[0001] La présente invention est relative à un procédé de coulée de métaux.
[0002] Il est connu par le brevet français 1 509 962 que l'on peut obtenir des lingots d'acier
ou d'aluminium par coulée électromagnétique. Cette technique consiste à engendrer
autour d'une colonne de métal en fusion, un champ électromagnétique alternatif au
moyen d'un inducteur annulaire.
[0003] Sous l'action de ce champ, apparaissent dans le métal des forces centripètes qui
empêchent son étalement et lui confèrent une certaine géométrie.
[0004] Lorsque le métal ainsi confiné est soumis à un refroidissement par un agent frigoporteur
convenable, il se solidifie alors suivant la forme imposée par le champ.
[0005] L'EP-A-0 015 870 enseigne également un procédé de confinement du métal liquide au
moyen d'un champ électromagnétique.
[0006] Dans ces procédés, et à la différence de la coulée classique, la solidification ne
se produit pas contre les parois d'un moule, mais en dehors de tout contact avec un
matériau solide. Dans ces conditions, on obtient généralement des lingots ayant un
meilleur état de surface qui, dans certains cas, peuvent être utilisés directement
dans des opérations de transformation dimensionnelle sans avoir recours à des traitements
particuliers de surface, tels que le scalpage par exemple.
[0007] Cependant, l'application de cette technique n'est pas sans inconvénients. On a, en
effet, constaté que le champ électromagnétique de confinement provoque des tourbillons
et un brassage excessif du métal liquide. Ceci entraîne, d'une part au cours du refroidissement,
une instabilité du processus de cristallisation qui se traduit par une hétérogénéité
de structure et la présence de grains de morphologie différente, d'autre part, l'apparition
de piqûres à la surface des lingots dues en partie à la dislocation du film d'oxyde
recouvrant le métal, et à sa dissémination dans la masse de métal encore liquide.
[0008] Par ailleurs, en coulée classique, on connaît par la DE-A-1 807 435, un procédé dans
lequel on utilise simultanément un champ stationnaire et un champ variable tournant
pour limiter le brassage au sein du métal.
[0009] De même l'EP-A-0 040 383 enseigne un procédé pour agiter la portion non solidifiée
dans une coulée continue dans lequel on produit un champ magnétique statique et éventuellement
un champ magnétique alternatif qui est produit par un agitateur alimenté en courant
alternatif polyphasé. On peut remarquer que ces agitateurs sont disposés sur une portion
limitée de la paroi du moule et exercent leur champ perpendiculairement au jet de
coulée pénétrant dans la bain.
[0010] La demanderesse consciente des avantages que procurait la coulée électromagnétique
sans moule a cherché à supprimer le brassage excessif qu'elle entraîne en faisant
agir, au cours de la coulée, en plus du champ de confinement une association de champs
magnétiques stationnaire et variable.
[0011] Dans la coulée électromagnétique, le maintien en confinement du métal liquide est
obtenu par application d'un champ électromagnétique créé au moyen d'un inducteur annulaire
alimenté par un courant alternatif de fréquence généralement comprise entre 500 et
5000 hertz. L'inducteur exerce son action sur le métal liquide qui est amené par un
distributeur et qui s'échappe sous forme de colonne à la partie inférieure d'un écran
de section sensiblement voisine de celle du lingot à couler et de même axe.
[0012] Cette action se traduit non seulement par l'effet de confinement, mais aussi par
des mouvements de rotation du métal liquide à la périphérie du lingot dans un plan
passant par son axe et dirigé de bas en haut quand on s'éloigne de cet axe.
[0013] Dans le procédé suivant l'invention, on fait agir simultanément d'une part sur le
métal liquide un champ électromagnétique de confinement créé par un inducteur, d'autre
part, au-dessus du niveau de métal liquide un champ magnétique stationnaire créé par
une bobine annulaire et un champ magnétique variable créé par une autre bobine annulaire.
Le champ stationnaire a une direction sensiblement verticale et il est créé par une
bobine annulaire alimentée en courant continu comportant un nombre de spires suffisant
pour atteindre des valeurs inférieures à 0,5 tesla. Cette bobine a une section horizontale
voisine de celle de l'écran, et elle est placée au-dessus de ce dernier et de façon
concentrique par rapport à l'axe du lingot. Ce champ peut être modifié par adjonction
à l'intérieur de la bobine d'un noyau en fer de forme annulaire.
