[0001] La présente invention concerne un procédé d'obtention de solutions à forte teneur
en gaz dissous, les solutions obtenues par ce procédé et une installation de mise
en oeuvre,
[0002] Depuis très longtemps on a tenté de mettre au point une technique sûre et efficace
permettant l'emmagasinage de la quantité maximale d'un gaz dans un liquide ; en vue
d'une production régulière du mélange solvant-gaz à forte concentration de celui-ci,
à une température voisine de l'ambiante et à une pression inférieure à la tension
de vapeur du gaz à cette même température.
[0003] Parmi les produits caractérisés par une forte solubilité et une forte réaction exothermique,
ou ceux répondant à la deuxième caractéristique, on peut citer l'anhydride carbonique
et le protoxyde d'azote.
[0004] En vue de la dissolution de l'anhydride carbonique à forte concentration, on a proposé
la compression de ce gaz sous haute température, c'est-à-dire sous 150 bars entre
150 à 200° C, dans un solvant du type hydrocarburechlorofluoré, désigné commercialement
sous la marque " Fréon " . Le mélange anhydride carbonique dans le Fréon est réglé
par débitmètre piloté, cependant dans ces conditions dites en supercritique,la densité
de l'anhydride carbonique évolue très rapidement en fonction de la pression et les
contrôles par pression en sont d'autant plus imprécis.
[0005] Aussi, on a recherché la réalisation du mélange solvant/ anhydride carbonique, tel
"Tréon"/anhydride carbonique en conservant toujours de l'anhydride carbonique gaz
détendu à partir de sa tension de vapeur saturante, donc inférieure aux conditions
critiques.
[0006] Selon la technique antérieure, la concentration des solutions en CO2 ne dépasse pas
en général une quinzaine de pourcents .
[0007] Il a été trouvé un procédé permettant d'obtenir une oroduc- tion régulière d'un mélange
solvant/anhydride carbonique pouvant at- teindre de fortes concentrations de 25 à
30 % en poids, à une température voisine de 20°C et à une pression inférieure à la
tension de vapeur de l'anhydride carbonique à cette même température.
[0008] Selon ce procédé, on réalise la saturation sous pression suboritique de l'anhydride
carbonique dans un hydrocarburechlorofluoré par pulvérisation de l'hydrocarburechlorcfluoré
comprimé, sous-refroidi à une température voisine ou inférieure à celle choisie pour
le mélange CO
2-/hydrocarburechlorofluoré en sortie, à contre-courant de l'anhydride carbonique,
le premier contact gaz-liquide étant réalisé par dëbullage sous pression subcritique
de l'anhydride carbonique dans l'hydrocarbure chlorofluoré, dans des conditions de
température et pression inférieures sur conditions critiques, avec régulation thermique
rigoureuse pendant toute la phase de dissolution, de manière à l'effectuer en dessous
des conditions critiques.
[0009] Ensuite le mélange hydrocarburechlorofluoré à forte concentration en anhydride carbonique
est comprimé sous haute-pression en vue de leur utilisation ultérieure.
[0010] La pulvérisation donne une très grande surface liquide- gaz pour le contact liquide/gaz.
[0011] L'hydrocarburechlorofluoré comprimé est sous-refroidi par rapport à la pression environnante,
bien en dessous de la température d'équilibre. Il apparait avantageux de cormprimer
le dit hydrocarbure
![](https://data.epo.org/publication-server/image?imagePath=1985/39/DOC/EPNWA1/EP85400353NWA1/imgb0001)
[0012] Les hydrocarburechlorofluorés convenant à la mise en oeuvre du procédé, sont les
produits connus sous la marque commerciale "Fréon", en particulier le "dichlorodifluoroinéthane
CCl
2F
2", désigné sous la marque "Fréon 12".
[0013] Afin d'accroître le taux de saturation du "Fréon" en anhydride carbonique, il est
apparu avantageux de recycler une fraction de "Fréon" contenant de l'anhydride carbonique
dissous vers la pulvérisation. après compression et maintien en température dans des
conditions identiques à celles de la pulvérisation de l'hydrocarburechlorofluoré pur.
[0014] Le débullage ascendant de l'anhydride carbonique, réalisé dans la partie inférieure
de la phase de saturation, est effectué sous une pression subcritique de préférence
proche de la pression critique.
