé, à l'état fondu, dans
le mélange de polyoléfine de poids moléculaire normal et de solvant organique se trouvant
à l'état liquide.
[0037] Cette incorporation peut être réalisée au moyen de n'importe quel dispositif adéquat,
tel que par exemple une pompe doseuse dont le débit est réglé en fonction du débit
de mélange liquide, pour assurer le rapport souhaité entre les quantités respectives
de polyoléfine à bas poids moléculaire greffée et de mélange liquide contenant la
polyoléfine de poids moléculaire normal. De préférence, lorsque l'incorporation de
la polyoléfine à bas poids moléculaire dans le mélange liquide est réalisée, on homogénise
le mélange obtenu, par exemple au moyen d'un mélangeur statique.
[0038] La proportion de polyoléfine à bas poids moléculaire greffée et de polyoléfine de
poids moléculaire normal dans le mélange liquide soumis à la détente brusque est choisie
en fonction de la teneur en monomère polaire de la polyoléfine à bas poids moléculaire
et de la teneur finale en monomère polaire que l'on souhaite conférer aux fibrilles
produites selon l'invention. En général, la quantité de polyoléfine à bas poids moléculaire
greffée ne représente pas plus de 50% du poids total des polyoléfines présentes dans
le mélange liquide soumis à la détente brusque. De préférence, cette quantité est
comprise entre 5 et 40% en poids.
[0039] L'utilisation de polyoléfines de poids moléculaire normal modifiées elles aussi par
greffage d'un monomère polaire n'est pas exclue du cadre de l'invention. En particulier,
le greffage d'au moins une partie du monomère polaire sur la polyoléfine de poids
moléculaire normal est inévitable lorsque le greffage du monomère polaire sur la polyoléfine
à bas poids moléculaire est réalisé au sein du mélange liquide soumis à la détente
brusque. Toutefois, on préfère utiliser des polyoléfines de poids moléculaire normal
non greffées d'un monomère polaire pour la réalisation du procédé selon l'invention.
[0040] Le mélange liquid soumis à la détente brusque peut bien entendu contenir, outre les
polyoléfines et le solvant organique, d'autres additifs usuels tels que des stabilisants
vis-à-vis de l'action de la chaleur ou de la lumière, des agents renforçants, des
matières de charges, des pigments, des colorants, des agents antistatiques, des agents
de nucléation, etc.
[0041] L'invention concerne également les fibrilles obtenus selon le procédé décrit ci-dessus.
De manière suprenante, ces fibrilles présentent une structure hétérogène. En effet,
les filaments dont elles sont constituées ont une composition qui n'est pas la même
à coeur et en surface. A coeur, ils sont constitués principalement de polyoléfine
de poids moléculaire normal. En surface, ils sont constitués principalement de polyoléfine
à bas poids moléculaire greffée d'un monomère polaire.
[0042] Le mélange de fibrilles selon l'invention avec des pâtes cellulosiques classiques
conduit à des papiers ayant des propriétés souvent supérieures à celles des papiers
réalisés uniquement à partir de ces pâtes cellulosiques ce qui prouve que leur réactivité
chimique vis-à-vis des fibres cellulosiques est nettement améliorée. En outre, ces
papiers mixtes présentent des propriétés de surface améliorées qui les rendent particulièrement
aptes à être utilisés comme papiers pour l'impression et l'écriture.
[0043] On peut faire subir aux papiers formés une consolidation thermique à une température
relativement élevée capable de provoquer au moins une fusion partielle des fibrilles.
[0044] On peut cependant éviter ce traitement thermique et obtenir néanmoins une liaison
efficace en faisant réagir les structures fibrillées greffées en présence de fibres
cellulosiques en suspension dans un solvant organique anhydre contenant un catalyseur
acide d'estérification.
[0045] Le traitement de consolidation thermique peut également être évité si on incorpore
dans le mélange de fibrilles selon l'invention et de fibres cellulosiques en suspension
dans un liquide un agent de couplage hydroxylé à haute mobilité.
