[0001] La présente invention concerne un acier de construction à haute résistance présentant
une bonne usinabilité et une grande aptitude au durcissement superficiel par nitruration,
l'utilisation de cet acier avant ou après nitruration comme acier de construction,
ainsi qu'un procédé de fabrication de cet acier.
[0002] On connait déjà par la demande de brevet français antérieure de la demanderesse FR-A-2
395 323, un acier de construction à grain fin, à usinabilité améliorée présentant
une très faible proportion d'aluminium (de 0,01 à 0,05 % en poids) et une teneur en
carbone de 0 ,05 à 1,20 % en étant habituellement voisine de 0,40 % dans les exemples.
[0003] De même, la teneur en soufre, bien que prévue de 0,02 à 0,10% en poids est voisine,
en pratique, de 0,080 %.
[0004] Cet acier antérieur de la demanderesse présente une excellente usinabilité et des
propriétés mécaniques moyennes.
[0005] D'autre part, cet acier ne présente pas d'aptitude au durcissement par nitruration,
notamment par bombardement ionique, alors que cette technique permet de traiter superficiellement
des pièces mécaniques entièrement terminées sans aucune reprise d'usinage. On connait,
d'autre part, par la demande de brevet français FR-A-2 212 432 un acier à grain fin,
et son procédé de préparation, présentant également un usinage amélioré, contenant
au maximum 0,70% de carbone et de préférence 0,13 à 0,70% de carbone, au maximum 0,45%
de silicium, 0,015 à 0,1 % et de préférence 0,03 à 0,06 % d'aluminium.
[0006] La teneur en calcium varie de préférence entre 2 et 30ppm. Dans les exemples indiqués,
la teneur en carbone est supérieure à 0,2
[0007] De même, ces aciers, notamment par une très faible teneur en aluminium comme dans
les aciers précédents de la Demanderesse, ne présentent pas d'aptitude au durcissement
par nitruration, ce qui en limite l'utilisation ou application comme acier de construction.
[0008] On connait aussi par la demande de brevet français FR-A-2 088 862 un acier de décolletage
amélioré provoquant une abrasion minime des outils et de bonnes propriétés mécaniques
contenant de 0,08 à 0,60 % de carbone, de 0,15 à 0,60 % de silicium, de 0,030 à 0,15%
de soufre,de 20 à 200 ppm de calcium et 0,005 à 0,05 % d'aluminium soluble.
[0009] D'autre part, et comme pour les autres aciers précédents la teneur en carbone est
en pratique au moins de 0,40 (voir talbeau 1, page 3). Egalement, la teneur en silicium
est en pratique voisine de 0,2 à 0,3 % . Cet acier ne contient ni chrome ni même du
nickel.
[0010] On connait encore par la demande de brevet français FR-A-2 445 388 un acier de décolletage
contenant des particules incluses de sulfure ayant un allongement, une taille, et
une distribution déterminés.
[0011] La teneur en soufre est comprise entre 0,04 et 0,4 Il s'agit donc d'acier fortement
resulfuré.
[0012] La demanderesse a pu observer que des teneurs en soufre supérieures à 0,1 % doivent
être proscrites car elles conduisent à une fragilité excessive des couches superficielles
élaborées à la surface d'un acier lorsqu'il est soumis au traitement de nitruration.
[0013] Ainsi, les aciers décrits dans ce document comme dans le document précédent, ne présenteront
pas d'aptitude au durcissement par nitruration.
[0014] D'autre part, cet acier ne contient souvent pas d'aluminium ou en quantité très faible
alors que la demanderesse a découvert que cet élément est essentiel pour obtenir l'effet
recherché de haute aptitude à la nitruration. De même, la plupart des aciers selon
ce document ont une teneur élevée en carbone supérieure à 0,20 %.
[0015] Par ailleurs, il est connu par la norme AFNOR 40 CAD 6-12 des aciers à usinabilité
améliorée contenant de 0,36 à 0,40 % de carbone, de 0,5 à 0,8 % de manganèse, de 0,10
