[0001] La présente invention est relative à un procédé et à un appareil destinés à faciliter
le meulage et biseautage des verres de lunettes, notamment un appareil adaptable à
la plupart des meuleuses existantes.
[0002] Déborder un verre de lunettes consiste à lui donner la forme du drageoir, c'est-à-dire
le contour de la monture, en le meulant.
[0003] En pratique et de manière connue, l'opticien mesure en premier lieu l'écart pupillaire
du client. Bien que la plupart des fabricants de montures indiquent les valeurs du
"diamètre" horizontal et du pont nasal selon la norme "datum" ou "boxing", l'opticien
mesure à nouveau ces valeurs au moyen d'un instrument adéquat. Il calcule les différences
entre les centres, d'une part, des yeux du client, et, d'autre part, de la monture
ainsi que,dans certains cas, du positionnement du centre optique en hauteur par rapport
à l'axe horizontal. A ce stade, l'opticien estime le diamètre minimum du verre brut
à commander de telle sorte, qu'une fois centré,il recouvre évidemment la totalité
du contour de la monture, et que, dans le cas d'un verre convergent, il lui reste
suffisamment d'épaisseur sur tout le pourtour pour réaliser un biseau ou un chanfrein
plat correct permettant le montage du verre dans la monture. Au montage proprement
dit, l'opticien doit réaliser un calibre. Pour cela, il doit centrer. et fixer la
monture sur une calibreuse qui découpera un calibre par copiage. De nombreux fabricants
de montures fournissent les calibres correspondants à leurs modèles de montures. Une
fois le calibre réalisé, l'opticien utilise un centreur qui permet de visualiser en
surimpression le verre non débordé repéré optiquement par son centre optique et son
axe horizontal et le gabarit. Le centreur permet de déplacer le verre et le gabarit
l'un par rapport à l'autre et de réaliser ainsi le centrage du verre, puis d'apposer
sur le verre une ventouse ou similaire qui permettra de le tenir pendant le meulage
sur une meuleuse. Le verre ventousé et le gabarit sont fixés sur le même axe de rotation
de la meuleuse, qui entraîne le verre en rotation sur la meule et le gabarit.
[0004] Le procédé classique présente cependant de nombreux inconvénients.Lorsque les caractéristiques
selon la norme "datum" et/ou "boxing" de la monture sont fournies par le fabricant
de montures, la précision est tributaire de la précision de fabrication de la monture.
Par contre, lorsqu'elles sont relevées par l'opticien, la précision est tributaire
du procédé de mesure et du soin consacré à cette mesure. De toutes façons, elle est
fort aléatoire.
[0005] Par ailleurs, la précision du calcul des cén- trages et/ou des décentrages est directement
liée à la précision des caractéristiques de la monture et à la précision du calcul
qui peut comporter une erreur de calcul due à la distraction.
[0006] En ce qui concerne l'estimation du diamètre minimum du verre à commander, celle-ci
est, dans les cas les plus simples, par exemple pour des verres divergents plus épais
au bord qu'au centre, aisée mais grossière. Dans le cas de verres convergents, auxquels
s'ajoute éventuellement un cylindre et/ou un prisme, l'estimation est quasiment impossible
à faire par l'opticien qui sera dès lors amené à prendre une sécurité sur le diamètre.
Cette imprécision conduit à un verre trop épais au bord comme au centre, qui sera
dès lors inconfortable parce que inutilement lourd et peu esthétique sur les bords.
[0007] Par ailleurs, lorsque le fabricant de montures fournit le calibre correspondant,
la précision est tributaire des tolérances de fabrication. Si par contre, l'opticien
réalise lui-même le calibre sur une calibreuse, il lui faut positionner la monture
sur la tablette de montage de la calibreuse, de telle sorte que l'axe de rotation
de la calibreuse passe par le centre du contour de la monture; ce positionnement ne
peut être réalisé qu'avec une précision fort relative. De plus, une fois que la monture
est positionnée sur la tablette, elle doit être maintenue en position par des pinces
et des griffes qui provoquent des déformations du drageoir. Cette opération est fastidieuse,
délicate, longue et peu précise.
[0008] La précision du décentrement relatif du verre et du calibre est liée à la précision
de l'appareil utilisé et du soin apporté au positionnement du verre et du calibre.