[0046] A titre d'agents de couplage convenant dans le procédé suivant l'invention on peut
citer notamment l'amidon et ses dérivés, les dérivés cellulosiques, les alcools polyvinyliques
à taux d'hydrolyse élevé et à faible poids moléculaire, le polyéthylèneglycol, le
polypropylèneglycol, un dérivé azoté tel que la caséine.
[0047] Le milieu de mise en suspension peut être de l'eau ou un solvant organique dissolvant
l'agent de couplage.
[0048] La quantité d'agent de couplage mise en oeuvre peut varier entre 1 et 50% en poids
du poids sec des fibrilles mises en oeuvre.
[0049] En opérant de cette façon, on constate que les papiers produits présentent de bonnes
propriétés mécaniques au point qu'une consolidation thermique n'est plus indispensable.
[0050] Par ailleurs, lors de la mise en dispersion de fibrilles selon l'invention ou encore
lors de leur mélange avec des pâtes cellulosiques, on peut encore incorporer dans
le milieu de dispersion des composés capables de réagir à la fois avec les groupements
hydroxyles de la cellulose et avec les groupements réactifs du ou des monomères greffés.
A cet effet, par exemple, l'incorporation d'un polyamide modifiée par exemple par
de l'épichlorhydrine ou une résine urée- formaldéhyde se révèle très avantageux.
[0051] Le procédé et les fibrilles selon l'invention sont illustrés par les exemples de
réalisation pratique non limitatifs qui suivent.
Exemples 1 à 3
[0052] L'exemple 1 est donné à titre comparatif.
[0053] On réalise des mélanges biphasiques en portant à une température de 195°C et à une
pression de 75 bars, des mélanges comprenant:
- un polyéthylène à haute densité commercialisé par la Demanderesse sous la dénomination
Eltex A 1050
- de l'hexane technique vendu par Esso sous la dénomination Esso D. A "polymerization
grade".
[0054] A ces mélanges sont ajoutés respectivement les constituants suivants:
- le polyéthylène à haute densité défini ci-dessus greffé à environ 180°C, dans la
zone de malaxage d'une extrudeuse, avec 2% en poids d'anhydride maléique en présence
de 0,25% en poids de di-t-butylperoxyde (exemple 1);
- du polyéthylène à haute densité commercialisé par la Demanderesse sous la dénomination
Eltex A 3400, greffé comme indiqué ci-dessus (exemple 2);
- une cire de polyéthylène (produit Epolene N 14 de Eastman Chem. Prod.) greffée,
à 180°C, dans une cuve agitée portée à 2 ata, avec 2,5% en poids d'anhydride maléique
et en présence de 0,25% en poids de 2,5-di(t.butylperoxy)-hexane (exemple 3).
[0055] Ces mélanges sont détendus par passage au travers d'une filière à chambre de perturbation
comme décrite dans le brevet belge 824 484 déposé le 17 janvier 1975 au nom de la
Demanderesse, en rapport avec la figure 13 de ce brevet (le divergent prolongeant
l'orifice de détente brusque a une ouverture de 150° et le mélange biphasique est
débité à raison de 15 kg/h de polymère) de manière à obtenir des fibrilles avant une
longueur moyenne d'environ 5 mm.
[0056] Les conditions particulières à chaque essai et leurs résultats sont consignés dans
le Tableau ci-après.

[0057] L'examen de ces résultats permet de conclure que la proportion du polyéthylène greffé
présent à la surface des fibrilles est plus importante lorsque le poids moléculaire
moyen en nombre du polyéthylène greffé diminue. Lorsque ce poids moléculaire est suffisamment
bas, la totalité du polymère greffé se retrouve en surface des fibrilles.
Exemple 4
[0058] On réalise un mélange biphasique en portant à une température de 170°C et à une pression
de 75 bars un mélange comprenant:
- 12% en poids de polypropylène commercialisé par Hercules sous la dénomination Profax
6501;
- 85% en poids de pentane technique;
- 3% en poids d'une cire de polypropylène commercialisée par Sanyo sous la dénomination
Viscol 550 P greffée de la même manière que la cire de polyéthylène à l'exemple 3.