à 0,40 % de silicium,de 0,8 à 1,30 % d'aluminium, une teneur en soufre non contrôlée
pouvant aller jusqu'à 0,035 %, de 1,5 à 1,8 % de chrome et de 0,20 à 0,40 % de molybdène.
[0016] Ces aciers, selon cette norme AFNOR, présentent une aptitude à la nitruration, mais
sont déficients en ce qui concerne leurs propriétés d'usinabilité et de soudabilité.
[0017] On connait également, par le brevet japonais SUMITOMO 3P-B-12.133/1977, un acier
à usinabilité améliorée ayant une teneur en aluminium très faible (0,002 à 0,015 %
d'aluminium soluble), une teneur en silicium de 0,05 à 0,40 %, la teneur en carbone
étant préférée de 0,45 à 0,8 %. On peut ajouter dans cer acier du chrome, du nickel
ou du molybdène à teneur respective de 0,5 à 3,5 % ; 1,0 à 3,5 % et 0,5 à 2 %.
[0018] Cet acier, présentant également une très faible teneur en aluminium, se prête difficilement
à un traitement de nitruration.
[0019] On connait encore d'autres aciers ayant une résistance mécanique élevée, anayant
pas d'aptitude particulière en ce qui concerne l'usinabilité, ni en ce qui concerne
la nitruration par les documents suivants :
FR-A-2 488 285 ; FR-A-2 529 231 , FR-A-2 516 942 ; FR-A- 2 525 709, FR-A-2 526 122
; et FR-2 531 998.
[0020] Les aciers connus de la technique ne permettent pas, dans le domaine de la construction
mécanique, d'obtenir simultanément une simplification des gammes de fabrication et
l'obtention de caractéristiques mécaniques élevées sur pièces à coeur et surtout en
surface. Or, ceci implique l'utilisation d'aciers spéciaux présentant un ensemble
de propriétés très spécifiques qu'aucun acier connu à ce jour ne présente.
[0021] La présente invention a donc pour but de résoudre le nouveau problème technique consistant
à créer une nouvelle famille d'aciers qui présenterait à la fois :
a) une résistance à l'état traité par normalisation et revenu comparable à celle atteinte
sur acier au carbone et allié après trempe et revenu ;
b) une bonne usinabilité, permettant une mise en oeuvre suffisamment aisée par usinage
dans cet état ;
c) une bonne soudabilité, permettant l'assemblage par soudage
d) une grande aptitude au durcissement par nitruration notamment par bombardement
ionique, technique permettant de traiter superficiellement sous vide partiel et à
des températures relativement basses, de l'ordre d'au moins 450°C des pièces mécaniques
entièrement terminées sans aucune reprise d'usinage.
[0022] La présente invention permet de résoudre ce nouveau problème technique pour la première
fois.
[0023] Selon l'invention, on fournit ainsi une nouvelle famille d'aciers présentant simultanément
les propriétés précédemment énoncées grâce à une faible teneur en carbone (inférieure
à 0,30 %, de préférence inférieure à 0,20 % et encore de préférence inférieure à 0,15
%), avec simultanément une teneur relativement élevée en aluminium (0,20 à 2 %, de
préférence au moins 0,5 % à 1,5 % ) avec la présence simultanée de chrome (d'au moins
0,5 %) et de manganèse (d'au moins 0,5
[0024] L'aluminium, le chrome et le manganèse sont les trois éléments de base pour l'effet
recherché de haute aptitude à la nitruration.
[0025] D'autre part, la présente invention fournit des aciers de construction mécanique
à basse teneur ensoufre ou faiblement resulfurés,soit 0,01 à 0,1 % et de préférence
de 0,020 à 0,040 %.
[0026] On observera que le pourcentage surfacique des amas d'alumine dans la section transversale
de la matrice de l'acier selon l'invention est généralement inférieur à 0,1 %.
[0027] Ainsi, selon un premier aspect de la présente invention, on fournit un nouvel acier
contenant du carbone, du manganèse, du silicium, du chrome, de l'aluminium, du soufre,
du phosphore et éventuellement du nickel, caractérisé en ce qu'il a la composition
chimique suivante (en pourcentages en poids) :