[0009] Finalement, lors du meulage, de nombreuses imprécisions peuvent se présenter: si
le meulage est effectué avec un biseau libre, le changement brusque de déplacement
axial relatif entre le verre et la meule, aux abords des pointes, provoque un mauvais
positionnement du biseau sur les pointes; si le meulage est effectué avec un biseau
guidé, le guidage mécanique parallèle à l'axe de rotation du verre se base sur la
hauteur entre la meule et l'axe de rotation du verre, distance mesurée le long de
la ligne joignant le centre de la meule à l'axe de rotation du verre, alors que le
point de contact réel du verre sur la meule n'est généralement pas situé sur cette
ligne et que sa distance à l'axe de rotation du verre est supérieure ou égale à la
hauteur prise en compte pour positionner le verre par rapport à la meule, et par conséquent,
le biseau par rapport à la face avant du verre. Cette anomalie provoque un mauvais
positionnement du biseau dans les "plats".
[0010] En vue de remédier à ces inconvénients, on a tenté de fournir des appareillages plus
complexes, au moins partiellement automatisés. Ainsi, par les documents DE-A-33 16
619, DE-A-31 20 632, EP-A-00 92 364, FR-A-2 297 115 et FR-A-2 291 453, on connaît
des appareillages destinés à faciliter le débordage des verres de lunettes, qui sont
équipés d'un dispositif de palpage du contour du drageoir, qui enregistre les données
et/ou asservit la débordeuse. Ces appareillages font appel à une fixation assez serrée
de la monture pour permettre la pression de palpage nécessaire à l'enregistrement
des données. Il en résulte une déformation de la monture et donc une imprécision lors
de la découpe des verres de lunettes. Par ailleurs, les appareillages décrits ne permettent
pas de tenir compte du pont nasal des montures et ne fournissent donc pas toutes les
caractéristiques géométriques nécessaires au calcul des décentrements qui est alors
effectué à l'aide de normes relativement peu précises, comme déjà mentionné ci-dessus,
et dont la précision dépend encore toujours des tolérances de fabrication de la monture.
[0011] Par ailleurs, le document DE-A-30 41 664 décrit un dispositif de fixation de montures
de lunettes permettant le palpage des contours pour la fabrication de gabarits. Ce
dispositif présente néanmoins les mêmes inconvénients que ceux des appareillages brièvement
décrits ci-dessus.
[0012] En outre, les appareillages décrits dans les documents susmentionnés constituent
des dispositifs complets qui font appel à des meuleuses d'un type nouveau, différentes
des meuleuses classiques et largement répandues.
[0013] Selon un premier aspect, la présente invention vise à fournir un appareil servant
à faciliter l'utilisation de meuleuses existantes destinées à déborder des verres
de lunettes (sans l'utilisation de gabarits) et qui permet d'adapter les verres de
lunettes aux montures correspondantes de manière aisée, rapide et plus précise, c'est-à-dire
éliminant les imprécisions dues aux tolérances de fabrication des montures. Par ailleurs,
l'appareil fourni par la présente invention élimine les inconvénients précités de
l'état de la technique, notamment les déformations de la monture dans les calibreuses,
les imprécisions de calcul des décentrements et l'estimation difficile du diamètre
et de l'épaisseur minimum des verres à commander au fabricant.
[0014] L'invention vise également à fournir des accessoires simples qui peuvent être adaptés
aux meuleuses existantes, indépendamment de leur mode de fonctionnement, en vue d'assurer
l'asservissement par les données relevées au palpage.
[0015] Selon un autre aspect de la présente invention, celle-ci vise à fournir un procédé
pour déborder les verres de lunettes, plus précis et non tributaire des tolérances
de fabrication des montures et des gabarits. Le procédé permet, en outre, de déborder
plus aisément et plus rapidement les verres de lunettes en supprimant les inconvénients
précités.
[0016] Selon l'invention, l'appareil destiné à faciliter le meulage des verres de lunettes
comporte un dispositif de mesure du contour du drageoir des montures, un processeur
qui enregistre, interprète et mémorise les données qui lui sont fournies par le dispositif
de mesure, ledit processeur étant également équipé d'un clavier ou analogue, caractérisé
en ce que le dispositif de mesure comporte des organes de maintien (3, 5) de la monture
par le contour non palpé ainsi qu'un doigt de palpage (15) qui suit le contour à mesurer
de la monture fixe, en permettant la mesure du pont nasal propre à la monture, et
en ce que le processeur permet l'introduction et le traitement des données variables
cas par cas, comme l'écart pupillaire.
[0017] Selon l'invention, le dispositif de mesure comporte en plus des organes de maintien,
une pince flottante à deux lames mobiles actionnées manuellement ou électriquement
pour le maintien de la monture par le contour non palpé, ledit doigt de palpage étant
mobile par rapport au drageoir fixe et étant monté sur un levier articulé sur un axe
horizontal d'un chariot monté de manière coulissante dans un guide solidaire d'un
plateau tournant.