[0059] La teneur en anhydride maléique de la cire de polypropylène greffé était de 2,5%
environ.
[0060] Après détente du mélange liquide comme mentionné aux exemples précédents, un examen
des fibrilles par titrimétrie permet de constater que leur teneur superficielle en
polypropylène greffé est de 0,45% en poids environ: 90% de la totalité du polypropylène
greffé se retrouvent donc à la surface des fibrilles.
1. Procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines par détente brusque par
passage au travers d'un orifice d'un mélange liquide de polyoléfine fondue, d'un monomère
polaire et d'un solvant, se trouvant dans des conditions de pression et de température
telles que la détente brusque du mélange liquide provoque la vaporisation instantanée
du solvant et la solidification de la polyoléfine sous forme de fibrilles, caractérisé
en ce que l'on soumet à la détente brusque un mélange contenant dans un solvant:
(a) une première polyoléfine de poids moléculaire normal, c'est-à-dire de poids moléculaire
moyen en nombre supérieur à 10 000, cette première polyoléfine n'étant pas greffée
d'un monomère polaire; et
(b) une seconde polyoléfine de bas poids moléculaire, c'est-à-dire de poids moléculaire
moyen en nombre inférieur à 10000, cette seconde polyoléfine ayant été greffée d'un
monomère polaire préalablement à son introduction dans le mélange.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on met en oeuvre un polyoléfine
de. bas poids moléculaire choisie parmi les polymères d'oléfines dérivés de l'éthylène
et du propylène.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'on met en oeuvre
une polyoléfine de bas poids moléculaire dont le poids moléculaire moyen en nombre
est inférieur à 8 000, de préférence à 5 000.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine de poids moléculaire normal dont le poids moléculaire
moyen en nombre est supérieur à 12 000, de préférence à 15 000.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre, comme polyoléfine de bas poids moléculaire, une cire cristalline
de polyéthylène ou de polypropylène.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine de bas poids moléculaire greffée d'anhydride maléique.
7. Procédé selon l'une quelconque dss revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine de bas poids moléculaire greffée dont la teneur
en monomère polaire est comprise entre 0,1 et 5% en poids.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre un mélange liquide dans lequel la quantité de polyoléfine de bas
poids moléculaire greffée est comprise entre 5 et 40% du poids total des polyoléfines
présentes dans le mélange.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine de bas poids moléculaire greffée obtenue par malaxage
d'une telle polyoléfine et d'un monomère polaire, et éventuellement d'un composé générateur
de radicaux libres à température supérieure au point de fusion de la polyoléfine de
bas poids moléculaire.
1. Verfahren zur Herstellung von Polyolefin-Fibrillen durch plötzliches Entspannen
im Durchgang eines flüssigen Gemenges des geschmolzenen Polyolefines, eines polaren
Monomers und eines Lösungsmittels durch eine Öffnung unter Druck- und Temperaturbedingungen,
bei denen die plötzliche Entspannung des flüssigen Gemenges eine sofortige Verdampfung
des Lösungsmittels und eine Verfestigung des Polyolefins zur Form von Fibrillen herbeiführt,
dadurch gekennzeichnet, daß man dem plötzlichen Entspannen ein Gemenge unterwirft,
das im Lösungsmittel enthält:
(a) ein erstes Polyolefin normalen Molekulargewichtes, d.h. eines Molekulargewichtes
von zahlenmäßig durchschnittlich oberhalb 10000, wobei diesem ersten Polyolefin kein
polares Monomer aufgepfropft ist, und
(b) ein zweites Polyolefin mit kleinerem Molekulargewicht, d.h. einem Molekulargewicht
von zahlenmäßig durchschnittlich unterhalb 10 000, wobei diesem zweiten Polyolefin
vor seiner Einführung in das Gemenge ein polares Monomer aufgepfropft ist.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß man ein Polyolefin kleineren
Molekulargewichtes verwendet, das unter den Polymerisaten der von Äthylen und Propylen
stammenden Olefine gewählt ist.