de préférence

de préférence

; solde fer et impuretés résiduelles inévitables habituelles.
[0028] Selon l'invention, ce nouvel acier peut également contenir avantageusement des éléments
améliorant les propriétés mécaniques comme le Vanadium, le Niobium, le Titane, chacun
jusqu'à environ 1 %, ou de préférence au total jusqu'à environ 1 %.
[0029] Selon une autre caractéristique de l'invention, ce nouvel acier présente une teneur
préférée en soufre comprise entre 0,020 et 0,040.
[0030] D'autre part, la teneur préférée en carbone est de 0,05 à 0,20, encore de préférence
est comprise entre 0,11 et 0,15.
[0031] Le carbone a un effet important sur les propriétés mécaniques de l'acier. Au-delà
de 0,30, les exigences de ductilité, ténacité et surtout soudabilité ne sont pas suffisamment
satisfaisantes.
[0032] Un minimum de 0,05 est exigé pour avoir un effet visible du carbone. On préfère une
teneur inférieure à 0,20 % de carbone pour obtenir de bonnes propriétés mécaniques
avec une ductilité, une ténacité et une soudabilité excellentes. La teneur préférée
de 0,11 à 0,15 constitue une plage de valeurs où les meilleures propriétés sont obtenues.
[0033] La teneur en manganèse est de 0,5 à 2 %, de préférence de 0,
7 à 1,
8 %. Le manganèse est présent pour améliorer les propriétés mécaniques de l'acier,
en particulier grâce à son effet durcissant. D'autre part, il s'agit d'un élément
favorable au durcissement par nitruration. Il faut une teneur minimum de 0,5 % de
manganèse pour obtenir l'effet minimum, tandis qu'au-delà de 2 %, le manganèse diminue
la ductilité à chaud et donc le travail à chaud et provoque la corrosion des réfractaires
du four. On préfère donc une teneur maximum de 1,8 %.
[0034] Une teneur encore préférée de manganèse est de 0,7 à 0,9 %.
[0035] Une teneur préférée de silicium est de 0,20 à 0,80 et encore de préférence de 0 ,5
à 0,80.
[0036] Le silicium est l'un des éléments esentiels pour améliorer la résistance mécanique
de l'acier par son effet durcissant en solution solide.
[0037] D'autre part, il s'agit d'un élément augmentant l'aptitude à la nitruration de l'acier.
[0038] Ces objectifs sont de préférence atteints lorsque le silicium est présent dans les
teneurs préférées mentionnées ci-dessus.
[0039] La teneur en phosphore est limitée à 0,10 et de préférence est inférieure ou égale
à 0,030 car il s'agit d'une impureté dont la teneur doit être limitée pour éviter
les effets néfastes habituels bien connus dans la littérature.
[0040] La teneur en soufre est selon l'invention strictement contrôlée à une valeur faible.
Le soufre constitue un des éléments essentiels améliorant l'usinabilité de l'acier.
[0041] Pour cet effet, la teneur minimum en soufre est de 0,010 et la teneur maximale de
0,10 %.
[0042] De préférence, la teneur maximale en soufre est infé- ri-erre à 0,050 et encore de
préférence comprise entre 0,020 % et 0,040 % de manière à obtenir la meilleure usinabilité
sans nuire aux autres propriétés.
[0043] Il est à noter que lorsque la teneur en soufre est trop élevée, en particulier lorsque
cette teneur est supérieure à 0,10, l'état des inclusions de sulfures est moins bon,
ce qui diminue les propriétés mécaniques de l'acier.
[0044] Le chrome est un élément qui apporte une amélioration des caractéristiques mécaniques
de l'acier. En outre, le chrome présente une forte affinité pour l'azote et constitue
donc un élément de base pour la nitruration.
[0045] A cet effet, une teneur minimale de 0,5 % est exigée pour obtenir lors de la nitruration
un durcissement suffisant de la zone de diffusion.
[0046] D'autre part, une teneur d'environ 4 % est souhaitée pour obtenir une grande profondeur
de nitruration.
[0047] Au delà de 6 % le chrome limite non seulement la profondeur totale de nitruration
mais il forme de plus des phases alphagènes pouvant donner naissance à des difficultés
de laminage. On préfère 3,90 à 4,30 % de chrome.
[0048] La présence du nickel est éventuelle et est préférée pour améliorer la trempabilité
de l'acier, propriété qui est d'une grande importance dans le cas de produits de grande
dimension. En outre, le nickel augmente la résistance à la rupture fragile (résilience).
[0049] La teneur en nickel est limitée à 2 % car au delà, le nickel modifie la structure