[0018] De préférence, l'appareil selon la présente invention comporte également un dispositif
de commande qui permet de déplacer le verre à déborder par rapport à la meule dans
un plan perpendiculaire à l'axe de rotation dudit verre, en fonction des données enregistrées
par le processeur, ainsi qu'un dispositif de commande du déplacement relatif du verre
par rapport à la meule dans une direction parallèle à l'axe de rotation du verre,
en fonction des données enregistrées par le processeur.
[0019] En variante, l'appareil selon la présente invention peut comporter un dispositif
destiné à faire le relevé du contour d'un gabarit ou d'un verre débordé.
[0020] Selon une autre variante, ledit appareil peut également commander un dispositif destiné
à découper des gabarits.
[0021] Avantageusement, le processeur comporte un clavier alphanumérique ou un autre capteur
annexe tel que par exemple un sphéromètre qui fournit au processeur les données nécessaires
pour le calcul de l'épaisseur et du diamètre optimaux du verre à commander, ainsi
que pour la commande des mouvements dans les dispositifs de commande du déplacement
du verre par rapport à la meule.
[0022] Avantageusement, les dispositifs de commande sont équipés d'un organe de mesure qui
lit la position angulaire instantanée de l'axe de rotation angulaire et d'un organe
de commande, par exemple un moto-réducteur pas-à-pas et un système de transformation
en mouvement linéaire.Ces appareils se substituent au calibre pour diriger la distance
de l'axe de rotation du verre au bandeau de la meule et le déplacement du verre dans
une direction parallèle à l'axe de rotation de celui-ci.
[0023] Selon un autre aspect de la présente invention, celle-ci fournit également un procédé
destiné à meuler et biseauter les verres de lunettes caractérisé en ce qu'on détermine
par palpage et enregistre les contours ainsi que la dimension du pont nasal, en ce
qu'on calcule, en fonction des données propres au patient, les centres et les décentrements
nécessaires, ainsi que le diamètre minimum des lentilles à commander et en ce qu'on
déborde les verres de lunettes et/ou les gabarits en fonction des résultats enregistrés
et calculés.
[0024] L'appareil suivant l'invention permet un relevé direct,exact et rapide de chaque
monture en réduisant les déformations du drageoir au minimum. Le facteur imprécision
de la fabrication de la monture est éliminé puisqu'on mesure directement chaque monture.
En outre, l'imprécision du relevé est de l'ordre du centième de millimètre, incomparablement
supérieure à celle obtenue par toute autre méthode de mesure classique.
[0025] Etant donné que l'on utilise un palpeur mobile, la monture restant fixe, il est possible
d'adopter une fixation de la monture plus légère, mieux adaptée, n'entraînant pratiquement
pas de déformation du drageoir à mesurer, une pression de palpage extrêmement réduite
et un positionnement de la monture, qui ne requiert aucune précision ni centrage particulier,
ainsi qu'un palpage très rapide.
[0026] Par ailleurs, le dispositif de mesure combiné au processeur permet non seulement
de relever le contour du drageoir mais aussi de mesurer le pont nasal réel de la monture.
[0027] Les mesures physiologiques du patient sont introduites d'une manière quelconque,
par exemple par clavier, par entrée analogique ou digitale, dans le processeur. Celui-ci
est avantageusement constitué d'un ensemble électronique comportant une capacité de
calcul, une capacité de mémorisation, un clavier alphanumérique,éventuellement un
écran vidéo qui permet la conversation avec l'utilisateur,et il permet un calcul rapide
et précis des caractéristiques de la monture mesurée avec la'valeur du pont nasal.
[0028] L'appareil proposé permet de se passer de calibre. En effet, le dispositif de mesure
effectue le relevé réel et complet du drageoir de la monture; le processeur interprète
et met en mémoire ces données; le dispositif de commande adaptable à la plupart des
meuleuses existantes permet de commander le mouvement du porte-verre dans un plan
perpendiculaire à l'axe de rotation du verre. Il remplace ainsi le calibre.
[0029] Bien entendu, le système peut être utilisé en employant les calibres traditionnels;
dans ce cas cependant, le dispositif de commande n'a plus de fonction et on perd évidemment
une partie des avantages énumérés.