[0015] Au cours de la phase de saturation, la tempéraure est fixée entre -10 -20°C de préférence
inférieure à la température ambiante, et
![](https://data.epo.org/publication-server/image?imagePath=1985/39/DOC/EPNWA1/EP85400353NWA1/imgb0002)
circuit-fermé, le débit de circulation du fluide caloporteur à l
'intérieur de la zone de dissolution-saturation étant régulé par la température de
la dite zone.
[0016] La réaction exothermique de dissolution étant très importante et la température du
vrac dichlorodifluorométhane pouvant at- teindre + 50°C, on comprend la nécessité
du refroidissement de l'hydrocarbure, de manière à l'introduire dans la zone de saturation
à température voisine ou inférieure à celle fixée pour le mélange à sa sortie de la
zone de dissolution-saturation.
[0017] Les solutions à très forte concentration en anhydride carbonique, de 25 à 30 % en
poids, sont particulièrement appréciées dans de nombreux domaines d'application, notamment
dans celui dit du foisonnement des mousses plastiques, de la fabrication des plastiques
expansés et du caoutchouc mousse où elles conduisent à d'excellents résultats; également
dans le domaine technique des aérosols, dans la surpressurisation d'un liquide à faible
tension de vapeur, et dans le domaine des mélanges liquide-gaz : carbonatation, flottation
etc..
[0018] Le procédé de l'invention est avantageusement mis en oeuvre dans une installation
du type représenté sur la figure du dessin annexé, les températures et pressions indiquées
sont représentatives du "Fréon 12".
[0019] L'installation comprend essentiellement deux échangeurs froids; un échangeur refroidisseur
en amont du saturateur et un échangeur-régulateur interne au saturateur.
[0020] Le "Fréon" est stocké, en vrac à température ambiante, dans le réservoir de stockage
(1), il traverse une pompe (2) avec clapet à décharge sous 15 bars, il est ensuite
repris par la pompe-de surpression (3) double effet à piston. Cette pompe peut fonctionner
en débitant 500 kg/heure, soit 375 litres/heure de "Fréson 12" (densité F 12 = 1,32
à 20°C), avec une pression de refoulement de 40 bars.
[0021] Le ."Fréon" comprimé est sous-refroidi dans l'échangeur froid dit échangeur refroidisseur
(5) sur la canalisation d'arrivée dn "Fréon" (4). La température d'entrée varie entre
- 10° C et + 50° C, et la température de sortie minimale est de - 10°C ; le débit
instantané étant de 500 kg/heure. L'échangeur froid sur canalisation baigne dans un
bain thermostaté (6) d'un groupe frigorifique (7) pouvant abaisser la température
jusqu'à - 10°C. La température du bain thermostaté est contrôlée et régulée par l'intermédiaire
du régulateur de température (8).
[0022] Le "Fréon" sous-refroidi circule à l'intérieur de la canalisation calorifugée (9),
traverse la vanne (10) commandée par le régulateur de niveau (11), de l'hydrocarbure
liquide dans la zone de dissolution, puis toujours sous canalisation calorifugée est
acheminé vers la buse de pulvérisation (12 A), située à la partie supérieure du saturateur
(13). Cette buse de pulvérisation peut être de tout type convenable, tel du type tourbillonnaire
à cône plein et à impact de diamètre de 15 à 50 cm, d'un débit élevé de 500 kg/heure
sous une pression différentielle de 10 bars.
[0023] Le "Fréon" recyclé est recomprimé dans la pompe de recyclage (14) donnant une pression
différentielle de 10 bars et un débit de 500 kg/heure, puis il est remonté dans la
canalisation calorifugée (15) vers la buse de pulvérisation (12B) du même type que
la buse de pulvérisation (12 A) et également située à la partie supérieure du corps
du saturateur (13).
[0024] La corps du saturateur (13) dont le volume est fonction du débit désiré, peut être
de forme cylindrique, par exemple de hauteur 2 mètres et diamètre 200 millimètres,
résistant à une pression d'épreuve de 50 bars. Le saturateur est: muni des moyens
de contrôle de pression par l'intermédiaire du manomètre de visualisation et pressostat
d'alarme basse et haute pression (16) et de la vanne de purge et soupape de sécurité
(17), tarée à 35 bars, situés l'un et l'autre à la partie supérieure du saturateur
(13). Il est également muni des moyens de contrôle de la température du liquide du
saturateur, par l'intermédiaire de la sonde de température (18) ; ainsi que des moyens
de contrôle et régulation du niveau du "Fréon", dans le saturateur, par l'intermédiaire
du régulateur-de niveau(11) . Le saturateur est entouré par le calorifugeage (13a).