de l'acier. En outre, le nickel est un élément coûteux.
[0050] On préfère une teneur minimale de 0,10 % pour obtenir l'effet reherché. Une teneur
davantage préférée en nickel est d'au moins 0,5 % et est encore de préférence comprise
entre 0,6 et 0,90 %.
[0051] L'aluminium est un élément de base pour obtenir une aptitude excellente de l'acier
à la nitruration.
[0052] L'aluminium conduit lors de la nitruration à une forte élévation de la dureté superficielle
ainsi qu'à une augmentation importante de la longueur du palier de dureté.
[0053] Une teneur minimale à cet effet de l'aluminium est de 0,20 %. Au delà de 2 %, l'aluminium
provoque un grossissement des grains important, l'apparition de phases alphagènes,
aboutissant à des problèmes de laminage et de fragilité du métal.
[0054] Une teneur préférée en aluminium est d'au moins 0,5 % et au maximum de 1,5 %. Encore,
de préférence, la teneur en aluminium est comprise entre 0,7 et 1
%.
[0055] Le molybdène est éventuellement présent dans l'acier selon l'invention. Le molybdène
est de préférence présent car il a un effet important sur-la trempabilité et sur le
durcissement et la résistance à l'adoucissement de la matrice. Une teneur minimale
de 0,10 % est exigée pour obtenir cet effet tandis que sa teneur est limitée à 0,50
%, étant donné qu'il s'agit d'un élément coûteux et qu'au-delà de cette teneur, il
se produit des modifications cristallographiques ayant une influence sur l'usinabilité.
[0056] Le calcium et le tellure sont des éléments préférés soigneusement contrôlés pour
obtenir une excellente usinabilité de l'acier. Ils peuvent donc être éventuels.
[0057] Lors de leur emploi, une teneur minimum de 0,001 % de calcium est exigée à cet effet,au-delà
de 0,010 % de calcium, on provoque l'apparition de grosses inclusions d'oxydes du
type calcique préjudiciables aux propriétés d'emploi.
[0058] La teneur préférée en calcium est de 0,01 à 0,003 % (soit 10 à 30 ppm).
[0059] Une teneur minimale de 0,003 % de tellure est préférée pour améliorer l'usinabilité
de l'acier. Au-delà de 0,010 % de tellure, on modifie la forme des inclusions de sulfures
de façon défavorable vis-à-vis des propriétés de l'acier comme déjàdécrit dans la
demande antérieure de la demanderesse précitée FR-A-2 395 323.
[0060] Le vanadium est un élément éventuel qui est de préférence ajouté car il présente
un effet carburigène provoquant un durcissement de la matrice. En outre, le vanadium
limite l'adoucissement au cours du revenu provoqué par le traitement de nitruration.
Le vanadium a aussi un effet favorable sur le durcissement par nitruration en fond
de couches de diffusion de l'azote.
[0061] La teneur en vanadium est limitée à 1 %, de préférence 0,5 % et encore de préférence
est comprise entre 0,10 et 0,20 % afin d'obtenir ces effets sans interférer sur la
structure cristallographique de l'acier et donc sur les propriétés, notamment sur
l'usinabilité.
[0062] Leniobium est également un élément éventuel ayant le même effet carburigène que le
vanadium provoquant un durcissement de la matrice en limitant aussi l'adoucissement
au cours du revenu provoqué par le traitement de nitruration. Le niobium a également
un effet favorisant le durcissement par nitruration en fond de couches de diffusion
de l'azote.
[0063] En outre, le niobium a un effet d'affineur de grain, notamment de ferrite.
[0064] Le niobium peut être présent jusqu'à 1 %, mais de préférence est limité lorsqu'il
est présent à moins de 0,5 % en étant encore de préférence compris entre 0,1 et 0,2
%.
[0065] Le titane est également un élément éventuel ayant un effet carburigène provoquant
un durcissement de la matrice comme le vanadium ou le niobium. Le titane présente
également un effet affineur de grain comme le niobium. La teneur en titane peut également
atteindre 1 % mais une teneur préférée maximum est de 0,5 % et encore de préférence
le titane est limité à 0,1-0,2 % lorsqu'il est présent.
[0066] Enfin, lorsque l'on combine ces éléments, la teneur totale ne doit pas dépasser 1
% et de préférence est limitée à 0,5 %.
[0067] Parmi le vanadium, le niobium et le titane, on préfère utiliser le vanadium.
[0068] Ainsi, l'acier selon l'invention présente la composition préférée suivante (en pourcentages
en poids) :