[0030] Comme déjà mentionné, le processeur calcule les décentrements nécessaires. L'interprétation
mathématique du contour relevé permet de positionner son centre,notamment son centre
de rotation, en n'importe quel point de la surface délimitée par le contour. On pourra
donc bloquer le verre, c'est-à-dire lui appliquer une ventouse ou un autocollant ou
un bloc en alliage fusible, en son centre géométrique au moyen d'un appareil beaucoup
plus simple que les centreurs-bloqueurs classiques. Le verre tournera dès lors autour
de son centre géométrique, les décentrements nécessaires dus aux mesures physiologiques,
verres décentrés, multifocaux, etc sont pris en compte.
[0031] Le dispositif de commande du mouvement dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation
du verre peut facilement s'adapter à la plupart des meuleuses existantes. Il est commandé
par le calculateur et présente, par conséquent de nombreux avantages par rapport au
calibre. D'une part, le dispositif de l'invention assure une plus grande souplesse,
puisque l'axe de ce "gabarit mathématique" est libre de se positionner pour tenir
compte des différents décentrements.D'autre part, il assure une plus grande précision
(de l'ordre du centième de millimètre) par rapport à un gabarit découpé dans une matière
plastique. Par ailleurs, il permet de tenir compte de l'usure différentielle des meules
d'ébauche et de finition utilisées par un réglage de la répartition optimale des quantités
de matières (ou des profondeurs de passes) que doivent enlever, respectivement, la
meule d'ébauche et la meule de finition.
[0032] Le dispositif de commande qui positionne le verre par rapport aux meules suivant
une direction parallèle à l'axe de rotation du verre permet de mieux répartir l'usure
de la meule d'ébauche en positionnant correctement le verre et il permet de positionner
avec précision le petit biseau à la face frontale du verre ainsi que parallèlement
à cette face frontale.
[0033] D'autres avantages et détails de la présente invention apparaîtront plus clairement
à l'appui de la description d'une forme d'exécution préférée et des figures annexées
dans lesquelles :
- la figure 1 représente une vue schématique en plan du dispositif de mesure et de
palpage;
- la figure 2 représente une vue schématique de face du dispositif représenté à la
figure 1;
-la figure 3 est une vue de face du dispositif de commande du mouvement du verre dans
un plan perpendiculaire à l'axe de rotation de celui-ci;
- la figure 4 est une vue latérale du dispositif de la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue schématique de face du dispositif de commande du mouvement
parallèlement à l'axe de rotation du verre;
- la figure 6 est une vue schématique en plan du dispositif de la figure 5 ;
- la figure 7 représente selon une vue de face, une variante de l'équipement de l'appareil
selon l'invention; et
- la figure 8 représente une vue schématique de face du dispositif de découpe des
calibres.
[0034] En référence aux figures 1 et 2,1e plan de travail du dispositif de mesure et de
palpage est constitué d'une table horizontale 1 sur laquelle est fixée une monture
(non représentée). La monture est déposée de telle sorte que le contour correspondant
à l'oeil droit soit posé à plat sur la partie'à droite de la tablette 1. La monture
est essentiellement maintenue par son contour gauche. Elle est positionnée et mise
en référence en introduisant la butée fixe 3 dans la partie droite nasale du drageoir
du contour gauche. Pour cela, on déplace le levier à ressort 5, qui peut être motorisé,
pour le faire passer à l'intérieur du contour gauche. La butée 3 peut se déplacer
verticalement afin de s'adapter avantageusement à la hauteur du drageoir en fonction
de l'épaisseur de la monture et de sa courbure faciale. Une fois le contour droit
bien à plat contre la tablette, on immobilise la monture en relâchant le levier à
ressort 5 qui vient ainsi caler la partie nasale du drageoir gauche contre la butée
3. La fixation dans la direction perpendiculaire de la monture est assurée par une
pince flottante 7 qui est constituée de deux lames horizontales mobiles et parallèles
9 qui s'appuient sur les parties supérieure et inférieure du contour. Ces lames peuvent
avantageusement être actionnées manuellement ou,de préférence, électriquement. Avantageusement,
les lames sont flexibles et permettent ainsi d'appliquer sur le drageoir le plus éloigné
de la monture (dans ce cas le drageoir droit) un effort inférieur à celui appliqué
sur le drageoir le plus proche de la pince (dans ce cas le drageoir gauche) évitant
ainsi toute déformation néfaste du contour mesuré.