[0014] Le champ variable de direction parallèle à l'axe du lingot est obtenu au moyen d'une
bobine alimentée par un courant alternatif de basse fréquence, c'est-à-dire, compris
entre 5 et 100 hertz. Il est évident que, pour des raisons de commodité, on choisit
généralement la fréquence industrielle de 50 Hz.
[0015] Cette bobine, également annulaire, est placée concentriquement à l'intérieur de la
bobine alimentée en courant continu et à une hauteur moyenne située à la limite entre
l'écran et cette dernière bobine. Il est possible de supprimer cette bobine en alimentant
directement l'écran en courant alternatif et qui devient alors générateur de champ
variable, et cette sustitution rend plus aisée l'introduction d'un noyau en fer dans
la bobine alimentée en courant continu.
[0016] En raison de la basse fréquence utilisée, le champ variable créé soit par la bobine
soit par l'écran, étend son action électromagnétique à l'ensemble du métal liquide,
de sorte que le mouvement de rotation du métal n'est plus limité au voisinage de la
périphérie du lingot comme avec le champ de confinement, mais se manifeste jusqu'à
l'axe du lingot. De plus, la rotation s'effectue dans un sens inverse de celui produit
par le champ de confinement: il résulte de ces effets antagonistes, une réduction
de l'ampleur des tourbillons et du brassage constatés dans la coulée électromagnétique
classique. Cette action, qui concerne donc toute la section du lingot, se traduit
par un affinage du grain et une homogénéité plus grande de la cristallisation. Corrélativement,
la vitesse de transfert du métal dans les tourbillons diminue et la dislocation de
la peau d'oxyde, même si elle n'est pas complètement supprimée, n'est plus suivie
d'une dissémination généralisée dans le métal des particules qui en résultent, d'où
une atténuation du phénomène de piqûres.
[0017] Mais le champ variable, joue également d'autres fonctions. Il donne naissance dans
le métal à un courant induit dont les lignes de force sont des cercles concentriques.
Sous l'action combinée du champ stationnaire et du courant induit, se développent
des forces de direction radiale et de fréquence N égale à la fréquence du champ variable.
De même, par intéraction du champ variable et du courant induit, tous deux de fréquence
N, naissent également des forces radiales variables, mais de fréquence 2 N. Ces vibrations
forcées ont pour effet de produire un affinage du grain.
[0018] Selon une variante de l'invention, il est possible de créer le champ variable à partir
d'une bobine alimentée avec un courant alternatif de fréquence supérieure à 100 hertz.
Dans ce cas, la pénétration du champ électromagnétique dans le métal va être d'autant
plus limitée que la fréquence est élevée. L'action combinée du champ stationnaire
et du courant induit se trouve alors très réduite et les vibrations forcées, pratiquement
inexistantes.
[0019] Néanmoins, on peut quand même obtenir des effets de vibration en utilisant la résonance.
[0020] En effet, en fonction des dimensions des produits coulés, de la vitesse de coulée,
de la nature des métaux et alliages mis en oeuvre, il existe des fréquences de vibration
propres du métal liquide, des dendrites en cours de formation ou de la masse solide,
dont la valeur peut être déduite par le calcul ou par mesure à l'aide de capteurs
adéquats. Si on ajuste la fréquence du champ variable à la valeur de ces fréquences
fondamentales ou harmoniques, on développe la formation de vibrations de résonance
dont les effets sont aussi notables sur l'affinage du grain.
[0021] Dans ce cas, il n'est pas toujours nécessaire de recourir à une bobine spéciale pour
créer le champ variable car on peut, dans certaines conditions, obtenir le phénomène
de résonance à partir du champ électromagnétique de confinement lui-même.
[0022] L'invention sera mieux comprise à l'aide des dessins qui accompagnent la présente
demande, et sur lesquels on peut voir en figure 1 une coupe par un plan vertical passant
parl'axe du lingot, d'un dispositif de coulée électromagnétique suivant l'art antérieur,
et en figure 2, la même coupe du dispositif suivant l'invention.
[0023] Sur la figure 1, on voit un lingot de métal 1 dont la partie supérieure 2 est à l'état
liquide. Ce lingot est entouré par un inducteur 3 qui crée le champ électromagnétique
de confinement, par un écran 4 et un système de refroidissement 5. Le champ crée dans
le métal liquide des tourbillons 6.
[0024] Sur la figure 2, on retrouve les mêmes moyens que ci-dessus auxquels sont ajoutés
les moyens suivant l'invention, à savoir, une bobine 7 alimentée en courant continu
et une bobine 8 alimentée en courant alternatif. Le champ créé par cette dernière
bobine 8 produit une circulation du métal suivant la trajectoire 9, tandis que se
développent des vibrations radiales représentées par 10.