[0025] L'anhydride carbonique est stocké en vrac dans le réservoir de stockage hante pression
(19), maintenu sous 40 bars au minimum. 0°C la pression est de 40 bars, à-5°C elle
se situe à 30 bars, il est donc prévu un réchauffage par température négative en hiver,
par l'intermédiaire de l'épingle chauffante (20). L'anhydride carbonique délivré sous
une pression d'au moins 40 bars passe à travers le réchauffeur anti-givrage (21) du
détendeur C0
2 (22). La pression de l'anhydride carbonique en amont du détendeur est au moins de
40 bars et en aval de 30 bars ± 0,5 bar, le détendeur (22) fonctionne à débit instantané
de 120 kg/heure (60 m3/heure). L'anhydride carbonique circule dans la canalisation
(23), munie d'un clapet anti-retour ou d'un point haut anti-siphon, figuré en (24),
les deux moyens pouvant âtre associés. Cette canalisation (24) pénètre à la partie
inférieure du corps du saturateur (13) où elle se prolonge par une rampe perforée
(25)destinée au débullage sous-pression de l'anhydride carbonique dans le "Fréon"
liquide (26). La température de la solution de "Fréon" contenant du C0
2 est de + 10°C. Catte solution à forte concentration en C0
2 dissous est soutirée par la canalisation calorifugée (27), à la la partie inférieure
du saturateur (13). Une fraction de cette solution saturée en CO
2 est prélevée vers le recyclage via la pompe (14), et l'autre fraction destinée à
l'utilisation est comprimée par les deux pompes de reprise en parallèle (28A) et (283),
ayant chacune un débit minimum de 150 kg/heure, sous une pression élevée de refoulement,
ajustée selon la demande de l'utilisateur par exemple de 150 bars, et sur la conduite
d'utilisation (30), véhiculant le mélange vers l'utilisation maintenant le CO
2 en phase dissoute, on a intercalé un accumulateur anti-coup de bélier (29).
[0026] Le saturateur est en outre équipé d'un échangeur interne dit échangeur+régulateur
(31) en vue de compenser la réaction exothermique de dissolution du C0
2 dans le "Fréon" ; Cet échangeur interne étant situé pour sa partie inférieure au-dessus
de la rampe de débullage du C0
2 (25) et pour sa partie supérieure en dessous du niveau liquide maintenu par le régulateur
(11).
[0027] L'échange calorifique se fait par l'intermédiaire du fluide caloporteur constituant
le bain thermostaté (6), maintenu à - 10°C par le groupe frigorifique (7). Le courant
de fluide caloporteur circulant en circuit fermé calorifugé entre le groupe frigorifique
et le saturateur, quitte le bain thermostaté par la canalisation (32) calc- rifugée
jusqu'à son raccordement à la partie inférieure de l'échangeur interne (31) situé
au-dessus de la rampe de débullage du CO, (25). Après un échange calorifique dans
le sens ascendant, le fluide caloporteur après circulation dans la conduite (33),
passage dans le système vanne-triple (34) est relancé par les pompes de circulation
(35A) et (35B) en vue de son recyclage par la canalisation calorifugée (36) au bain
thermostaté (6). Le débit de circulation du fluide caloporteur à l'intérieur de l'échangeur
interne (31) est régulé par la température du milieu liquide dans le saturateur, indiquée
par la sonde de température (18) et au moyen du régulateur (37) .
1. Procédé d'obtention de solutions du type hydrocarburechlorofluoré à forte teneur
en gaz dissous, caractérisé en ce qu'on réalise la dissolution-saturation à contre-courant,
sous pression subcritique du gaz dans un hydrocarburechlorofluoré, préalablement comprimé
sous pression, et sous-refroidi à une température voisine ou inférieure à celle choisie
pour le mélange gaz dissous-hydrocarbure chlorofluoré en sortie, l'hydracarburechlorofluoré
étant pulvérisé dans la zone de dissolution maintenue sous pression du gaz, le premier
contact du gaz avec l'hydrocarbure liquide étant réalisé par débullage sous pression
subcritique du gaz dans l'hydrocarburechlorofluoré, dans des conditions de température
et pression inférieures aux conditions critiques, avec régulation thermique rigoureuse
pendant toute la phase dissolution-saturation, de manière à ce qu'elle soit effectuée
en dessous des conditions critiques.
2. Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous, selon la revendication
1, caractérisé en ce que le gaz soluble est l'anhydride carbonique et l'hydrocarburechlorofluoré
le dichlorodifluorométhane.
3.Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous selon la revendication
2, caractérisé en ce que le dichlorodifluorométhane est préalablement comprimé pour
le pulvériser sous une pression supérieure d'environ 10 bars à celle régnant dans
la zone haute de dissolution-saturation, et en le sous-refroidissant à une température
inférieure de 10 à 20°C par rapport à la température de la solution saturée en sortie
de la dite zone de dissolution-saturation, l'anhydride carbonique étant débullé dans
la zone inférieure de dissolution-saturation sous une pression subcritique, de préférence
proche de la pression critique, la température étant maintenue, au cours de la phase
de dissolution de l'anhydride carbonique dans le dichlorodifluorométhane, en subcritique
de préférence inférieure à la température ambiante par l'intermédiaire d'une régulation
thermique interne au moins de l'ordre du degré,au moyen d'un fluide caloporteur,
4. Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous selon une quelconque
des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'une fraction du mélange solvant-hydrocarburechlorofluoré
contenant du gaz dissous est recyclé, après compression et renvoyé à la pulvérisation
dans des conditions identiques à la pulvérisation de l'hydrocarburechlorofluoré.
5. Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous selon une quelconque
des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le sous-refroidissement de l'hydrocarburechlorofluoré
et la régulation de la température au cours de la phase de dissolution du gaz sont
assurés par l'intermédiaire d'un même fluide caloporteur, circulant en circuit fermé,
le débit de circulation du fluide caloporteur à l'intérieur de la zone de dissolution-saturation
étant régulé par la température dans la dite zone.
6. Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous selon une quelconque
des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les solutions mélange hydrocarburechlorofluoré
à forte teneur en gaz dissous sont comprimées sous haute pression.
7. Procédé d'obtention de solutions à forte teneur en gaz dissous selon une quelconque
des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le procédé est continu.
8. Installation de mise en oeuvre du procédé selon une quelconque des revendications
1 à 7, caractérisée par deux échangeurs froids, un échangeur-refroidisseur (5) en
amont du saturateur (13) et un échangeur-régulateur (31), avec les moyens de régulation
thermique interne (18) au saturateur (13).
9. Installation de mise en oeuvre du procédé selon la re- vendication 8, caractérisée en ce qu'elle comprend une pompe de surpression de l'hydrecarburechlorofluoré
(3), un échangeur froid (5) sur la canalisation d'arrivée de l'hydrocarbure (4), d'un
saturateur calorifugé (13), muni à sa partie supérieure de buses de pulvérisation
de l'hydrocarbure (12A) (123), des moyens de contrôle de pression (16) et de sécurité
(17), des moyens de contrôle de la température de la phase liquide de dissolution
(18) et de niveau de celle-ci (11), d'un échangeur-régulateur interne (31), puis.
à sa partie inférieure d'une rampe de débullage du gaz (25), et de la canalisation
de soutirage (27) avec les pompes de reprise haute-pression (28A)(28B) vers l'utilisation
et la pompe de recyclage (14) vers la buse de pulvérisation (123), en outre, elle
comprend le circuit fermé de circulation du fluide caloporteur entre le bain thermostaté
(6) muni d'un régulateur de température (8),inclus dans le groupe frigorifique (7)
et l'échangeur-régulateur interne (31), ce circuit étant muni des moyens de circulation
(34) (35a) (35b) et de régulation de débit (37).
10. Solutions obtenues par un procédé selon-une quelconque des revendications 1 à 7, utilisables dans le domaine des mousses plastiques, des plastiques erpansés
et du caoutchouc mousse, dans le domaine technique des aérosols : surpressurisation
d'un liquide à faible tension de vapeur, et dans le domaine .des mélanges liquide-
gaz :carbonatation, flottation.