3. Verfahren nach Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, daß man ein Polyolefin
kleinen Molekulargewichtes verwendet, dessen Molekulargewicht zahlenmäßig durchschnittlich
geringer als 8000, vorzugsweise kleiner als 5000 ist.
4. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, daß man ein
Polyolefin normalen Molekulargewichtes verwendet, dessen Molekulargewicht zahlenmäßig
durchschnittlich größer als 12000, vorzugsweise größer als 15000, ist.
5. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, daß man als
Polyolefin kleineren Molekulargewichtes ein kristallines Wachs des Polyäthylens oder
des Polypropylens verwendet.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, daß man ein
Polyolefin kleineren Molekulargewichtes aufgepfropft mit Maleinsäureanhydride verwendet.
7. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, daß man ein
aufgepfropftes Polyolefin kleineren Molekulargewichtes verwendet, dessen Gehalt an
polarem Monomer zwischen 0,1 und 5 Gew-% liegt.
8. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 7, dadurch gekennzeichnet, daß man ein
flüssiges Gemenge verwendet, in dem die Menge des aufgepfropften Polyolefins kleineren
Molekulargewichtes zwischen 5 und 40 Gew-% des gesamten im Gemenge enthaltenen Polyolefins
beträgt.
9. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 8, dadurch gekennzeichnet, daß man ein
Polyolefin kleineren Molekulargewichtes, gepfropft durch Vermischen eines solchen
Polyolefins und eines polaren Monomers, und gegebenenfalls einer Verbindung verwendet,
die bei einer Temperatur oberhalb des Schmelzpunktes des Polyolefins kleineren Molekulargewichtes
freie Radikale erzeugt.
1. Method of producing fibres with a polyolefine base by the sudden expansion, by
passing through an orifice, of a liquid mixture of molten polyolefin, a polar monomer
and a solvent which are under such pressure and temperature conditions that the sudden
expansion of the liquid mixture causes instantaneous vaporization of the solvent and
solidification of the polyolefine in fibre form, characterised in that a mixture containing
the following is subjected to sudden expansion:
(a) a first polyolefine of standard molecular weight, that is a mean molecular weight
greater than 10,000, this first polyolefine not being grafted with a polar monomer;
and
(b) a second polyolefine of low molecular weight, that is a mean molecular weight
of less than 10,000, this second polyolefine having been grafted with a polar monomer
prior to being introduced into the mixture.
2. Method according to Claim 1, characterised in that a low-molecular-weight polyolefine
selected from the polymers of olefins derived from ethylene and propylene is used.
3. Method according to Claim 1 or 2, characterised in that a low-molecular-weight
polyolefine having a mean molecular weight of less than 8,000, and preferably 5,000,
is used.
4. Method according to any one of Claims 1 to 3, characterised in that a standard
molecular weight polyolefine having a mean molecular weight greater than 12,000, and
preferably 15,000, is used.
5. Method according to any one of Claims 1 to 4, characterised in that a crystalline
polyethylene or polypropylene wax is used as the low-molecular-weight polyolefine.
6. Method according to any one of Claims 1 to 5, characterised in that a low-molecular-weight
polyolefine grafted with maleic anhydride is used.
7. Method according to any one of Claims 1 to 6, characterised in that a grafted low-molecular-weight
polyolefine having a polar monomer content of between 0.1 and 5% by weight is used.
8. Method according to any one of Claims 1 to 7, characterised in that a liquid mixture
is used in which the quantity of grafted low-molecular-weight polyolefine is between
5 and 40 of the total weight of polyolefines present in the mixture.
9. Method according to any one of Claims 1 to 8, characterised in that a grafted low-molecular-weight
polyolefine is used which is obtained by mixing such a polyolefine and a polar monomer,
and possibly a compound which generates free radicals at a temperature greater than
the melting point of the low-molecular-weight polyolefine.