[0025] L'invention peut être illustrée à l'aide de l'exemple de réalisation suivant:
On a coulé une billette de 0 350 mm en alliage d'aluminium 2024 affiné avec de l'AT5B
à raison de 1 kg/tonne d'aluminium. Une première partie a été réalisée avec application
d'un champ de confinement de fréquence 2000 hertz créé sous une tension de 28 volts
et une intensité de 4900 ampères.
[0026] Sur une deuxième partie, on a appliqué le procédé selon l'invention, c'est-à-dire
qu'on a alimenté une bobine annulaire placée au-dessus de l'écran sous une tension
continue de 24 volts, par un courant de 17 500 ampère-tours pour créer un champ stationnaire
de 0,04 tesla. Une autre bobine 8, placée à l'intérieur de la première, à une hauteur
voisine du haut de l'écran 4, était alimentée sous une tension de 75 volts, par un
courant de 3800 ampère-tours, ayant une période de 50 hertz, pour créer un champ variable.
[0027] On a constaté que la deuxième partie de la billette présentait uniquement des grains
équiaxes dendritiques, alors que, dans la première partie, étaient présents également
des grains équiaxes sans dendrites; de plus, le nombre de grains avait également été
multiplié par 8, tandis que l'état de surface s'était sensiblement amélioré, ne présentant
ni piqûres, ni rugosités.
[0028] La présente invention trouve son application dans la coulée électromagnétique des
métaux et alliages sous forme de plaques, billettes, lingots etc... quand on cherche
à améliorer à la fois la structure et l'état de surface des produits coulés.
1. Procédé de coulée de métaux dans lequel on fait simultanément agir d'une part sur
le métal (2) liquide, un champ électromagnétique de confinement créé par l'inducteur
(3), d'autre part au-dessus du niveau de métal liquide, un champ magnétique stationnaire
créé par une bobine annulaire (7) et un champ magnétique variable créé par une bobine
annulaire (8).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le champ stationnaire a
une valeur inférieure à 0,5 tesla.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le champ stationnaire est
modifié par la présence d'un noyau en fer.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le champ variable a une
fréquence comprise entre 5 et 100 000 hertz.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le champ variable est le
champ de confinement.
6. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que, dans le cas de fréquences
comprises entre 100 et 100 000 hertz, on ajuste cette fréquence aux fréquences propres
du métal liquide ou des dendrites en cours de formation, ou de la masse solide.
1. Verfahren zum Gießen von Metallen unter gleichzeitiger Einwirkung eines durch einen
Induktor (3) erzeugten elektromagnetischen eingrenzenden Feldes auf das flüssige Metall
(2) einerseits und eines durch eine Ringspule (7) erzeugten stationären magnetischen
Feldes oberhalb des Pegels des flüssigen Metalls andererseits und eines durch eine
Ringspule (8) erzeugten variablen Magnetfelds.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das stationäre Feld einen
Wert unterhalb von 0,5 Tesla hat.
3. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das stationäre Feld durch
die Anwesenheit eines Eisenkerns verändert wird.
4. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das variable Feld eine Frequenz
zwischen 5 und 100 000 Hertz hat.
5. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das variable Feld das eingrenzende
Feld ist.
6. Verfahren nach Anspruch 4, dadurch gekennzeichnet, daß bei einer Frequenz zwischen
100 und 100 000 Hertz diese Frequenz auf die Eigenfrequenzen des flüssigen Metalls
oder die Eigenfrequenzen der sich bildenden Dendriten oder auf Eigenfrequenzen der
verfestigten Masse eingestellt wird.
1. A process for the casting of metals wherein one electromagnetic confinement field
generated by the inductor (3) applied to the liquid metal (2) and a stationary magnetic
field generated by an annular coil (7) and a variable magnetic field generated by
an annular coil (8) both applied above the level of liquid metal are caused to act
simultaneously.
2. A process according to claim 1 characterized in that the stationary field is of
a value of less than 0.5 tesla.
3. A process according to claim 1 characterized in that the stationary field is modified
by the presence of an iron core.
4. A process according to claim 1 characterized in that the variable field is at a
frequency of from 5 to 100 000 Hertz.
5. A process according to claim 1 characterized in that the variable field is the
confinement field.
6. A process according to claim 4 characterized in that, when the frequency is between
100 and 100 000 Hertz, this frequency is adjusted to those which go into resonance
with the natural frequencies of the liquid metal, the dendrites in the course of formation
or the solid mass.