[0035] Lorsque la monture est positionnée et maintenue, on soulève le support 11 du palpeur
15 pour le dégager de sa butée d'arrêt 13 et on introduit le doigt de palpage 15 dans
le drageoir de droite. Le support 11 du . doigt de palpage 15 est monté sur un levier
17 articulé sur l'axe 19 qui permet d'une part d'ajuster la hauteur du doigt de palpage
15 aux variations de hauteur du drageoir et d'autre part d'accrocher le levier support
17 du doigt de palpage 15 sur son ergot d'arrêt 21. L'ensemble constitué par le doigt
de palpage 15, son support 11, le bras de levier 17 et le chariot, 23 sur lequel s'articule
le levier 17, est libre de coulisser dans le guide 25. Ce guide est fixé sur un plateau
tournant 27. Ce plateau tournant est mis en rotation par un moto-réducteur 28.
[0036] Au fur et à mesure de la rotation,la position du chariot 23 permet une mesure polaire
du contour. Un fin câble 29 fixé d'un côté au chariot mobile subit un renvoi d'angle
à 90° au droit de l'axe de rotation du plateau tournant. Le fil descend verticalement
au travers de l'alésage 31 du plateau tournant 27, s'enroule autour de l'axe 33 du
capteur 35 et est tiré vers le bas par une masse 37. Le capteur peut ainsi consister
en un potentiomètre ou un codeur optique ou tout autre dispositif analogue.
[0037] La masse 37 réglable permet d'ajuster la force du doigt de palpage 15 indépendamment
de sa position et de la course du chariot 23. Un disque codé 39 peut être fixé au
plateau tournant pour mesurer ou contrôler la position angulaire du plateau 27 et
donc du doigt de palpage 15 par l'intermédiaire d'une fourche optoélectri- que 41.
La position du plateau tournant 27 peut également être contrôlée par un moteur d'entraînement
pas-à-pas 43. Lorsque le doigt 15 a effectué le nombre de tours supérieur ou égal
à 1, nécessaire au relevé du contour, le plateau 27 s'arrête et l'opérateur peut enlever
la monture.
[0038] Pour retirer la monture, il faut rétracter le doigt de palpage 15 et son support
11 vers le centre du contour jusqu'à ce qu'il s'accroche sur son ergot de butée 21,
13. Ensuite on relâche l'étrier flottant 7,9 et le levier de serrage 5. Ces opérations
peuvent avantageusement être effectuées manuellement, mais, de préférence, elles sont
commandées par moteur.
[0039] Avantageusement, afin d'éviter l'accumulation des torsions du câble 29, celui-ci
est équipé d'un émerillon 30.
[0040] Il est bien évident que le dispositif de mesure décrit est donné à titre d'exemple.Ainsi
le levier 17 articulé sur le chariot 23 au niveau de l'axe 19 peut être remplacé par
une coulisse qui permet au support 11 du doigt de palpage 15 d'avoir un débattement
vertical voulu. Par ailleurs, la pince flottante 7 et ses deux lames 9 peuvent être
mues manuellement ou par moteur électrique. Le mécanisme 45 qui actionne la pince
flottante comporte avantageusement un moyen de réglage de l'effort de pinçage de la
pince flottante 7.
[0041] Par ailleurs, moyennant quelques modifications mineures, le dispositif décrit peut
également servir à faire le relevé du contour d'un gabarit ou d'un verre débordé.
Dans ce but, on installe, sur le dispositif de mesure, une potence 105 (voir figure
7) qui est équipée d'un moyen de fixation du calibre 107 ou du verre débordé. Le porte-calibre
109 peut, bien entendu, être remplacé par un autocollant ou une ventouse pour fixer
un verre déjà ébauché. Le palpeur 111 est monté sur le support 11. L'enregistrement
se déroule de manière analogue à celle qui a déjà été décrite ci-dessus, le calibre
ou le verre étant fixe, alors que le doigt de palpage 113 est entrai- né par le plateau
tournant 27 via les organes et les éléments 25, 23, 17 et 11 (figure 2).
[0042] Le processeur consiste essentiellement en un ensemble électronique permettant le
traitement informatique des données qu'il reçoit et l'asservissement des dispositifs
annexes. De manière connue en soi, le processeur comporte une unité centrale basée
sur un microprocesseur ainsi que des périphériques tels que clavier,écran vidéo, mémoires
et des entrées et sorties.
[0043] Avantageusement, l'écran vidéo et le clavier alphanumérique permettent un véritable
dialogue avec l'utilisateur.