de préférence


Solde
Fer et impuretés résiduelles inévitables habituelles.
[0069] Les caractéristiques mécaniques de cet acier sont excellentes ainsi que son usinabilité
et son aptitude à la nitruration.
[0070] A l'état brut de laminage ou de forgeage, ou à l'état normalisé, la résistance mécanique
Rm est de l'ordre de 900-1400 MNewton/m
2 suivant la dimension des produits (ronds ou laminés, produits forgés) et les conditions
de refroidissement après laminage/forgeage ou normalisation.
[0071] En ce qui concerne l'usinabilité, à ce niveau de résistance, les performances d'usinage
à vitesse de coupe basse ou moyenne (outils en acier rapide) et haute vitesse (outils
carbure) sont très largement améliorées en combinaison par un contrôle rigoureux des
inclusions de sulfures (globularisation par addition de tellure) et d'oxyde (transformation
des chapelets d'alumine Al
20
3 en inclusions polyphasées, alumine substituée en chaux xAl
2O
3, yCaO + sulfure substitué du type (Mn,Ca)S.
[0072] A ce sujet, on préfère un rapport tellure/soufre compris entre 0,07 et 0,13 comme
indiqué dans la demande antérieure de la demanderesse FR-A-2 395 323, de préférence
entre 0,09 et 0,11 et encore de préférence à environ 0,10.
[0073] D'autre part, et de manière également essentielle, les aciers selon la présente invention
ont une dureté superficielle et une cinétique de nitruration, notamment par bombardement
ionique, beaucoup plus élevées, de manière inattendue, que les aciers conventionnels
pour nitruration traités par trempe et revenu, et notamment ceux selon la norme AFNOR
40 CAD 6-12, comme cela sera démontré dans l'exemple suivant.
[0074] L'invention concerne également un procédé de préparation de l'acier selon l'invention,
caractérisé en ce qu'il comprend l'addition de manière connue lors du processus métallurgique,
et le contrôle de la teneur des divers constituants de manière à obtenir un acier
ayant la composition chimique précédemment indiquée.
[0075] En outre, ce procédé selon l'invention comprend de préférence une étape supplémentaire
de stabilisation par traitement de l'acier, directement sur l'état brut de laminage
ou de forgeage, ou après normalisation, à une température comprise entre environ 500
et 620°C.
[0076] Ce traitement de stabilisation a pour but d'éviter, au cours de traitement ultérieur
de nitruration, toute déformation des pièces par relaxation des contraintes internes.
Dans cet état, la résstance mécanique Rm est comprise entre 800 et 1300 M.Newton/m
2.
[0077] Le procédé selon l'invention comprend en outre de préférence une étape de nitruration
habituelle. De préférence, cette étape de nitruration consiste en un traitement de
nitruration par bombardement ionique effectué à une température d'au moins 450°C pendant
un ou plusieurs jours selon la dureté superficielle désirée, la profondeur de nitruration
désirée en surface ou à coeur.
[0078] L'invention concerne également une utilisation de cet acier comme acier de construction.
[0079] L'invention permet de simplifier le cycle de traitement et de fabrication chez l'utilisateur
en évitant le traitement de recuit pour usinage et un traitement de trempe et de revenu
après usinage ainsi qu'un traitement de rectification sur l'état traité, comme cela
ressort du tableau I suivant :
[0080]

L'invention sera maintenant décrite en référence à un exemple de réalisation comprenant
une comparaison avec un acier antérieurement connu selon la norme AFNOR 40 CAD 6-12.
Cet exemple est naturellement donné à titre d'illustration et ne saurait en aucune
façon limiter la portée de l'invention. Dans cet exemple, tous les pourcentages sont
donnés en poids sauf indication contraire, le solde étant le fer.
Exemple
[0081] On élabore dans un four électrique de 80 tonnes des lingots de 5 tonnes à transformer
par laminage en ronds de diamètre 90 à 220 mm, de manière classique, pour aboutir
à un acier selon l'invention ayant la composition chimique suivante :


[0082] On élabore de la même manière un acier de comparaison standard selon la norme AFNOR
CAD 6-12, ci-après dénommé acier 40 CAD 6-12 ayant la composition chimique suivante
:
C : 0,39 ; Mn : 0,59 ; Si : 0,32 ; P : 0,018 ; S : 0,024 Cr : 1,63 ; Mo : 0,29 ; Al
: 1,00 ;
[0083] Dans ces deux aciers, le solde est naturellement du fer avec les impuretés inévitables
habituelles.
[0084] Les caractéristiques mécaniques comparées de ces deux aciers sur des lingots de 5
tonnes transformés par laminage en ronds de diamètre 100 mm sont répertoriées au tableau
II suivant, ces caractéristiques étant mesurées à coeur :
[0085]