[0044] Lorsque la forme du contour et le pont nasal ont été relevés par le dispositif de
mesure ou ont été récupérés dans la mémoire du processeur, celui-ci indique les mesures
complètes et réelles de la monture selon les normes "datum" et/ou "boxing". Lorsqu'on
a introduit les mesures physiologiques du client, le processeur calcule et affiche
le diamètre minimum nécessaire et suffisant pour un verre divergent optiquement centré
ainsi que le diamètre minimum suffisant pour un verre divergent optiquement décentré
et les valeurs de décentrement nécessaires.Après l'introduction de la prescription
de l'occulis- te et de l'épaisseur minimum souhaitée aux bords, le processeur calcule
le point du contour où le verre est le plus mince ainsi que les endroits du contour
pour lesquels le verre sera le plus épais avec l'épaisseur correspondante du verre.
[0045] Par ailleurs, le processeur permet de moduler la répartition d'enlèvement de matière
entre la meule d'ébauche et la meule de finition. De ce fait, on peut tenir compte
de l'usure des meules et assurer ainsi une durée de vie optimisée des meules et un
meilleur contrôle de la finition des verres débordés.
[0046] Après introduction de la courbure de la face frontale du verre via le clavier ou
via une mesure automatique par sphéromètre relié au moyen d'un interface audit processeur,
celui-ci permet d'ajuster avec précision la position du biseau par rapport à la face
frontale au moyen du dispositif de commande du mouvement parallèle à l'axe de rotation
du verre.
[0047] Il est bien évident que le processeur équipé de mémoires suffisantes peut également
remplir de nombreuses fonctions annexes telles que le repérage de modèles de monture,
le repérage de clients dans un ficher correspondant ou, éventuellement moyennant une
interconnection avec un ordinateur extérieur,faciliter la gestion commerciale de l'entreprise
de l'opticien en question.
[0048] Le processeur fournit donc toutes les informations nécessaires au décentrement du
verre et à son ventousage. En particulier, il peut effectuer les calculs et transmettre
les commandes pour qu'il suffise de ventouser simplement le verre optiquement centré
ou non en son centre géométrique; ce qui permet de nombreux avantages au niveau coût
du verre et au niveau du confort des lunettes. Par ailleurs, le ventousage au centre
géométrique du verre permet d'utiliser un ventouseur plus simple et, par conséquent,
moins coûteux. De plus, le processeur commande et reçoit les informations des autres
dispositifs annexes tels que le dispositif de palpage et les deux dispositifs de commande
du mouvement du verre par rapport à la meule.
[0049] En référence aux figures 3 et 4, le dispositif de commande du mouvement du verre
dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation de celui-ci est constitué d'un capteur
51 qui relève instantanément la position angulaire de l'axe de rotation 53 du verre
et la transmet au processeur. Celui-ci fournit alors les ordres de commande correspondant
au dispositif en question. L'organe de commande est constitué d'un moto-réducteur
55 et d'un moyen de transformation du mouvement de rotation en mouvement linéaire.
Ce mouvement linéaire est transmis à une touche 59 qui, agissant sur l'ensemble mobile
61 de la meuleuse, écarte plus ou moins le verre de la meule en remplaçant ainsi le
calibre. La transformation du mouvement de rotation en un mouvement linéaire est réalisée
par un système de pignons 63 et de crémaillères 65. Avantageusement, un ressort précontraint
toute la transmission pour éviter les jeux. L'effort exercé par le ressort sur la
touche 59 a tendance à le faire sortir, c'est-à-dire à écarter le verre de la meule.
Cet effort est légèrement supérieur à l'effort fourni par la machine pour appliquer
le verre contre la meule. Par conséquent, au début du fraisage, lorsque les dimensions
du verre sont supérieures à celles à atteindre, l'effort fourni par le servo-moteur
55 pour actionner la touche 59 est maximum. Lorsque le verre est à dimension, la touche
59 est portante, elle touche la butée fixe 67 de la machine... La réaction de la butée
67 sur la touche 59 s'oppose à l'effet du ressort de précontrainte sans toutefois
l'annuler, et de ce fait, le servo-moteur 55 est soulagé et travaille dans des conditions
favorables. L'axe de transmission 71 relie le pignon 63 de la crémaillère 65 au moto-réducteur
55. L'axe de la touche 59 est situé dans le plan du support 75 de gabarit ( dans le
cas d'un dispositif de commande adaptable à une débordeuse existante), même en bout
de l'axe de rotation 53 commun du verre et du gabarit. La touche 59 comporte un évidement
73 destiné à laisser passer le support du gabarit en bout de l'axe de rotation du
verre. Le capteur angulaire 51 se clipse directement sur le support du gabarit 75.
La touche 59 est guidée par les coulisseaux 77 et 79.