On a également comparé la dureté superficielle et la cinétique de nitruration, notamment
par bombardement ionique, entre l'acier selon l'invention et l'acier conventionnel
pour nitruration traité par trempe et revenu précité 40CAD 6-12.
[0086] La figure 1 annexée représente les courbes de dureté Wickers obtenues sous une charge
de 0,05 kg après un traitement de nitruration par séquences classiques de 70 heures.
La dureté Wickers est représentée en ordonnée, tandis qu'en abscisse on a indiqué
la profondeur de couche où est mesurée la dureté.
[0087] Il est à noter une augmentation remarquable de dureté obtenue par l'acier selon l'invention,
qui est tout à fait inattendue pour un homme du métier.
[0088] De même, la figure 2 représente la courbe de dureté de l'alliage selon l'invention
avec l'alliage pour nitruration 40CAD 6-12, en fonction de la charge en abscisse.
[0089] D'autre part, la figure 3 représente à titre indicatif l'évolution de la dureté Wickers
au cours du temps lors du traitement de nitruration à 530°C. La dureté Wickers est
indiquée en ordonnée, tandis qu'en abscisse on indique la profondeur de la couche
où est mesurée la dureté comme pour la figure 1.
[0090] On peut indiquer que la dureté superficielle après nitruration par bombardement ionique
effectuée à 530°C pendant 64 heures, d'un acier selon l'invention, conduit, pour une
configuration y aux performances suivantes :
- dureté superficielle : 1400-1600 HV0,1
- profondeur de nitruration à HV0,05 ≥ 1000 : 400 pm
- profondeur de nitruration à HV0,05 ≥ HV coeur + 100):500 µm
Revendications
1. Acier contenant du carbone, du silicium, du manganèse, du chrome, de l'aluminium,
du soufre, du phosphore et éventuellement du nickel, caractérisé en ce qu'il présente
la composition chimique suivante, en pourcentages en poids :


de préférence

de préférence

Le solde étant du fer avec les impuretés résiduelles inévitables habituelles.
2. Acier selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il présente la composition
chimique suivante, en pourcentages en poids :



Le solde étant du fer avec les impuretés résiduelles inévitables habituelles.
3. Acier selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il contient en outre
l'un des éléments choisis dans le groupe consistant en du vanadium, du niobium et
du titane jusqu'à environ 1 % en poids.
4. Acier selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que sa teneur en
carbone est inférieure à 0,20 % ; avantageusement sa teneur en silicium est comprise
entre 0,30 et 0,80 et encore de préférence entre 0,5 et 0,80 tandis que sa teneur
en soufre est inférieure à 0,050.
5. Acier selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisé en ce qu'il présente
la composition chimique suivante (en pourcentages en poids) :



Le solde étant du fer avec les quantités résiduelles inévitables habituelles.
6. Acier selon l'une des revendications 1 à 4 précitées, caractérisé en ce qu'il présente
la composition chimique suivante (en pourcentages en poids) :
C . 0,135 ; Mn : 0,81 ; Si : 0,508 ; P : 0,016 ; S : 0,016; Ni : 0,73 ; Cr : 4,01
; Mo : 0,204 ;Al : 1,02 ; Ti : 0,009; Te : 0,007 ; Ca : 0,003.
7. Procédé de préparation d'un acier, caractérisé en ce qu'il comprend l'addition
de manière connue lors du processus métallurgique et le contrôle de la teneur des
divers constituants de manière à obtenir la composition de l'acier telle que définie
selon l'une quelconque des revendications 1 à 6.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une
étape de stabilisation comprenant un traitement de l'acier, directement sur l'état
brut de laminage ou de forgeage, ou après normalisation, à une température comprise
entre 500 et 620°C.
9. Procédé selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce qu'il comprend une étape
de nitruration de l'acier, de préférence par bombardement ionique.
10. Utilisation de l'acier tel que défini selon l'une quelconque des revendications
1 à 6 comme acier de construction à haute résistance présentant une bonne usinabilité
et une grande aptitude au durcissement superficiel par nitruration.
11. Utilisation selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'acier a subi un
traitement de nitruration et présente une dureté superficielle de 1400 à 1600 HV0,01, une profondeur de nitruration à HV0,05 ≥ 1000 : 400 µm et une profondeur de nitruration à HV0,05 ≥ (HV coeur+100): 500 pm