[0050] Il est bien évident que la description du dispositif de commande est donnée à titre
d'exemple et que l'invention n'est pas limitée à cette forme d'exécution. L'organe
de conversion du mouvement rotatif fourni par le moto-réducteur 55 et l'axe 71, constitué
d'un pignon 63 et d'une crémaillère 65 peut ainsi être remplacé par une courroie attachée
sur l'axe de la touche 59 et enroulée sur un rouleau qui remplace le pignon 63.
[0051] En référence aux figures 5 et 6, le dispositif de commande du mouvement parallèlement
à l'axe de rotation du verre et/ou de la meule est également aisément adaptable à
la plupart des meuleuses classiques. Ledit dispositif se fixe sur le bâti de la meuleuse.Il
est constitué de façon similaire à celle du dispositif de commande du mouvement perpendiculairement
à l'axe de rotation, d'un moto-réducteur, d'un système de transformation du mouvement
rotatif en mouvement linéaire et d'une touche mobile qui joue le rôle de butée réglable
contre laquelle vient s'appuyer le chariot mobile de la meuleuse. Ce chariot mobile
est appuyé sur la touche par un ressort ou tout autre mécanisme faisant généralement
partie de la meuleuse existante. Ainsi, ledit dispositif se compose d'un moto-réducteur
85, d'un axe de transmission 87, d'un pignon 89 et d'une crémaillère 91 qui est guidée
par des coulisseaux 93 et 95'. La crémaillère 91 se termine par une butée 97 qui sert
d'arrêt réglable au chariot 99 de la meuleuse. Ce chariot porte généralement l'axe
de rotation horizontal 101 du verre.
[0052] Comme déjà mentionné ci-dessus, le moyen de transformation du mouvement rotatif en
mouvement linéaire peut consister en un dispositif de câble ou de courroie qui est
fixé d'un côté à la pièce 91 et qui s'enroule, de l'autre côté, sur le cylindre 89.
[0053] On constate que les travaux peuvent être effectués avec une précision supérieure
à celle que l'on connaît jusqu'à présent étant donné que le dispositif de palpage
est assisté d'un processeur qui permet de calculer avec précision élevée la forme
du contour, les centrages et le pont nasal.
[0054] Par ailleurs, le montage et la fixation de la monture à mesurer sur le dispositif
de palpage peut se faire de façon entièrement automatique et ce montage n' exige aucun
centrage de la monture sur ledit dispositif. Il en résulte qu'aucune précision n'est
requise pour installer la monture sur la tablette et que par conséquent, les résultats
obtenus ne sont plus tributaires du soin de l'opticien.
[0055] Le processeur assisté par une programmation adéquate, peut calculer les diamètres
minimum du verre à commander ainsi que l'épaisseur en plusieurs points du contour
en fonction des caractéristiques dudit verre.
[0056] Les dispositifs de commande du mouvement relatif du verre par rapport à la meuleuse
peuvent tous deux être adaptés sur la plupart des meuleuses classiques.
[0057] En variante, à partir du dispositif de mesure et du processeur qui y est associé,
on peut choisir de ne pas utiliser les dispositifs d'asservissement adaptables à la
meuleuse et de travailler avec les gabarits. Comme on a vu plus haut, la méthode classique
utilise des calibres centrés selon la norme datum ou boxing. Le verre est alors ventousé
après avoir subi les décentrements néces-. saires par rapport aux mesures physiologiques
du client, du calibre et du pont nasal de la monture.
[0058] L'originalité de la méthode réside dans le fait qu'on effectue toutes les corrections
et décentrements sur le calibre qui ne sera plus repéré suivant les normes.
[0059] Ce calibre personnalisé permet de conserver une grande partie des avantages déjà
cités.
[0060] Selon une autre variante de la présente invention (figure 8), le dispositif de mesure
est équipé d'un moyen destiné à la découpe de gabarit. Ledit moyen est avantageusement
constitué d'un ensemble mobile 119 qui se déplace sur des rails de guidage 121 sous
l'effet d'un moto-réducteur d'asservissement par exemple (non représenté). Les rails
121 sont fixés au bâti 123.
[0061] Cet ensemble mobile (119) est traversé par un axe (125) qui porte à la partie supérieure
un porte-calibre (127) sur lequel on fixe le calibre à découper (129). L'axe (125)
est mis en rotation par un moto-réducteur d'asservissement schématisé en (131). Le
double asservissement en translation et en rotation commandé par le processeur permet
de décrire le contour du drageoir. Le passage du disque du calibre brut sous un organe
de coupe classique,par exemple un poinçon, une fraise, une scie) permet de réaliser
le calibre aux dimensions voulues.
1. Appareil destiné à faciliter le meulage des verres de lunettes, comportant un dispositif
de mesure du contour du drageoir des montures, un processeur qui enregistre, interprète
et mémorise les données qui lui sont fournies par le dispositif de mesure, ledit processeur
étant également équipé d'un clavier ou analogue, caractérisé en ce que le dispositif
de mesure comporte des organes de maintien (3, 5) de la monture par le contour non
palpé ainsi qu'un doigt de palpage (15) qui suit le contour à mesurer de la monture
fixe, en permettant la mesure du pont nasal propre à la monture, et en ce que le processeur
permet l'introduction et le traitement des données variables cas par cas, comme l'écart
pupillaire.
2. Appareil selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'il comporte également un
dispositif de commande (55, 71, 63, 59) qui permet de déplacer le verre à déborder
par rapport à une meule classique dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation
dudit verre (53), en fonction des données enregistrées par le processeur, ainsi qu'un
dispositif de commande (85, 87, 89, 91, 97) du déplacement relatif du verre par rapport
a ladite meule dans une direction parallèle à l'axe de rotation du verre et/ou de
la meule, en fonction des données enregistrées par le processeur.
3. Appareil selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce que
le processeur est relié à un sphéromètre qui lui fournit les données nécessaires pour
le calcul des épaisseurs au centre et aux bords du verre meulé et pour le positionnement
du biseau par rapport à la face avant du verre.
4. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que le dispositif de mesure comporte, en plus des organes de maintien, la butée nasale
(3) et le levier temporal (5), une pince flottante (7) à deux lames mobiles (9) actionnées
manuellement ou électriquement pour le maintien de la monture par le contour non palpé,
le doigt de palpage (15) étant monté sur un levier (17) articulé sur un axe horizontal
(19)d'un Chariot (23) qui est monté de manière à coulisser dans un guide (25) fixé
sur un plateau tournant (27).
5. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que la mesure effectuée par le doigt de palpage (15) est transmise à un capteur (35)
au moyen d'un câble (29) qui est fixé au chariot mobile (27) et qui subit un renvoi
d'angle avant de descendre dans l'axe de rotation du plateau (27) et de s'enrouler
autour de l'axe (33) du capteur (35), en étant tiré vers le bas par une masse (37),
le câble étant équipé d'un émerillon (30).
6. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comporte un dispositif (39) permettant de mesurer et/ou contrôler la position
angulaire du doigt de palpage (15).
7. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que le processeur permet de moduler la répartition d'enlèvement de matière entre la
meule d'ébauche et la meule de finition ainsi que la pression d'application du verre
sur la meule.
8. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que le dispositif de commande du mouvement du verre dans un plan perpendiculaire à
l'axe de rotation de celui-ci est constitué d'un capteur angulaire (51) qui relève
la position angulaire de l'axe de rotation (53) du verre et qui la transmet au processeur,
d'un organe de commande (55) qui reçoit les ordres du processeur, d'une touche (59)
qui écarte le verre plus ou moins de la meule.
9. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que le dispositif de commande du mouvement parallèlement à l'axe de rotation du verre
se compose d'un organe de commande (85) qui reçoit les ordres du processeur et d'une
touche mobile (97) contre laquelle vient s'appuyer le chariot mobile (99) de la meuleuse
classique.
10. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en
ce que le dispositif de mesure comporte encore un moyen destiné à relever le contour
d'un gabarit et/ou d'un verre débordé, qui consiste en une potence fixe (105) portant
un support (109) de gabarit (107) ou de verre débordé, le palpeur (111) équipé d'un
doigt de palpage (113) étant mobile par rapport au gabarit et/ou au verre débordé
fixe et étant monté sur le levier (17) articulé sur l'axe horizontal (19) d'un chariot
(23) qui est monté de manière coulissable dans le guide (25) solidaire du plateau
tournant (27).
11. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en
ce qu'il est équipé d'un dispositif assistant la découpe de gabarits, qui est constitué
par un ensemble mobile (119) portant un support (127) de gabarit (129), les divers
mouvements étant asservis par le processeur pour permettre la découpe du gabarit brut
sous un organe de coupe classique.
12. Procédé pour déborder les verres de lunettes caractérisé en ce qu'on détermine
par palpage et enregistre les contours du drageoir ainsi que la dimension du pont
nasal, en ce qu'on calcule, en fonction'des données propres au patient, les centres
et lesdécentrements nécessaires, ainsi que le diamètre et l'épaisseur minimum des
lentilles à commander et en ce qu'on déborde les verres de lunettes et/ou les gabarits,
en fonction des résultats enregistrés et calculés.